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      Un espion russe a infiltré la CPI en se faisant passer pour un étudiant brésilien

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 17 June, 2022 - 10:38 · 4 minutes

    Un agent des services secrets russes, qui entretenait depuis des années une fausse identité, a cherché à infiltrer la Cour pénale internationale, avant d'être empêché par les services secrets néerlandias (photo d'illustration prise en mars 2022 devant le siège de la CPI). Un agent des services secrets russes, qui entretenait depuis des années une fausse identité, a cherché à infiltrer la Cour pénale internationale, avant d'être empêché par les services secrets néerlandias (photo d'illustration prise en mars 2022 devant le siège de la CPI).

    INTERNATIONAL - C’est un récit qui aurait pu avoir été élaboré par Ian Flemming, le créateur du personnage de James Bond. Les services secrets néerlandais ont annoncé ce jeudi 16 juin avoir empêché un espion russe d’accéder en tant que stagiaire à la Cour pénale internationale (CPI), qui siège aux Pays-Bas et enquête sur les crimes de guerre en Ukraine .

    S’il n’avait pas été démasqué à temps, l’homme aurait pu avoir accès au bâtiment et aux ordinateurs de la cour, recueillir des renseignements et identifier des sources pour le compte du renseignement militaire russe (GRU) pour lequel il travaille. En résumé, il aurait pu “influencer les procédures pénales de la CPI”, qui enquête sur les crimes commis en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, mais aussi sur la guerre russe en Géorgie en 2008, ont déclaré les services secrets néerlandais (AIVD).

    L’individu a été identifié comme Sergey Vladimirovitch Cherkasov, 36 ans. Il se faisait passer pour un Brésilien de 33 ans sous le nom de Viktor Muller Ferreira pour accéder à la CPI, ont précisé les services secrets néerlandais.

    Il a été appréhendé en avril à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol en provenance du Brésil, prêt à commencer son stage à la CPI après avoir été admis, a rapporté l’agence de presse néerlandaise ANP. Il a été renvoyé au Brésil par le premier avion, a précisé l’AIVD, avant d’être arrêté par la police brésilienne.

    Rare d’interpeller un espion “de ce calibre”

    L’espion représentait une “menace potentiellement très haute”, car avoir un des leurs à l’intérieur de la CPI aurait pu être de “grande valeur pour les services de renseignement russes”, ont soulevé les services secrets néerlandais.

    Il est rare qu’un agent du renseignement “de ce calibre” soit arrêté, a déclaré Erik Akerboom, directeur général de l’AIVD, cité par l’ANP. “Le GRU a investi des années dans la dissimulation de la véritable identité. C’est un effort énorme”, a ajouté Erik Akerboom, précisant que le démasquage de l’espion en avril n’a été dévoilé que maintenant pour ne pas nuire à l’enquête.

    L’espion russe s’était soigneusement construit une identité pendant plusieurs années en s’inventant une vie jusque dans les moindres détails, révélés par l’AIVD dans un document relatant ses goûts et son parcours de vie, écrit par lui-même en portugais. Il avait soi-disant une relation troublée avec ses parents, un dégoût pour le poisson, a eu un béguin pour un enseignant, et il était surnommé “Gringo” parce qu’il “ressemblait à un Allemand”.

    La police fédérale brésilienne a déclaré dans un communiqué jeudi avoir arrêté en avril un homme -dont elle n’a pas donné le nom- qui a été refusé d’entrée aux Pays-Bas parce qu’il utilisait une fausse pièce d’identité. ″À l’aide d’un système de falsification sophistiqué, il a usurpé l’identité d’un Brésilien dont les parents sont décédés”, a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant qu’il restait en détention dans l’attente de son procès.

    Des menaces prises “très au sérieux” par la CPI

    L’espion russe était arrivé au Brésil en 2010 et avait vécu en Irlande et aux États-Unis avant de retourner au Brésil pour préparer son déménagement aux Pays-Bas. Il devait entamer une “période d’essai de six mois à la Cour pénale internationale en tant qu’analyste junior à la section des examens préliminaires”, selon la police brésilienne.

    La CPI s’est dite très reconnaissante aux autorités néerlandaises pour cette “opération importante et plus généralement pour avoir révélé les menaces à la sécurité”, a déclaré dans un communiqué Sonia Robla, porte-parole de la cour, qui enquête sur des crimes de guerre présumés commis en Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février. “La CPI prend ces menaces très au sérieux”, a-t-elle ajouté.

    Ce n’est pas la première fois que les Pays-Bas démasquent des opérations de renseignement russes sur leur sol, et en particulier à La Haye, où sont basés plusieurs tribunaux et organisations internationales. En 2018, les autorités néerlandaises ont expulsé quatre espions russes présumés du GRU qu’ils accusaient d’avoir tenté de pirater l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) qui enquêtait sur des attaques en Syrie.

    À voir également sur le HuffPost : BLOG - Pourquoi Bachar al-Assad ne sera jamais jugé devant la Cour Pénale Internationale

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      En Ukraine, la Cour pénale internationale déploie 42 enquêteurs et experts pour une mission historique

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 17 May, 2022 - 13:40 · 2 minutes

    Cette mission est Cette mission est "la plus importante" en termes d'effectifs déployée en une seule fois dans l'histoire de la Cour pénale internationale.

    GUERRE EN UKRAINE - Mission historique en Ukraine. Le déploiement en Ukraine d’une équipe de 42 enquêteurs et experts a été annoncé ce mardi 17 mai par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Il s’agit à ce jour de la plus importante mission en termes d’effectifs jamais envoyée, afin d’enquêter sur les crimes commis pendant l’invasion russe .

    “Je confirme qu’aujourd’hui, mon bureau a envoyé une équipe composée de 42 enquêteurs, experts en criminalistique et autre personnel d’appui en Ukraine”, a déclaré dans un communiqué Karim Khan, ajoutant qu’il s’agissait de “la plus importante mission en termes d’effectifs jamais déployée sur le terrain en une seule fois”.

    Le procureur de la CPI, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, avait ouvert le 3 mars une enquête sur des allégations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en Ukraine , après avoir reçu le feu vert de près de 40 États parties.

    Karim Khan s’est rendu en Ukraine en avril, notamment dans la banlieue de Kiev, à Boutcha , où au moins 20 corps ont été découverts le 2 avril. “Grâce au déploiement d’une équipe d’enquêteurs, nous serons mieux à même d’exploiter les pistes et de recueillir les témoignages se rapportant à des attaques militaires qui pourraient être constitutives de crimes visés dans le Statut de Rome”, traité fondateur de la CPI, a-t-il déclaré.

    Le procureur de la Cour pénale internationale a par ailleurs remercié le gouvernement néerlandais pour sa coopération, avec le déploiement d’un “nombre important d’experts nationaux” en appui à la mission de la CPI, qui siège à La Haye, aux Pays-Bas. “Nos activités en matière d’enquête et de criminalistique sur le terrain gagneront en efficacité grâce à cette collaboration”, a-t-il ajouté.

    Un premier procès pour crime de guerre à Kiev le 18 mai

    Près de trois mois après le début de la guerre déclenchée par Moscou en Ukraine, Kiev jugera pour la première fois un soldat russe pour ses exactions sur le sol ukrainien. Il s’agit de Vadim Chichimarine, 21 ans.

    Ce jeune russe est accusé d’avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre à bord d’une voiture dans laquelle il circulait, abattant un civil de 62 ans qui n’était pas armé. Dans une vidéo publiée début mai par les services secrets ukrainiens, l’accusé disait être venu combattre en Ukraine pour “soutenir financièrement sa mère”.

    Concernant les accusations à son encontre, il expliquait: “J’ai reçu l’ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route”. Son procès, reporté, débutera le 18 mai au tribunal de district Solomiansky de Kiev.

    La procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova  faisait état le 28 avril de “plus de 8000 cas” de crimes de guerre présumés commis en Ukraine, dans un entretien, publié par le média allemand Deutsche Welle .

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