• chevron_right

      États-Unis: le droit à l'avortement, enjeu des élections de mi-mandat en novembre

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 13:53 · 4 minutes

    Le Capitole sert de siège au Congrès américain, la branche législative du pouvoir américain que veut utiliser le camp démocrate pour revenir sur la décision de la Cour suprême américaine. Le Capitole sert de siège au Congrès américain, la branche législative du pouvoir américain que veut utiliser le camp démocrate pour revenir sur la décision de la Cour suprême américaine.

    AVORTEMENT AUX USA - Le coup de tonnerre déclenché par la décision de la Cour suprême américaine sur le droit à l’avortement , le vendredi 24 juin, oblige les défenseurs des droits des femmes à trouver des parades. Quelques heures après l’annonce de l’annulation du droit constitutionnel à l’avortement aux États-Unis, plusieurs voix s’élèvent pour faire du droit à l’avortement un cheval de bataille des prochaines échéances électorales américaines et ainsi faire basculer la balance côté progressistes.

    À commencer par Joe Biden . Après avoir dénoncé une “erreur tragique”, résultant d’une “idéologie extrémiste”, le président américain a surtout invité les électeurs américains à défendre “dans les urnes” le droit à l’avortement et toutes les autres “libertés personnelles”, à l’approche des élections de mi-mandat qui s’annoncent plus que difficiles pour son camp démocrate dans le contexte d’une forte inflation et de mauvais chiffres économiques outre-Atlantique.

    Le Congrès américain, la fausse bonne idée?

    Vendredi, la porte-parole du gouvernement américaine Karine Jean-Pierre s’est montrée claire. Pour revenir sur la décision de la Cour suprême , il faudra s’en remettre au Congrès américain (composé du Sénat et de la Chambre des représentants) en l’absence de majorité parmi les 9 juges de la Cour suprême.

    “Cette décision, que nous anticipons tous, va changer la vie de tant de gens, supprimer les droits des femmes [... ] Si effectivement la Cour suprême, dans la décision Dobbs, renverse Roe, nous demanderons au Congrès pour restaurer Roe”, expliquait-elle, alors que certains commencent déjà à surnommer ces élections de mi-mandat en “abortion mid-terms” (soit “avortement de mi-mandat”), tant l’enjeu semble devenir crucial outre-Atlantique.

    Pour cela, le Congrès américain devra adopter une loi pour rendre à nouveau légal l’avortement dans tous les États américains, au niveau fédéral. Le camp démocrate, qui dispose d’une courte majorité de siège à la Chambre des représentants s’est déjà penché sur la question en 2021 . Mais malgré un vote favorable (218 pour et 211 contre), le passage au Sénat de ce projet loi s’était confronté à un mur: pour valider la loi, il fallait 60 voix sur les 100 du Sénat, mais plusieurs élus démocrates ont rejoint le vote des républicains, tous opposés à une extension de l’arrêt Roe v. Wade.

    “Les droits des femmes sont sur le bulletin de vote”

    Mis à mal par un président démocrate impopulaire, le camp de Joe Biden a donc clairement fait savoir que le droit à l’avortement serait plus que crucial en novembre prochain. Cette thématique sera au cœur des revendications et pourrait ainsi permettre au camp démocrate et progressiste d’insuffler une nouvelle dynamique électorale et ainsi remporter le nombre de sièges suffisant pour faire basculer le vote.

    Présidente démocrate de la Chambre des représentants aux États-Unis, Nancy Pelosi n’a pas perdu de temps pour afficher clairement cette revendication dans la bataille électorale qui approche. “Cette décision cruelle est scandaleuse et déchirante. Mais ne vous y trompez pas: les droits des femmes et de tous les Américains sont sur le bulletin de vote en novembre”, a-t-elle lancé .

    Des paroles qui s’accordent avec celle de Joe Biden, qui rappelait ce même jour qu”’il faudra que les électeurs élisent plus de sénateurs pour revenir. Cet automne ce sera le droit à la vie privée et au droit des femmes”.

    Nancy Pelosi a également expliqué de manière simple l’enjeu de ces futures élections à l’automne prochain. “Il faut que la majorité (démocrate) reste à la Chambre et il faut deux sénateurs de plus au Sénat”. Si ce scénario se réalise, alors, il serait envisageable que le Congrès puisse revenir sur la décision de la Cour suprême.

    Avec une majorité démocrate forte, il serait également possible pour le Congrès de modifier les règles du Sénat pour permettre un vote à la majorité simple pour approuver la législation sur l’avortement, passant ainsi de 50+1 voix au lieu des 60 requises jusqu’alors.

    À voir également sur Le HuffPost: Les États-Unis (un peu plus) divisés après la révocation du droit à l’avortement

    • chevron_right

      Aux États-Unis, une loi pour limiter les armes à feu recueille l'accord du Congrès

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 22 June, 2022 - 07:16 · 4 minutes

    Des manifestants contre la violence par arme à feu aux Etats-Unis en juin 2022. Le Congrès est en passe de voter une loi historique pour limiter leur circulation. Des manifestants contre la violence par arme à feu aux Etats-Unis en juin 2022. Le Congrès est en passe de voter une loi historique pour limiter leur circulation.

    ÉTATS-UNIS - Un accord historique. Des sénateurs américains des deux bords ont dévoilé mardi 21 juin une proposition de loi visant à restreindre la violence par arme à feu après une série de fusillades meurtrières . Le texte qui reste en deçà des mesures réclamées par le président Joe Biden mais constitue une première depuis des décennies.

    Dans une Amérique profondément divisée, un accord au Congrès entre élus démocrates et républicains est en effet rare, d’autant plus sur ce sujet très clivant. Il s’agit de “la législation contre la violence par arme à feu la plus importante en presque 30 ans”, a tweeté le sénateur démocrate Chris Murphy. Ce texte de 80 pages “va sauver des milliers de vies”, a-t-il ajouté.

    L’initiative parlementaire avait été lancée après le massacre d’Uvalde , qui a fait 21 morts dont 19 enfants dans une école primaire du Texas fin mai, et celui de Buffalo dans l’État de New York , au cours duquel 10 personnes noires ont été tuées dans un supermarché mi-mai.

    Chuck Schumer, le chef des démocrates au Sénat, a lui aussi qualifié le texte d’“avancée”. “Bien qu’il ne s’agisse pas de tout ce que nous voulions, cette législation est nécessaire de toute urgence”, a-t-il dit dans un communiqué. Il souhaite que le texte soit voté le plus vite possible. Le vote devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine.

    Le républicain John Cornyn, qui a travaillé avec Chris Murphy sur le projet, a affirmé que le texte visait à faire en sorte que les attaques comme celle d’Uvalde soient “moins susceptibles de se produire, tout en protégeant le deuxième amendement” de la Constitution, qui permet de détenir des armes à feu.

    “Je suis fier que cette proposition de loi sur la santé mentale et la sécurité scolaire n’impose AUCUNE NOUVELLE RESTRICTION aux propriétaires d’armes à feu respectueux des lois”, a-t-il ajouté sur Twitter.

    Vérification des antécédents judiciaires et psychologiques

    Mais la NRA , le lobby des armes, a aussitôt exprimé son opposition au texte, jugeant au contraire qu’il pourrait être utilisé pour “restreindre les achats d’armes légales”. Le projet “laisse trop de latitude aux représentants de l’Etat et contient également des dispositions indéfinies et trop générales, invitant à une ingérence dans nos libertés constitutionnelles”, a-t-elle dit dans un communiqué.

    Les mesures proposées restent très loin de ce que voulait le président Biden, comme l’interdiction des fusils d’assaut. Chris Murphy a détaillé le contenu de la proposition de loi. Elle met notamment en avant le soutien à des lois, État par État, qui permettraient de retirer des mains de personnes jugées dangereuses les armes qu’elles possèdent. Le texte permet d’interdire l’accès aux armes à toutes les personnes qui ont agressé leur compagne ou leur compagnon.

    La loi entend aussi instaurer le renforcement de la vérification des antécédents judiciaires et psychologiques pour les acheteurs d’armes âgés de 18 à 21 ans ainsi qu’un meilleur contrôle de la vente illégale d’armes, et le financement de programmes dédiés à la santé mentale.

    “Un pas de géant” dans la lutte contre les armes à feu

    Joe Biden avait publiquement affiché son soutien aux militants contre la violence par arme à feu en listant les mesures qu’il souhaite voir adoptées mais qui sont absentes de l’accord entre les sénateurs: interdiction des fusils d’assaut et des chargeurs à grande capacité, vérifications des antécédents pour l’ensemble des acheteurs d’armes - et pas uniquement les moins de 21 ans ―, obligation pour les particuliers de garder leurs armes sous clé.

    Même si l’accord est limité, l’organisation Moms Demand Action, qui milite pour un encadrement plus strict des ventes d’armes, a estimé qu’il s’agissait d’“un pas de géant pour notre mouvement”, promettant de se battre “jusqu’à ce qu’il soit adopté”.

    “La législation bipartite sur la prévention de la violence armée publiée aujourd’hui comprend un certain nombre d’étapes importantes pour sauver des vies”, a félicité la présidente démocrate de la Chambre des Représentants Nancy Pelosi, rapporte un journaliste de Politico. “Une fois que le Sénat aura adopté cette proposition de loi, la Chambre le présentera rapidement afin que nous puissions l’envoyer au bureau du président Biden”, qui le signera pour acter son entrée en vigueur.

    À voir également aussi sur le Huffpost: À Uvalde, des chiens tentent de réconforter les Texans après la fusillade ayant fait 21 morts