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      17 octobre 1961 : un massacre colonial d’État

      CNT 31 · Tuesday, 11 October, 2022 - 18:09

    Le 17 octobre 1961, il y a eu un massacre colonial d’État. Ce samedi 15 octobre sera l’occasion à Toulouse d’en parler. Le dimanche 16 octobre, il y aura une manifestation décoloniale, dont le départ est à 14h de la rue du Bachaga Boualam (métro Bagatelle). Retrouvez plus d'informations sur notre site web.

    #événementsToulouse #Toulouse #décolonialisme #colonialisme #fr

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      « L’échange écologique inégal » : destruction de la nature et accumulation du capital

      news.movim.eu / LeVentSeLeve · Friday, 6 May, 2022 - 10:02 · 16 minutes

    L’appropriation des ressources naturelles est le socle sur lequel reposent les sociétés contemporaines. Terres agricoles, forêts, eau, ressources énergétiques et minières constituent leur soubassement matériel. Cette appropriation est marquée du sceau de l’inégalité. Les pays les plus riches imposent au reste du monde une division du travail permettant d’assurer l’approvisionnement nécessaire à l’accumulation capitaliste dans les centres de l’économie-monde. Cette appropriation repose sur un mécanisme mondialisé d’exploitation et d’accaparement des ressources biophysiques – terres, eau, matières premières, biodiversité – des pays périphériques. L’échange écologique inégal soutire aux pays pauvres les ressources nécessaires à leur développement de long-terme. Pour penser l’interaction entre régime d’accumulation et destruction de la nature, la réflexion sur l’échange écologique inégal semble déterminante.

    Le mode de vie des pays développés repose sur un large socle de ressources matérielles. Ce constat est d’autant plus vrai dans les pays les plus riches. Un Français moyen utilise par exemple annuellement environ 21,6 tonnes de matériaux, son empreinte eau est de 1 786 m 3 par an, soit l’équivalent du volume intérieur de deux Boeing 747, ou encore 1 600 litres de produits pétroliers. Toute la société et le mode de consommation contemporains reposent donc sur un apport constant en ressources naturelles venues du monde entier. Les enquêtes du journaliste Guillaume Pitron ont récemment mis en lumière l’impact massif du numérique en matière de consommation de ressources ou d’énergie.

    Pour les pays les plus riches, les ressources biophysiques utilisées pour soutenir un mode de vie consumériste proviennent pour une part conséquente de l’étranger, tandis que le poids de l’impact environnemental est déplacé vers les pays les plus pauvres. Ainsi, la France, au même titre que nombre de pays développés, importe près de 1,5 fois plus de matières premières qu’elle n’en exporte (voir graphique). Ce constat est le même en matière d’émissions de CO 2 où l’ensemble des émissions sur le territoire français (émissions territoriales) ne représente que la moitié de l’empreinte carbone totale des consommations françaises (émissions territoriales + émissions importées – émissions exportées). De même, de nombreux indicateurs de déforestation importée liée à notre consommation de viande, de café ou de cacao, voient le jour.

    Figure 1 : Importations et exportations de matières premières (en net et en prenant en compte les utilisations matérielles intermédiaires dites RME, nécessaires à l’exportation de la matière première finale)

    Bien qu’à première vue hétérogènes, tous ces phénomènes répondent à une même logique qui est celle de l’échange écologique inégal.

    L’échange écologique inégal comme appropriation des capacités biophysiques des pays pauvres par les pays riches

    Pour bien comprendre la notion d’échange écologique inégal, une prise de recul temporelle et spatiale est nécessaire. Comme l’analyse B. Schmitt, la théorie de l’échange écologique inégal repose sur une analyse globale des rapports socio-écologiques entre les sociétés. Dans une approche braudélienne, notre système-monde est dominé depuis des siècles par la logique d’accumulation infinie du Capital dans les régions-centres du système-monde. Cette logique d’accumulation nécessite l’apport croissant de matières premières et de ressources écologiques venues des régions périphériques pour faire croître le stock de capital. L’échange écologique inégal stipule que l’exploitation et les dégradations de l’environnement dans les pays périphériques les plus pauvres sont le fruit de la logique d’accumulation des acteurs économiques dominants. Les pays dominants imposent une division du travail spatiale et hiérarchisée qui détermine et impose la circulation des flux de matière et d’énergie.

    L’échange écologique inégal stipule que l’exploitation et les dégradations de l’environnement dans les pays périphériques les plus pauvres sont le fruit de la logique d’accumulation des acteurs économiques dominants.

    A. Honborg (2011) définit l’échange écologique inégal comme une appropriation indue des ressources biophysiques des pays périphériques par les pays les plus riches. Ainsi, chaque année ce sont des millions de tonnes de matières premières, de térajoules d’énergie ou des millions d’hectares qui sont exploités dans les pays pauvres au service des pays les plus aisés. L’échange écologique inégal est donc caractérisé en premier lieu par des flux asymétriques de ressources biophysiques des pays pauvres vers les pays riches. L’exportation massive par les pays périphériques de leurs ressources biophysiques crée des entraves importantes à leur développement et à l’accumulation d’infrastructures et de technologies pour générer du développement économique.

    L’échange écologique inégal peut aussi s’analyser comme une asymétrie dans la capacité des pays pauvres à valoriser leurs ressources écologiques. Le prix payé pour leurs ressources aux pays pauvres, qui correspond aux prix de marché des matières premières, ne reflète ni les pollutions, ni les dégradations environnementales, ni les conséquences désastreuses pour le développement des pays sur le long-terme.

    L’échange écologique inégal au cœur du système colonial

    L’analyse de l’échange écologique inégal passe par une analyse historique de long terme des dynamiques d’échanges des ressources biophysiques des nations. De fait, certaines formes d’échanges écologiques inégaux ont toujours existé, notamment entre ville et campagne. La ville a toujours centralisé et accumulé les ressources des campagnes avoisinantes. L’historien Fernand Braudel note ainsi que Paris consommait en 1789 près de deux millions de tonnes de bois et de charbon de bois, et utilisait pour alimenter ses boulangers en farine l’énergie de près de 2 500 moulins répartis tout le long de la Seine. Ces déséquilibres de flux de matières, observables à mille endroits – autour de telle ville, le long d’une certaine rivière ou à la frontière de tel écosystème – ne peuvent être considérés comme un fait global, c’est-à-dire mondial, qu’à partir des XVIe et XVIIe siècles avec la construction et la mise en place des systèmes coloniaux et la mise en exploitation du monde par les nations européennes.

    Figure 2 – Echanges de ressources et de biens à la moitié du XVIII ème siècle

    Nombreuses sont les illustrations qui mettent en évidence l’existence d’échanges écologiques inégaux au cours de la première phase d’expansion européenne, entre XVe et XVIIIe siècles. Les travaux structurants de S. G. Bunker ont par exemple décrit avec précision les cycles d’exploitation successifs que l’Amazonie a connus pour répondre aux besoins des centres d’accumulation européens. Le bois, le caoutchouc et les ressources minières ont été tour à tour exploités. Chaque cycle est caractérisé par la mise en place d’un échange écologique inégal, imposé par les pays colonisateurs. Sur place, l’extraction des ressources se fait grâce à l’exploitation et la mise en esclavage des populations indigènes locales ou amenées d’autres régions du monde. Bunker détaille comment l’ensemble des institutions économiques, juridiques et politiques, des infrastructures de transport et des termes de l’échange commercial a été mis en place pendant quatre siècles pour répondre aux intérêts économiques étrangers.

    Ainsi, les conditions d’exploitation ont été élaborées pour servir des intérêts économiques extérieurs.

    Ainsi, les conditions d’exploitation ont été élaborées pour servir des intérêts économiques extérieurs. C’est un constat similaire qui peut être dressé pour l’ensemble des régions sous emprise coloniale, que ce soit dans les Amériques, en Afrique ou en Asie. Les pays dominants ont imposé une division du travail visant à exploiter au maximum les ressources biophysiques des terres colonisées. Ainsi se développent les cultures intensives destinées à l’export. La production du tabac, du café, de l’indigo, du cacao puis surtout de la canne à sucre suivent cette même logique. Les structures d’exploitation des ressources imposées ont créé des sociétés fortement inégalitaires et hiérarchisées, fortement dépendantes de leur capacité à exporter les productions agricoles et minérales demandées par les centres. Les territoires colonisés fournissent aux puissances européennes les terres dont elles manquent, le travail humain via l’esclavage et les ressources écologiques locales. Au fur et à mesure que se déroule le processus d’accumulation capitaliste au sein des centres du système-monde, les frontières d’exploitation sont repoussées et de nouvelles contrées sont intégrées à l’économie-monde capitaliste.

    L’échange écologique inégal comme facteur explicatif de la révolution industrielle

    L’échange écologique inégal est un fait historique dûment documenté. L’accaparement des ressources écologiques et biophysiques des périphéries a joué un rôle-clé dans l’accumulation au sein des centres de gravité de l’économie-monde. Certains historiens proposent une thèse encore plus forte. Ils arguent que la capacité à mettre en place un échange écologique inégal a pu jouer une fonction déterminante dans la révolution industrielle et le boom économique des XVIIIe et XIXe siècles. Sans évoquer directement la notion d’échange écologique inégal, c’est bien un argument de ce type que propose l’historien K. Pomeranz dans son livre La grande divergence . À partir d’une comparaison entre deux régions du monde en 1750, l’Angleterre et la vallée du delta du Yangzi en Chine, il met en évidence le rôle-clé joué par l’exploitation à la fois des colonies et des ressources en charbon du sous-sol pour expliquer la divergence économique qui a eu lieu entre ces deux régions et la naissance de la révolution industrielle en Angleterre. Selon lui ce qui explique la « grande divergence » en matière de développement économique entre ces deux régions, ce ne sont ni les différences géographiques et écologiques, ni les différences institutionnelles, ni l’organisation des marchés ou des familles, ni les différences de niveau ou d’espérance de vie, ni le niveau technologique et la productivité agricole, mais bel et bien la capacité de l’Angleterre à échapper à ses contraintes naturelles en exploitant le charbon des sous-sols ainsi que les terres et les ressources de ses colonies.

    [Certains historiens] arguent que la capacité à mettre en place un échange écologique inégal a pu jouer une fonction déterminante dans la révolution industrielle et le boom économique des XVIIIe et XIXe siècles.»

    Alors que la Chine a été obligée, face à sa croissance démographique, d’intensifier la production agricole en augmentant la part du travail humain par hectare, l’Angleterre a déplacé les secteurs intensifs en travail humain et en terres au sein de ses colonies, et ainsi délocalisé la production intensive en travail. Cette thèse entre en résonance avec celle des « hectares-fantômes ». Ce sont l’ensemble des surfaces terrestres que l’Angleterre a économisées en utilisant le charbon de son sous-sol et les ressources biophysiques de ses colonies. Grâce à l’exploitation du charbon et la mise en place d’un échange écologique inégal avec ses périphéries, l’Angleterre a dépassé ses contraintes écologiques et consommé bien plus de ressources écologiques et énergétiques qu’initialement permises par ses capacités biophysiques propres (ressource en bois et rivière en premier lieu).

    L’échange écologique inégal s’illustre parfaitement avec l’exemple de l’industrie du textile britannique. L’industrie textile repose sur l’utilisation massives de terres dans les colonies pour faire pousser le coton. Un exemple concret vient corroborer cette allégation. A. Hornborg (2011) indique qu’en « 1850, en échangeant sur le marché mondial 1 000 livres de textiles contre 1 000 livres de coton provenant de ses colonies, la Grande-Bretagne échangeait en fait 4 092 heures de travail britannique contre 32 619 heures de travail à l’étranger, soit un gain de près de 700%, et l’usage de moins d’un hectare de terres britanniques contre l’usage de 58,6 hectares de terres à l’étranger. ». Par ailleurs, au sein des colonies, la Grande-Bretagne met en place un ensemble d’institutions permettant l’émergence de l’échange écologique inégal : société esclavagiste, hiérarchisée et tournée vers la satisfaction des besoins de la métropole, sans prendre en compte le développement propre des régions exploitées. Le coton cultivé requiert plus de travail humain et appauvrit les sols, contribuant ainsi à la dégradation environnementale des périphéries.

    L’échange écologique inégal, plus présent que jamais

    L’asymétrie des flux biophysiques n’a cessé depuis de se renforcer et de s’accroître à travers les décennies et les siècles. De plus en plus de régions sont constamment intégrées au système-monde pour répondre aux besoins exponentiels des centres d’accumulation. Aux centres d’accumulation historiques (Europe et Etats-Unis) sont venus s’ajouter de nouveaux acteurs importateurs nets de ressources écologiques, contribuant à la mise en exploitation de l’intégralité du globe. Ces nouveaux centres s’ajoutant aux premiers sont en particulier les pays du Golfe ou l’Est asiatique. La division internationale du travail assujettit de nombreux pays à rester éternellement exportateurs nets de contenu écologique pour les pays les plus riches. Ce constat s’articule au sein de nombreux domaines de recherches et courants théoriques et idéologiques : post-colonialisme, ingérences étrangères dans les pays les plus pauvres, exploitation des ressources par les multinationales, impérialisme.

    Figure 3 – Avancée du front de déforestation au Pérou sous la poussée des cultures exigeantes du café, province du Junin

    Recul de la ligne de frondaison des forêts au bénéfice des cultures de café et de cacao, exploitation de gisements miniers toujours plus importants et polluants aux quatre coins du monde dont le projet de Montagne d’or en Guyane n’était que le dernier exemple, épuisement des ressources halieutiques par les flottes de pêche des pays dominants. Les illustrations de cette mise en exploitation du monde au bénéfice des centres d’accumulation ne manquent pas. Ce fait global a été récemment mis en évidence de manière empirique et systématique dans une étude mondiale concernant les flux de ressources biophysiques. Ainsi, une vaste enquête (Dorninger et al.,2021) démontre que l’échange écologique inégal est un fait empirique prouvé des 25 dernières années et que la valorisation des ressources écologiques est bien plus faible pour les exportations des pays les plus pauvres. À l’exception de l’Inde et de la Chine, l’ensemble des pays du monde sont des exportateurs nets de ressources vers les pays les plus riches du monde (peu ou prou ceux de l’OCDE). L’échange écologique inégal leur permet simultanément de s’approprier les ressources écologiques indispensables à l’accumulation de capital et de réaliser un gain monétaire net grâce à l’échange international. Ainsi, la valeur ajoutée par tonne d’une matière première extraite dans un pays riche est 11 fois plus importante que celle de la même matière première extraite dans les autres pays.

    Le graphique ci-dessous, tiré de l’étude susmentionnée, illustre ces transferts de ressources biophysiques entre pays riches (HI : high-income), moyennement riches (UMI), moyennement pauvres (LMI), et pauvres (LI) auxquels on ajoute la Chine (CHN) et l’Inde (IND). Le graphique (a) représente les transferts en termes d’empreintes matières, le (b) en matière d’énergie incorporée dans les exportations, le (c) en matière d’utilisation incorporée de terre et le (d) en matière de travail incorporé. Pour chaque indicateur on observe des flux nets allant des pays pauvres vers les pays les plus riches, illustrant parfaitement le concept d’échange écologique inégal. Enfin le dernier graphique met en évidence le gain à l’échange des pays les plus riches en terme de valeur ajoutée nette de l’échange de ressources biophysiques, alors même qu’en valeur absolue, ils en importent bien plus qu’ils n’en exportent.

    Figure 4 – Flux de matériaux, d’énergie, d’hectares et de travail incorporés entre groupes de pays par niveau de vie, Dorninger et al.

    Quelles implications de l’échange écologique inégal ?

    L’échange écologique inégal est donc un fait empirique majeur de l’histoire des sociétés depuis plusieurs siècles. Sa conceptualisation recoupe et synthétise un grand nombre de concepts et de courants théoriques et idéologiques. Par ailleurs, il offre des éclairages nouveaux ou complémentaires sur différentes hypothèses-clés de la réflexion sur les interactions entre les sociétés capitalistes modernes et l’environnement. En particulier, il entre en résonance avec la théorie marxiste de la rupture métabolique, issue des travaux de Marx sur les liens entre agriculture et capitalisme. L’hypothèse de la rupture métabolique énonce l’idée que la production capitaliste « épuise en même temps les deux sources d’où proviennent toute richesse : la terre et le travailleur » et qu’il existe une rupture métabolique entre les lieux de production des conditions matérielles d’existence (les campagnes) et de consommation de celle-ci (les villes). Par ailleurs, le support de la croissance capitaliste est un support biophysique fixe qui occasionne un échange à somme nulle de ressources écologiques entre les pays. La notion d’échange écologique inégal vient alors parfaitement s’articuler autour de la question de la possibilité d’un capitalisme sans croissance ou stationnaire.

    Ainsi, et ce depuis des siècles, les pays les plus riches imposent au reste du monde une division du travail permettant d’assurer l’approvisionnement en ressources nécessaires à l’accumulation capitaliste dans les centres de l’économie-monde. Cette appropriation ne se fait pas au travers d’un échange d’égal à égal mais repose sur un mécanisme mondialisé d’exploitation et d’accaparation des ressources biophysiques, terres, eau, matières premières, biodiversité, des pays périphériques. L’échange écologique inégal soutire aux pays en développement les ressources pourtant nécessaires à leur développement de long-terme et accroit les inégalités entre pays. Pour penser la crise de la biodiversité et des baisses des contributions de la nature aux sociétés, la réflexion sur l’échange écologique inégal semble pour l’instant indépassable.

    Bibliographie :

    Bunker, Stephen. 2003. « Matter, Space, Energy, and Political Economy: The Amazon in the World-System ». Journal of World-Systems Research , août, 219‑58. https://doi.org/10.5195/jwsr.2003.241 .

    Dorninger, Christian, Alf Hornborg, David J. Abson, Henrik von Wehrden, Anke Schaffartzik, Stefan Giljum, John-Oliver Engler, Robert L. Feller, Klaus Hubacek, et Hanspeter Wieland. 2021. « Global Patterns of Ecologically Unequal Exchange: Implications for Sustainability in the 21st Century ». Ecological Economics 179 (janvier): 106824. https://doi.org/10.1016/j.ecolecon.2020.106824 .

    Hornborg, Alf. 1998. « Towards an Ecological Theory of Unequal Exchange: Articulating World System Theory and Ecological Economics ». Ecological Economics 25 (1): 127‑36. https://doi.org/10.1016/S0921-8009(97)00100-6 .

    Schmitt, Boris. 2016. « Exploitation des ressources naturelles et échange écologique inégal : une approche globale de la dette écologique ». VertigO , n o Hors-série 26 (septembre). https://doi.org/10.4000/vertigo.17522 .

    Pomeranz, Kenneth. The Great Divergence: China, Europe, and the Making of the Modern World Economy . NED-New edition. Vol. 117. Princeton University Press, 2021. https://doi.org/10.2307/j.ctv161f3dr.

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      CNT 31 · Saturday, 19 December, 2020 - 11:24

    https://upload.movim.eu/files/7b4a27eed4cd52381dd25ae94920402e838b41d3/Fbbx4RnVSrG5sMgBUyR8XXpFB65xfLaXZGvGi0K8/Appel_manif.jpg

    #Toulouse : #Rassemblement de soutien au peuple du #Sahara Occidental

    Ce samedi 19/12/2020, à 14h, au Monument aux morts, allées François Verdier.

    A l’appel de l’association de la communauté #sahraoui à Toulouse, pour protester contre la violation du cessez-le-feu par le #Maroc au Sahara Occidental. A ce sujet, vous pouvez lire un entretien publié dans le mensuel de Survie, le mois dernier : https://survie.org/billets-d-afrique/2020/301-octobre-2020/article/des-otages-qui-subissent-la-vengeance-coloniale

    #lutte #répression #internationalisme #international #colonialisme #anticolonialisme #social #politique #actu #actualité #Afrique
    https://upload.movim.eu/files/7b4a27eed4cd52381dd25ae94920402e838b41d3/4C7OTISi5ABWq22BLzAp49CkR12mZEpJQpF213Am/visuel_manif_liberation_abdhallah.jpg

    #Manifestation à #Lannemezan : #Liberté pour Georges #Abdallah ! #Solidarité avec la #Palestine !

    À l’initiative du Collectif Palestine Vaincra et à l’appel unitaire de nombreuses organisations (dont la #CNT 31), une manifestation nationale est organisée samedi 24 octobre à 14H de la gare à la #prison de Lannemezan où est détenu Georges Abdallah. Militant de la cause palestinienne, il est emprisonné en #France depuis 36 ans alors qu’il est libérable depuis 21 ans. Il est devenu le plus ancien prisonnier politique d’Europe.

    Le communiqué d’appel unitaire : http://www.cnt-f.org/cnt31/spip.php?article1215

    #répression #colonialisme #racisme #internationalisme #anticolonialisme #capitalisme #société #social #actu #actualité #impérialisme #lutte
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      Racisme, esclavage, colonies : et si on revenait à la vérité historique ?

      Yves Montenay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 3 July, 2020 - 03:40 · 18 minutes

    Racisme

    Par Yves Montenay.

    À partir du meurtre d’un Noir américain par un policier blanc aux États-Unis, une déferlante a gagné le monde entier. Or si le problème noir est très réel aux États-Unis, ce n’est pas une raison pour inventer une fausse histoire du monde.

    Certains utilisent ce problème américain pour semer la haine et détruire les relations entre l’Europe et l’Afrique, au détriment de cette dernière à qui l’on répète que ses problèmes de développement économique et humain sont dus à l’esclavage et à la colonisation .

    Allons bon, direz-vous, voilà un suprémaciste blanc qui veut nier l’évidence !

    Pas du tout. Un peu de chronologie paraît nécessaire pour revenir à la vérité historique.

    Race et esclavage, la chronologie

    Dans l’Antiquité, l’esclavage était général dans l’empire romain, chez les Grecs et ailleurs. Il ne concernait que les Blancs, seuls habitants de ces régions. Je mets de côté l’Égypte pharaonique puis grecque et romaine, qui était au contact des populations noires dans son extrême sud.

    Au Moyen Âge l’esclavage a disparu en Europe occidentale.

    En Afrique subsaharienne esclavagistes et esclaves étaient noirs, avant comme après l’arrivée des Européens dans les comptoirs africains, tout simplement parce qu’il n’y avait pas de population blanche.

    Dans l’empire ottoman, qui comprenait l’Algérie mais pas le Maroc, les esclaves étaient européens et subsahariens.

    De même au Maroc, dans la péninsule arabique, et j’en oublie.

    Les Blancs étaient des prisonniers de guerre (principalement pris par les Turcs en Europe orientale et dans le Caucase) ou des populations civiles razziées (principalement sur les côtes espagnoles, françaises et italiennes par les pirates barbaresques maghrébins).

    Les Noirs étaient dans un premier temps achetés par les marchands arabes aux Africains en échange des biens manufacturés. Puis, au fur et à mesure des progrès arabes en armement, ces échanges devinrent des razzias de populations entières et certaines populations africaines étaient en cours de disparition à l’arrivée des armées coloniales. À ce sujet vous pouvez vous reporter à l’étude d’Olivier Pétré-Grenouilleau : La traite oubliée des négriers musulmans .

    Plus tard, au XVIIIe et XIXe siècle les reculs des armées musulmanes, notamment turques, en Europe et en Asie occidentale et centrale tarirent la source d’esclaves blancs dans le monde musulman, où le mot arabe pour esclaves se confondit avec le mot noir , comme le rappelle Alban Dignat dans Des origines au XXe siècle L’esclavage en Afrique.

    Revenons chez les chrétiens

    Quand les Européens ont commencé à occuper les Amériques, ils ont entrepris une colonisation agricole et ont réduit les Indiens en esclavage. Mais Charles Quint en 1526, puis le pape en 1537, le leur a très vite interdit ( Controverse de Valladolid ).

    Les nouveaux propriétaires fonciers se sont alors tournés vers le marché aux esclaves existant en Afrique subsaharienne et en ont acheté aux autorités locales. Ces propriétaires des deux Amériques étaient en très grande majorité des Blancs, mais certains étaient Africains ou mulâtres.

    En Afrique, pour les Européens, cette époque était non pas celle de la colonisation, qui date de la fin du XIXe siècle, mais des comptoirs. Les premiers datent de la Renaissance et se sont installés avec l’accord de l’autorité africaine locale. C’étaient des lieux de commerce où étaient échangés les produits européens et les produits africains, dont les esclaves.

    Quand les Européens ont colonisé l’Afrique à la fin du XIXe siècle, ils avaient aboli l’esclavage dans leurs colonies américaines et l’ont donc aboli également en Afrique.

    Ainsi prirent fin la traite intérieure (entre Africains) et la traite génocidaire arabe , bien décrite par l’anthropologue sénégalais Tidiane N’Diaye.

    La traite arabe perdit aussi ses débouchés en Afrique du Nord avec l’arrivée des Français.

    C’est au Maroc que l’esclavage a disparu le plus tardivement (en 1922) puisque les Français n’ont vraiment administré le pays qu’à partir de 1919 du fait de la guerre, même si le début du protectorat date de 1911.

    Donc grâce à la colonisation européenne en Afrique et à la guerre civile américaine, qui se termine en 1865, l’histoire de l’esclavage se termine. À chacun d’apprécier si, cinq à sept générations plus tard, cela détermine encore les trajectoires professionnelles et familiales.

    De l’esclavage au racisme, un phénomène américain

    Il y eut toutefois une exception importante : le sud des États-Unis.

    À contre-courant de l’évolution intellectuelle en Europe, illustrée notamment par Montesquieu, les États-Unis institutionnalisent le racisme sur tout leur territoire, notamment avec la loi de « naturalisation » du 26 mars 1790, qui la réservait aux Blancs.

    C’est en 1861 que le gouvernement américain supprime l’esclavage. Le Sud fait sécession. Il est battu en 1865 et l’esclavage y est alors supprimé.

    Mais les États-Unis étant un pays très décentralisé (États, municipalités…) beaucoup d’autorités locales mirent en place des politiques racistes qui ont considérablement réduit les droits des Noirs, y compris sur le plan électoral.

    Ces politiques ségrégationnistes ont été démantelées depuis plus de 50 ans , mais leur souvenir est resté et certaines mentalités « blanches » en sont encore imprégnées. Remarquons qu’il ne s’agit plus de l’esclavage, même s’il existe une évidente continuité historique.

    C’est dans ce contexte que le déboulonnage des statues d’hommes politiques vivant à l’époque de l’esclavage se répand aux États-Unis, dont une statue de Louis XVI. Ce dernier est pourtant l’acteur principal de l’indépendance américaine avec la création d’une flotte qui a permis de neutraliser celle de la Grande-Bretagne, notamment à Chesapeake, permettant aux Américains et à Lafayette leur victoire sur terre.

    On se focalise aujourd’hui sur les différences sociales

    Les statistiques montrent en effet un très réel retard économique et scolaire de la population noire américaine.

    Une parenthèse pour dire que jusqu’à récemment, était considérée comme noire toute personne « ayant une goutte de sang noir » . La définition a changé et le président Obama a fait savoir qu’il avait coché la case du recensement « origine mixte ».

    Mais quel est le lien entre ce retard économique et scolaire et le racisme au sens courant du terme ?

    Une partie de la différence raciale ainsi statistiquement apparente s’explique par la proportion élevée des mères célibataires dans la population noire (55 %), avec leur conséquence sur les revenus et les difficultés d’éducation des enfants.

    On peut discuter à l’infini de l’origine esclavagiste de cette différence, et des mesures à prendre pour la faire disparaître, en gardant à l’esprit que des allocations préférentielles peuvent générer des effets pervers : par exemple, cela a eu pour conséquence imprévue de faire des mères célibataires la cible de séducteurs parasites, ce qui n’arrange pas leur situation.

    Et puis, une corrélation statistique ne dit rien de plus que ce qu’elle indique.

    Les mères célibataires blanches sont plus nombreuses que les noires (7, 5 millions contre 3,4), même si elles forment une partie plus faible de la population blanche (14,6 % contre 55,5 % chez les femmes noires). Voir à ce sujet l’étude sur les Familles monoparentales aux États-Unis de Sylviane Diouf-Kamara.

    Et leurs problèmes sont également graves bien que non raciaux, ce qui affaiblit le lien de cause à effet entre la race et leur situation.

    Enfin le phénomène n’est devenu massif que dans la deuxième moitié du XXe siècle, donc longtemps après la fin de l’esclavage.

    Cette histoire américaine est très loin des généralités sur l’esclavage ou le colonialisme, surtout quand elles visent la France ou la Grande-Bretagne pour leurs actions en Afrique.

    Police et racisme

    En France, comme aux États-Unis, la police est pluri-ethnique. C’est une promotion sociale d’y entrer. Dans les colonies anglaises et françaises, c’était également le cas, comme pour l’armée.

    Bien sûr, les policiers ne sont pas des anges, comme dans beaucoup d’autres professions. Leur métier comprend l’usage de la force, comme d’autres métiers comprennent l’usage de l’argent et il y a dans les deux cas des dérapages dont la justice est saisie. Là aussi on peut tirer des corrélations mais qui ne disent pas où est la cause et où est l’effet.

    Plusieurs solutions ont été envisagées. La plus simple est que toute interpellation soit automatiquement filmée. On a également envisagé de donner « un reçu » de contrôle policier des papiers pour éviter leur multiplication « au faciès »… mais qui suppose un nouveau contrôle pour être certain qu’il n’a pas été passé à un copain…

    Les manifestants voudraient peser pour cela sur le pouvoir politique. Mais dans un État de droit, ce n’est pas le politique qui rend la justice. C’est au juge de dire si tel policier est abusivement violent, ou raciste.

    N’oublions pas qu’en Afrique la brutalité policière est beaucoup plus répandue qu’en France, ainsi que la corruption et l’extorsion de fonds, notamment aux automobilistes. Donc, s’il y avait des statistiques locales et si on utilisait là aussi les corrélations, la police française croulerait sous les félicitations de la population africaine !

    Et la colonisation ?

    L’Afrique est en effet un continent où la violence dans certains États est infiniment plus grande qu’en Europe et en Amérique du Nord, alors que l’ordre public était bien plus calme à l’époque coloniale. Et ceux qui disent que c’était à cause d’une pression policière et militaire ne savent visiblement pas que la police et l’armée étaient alors largement indigènes.

    Un livre fondateur pour ceux qui s’intéressent aux grandes synthèses anglo-saxonnes est Civilization, the West and the Rest (La civilisation, l’Occident et le reste du monde) de Niall Ferguson. Auteur qui par ailleurs est marié avec Ayaan Hirsi Ali, réfugiée aux États-Unis après les menaces islamistes reçues aux Pays-Bas, où elle était députée.

    L’auteur raille la classe intellectuelle qui affirme que tous les malheurs du monde sont le fruit du colonialisme disparu depuis plus d’un demi-siècle, colonialisme devenu un alibi commode pour les pires dictateurs. Sa position rappelle celle de Raymond Aron pendant la guerre froide.

    Il estime que la civilisation occidentale a un bilan globalement très positif pour l’ensemble du monde. Notamment en ayant apporté, ou tenter d’apporter, « la propriété et l’État de droit » , donc la prospérité en économie (voir l’Asie de l’Est et du Sud-Est), et la médecine dans le domaine scientifique.

    Par ailleurs, les métropoles ex coloniales sont généreuses, ayant accueilli tous les réfugiés « indigènes » même ceux qui avait pris les armes contre elles avant d’être purgés par ceux qu’ils avaient aidés à prendre le pouvoir.

    Enfin, avant d’attaquer les sociétés occidentales, on pourrait, par exemple se souvenir de la mise en esclavage actuelle par les Libyens des migrants subsahariens ou moyen orientaux qui transitent par ce pays.

    La France contaminée par les États-Unis

    Comme souvent, les modes américaines sont saisies avec empressement par une partie des intellectuels français.

    On a exigé le déplacement d’ une statue de Colbert , notamment parce qu’il a été un des rédacteurs du « code noir » qui réglementait les rapport maître/esclave pour éviter les pires abus… ce qui illustre aux yeux des « décoloniaux » qu’il connaissait le système et ne s’y opposait pas.

    Devra-t-on aussi déboulonner les statues de Socrate ou de Cicéron qui, eux, avaient des esclaves chez eux et non dans des îles lointaines ?

    L’œuvre de Colbert, dont je ne suis pas un admirateur, a été par ailleurs très importante et il mérite amplement sa statue. Le problème pourrait se résumer à quelques lignes sur le socle de la statue décrivant les aspects positifs ou non de son œuvre.

    Mais les intellectuels arrivent parfois à influencer les gouvernants

    Ainsi, la loi Taubira du 10 mai 2001 a fait de la traite européenne, et elle seule, un crime contre l’humanité, et son anniversaire est devenu une « Journée de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions », réinjectant dans les esprits des drames qui ne correspondent plus aux situations sociales d’aujourd’hui, mais permettant à certains d’utiliser la corde sensible de la victimisation.

    Pourtant, la France n’a eu aucun rôle moteur dans cette histoire universelle.

    Depuis, se sont multipliées les manifestations d’une pensée « décoloniale » ou « indigéniste » au vocabulaire marxiste.

    On voit ressurgir le vocabulaire de la race dans le milieu universitaire et chez les jeunes.

    Le groupe le plus en vue dans ce domaine est le Parti des indigènes de la République (PIR) qui proclame « le racial d’abord ».

    En filigrane, il y a la conviction que la France a construit sa richesse sur son empire colonial et la division raciale. C’était la vieille conviction de Lénine, qui a poussé les partis communistes locaux à agir pour l’indépendance des colonies, pensant que la France et la Grande-Bretagne s’effondreraient. Ce qui n’est pas arrivé et montre l’incompréhension communiste du système de développement libéral.

    Combattre « le privilège blanc »

    Sans faire de Piketty un marxiste au sens précis du terme, remarquons cette obsession du colonialisme dans sa tribune dans Le Monde du 13 juin 2020 : « La vague de mobilisation contre le racisme pose une question cruciale : celle des réparations face à un passé colonial et esclavagiste qui décidément ne passe pas » .

    Même obsession chez Françoise Vergès qui, dans son ouvrage Un féminisme décolonial estime que les féministes occidentaux n’ont pas tenu compte du racisme dans l’oppression des femmes et cherchent à imposer aux femmes du Sud un mode de vie occidental.

    La confusion avec le problème américain est manifeste dans Le Monde de 12 juin : « Avec le mouvement Black Lives Matter, le Royaume-Uni et la Belgique s’interrogent sur leur passé colonial » .

    La synthèse de ces mouvements et analyses peut être résumée par la formule : « le privilège blanc », qu’il faut évidemment combattre.

    Bref, suivez la mode, repentez-vous, bien que vous-même et la quasi-totalité de vos ascendants lointains n’y soient pour rien.

    Pour Sartre, être anticommuniste c’était « être un salaud », aujourd’hui parler de l’époque coloniale comme étant un objet historique à étudier, c’est être « un réactionnaire blanc » à faire taire.

    Rien ne pourrait faire plus plaisir aux dictateurs africains pour faire oublier leur police politique, leur violence et les catastrophes économiques et sociales qu’ils ont suscitées !

    Le noyautage des universités françaises

    Aux États-Unis il y a maintenant quelques décennies que des groupes d’étudiants réussissent à faire renvoyer des enseignants pour avoir tenu des propos non acceptés par telle ou telle minorité raciale, sexuelle ou politique.

    Le mouvement gagne des universités françaises.

    En 2016 se lancèrent les groupes en « non-mixité racisée » de Paris VIII.

    En 2017 les ateliers de même étiquette ont été organisés par le syndicat d’enseignants Sud éducation 93, et dénoncés par Jean-Michel Blanquer, la Licra et SOS racisme.

    Et les universitaires prennent le train en marche, toujours en suivant les États-Unis.

    J’ai noté l’annonce suivante sur une « liste » internationale d’historiens : « Je suis en train de monter un projet décolonial sur le genre, la race et violence sexuelle dans la littérature française. Pour l’instant, j’ai une documentation sur Fanon, Camus, Sartre et Guyotat, mais je voudrais les contributions de femmes auteurs. Envoyer les suggestions à… »

    Nous sommes donc passés d’une conception d’un racisme qui serait le fait d’acteurs individuels déviants, et donc de groupuscules ou de partis secondaires, à la proclamation d’un racisme généralisé anti-Blanc en représailles à leur héritage colonial, qui n’a pourtant pas touché la masse des Français, et dont une partie des acteurs étaient des personnes dévouées aux populations locales.

    J’en connais qui sont morts bouleversés de se voir traiter de monstres sanguinaires par des ignorants de leur travail concret.

    Naturellement, ce « racisme par l’antiracisme » déclenche des réactions.

    La réaction des « vieux Blancs »

    Jean-François Revel avait écrit dès 1999 dans La fin du siècle des ombres : « l’antiracisme fabrique plus de racistes qu’il n’en guérit […] L’antiracisme idéologique, qu’il faut soigneusement distinguer de l’antiracisme effectif et sincère, attise les divisions entre les humains. »

    De même, Pascal Bruckner remarque les slogans lancés le 6 juin 2020 lors de la manifestation « antiraciste » à Paris : « Sibeth traître à sa race », « mort aux Blancs », et conclut : « On réinvente l’apartheid, on revient aux années 1930 tout en prétendant les combattre ».

    De même, dans L’Express du 18 juin Élisabeth Badinter note : « La race partout, c’est la naissance d’un nouveau racisme ».

    Enfin, je citerai deux références hors de France :

    L’une dans le domaine universitaire, celle d’Andrew Sobanet Generation Stalin: French Writers, the Fatherland, and the Cult of Personality (Génération Staline : les écrivains français, la patrie et le culte de la personnalité ).

    C’est la conversion à un stalinisme total et qui paraît aujourd’hui caricatural des plus grands écrivains français des années 1930 : le prix Goncourt Henri Barbusse, Romain Rolland, Paul Éluard et Aragon.

    L’autre d’un homme de terrain non universitaire, Kakou Ernest Tigori, dont les deux bisaïeules ont été vendues comme esclaves à d’autres africains. Cet écrivain ivoirien est l’auteur de L’Afrique à désintoxiquer : sortir l’Europe de la repentance et l’Afrique de l’infantilisme (2018).

    Mon avis personnel

    Et maintenant je vais aggraver mon cas en persistant et signant.

    D’abord, je suis « a-raciste » par éducation, et ce n’est que peu à peu que j’ai constaté, à ma surprise, que le monde entier était raciste : j’ai entendu les Asiatiques et les Maghrébins traiter les Noirs de (censuré) et des Noirs faire de même en visant leurs voisins. Dire que c’est du tribalisme ou de la xénophobie ne change pas le résultat : des remarques désobligeantes d’abord, puis la répression et les massacres. C’est une première raison de trouver le débat actuel ignorant, voire hypocrite.

    Ensuite avec mes bientôt 80 ans et ayant été plongé très jeune dans la vie historique et politique, j’ai rencontré des témoins dont certains avaient vécu la fin du XIXe siècle. Ils étaient de toutes origines ethniques et politiques dans ce qui était alors l’empire français.

    Par exemple mon grand-père était communiste au Vietnam.

    J’ai également vécu la guerre froide, et le débat actuel me rappelle dramatiquement cette époque où beaucoup d’historiens et d’intellectuels francophones, français ou non, ont trahi leur mission en suivant, après les célèbres exemples ci-dessus, la mode soviétophile de l’époque.

    Certains se sont rendu compte qu’ils avaient été manipulés et ont changé de cap quelques années plus tard, à commencer par le président Senghor avec qui j’ai beaucoup discuté.

    Comme aujourd’hui, les universitaires des années de l’après Deuxième Guerre mondiale brandissaient l’argument d’autorité en citant tel livre et plus généralement « le dernier état de la recherche » pour s’opposer au système politico-économique français et orienter les esprits vers « la grande lueur qui se lève à l’Est ». Qui s’exprimait autrement n’était qu’un réactionnaire qui serait bientôt ridiculisé.

    Sartre, Simone de Beauvoir et Philippe Sollers sont ainsi allés en Chine sans s’apercevoir que les gens y mouraient de famine et de persécution. Mais c’était la « mode Mao ».

    François Furet, Edgar Morin, Régis Debray, Annie Kriegel, Michel Foucault, Jean-François Desenti, Alain Besançon, Étiemble et bien d’autres ont suivi la mode marxiste, voire soviétophile de leur temps et s’en sont repentis ensuite dans des livres à succès, dont je vous recommande vivement l’instructive lecture.

    D’où ma grande réserve envers ceux qui suivent une mode intellectuelle, actuellement décoloniale, et mon message : « ne recommencez pas, ne suivez pas les modes, l’histoire se décante petit à petit au fil des discussions contradictoires et non des condamnations du passé ».

    N’allez pas maintenant suivre aveuglément la mode décoloniale !

    Sur le web

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    1er juillet : #rassemblement « Non à l’annexion ! #Palestine vivra ! »

    #Toulouse : RDV 18H30 - Métro Capitole

    Le gouvernement israélien d’union #Netanyahu - #Gantz annonce, avec le soutien de l’administration #Trump et la complicité de l’Union européenne, vouloir dès le 1er juillet annexer purement et simplement une grande partie des territoires palestiniens occupés de #Cisjordanie.

    Voici l’appel toulousain (cosigné par la #CNT 31) :

    - sur le site web #PalestineVaincra : https://palestinevaincra.com/2020/06/1er-juillet-rassemblement-non-a-lannexion-palestine-vivra/

    - sur le site web #CNT31 : http://www.cnt-f.org/cnt31/spip.php?article1197

    #colonialisme #anticolonialisme #internationalisme #lutte #manifestation