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      Même en vacances, la charge mentale ne disparaît pas pour les femmes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 7 July, 2022 - 04:00 · 3 minutes

    Selon l'étude de l'Ifop, 78% des mères déclarent s’être occupées elles-mêmes de faire la valise des enfants lors des dernières vacances. Selon l'étude de l'Ifop, 78% des mères déclarent s’être occupées elles-mêmes de faire la valise des enfants lors des dernières vacances.

    CHARGE MENTALE - Vacances: un mot qui rime bien souvent avec détente, repos et décontraction. Mais pas pour tous, ou plutôt pour toutes. Une étude réalisée par l’Ifop pour le blog “Voyage avec nous”, dévoilée ce jeudi 7 juillet, montre à quel point les femmes restent tributaires de la charge mentale , même lorsqu’elles voyagent.

    Ainsi, pour les congés prévus à l’été 2022, si “49% des répondants déclarent en faire plus que leur conjoint” dans la préparation des vacances, dans le détail, ce sont 66% des femmes qui indiquent avoir fait plus de tâches que leur conjoint, contre 34% des hommes.

    Intitulée “Les couples et la ‘charge mentale’ durant les voyages et les vacances”, l’enquête a été réalisée du 22 au 24 juin 2022 via un questionnaire auto-administré. 1099 personnes en couple, issues d’un échantillon de 1503 personnes et représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, y ont répondu.

    Une inégalité criante dans les tâches réalisées

    Comme le souligne l’étude, l’inégalité dans le couple au niveau de la charge mentale en vacances n’est en effet pas propre à l’été 2022. Si 52% des répondants déclarent à l’Ifop faire plus que leur conjoint dans l’organisation des vacances habituellement, la moyenne se situe à 67% chez l’ensemble des femmes en couple et à 34% chez l’ensemble des hommes en couple.

    Lors de leurs dernières vacances en couple, 56% des femmes interrogées indiquent ainsi s’être chargées elles-mêmes de lancer le processus de préparation des vacances, 48% de sélectionner des lieux d’hébergement. À l’inverse, 31% des hommes interrogés déclarent s’être chargés seuls du lancement du processus de préparation de vacances, 26% de sélectionner des lieux d’hébergement.

    Les écarts sont d’autant plus criants pour les tâches liées à la gestion des vacances, une fois sur place. 54% des femmes indiquent s’être chargées elles-mêmes de la préparation des repas lors de leurs dernières vacances en couple, contre 24% des hommes. Elles sont aussi 53% à s’être occupées du ménage du lieu de villégiature, un chiffre qui descend à 15% chez les hommes.

    Même pour le choix des activités (34%) ou pour les souvenirs (53%), les femmes indiquent assumer davantage la charge mentale. Dans l’étude, un seul chiffre dénote: celui de la conduite . 58% des hommes indiquent en effet se charger eux-mêmes de conduire le véhicule, contre 18% des femmes, témoignant d’une répartition toujours genrée des tâches.

    Seuls 10% des pères s’occupent de la valise des enfants

    Dans les couples avec enfants , la charge mentale est tout aussi inégalitaire. Quand 78% des mères déclarent s’être occupées de faire la valise des enfants lors des dernières vacances, seulement 10% des pères déclarent s’en être chargés.

    86% des mères indiquent également que ce sont elles qui se sont occupées de la trousse à pharmacie, 50% d’acheter les biberons et tétines et 75% du nettoyage du linge des enfants. À l’inverse, ce sont respectivement 20%, 9% et 11% des pères qui s’en sont chargés.

    Ces écarts dans les tâches peuvent conduire à des disputes dans les couples, comme le relève l’Ifop. Selon l’institut de sondages, 42% des répondants se sont déjà disputés au moins une fois à cause d’un sujet lié à l’organisation des vacances. 41% des femmes déclarent notamment s’être déjà disputées avec leur conjoint car il ou elle “ne prend pas sa part dans les tâches liées à l’organisation d’un voyage”.

    Si les jeunes en couple ne font pas beaucoup mieux que leurs aînés - 0% des hommes de 25 à 34 ans se chargent de faire la valise des enfants -, quelques progrès sont néanmoins à noter. Chez les moins de 25 ans par exemple, 28% des hommes et 29% des femmes déclarent s’occuper de l’entretien du lieu de vacances, et seuls 36% des hommes indiquent être chargés de prendre le volant sur la route des vacances.

    À voir également sur Le HuffPost: “La charge mentale dans le couple, un problème que Manon a voulu résoudre en filmant son quotidien”

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      La charge mentale dans le couple, un problème que Manon a voulu résoudre en filmant son quotidien

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 2 July, 2022 - 05:00 · 3 minutes

    ÉGALITÉ - Même à la maison, les femmes et les hommes ne sont pas égaux . Si la répartition des tâches domestiques progresse lentement, elle reste une charge, notamment mentale, pour les femmes. Selon un sondage publié le 7 avril et réalisé par l’ Ifop pour Consolab , plus de la moitié des Françaises (57%) estiment en faire plus à la maison que leurs partenaires. C’est le cas de Manon, une jeune Française, qui a décidé de le montrer à son partenaire Thomas, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.

    Ensemble depuis plus de deux ans et demi, le couple a emménagé sous le même toit en mai 2021. Mais depuis, Manon a vu sa charge mentale s’alourdir. Inconsciemment, Thomas la laisse faire la majeure partie des corvées ménagères . “Ce qui nous embêtait le plus, ce n’était pas le fait de ne pas le faire, mais le fait de ne pas y penser. Quand elle me disait ‘Il y a une machine à étendre’, je le faisais, mais je n’y pensais pas, explique le jeune homme de 23 ans au HuffPost . C’était un réflexe que je n’avais pas.”

    C’est en regardant un TikTok sur la charge mentale que l’étudiante en communication digitale a un déclic. Sur le même réseau social, elle décide de réaliser ce qu’elle appelle “une mission charge mentale” où pendant deux semaines, elle filme toutes les tâches ménagères qu’elle réalise en les comparant avec celles faites par Thomas. À la fin des 14 jours, elle lui dévoile l’ensemble des vidéos, afin qu’il réalise la charge mentale qu’elle porte.

    Une prise de conscience

    Durant la mission, Manon décide de ne pas laver la baignoire pendant deux semaines pour voir si son compagnon le fait. Ce ne sera pas le cas. Un autre jour, alors qu’elle rentre du travail vers 19h30, Thomas n’a pas fait le dîner alors qu’il était à la maison depuis 14h. “Ce sont toutes ces petites choses-là qui ajoutent du poids à ma charge mentale”, souligne-t-elle.

    En regardant les vidéos, le jeune homme a découvert tout ce que Manon faisait chaque jour. “Je comprends maintenant ce que fait ma copine au quotidien. [La mission] a été positive, car je connais plus de choses sur ce qu’elle fait durant sa journée, raconte-t-il. Ça a été une prise de conscience.”

    Aujourd’hui, le couple essaye de trouver des solutions pour rendre leur répartition des tâches plus égalitaire . “On m’a conseillé des applications, des jeux, des listes à faire pour répartir les corvées. On va tester et voir ce qui nous convient le mieux”, précise Manon. Mais la jeune femme cherche la solution la “moins énergivore” possible. “C’est bien de vouloir trouver un système organisationnel pour alléger la charge mentale, mais bien souvent, c’est la femme qui s’en occupe. C’est elle qui doit remplir les listes, c’est elle qui rappelle à son conjoint de compléter la sienne... Donc, au final, ça ajoute de la charge mentale. Et nous, on veut éviter ça”, conclut-elle.

    @bubble.show

    Pendant deux semaines, j’essaie de montrer à mon copain ce qu’est la chargementale, et à quel niveau elle est chez nous !  Le but ? Montrer que les petits gestes du quotidien ne se font pas tout seuls et représentent un gros boulot. Boulot souvent assigné aux femmes 🫢 prêt à suivre l’aventure ? 

    ♬ The Winner Is - DeVotchKa & Mychael Danna

    À voir également sur Le HuffPost: “La contraception, c’est aussi la responsabilité des hommes”

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      Ménage et charge mentale: Pourquoi les femmes font du préventif et les hommes du curatif?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 22 May, 2022 - 05:30 · 5 minutes

    L'illustratrice Emma Clit a publié de nouvelles planches intitulées L'illustratrice Emma Clit a publié de nouvelles planches intitulées "Ça se met où ?".

    ÉGALITÉ - À la maison, les femmes et les hommes ne sont pas égaux . Si la répartition des tâches domestiques progresse lentement, elle reste une charge mentale pour les femmes. Selon un sondage publié le 7 avril et réalisé par l’Ifop , plus de la moitié des Françaises (57%) estiment en faire plus à la maison que leurs partenaires.

    Ces derniers leur donnent globalement raison puisque seulement un homme sur six (16%) assure être plus actif en la matière que sa conjointe. Et quand certains d’entre eux expriment le souhait de mettre davantage la main à la pâte, cela ne fonctionne pas toujours.

    C’est aussi ce qu’illustre la dessinatrice Emma Clit sur son compte Instagram . Dans une série de bandes dessinées intitulée ”Ça se met où?”, publiée le 19 mai, elle raconte l’histoire de Jean-Martin et Clarisse, un couple qui peine à bien se répartir les tâches ménagères .

    Enfin, c’est plutôt Jean-Martin qui ne prend pas sa part dans cette répartition. Mais si Clarisse, qui est habituée à tout faire elle-même lui laissait davantage cette place et arrêtait de vouloir tout contrôler, ça fonctionnerait, non? Eh bien, non. En partie car, en cas de manquement, c’est le plus souvent sur Clarisse que cela retombe. Par exemple, dans la bande dessinée, on peut y voir une maîtresse d’école s’adresser à Jean-Martin en exclamant: “Vous direz à la maman de lui acheter un manteau plus chaud”, en pointant du doigt l’enfant. Comme si le père ne pouvait pas s’en charger et que c’était la faute de la mère.

    Préventif vs. curatif

    “Je ne leur en veux même pas parce que les papas ne répondent pas, explique l’illustratrice au HuffPost . Les enseignants savent que les mamans, elles, elles vont répondre. Donc, au final, c’est un cercle vicieux”, car tout repose tout le temps sur les femmes. C’est pourquoi elles ont tendance à faire des tâches ménagères préventives et les hommes des tâches curatives, ce qui augmente leur charge mentale, estime la dessinatrice dans un propos étayé.

    Le ménage préventif se base sur le dicton “mieux vaut prévenir que guérir”. Il consiste à cuisiner des plats en avance pour toute la semaine , à trier régulièrement les papiers pour facilement retrouver celui qu’il nous faut en cas de besoin, à bien plier les vêtements dans l’armoire afin d’avoir la pièce que l’on veut à portée de main... Ce sont toutes ces petites tâches qui rendent la vie quotidienne plus facile. Le ménage curatif, lui, est l’inverse. Il consiste à se mettre au travail une fois que l’on n’a plus le choix. Cela crée des situations de stress . Comme Jean-Martin le dit dans la bande dessinée : ”À chaque fois que je fais le ménage, ma femme me dit que c’est mal fait! Elle repasse derrière moi... Du coup, je la laisse tout faire!” C’est ce que la dessinatrice appelle une stratégie de slacker .

    Des stratégies anti-ménage

    Emma raconte ainsi que, consciemment ou non, les hommes comme Jean-Martin peuvent développer des stratégies pour éviter les corvées de ménage , ou mal les réaliser, pour que les femmes finissent par les faire elles-mêmes. Parmi les stratégies répertoriées par Emma, la résistance passive, la mauvaise humeur, le zèle excessif, l’incompétence ou encore la technique de “l’autonomie niveau zéro”.

    Pas forcément volontaire

    L’autrice de Lucine et Enzo, qui explique le parcours d’un enfant atteint de TDAH, insiste sur le fait que ce n’est pas toujours volontaire. “C’est ce qu’on appelle le renforcement négatif. C’est-à-dire, quand quelqu’un voit que ne pas participer aux tâches n’entraîne pas de conséquence, alors il va continuer à ne rien faire”, précise Emma Clit, au téléphone. Dans la bande dessinée , Jean-Martin se dit que s’il “traîne à faire les tâches, elles se font “toutes seules”, donc [il] traîne à faire les tâches”.

    Pour que les rôles deviennent plus équitables, il faut selon elle de l’apprentissage. Faire les tâches ménagères, ce n’est pas inné, ni pour les femmes ni pour les hommes, sauf que les femmes ont appris à en faire toujours plus.

    Des solutions pour se rapprocher de l’égalité

    Mais comment faire pour pallier ce problème? La dessinatrice conseille aux couples de lister les tâches à faire, en précisant bien la fréquence et la durée de ces dernières, et se les répartir en fonction des préférences de chacun. Afficher cette liste sur le frigo peut permettre de l’intégrer plus facilement et de créer de nouvelles habitudes .

    Évidemment, il n’existe pas de solution miracle. “C’est un problème plus global, qui est enraciné de longue date dans notre culture patriarcale ”, souligne l’illustratrice sur Instagram . Et puis, pas question de “culpabiliser les femmes” si après avoir mis en place des stratégies, la répartition des tâches n’opère pas. “Ce n’est pas sur elles que tout repose. Il faut un changement radical dans la société, et cela passe majoritairement par le monde médiatique et artistique, confie Emma Clit au HuffPost . On a besoin de plus de représentation dans les médias , les séries, les livres...”

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