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      Le "violeur de la Sambre" condamné à 20 ans de réclusion criminelle

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 1 July, 2022 - 13:40 · 3 minutes

    Dessin d'audience de Dino Scala à la cour d'assises de Douai dans le Nord le 10 juin 2022 (photo d'illustration). Dessin d'audience de Dino Scala à la cour d'assises de Douai dans le Nord le 10 juin 2022 (photo d'illustration).

    JUSTICE - Avant le jugement et après trois semaines d’audience, l’un des deux avocats généraux, Antoine Berthelot, avait pointé l’“extrême dangerosité” de l’accusé, discernant dans son parcours “l’impensable banalité du mal” derrière l’image de l’ouvrier bien inséré, marié, père de famille et entraîneur d’un club de football.

    Âgé de 61 ans, Dino Scala a été condamné ce vendredi 1er juillet à 20 ans de réclusion criminelle, assortie de deux tiers de sûreté, pour les 54 viols, tentatives de viols ou agressions sexuelles sur les 56 pour lesquels il était jugé aux assises du Nord à Douai. La peine maximum, et équivalent aux réquisitions, pour ces faits commis près du domicile du condamné, dans un rayon de moins de 30 km autour de la Sambre, rivière traversant la frontière franco-belge.

    “La face sociale et la face cachée”

    Longtemps infructueuse, l’enquête avait fini par aboutir après une agression en 2018 en Belgique, où une caméra de vidéosurveillance a capturé l’image de la voiture de Dino Scala.

    Les trois semaines de procès n’ont pas permis de lever entièrement le mystère autour de sa personnalité, caractérisée selon un expert psychiatre par l’“abîme qui sépare la face sociale et la face cachée”. S’exprimant bien et très disert pour évoquer ses propres frustrations, Dino Scala, qui a reconnu 40 des 56 faits qui lui sont reprochés, n’a fourni que des bribes d’explications sur ses passages à l’acte, présentant ce vendredi matin des “excuses aux victimes”.

    Experts psychiatres et psychologues ont vu dans ces agressions une rage de dominer, un plaisir pris à la terreur des victimes, de la part d’un homme pourtant peu porté sur le sexe mais pétri de frustrations, qui exprime la plainte récurrente de ne pas avoir été reconnu à sa juste valeur dans sa vie conjugale, professionnelle, sportive. Les victimes n’avaient pour lui ni âge, ni visage, concluent les experts: elles étaient des ombres abstraites.

    Interrogé sur le risque qu’il recommence s’il sortait de prison, le sexagénaire, qui se dit prêt à la castration chimique, a assuré que c’était “impossible”: “J’ai fait trop de malheur autour de moi. Quand j’ai agressé ces personnes, je ne me rendais pas compte de la gravité des faits.”

    Sur les 56 victimes, âgées de 13 à 48 ans au moment des faits, près de la moitié n’a pas assisté au procès. Si trois d’entre elles sont décédées, beaucoup ont préféré ne pas se confronter à leur agresseur. Celles qui se sont succédé à la barre sont apparues profondément marquées. “Cela fait 22 ans que je revis ce viol, c’est un supplice”, a témoigné l’une d’elle.

    Certaines avaient également été malmenées lors de leur dépôt de plainte, voire traitées de menteuses. Pour Fanny Bruyerre, avocate de neuf victimes, “la loi n’est pas à la hauteur: 20 ans, c’est tellement peu” pour 56 “vies détruites”. “La peine maximale encourue est moins longue que la durée de ses agissements”, a-t-elle relevé.

    L’avocate de Dino Scala, Margaux Mathieu, a fustigé jeudi une “enquête bâclée” et des rapprochements opérés avec “un tamis à grosses mailles”, entre des faits réels et des dossiers “qui sont vides”. Dino Scala, lui, se projette, selon l’expert psychiatre, dans une vie après la prison, où il travaille avec une psychiatre sur la “colère” qui l’habite. Il reçoit, entre autres, les visites des trois enfants de son second mariage, dont il est resté très proche.

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