L’actuelle demande d’une plus grande protection de la biodiversité via la protection des forêts mondiales à la COP15 de Montréal (décembre 2022) repose sur une falsification importante des données sur les forêts mondiales . Voici l’histoire.
C’est la Food and Agriculture Organization des Nations Unies (FAO) qui s’occupe à intervalle plus ou moins régulier de prélever et mettre en forme lisible les statistiques sur la superficie que les forêts occupent dans le monde. La première édition date de 1948 et la dernière de 2020. Le résultat peut être lu ici .
Des données publiques falsifiées
J’ai repris les différentes éditions du Global forest ressources assessment de la FAO. En ne lisant que la valeur « courante » -celle de l’année de publication- on peut lire d’abord une baisse de 1948 à 1990, la superficie des forêts du monde passant de 40 à 34 millions de km 2 . Par la suite une croissance intéressante est survenue, amenant une mesure de 41 millions de km² en 2020, au moins égale sinon légèrement supérieure à la valeur de 1948. Déjà là nous avons un premier problème : où est la déforestation massive que se plaisent à dénoncer les groupes environnementalistes depuis des années?
Si l’on lit un peu plus, on peut s’apercevoir qu’à partir de 1990 à peu près la FAO augmente sensiblement et systématiquement les valeurs passées, ce qui fait apparaître une baisse continue de la superficie des forêts et une disparition assumée des écosystèmes. La valeur de 1990 a été revue à la hausse à chaque édition successive depuis. De 34 millions de km² en 1990, on est passé à 36 millions en 1995, à 40 millions en 2000, à 41 millions en 2005, et à 42 millions en 2010 et 2020. Pour une différence après 30 ans de « plus » de 7 millions de km². Cela permet donc, par comparaison, oh surprise !, de faire apparaître une baisse de deux millions de km² entre 1990 et 2020 et aux environnementalistes de crier à la déforestation continue.
Rendu là, on peut quand même éliminer un argument, celui du délai de transmission des données. En effet, les données sur l’agriculture prennent environ trois ans avant d’être (à peu près) complètement transmises par les pays à la FAO. Il est donc possible qu’il y ait une certaine différence entre deux éditions pour cette raison. Il est possible qu’il y ait des erreurs de frappe ou que l’utilisation d’une meilleure méthode permettent de faire apparaître un meilleur estimé des données sylvicoles. Mais cette correction dépasse largement cela. Après 30 ans, il s’agit ni plus ni moins que d’une entreprise de falsification systématique des données publiques.
On peut y ajouter tout ce qui est dépensé par les gouvernements pour améliorer la qualité de l’air et de l’eau, sans compter toutes les restrictions gouvernementales via les lois et règlements, sous la pression des environnementalistes.
Je ne vois donc que deux alternatives : ou les actions des gouvernements en environnement sont complètement sans effet, ou la baisse de biodiversité n’est que du gros n’importe quoi.
Les problèmes qui en découlent sont nombreux
On peut s’en douter. Et ils dépassent largement le cadre de la FAO.
Mentionnons-en quelques-uns :
Ces données nous appartiennent, à vous et à moi en premier lieu. Nous payons des gens par nos taxes pour mesurer ici la superficie des forêts en plus d’évaluer les proportions des différentes espèces et le pourcentage d’arbres morts par exemple. Quelles que soient les valeurs obtenues et la précision (même relative) de celles-ci, nous devons exiger qu’elles soient conservées. Cela permet entre autres de juger de l’efficacité des politiques pour améliorer la situation, quitte à en abandonner certaines si le rapport coût-bénéfice n’est pas au rendez-vous.
La conservation des données participe aussi à la reddition de compte que nos gouvernements nous doivent. Si celle-ci n’est pas satisfaisante elle doit être prise en considération lors du choix périodique de nos représentants élus.
Cela finit par semer le doute dans la population sur les intentions réelles de nos gouvernements, sans compter leur capacité à résoudre un problème quel qu’il soit. Ce n’est pas en truquant les données que les gouvernements vont nous prouver leur sérieux.
On a beaucoup parlé des conspirationnistes durant la crise liée au covid. Ce genre de falsification entraîne probablement à chaque fois une hausse de leur nombre, rendant le débat public tout de même un peu plus difficile chaque fois. Certes les gouvernements peuvent à bon droit se réjouir de la hausse de leur nombre car cela complexifie la reddition de compte.
En effet, plus les conspirationnistes sont sous le feu de la ramp, moins ils ont à rendre de comptes. Il suffit de balayer toute question, même sérieuse et bien étayée en l’accusant d’émaner de la mouvance conspirationniste.
Cela a pour effet de focaliser l’attention sur certains problèmes au détriment d’autres qui seraient possiblement plus pressants au gré de l’agenda politique de certains. Il serait bien de pouvoir définir un certain nombre de problèmes, de leur assigner un niveau de préoccupation réaliste et de débattre des méthodes de résolution voire des montants que l’on peut réellement y consacrer. Au lieu de cela, certains peuvent s’immiscer dans le débat politique sans être élus, ni être redevables et imposer leurs vues -même clairement fausses- sans tenir compte du reste.