• Co chevron_right

      Benoît Perrin de Contribuables Associés : « Les Français sont agonis d’impôts »

      Contrepoints · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 10 December, 2022 - 04:30 · 5 minutes

    Contrepoints a pu s’entretenir avec Benoît Perrin, le nouveau directeur de l’ association Contribuables Associés , la principale organisation de défense des contribuables de France. C’est l’occasion d’aborder les problèmes liés au poids de l’État français.

    Contrepoints : Pouvez-vous vous présenter et nous décrire votre parcours professionnel ?

    Benoît Perrin : Originaire de Bordeaux, j’ai 42 ans et suis diplômé en droit et de l’ESCP. Dès mon arrivée à l’université, j’ai vu à l’œuvre la dialectique marxiste des mouvements étudiants et me suis refusé à ce que ce venin contamine l’ensemble de mes camarades. Pas un seul jour ne passait sans que les étudiants n’aient dans leurs mains un tract qui transpirait la haine des entreprises, des entrepreneurs, de l’économie de marché mais aussi de la liberté d’expression.

    Ces syndicats n’avaient qu’une obsession : réduire nos libertés. Pourtant à mes yeux, ce sont elles qui constituent le sel de la vie. J’ai donc trouvé tout naturel de m’engager corps et âme dans le monde associatif pour faire barrage à ce mouvement révolutionnaire mais aussi aux nombreux blocages (et donc des dégradations… payées au final par les contribuables) dont les universités faisaient l’objet. J’ai ensuite travaillé 10 ans dans différents cabinets de conseil pour participer à la modernisation et à la baisse des coûts des services rendus aux citoyens.

    Il y a 5 ans, inquiet de l’avenir de notre beau pays, j’ai à nouveau rejoint le combat pour les idées en intégrant l’Institut de Formation Politique (IFP) comme directeur opérationnel. Fondée en 2004 par l’entrepreneur civique Alexandre Pesey, cette école de l’engagement compte aujourd’hui plus de 2500 jeunes : rien que sur l’année 2022, nous avons identifié, formé et accompagné vers les associations, la politique et les médias plus de 400 nouveaux étudiants. Travailler d’arrache-pied et par tous les moyens au service des contribuables au sein d’une association reconnue pour son travail de qualité est pour moi une suite logique.

    Vous êtes désormais directeur de Contribuables Associés, pouvez-vous décrire la mission de cette organisation et les valeurs qu’elle défend ?

    Indépendante des pouvoir publics et uniquement avec le soutien de nos donateurs privés, Contribuables Associés est la première association de défense des contribuables avec 350 000 membres. Depuis 1990, notre équipe est au service de tous les contribuables pour exiger des décideurs une gestion saine de notre argent. L’argent dit « public » ne tombe pas du ciel ! C’est le fruit du travail, ne l’oublions jamais. Nous sommes la vigie, les porte-paroles et le bras armé des contribuables qui souhaitent un État géré comme l’on gère l’argent d’une famille dont on a la charge, c’est-à-dire de manière économe pour anticiper les éventuelles dépenses non prévues.

    Nous luttons aussi contre le matraquage fiscal et son origine principale : les dépenses publiques inutiles ou excessives. Nos membres savent qu’ils peuvent compter sur notre détermination pour traquer les gaspillages par tous les moyens : interventions médias, publications d’enquêtes, pression sur les élus, procès contre ceux qui dilapident l’argent public, pétitions remises à l’Élysée…

    Grâce à la mobilisation de ses membres, Contribuables Associés a par exemple été moteur sur la fin du régime spécial de retraite des députés, la justification obligatoire de leurs dépenses, la fin de la réserve parlementaire, la dénonciation par les médias des gaspillages comme nous l’avons fait le 2 décembre dernier dans Le Figaro Magazine qui reprend les informations exclusives dénichées par notre équipe dans notre dernier ouvrage Le Livre Noir des gaspillages 2022 .

    Selon vous, quelle est la plus grande menace pour les contribuables français actuellement ?

    Sans hésiter : l’État tentaculaire, qui, à vouloir tout faire, fait tout très mal. Je pense notamment aux missions pour lesquelles nous l’attendons tous : la protection de nos libertés, la défense du droit de propriété et l’assurance de vivre en sécurité. Les missions régaliennes sont elles-mêmes abandonnées au profit de « droits à » dont la liste ne cesse de s’allonger (droit à un logement, à des prestations sociales, à la naturalisation automatique…).

    Les Français sont agonis d’impôts comme jamais « et en même temps » la qualité des services publics s’effondre. Rien n’est plus désagréable que de payer sans avoir de contreparties palpables de qualité. Nous devons conduire l’État obèse à restreindre son périmètre d’action pour libérer les forces vives nationales.

    Cette volonté doit se traduire, par exemple, par le gel des embauches de fonctionnaires, la suppression du statut général de la fonction publique – excepté pour les fonctions régaliennes -, la mise en place d’une règle constitutionnelle pour contraindre les parlementaires à voter chaque année un budget en équilibre, stopper les subventions aux syndicats …. Notre credo : moins de graisse et plus de muscles !

    Quels sont les projets futurs de Contribuables Associés ?

    Compte tenu de l’état financier dramatique de la France – que le président de la République actuel a aggravé -, les chantiers devant nous sont très nombreux ! Parmi eux, nous préparons l’édition 2023 de l’ Argus des communes , un outil en ligne qui permet aux Français de savoir, à partir d’indicateurs financiers, si leur commune est bien gérée ou non.

    Face à la spoliation légale dont ils sont victimes ( squats à répétition, impôts de succession et de donation, IFI ), nous allons aussi nous engager pour protéger les propriétaires. Nous entendons également défendre le pouvoir d’achat de nos concitoyens, abîmé par une écologie politisée qui impose des mesures coûteuses et néfastes. Et mettre fin à la politique suicidaire du chèque sans provision qui endette les Français sur plusieurs générations. Dans notre pays, les bureaucrates ont pris le pouvoir. Ils doivent le rendre aux contribuables.