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      Les chasseurs vont pouvoir abattre plus de loups, voici pourquoi

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 27 June, 2022 - 15:39 · 4 minutes

    Puisque la population de loup augmente en France, il va être possible d'en tuer un plus grand nombre. Puisque la population de loup augmente en France, il va être possible d'en tuer un plus grand nombre.

    ANIMAUX - S’il y a bien un animal qui déchaîne les passions, c’est bien le loup. Tueur de bétails pour les uns ou garant de l’équilibre des écosystèmes pour les autres, ce prédateur est au cœur de nombreux débats. Au point que chaque décision le concernant peut être source de polémique. La dernière en date n’y échappera sans doute pas.

    Alors que sa population augmente dans l’Hexagone, le nombre de loups qu’il sera possible de chasser va augmenter en 2022.

    À la sortie de l’hiver, la population de loup gris (ou Canis lupus ) était d’environ 921 individus, a annoncé ce lundi 27 juin le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Plus précisément, la fourchette de loups adultes est estimée entre 826 et 1016 dans l’Hexagone, selon l’Office français de la biodiversité (OFB) , organisme en charge de cette estimation.

    Face à cette augmentation, le nombre maximal de loups pouvant être tués en 2022 s’élève maintenant à 174 individus, contre 118 initialement prévus.  “Depuis le 1er janvier 2022, 29 loups ont été décomptés de ce plafond” et donc abattus, précise le préfet, dont l’objectif officiel est la cohabitation de ce prédateur naturel avec le bétail.

    Évolution de la population de Loups en France depuis 1996. Évolution de la population de Loups en France depuis 1996.

    Le loup est un animal sauvage vivant sur de grandes étendues. Sa population ne pouvant être comptée précisément, elle est estimée à partir d’indices (observation visuelle, empreintes, déjection...) et l’Office français de la biodiversité (OFB), organisme public en charge du suivi du loup, publie une fourchette.

    Pour 2020-2021, elle a affiné sa méthode grâce à l’analyse de résultats génétiques et revu le nombre de loups adultes à 783 loups, contre 624 estimés auparavant, un chiffre “dans le haut la fourchette” publiée l’an dernier, précise à l’AFP Loïc Obled, directeur général délégué à l’OFB. Pour 2021-2022, la fourchette est de 826 à 1016 loups gris.

    Dans le cadre de la formation proposée par l’OFB, de nouvelles personnes ont intégré son réseau de correspondants, ce qui a permis d’augmenter le nombre d’indices de présence récoltés. “De nouveaux secteurs (...) ont également été étudiés”, fait savoir le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en charge de la cohabitation de ce prédateur naturel avec les troupeaux et l’activité d’élevage.

    Le loup gris, revenu de lui-même en France depuis l’Italie, connaît une dynamique démographique favorable (...) depuis 10 ans, avec “un taux de survie de l’espèce satisfaisant et une hausse de la reproduction”, selon un communiqué du préfet.

    Il a été aperçu jusque dans le Finistère, mais “il n’y pas de meutes installées en dehors de l’arc alpin”, précise Loïc Obled. Le nombre de meutes progresse aussi (+19 en 2020 et +29 en 2021).

    Attaques en baisse


    “La population lupine était bien sous-estimée”, a immédiatement réagi la Fédération nationale ovine (FNO), qui a remis en cause, comme d’autres jusqu’à l’ancien ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, la méthode scientifique de l’OFB.

    Des syndicats agricoles (FNSEA,/JA/FNO/FNB/Chambres d’agriculture) et la Fédération nationale des chasseurs (FNC) parlent d’un “comptage défectueux” et accusent l’OFB de ne pas avoir traité tous les indices de présence. “Tous les indices transmis ont été analysés et pris en compte, mais les analyses génétiques sont faites avec un an de décalage” car elles nécessitent un temps de traitement plus long, répond Loïc Obled.

    Le loup gris est protégé dans l’Union européenne en vertu de la Convention de Berne de 1979. Mais des tirs sont prévus à titre dérogatoire, en dernier recours, pour protéger les troupeaux.

    D’autres mesures sont prévues pour limiter les attaques: financement de chiens de protection, de parcs électrifiés, de gardiennage par des bergers. Des indemnisations d’éleveurs sont prévues en cas d’attaque. Cela a débouché “pour la première fois, (sur) une baisse de la prédation en France tant en nombre d’attaques que d’animaux prédatés”, indique le communiqué préfectoral.

    “Une enveloppe financière supplémentaire permettra d’améliorer la qualité du matériel, donc l’efficacité des tirs de défense des troupeaux”, avec “une attention particulière (...) aux situations individuelles des éleveurs subissant une forte prédation”, précise le communiqué.

    Les fédérations agricoles demandent pour les ”éleveurs soumis au risque de prédation le droit de défendre leurs troupeaux par des tirs de défense”, estimant que le loup n’est plus une espèce menacée.

    Pour l’association Ferus en revanche, tuer des loups n’est pas la solution. “Une étude de l’OFB montre que l’efficacité des tirs n’est pas démontrée”, indique à l’AFP Patrick Leyrissoux, vice-président de Ferus. “Ca déstabilise les meutes, on se retrouve avec beaucoup de loups isolés qui se rabattent sur des proies domestiques”, plutôt que de chasser du gibier en meute, fait-il valoir.

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