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      Le cercle vicieux du quiet quitting et du déclin de l’organisation

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 15 March, 2023 - 03:40 · 5 minutes

    Le « quiet quitting » est la nouvelle expression en vogue. Elle décrit le fait pour des employés de quitter leur entreprise discrètement, sans faire d’esclandre, sans même parfois prévenir. Un jour, ils ne sont plus là. Ce n’est pas simplement un problème de ressources humaines car il peut mettre en danger toute l’organisation et entraîner son déclin à plus ou moins court terme. Il constitue donc un enjeu stratégique.

    Pour comprendre ce qui est en jeu, on peut utiliser les travaux d’Albert Hirschman, auteur du fameux Défection et prise de parole . Hirschman étudie la loyauté des individus à une institution. Il observe qu’une personne insatisfaite a trois options : elle peut soit prendre la parole et protester, soit se taire et supporter l’insatisfaction, soit faire défection, c’est-à-dire partir sans protester.

    Prendre la parole et protester a un coût qui peut parfois être très important. Lorsque nous sommes dans un restaurant médiocre et que le chef nous demande si tout va bien, il est bien plus simple pour nous de répondre Oui avec un grand sourire que de lui dire la vérité. Nous serons partis dans quelques minutes pour ne plus jamais revenir ; à quoi bon se lancer dans un échange où il est probable que le chef prendra mal nos observations ?

    Nous n’avons pas intérêt à investir dans la relation, le coût perçu est trop élevé. Sans le savoir, le chef se prive d’un feedback précieux pour améliorer sa prestation.

    Dans d’autres contextes, la prise de parole peut être durement pénalisée. C’est évidemment le cas dans les régimes dictatoriaux et à un moindre degré dans certaines organisations. Beaucoup d’entre elles ne veulent objectivement pas de prise de parole malgré leurs affirmations. Ainsi ce consultant me racontait qu’un de ses clients menait des sondages très réguliers sur l’ambiance de ses collaborateurs, et que ces sondages étaient anonymes. Le fait que ces sondages soient anonymes, lui fis-je remarquer, ne dit-il pas tout ? Ne faut-il pas implicitement reconnaître qu’il y a un risque à parler pour garantir l’anonymat ? C’est pour cela que la défection est plus intéressante.

    La défection est plus intéressante

    Elle l’est d’autant plus que depuis quelques années, les portes de sortie se sont développées.

    Désormais, changer d’employeur n’est plus vu comme une tare. On peut également rejoindre une startup ou se lancer comme indépendant. En résumé, le grand changement de ces dernières années est que les bons éléments disposent désormais de nouvelles options à la fois faiblement risquées et potentiellement très intéressantes. Le coût de prise de parole reste élevé tandis que le risque lié à la défection diminue, et son gain potentiel augmente. Pas étonnant que le « quiet quitting » ait le vent en poupe.

    Mais on ne peut pas toujours partir facilement, comme dans un restaurant. Certains employés insatisfaits auront du mal à trouver un autre emploi. Le risque peut être d’autant plus élevé qu’ils ont par ailleurs des contraintes financières (prêt immobilier par exemple). Quand on n’est pas un « bon élément » (au sens où on trouverait facilement autre chose), on reste coincé dans une organisation non performante. On ne peut pas prendre la parole car c’est trop risqué et on ne peut pas partir car c’est également trop risqué. Pas étonnant qu’il s’en déduise une forte frustration et une aliénation vis-à-vis de l’organisation : on voit celle-ci à la fois comme la cause de sa misère et comme une bouée de sauvetage.

    Le cercle vicieux du quiet quitting et du déclin de l’organisation

    C’est ainsi que se met en place un cercle vicieux très dommageable pour l’organisation.

    À tout moment, il existe un niveau de performance acceptable pour les membres. Si ce niveau baisse, les plus performants deviennent insatisfaits. Ils ont alors deux options : prendre la parole ou partir. Si le coût de prise de parole est jugé élevé, cette option est abandonnée et ils partent. Privée de ses meilleurs éléments, l’organisation voit à nouveau son niveau de performance baisser d’un cran.

    Cette baisse de performance rend insatisfaite une nouvelle cohorte de membres, les plus performants après le départ des précédents et le cycle se répète. Il s’accélère même car rapidement ne restent que ceux qui ne peuvent pas aller ailleurs. Les meilleurs éléments sont partis depuis longtemps. La probabilité qu’il y ait prise de parole diminue avec le temps et donc la possibilité pour l’organisation de réagir aussi. Elle est prise dans une spirale de déclin, elle se vide littéralement de sa substance. Chaque cycle rend plus difficile son redressement.

    Ce qui était au début un problème de ressources humaines est devenu un problème stratégique, mais lorsque la prise de conscience de la nature stratégique du problème se produit, il est généralement trop tard.

    Briser le cercle vicieux

    Un cercle vicieux est par définition difficile à briser. Au bout d’un moment, ceux qui restent ne sont ni disposés ni capables de prendre la parole de façon constructive. Ceux qui le pouvaient sont partis.

    Pour la direction générale la seule façon pour s’en sortir est de recréer un contexte pour ce faire. Il faut agir de façon déterminée pour que la prise de parole redevienne possible et intéressante. Elle doit s’engager de façon crédible et cet engagement doit être la base du recrutement de nouveaux employés qui s’inscriront dans cette posture de vérité, et en priorité des leaders.

    « Il n’est de richesse que d’hommes » disait Jean Bodin . Les stratèges feraient bien de ne pas oublier cette leçon de sagesse.

    Sur le  web

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      Liberté : la Première ministre de la Nouvelle-Zélande démissionne

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 24 January, 2023 - 03:50 · 2 minutes

    Faisant face à une popularité en chute libre, la Première ministre travailliste néozélandaise Jacinda Ardern a récemment démissionné de son poste. Alors que les politiciennes habituelles la défendront bec et ongle contre le « sexisme , » les libéraux sensés se réjouiront de la démission de ce tyran, quel que soit son sexe.

    Rassurez-vous, le mot n’est pas utilisé à la légère. Comme trop de gouvernement « libéraux », Ardern a fortement restreint la liberté de mouvement de « sa » population durant la pandémie. Malheureusement, elle a pris la Chine en exemple et y est allée d’une politique zéro covid en enfermant les Kiwis au moindre cas. Ironiquement, ces fermetures incluaient aussi les sites de vaccination…

    À ce sujet, Ardern a également opté pour la vaccination obligatoire après avoir appris qu’à peine 10 % des travailleurs d’un port avaient reçu leur injection. À l’instar de son collègue Justin Trudeau, elle a aussi brutalement réprimé des manifestations surtout pacifistes protestant contre la violation des libertés. Elle a feint l’innocence en affirmant ne « pas comprendre pourquoi, quand 400 personnes sont hospitalisées et 20 000 deviennent malades chaque jour, certains s’opposent aux efforts pour calmer la situation. »

    Ne lui en déplaise, les gens s’opposaient surtout aux restrictions et aux obligations.

    Un gouvernement de censure

    Le gouvernement Ardern a entrepris un combat de Don Quichotte contre la « désinformation. » Ledit combat avait commencé contre l’extrémiste, suite à l’attentat de Christchurch qui avait couté la vie à quelque 50 personnes. Elle avait même fait alliance avec Emmanuel Macron pour demander un contrôle plus strict de l’Internet pour contrer la haine virtuelle. Son gouvernement avait aussi menacé de 14 ans de prison quiconque partageait la vidéo du manifeste du tueur.

    Le combat s’est donc dirigé contre la désinformation. Après tout, « comment peut-on combattre le changement climatique si les gens n’y croient pas? » s’est-elle demandé . Son questionnement allait également dans ce sens en ce qui concerne la question du covid. Cette obsession de prétendre à la vérité infuse explique sans doute pourquoi le Parti libertarien a fait si bonne figure en 2020.

    Désarmer la population

    Finalement, comme tout bon tyran, Ardern veut une population désarmée.

    Après tout, elle a carrément dit que le port d’arme est un privilège . Elle a donc joué le jeu du tireur de Christchurch et promptement banni les armes « d’assaut » afin d’éviter d’autres fusillades. Si c’était si facile, Chicago serait un paradis sur Terre où on entendrait une mouche voler.

    Heureusement pour les Kiwis, un tel projet sera très ardu . Non seulement il n’y a pas de statistiques précises sur le nombre d’armes en circulation, mais la compensation pour le rachat des armes était ridicule. Et avec la fuite des données de quelque 38 000 personnes ayant enregistré et/ou rendu leurs armes, il n’y a pas de quoi avoir confiance en son gouvernement.

    Bref, la démission de Jacinda Ardern est une rare occasion pour sabrer le champagne en l’honneur du libéralisme. Les remarques sexistes (oui, il y en a eu ) qu’elle a subies sont bien pâles en comparaison de ses violations patentes des droits et libertés des Néo-Zélandais.

    En espérant que son successeur , qui devrait être connu au moment de la publication de ce texte, saura ramener un peu de bon sens dans les politiques de son pays.

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      Cette fois, Mario Draghi a vraiment démissionné

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 21 July, 2022 - 08:42 · 1 minute

    Cette fois, Mario Draghi a vraiment démissionné Cette fois, Mario Draghi a vraiment démissionné

    ITALIE - C’est désormais acté, Mario Draghi n’est plus le chef du gouvernement italien. L’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) a remis, ce jeudi 21 juillet au matin, sa démission au président Sergio Mattarella, au lendemain de l’implosion de sa coalition d’unité nationale au Parlement, a annoncé la présidence.

    Mario Draghi “a réitéré sa démission et celle de son gouvernement”, a indiqué ce jeudi le secrétaire général de la présidence. Le président italien a pris acte de “sa démission et celle de son gouvernement”, après l’avoir refusée une première fois le 14 juillet dernier. “Le gouvernement reste en place pour la gestion des affaires courantes”, précise la présidence.

    Déjà fragilisé, Mario Draghi a fait face mercredi soir à la défection de trois partis majeurs de sa coalition lors du vote confiance: Forza Italia, le parti de droite de Silvio Berlusconi, la Ligue, la formation d’extrême droite de Matteo Salvini, et la formation populiste Mouvement 5 Etoiles (M5S).

    Plus d’informations à venir...

    À voir également sur Le HuffPost: Ce “check” de Joe Biden en Arabie Saoudite ne passe pas inaperçu

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      "Hasta la Vista, baby": Boris Johnson se la joue "Terminator" pour son dernier show à la Chambre

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 20 July, 2022 - 15:04 · 1 minute

    ROYAUME-UNI - Boris Johnson a tiré sa révérence devant le Parlement britannique lors de sa dernière séance de questions en tant que Premier ministre ce mercredi 20 juillet, lors de laquelle il a défendu son bilan avant de terminer par quelques mots d’humour.

    “Mission largement accomplie”, a assuré le Premier ministre en revenant sur ses trois années au pouvoir, affirmant qu’il allait passer les prochaines semaines à “faire ce que je pense que le public attend que je fasse: avancer sur les dossiers sur lesquels nous avons été élus en 2019″.

    “Hasta la vista, baby !”

    “Ces dernières années ont été le plus grand privilège de ma vie”, a ajouté le Premier ministre de 58 ans, qui a démissionné le 7 juillet après une série de scandales et de mensonges. “Hasta la vista, baby” a-t-il conclu sous les applaudissements des députés de son camp, reprenant la célèbre citation d’Arnold Schwarzenegger dans “Terminator 2”.

    Il a également livré des conseils à destination de celui ou celle qui lui succédera: “Restez proche des Américains, soutenez les Ukrainiens, battez-vous pour la liberté et la démocratie partout. Baissez les impôts et dérégulez où vous pouvez pour faire de ce pays le meilleur endroit pour vivre et investir.”

    Si Boris Johnson a été ovationné par la grande majorité des conservateurs, tous ne se seraient pas joints à cet hommage. Comme repéré par plusieurs médias britanniques, sa prédécesseure Theresa May n’aurait en effet pas frappé dans ses mains en son honneur.

    Les députés Tories votent une cinquième et dernière fois mercredi pour désigner les deux candidats finalistes. Ils sont trois encore en lice: l’ancien ministre des Finances Rishi Sunak, la cheffe de la diplomatie Liz Truss et la secrétaire d’Etat au commerce international Penny Mordaunt. Il reviendra ensuite aux 200.000 adhérents du parti de les départager lors d’un vote par correspondance. Le résultat doit être annoncé le 5 septembre, date de la fin des vacances parlementaires qui commencent vendredi.

    À voir également sur le HuffPost : Juppé, Hollande, Macron... Quand Boris Johnson se payait les dirigeants français

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      Royaume-Uni: Le musée Madame Tussauds trolle Johnson après sa démission

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 8 July, 2022 - 09:27 · 1 minute

    La statue de Boris Johnson a été placée devant Job Centre Plus, à Blackpool, le 7 juillet 2022. La statue de Boris Johnson a été placée devant Job Centre Plus, à Blackpool, le 7 juillet 2022.

    GRANDE BRETAGNE - Tout le Royaume-Uni met la main à la pâte. Depuis l’annonce de sa démission ce jeudi 7 juillet , le Premier Ministre britannique Boris Johnson est la cible parfaite d’un humour typiquement anglais .

    Et même le célèbre musée Madame Tussauds de Londres a été inspiré par l’actualité. L’homologue britannique du musée Grévin a détourné la statue de cire à l’effigie de Boris Johnson. Certes, elle se tient toujours sagement à sa place, devant le 10 Downing Street .

    Mais un petit détail a été ajouté. Une pancarte installée juste derrière lui annonce en lettres capitales: “Poste à pourvoir”. “Aujourd’hui on prépare quelques changements pour notre installation de Downing Street”, est-il écrit sur le compte Instagram officiel du musée.

    La statue sera retirée quand le remplaçant de Johnson sera en place, affirme Madame Tussauds à Metro .

    Direction Pôle Emploi

    D’autres sont allés encore plus loin...  Une statue de cire de Boris Johnson, est également apparue devant Job Centre, une agence de recherche d’emploi, de Blackpool, relaie The Independent . La ville dispose également d’un musée Madame Tussauds, mais pour l’instant le flou demeure sur l’origine de cette initiative.

    De nombreux habitants se sont déjà précipités pour se prendre en photo avec la nouvelle attraction.

    Une élection interne va désormais être organisée pour t rouver un successeur  au poste de Premier Ministre . “Elle doit commencer dès maintenant”, a fait savoir Johnson lors d’une allocution devant le 10 Downing Street.

    À voir également sur Le HuffPost : Le Premier ministre Boris Johnson annonce sa démission

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      La démission de Johnson a trouvé sa chanson et c'est grâce à Hugh Grant

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 7 July, 2022 - 15:23 · 2 minutes

    La démission de Johnson a trouvé sa chanson et c'est grâce à Hugh Grant (Hugh Grant le 2 février 2020 à Londres par Vianney Le Caer/Invision/AP) La démission de Johnson a trouvé sa chanson et c'est grâce à Hugh Grant (Hugh Grant le 2 février 2020 à Londres par Vianney Le Caer/Invision/AP)

    ROYAUME-UNI - Après avoir joué le rôle du Premier ministre britannique dans Love Actually, Hugh Grant nous offre la bande-son de la vraie démission de Boris Johnson . Ce dernier a annoncé quitter son poste de chef du parti conservateur ce jeudi 7 juillet, usé par les scandales et affaibli par une série de démissions sans précédent.

    Une décision majeure pour le pays, qui, malgré son sérieux, a perdu en solennité ce mercredi sur Sky News. En effet, alors que le député conservateur Chris Philp donnait une très sérieuse interview sur la chaîne devant Westminster, le cultissime thème musical Yakety Sax du Benny Hill Show a retenti haut et fort dans les airs.

    “Pour ceux du monde entier qui sont confus par le système politique britannique, ce clip le résume à peu près”.

    Comble de l’improbabilité, c’est à l’acteur Hugh Grant que l’on doit ce choix de chanson. En effet, tôt ce jeudi, l’interprète de Coup de foudre à Notting Hill et Le Journal de Bridget Jones , a demandé sur Twitter à l’activiste pro-UE et militant anti-Johnson, Steve Bray, s’il pouvait jouer le thème de Benny Hill sur ses enceintes.

    “Bonjour Steve Bray. Heureux que vous ayez retrouvé vos enceintes. Auriez-vous par hasard la musique de Benny Hill sous la main?”

    L’activiste avait annoncé plus tôt se rendre devant Westminster après les rumeurs de démissions. Et la requête de Hugh Grant n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Elle a même été entendue par tous, bien au-delà de Westminster.

    “Juste pour Hugh Grant, comme demandé ici aujourd’hui au cirque médiatique sur College Green. Le thème musical de Benny Hill”.

    Le Benny Hill Show a été diffusé pendant près de 35 ans sur la BBC. Sa chanson thème, Yakety Sax, prend aujourd’hui une nouvelle dimension.

    À voir également sur Le HuffPost: À Londres, deux militants écologistes se collent à un Van Gogh dans un musée

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      Au Royaume-Uni, Boris Johnson a démissionné mais pour sa succession tout reste à faire

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 7 July, 2022 - 14:20 · 4 minutes

    Boris Johnson, ici en mai 2022, a tiré sa révérence à la tête du gouvernement britannique ce jeudi 7 juillet. Boris Johnson, ici en mai 2022, a tiré sa révérence à la tête du gouvernement britannique ce jeudi 7 juillet.

    ROYAUME-UNI - La vague de “grande démission” aura même emporté le locataire du 10 Downing Street, Boris Johnson. Contraint et forcé par ses ministres de se mettre en retrait après des mois de scandales liés au “Partygate” et à son manque de discernement dans la lutte contre les violences sexuelles , le Premier ministre britannique a finalement annoncé ce jeudi 7 juillet qu’il quittait la tête du Parti conservateur , entraînant mécaniquement son départ prochain du 10 Downing Street.

    “La volonté du Parti conservateur est désormais claire, il devrait y avoir une nouveau chef du parti et, par conséquent, un nouveau Premier ministre”, a reconnu Boris Johnson en début d’après midi. “Le processus de désignation d’un nouveau leader du Parti conservateur devrait commencer immédiatement et le calendrier sera annoncé la semaine prochaine”, a-t-il ajouté, précisant qu’il resterait en fonction jusqu’à cette élection.

    Une campagne pendant l’été?

    Mais la désignation de son successeur n’a rien d’une formalité, et s’étend généralement sur plusieurs semaines. Preuve en est le contexte dans lequel Boris Johnson, toujours lui, était arrivé au pouvoir en 2019. La prédécesseure de l’actuel Premier ministre, Theresa May, avait annoncé sa démission le 7 juin , et l’élection du nouveau chef du Parti conservateur s’était déroulée un mois plus tard du 7 au 23 juillet . Boris Johnson avait été investi le 24 par la reine Elizabeth II , qui l’avait chargé de former un gouvernement.

    Dans l’immédiat, la délégation de députés conservateurs -baptisé le “Comité de 1922”- doit se réunir en début de semaine prochaine, rapportent les médias britanniques, pour enclencher le processus de succession de Boris Johnson et déterminer le calendrier de l’élection, comme l’a souligné le Premier ministre lui-même. L’ensemble des députés “tories” seront ensuite appelés à départager les candidats pour désigner, à l’issue de plusieurs tours de scrutin successifs, deux finalistes.

    Cette première phase interviendra “probablement avant les vacances d’été” du Parlement, le 21 juillet, souligne Nick Eardley , journaliste à la BBC. Les deux finalistes “passeraient alors l’été faire campagne pour le leadership. On s’attend à ce qu’un nouveau chef soit en place d’ici septembre”. Pas sûr que cette issue satisfasse tout le monde: “certains députés conservateurs veulent que Boris Johnson parte beaucoup plus rapidement”, ajoute le journaliste.

    “Quitter Downing Street cette semaine”

    Effectivement, de nombreux responsables politiques avaient écarté, avant même l’annonce officielle de la démission de Boris Johnson, un maintien du Premier ministre pour plusieurs mois encore. “L’idée que Boris Johnson reste Premier ministre jusqu’à l’automne semble loin d’être idéale, et certainement pas tenable”, avait taclé la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon sur Twitter .

    “Quelle situation déprimante. Que de dégâts inutiles causés. Nous avons maintenant besoin d’un nouveau chef dès que possible”, avait dénoncé Kwasi Kwarteng, secrétaire d’État au “Business” et à l’Énergie.

    Si certains avaient bien tenté de défendre le maintien de Boris Johnson pendant encore quelque temps -à l’instar de Jacob Young, élu du Yorshire qui avait mis en avant “la guerre de Poutine en Ukraine et l’inflation mondiale”-, la plupart des élus avaient réclamé une issue rapide. Julian Sturdy, autre élu du Yorkshire, avait même fixé un ultimatum: “J’exhorte le Premier ministre à quitter Downing Street cette semaine.”

    Un Premier ministre par intérim?

    Dès lors, les scénarios les plus fous circulent, défendus par les responsables conservateurs dont la patience à l’égard du chef de gouvernement démissionnaire a atteint sa limite. L’une des solutions qui a leur préférence serait la nomination d’un Premier ministre par intérim, fonctions déjà exercées par le vice-Premier ministre, Dominic Raab, lorsque Boris Johnson était malade du Covid-19 en 2020 .

    “Certains conservateurs ont demandé que Theresa May revienne en tant que Première ministre par intérim”, rapportent The Guardian . Les ministres membres du cabinet, à savoir le premier cercle du gouvernement, pourraient également jouer ce rôle.

    Une autre solution pour accélérer le processus pourrait venir d’une décision politique. Arrivée finaliste en 2016, la ministre de l’Energie Andrea Leadsom s’était retirée de la course, permettant à Theresa May d’être automatiquement désignée Première ministre. Faisant l’économie d’une campagne au cours de l’été, celle-ci était alors entrée en fonction le 13 juillet, trois semaines seulement après la démission de David Cameron .

    A voir également sur Le HuffPost: Boris Johnson massivement hué lors de son arrivée à la messe du jubilé

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      Avec la démission de Boris Johnson au Royaume-Uni, l'humour anglaisvit ses meilleures heures

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 7 July, 2022 - 14:07 · 3 minutes

    Boris Johnson: l'humour britannique n'a pas déçu face à sa démission Boris Johnson: l'humour britannique n'a pas déçu face à sa démission

    ROYAUME-UNI - L’humour britannique vie des heures glorieuses. Les internautes du Royaume-Uni s’en donnent à cœur joie depuis ce jeudi 7 juillet alors que leur Premier ministre a annoncé sa démission de chef du parti conservateur . Boris Johnson, usé par les scandales et affaibli par une série de démissions sans précédent, a été forcé de se retirer alors qu’il se refusait encore mercredi soir cette option.

    Toutefois, la ténacité de Boris Johnson alors qu’une soixantaine de membres de son gouvernement ont donné leur démission , a bien fait rire les internautes. Ces derniers ont rivalisé d’imagination pour illustrer la situation ou pour la commenter.

    “Downing Street en ce moment”.

    “Je ne suis pas encore mort”, écrit cette internaute en reprenant une réplique culte des Monthy Python

    Certains ont comparé Boris Johnson au personnage de Leonardo DiCaprio dans “Le Loup de Wall Street”.

    “La même personne” , écrit cet internaute, comparant Boris Johnson et Cersei Lanister, de la série Game of thrones , qui refusa de quitter son trône, quitte à mourir.

    “Boris Johnson échoue de peu à faire un troisième mandat. Il lui manquait tout juste sept ans”

    “Boris Johnson utilise la même stratégie que mon chat, insistant sur le fait qu’il a envie de partir, puis lorsque la sortie est ouverte, reste là et ne bouge pas”.

    D’autres n’ont pas manqué de ressortir cette photo qui a particulièrement mal vieilli, rappelant aussi cette déclaration de Boris Johnson qui avait notamment lancé pour ces voeux le 2 janvier: “Ca va être une année fantastique”.

    Évidemment, Larry le chat du 10 Downing Street, lieu de résidence de l’actuel Premier ministre britannique, a également été mis à contribution. Un compte parodique lui étant dédié s’amuse particulièrement de la situation.

    “Recherche : nouveau colocataire pour un félin basé à Westminster. La maison récemment décorée comprend une excellente sécurité, des bureaux peu utilisés et un grand jardin, idéal pour organiser des fêtes. Nettoyage en profondeur requis”

    La pression ne devrait en tout cas pas retomber pour le moment. Si Boris Johnson a dit vouloir rester jusqu’à ce qu’un successeur soit trouvé, de nombreux conservateurs ont déjà exprimé leur désaccord.

    À voir également sur Le HuffPost: Boris Johnson massivement hué lors de son arrivée à la messe du jubilé

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      Boris Johnson sur le départ, le Kremlin a du mal à cacher sa joie

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 7 July, 2022 - 10:37 · 2 minutes

    Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov n'a pas eu des mots tendre envers Boris Johnson sur le point de donner sa démission. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov n'a pas eu des mots tendre envers Boris Johnson sur le point de donner sa démission.

    BORIS JOHNSON - Le départ de Boris Johnson fait des heureux jusqu’en Russie. Le Kremlin a dit espérer ce jeudi 6 juillet l’arrivée au pouvoir au Royaume-Uni de “gens plus professionnels”, alors que le Premier ministre britannique est plus que jamais sur la sellette et devrait annoncer sa démission du parti conservateur dans la journée.

    “Nous espérons, qu’un jour, des gens plus professionnels et en mesure de prendre des décisions à travers le dialogue arriveront au pouvoir en Grande-Bretagne”, a jugé le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, interrogé sur la crise politique qui semble en passe d’emporter Boris Johnson. Avant d’ajouter que le Premier ministre britannique “ne nous aime pas beaucoup et nous non plus”.

    Il faut dire que quelques jours plutôt, lors du G7 en Allemagne, Boris Johnson s’est payé Vladimir Poutine et son image virile. “On garde les vestes? On les enlève? Pouvons-nous nous déshabiller?”, avait demandé le Premier ministre britannique en s’asseyant à la table de travail aux côtés de ses homologues. En réponse, le maître du Kremlin avait déclaré que voir les dirigeants européens, américains ou encore canadien torse-nu serait un “spectacle dégoûtant”...

    Exode de ministres en lice pour remplacer Johnson

    Le départ imminent de Boris Johnson du parti puis du 10, Downing Street, intervient alors que près de 60 départs ont été annoncés au sein du gouvernement depuis mardi, dont cinq ministres. Un exode d’une rapidité sans précédent dans l’histoire politique britannique. Le mécontentement couvait depuis des mois, nourri par le scandale des fêtes illégales à Downing Street pendant le confinement anti-Covid.

    La démission mardi soir du ministre des Finances Rishi Sunak, et du ministre de la Santé Sajid Javid, avait sonné l’hallali pour le Premier ministre, après un nouveau scandale sexuel impliquant le “whip” adjoint chargé de la discipline des députés conservateurs, que M. Johnson avait nommé en février, “oubliant” des accusations passées de même type.

    Sunak et Javid font justement partie des potentiels successeurs à Boris Johnson. Autres favoris des bookmakers: la ministre des Affaires étrangères Liz Truss, le ministre de la Défense Ben Wallace, ou encore la Secrétaire d’État au Commerce extérieur, Penny Mordaunt.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Boris Johnson et ses homologues du G7 se moquent de l’image virile de Poutine