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      Le nouveau gouverneur de Pennsylvanie met fin au culte des diplômes

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 25 January, 2023 - 03:40 · 5 minutes

    Par Scott Shackford.

    Si le premier acte d’un nouveau gouverneur donne le ton de son administration, Josh Shapiro, le gouverneur de Pennsylvanie, a clairement indiqué qu’il n’avait pas l’intention d’aider les organismes gouvernementaux de réglementation et d’éducation à renforcer les exigences en matière de licences et de diplômes pour les personnes à la recherche d’un emploi.

    Le Démocrate Shapiro a prêté serment mardi. Son premier décret publié mercredi a été d’annoncer l’ouverture de milliers d’emplois du gouvernement de Pennsylvanie aux personnes sans diplôme universitaire.

    « À compter d’aujourd’hui, 92 % de tous les emplois du Commonwealth ne nécessitent pas un diplôme de quatre ans, ce qui équivaut à peu près à 65 000 emplois. Conformément à l’engagement de cette administration de mettre l’accent sur les compétences et l’expérience, les offres d’emploi commenceront par l’expérience équivalente requise au lieu d’un diplôme universitaire, dans la mesure du possible. »

    Pour les 8 % d’emplois restants, il ordonne au secrétaire d’administration de la Pennsylvanie d’examiner lesquels pourraient être révisés pour permettre à l’expérience pratique de servir de substitut à un diplôme universitaire.

    Monsieur Shapiro a déclaré mercredi :

    « Chaque Pennsylvanien devrait avoir la liberté de tracer sa propre voie et avoir une réelle opportunité de réussir. Il devrait pouvoir décider de ce qui est le mieux pour lui – qu’il veuille aller à l’université ou entrer directement dans la vie active – et non pas que l’on décide pour lui ».

    Il n’est pas anodin que M. Shapiro choisisse cette voie après avoir battu à plate couture le sénateur républicain Doug Mastriano lors des élections de novembre. Les liens étroits du Parti démocrate avec les syndicats de l’éducation et les administrations des collèges signifient souvent que les politiciens font pression pour que davantage d’étudiants aillent à l’université. La réponse typique des Démocrates à la demande croissante de diplômes universitaires sur le marché du travail (et à l’augmentation des coûts de l’université) a été des programmes fiscalement irresponsables tels que l’annulation des prêts et l’augmentation des subventions gouvernementales (jusqu’à la gratuité de l’université ), injectant davantage d’argent des contribuables dans le système et dans les poches de ceux qui le contrôlent.

    Il est donc remarquable qu’un gouverneur démocrate se retourne et dise : « Vous savez quoi ? Nous n’avons pas besoin d’envoyer tout le monde à l’université pour qu’ils réussissent. » Le premier acte de Shapiro a attiré l’attention positive de Nate Hochman à la National Review qui apprécie les contre-mesures au problème très réel de « l’inflation des diplômes » aux États-Unis.

    L’augmentation de la part des emplois américains qui requièrent un diplôme universitaire de quatre ans est en partie due à l’abandon des industries basées sur la main-d’œuvre physique au profit des économies de l’information et de la connaissance. Mais elle est également due à une tendance culturelle et politique erronée et souvent toxique qui consiste à considérer les diplômes universitaires comme une condition préalable à la participation à la vie publique américaine. Les technocrates du centre-droit et du centre-gauche partent souvent du principe erroné que l’objectif central de la politique d’éducation américaine devrait être d’inscrire le plus grand nombre possible de jeunes Américains dans des programmes de quatre ans plutôt que d’ouvrir d’autres voies et modèles de réussite.

    Une étude largement citée de la Harvard Business School datant de 2017 explique comment les employeurs (publics et privés) ont de plus en plus exigé des diplômes d’études supérieures aux candidats à des emplois, même lorsqu’ils ne sont pas requis et que les travailleurs exercant déjà à ce poste ne sont pas diplômés. Le rapport prend pour exemple le poste de superviseur des travailleurs de la production. Les chercheurs ont examiné les offres d’emploi actuelles pour cet emploi et ont constaté que 67 % d’entre elles exigeaient un diplôme universitaire pour être prises en considération. Mais ils ont également constaté que seulement 16 % des personnes qui occupaient déjà ce poste étaient diplômés. Toutes ces personnes faisaient-elles un travail pour lequel elles n’étaient pas qualifiées ? Probablement pas.

    La décision de Shapiro fait suite à des réformes similaires de l’ancien gouverneur du Maryland, Larry Hogan, et de l’actuel gouverneur de l’Utah, Spencer Cox, tous deux Républicains, ce qui souligne une fois de plus l’importance du fait qu’il s’agit du premier acte majeur de Shapiro. Sans surprise, l’affilié CBS de Pittsburgh rapporte que le chef de la majorité républicaine du Sénat de l’État, Joe Pittman, est satisfait de l’acte de Shapiro, déclarant que « le décret du gouverneur Shapiro visant à élargir les possibilités d’emploi pour les postes au sein du gouvernement de l’État est un pas dans la bonne direction. »

    Hochman aimerait voir d’autres gouverneurs adopter ou même s’inspirer de cette victoire politique facile :

    « Par exemple, pourquoi ne pas exiger que les contractants du gouvernement éliminent les pratiques inutiles et lourdes en matière d’accréditation ? Ou bien accorder des allégements fiscaux et d’autres incitations aux entreprises privées qui les suppriment ? »

    Il serait préférable que le gouvernement ne joue aucun rôle dans la détermination du niveau d’éducation qu’un employeur privé exige de ses employés potentiels. Il existe des signaux du marché qui peuvent réellement aider à résoudre le problème de « l’inflation des diplômes », comme le note l’étude de Harvard :

    « Le fait de rechercher des diplômés de l’enseignement supérieur rend de nombreux emplois de qualification moyenne plus difficiles à pourvoir, et une fois embauchés, les diplômés de l’enseignement supérieur présentent des taux de rotation plus élevés et des niveaux d’engagement plus faibles. »

    Il existe des moyens pour les entreprises de reconnaître un déséquilibre dans les demandes de titres de compétences qui ne nécessitent pas du tout l’intervention des gouverneurs ou des législateurs. Lorsque nous discutons de l’élimination des décrets gouvernementaux oppressifs en matière de titres de compétences, ne les remplaçons pas par d’autres types d’exigences.

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