• Co chevron_right

      Et tout le monde se fout aussi du couvre-feu à géométrie variable.

      h16 · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 3 March, 2021 - 08:30 · 5 minutes

    par h16

    En France, le retournement des valeurs est déjà fort avancé ces dernières années où le beau, le sain et la recherche de l’amélioration ont été remplacés par le choquant qui doit souvent être laid et la recherche de l’égalitarisme qui ne s’obtient réellement que par le rabaissement des autres.

    On en arrive ainsi au point où le citoyen lambda, qui paye ses impôts, essaye vaguement de retrouver un peu de calme dans cette période de couvre-feu voire de confinements (on s’y perd dans les changements arbitraires et débiles de nomenclature hystéro-sanitaire) et en vient même à réclamer, le cas échéant, que ces mesures liberticides soient correctement imposées à tous et non pas seulement à lui, petit être chétif, solvable et qui a délégué sa force à une police maintenant totalement aux ordres d’un pouvoir en roue libre, sans freins ni garde-fous : on découvre dans un récent article du Figaro (qu’on pourra lire intégralement ici ) que certains quartiers échappent bizarrement à l’interdiction pourtant claire de circuler après 18 heures dans le pays, le virus se contentant d’attaquer le jour.

    Corroboré par des douzaines de témoignages faciles à trouver sur internet, l’article relate l’effervescence nocturne de certains quartiers parisiens même lorsque tout le monde devrait avoir regagné ses pénates. Stalingrad (Stalincrack ?), place de la Chapelle, autant d’endroits où, entre deux toxicomanes, trois migrants, quatre SDF et une police qui regarde ailleurs, il ne fait plus vraiment bon vivre malgré des loyers délirants et une mairie au taquet pour disposer des palettes éco-participatives et autres sémillants uritrottoirs.

    Concrètement, les habitants en viennent à user du prétexte du couvre-feu pour réclamer enfin que la police fasse son travail dans ces zones devenues des zoos tropicaux aux cris nocturnes incessants, voire des « zones de non droit » comme le dit une des habitantes. Notez qu’on ne parle pas ici d’un pays lointain, d’une ex-république soviétique défaillante ou de l’un de ces quartiers perdus de la République, loin au-delà du périphérique.

    Non : ici, on parle de la capitale française, ville de plusieurs millions d’habitants dans laquelle s’est inséré un terrible bug de la matrice républicaine : on ne peut pas verbaliser les personnes sans domicile, zut et flûte, elles peuvent donc continuer leurs nuisances impunément…

    Situation parfaitement éclairante du naufrage complet des valeurs françaises puisqu’ici, le curseur de l’égalitarisme est maintenant coincé à son maximum pour garantir qu’absolument tout le monde souffre autant que possible : vite, il faut pruner ces imprunables ! Cependant que le curseur de la liberté se rapproche chaque jour du zéro, chaque déplacement dans la médiocrité est applaudi par la frange de population qui peut se réjouir de voir l’autre frange souffrir de ces nouvelles restrictions. Dans ce nouveau paradigme, la fraternité n’est plus qu’un cynisme où ceux qui fraudent, détournent et pillent se refilent les bonnes astuces entre eux pour continuer sans se faire pincer.

    Avec une ironie à laquelle le sort nous habitue en France, les confinements et autres restrictions sanitaires alimentent l’appauvrissement de la population, qui nourrit à son tour la horde de cas sociaux venant s’épandre sous les fenêtres de ces Parisiens dont une bonne partie semble pourtant soutenir bruyamment mais sans le comprendre la cause de leur cauchemar nocturne quotidien.

    Pourtant, et comme je le mentionnais déjà vendredi , ces débordements et la colonisation de quartiers entiers par des toxicomanes, cet empilement de faits divers montrant la hausse des violences entre individus et l’augmentation des tensions en France, tout ceci ne semble pas déclencher un intérêt quelconque pour nos dirigeants et nos médias.

    Ainsi, les rixes entre les bandes de jeunes, même lorsqu’elles provoquent des morts, même par arme à feu , ne déclenchent qu’une salve prévisible de protestations et d’atermoiements convenus mais aucune prise de conscience ne semble effleurer les politiciens. Que tout se mette en place pour un futur à base de guerre civile ou de règlements de comptes sanglants ne semble effaroucher aucun des tristes abrutis aux commandes du gouvernement actuel…

    En revanche, la presse est entièrement mobilisée sur des questions annexes, au milieu d’une tempête de concepts flous et d’un langage de plus en plus utilisé pour camoufler les problèmes plutôt que les résoudre, depuis la « précarité menstruelle » jusqu’aux « personnes en situation de sans-abrisme » en passant par toute la myriade de foutaises politiquement correctes du moment. La police, elle, est mobilisée à persécuter ceux qui n’opposent pas de résistance, c’est-à-dire essentiellement ceux qui sont solvables et normalement dociles et productifs dans la société.

    De façon intéressante, pour que les vrais problèmes s’évaporent magiquement de la tête des décideurs, des chroniqueurs, pour que cette violence finisse par ne plus exister autrement que dans les pages « faits divers » d’une presse locale discrète, les influenceurs (politiques et médiatiques) ont usé d’une méthode simple consistant à pousser les discussions s’y rapportant dans le champ du tabou.

    Comme en France, tout le spectre politique s’est rapidement décalé vers la gauche puis la gauche de la gauche, il a suffi de déclarer ces sujets d’extrême droite, favorable à sa montée, bénéfiques aux thèses des partisans ♩ des heures les plus sombres ♪ tagada de notre ♫ histoire tsointsoin ♬, propres à n’être traités que par la fachosphère pour qu’immédiatement ce soit le silence chez les chroniqueurs « sérieux », les analystes en vue, les éditorialistes autorisés et autres journalistes officiels.

    La colline du crack disparaît, les rixes entre jeunes s’effacent et la police peut alors se concentrer sur les badauds de 18 heures 05 et les conducteurs de Doblo fous à 84 km/h sur route départementale.

    Les politiciens, dont le courage est inversement proportionnel à leur probabilité de récupérer un mandat important, ont rapidement abandonné toute idée d’une greffe de testicules et n’ont donc plus traité ces sujets que par le mépris ou des bricolages incantatoires sans intérêts, qui s’empilent depuis 30 ou 40 ans, avec un résultat maintenant strictement négatif.

    Le confinement sera donc à géométrie variable. Les dérives urbaines (parisiennes et d’ailleurs) continueront sans relâche. La lente décomposition du pays se poursuivra.


    —-
    Sur le web

    • Co chevron_right

      État d’urgence : les Français sages, mais pour combien de temps ?

      Jean-Paul Laplace · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 21 February, 2021 - 04:45 · 7 minutes

    état d

    Par Jean-Paul Laplace.

    Les Français sont loin d’être bêtes, même si la majorité des médias qui les conditionnent, et la plupart de ceux qui occupent des postes de gouvernement, tiennent des discours qui montrent que les citoyens sont pris pour des imbéciles. Pourtant ils sont étonnamment sages. Pour combien de temps encore ?

    État d’urgence sanitaire : règlements, chipotages et mesquineries

    Ils ont accepté sans broncher une prolongation de l’état d’urgence sanitaire , dont on serait tenté de dire qu’elle a été votée en catimini tant elle est passée inaperçue.

    Mais à quoi sert cette mesure d’état d’urgence sanitaire sinon de couvercle juridique ? Cet état d’urgence sanitaire a-t-il permis d’avancer dans la maîtrise ou la prévention de cette Covid-19 ? On peut en douter.

    En réalité, il s’agit d’une formulation aussi douce qu’hypocrite pour rester assis sur la marmite et tenir en laisse ce peuple dont on sait qu’il est souvent rétif et contestataire. Ainsi sommes-nous enfermés dans une litanie de mesures, de contraintes et de restrictions, de privations et de vexations dans certains cas, de jugements péremptoires sur le caractère non essentiel de telle ou telle activité.

    Ce carcan nous est imposé au nom d’un intérêt supérieur très abstrait, ou de notre propre intérêt maladroitement apprécié par d’autres. Mais le collectif (contesté dans sa forme) peut-il étouffer l’individu ?

    En clair : trop de règlements tue le règlement ! Surtout lorsqu’il est incompréhensible.

    Des messages brouillés

    La compréhension précisément… les Français ne sont pas dupes des habiles discours, de leur caractère changeant au gré des circonstances, des contradictions et des évidences bafouées, ou de la présentation orientée et des commentaires biaisés sur les chiffres de l’épidémie ; ou de l’économie, ou du chômage.

    L’exposition médiatique est redoutable. Comment un ministre peut-il sortir indemne de la confrontation faite par les auditeurs des propos sensiblement différents tenus devant une commission parlementaire puis lors d’une interview de terrain réalisée quelques heures plus tard ?

    Les Français sont blasés ; ils sont définitivement convaincus du fait que l’État faussement paternaliste a tout raté : les masques en rupture de stock et les commandes fantômes, les tests utilisés sans véritable stratégie, ou encore les mesures d’isolement non mises en œuvre ou si peu.

    Ils découvrent aussi que les vaccins salvateurs tardent à arriver faute d’avoir maîtrisé les commandes et anticipé la distribution. Celles-ci ont été déléguées à des fonctionnaires pris de court, sans expérience de négociations commerciales ni compétences logistiques.

    Le politiquement correct et la réalité

    Le discours est une chose mais la réalité en est une autre. Au début de février, nous avons assisté à une intense préparation de l’opinion pour l’amener à accepter l’idée d’un troisième confinement , que la plupart des médias et de leurs invités s’accordaient à juger inéluctable.

    À notre sens ce remède aveugle aurait été pire que le mal ; tout confinement devait être évité. C’est à chacun qu’il appartient de mettre en pratique les mesures barrière nécessaires et appropriées.

    Mais après ce noir tableau d’une épidémie qu’il fallait enrayer d’urgence, l’opinion fut surprise que le chef de l’État écarte l’idée d’un nouveau confinement . On assista alors à un retournement médiatique et au déploiement d’une communication lénifiante comme si il était urgent de justifier a posteriori le bon choix du président de la République. Sans doute était-il important d’être du bon côté… Les chiffres des hospitalisations et des morts ont alors fait l’objet de commentaires tout à fait optimistes et rassurants.

    Seuls les soignants durement éprouvés s’inquiétaient de cette euphorie factice alors que les services étaient pleins, que des transferts étaient nécessaires, et que les entrées tendaient plutôt à s’accélérer. Les experts des comités marquaient aussi leur inquiétude devant cette communication si outrageusement optimiste.

    Les Français, eux, rêvaient de vacances et de liberté, et ne demandaient qu’à croire à une fin prochaine de l’épidémie ! Mais ils ont déjà tellement été abusés de promesses non tenues et de discours trompeurs que cette alternance de catastrophisme puis d’optimisme, et la contradiction permanente des discours par les faits, ne pouvaient que les inciter à reprendre la vie. Advienne que pourra.

    État d’urgence sanitaire : résistance passive et interrogations

    Nous allons bientôt commémorer le triste anniversaire de notre entrée dans cet épisode confiné de lutte contre la Covid-19. Beaucoup de choses, parmi les plus sensibles de notre vie d’humains sociaux, ont été détruites . Une telle situation n’est pas durable.

    Comment s’étonner de l’inobservance croissante des règles, à commencer par le couvre-feu. Je constate quotidiennement l’importance du trafic à toute heure du jour et même de la nuit. Les résultats de l’étude menée par l’Inserm en partenariat avec Orange ne sont guère étonnants : seulement 20 % de trafic en moins du fait du couvre-feu !

    Au delà des tentatives de contournement des règles, des manifestations de réprobation et des gestes de mauvaise humeur, c’est l’agressivité qui gagne. À son tour la dérision a trouvé sa place. Les beaux discours et les graphiques habiles ont perdu tout crédit. En clair, la parole publique trop galvaudée ne peut plus être la référence.

    Incrédules devant trop de contradictions et de promesses non tenues, les Français usent de leur bon sens naturel pour soulever quelques questions pas si impertinentes qu’il y paraît.

    Une médecine de prévention est censée éclairer les choix ; elle doit anticiper pour essayer de devancer l’épidémie au lieu de lui courir après. Les tests réalisés sur les eaux usées sont un outil pertinent. Mais les très récentes émergences de foyers de variant sud-africain en Moselle et en Dordogne ne manquent pas de susciter des commentaires.

    La Moselle, passe… Zone frontalière de transit que peuvent emprunter de nombreux voyageurs que l’on suspecterait aisément d’avoir été vecteurs. Mais en Dordogne ! L’étonnement nait de ce tir groupé dans six EHPAD avec quelques 160 cas de variant sud-africain . Certes la France a reçu d’Afrique voici quelques jours un important nuage de sable porté par les vents, mais quand même !

    Par contre, tout citoyen sensé se demandera quel est le lien entre ces EHPAD : personnel intérimaire passant de l’un à l’autre ? Prestataire de services commun ? Fournisseur commun de matériel ou de produits alimentaires ? C’est une authentique enquête qui doit être menée pour comprendre, appuyée sur les ressources du génotypage.

    Car après tout, les Chinois, qui comptent des chercheurs de très haut niveau et disposent d’une recherche du meilleur niveau mondial, ont suspecté des produits surgelés d’être vecteurs de contamination. Ne raillons pas et observons toutes les hypothèses sans déguiser la vérité.

    En définitive, tous les prétextes sont bons aujourd’hui pour refuser les règles et les contraintes. Les Français font preuve de leur capacité d’adaptation, mais l’exaspération gagne alors que chacun devrait rester d’une vigilance sans faille. Pourtant, il reste non envisageable de confiner à nouveau le pays.

    Notre seul espoir est de vacciner , vacciner rapidement et massivement. Le lecteur permettra à un vétérinaire de souligner que c’est l’engagement de la profession vétérinaire qui a permis voici quelques décennies de vacciner massivement les troupeaux français jusqu’à l’éradication de la fièvre aphteuse , autre maladie virale très contagieuse. Nous attendons le même engagement face au coronavirus et la même efficacité de la part des acteurs de la santé au bénéfice de tous les Français.

    • Co chevron_right

      Couvre-feu : Darmanin ou le petit Beauvau du cinéma permanent

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 2 February, 2021 - 13:00 · 5 minutes

    couvre-feu

    Par Nathalie MP Meyer.

    Vous avez aimé le Ségur de la santé , ce grand « machin » pompeux qui devait donner un peu d’agilité à notre mammouth hospitalier complètement débordé par le Coronavirus mais dont on constate chaque jour qui passe qu’il a surtout consisté à déverser des milliards d’euros sur notre système de santé sans en amorcer la moindre réorganisation en profondeur ? Alors forcément, vous allez a-do-rer le Beauvau de la sécurité inauguré avant-hier par le Premier ministre !

    Darmanin et le Beauvau de la sécurité

    Car figurez-vous que parmi les trois objectifs que se donne Jean Castex pour adapter nos forces de l’ordre au régalien du XXI ème siècle, le travail de terrain au plus près de la population sans entrave bureaucratique inutile arrive en première position :

    « La finalité poursuivie est claire (…) : avoir le plus de policiers et de gendarmes possible au plus près du terrain et des populations, les moins englués que possible dans des procédures lourdes ou inadaptées. »

    En bon ministre de l’Intérieur dynamique et soucieux de faire du zèle, Gérald Darmanin n’a pas attendu que tout ceci soit écrit noir sur blanc dans un long rapport que personne ne lira. Dès dimanche 31 janvier dernier à 18 heures, il se transportait « sur le terrain » d’un péage très fréquenté lors des retours de week-end et il observait avec une satisfaction inouïe qu’entre le conducteur automobile et le PV, il n’y avait désormais plus aucune entrave d’aucune sorte :

    Et d’égrener des chiffres dégoulinants de zéros censés caractériser son engagement total en faveur de la sécurité des français, à commencer par leur sécurité sanitaire : 600 000 contrôles et 60 000 verbalisations depuis le début de l’instauration du couvre-feu à 18 heures, annonce martiale d’une augmentation des contrôles de 30 % dorénavant – par Jupiter, Valls et Sarkozy, Darmanin se la joue tolérance zéro pour le virus au-delà de 18 heures : (01′ 04″)

    Il faut dire que vendredi dernier, après quinze jours de suspense sur un possible reconfinement éventuellement « préventif » et « très serré » qui divisait profondément classe politique et classe médicale, Jean Castex a annoncé … pas grand-chose de nouveau 1 en fait, si ce n’est un durcissement des contrôles quant au respect des mesures en vigueur actuellement dont le fameux couvre-feu avancé à 18 heures :

    « Les policiers et les gendarmes seront mobilisés pour contrôler le non-respect du couvre-feu, l’organisation des fêtes clandestines et l’ouverture illégale des restaurants dans des proportion renforcées. Les dérives de quelques-uns ne sauraient ruiner les efforts de tous. Une consigne de particulière fermeté sera donc appliquée pour ceux qui fraudent les règles en vigueur. »

    C’est ainsi que M. Darmanin s’est retrouvé dimanche soir à montrer ses petits muscles au péage de Buchelay. Inutile de dire que les automobilistes, déjà pris dans des embouteillages encore plus monstrueux que d’habitude en raison du couvre-feu avancé, ont moyennement apprécié .

    Il n’est jamais agréable de se prendre une amende de 135 euros. Mais c’est encore plus rageant quand on sait que la situation qui nous vaut cette brimade n’est nullement facteur de circulation du virus. Du temps des confinements, un promeneur isolé pouvait parfaitement se faire verbaliser. Aujourd’hui, le couperet de 18 heures est le prétexte absurde à un cinéma d’autoritarisme qui semble bien éloigné de la seule lutte contre le Covid-19.

    Couvre-feu, un cinéma d’autoritarisme

    En quoi un conducteur et des passagers en train de rentrer chez eux dans un véhicule fermé sont-ils susceptibles de propager la maladie ? En quoi le sont-ils plus avant 18 heures qu’après ? On aimerait le savoir.

    Et ce d’autant plus que les études commencent à s’accumuler qui montrent d’une part que le couvre-feu avancé à 18 heures aurait eu un effet au mieux nul au pire aggravant sur la pandémie en poussant les gens à s’agglutiner dans les magasins entre 17 et 18 heures pour faire leurs courses ; et d’autre part que rien ne prouve que les restrictions ultra-strictes telles qu’imposées en France (sous les quolibets mi-étonnés mi-blasés de nos voisins) seraient plus efficaces que le respect scrupuleux et responsable  des gestes barrières (éventuellement associé à l’interdiction ponctuelle des très grands rassemblements).

    Autrement dit, le gouvernement se retrouve pris au piège de son autoritarisme désordonné.

    La dégringolade de l’économie française, dont on n’a encore rien vu puisque le « quoi qu’il en coûte » sert précisément à adoucir le choc, a quand même abouti à un recul du PIB de 9 % 2020 , du jamais vu depuis la création de l’INSEE en 1946. Encore plus parlant, ceci correspond à une chute du PIB par habitant de 3 250 euros. Dans ces conditions qui signifient concrètement pauvreté, déclassement et mal-être social et psychologique, on comprend que le gouvernement cherche une façon de montrer que l’État « fait quelque chose » contre le Coronavirus sans en passer par un reconfinement stricto sensu.

    D’où une nouvelle salve de coups de menton et de contrôles absurdes à l’égard d’un couvre-feu à 18 heures qu’il n’est plus possible de supprimer sans donner l’impression que la lutte contre le coronavirus se relâche et sans perdre la face malgré sa douteuse efficacité.

    Et d’où un Gérald Darmanin tout feu tout flamme pour distribuer abondance de PV et de leçons de conduite sans objet dans une langue de bois digne du petit Beauvau du cinéma permanent que les ministres de l’Intérieur ont l’habitude de jouer devant les caméras faute de pouvoir produire des résultats effectifs quant à la sécurité des Français. Ça promet.

    1. Nouvelles mesures : fermeture des centres commerciaux non alimentaires de plus de 20 000 m 2 et durcissement des conditions d’entrée et de sortie du territoire français.
    • Co chevron_right

      Et maintenant, le confinement à titre préventif

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 29 January, 2021 - 04:30 · 7 minutes

    confinement

    Par Nathalie MP Meyer.

    Le porte-parole du gouvernement l’a confirmé hier 27 janvier 2021 à l’issue du Conseil de défense sanitaire, il est bel et bien question de confiner la France un peu, beaucoup, passionnément, à la folie – mais plutôt à la folie – pour la troisième fois depuis moins d’un an, le tout dans une cacophonie de « paroles d’experts » sur fond de variant anglais, de peur préventive et de principe de précaution qui n’éclaire pas vraiment la prise de décision.

    Le Président de la République a certes fait savoir qu’il attendait de disposer d’études sur les résultats de la mesure de couvre-feu avancé à 18 heures ainsi que sur l’impact des mutations du coronavirus avant de décider. Mais tout indique maintenant qu’à ce stade de la pandémie où la vaccination de la population est encore trop limitée pour contrarier son évolution, on s’avance à brève échéance vers des mesures restrictives supplémentaires qui pourraient même prendre la forme d’un « confinement très serré ».

    Confinement : faire le bilan, excellente idée

    Faire le bilan de ce qu’on a fait plutôt que de se lancer tête baissée dans une nouvelle couche de coercition sans savoir si c’est le moins du monde efficace : en voilà une bonne idée ! Car si vous vous rappelez, le couvre-feu à 18 heures a été appliqué dans certains départements à partir du 2 janvier 2021 puis étendu à quelques autres le 10 et le 12 et déployé sur la France entière le 16 sans aucune analyse préalable, si ce n’est par conformisme avec ce qui se faisait en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Israël au même moment. Confidence d’un proche d’Emmanuel Macron :

    On ne s’en sort pas si mal, mais on est à la merci d’un reconfinement : tout le monde ferme autour de nous.

    C’est l’un des drames du politicien – drame pour les citoyens, naturellement : il doit montrer qu’il « fait quelque chose », surtout si son concurrent s’agite de son côté, quitte à faire n’importe quoi, à l’aveuglette, à la va-vite et « quoi qu’il en coûte » . Avec l’argent des autres, cet argent des autres qui seul finance les idées géniales de nos dirigeants et fonctionnaires, rien de plus facile, rien de plus enivrant… et rien de plus illusoire et destructeur à terme.

    À quoi s’ajoute un second drame découlant du premier : à force de vouloir « faire quelque chose » pour ses concitoyens, à force de vouloir les aider, les protéger, bref, à force de vouloir baliser tous les instants de leur vie au nom de son sens tout personnel de ce que doit être la vie des autres, le voilà de plus en plus convaincu qu’il est investi d’une mission quasi divine qui ne souffre ni contestation ni exception.

    Si l’on applique ceci à la gestion du Covid-19, force est de constater que les décisions de confinement et autres couvre-feux sont loin de se limiter à répondre aux nécessités de la situation sanitaire. J’en veux pour preuve ce que déclarait la préfète des Hautes-Alpes, très professeur des écoles, alors que son département faisait partie du lot des quinze départements assignés à un couvre-feu dès 18 heures à partir du 2 janvier :

    Il s’agit d’une mesure permettant de freiner un peu plus la propagation virale, mais surtout de faire prendre conscience à chacun que ce sont nos comportements qui doivent faire inverser les courbes, en respectant le port du masque, les gestes barrière ou bien les consignes d’isolement qui, par leur non-respect, engendrent des contaminations multiples.

    Rétrospectivement, on s’aperçoit que dans les quinze départements concernés, la baisse des contaminations avait commencé avant la date où l’on pouvait espérer voir un effet de la mesure. On constate en outre, comme on pouvait le prévoir, que cette idée qui a consisté in fine à entasser les gens dans les magasins et les supermarchés entre 17 et 18 heures pour contrer ce que certains élus ont appelé de façon complètement hors-sol et méprisante « l’effet apéro » n’a finalement pas eu le résultat escompté.

    Mais peu importe puisque, comme le dit madame la Préfète, il s’agissait « surtout » d’enfoncer dans nos crânes de Gaulois réfractaires forcément irresponsables que notre santé est directement proportionnelle à notre obéissance aveugle à toute décision étatique, aussi absurde soit-elle. Et Dieu sait que si le monde entier applique des mesures de restrictions anti-Covid à plus ou moins grande échelle, le monde entier qualifie aussi la France d’Absurdistan en ce domaine.

    Gageons donc que dans le rapport qui sera remis à Emmanuel Macron, la mesure de couvre-feu à 18 heures sera jugée très insuffisante (le porte-parole du gouvernement l’a d’ailleurs déjà laissé entendre) alors qu’elle était surtout idiote. Mais qui dit « insuffisant » dit évidemment qu’il faut faire plus, plus haut, plus fort, d’où le « confinement très serré » qui nous pend au nez.

    Pourtant, on est loin du consensus médical

    On a d’abord l’inénarrable Delfraissy , alarmiste en chef et chef du Conseil scientifique. Qualifiant le variant britannique de « virus diabolique et plus intelligent qu’on ne le pense » , il préconise un confinement préventif séance tenante, autrement dit même si la situation à l’instant T ne le justifie pas. Oui, on est dans une situation de plateau avec une faible progression de l’épidémie, mais cette « impression de stabilité est trompeuse » , justifie-t-il. J’espère que vous voyez la force de l’argument.

    Devant l’agacement que ses propos ont réussi à susciter à l’Élysée, il a déclaré ensuite dans un entretien à Libération qu’on n’était pas « à une semaine près » . Mais cette idée du confinement préventif contre le variant anglais, confinement qui sera d’autant plus court qu’on le mettra en place rapidement, et éventuellement le « der des der » à condition que la vaccination suive, est néanmoins soutenue par de nombreux médecins. Par le professeur Philippe Juvin , chef de service des urgences de l’hôpital Georges Pompidou et par ailleurs maire LR de La Garennes-Colombes, par exemple.

    Il faut certes que la vaccination avance, d’autant que les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna semblent efficaces contre les nouveaux variants, et pendant ce temps les gestes barrières restent de mise si les circonstances l’exigent.

    Mais quant au reconfinement préventif, d’autres médecins comme l’urgentiste Gérald Kierzek (voir ici) ou l’épidémiologiste Martin Blachier s’en inquiètent.

    Ce dernier fait remarquer (vidéo, 10′) qu’on en sait encore peu sur la contagiosité réelle du variant anglais, qu’il n’est pas forcément le seul facteur explicatif de la hausse des contaminations que le Royaume-Uni a connue et surtout qu’on voit mal comment on pourrait sortir un jour du confinement si l’on décidait de confiner en dehors de toute accélération significative de la pandémie, sans critère médical spécifique, mais juste parce qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait :

    C’est tellement grave un confinement que ça doit être justifié par des chiffres épidémiologiques et pas uniquement par l’hypothétique présence d’un variant.

    J’avoue que je suis très sensible à cet argument. Car oui, c’est grave, un confinement. Les répercutions psychologiques, économiques, sociales et familiales sont immenses. Après deux confinements et une flopée de mesures intermédiaires, nous sommes bien placés pour le savoir.

    Il est certain que si l’on ne sort, ni ne bouge, ni ne rencontre plus jamais personne, on ne tombera jamais de vélo, on n’aura jamais d’accident de voiture et on ne croisera probablement pas de coronavirus. Mais on ne vivra pas non plus ; on mourra à petit feu sans avenir ni perspective. L’Homme n’est pas fait pour rester dans sa caverne, éternellement paralysé par des éventualités. Il est fait pour répondre intelligemment à des réalités.

    On peut toujours espérer que dans ses évaluations, Emmanuel Macron prendra en compte l’ensemble des destructions liées directement ou administrativement au Covid-19, pas seulement la peur d’avoir à faire face, peut-être, au déjà célèbre variant anglais qui agit sur nos esprits comme un épouvantail.

    Mais à entendre le porte-parole du gouvernement, cela semble assez peu probable, sauf à ce que la lassitude croissante d’une part croissante de Français vis-à-vis d’une vie masquée, enfermée, fossilisée et destructrice ne parvienne à réorienter quelque peu la gestion anti-Covid du gouvernement.

    Sur le web

    • Co chevron_right

      Restaurateurs : l’ouverture de la dernière chance

      IREF Europe · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 25 January, 2021 - 04:40 · 3 minutes

    restaurateurs

    Par Adélaïde Hecquet.
    Un article de l’Iref-Europe

    Un restaurateur du Doubs est à l’origine d’une vraie rébellion anti-Covid. Stéphane Turillon a lancé son restaurant le 12 octobre 2020, après deux ans de travaux, un demi-million d’euros d’investissement et 25 années de métier. Mais le second confinement a mis une fin brutale à ces efforts, et il a aujourd’hui perdu 400 000 euros.

    Il risque la faillite, la perte de son restaurant, de sa maison, de sa voiture. Ce père de trois enfants estime n’avoir plus rien à perdre.

    Il ouvrira donc le 1er février , et les réservations montrent que plusieurs milliers de Français sont prêts à soutenir les restaurateurs : son établissement est déjà complet pour le grand jour. D’autres sont aussi décidés à rouvrir, dans le respect du protocole sanitaire.

    La fréquentation des restaurants en chute libre

    La fréquentation des restaurants subit une baisse depuis plusieurs années, mais qui stagnait aux alentours de 1 % par an, une proportion sans commune mesure avec la chute liée à la pandémie . Le Covid-19 a divisé le chiffre d’affaires des restaurateurs par deux, soit une perte de 30 milliards d’euros .

    Si le click and collect peut apparaître comme une solution de repli, seul un tiers des restaurateurs fait confiance aux hasards de la rue. Un choix compréhensible, quand on sait ce qui peut arriver à un plat entre la moto du livreur, le métro, la rue, la porte d’entrée, l’escalier, et finalement le micro-ondes.

    Les clients eux-mêmes se montrent frileux, à cause des contacts multipliés sur le parcours. Le chiffre d’affaires généré par le click and collect et la vente à distance dans les quelques établissements concernés n’était donc pas à la hauteur des espérances.

    De plus, au mois de décembre 2020, 50 % des revenus de ces ventes en click and collect étaient déduits des aides attribuées par l’État à la restauration, ce qui pouvait inciter les restaurateurs à rester fermés.

    Des réponses gouvernementales déconnectées des attentes des restaurateurs

    Face à cette crise, le gouvernement promet monts et merveilles, inventant toujours plus d’aides pour éviter la fermeture des établissements. Des aides soumises à conditions : durant le confinement d’octobre, pour les percevoir, les restaurateurs devaient faire moins de 50 % de leur chiffre d’affaires habituel ou rester fermés.

    Une décision que certains n’ont pas comprise, car elle incite les restaurateurs à ne pas travailler.

    Avec toutes ces fermetures forcées, le nombre de salariés au chômage partiel a augmenté, ce qui a coûté de l’argent à l’État. Et la consommation a baissé, ce qui lui a fait perdre des rentrées liées à la TVA.

    Les aides proposées par le gouvernement n’empêchent pas les restaurateurs de s’appauvrir. D’abord, elles tiennent compte du chiffre d’affaires des établissements, et non de leurs charges. Résultat, certains grands groupes reçoivent davantage d’aides qu’ils n’ont de charges, quand de petits établissements sont dans la situation inverse.

    En effet, depuis décembre, le fonds de solidarité est ouvert aux entreprises plus importantes, et plus seulement aux structures de moins de cinquante salariés. Les restaurateurs peuvent donc recevoir jusqu’à 20 % de leur chiffre d’affaires mensuel, avec une limite de 200 000 euros.

    Stéphane Turillon, qui dépense 13 000 euros en charges et reçoit 10 000 euros d’aides, demande à ce que les restaurants puissent envoyer à l’État le montant de leurs charges, calculé par leur comptable afin de percevoir une aide plus adaptée à leurs besoins.

    Autre point occulté : lors de leur réouverture, il n’est pas certain que les restaurants retrouveront leur clientèle et peut-être auront-ils aussi perdu en partie leur savoir-faire ou le personnel qui leur apportait ce savoir-faire. Rien n’est prévu en l’état pour aider à la reprise.

    Le couvre-feu à 18 heures sur l’ensemble du territoire, annoncé jeudi 14 janvier, pourrait faire perdre 50 % de leur chiffre d’affaires aux rares restaurateurs encore ouverts en click and collect . Un scénario catastrophe, dont beaucoup ne se remettront pas, alors que les prêts garantis par l’État devront être remboursés, même si un délai d’un an supplémentaire est accordé.

    De plus, sans date d’ouverture fiable, les restaurateurs ne peuvent pas prévoir le recrutement et le logement de leurs saisonniers. Une situation qui prive d’emploi de nombreux jeunes.

    Sur le web

    • Co chevron_right

      Confinement, couvre-feu : entrepreneurs, défendez-vous de ces folies !

      Sébastien Leblet · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 20 January, 2021 - 04:30 · 4 minutes

    masque

    Par Sébastien Leblet.

    Comme le relate un récent article de Newsweek , une étude évaluée par les pairs publiée récemment dans l’ European Journal of Clinical Investigation démontre qu’il n’existe aucun intérêt net aux confinements de toute la population d’un pays pour répondre à l’épidémie de Covid-19.

    Cette étude vient corroborer d’autres études comme, entre autres, celle de la prestigieuse Université de Stanford ou une autre, plus ancienne, de l’institut national de Santé publique norvégienne .

    Or, le gouvernement français a fait le choix de confiner la totalité de sa population en mars 2020 puis à nouveau fin octobre 2020, et ce bien que l’OMS ait indiqué que le confinement n’était pas la solution et ne devait être décidé qu’en dernier recours.

    Depuis le début de l’épidémie le gouvernement français a aussi choisi d’y répondre quasi-exclusivement par des mesures liberticides comme l’instauration de nombreux couvre-feux (à 21 heures, à 20 heures, à 18 heures, etc.) ou d’obliger les Français à s’auto-signer des attestations de déplacement.

    Comme chacun le sait, ce sont bien ces mesures, et non l’épidémie de Covid-19, qui sont responsables d’une perte, selon les métiers, de 10 à 50 % de chiffre d’affaires sur l’année 2020 pour les TPE, PME, commerçants et professions libérales de France.

    À l’aune d’un troisième confinement qui semble prévu pour le 22 ou le 29 janvier, si les chefs d’entreprise n’ont pas vocation à faire de la politique, il leur appartient cependant – voire il est de leur devoir, de défendre les intérêts de leur entreprise, de leurs actionnaires et de leurs salariés.

    Plutôt que de confiner la France entière ou de limiter le déplacement des Français depuis un an, le gouvernement français aurait très bien pu s’inspirer sans risques des pays qui ont réussi à limiter le nombre de morts de la Covid-19 sans détruire leur économie. Faut-il rappeler qu’en termes de mortalité par million d’habitants, la France se classe 176ème sur 197 pays ?

    Les comparaisons internationales nous apprennent que l’État français aurait très bien pu, par exemple :

    • contrôler ses frontières nationales par la preuve de tests négatifs au Covid-19, comme quasiment tous les autres pays du monde ;
    • offrir des masques FFP2 aux plus âgés et/ou plus fragiles, comme en Allemagne ;
    • mettre en place des tests massifs de la population pour n’isoler que les personnes malades, comme beaucoup de pays asiatiques l’ont fait, à commencer par Taïwan ;
    • ne confiner que les plus âgés ;
    • encourager les molécules ou les compléments alimentaires diminuant la mortalité de la Covid-19 au lieu de les combattre ou les ignorer ;
    • accélérer la vaccination de ceux qui le souhaitent ;
    • rouvrir, et non fermer des lits d’hôpital ;
    • etc.

    De ce fait, compte tenu des forts doutes qui existent sur la pertinence des mesures prises par le gouvernement français pour lutter contre cette épidémie, tous les chefs d’entreprise de France sont fondés à demander rapidement des comptes à l’État sur sa gestion de la crise devant les tribunaux administratifs, pour commencer.

    Il appartiendra à l’État de prouver que les mesures restrictives majeures qu’il a prises à l’encontre de la liberté d’entreprendre et de commercer s’appuient bien sur des preuves scientifiques de leur efficacité et de la bonne prise en compte de la balance bénéfices/risques.

    Si l’État français se révèle incapable de prouver – études scientifiques à l’appui – la pertinence de ces mesures de confinement et autres couvre-feux, il devra sans délai indemniser le préjudice subi par les entreprises, ses dirigeants, ses actionnaires, ses salariés, et surtout cesser immédiatement sa politique pour en mettre une autre en place, plus appropriée.

    Alors, chefs d’entreprise, si vous ne souhaitez pas que 2021 se répète à l’identique de 2020 et que vous et vos salariés ne finissiez pas bientôt au Revenu universel en cours d’étude à l’Assemblée nationale, fédérez-vous vite et mandatez un avocat !

    • Co chevron_right

      Bilan INSEE de la mortalité en France en 2020

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 20 January, 2021 - 03:40 · 7 minutes

    Par Nathalie MP Meyer.

    Ce n’est pas une statistique qui captivait les foules ou moi-même ces dernières années, mais avec la pandémie de Covid-19 et ses déclinaisons médiatiques obsédantes en nombre de contaminations, hospitalisations, réanimations et morts, l’étude du nombre de décès en France en 2020 comparativement aux années précédentes est pratiquement devenue aujourd’hui un incontournable de l’analyse politique au même titre que le suivi des comptes publics ou du chômage pour rendre compte de la situation socio-économique du pays.

    Cela me semble d’autant plus justifié que les confinements et autres couvre-feux, synonymes de mise à l’arrêt plus ou moins totale des activités économiques, sportives et culturelles, qui ne sont pas sans produire leur lot de pauvreté, chômage et déclassement social et/ou psychique dans la population, ainsi que la dangereuse fuite en avant dans le « quoi qu’il en coûte » qui les accompagne, ont été décidés par le fait que la maladie est non seulement contagieuse, mais, dans bien des cas, mortelle.

    D’où l’importance d’avoir une image exacte de cette surmortalité dont on cherche à se protéger. Or c’est précisément ce que l’INSEE vient de nous fournir dans son rapport ( ici et ici ) sur les décès en France en 2020 publié vendredi 15 janvier dernier.

    Avant d’entrer plus avant dans la lecture dudit rapport, quelques remarques :

    · Il s’agit d’un bilan provisoire qui sera légèrement revu à la hausse car les décès de fin d’année n’ont pas encore été tous transmis par les mairies à l’Institut de la statistique.
    · Gardons également à l’esprit qu’avec l’accroissement et le vieillissement de la population, il est naturel que le nombre de décès augmente tendanciellement chaque année (+0,6 % entre 2019 et 2018 par exemple).
    · Notons enfin que l’INSEE recense les décès toutes causes confondues. Ce sont les écarts entre les années qui permettent d’évaluer l’impact de telle ou telle cause sur la mortalité finale.

    Le graphique ci-dessous récapitule le nombre de décès quotidiens en France en 2003 (jaune) puis de 2015 (marron) à 2020 (rouge) et en moyenne sur 2015-2019 (noir). L’INSEE a indiqué en outre les causes des principaux pics observés, à savoir les épidémies de grippe saisonnière et les canicules. On remarque nettement l’impact bref mais foudroyant de la canicule de l’été 2003 et on note également un petit pic de cette nature en 2019 puis en 2020.

    L’Institut a également borné les périodes de confinement de l’année 2020 (printemps et automne) et on voit qu’elles coïncident avec des pics de surmortalité attribuables à la pandémie de Covid-19 significativement hauts en nombres quotidiens (par rapport aux décès de la même période des années précédentes) et larges en durée :

    Au total, le nombre de décès s’est monté à 667 400 en 2020, soit presque 54 000 de plus que l’année précédente, ce qui représente une croissance de 9 % par rapport à 2019 se répartissant entre 8 % pour les femmes et 10 % pour les hommes. Du jamais vu dans les périodes récentes :

    C’est cependant moins que les 66 000 décès attribués au Covid-19 en 2020 par Santé publique France, et ceci pour deux raisons principales :

    · La grippe saisonnière n’a pas eu d’incidence particulière sur la mortalité au début de l’année 2020, contrairement aux années précédentes. On observe des pics significatifs en février 2015, janvier 2017 et mars 2018. L’épidémie de grippe 2018-2019 qui culmine en février 2019 se situe en dessous des années précédentes et celle de 2020 encore en dessous de la mortalité de 2019. De ce fait, on compte 7500 décès en moins en janvier et février 2020 par rapport à la même période de 2019.

    · Les confinements semblent avoir eu un effet « protecteur » sur les jeunes de moins de 25 ans. Leur mortalité est inférieure de 6 % en 2020 par rapport à 2019, notamment du fait d’un moindre nombre d’accidents de la circulation à partir de mars 2020.

    À propos de l’évolution des décès selon la tranche d’âge, justement, l’INSEE considère qu’en 2020, la surmortalité des moins de 65 ans est négligeable : en plus de la sous-mortalité des moins de 25 ans (-6 % comme on vient de le voir), il convient de noter que la tranche des 25-49 ans a enregistré un recul de mortalité de 1 % par rapport à l’année précédente et celle des 50-64 ans une petite augmentation de 2 %.

    En revanche, la surmortalité des 65 ans et plus a atteint 10 % sur l’année pour toutes les classes d’âges concernées (65-74 ans, 75-84 ans et 85 ans et plus) mais a augmenté avec l’âge pendant les vagues de Covid :

    « Au cours des deux vagues de Covid-19 du printemps et de l’automne, l’excédent de mortalité des personnes de 65 ans et plus a été d’autant plus important que les personnes étaient plus âgées. Ce n’est pas le cas sur l’ensemble de l’année 2020 (10 % pour les 65-74 ans comme pour les 75-84 ans et les 85 ans et plus). »

    Sur le plan de la répartition géographique, la façade Est de la France a été la plus touchée par l’excédent de mortalité, notamment les régions Île-de-France (+ 18 %), Auvergne-Rhône-Alpes (+ 14 %) et Grand-Est (+ 13 %). Dans ces trois régions, six départements ont dépassé les 20 % de surmortalité en 2020. On peut leur rajouter Mayotte qui culmine à +24 % :

    Muni de tous ces éléments factuels détaillés dans les publications de l’INSEE, chacun peut tenter de se forger son idée sur la gravité de la pandémie et sur la nécessité de prolonger, accentuer ou au contraire alléger voire lever les mesures de restriction de déplacement et d’activité en vigueur actuellement.

    Je pense pour ma part que le Covid-19 n’a rien d’une « petite grippette » comme on l’entend dire assez souvent. Ce qui est déplorable dans la façon dont le gouvernement a pris en main cette pandémie, ce n’est pas tant qu’il ait voulu prendre des mesures de limitation de la circulation du virus – tous les pays l’ont fait d’une façon ou d’une autre et on lui aurait évidemment reproché de ne pas le faire – que le mélange asphyxiant de mensonges, approximations, incompétences, insuffisances hospitalières criantes et autoritarisme qu’il a pulvérisé et continue de pulvériser sur les citoyens jusqu’à l’absurde .

    Mais attendu que l’on commence à bien prendre la mesure des destructions massives liées aux confinements, attendu que le risque de mortalité est concentré sur les personnes les plus âgées, attendu que les vaccins arrivent et sont déployés en priorité chez ces personnes et attendu que leur montée en puissance permettra aussi de prendre de court les virus variants – il me semble qu’il ne serait pas farfelu d’envisager prochainement non pas un troisième confinement mais un allégement progressif des contraintes, une reprise des activités mises à l’arrêt et la fin de l’état d’urgence sanitaire.

    Sauf que nous sommes en France : après avoir instauré un couvre-feu avancé à 18 heures dans toute le pays sans savoir le moins du monde si cette mesure mise en place dix jours auparavant dans une vingtaine de départements était bénéfique ou non, le gouvernement semble décidé à prolonger la fermeture des stations de ski pendant les vacances de février et l’on constate sans surprise qu’il a bien du mal à faire décoller la campagne de vaccination.

    Mais là, on ne parle plus vraiment de la pandémie de Covid-19. On parle de la France et du poids toujours croissant de son État pourtant célèbre pour ses ratés retentissants, ce qui ne l’empêche pas de considérer que la responsabilité individuelle des personnes est quantité négligeable voire dommageable – à la grande satisfaction de la vaste majorité des dirigeants et des citoyens, il faut bien le dire.

    Les désordres de l’État, le « quoi qu’il en coûte » et la culture opportune du principe de précaution vont nous tuer plus sûrement que le virus. Ça promet.

    Sur le web

    • Co chevron_right

      Les conséquences involontaires du couvre-feu

      Marius-Joseph Marchetti · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 15 January, 2021 - 11:19 · 8 minutes

    Par Marius-Joseph Marchetti.

    J’écris aujourd’hui ce billet, non point pour me plaindre ou défendre le couvre-feu , étendu depuis vendredi soir minuit à de nouveaux départements, dont celui où je vis.

    Je souhaiterais simplement rappeler un fait très simple, d’un point de vue neutre en valeur , que toute action et surtout toute politique, a des conséquences inattendues ( unintended consequences ), qui pourraient aussi bien et mieux être traduit par conséquences involontaires .

    Toute personne ayant un peu étudié l’économie en sait quelque chose. Que le couvre-feu soit mis en place avec les meilleures intentions du monde, ou pas, n’y change guère grand-chose.

    Tout d’abord, est-ce que cela est étonnant ? Les règles édictées le sont car il existe une certaine croyance 1 sur les résultats que celles-ci peuvent engendrer 2 . De la même manière que chaque individu prend des décisions sous un voile d’ignorance, les hommes politiques et les bureaucrates souffrent des mêmes défauts, tant sur les règles à adopter que sur les schémas de résultats qui en découlent.

    Les bars ne sont peut-être pas les plus gros clusters, mais à cause de l’alcool, l’attention se relâche

    C’est très probablement l’un des arguments le plus souvent entendu pour justifier la fermeture des bars. A priori , il pourrait presque logiquement se tenir. Pour atteindre un objectif A (limiter la contagion), je mets en place une action (une politique visant à fermer les bars pour 6 semaines). Tout logiquement, on pourrait s’attendre à ce que celle-ci ait des effets positifs et que, ceteris paribus , rien ne change sur le reste des activités. Est-ce le cas ?

    D’un point de vue économique, la prohibition d’une activité entraîne toujours son lot de conséquences indésirables. Si l’activité prohibée ne l’est pas entièrement (ici seuls les bars connaissent une fermeture totale), mais seulement sectoriellement, la demande des consommateurs va s’orienter vers les autres secteurs où ladite demande peut être satisfaite.

    Nous devrions alors évaluer le fonctionnement d’une règle, de n’importe quelle règle, non pas en fonction de ses résultats dans une situation de choix particulière, mais plutôt en fonction de ses résultats sur toute une séquence de pièces distinctes, séparées à la fois de manière inter-catégorielle et intertemporelle. James M. Buchanan, The Economics and The Ethics of A Constitutional Order – page 46

    Si le petit bar de quartier est fermé, il y a de grandes chances que vous trouviez ses habitués traînant dans tous les autres lieux disponibles, comme les terrasses de boulangerie ou celles des restaurants, ou d’autres lieux encore, en faisant appel à leur ingéniosité.

    Et cette demande trouvera une réponse, car les entrepreneurs discerneront des poches de profits à exploiter artificiellement créées par la réglementation. Il devient d’un coup plus rentable pour eux d’élargir s’ils le peuvent leurs activités pour accueillir davantage de monde, puisque tout un ensemble d’activités se retrouve en sommeil.

    La demande des consommateurs, la somme des besoins individuels répartis sur des échelles de préférence, ne disparaît pas par décret. La nature a horreur du vide.

    Il est donc possible que l’une des premières conséquences inattendues du couvre-feu soit qu’un nombre quasi-similaire d’individus, sur une quantité restreinte de lieux et une plage horaire moins étalée, se retrouvent là où la demande s’est déversée du fait d’une prohibition partielle.

    Certes, je ne suis pas épidémiologiste, mais cela ne risque-t-il donc pas d’avoir l’effet inverse de celui souhaité, et d’engendrer un effet cobra ?

    Laissez-moi vous décrire rapidement l’origine de cette expression :

    L’Inde coloniale était infestée par les cobras, et les autorités locales décidèrent d’attribuer une prime pour chaque reptile tué. Au début, le nombre de serpents diminua effectivement.

    Cependant, au fur à mesure qu’il allait en diminuant, on s’aperçut que certains élevaient des cobras pour obtenir ladite prime. Les autorités payaient donc le même niveau de primes malgré l’absence de reptiles. La prime a donc été annulée. Autre conséquence inattendue : les éleveurs de cobras devenus inutiles les relâchèrent dans les rues, et Delhi en compta davantage qu’avant l’instauration de la prime.

    Le couvre-feu comme redistribution des droits

    Il est un effet qui a été brièvement mentionné au-dessus : c’est celui de la perception et captation des profits par les entrepreneurs, hors bars. Dans le cas du couvre-feu , celle-ci pourrait s’apparenter à une forme de privilège de monopole, résultant de l’intervention triangulaire de l’État :

    Au lieu de rendre l’interdiction des produits absolue, le gouvernement peut interdire la production et la vente sauf par une ou plusieurs entreprises déterminées. Ces entreprises sont alors spécialement privilégiées par le gouvernement pour s’engager dans une ligne de production, et ce type d’interdiction est donc un octroi de privilège spécial. Si la subvention est accordée à une seule personne ou entreprise, il s’agit d’une subvention de monopole ; si elle est accordée à plusieurs personnes ou entreprises, il s’agit d’une subvention de quasi-monopole ou d’oligopole. Ces deux types de subventions peuvent être qualifiés de monopolistiques. Il est évident que la subvention bénéficie au monopoleur ou au quasi-monopoleur parce que la violence empêche ses concurrents d’entrer sur le terrain ; il est également évident que les concurrents potentiels sont blessés et sont obligés d’accepter une rémunération inférieure dans des domaines moins efficaces et moins productifs. Les consommateurs sont également lésés, car ils sont empêchés d’acheter leurs produits à des concurrents qu’ils préféreraient librement. Et ce préjudice se produit indépendamment de tout effet de la subvention sur les prix. – Murray N. Rothbard, Power and Market – page 43

    Effectivement, dans le cas de l’édification du couvre-feu, il est difficile de discerner où l’intérêt de groupe aurait pu se manifester pour engendrer une telle réglementation, quoique l’histoire nous fournisse quelques exemples cocasses.

    Cependant, dans les faits, les conséquences économiques restent similaires. La structure de production est modifiée temporairement peut-être, voire intemporellement, en faveur de toutes les entreprises pouvant absorber la demande déviée.

    La deuxième conséquence inattendue du couvre-feu, quoique moins inattendue tout de même, est une redistribution des droits des individus.

    En plus d’une redistribution de ces droits, le couvre-feu lèse la préférence démontrée des consommateurs, qui se retrouvent servis par des entrepreneurs qui ne sont pas leur premier choix. Sans parler de celle des autres entrepreneurs, dépossédés purement et simplement de leur droit.

    Conclusion

    Je pourrais encore citer un certain nombre de conséquences inattendues, mais ce ne serait pas un exercice amusant. Ce que je souhaitais rappeler avant tout aux lecteurs et potentiels néophytes, c’est que toute action a des conséquences, attendues et inattendues, qui peuvent nous emmener sur un chemin inverse de celui souhaité.

    Vous pouvez critiquer les hommes de ne pas se comporter comme ils le devraient, d’être des égoïstes. Du point de vue de la praxéologie , qu’ils soient égoïstes ou altruistes ne changent pas grand-chose : pour toute fin que possède un Homme, il se servira des moyens laissés à sa disposition pour l’atteindre. Et pour toute mauvaise incitation que vous lui fournissez, il sera contraint d’y répondre.

    Malheureusement, ces conséquences inattendues engendrent elles-mêmes des conséquences inattendues. Il ne faut pas douter du fait que face à celles-ci le processus interventionniste aura tendance à se renforcer pour régler ces nouveaux problèmes.

    Par exemple, dans le cas du contrôle des loyers , et la pénurie de logements engendrée les multiples fois où il a été implémenté, les pouvoirs avaient tendance à accroître la réglementation et les impôts sur les logements vacants, engendrant ainsi d’autres problèmes. Dans le cas du couvre-feu et ces potentielles conséquences inattendues, devons-nous nous attendre à un confinement général ou plus localisé ? Seul l’avenir nous le dira.

    Un article publié initialement en octobre 2020.

    1. James M. Buchanan, The Economics and The Ethics of A Constitutional Order , page 46 Page 52-53 : « How a person chooses among potential alternatives in not only a matter of what he wants but also of what he believes, and for some kinds of choices an actor beliefs or theories may play a most crucial role. » Comment une personne choisit parmi les alternatives potentielles ne dépend pas seulement de ce qu’elle veut mais aussi de ce qu’elle croit, et pour certains types de choix, les croyances ou théories d’un acteur peuvent jouer un rôle très important.
    2. Ibid, page 54 : « Rules are typically not objects valued in themselves. Rules are valued because of the pattern of outcomes that they are expected to produce. » Les règles ne sont généralement pas des objets ayant une valeur en soi. Les règles sont valorisées en raison du modèle de résultats qu’elles sont censées produire.
    • Co chevron_right

      Covid, couvre-feu, hôpital, étatisme : ils n’ont toujours rien compris !

      Nicolas Lecaussin · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 21 October, 2020 - 03:15 · 3 minutes

    écolos

    Par Nicolas Lecaussin.
    Un article de l’Iref-Europe

    On pensait que la terrible crise provoquée par la pandémie au mois de mars avait enfin appris à nos politiques l’humilité et la lucidité. Que face à l’impréparation et à la désorganisation d’un État obèse et impuissant, ils avaient compris que les solutions se trouvaient ailleurs, dans le secteur privé et concurrentiel qui, lui, avait continué à fonctionner normalement.

    Malgré le confinement, c’est grâce aux entreprises privées du secteur alimentaire et des communications que la vie s’est maintenue vaille que vaille et qu’on a pu même travailler à distance. L’État a failli au printemps , c’est un constat qui paraissait plutôt partagé par de nombreux analystes et plusieurs politiques.

    On réforme rien, on ne change rien !

    Mais non. Comme si de rien n’était, on ne réforme rien, on ne change rien. Dans le secteur hospitalier, on accorde des primes mais on ne change pas un système qui, contrairement à ce qui est souvent dit, dispose d’un budget plus élevé que tous les autres pays européens. On ne touche pas à la bureaucratie ou aux 35 heures, principaux coupables des dysfonctionnements. Aucune leçon n’a été tirée de la manière dont l’Allemagne s’en est sortie, par comparaison à la France !

    Pire encore, les politiques deviennent de plus en plus « protecteurs ». Ils savent tout et s’occupent de tout à notre place. L’intervention télévisée d’Emmanuel Macron le 14 octobre dernier est symptomatique. Comme d’habitude (une tradition « monarchique » française), il s’invite au journal de 20 heures. Les « journalistes » face à lui ne sont que des ramasseurs de balles. Il dit que nous devons aérer nos logements (!) et décrète le couvre-feu, sans aucun débat, ni avec le Parlement, ni avec les spécialistes.

    D’ailleurs, pourquoi n’a-t-il pas créé une Assemblée ou un Grand Débat sur ce sujet ? Très inquiétantes, ces paroles sur les libertés individuelles qui sont passées comme une lettre à la poste : « On s’était habitués à être une société d’individus libres. Mais nous sommes une nation de citoyens solidaires. »

    Non, nous sommes et nous seront toujours une société d’individus libres . Ce n’est pas à l’État de décider à notre place et la solidarité ne se décrète pas. C’est la responsabilité qu’il faut encourager.

    Macron aurait du lire (et combien de médias en ont parlé en France ?) La Déclaration de Great Barrington

    Plus de 10 500 scientifiques et plus de 29000 médecins ont signé ce texte dans lequel ils déclarent :

    « Inquiets des impacts physiques et mentaux causés par les politiques actuelles contre le Covid-19 [et] nous recommandons une approche alternative que nous appelons Protection focalisée (Focused Protection). »

    Ils plaident pour plus de lucidité, pour une vie normale, contre le confinement ou des mesures excessivement restrictives :

    « Conserver ces mesures en attendant qu’un vaccin soit disponible causera des dégâts irréparables. Les couches sociales les moins favorisées seront les plus touchées. […] Heureusement, notre compréhension du virus s’améliore. Nous savons que la vulnérabilité à la mort par le Covid-19 est plus de mille fois plus haute parmi les personnes âgées et atteints de certaines maladies que chez les jeunes. En effet, pour les enfants, le Covid-19 est moins dangereux que bien d’autres maux, y compris la grippe. »

    Il faut protéger les plus vulnérables mais la vie doit continuer normalement. Pourquoi instaurer un couvre-feu à 21 heures qui ne sera de toute façon pas respecté, alors que l’on se bousculera le lendemain dans le métro, les bus, les tramways ? À quoi sert de sonner la fin des repas au restaurant à 21 heures, s’il remplace celui qu’on aurait pu prendre au même endroit deux heures plus tard ou si le déjeuner du lendemain peut durer toute l’après-midi ?

    Nous déresponsabiliser, les politiques savent faire. Comprendre que cela nous exaspère à juste titre, c’est au-delà de leurs capacités cognitives, Ils ne sont pas formatés pour comprendre qu’ils n’ont rien compris, et cela risque de nous coûter très cher.

    Sur le web