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      En Ukraine, la Cour pénale internationale déploie 42 enquêteurs et experts pour une mission historique

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 17 May, 2022 - 13:40 · 2 minutes

    Cette mission est Cette mission est "la plus importante" en termes d'effectifs déployée en une seule fois dans l'histoire de la Cour pénale internationale.

    GUERRE EN UKRAINE - Mission historique en Ukraine. Le déploiement en Ukraine d’une équipe de 42 enquêteurs et experts a été annoncé ce mardi 17 mai par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Il s’agit à ce jour de la plus importante mission en termes d’effectifs jamais envoyée, afin d’enquêter sur les crimes commis pendant l’invasion russe .

    “Je confirme qu’aujourd’hui, mon bureau a envoyé une équipe composée de 42 enquêteurs, experts en criminalistique et autre personnel d’appui en Ukraine”, a déclaré dans un communiqué Karim Khan, ajoutant qu’il s’agissait de “la plus importante mission en termes d’effectifs jamais déployée sur le terrain en une seule fois”.

    Le procureur de la CPI, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, avait ouvert le 3 mars une enquête sur des allégations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en Ukraine , après avoir reçu le feu vert de près de 40 États parties.

    Karim Khan s’est rendu en Ukraine en avril, notamment dans la banlieue de Kiev, à Boutcha , où au moins 20 corps ont été découverts le 2 avril. “Grâce au déploiement d’une équipe d’enquêteurs, nous serons mieux à même d’exploiter les pistes et de recueillir les témoignages se rapportant à des attaques militaires qui pourraient être constitutives de crimes visés dans le Statut de Rome”, traité fondateur de la CPI, a-t-il déclaré.

    Le procureur de la Cour pénale internationale a par ailleurs remercié le gouvernement néerlandais pour sa coopération, avec le déploiement d’un “nombre important d’experts nationaux” en appui à la mission de la CPI, qui siège à La Haye, aux Pays-Bas. “Nos activités en matière d’enquête et de criminalistique sur le terrain gagneront en efficacité grâce à cette collaboration”, a-t-il ajouté.

    Un premier procès pour crime de guerre à Kiev le 18 mai

    Près de trois mois après le début de la guerre déclenchée par Moscou en Ukraine, Kiev jugera pour la première fois un soldat russe pour ses exactions sur le sol ukrainien. Il s’agit de Vadim Chichimarine, 21 ans.

    Ce jeune russe est accusé d’avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre à bord d’une voiture dans laquelle il circulait, abattant un civil de 62 ans qui n’était pas armé. Dans une vidéo publiée début mai par les services secrets ukrainiens, l’accusé disait être venu combattre en Ukraine pour “soutenir financièrement sa mère”.

    Concernant les accusations à son encontre, il expliquait: “J’ai reçu l’ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route”. Son procès, reporté, débutera le 18 mai au tribunal de district Solomiansky de Kiev.

    La procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova  faisait état le 28 avril de “plus de 8000 cas” de crimes de guerre présumés commis en Ukraine, dans un entretien, publié par le média allemand Deutsche Welle .

    À voir également sur Le HuffPost: À Marioupol, l’aciérie d’Azovstal frappée par une “pluie de feu” russe

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      Sur les crimes de guerre en Ukraine, le rapport glaçant d'Amnesty International

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 6 May, 2022 - 15:35 · 4 minutes

    Une barre d'immeuble de Borodionka éventrée par un bombardement (photo prise le 2 mai 2022). Une barre d'immeuble de Borodionka éventrée par un bombardement (photo prise le 2 mai 2022).

    GUERRE EN UKRAINE - Après une enquête menée en Ukraine sur douze jours en récoltant des dizaines de témoignages, l’ONG Amnesty International l’affirme: les troupes russes ont commis des crimes de guerre dans la région de Kiev, notamment à Boutcha et Borodianka.

    Dans un rapport intitulé “Il ne reviendra pas”. Crimes de guerre dans le nord-ouest de l’oblast de Kiev , publié ce vendredi 6 mai, l’ONG fait état de “frappes aériennes illégales” et d’“exécutions extrajudiciaires” visant des civils. “Nous avons rencontré des personnes dont les proches ont été tués dans de terribles attaques et dont les vies ont été bouleversées à jamais par l’invasion russe”, a indiqué la secrétaire générale d’Amnesty International Agnès Callamard lors de la présentation du rapport.

    L’ONG a recueilli 45 témoignages sur des homicides dits illégaux perpétrés par les forces russes. 39 autres concernent des “frappes aériennes ayant visé huit bâtiments résidentiels”.

    À Boutcha, où des cadavres dans les rues ont été découverts dès le 1er avril, et dans d’autres localités au nord-ouest de Kiev, l’ONG dit avoir répertorié “22 cas d’homicides illégaux commis par les forces russes” dans le cadre pour la majorité d’entre eux d’“exécutions extrajudiciaires manifestes”.

    Evhen Petrachenko a “reçu une balle dans le dos, [près de ses] poumons et [son] foie, a raconté sa femme Tatiana à l’ONG. Son corps est resté dans l’appartement jusqu’au 10 mars, lorsque nous avons pu l’enterrer dans une tombe peu profonde dans la cour.” Son mari, tué le 4 mars selon son témoignage, a été retrouvé dans la cuisine de leur appartement.

    Sur place, les chercheurs d’Amnesty International ont trouvé “des balles perforantes 7N12 à pointe noire de calibre 9x39 mm, qui ne peuvent être utilisées qu’avec des armes spécialisées employées par certaines unités d’élite russes, notamment les unités qui auraient été déployées à Boutcha à cette période”.

    “Des attaques aveugles et disproportionnées”

    Les soldats russes sont également accusés d’avoir ciblé des véhicules de civils qui fuyaient. Olexii Sytchevky, dont l’épouse et le père Olexandr ont été tués alors qu’ils se trouvaient en voiture, explique que “lorsque notre voiture est arrivée à une ligne d’arbres, j’ai entendu des coups de feu, d’abord un seul, puis une rafale”. Son père “a été tué sur le coup d’une balle dans la tête” et sa compagne “a reçu un éclat d’obus”.

    D’autre part, à Borondionka , les troupes russes sont accusées d’avoir procédé à “des attaques aveugles et disproportionnées”, qui ont causé la mort d’“au moins 40 civils”. “La plupart des victimes ont été tuées dans les sous-sols des bâtiments, où elles avaient cherché refuge, notent les auteurs du rapport. D’autres personnes sont mortes dans leur appartement.”

    “Lorsque je suis arrivé au garage, à environ 150 mètres du bâtiment, il y a eu une énorme explosion, décrit Vasyl Iarochenko. Je me suis baissé derrière le garage. Lorsque j’ai regardé, j’ai vu un gros trou dans le bâtiment. Toute la partie du milieu du bâtiment s’était effondrée, à l’endroit précis où les habitants s’étaient réfugiés au sous-sol.” Halima, son épouse, a été tuée dans l’attaque sur l’immeuble dans lequel ils ont vécu pendant une quarantaine d’années.

    Selon Amnesty International, “aucune cible militaire ukrainienne ne se trouvait dans les bâtiments qui ont été frappés ou à proximité de ceux-ci, même si des personnes armées soutenant les forces ukrainiennes auraient parfois tiré depuis certains des bâtiments ou des lieux à proximité sur des véhicules militaires qui passaient”. Ces bombardements constituent “un crime de guerre” supplémentaire pour l’ONG, qui souhaite que leurs auteurs et leurs commanditaires soient amenés devant la justice.

    La semaine dernière, 10 premiers soldats russes ont été mis en examen par les services de la procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova pour “traitement cruel” et menaces de meurtres sur des civils de Boutcha. Selon elle, dans toute l’Ukraine, “plus de 8000 cas” présumés de crimes de guerre ont été répertoriés.

    L’ONG rapporte également que les proches des victimes déplorent la manière dont ont été traitées les dépouilles. Ils regrettent une “gestion chaotique” et de erreurs d’identification des corps.

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