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      9 mars 2020 : le jour où on a pris vos libertés pour un paillasson

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 9 March, 2023 - 04:30 · 10 minutes

    Il y a trois ans jour pour jour, les bureaucraties sanitaires occidentales ont imposé en mode panique et Panurge le confinement anti-covid. Une prophylaxie pourtant jamais utilisée et donc encore moins évaluée dans l’Histoire. Copier une méthode inventée par un régime totalitaire chinois aux données notoirement trafiquées aurait pourtant dû paraître peu judicieux. Mais la boîte de Pandore de ce genre de mesures hyper liberticides a été ouverte.

    C’est une date historique et funeste, quoique peu s’en souviennent, à commémorer ce 9 mars. Une date qui fera peut-être jurisprudence pour justifier les plus démentes atteintes à vos droits et libertés et un contrôle social numérisé digne d’un roman de Georges Orwell , ou d’Evgueni Zamiatine.

    Quand les bureaucraties sanitaires paniquent

    Il y a trois ans, jour pour jour, le gouvernement italien interdisait sur l’ensemble de son territoire de sortir de chez soi sauf motif essentiel, sous peine d’amendes, voire de prison. Il s’agissait, dans l’urgence, voire la panique, de stopper l’épidémie exponentielle de covid. Une décision prise en totale opacité (avez-vous vu rendu public le procès verbal de la réunion du cabinet italien ? Moi non plus).

    Les bureaucraties sanitaires européennes ont emboité le pas, en mode Panurge : l’Espagne d’abord, le 14 mars, suivie de la Belgique, la France, le 17 (décision prise par le seul président de la République après avoir consulté quelques technocrates, son Premier ministre et une projection de l’Imperial College de Londres), suivis par les pays des autres continents. Un confinement puis deux, voire trois et jusqu’à sept dans certaines régions australiennes et un an au total en Argentine.

    De fil en aiguille, la moitié de l’humanité s’est retrouvé en avril 2020 en lockdown (l’autre moitié s’est contenté de restrictions de type couvre-feu, tests, fermetures des frontières, restaurants, écoles, cinémas, stades, etc).

    La version dure du confinement, avec l’exigence d’une auto attestation datée, sous peine d’amende, pour travailler, s’approvisionner, ou se faire soigner n’a été pratiquée, contrairement à ce qu’a prétendu l’Elysée, que par six pays au monde : Italie, Espagne, France, Belgique, Roumanie et Maroc. Vous pourrez raconter à vos petits-enfants, qu’on peut espérer incrédules, qu’ on a pourchassé en hélico des promeneurs sur une plage . Les villes de la moitié de la planète ressemblaient au décor muet d’un film catastrophe arpenté par des survivants et des zombies… mais des zombies dérogatoires.

    Cette prophylaxie n’avait pourtant JAMAIS été appliquée NULLE PART et donc encore moins testée ou validée dans l’Histoire de l’humanité. Cette dernière pratiquait jusqu’alors la méthode éprouvée et robuste « tester-isoler-soigner » face aux nombreuses épidémies qu’elle a dû affronter.

    Si des villes ont été mises en quarantaine au Moyen Âge et jusqu’au XIX e siècle pour peste, ou choléra, cela n’avait rien à voir avec l’interdiction de sortir de chez soi. À ma connaissance, un seul « stay at home order » avait été tenté jusque-là : à Saint Louis, aux États-Unis durant la grippe espagnole de 1918. Sans résultat probant.

    Plutôt faire n’importe quoi que pas assez

    Aucune enquête médicale n’avait donc pu établir la validité du confinement, l’Organisation mondiale de la santé estimant même encore en janvier 2020 que cette méthode était très probablement inefficace .

    Aucune évaluation coût/bénéfice, ni même de son efficacité n’a été menée, voire seulement discutée. L’humanité a donc été plongée il y a trois ans dans une gigantesque expérience sanitaire hyper liberticide sans élément scientifique probant, sans débat, sans étude d’impact. Le comble étant que la flambée des infections avait, en fait, commencé à ralentir avant même la décision de confiner, puisque le délai nécessaire pour voir doubler le nombre de personnes infectées est passé en Europe de deux jours fin février 2020, à huit jours courant mars et à deux semaines début avril…

    La décision s’est fondée seulement sur le fait que « ça semble marcher en Chine », est-il apparu à la publication des rapports des rares gouvernements occidentaux ayant joué un peu le jeu de la transparence, le Coronavirus Action Plan du 3 mars 2020 au Royaume-Uni, ou les 100 pages non caviardées du Plan stratégique du 22 mars 2020 en Allemagne.

    Les États-Unis se sont appuyés sur l’avis de scientifiques dont les seules sources étaient aussi des confrères chinois. Copier sans discuter une méthode inventée par un régime totalitaire chinois , connu de surcroît pour trafiquer abondamment ses données, avec une mortalité ridicule, cela aurait pu ne pas paraître particulièrement judicieux, non ?

    Mais médecins de bureau et gouvernements ont estimé à l’unisson qu’il valait « mieux faire n’importe quoi que se faire reprocher de ne pas avoir fait assez ».

    Le soft power chinois

    En fait, on a imposé le confinement non pas parce que cela aurait été, après évaluations et discussion, une mesure inévitable, mais simplement… parce qu’on POUVAIT LE FAIRE.

    « On croyait impensable en Occident d’imposer des mesures d’un régime communiste » mais « la perception de ce qu’il était possible de faire en termes de contrôle social a changé dramatiquement après que l’Italie y soit parvenue » a avoué avec une déconcertante ingénuité le chercheur de l’Imperial College de Londres, Neil Ferguson, dont les modélisations informatiques (technique que des scientifiques surnomment « shit in-shit out » tant elles ne valent que par la qualité des hypothèses qui les nourrissent) ont retourné les gouvernements français, britannique (dont les lockdown files révélés récemment par le quotidien The Telegraph n’a révélé que ces derniers jours les dissensions mais aussi l’opacité).

    Dommage que la plupart des prévisions antérieures de Neil Ferguson, sur la vache folle notamment, se fussent révélées fausses dans une proportion parfois de cent à un par rapport à la réalité…

    « L’innovation chinoise, on la croyait inacceptable en Occident et puis l’Italie l’a fait et nous avons réalisé que nous pouvions le faire », concluait Neil Ferguson. Puisqu’un nouvel outil de contrôle social est disponible, allons-y gaiement.

    Pas un hasard si c’est en Italie, où l’entrisme chinois est non négligeable, qu’a commencé le mimétisme occidental d’une prophylaxie s’inscrivant en tout point dans la doctrine instaurée par le régime chinois au début du siècle et connue sous le nom de Fangkong : dans un but de stabilité intérieure, il s’agit d’un système généralisé de surveillance et contrôle des actions des citoyens, assorti de sanctions, perte d’emploi, emprisonnement, amendes, pour tout comportement répréhensible.

    L’Occident a donc copié un élément de cette doctrine sans barguiner. Triomphe du soft power de Pékin, à rebours des prédictions des naïfs selon lesquelles ce serait nous qui subjuguerions la Chine au motif que cette dernière copiait nos codes consuméristes.

    Des dégâts vertigineux…

    Un livre entier (curieusement, on compte sur les doigts d’une main le nombre d’ouvrages consacrés en France à cette crise sans précédent) serait nécessaire pour décrire l’impact dément des confinements. Avec un recul du PIB de 4,4 % en 2020, l’humanité s’est appauvrie plus que durant n’importe quelle crise précédente, même celle de 1929 qui n’avait frappé que les pays occidentaux.

    Le nombre d’humains vivant dans l’extrême pauvreté a augmenté de 150 millions pour atteindre 740 millions de personnes. Le nombre de personnes en malnutrition s’est accru de 132 millions, à près d’un milliard, dix ans de progrès en la matière anéantis en quelques mois.

    Le chômage a rebondi dans TOUS les pays du monde sauf un (le Guyana !). Enfants et adolescents ont été privés de scolarité presque partout, durant deux trimestres en moyenne, une « génération sacrifiée » selon l’UNICEF. Le décrochage scolaire est depuis lors massif, sans parler des dégâts psychologiques pour des enfants s’ouvrant au monde derrière un carré de tissu. On a imposé aux jeunes adultes, à l’âge où se mettent généralement en place les réseaux et projets professionnels, personnels et familiaux, de se priver de vie culturelle, sportive, sociale indispensable aux rencontres qui constituent un véritable investissement pour leur avenir.

    Des dégâts psychologiques et sociaux vertigineux. Et le « quoiqu’il en coûte » accompagnant la quasi-interdiction de travailler a détruit l’éthique de l’effort d’un grand nombre. Se rappeler qu’au printemps 2020 le rôle de « guerrier solidaire » qu’on nous présentait était celui de quelqu’un se barricadant chez lui pour regarder Netflix…

    … pour sans doute rien

    Et tout ça pour… sans doute rien. Des enquêtes médicales prétendent, certes, que les confinements ont limité les dégâts du covid… mais sont contredites par d’autres .

    Il saute pourtant aux yeux que l’évolution et l’intensité des flambées épidémiques ont été équivalentes entre les territoires confinant et les autres. La Suède , seul pays européen à n’avoir pas confiné, affiche le deuxième meilleur bilan du continent en mortalité covid. Le Japon et la Corée du Sud, non confinant et aux populations pourtant âgées, donc fragiles, ont déploré quatre fois moins de morts en proportion de leur population que la France.

    Les sept États américains ayant refusé le lockdown n’ont pas eu de plus mauvais résultats que les 43 autres, tout comme les deux refuzniks sur les 27 fédérés du Brésil. L’été dernier, sur les cinquante pays à plus forte létalité covid totale en proportion de la population quarante-six avaient pratiqué un confinement strict, selon le site de référence Statista .

    Ce qui n’est pas illogique : l’humanité ne disposant pas de 8 milliards de placards étanches où nous aurions pu attendre deux mois l’épuisement du virus avant de sortir sains (et morts de faim), le confinement a surtout conduit les gens à s’infecter à leur domicile plutôt qu’au travail. Un simple déplacement des lieux de contamination.

    Demain, contrôle social au moindre prétexte

    Surtout, le confinement a provoqué un autre dégât, incommensurable, dont on ne se rendra vraiment compte que plus tard, peut-être trop tard : un dégât juridique et politique.

    En mars 2020 nous avons collectivement mis le doigt dans un engrenage dévastateur. Les pires dictatures n’auraient jamais osé imaginer pouvoir nous interdire de sortir de chez nous, travailler, recevoir nos amis, imposer de porter un bavoir inutile dans la rue, présenter notre statut vaccinal pour s’asseoir à une terrasse de café.

    La prophylaxie contre le covid l’a fait sans que personne ou presque ne moufte. Preuve a été faite que les populations pouvaient accepter n’importe quelle mesure liberticide du moment qu’on brandit un microbe. « Avoir peur c’est se préparer à obéir » disait Hobbes.

    A été ouverte la boîte de Pandore d’une technocratie, rejeton des noces entre les GAFA et la bureaucratie d’État, de contrôle numérique pour motif aujourd’hui sanitaire, demain social, fiscal, ou environnemental, fractionnant la société entre assujettis et réfractaires à coups d’autorisation, de laisser-passer et d’exonérations. Ça a d’ailleurs déjà commencé avec deux jours de confinement à Athènes à l’été 2021 suite aux fumées d’un incendie de forêt ordinaire.

    En France, des préfets ont chaudement recommandé à l’automne suivant de se confiner avant une tempête en Bretagne-Normandie qui n’a finalement abattu que quelques arbres. Et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a estimé nécessaire d’appliquer les méthodes intrusives et coercitives développées lors de la crise covid aux politiques en matière d’environnement, de logement ou de « réconciliation ethnique ». L’expérience montre que quand une bureaucratie se dote d’un nouvel outil technologique et juridique de contrôle elle rechigne à y renoncer ensuite.

    Le jour où le confinement, ou son petit frère, le contrôle social numérisé de tous, partout, tout le temps, reviendra, souvenez-vous : cela a commencé un 9 mars.

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      Lockdown files : l’incompétence à l’origine de l’autoritarisme sanitaire

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 8 March, 2023 - 04:00 · 4 minutes

    Matt Hancock, le ministre de la Santé britannique, espérait redorer son blason auprès du public après une sordide histoire de liaison extraconjugale en programmant un livre sur son expérience de la gestion de la pandémie. Pour ce faire, M. Hancock engage la journaliste Isabel Oakeshott à qui il transmet plus de 100 000 messages whatsapp échangés entre ministres, politiques et scientifiques au sommet de l’État britannique.

    Me Oakeshott n’a pas vraiment apprécié l’ autoritarisme sanitaire , les politiques de confinements et de flicage biopolitique. Elle choisit donc de transmettre lesdits messages au journal conservateur The Daily Telegraph qui les publie sous le titre « The Lockdown files ».

    Instrumentalisation politique de la science

    Que retenir de ces échanges, toujours en cours de dévoilement ? Rien de bien nouveau, ils confirment surtout que si les gouvernements sermonnaient à longueur de journées les populations pour qu’elles s’en remettent à la science, la science elle-même n’était qu’un paravent commode pour légitimer les intérêts et les actions d’une classe politique en totale roue libre. La classe politique britannique a délibérément créé un climat de peur considéré comme le meilleur moyen de se faire obéir d’une population traitée comme du bétail. Quelle énorme surprise.

    On apprend par exemple que M. Hancock a réfléchi au meilleur moment pour déployer le « nouveau variant alpha » afin de « faire peur à tout le monde » et de lever les obstacles aux restrictions.

    On découvre également que Boris Johnson a refusé de lever le second confinement parce que « trop en avance sur l’opinion publique ». Il a ensuite regretté sa décision d’avoir reconfiné après avoir appris que les modèles de mortalité qu’il avait trouvés si convaincants étaient dépassés et erronés.

    On lit, sidéré, que Simon Case, le secrétaire du Cabinet, trouvait « hilarant » que 149 personnes aient été invitées à séjourner dans des hôtels approuvés par le gouvernement à leur retour des pays de la liste rouge en 2021.

    Il a également plaisanté sur le fait que les passagers étaient « enfermés » dans des « boîtes à chaussures ». Les personnes qui ont fait l’objet de cette politique de quarantaine à l’époque ont déclaré que c’était comme être « à Guantanamo Bay », commente sobrement le Telegraph .

    Des masques à l’école

    L’introduction de masques dans les écoles a eu lieu après que Boris Johnson se soit entendu dire que cela ne valait pas la peine de se disputer avec le Premier ministre écossais de l’époque, Nicola Sturgeon, qui avait mis en œuvre cette politique. Là encore, rien de médical ou de scientifique ne venait appuyer une telle décision qui vise surtout à « marquer le coup ».

    Parce que la classe politique craignait que les confinements poussés par les institutions de santé publique ne soient pas respectés par les populations, elle a choisi l’autoritarisme et la propagande par la peur . À chaque fois, les restrictions et les nouvelles mesures liberticides n’étaient pas motivées par des données scientifiques mais par ce qui était politiquement possible en pratique pour pousser au maximum les mesures les plus coercitives.

    Certains plaideront en faveur d’une classe politique en plein brouillard de guerre face à un virus inconnu. Seulement, à chaque fois et contre toute l’expérience en matière de lutte contre les pandémies pré-covid, ce sont des mesures sécuritaires, carcérales et dirigistes qui ont été instaurées pour former une sorte de « nouveau régime » post-démocratique au service des intérêts de tyranneaux technocratiques.

    Maintenant, peut-on imaginer un tel exercice d’introspection en France ? Hélas, à la différence de la Grande-Bretagne, l’exécutif tout-puissant s’est ménagé un bunker légal hermétique à toute critique civique : l’ensemble des décisions ont été prises en conseil de défense, en petit comité autour de la figure omnicompétente Emmanuel Macron lui-même. Et ces décisions sont classées secret défense. Si la Grande-Bretagne peut le faire, l’ Absurdistan français devra se remplonger à son tour dans ses autoattestations, ses vieux relégués à la cuisine, ses plages « dynamiques » désinfectées à l’alcool et ses hélicoptères mobilisés pour traquer les récalcitrants à la vie carcérale sanitaire…

    Retrouvez sur Contrepoints notre dossier Confinement

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      Covid, masques, immunité naturelle : 3 piliers du covidisme s’effritent

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 1 March, 2023 - 03:50 · 5 minutes

    Trois piliers de la réponse mondiale à la crise covid sont en train de s’effriter en quelques semaines, et pour dire le moins, les médias français se font très discrets sur la question.

    Le virus sort probablement d’un labo

    Il est probable que le virus soit sorti d’un laboratoire chinois à Wuhan, selon le Département américain de l’énergie. Le Wall Street Journal rapporte que dans un rapport récent, le Département s’est aligné sur les conclusions du FBI, qui lui aussi pointe dans ses conclusions les responsabilités chinoises dans un accident à l’origine de la pandémie.

    La communauté américaine du renseignement reste toutefois divisée sur la question et accorde à l’hypothèse une confiance modérée. Quatre autres agences, ainsi qu’un groupe national de renseignement, estiment toujours que la pandémie est probablement le résultat d’une transmission naturelle et deux autres sont indécises.

    Interrogé sur le dernier rapport sur CNN dimanche, Jake Sullivan, conseiller en matière de sécurité nationale, a reconnu que la communauté du renseignement américain a des opinions diverses sur les origines de la pandémie :

    « Certains éléments de la communauté du renseignement sont parvenus à des conclusions d’un côté, d’autres de l’autre, et un certain nombre ont déclaré qu’ils n’avaient tout simplement pas assez d’informations pour être sûrs […] Pour l’instant, aucune réponse définitive ne se dégage du monde du renseignement. »

    Le ton de la classe médiatique était beaucoup plus tranché en 2020 où toute opinion suggérant une origine autre que zoonotique du virus était étiquetée comme « complotiste ». La recherche scientifique à l’époque est alors victime de l’anti-trumpisme dominant : parce que le président honni des élites progressistes avait suggéré une idée aussi sulfureuse, il fallait immédiatement la labelliser comme folle, complotiste ou d’extrême droite et ostraciser ceux qui osaient penser en dehors du cadre de l’autoritarisme sanitaire.

    C’est seulement après un article séminal de l’ex journaliste scientifique du New York Times Nicholas Wade que la question s’est dépolitisée et qu’on a pu lire sous la plume de Matt Ridley ou Yves Bourdillon des articles explorant sérieusement cette piste, désormais clairement envisagée par les organes politiques officiels.

    Des masques obligatoires sans grande utilité

    Le mois dernier, une analyse portant sur l’efficacité des masques pour réduire la propagation des maladies respiratoires, dont le Covid-19, a été publiée par la très prestigieuse Cochrane Review , sous la direction de Tom Jefferson, un épidémiologiste d’Oxford.

    La conclusion est sans appel :

    « Le résultat signifie que quel que soit l’agent pathogène ou le symptôme présenté aucune étude de haute qualité ne prouve que les masques médicaux ou chirurgicaux font une différence dans la transmission, ce qui est le but du port ou non d’un masque ou de toute autre intervention comme le lavage des mains. » explique le Dr Jefferson au micro du Podcast Trust the Evidence animé par son collègue Carl Heneghan.

    Mais, dans ce cas et celui de toutes les études utilisées par la classe politique pourquoi les rendre obligatoires ?

    « Ils ont été convaincus par des études non randomisées, des études d’observation imparfaites. » répond encore une fois Tom Jefferson, cette fois-ci à la journaliste Maryanne Demasi .

    L’étude ne prouve pas qu’à titre individuel, porté correctement, le masque est sans efficacité. Seulement, le rendre obligatoire pour toute une population devient problématique. Encore une fois, les moindres réserves relatives au port du masque pendant toute la crise covid étaient dénoncées à l’unisson par les politiques, les médias et les hypocondriaques comme parias.

    Les politiciens et les scientifiques sont faillibles, comme tout le monde, mais les outils technocratiques pour répondre à la pandémie sont politiques, produits par des choix réfléchis : en l’occurrence, les gouvernants ont choisi de transformer le port du masque en dogme et d’excommunier toutes les voix dissidentes au nom du bien commun sanitaire. Résultat : non seulement ils avaient tort, mais le port du masque a eu des effets catastrophiques en matière de développement pour les enfants . Bravo les « élites cognitives » !

    Le retour en grâce de l’immunité naturelle

    La revue médicale The Lancet a publié ce mois-ci une analyse de 65 études qui conclut qu’une infection préalable par covid – c’est-à-dire l’immunité naturelle – est au moins aussi protectrice que deux doses de vaccin à ARNm.

    Il a donc fallu trois ans pour que les autorités politiques et sanitaires reconnaissent ce principe autrefois assez peu controversé de l’intérêt de l’immunité naturelle pour lutter contre une pandémie.

    Cependant, au moment de la crise covid, parler d’immunité naturelle vous classait naturellement dans le camp des opposants au confinement et en faveur de la déclaration de Great Barrington , par laquelle 10 500 scientifiques et plus de 29 000 médecins en appelait à une gestion de crise moins restrictive, donc « rassuriste » pour reprendre la dénomination des cuistres qui se sont alignés sur l’autoritarisme sanitaire.

    « Le clergé de la santé publique craignait que la reconnaissance de l’immunité naturelle n’encourage les gens à être contaminés ou ne les décourage de se faire vacciner. La première crainte n’était pas fondée, et la seconde n’était pas une raison pour nier la réalité scientifique. Les responsables de la santé publique aux États-Unis se sont néanmoins retranchés et ont refusé d’accorder des exemptions aux vaccins obligatoires pour les personnes présentant une immunité naturelle, comme l’ont fait de nombreux pays européens » observe Allysia Findley dans le Wall Street Journal .

    Nous serions tentés d’ajouter : et l’immunité naturelle, c’est gratuit, contrairement aux vaccins. N’est-ce pas Ursula ?

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      Les réponses du gouvernement au Covid-19 ont paralysé notre liberté

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 5 February, 2023 - 03:40 · 6 minutes

    Si vous pensez que les politiques paniques et opportunistes en matière de pandémie ont aspiré la liberté des gens au cours des dernières années, vous avez raison ! Alors que les dirigeants politiques du monde entier serrent depuis longtemps la vis à leurs populations qui souffrent, le covid a donné à un trop grand nombre d’entre eux une excuse pour accélérer le processus. Selon la dernière édition de l’indice de liberté humaine, publié par le Cato institute et le Fraser institute canadien, cela rend la vie pire pour presque tout le monde.

    La semaine dernière Ian Vásquez, de Cato, l’un des auteurs de l’index a écrit :

    « En 2020, 94 % de la population mondiale a vu sa liberté diminuer par rapport à l’année précédente […] L’index annuel de liberté humaine, publié aujourd’hui par le Cato Institute et le Fraser Institute, montre comment la pandémie de Covid-19 a été une catastrophe pour la liberté humaine. »

    Aussi sinistre que cela soit, il s’agit d’une accélération prévue d’un glissement vers le bas préexistant pour la liberté. L’année dernière, en se basant sur des données allant jusqu’en 2019, M. Vásquez a souligné que « la grande majorité de la population mondiale (83 %) a vu sa liberté diminuer depuis 2008 » et a insisté sur le fait qu’il s’agit d’une « tendance inquiétante qui se manifestait avant même que le monde ne connaisse la pandémie de Covid-19 et ses effets sociaux et politiques » .

    Nous savons maintenant – comme si nous ne le savions pas déjà – que les restrictions de voyage, les fermetures obligatoires et les confinements de l’époque de la pandémie ont touché encore plus de personnes. Et cette plus grande proportion est moins libre qu’avant.

    Selon l’index :

    « Sur une échelle de 0 à 10, où 10 représente plus de liberté, la note moyenne de liberté humaine pour les 165 juridictions a chuté de 7,03 en 2019 à 6,81 en 2020 […] La plupart des domaines de liberté ont baissé, y compris des baisses significatives de l’État de droit et de la liberté de mouvement, d’expression, d’association et de réunion, et de la liberté de commerce. Sur la base de cette couverture, 94,3 % de la population mondiale vit dans des juridictions qui ont connu une baisse des libertés humaines de 2019 à 2020, 148 juridictions ayant diminué leur note et 16 l’ayant améliorée. »

    La note mondiale compilée par les universitaires de l’indice de liberté humaine a atteint un pic à 7,33 en 2007 et a diminué par à-coups depuis lors. Mais il a absolument plongé avec l’apparition du Covid-19 et surtout des réponses politiques au virus.

    Cependant, bien avant 2020 les États-Unis avaient quitté le top 10 et ils ont encore perdu sept places dans la dernière édition, passant à la 23e. Le Canada a perdu six places et se retrouve au 13e rang (et ce avant que le gouvernement Trudeau n’arme le système financier contre les manifestants du Convoi de la liberté ). Avec le Mexique qui perd trois places pour atteindre le 98e rang, l’Amérique du Nord n’a pas bonne mine.

    Les pays actuellement les mieux classés sont la Suisse, la Nouvelle-Zélande, l’Estonie, le Danemark, l’Irlande, la Suède, l’Islande, la Finlande, les Pays-Bas et le Luxembourg. Notez qu’il s’agit de classements relatifs ; chacun des dix premiers pays a vu son score baisser. Le pays le mieux classé à avoir amélioré son score est le Bhoutan, qui a gagné 17 places pour atteindre le 86e rang, avec une amélioration de 0,03.

    Bonne année 2023, au fait.

    Pour compiler l’indice, les chercheurs de Fraser et de Cato utilisent 83 indicateurs de liberté personnelle, civique et économique qui mesurent la liberté par rapport au gouvernement, et non les vanités des politiciens qui veulent nous « libérer » de nos préoccupations quotidiennes en modifiant nos vies sans le consentement de chacun.

    Les auteurs écrivent :

    « Dans notre usage, la liberté est un concept social qui reconnaît la dignité des individus et se définit par l’absence de contrainte coercitive […] La liberté implique donc que les individus ont le droit de mener leur vie comme ils le souhaitent tant qu’ils respectent l’égalité des droits des autres. »

    L’indice de liberté humaine n’est pas le seul à montrer que la liberté s’érode dans le monde depuis de nombreuses années et que ce triste phénomène a été accéléré par les réponses à la pandémie.

    L’indice de démocratie 2021 de The Economist met en garde :

    « La pandémie a entraîné un retrait sans précédent des libertés civiles dans les démocraties développées comme dans les régimes autoritaires […] Cela « a aggravé de nombreuses tendances pré-pandémiques telles qu’une approche de plus en plus technocratique de la gestion de la société dans les démocraties occidentales, et une tendance dans de nombreuses démocraties non consolidées ou régimes autoritaires à recourir à la coercition. »

    Freedom House a observé en 2021 :

    « Alors que le Covid-19 s’est répandu au cours de l’année, les gouvernements de l’ensemble du spectre démocratique ont eu recours à plusieurs reprises à une surveillance excessive, à des restrictions discriminatoires des libertés comme la circulation et le rassemblement, et à une application arbitraire ou violente de ces restrictions par la police et les acteurs non étatiques. »

    L’organisation notait dans son rapport de l’année dernière :

    « La menace actuelle pour la démocratie est le produit de 16 années consécutives de déclin de la liberté mondiale. Au total, 60 pays ont subi un recul au cours de l’année écoulée, tandis que 25 seulement ont connu une amélioration. »

    Même pour ceux qui n’apprécient pas la liberté en soi, la montée de l’autoritarisme a des conséquences désagréables. Les auteurs de l’indice de liberté humaine soulignent que les pays plus libres ont un revenu par habitant beaucoup plus élevé que les pays moins libres. La liberté est également fortement corrélée à une plus grande démocratie. Globalement, cela suggère « que la liberté joue un rôle important dans le bien-être humain « , ajoutent-ils.

    La raison du déclin à long terme de la liberté humaine fait l’objet d’un débat entre experts. Il convient de noter que le soutien de l’opinion publique à la liberté d’expression et à la démocratie libérale est, au mieux, chancelant dans de nombreux endroits, ce qui facilite certainement la tâche des dirigeants politiques brutaux.

    Mais l’effet accélérateur des réponses pandémiques sur l’érosion de la liberté était à la fois prévisible et prévu. Les crises donnent souvent aux gouvernements le pouvoir d’accroître leur influence, et ils reviennent rarement à leurs anciennes limites une fois l’urgence passée.

    « La pandémie de coronavirus menace d’une vague mondiale de maladies, mais c’est la chose la plus saine qui soit arrivée au pouvoir gouvernemental depuis très longtemps « , ai-je averti en mars 2020. « Comme il laisse le gouvernement avec une lueur rose, cependant, notre liberté finira plus hagarde que jamais. » Quelques semaines plus tard, j’ajoutais que le « virus menacerait de transformer le pays de la liberté en une société de commandement où ce que nous faisons est dirigé et payé par l’État. »

    Il est évident maintenant que le véritable fléau de ces dernières années était moins le Covid-19 que l’exploitation par les gouvernements des peurs de la santé publique pour étendre davantage leur pouvoir déjà excessif. La liberté, qui était déjà malade, ne montre aucun signe d’amélioration de sa santé.

    Traduction Contrepoints

    Sur le web

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      Covid : la grossière diversion de la fin de l’isolement des cas positifs

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 3 February, 2023 - 04:15 · 4 minutes

    Lundi, la Direction générale de la Santé (DGS) a annoncé la fin de l’isolement systématique des cas positifs et de la réalisation de tests au bout de deux jours pour les cas contacts à compter du 1er février. Une décision justifiée par un contexte épidémique dit « favorable » sur l’ensemble du territoire.

    L’isolement n’est plus une obligation mais une vive recommandation, comme pour toute infection virale.

    La fin de ces deux mesures s’accompagne de la fin des arrêts de travail dérogatoires sans jour de carence et du service « Contact covid » mis en place par les CPAM.

    Après les grands confinements, la grande libération ? Que nenni.

    Le précédent antiterroriste

    Ceux qui se souviennent du sort de l’état d’urgence antiterroriste ne seront guère si naïfs.

    Critiquées pour leurs nombreux prolongements depuis 2015, les lois relatives à l’ état d’urgence antiterroriste ont fait l’objet, début 2021, d’une introduction dans le droit commun, une entrée qui a constitué une entaille de plus dans un État de droit qui n’en a en réalité que l’intitulé.

    Cette introduction sera largement critiquée par les juristes voyant d’un mauvais œil la mise à l’écart du juge judiciaire , garant des libertés et de la propriété au profit du ministre de l’Intérieur et de ses autorités préfectorales, notamment en matière de liberté de circulation, de culte ou encore de communication.

    Une dilution de l’État de droit

    Professeure de droit public à l’université de Nanterre et directrice du Centre de recherches et d’études sur les droits fondamentaux (Credof), Stéphanie Hennette-Vauchez a écrit La démocratie en état d’urgence. Quand l’exception devient permanente .

    Cet ouvrage porte une critique des états d’urgence à répétition diluant peu à peu la démocratie dans une forme d’autoritarisme soft . Mais cette répétition n’est pas l’unique outil de cette dilution. L’intégration de mesures dans le droit commun en est également un puissant levier.

    L’état d’urgence sanitaire, comme l’état d’urgence antiterroriste, a montré un autre levier après une tentative d’intégration à notre droit commun.

    L’échec du projet 3714

    Le 21 décembre 2021, le Conseil des ministres a présenté le projet de loi n°3714 visant à instituer un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires .

    Si les plus grands totalitarismes ont toujours été ceux qui ont su se draper dans les oripeaux les plus nobles, ce texte visait à remplacer l’oppression par l’incitation. Or, l’article 1er du texte permettait à Matignon de prendre des décisions à l’encontre des personnes non-vaccinées et frappant directement leurs libertés les plus élémentaires, rappelant l’idée d’un passeport vert proposée à la même époque et visant à créer des droits de circulation différenciés selon le régime vaccinal.

    Si ce projet de loi a été retiré dès le lendemain de sa présentation , marquant un peu plus l’amateurisme – volontaire ou non – du gouvernement, ce dernier a tenté une autre méthode.

    La fin des mesures emblématiques

    Puisque le faire de manière frontale faisait courir le risque d’une trop grande levée de boucliers dans un contexte social déjà tendu, le gouvernement a décidé d’agir autrement.

    Le 1er août dernier, l’état d’urgence sanitaire prenait officiellement fin. Plus de confinement, plus de pass sanitaire, plus de couvre-feu mais la possibilité pour les établissements de fixer des règles d’entrée et pour le ministère de la Santé de prendre des arrêtés en cas de reprise épidémique.

    Mais la mesure la plus controversée restera sans doute la non-réintégration des soignants non- vaccinés , l’obligation vaccinale de ces personnels, alors même que la vaccination ne permet pas d’éviter la contagion mais de limiter uniquement la symptomatologie du virus. Pérenniser l’état d’urgence, pas les soignants, donc…

    Cette réintégration est depuis l’objet d’un conflit électoral récurrent de la part du RN et de LFI, lesquels souhaitent se tailler la part du lion de l’électorat infirmier contestataire.

    Davantage qu’une intégration dans le droit commun, la fin de l’état d’urgence sanitaire s’est en réalité soldée par la fin des mesures les plus emblématiques de cette période, sans mettre fin à la logique sous-jacente.

    Une fin de restriction insipide

    Entre répétition, intégration dans le droit commun ou simple arrêt des mesures phares, les moyens d’écorner notre État de droit en pérénisant l’état d’urgence sont nombreux. L’état d’urgence sanitaire n’y fait pas exception et la fin de quelques restrictions, émiettée dans l’actualité normative, tranche par son absence totale de saveur dans un contexte d’exaspération généralisée.

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      Pfizer piégé : le récit unique sur le Covid-19 continue de s’effondrer

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 3 February, 2023 - 04:00 · 14 minutes

    Une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux semble accuser Pfizer de développer des mutations sur le Covid-19 pour développer des vaccins.

    Filmé en caméra cachée par l’organisation conservatrice Project Veritas , un cadre de l’entreprise pharmaceutique y explique à son interlocutrice quatre choses intéressantes sur la politique de son employeur :

    « L’une des choses que nous explorons est la suivante : pourquoi ne pas simplement le faire muter nous-mêmes pour pouvoir créer – développer préventivement de nouveaux vaccins, n’est-ce pas ? Donc, nous devons faire ça. Mais si on le fait, il y a un risque, comme vous pouvez l’imaginer, que personne ne veuille qu’une entreprise pharmaceutique fasse muter ces putains de virus. »

    « Ne le dis à personne. Promets que tu ne le diras à personne. Le principe est le suivant : on inocule le virus à des singes, on les oblige successivement à s’infecter les uns les autres et on prélève des échantillons en série sur eux. »

    « Il faut être très contrôlé pour s’assurer que le virus que l’on fait muter ne crée pas quelque chose qui se propage partout. Ce qui, je le soupçonne, est la façon dont le virus a commencé à Wuhan, pour être honnête. Ça n’a aucun sens que ce virus sorte de nulle part. C’est des conneries. »

    « D’après ce que j’ai entendu, ils sont en train de l’optimiser mais ils vont lentement parce que tout le monde est très prudent – évidemment, ils ne veulent pas trop accélérer les choses. Je pense qu’ils essaient également de le faire à titre exploratoire car il est évident que l’on ne veut pas faire de publicité sur le fait que l’on cherche à découvrir de futures mutations. »

    Panique et interrogations

    Très rapidement, la vidéo repartagée sur le compte Twitter du docteur Robert Malone devient virale sur le réseau, suscitant panique, indignation et paranoïa. Le labo serait-il en train de mener des recherches de type « gain de fonction » ou « évolution directe » afin d’engranger profits sur profits grâce aux vaccins déclinés sur mesure pour correspondre aux nouveaux variants ?

    Le communiqué de presse de Pfizer, qui ne dément pas vraiment les propos de son employé, assure que « Pfizer n’a pas effectué de recherche sur le gain de fonction ou l’évolution dirigée » et que leurs recherches « sont entreprises dès qu’une nouvelle variante préoccupante a été identifiée par les autorités de santé publique » : donc du côté de la caméra cachée comme de la comm’ officielle de Pfizer, il n’y a pas d’ambiguïté, nous n’avons pas affaire aux apprentis sorciers qui font naître de nouveaux variants par appât du gain comme la mise en scène dramatique du Project Veritas laisse supposer.

    Pfizer ne fait qu’exploiter les variants déjà là pour anticiper ses développements futurs par des vaccins, ce qui semble être quelque chose d’assez routinier dans le milieu. Après tout, l’évolution directe est quelque chose de commun en virologie, tout comme l’usage de singes en matière de recherches sur les virus de type SARS-2.

    Si la vidéo est un non évènement sur le plan virologique ou pharmaceutique, pourquoi donc en parler ? Parce que son traitement médiatique chaotique, tout comme les fantasmes qu’elle suscite, en disent long sur la manière autoritaire et discrétionnaire dont s’est imposé le discours unique sur le covid porté par les labos, les médias et les États.

    Cette volonté de contrôler le discours public sanitaire a provoqué une vague de défiance populaire sans précédent, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur s’est retrouvé du côté des défenseurs des libertés publiques atterrés par l’assaut des covidistes contre la liberté de la presse et le pluralisme politique, le pire du côté d’un sentiment des discours complotistes et antivax devenus malheureusement mainstream .

    Imposer un discours unique sur le covid

    Mais reprenons. Quelques heures après la publication de la vidéo du Project Veritas , elle disparaît de Google et n’apparaît plus en recherches sur les réseaux sociaux.

    Dans un premier temps la grande presse ne s’y intéresse pas trop, et c’est finalement parce que la vidéo jouit d’une grande popularité sur Twitter qu’on assiste à quelques articles de fact-checking des jours après sa diffusion.

    Un pseudo-débat se forme pour se demander si l’employé de Pfizer est réellement un employé de Pfizer (sans surprise, oui il travaille bien pour le labo ).

    Ghosting , censure préalable discrète, gaslighting sur les réseaux puis service après-vente de la presse pour rectifier le tir sur la « désinformation covid » et la mettre en conformité avec le discours porté par les labos et les institutions.

    La manœuvre ne date pas d’hier, mais remonte à 2019. En effet, dès le 14 février de cette année, le directeur général de l’OMS déclare au cours de la conférence de Munich sur la sécurité que la lutte n’est pas seulement contre l’épidémie, mais contre « l’infodémie », c’est-à-dire les fake news et la désinformation sur la science. « Notre pire ennemi n’est pas le virus lui-même. Ce sont les rumeurs, les peurs et les marques d’infamie » affirme-t-il en une autre occasion.

    Contre les Fake News

    C’est pour contrer cette « désinformation » que l’OMS va commencer à travailler main dans la main avec les médias et en particulier les réseaux sociaux comme Facebook, Google, Tiktok, Youtube ou encore Tencent et même Wikipédia. À partir de ce moment-là, l’OMS construit une stratégie de communication à échelle mondiale pour s’assurer que tous les messages de santé publique sur le covid aillent « dans le bon sens ».

    Elle fait d’abord en sorte que Google répercute les bonnes informations en haut de sa page de recherches. Ensuite, elle va rechercher le soutien des principaux réseaux sociaux et même de compagnies comme Uber ou Airbnb pour relayer son discours sanitaire. Finalement, elle recrute des influenceurs et des faiseurs d’opinion pour contrôler le contenu des plateformes vidéos et réseaux sociaux.

    C’est peu de temps après qu’on peut voir apparaître sur Facebook les fameux messages attachés à tous les contenus repartagés sur la question du Covid. La société a décidé de faire disparaître les propos et théories « conspirationnistes » dénoncées par les organismes internationaux, c’est-à-dire principalement l’OMS.

    En résumé, l’organisation va s’assurer qu’une grande partie des entreprises de presse et des médias relaient le discours sur le covid proposé par l’OMS et s’attacher à discréditer tout ce qui s’en écarte. En ce sens, la réputation des industries pharmaceutiques qui marchent de concert avec les États et les organismes internationaux se révèlent aussi particulièrement attentifs à leur réputation publique.

    Pas besoin de conspiration pour expliquer cette coordination verticale diffuse et totalisante, véritable bureaucratie parallèle qui va se mettre en place contre la désinformation : toutes les étapes de sa mise en place sont publiques et revendiquées, au nom de la sacro-sainte lutte contre l’infodémie.

    Or ce qui s’écarte du discours officiel n’est pas nécessairement antiscience ou antivax, mais peut tout simplement être critique sur la stratégie adoptée, qui, rappelons-le faisait des confinements, du tracing numérique et de la vaccination à grande échelle avec ségrégation sociale des non-vaccinés pour l’ensemble de la population mondiale.

    Et puis est arrivé Elon Musk , qui rachète Twitter et préfère la liberté d’expression au consensus covid obligatoire. Les Twitter Files , comme par hasard fort peu relayées par une grande presse tout occupée à critiquer le patron de Tesla, ont soulevé un coin du voile des méthodes de harcèlement des institutions comme des labos visant à faire taire les voix politiques mais aussi scientifiques discordantes sur le sujet covid sur Twitter. Il ne s’agissait pas seulement de proposer un seul récit scientifique acceptable mais aussi de faire taire toute critique qui s’écartait du plan média de l’OMS.

    L’OMS sous influence

    Sauf que l’OMS, qui va s’occuper de coordonner la réponse à la crise covid, est loin d’être un organe neutre et indépendant. Son orientation et sa stratégie globale relèvent de choix politiques et sur la question de la gestion covid, elle s’est alignée sur la politique autoritaire de la Chine à partir de février 2020. Pour la première fois dans l’histoire de la lutte contre les épidémies, on va employer des confinements, c’est-à-dire des techniques de contrôle qui relèvent davantage du droit pénal (les résidences surveillées) que des réponses pharmaceutiques classiques.

    Toby Green et Thomas Fazi rappellent dans leur essai The Covid Consensus que, à cette époque, l’Italie subit la première crise sanitaire en dehors de la Chine, poussant les autorités à placer plusieurs municipalités de Lombardie en quarantaine.

    Plus important, l’OMS publie le 24 un rapport cosigné par le Dr Bruce Aylward et le Dr Wannian Liang  du ministère chinois de la Santé sur la crise covid à Wuhan. On y explique que l’origine du virus est clairement zoonotique et surtout on reprend les directives de Xi Jinping sur la nécessité d’éradiquer totalement le virus par tous les moyens possibles.

    C’est cette volonté qui expliquera que le pouvoir politique va d’emblée écarter les solutions classiques limitées dans le temps et à certaines franges de la population de lutte contre la pandémie pour tester de nouvelles techniques, dont des mesures de santé publique « non pharmaceutiques » comme la détection et l’isolation, le traçage des contacts, et des quarantaines de type « cordon sanitaire ». « Les mesures qui ont été employées pour contenir le Covid-19 en Chine sont les seules mesures qui sont actuellement éprouvées pour interrompre ou minimiser les chaînes de transmission entre humains », peut-on lire noir sur blanc dans le rapport, vendant la solution chinoise comme unique et transposable dans toutes les situations possibles.

    En l’espace de quelques semaines, au sein de l’OMS, le paradigme ancien en termes de lutte contre les épidémies est mis à la poubelle et un nouveau consensus s’établit au sein de la communauté scientifique en accord avec les directives d’un des pays les plus autoritaires, antidémocratiques au monde. En quelque sorte, pour résumer, l’acceptation par l’OMS du modèle sanitaire chinois a « nettoyé » son message de toute dimension politique visible pour le rendre manipulable par les technocrates du monde entier.

    Le faux consensus narratif sur le covid

    Le récit covid unique officiel qui va s’imposer va toutefois vite se désagréger. Aujourd’hui, la soi-disant gestion exemplaire chinoise offre au monde entier le spectacle d’un système à la fois carcérale et économiquement suicidaire.

    Il n’y aura pas de Great Reset ou de société post-libérale vantée par des élites sous influence. La feuille de route covid avait des trous, elle a changé en fonction des circonstances et des intérêts particuliers, sa rhétorique technocratique dissimulait (mal) le riant modèle politique chinois sur lequel s’est appuyé l’OMS pour diffuser la bonne parole en matière de lutte contre la pandémie. Son impact catastrophique sur la santé, l’économie, les libertés publiques partout en Occident a incité beaucoup de ses défenseurs à le renier. Une partie même de ses plus fervents défenseurs a fini par exprimer des regrets, à l’image de Delfraissy , qui a cherché à minimiser son rôle dans la catastrophe générale.

    Sur les revirements successifs de la vérité covidienne, prenons l’exemple évoqué par l’employé de Pfizer.

    Dans la vidéo de Project Veritas , il suggère que le virus est sorti d’un laboratoire et n’a pas une origine naturelle. Or le discours officiel sur la question a longtemps considéré cette hypothèse comme relevant du complotisme, interdisant toute discussion sérieuse sur le sujet.

    Il a fallu quelques esprits indépendants, comme Nicolas Wade aux États-Unis, Matt Ridley en Grande-Bretagne ou encore Yves Bourdillon dans les colonnes de Contrepoints pour évoquer cette piste jusqu’alors considérée comme impensable par les gens sérieux.

    Sur le sujet, l’orthodoxie sanitaire a changé et les persécutions médiatiques contre les hérétiques « complotistes » ont cessé. Mais on retrouve le même type de mécanisme autoritaire interdisant tout débat rationnel au sein des populations quand il a été question d’interroger l’efficacité des masques, la pertinence des modèles mathématiques de prédiction (qui se sont révélés faux pour la plupart), la vaccination quasi obligatoire, ses effets secondaires indésirables, la nécessité de construire une immunité naturelle, l’isolement des fractions de population les plus susceptibles d’être victimes du covid, le caractère liberticide de zero covid , l’hospitalocentrisme de la réponse politique française, les traitements préventifs du covid, la pertinence sanitaire des confinements, ou bien entendu la nécessité d’un pass sanitaire et la normalisation de la ségrégation sociale pour raison sanitaire.

    Quelques questions qui dérangent

    Green et Fazi font du récit unique sur le covid l’origine du désastre global que fut la lutte contre la pandémie. Seulement, leurs interrogations – et les réponses qu’ils proposent – sont plus dérangeantes encore. Comment se fait-il que le modèle autoritaire chinois ait été accepté avec autant de facilité par notre classe politique, mais aussi par une fraction non négligeable de la population ?

    Le premier élément de réponse proposé porte sur l’influence croissante de la Chine dans le monde, qui non seulement s’étend mais répond à une politique de compétition et donc d’influence avec les États-Unis.

    En réponse au soft power américain, le gouvernement chinois cherche également à étendre discrètement son emprise. C’est grâce à cette stratégie d’influence que la Chine a réussi à défendre son « capitalisme autoritaire » comme un véhicule distinct du modèle occidental et plus efficace pour moderniser que celui porté par les démocraties libérales.

    Plus inquiétant encore, le modèle chinois a tout pour séduire des élites technocratiques occidentales, qui ont pu retrouver dans le management autoritaire de la crise l’apparence d’efficacité qu’ils recherchent pour leurs propres organisations. Pour Fazi et Green, il faudrait s’inquiéter d’une possible convergence autoritaire entre Chine et Occident sur le sujet, dans laquelle les élites technocratiques se retrouvent pour cornériser au final les institutions traditionnelles du libéralisme politique.

    Le second élément de réponse proposé par Fazi et Green repose sur l’acceptation par les populations de la gouvernance par l’exception permanente. Sur le sujet, pour les deux auteurs la crise covid n’a fait qu’accélérer une tendance de fond. Depuis maintenant plusieurs décennies, la succession de crises, terroriste, économique, sanitaire, militaire normalise l’idée que par souci d’efficacité politique, il convient de s’habituer à la précarité de situation et à l’extension des pouvoirs de l’État, en particulier en matière de surveillance. De facto, cela revient à admettre l’obsolescence de l’État de droit et d’un gouvernement aux pouvoirs limités pour respecter les libertés individuelles.

    Derrière la vidéo du Project Veritas , il n’y a donc pas seulement la communication étrange de Pfizer, le flot de commentaires angoissés qu’elle a suscités et une compagne de communication étonnamment artificielle qui posent problème. C’est un témoignage des effets pervers du retour de la propagande à l’ère informationnelle et du recul généralisé de la culture libérale partout dans le monde.

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      Forum économique mondial à Davos : ne nous trompons pas de cible

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 18 January, 2023 - 04:30 · 5 minutes

    Le forum économique mondial (WEF) s’est ouvert lundi à Davos en Suisse, sur fond de guerre en Ukraine, de crise de la mondialisation et urgence climatique. Les élites politiques et économiques du monde entier se bousculent autour de la figure énigmatique de Klaus Schwab, son fondateur au physique mêlant curieusement la bonhomie de François Hollande à celle de Blofeld dans James Bond.

    Gouvernement mondial ? Great Reset ? Entente au sommet pour asservir l’humanité, ou du moins lui imposer une direction en accord avec les intérêts de la « superclasse mondiale » ou au contraire rencontre philantropique entre puissants ?

    L’influence de Davos est réelle mais ce n’est que de l’influence

    Les accusations et les fantasmes vont bon train quand il s’agit d’imaginer l’influence du fameux groupe de Davos sur la direction des États occidentaux. Il suffit de faire une recherche Google pour constater l’influence prêtée à Klaus Schwab et à ses écrits.

    Les inquiétudes populaires touchant les ententes au sommet ne sont toutefois pas dénuées de fondements : la coordination mondiale ou du moins occidentale des politiques publiques existe dans beaucoup de secteurs, que ce soit environnemental, sécuritaire ou sanitaire, en particulier via les organismes internationaux (FMI, banque mondiale, OMS, etc.).

    Les animateurs du forum controversé sont également des militants qui défendent activement un agenda idéologique alliant « justice sociale », écologie et transformation économique (la quatrième révolution industrielle). Lors de la crise sanitaire, ils ont vu une opportunité de transformation globale du monde pour atteindre leurs fins sans passer par la case « démocratie libérale ». La crise économique, politique et énergétique d’aujourd’hui, à laquelle nos élites mondiales éclairées ne sont pas totalement étrangères , a refroidi un peu leurs ardeurs réformistes et exacerbé le sentiment de dépossession des citoyens ordinaires par ces groupes plus ou moins formels.

    Comme tous les pince-fesses internationaux, le WEF attire aussi les génies, les charlatans et les illuminés persuadés d’avoir la possibilité de réorganiser le monde depuis une station de ski en chuchotant à l’oreille des puissants. Il est difficile d’évaluer l’influence de ces individus et de leurs réseaux discrets sans succomber aux sirènes du complotisme ou au contraire, de surévaluer la communication publique des élites qui voudraient nous gouverner. Davos est à la fois un parloir discret et un théâtre mondial où les figures médiatiques se succèdent sans déboucher sur quelque consensus que ce soit.

    Dans le domaine sanitaire, on ne peut pas dire que les idées qui ont perlé des arrangements internationaux (où qu’ils se tiennent) aient été géniales  : on pense en particulier à la catastrophe de la gestion de crise sanitaire par les confinements, le pataquès de la campagne vaccinale et l’émergence post-covid d’une société encore plus quadrillé par le Politique et plus fragmentée que jamais. Si la planification gouvernementale est une catastrophe au niveau national, on se demande comment elle pourrait fonctionner au niveau mondial.

    Pour parler d’urgence climatique, le forum a invité cette année à la fois Donald Trump et Greta Thunberg, ce qui ne promet pas vraiment autre chose que du spectacle pour amuser les foules. On se souvient que l’année dernière c’était le duo George Soros – Henry Kissinger qui avait assuré le spectacle.

    Sur la guerre en Ukraine, il semblerait que nos élites en soit au stade des lamentations. Elle a marqué la fin de la mondialisation économique et du libre-échange et ouvre sur une période sombre de guerres économiques, de protectionnisme et de rivalités exacerbées pour l’hégémonie mondiale. C’est ici le cœur de la philosophie du WEF qui est impacté, le fameux « globalisme », qui double la mondialisation économique d’une volonté d’établir une gouvernance mondiale minimale afin de régler les problèmes jugés planétaires.

    On notera au passage, crise de la mondialisation oblige, l’absence de Joe Biden, de Xi Jinping ou encore de Vladimir Poutine pour réaliser cette ambition qu’on peut trouver sinistre quand ne se trouve pas du côté du manche. L’année 2023 ne sera donc pas celle de Davos comme capitale mondiale du gouvernement global. Caramba, encore raté !

    Comme quoi une catastrophe économique réelle, la crise de la mondialisation, peut aussi avoir des effets politiques positifs, la crise de ceux qui voudraient en bénéficier politiquement.

    Ce n’est pas Davos qui décide mais notre classe politique

    Seulement, une remarque un peu basique s’impose. Le forum économique mondial n’a aucun pouvoir de décision réel en France, ni d’ailleurs sur aucun pays dont elle rassemble les élites. Il n’est pas l’exécutif, ne peut pas créer de loi ou employer la coercition étatique pour faire respecter ses mots d’ordre. Il s’agit principalement d’une sorte de salon entre élites mondiales, d’où peuvent émerger accords et désaccords discrets entre puissances étatiques, monde du business et de la finance.

    Pour que ses idées se retrouvent au sommet de l’État, il faut que la classe politique nationale les accepte et qu’elle fasse sienne ses grandes orientations.

    En d’autres termes, il s’agit de ne pas se tromper de cible : les politiques publiques nationales, qu’elles soient inspirées par les hommes de Davos ou la foultitude de groupes de pression qui se pressent pour quémander des faveurs, sont le produit des décisions de notre personnel politique national. C’est lui qui choisit ou non de les implémenter, de résister ou de céder aux pressions indirectes des lobbies et groupes de pression, et qui est comptable devant le peuple français. Nous résumonsi ici à grands traits l’esprit libéral de la démocratie représentative.

    C’est qu’il existe une pente idéologique glissante à fixer son attention sur le WEF, celle de la déresponsabilisation de nos élites politiques locales. Il ne faudrait pas invoquer Klaus Schwab et les hommes de Davos comme la gauche utilise le néolibéralisme, la mondialisation ou encore la finance apatride et vagabonde. Manière subtile de dédouaner un personnel politique national qui depuis plus de 40 conduit le pays sur la route de la servitude, ces entités vaporeuses sont surtout invoquées par ceux qui espèrent un jour reprendre la main sur leurs concurrents politiques supranationaux.

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      Star wars : la politique a besoin d’espoir, pas de peur

      Reason · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 3 January, 2023 - 03:30 · 11 minutes

    Par .

    Chacun donne à l’espoir une signification différente. Certains disent que l’espoir est inhérent à la façon dont une personne se comporte face à l’adversité. D’autres considèrent l’espoir comme une forme de superstition, une croyance infondée que tout finira par s’arranger. Les plus cyniques qualifient l’espoir de pure folie ou de naïveté. Au cours de la pandémie de Covid-19, notre capacité à trouver l’espoir a été régulièrement mise à l’épreuve par les lockdowns , les fausses promesses des bureaucrates et de l’ establishment de la santé publique, la dévastation des moyens de subsistance, le nombre de morts et la dépression écrasante qui accompagne tout cela. On pourrait pardonner aux gens de perdre tout espoir de voir la pandémie prendre fin un jour.

    La politique, elle aussi, a certainement fait naître un sentiment de désespoir chez beaucoup. La victoire du président Joe Biden sur Donald Trump à l’élection de 2020 a incité une foule à prendre d’assaut le Capitole pour tenter d’empêcher la certification de l’élection. Vous pourriez nommer l’incident de nombreuses façons, mais au fond, le 6 janvier était un acte de désespoir de la part de personnes ayant perdu espoir dans la démocratie, dans nos processus constitutionnels et dans l’autonomie gouvernementale. On ne s’expose pas à des poursuites pénales fédérales pour le plaisir. Vous le faites parce que vous avez embrassé le mensonge de « The Flight 93 Election « .

    L’espoir est la façon dont vous regardez au-delà des épreuves du moment, vers ce qui vient ensuite. C’est ce qui pousse un militant à se tenir seul au coin d’une rue avec une pancarte portant un slogan, avec la conviction qu’une personne pourrait être suffisamment émue par ce slogan pour rejoindre la cause. L’espoir est la raison pour laquelle nous votons. Le gouverneur élu de Virginie, Glenn Youngkin, a dû relever le défi monumental de faire basculer un État que Biden avait remporté par 10 points de pourcentage. Youngkin a-t-il passé ses derniers jours de campagne à dire que s’il ne gagnait pas, le système électoral de l’État était truqué ou que le vote serait volé ? Non, car l’espoir était suffisant.

    L’une de mes championnes préférées de l’espoir dans le domaine de la politique révolutionnaire fictive est la princesse Leia de Star Wars . Elle possède un trésor de citations sur le sujet qui expliquent pourquoi une politique ancrée dans l’espoir, et non dans la paranoïa et le malheur, est exactement ce dont notre culture a besoin en ce moment. Son espoir est dur comme la pierre, résolu et fondé sur la vérité. C’est un modèle pour le type d’espoir dont nous avons besoin pour défendre la liberté. Dans mon prochain livre, How the Force Can Fix the World , j’explique pourquoi cela est important pour préserver non seulement notre société et notre mode de vie, mais aussi notre bonheur personnel.

    L’espoir impossible de Leia

    Le Grand Moff Wilhuff Tarkin n’allait jamais épargner Alderaan. Lorsque la princesse Leia l’a induit en erreur sur l’emplacement de la base rebelle dans Star Wars : Episode IV – Un nouvel espoir (1977), en désignant le monde désertique de Dantooine comme emplacement de la base, Tarkin avait déjà prévu une démonstration meurtrière de la puissance de l’Étoile de la Mort pour que toute la galaxie puisse la voir. Alderaan était le foyer de Leia. Ses parents et ses compagnons rebelles, Bail et Breha Organa, se trouvaient sur Alderaan lorsque Tarkin donna l’ordre de faire feu sur la planète avec l’énorme station spatiale orbitale. Des millions et des millions de vies ont été anéanties en un instant. L’Étoile de la Mort, que la Rébellion avait tout risqué pour arrêter, était désormais pleinement opérationnelle. Tarkin, dont la foi en l’Étoile de la Mort était ancrée dans l’objectif cynique de solidifier l’emprise de l’Empire Galactique sur le pouvoir par la peur absolue, avait joué son coup et misé tous ses atouts sur cette croyance.

    Il avait tort. Je me suis toujours émerveillé en regardant Un nouvel espoir et en remarquant l’équilibre et la détermination de la princesse Leia tout au long du film original. Si Luke Skywalker est, à sa manière, une lueur d’espoir pour le public, Leia me semble unique. Après avoir échappé à l’Étoile de la Mort avec Luke, Han Solo et Chewbacca, c’est elle qui réconforte Luke pour la perte d’Obi-Wan Kenobi. Il a l’air brisé. Leia, en revanche, qui vient de tout perdre au sens le plus littéral du terme, reste plus motivée que jamais. Elle a l’œil du tigre du début à la fin.

    Ce que notre vision de l’avenir dit de nous

    Nous avons vécu des jours très sombres pendant la pandémie. Il n’est pas surprenant que les professionnels de la santé mentale constatent un pic sans précédent d’anxiété, de dépression et de suicides dans de nombreux groupes d’âge et de données démographiques. Les systèmes politiques ont été mis à rude épreuve avant même le début de la pandémie. Des mouvements populistes et des dirigeants autoritaires se sont levés dans le monde entier et ont ébranlé le consensus démocratique qui a défini l’ordre de l’après-guerre. Aux États-Unis, la violence politique a atteint des niveaux jamais vus depuis les tumultueuses années 1960.

    Personne ne s’attendait à voir une pandémie, des émeutes et une attaque contre le Congrès. Ce n’est pas le futur dont j’ai rêvé. Vous avez peut-être grandi en croyant que l’humanité serait déjà dans l’espace, qu’elle vivrait comme les Jetsons ou qu’elle s’envolerait dans l’hyperespace comme Han Solo à bord du Faucon Millenium vers des mondes nouveaux et passionnants. Le fait que les technologies de science-fiction ne soient pas devenues réalité peut être assez démoralisant. Nous pensions que nous aurions des voitures volantes, mais au lieu de cela, nous avons eu la livraison à domicile chez Starbucks .

    Il est facile d’oublier que les choses s’améliorent tout autour de nous d’une manière difficile à voir. Depuis ma naissance en 1989, le revenu par personne aux États-Unis a augmenté de 67 %, l’espérance de vie de 4 % et l’approvisionnement alimentaire de 7 %. Lorsque mon père n’était qu’un petit garçon, l’humanité posait pour la première fois un pied sur la Lune ; aujourd’hui, nous faisons d’énormes progrès vers des missions habitées pour Mars . Les rovers robotisés que nous avons envoyés sur Mars ces dernières années ont découvert la preuve qu’il y avait autrefois de l’eau sur cette lointaine planète rouge. Autrefois, la question était : Y a-t-il de la vie sur les étoiles ? Maintenant, nous sommes passés à une nouvelle question : Où est cette vie ?

    Il y a une scène dans Un nouvel espoir où Luke se tient dans le désert au crépuscule, regardant les deux soleils de Tatooine se coucher à l’horizon. C’est l’un des moments les plus marquants de La Guerre des étoiles , de génération en génération. Luke n’est qu’un rêveur solitaire qui regarde le monde et croit qu’il doit y avoir plus que ce qu’il peut voir. Luke est chacun d’entre nous à ce moment-là. Peu importe que vous soyez Elon Musk, risquant une fortune dans une nouvelle navette spatiale pour aller sur Mars, ou que vous soyez une jeune fille vivant dans un appartement exigu de Chicago avec cinq frères et sœurs et rêvant de réussir à Hollywood et de sortir ainsi votre famille de la pauvreté.

    Peut-être que c’est ça l’espoir, ou peut-être que c’est le rêve américain. Ces choses vont de pair.

    L’espoir au-delà de l’espoir peut être empoisonné

    L’espoir est beaucoup de choses. Il peut être personnifié, objectivé, ou incarné dans des lieux, la foi et la prose. Mais la définition la plus simple de l’espoir est qu’il s’agit de vouloir quelque chose de possible, du moins en théorie. Je veux vraiment avoir le pouvoir Jedi de faire léviter des objets et de les déplacer dans ma maison avec mon esprit, mais je n’ai pas l’espoir de réaliser une telle chose, et je ne le devrais pas, même en théorie. Ce n’est pas du domaine du possible. Mais que se passerait-il si je regardais suffisamment de vidéos YouTube réalisées par des personnes bizarres vivant dans le sous-sol chez leur mère, me disant sans l’ombre d’un doute que j’ai tort, et que ce pouvoir est en fait réalisable ? Tout ce que j’aurais à faire, selon ces magiciens du web en fauteuil, c’est de regarder suffisamment leurs vidéos et de leur envoyer de l’argent. Il y a de fortes chances qu’à un moment donné, vous deveniez amer et en colère. Après tout, quelqu’un vous a vendu de la fausse marchandise, de l’espoir au-delà de l’espoir.

    C’est ce qui arrive à Anakin Skywalker lorsqu’un prétendu ami, le chancelier Palpatine, lui parle du pouvoir de contrôler la vie et la mort que seuls les Sith connaissent. Anakin, hanté par la vision de sa femme Padme mourant en couches, est attiré par une sorte d’espoir tordu que nous pourrions comprendre comme une version intergalactique du vendeur d’huile de serpent qui voyage de ville en ville en vantant des remèdes miracles qui, presque à coup sûr, décevront l’acheteur.

    Tout comme l’espoir peut pousser la princesse Leia à traverser une tragédie comme la destruction d’Alderaan, l’espoir peut aussi pousser un mari désespéré et aimant à dépenser ses dernières économies ou à vendre la maison pour obtenir ce remède du vendeur de serpent itinérant. Ce n’est pas sans rappeler l’huile de serpent colportée par les politiciens qui affirment que tous nos problèmes seront résolus si nous leur donnons des voix et du pouvoir, déformant ainsi l’esprit de ceux qui se donnent beaucoup de mal pour les suivre. Il y a un côté lumineux et un côté obscur à toute chose.

    Dans la tradition chrétienne, l’espoir est l’une des vertus fondamentales et l’une des lumières directrices de la foi et de la charité. L’idée que Dieu envoie son fils à l’humanité afin de la délivrer du péché et, par extension, de la damnation, est une dose importante d’espoir pour un peuple qui a besoin de rédemption. En l’absence de cette lumière directrice et de la possibilité de salut, vous auriez des masses de gens embourbés dans des cycles sans fin de culpabilité et de désespoir.

    L’espoir est ici plus qu’un sentiment. Ce n’est pas quelque chose qui vous submerge et vous quitte comme une émotion. C’est une vertu que l’on découvre et à laquelle on s’accroche pour la vie, en dépit de tout ce que le monde vous envoie. L’espoir est un gilet de sauvetage. L’espoir est le parachute lorsque vous avez sauté d’un avion. C’est comme la foi. Vous pouvez devenir une personne pleine d’espoir (et positive) ou devenir cynique, quelqu’un qui est prédisposé à voir le pire chez les gens et dans l’avenir.

    Pire encore, en l’absence d’espoir, vous pouvez sombrer dans le nihilisme, un type de désespoir particulièrement toxique, ancré dans la conviction que rien ne compte. La plupart des gens ne sont pas nés comme ça. C’est un comportement acquis, de plus en plus populaire chez les jeunes et loué dans notre culture populaire et politique. Tout au long de Star Wars , le public comprend à juste titre que l’Empire est un régime incroyablement maléfique et sans morale. Cela étant clair comme de l’eau de roche, les rebelles en puissance doivent faire un choix dans la manière dont ils s’opposent à l’Empire. Il ne suffit pas de s’y opposer.

    Pour gagner, l’Alliance rebelle doit faire trois choses : premièrement, faire savoir aux habitants de la galaxie qu’ils ne sont pas les seuls à être en colère contre l’état des choses ; deuxièmement, faire savoir aux gens que l’Empire peut être battu ; troisièmement, peindre l’image d’un avenir meilleur.

    L’Alliance Rebelle fait toutes ces choses. Dans notre propre monde, la majorité des mouvements et des campagnes politiques qui réussissent le font aussi.

    Il y a plus que quelques factions nihilistes dans la politique américaine d’aujourd’hui qui se disputent l’attention et la loyauté du public. Qu’ils portent des masques noirs ou des bonnets rouges, le message est le même : l’avenir est sombre et rien ne compte. Nous savons que ce n’est pas vrai. Bien que l’humanité soit désordonnée, nous vivons la meilleure période de l’histoire de l’humanité pour être en vie, même pendant la pandémie. Il y a beaucoup de raisons d’espérer, même si nous sommes confrontés à la double peur de l’incertitude et du désordre.

    Comme Leia l’a dit dans Star Wars : Épisode VIII – Les derniers Jedi :

    L’espoir est comme le soleil, si vous n’y croyez que lorsque vous le voyez, vous ne passerez jamais la nuit.

    Sur le web

    Traduction Contrepoints

    Article publié initialement le 27 mars 2022

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      La « triple épidémie » menace d’abord un hôpital public en phase terminale

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 8 December, 2022 - 04:15 · 3 minutes

    Attention ! Pas de panique mais après le Covid-19, c’est la « triple épidémie » qui menace la France. Empressons-nous d’ajouter autant sur le plan sanitaire que des libertés publiques, ce que le tintamarre médiatique a un peu tendance à minorer.

    Covid, bronchiolite, grippe : une triple épidémie « complètement inédite » selon Santé Publique France, remplies « d’incertitudes » pour Didier Che, qui intervenait au nom de l’organisme public, des pics difficiles à prédire et une circulation du covid « particulièrement active ».

    Les autorités se veulent rassurantes : nous avons à disposition des vaccins mais ils sont actuellement sous exploités par les personnes à risque. Respectons les gestes barrières, portons le masque dans les endroits peuplés ou en compagnie de personnes à risque, mais rien d’obligatoire pour l’instant.

    Le narratif de la panique sanitaire

    La triple épidémie est sans doute inédite mais le narratif sanitaire ne vous rappelle rien ?

    Bingo : on a la désagréable impression de revivre la mise en récit bureaucratique au pire moment de la crise sanitaire pour préparer la population à se serrer la ceinture. L’exceptionnalité de la crise pourrait possiblement entraîner, une nouvelle fois, l’exceptionnalité de la réponse des pouvoirs publics.

    Une nouvelle sortie de route du cadre de l’ordre démocratique et libéral est toujours possible, il y a même une partie de la population qui en redemande comme en témoigne l’empressement de certains à vouloir à tout prix rétablir l’obligation du masque dans certains lieux publics. Le bout de tissu n’est pas seulement un outil utile pour limiter l’épidémie, il est devenu pour certains un fétiche politique scientiste.

    Accès de paranoïa aiguë ? Procès d’intention ? Pire, complotisme ? Plutôt retour d’expérience : il y a à peine un an, l’ instrumentalisation de la peur par un gouvernement appuyé sur la bureaucratie hospitalière a abouti à des mesures inédites en matière de restrictions des libertés publiques. Certaines, temporaires, ont été levé. D’autres ont été intégré au droit commun , dans la plus grande indifférence de la classe politique et médiatique.

    L’hôpital public en ruines

    Alors certes, nous ne sommes pas au même degré d’intensité de paranoïa collective entretenue par l’État et ses clientèles prêtes à se bunkériser pour échapper à la maladie. Et il existe une différence majeure, réelle, entre le pire moment de la crise covid et aujourd’hui : l’hôpital public s’est effondré et la « triple épidémie » bien réelle est aussi inédite à cause de l’état catastrophique d’un système de santé totalement centralisé, bureaucratisé, incapable de répondre aux attentes des usagers et décourageant des soignants essorés.

    L’hôpital public est en tension et l’objet de toutes les pénuries. Au bon vieux temps de la crise covid, on pouvait immobiliser tout le pays par des confinements et des couvre-feux, quitte à hypothéquer l’avenir du pays en son entier et provoquer l’effondrement de son commerce intérieur afin de protéger et conserver l’institution sous sa forme sénile.

    Mais aujourd’hui, après avoir dépensé des tombereaux d’argent public en mesure de soutien aux entreprises, en applications de tracking totalement inutiles et en vigiles pour contrôler les pass sanitaires , ne serait-il pas souhaitable de réformer les hôpitaux pour les rendre enfin « antifragiles » face aux épidémies ? Malheureusement, les stars de la Macronie qui étaient au manettes avec la crise covid sont les mêmes qui piloteront l’éventuelle réponse à la « triple épidémie », dont vos libertés sont une variable d’ajustement et votre santé une ligne sur le tableur excel d’un technocrate.