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      Il n’y a pas de femmes dans cette conférence

      news.movim.eu / Numerama · Sunday, 3 December - 17:15

    Une conférence organisée en ligne devait inclure plusieurs participantes. Or, ces femmes n'existent pas. Elles ont été inventées avec une IA. C'est le sujet de la newsletter #Règle30 de la semaine. [Lire la suite]

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      L’émoji famille peut-il vraiment être inclusif ?

      news.movim.eu / Numerama · Thursday, 19 January, 2023 - 07:35

    La personne en charge du sous-comité Émoji du Consortium Unicode s'est posé une question toute simple : « qu'est-ce qu'une famille ? ». La réponse n'est pas si évidente que ça et invite à changer la façon dont les émojis les représentent. [Lire la suite]

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      Blizzard développe un étrange outil pour “mesurer” la diversité… puis se ravise

      news.movim.eu / JournalDuGeek · Monday, 16 May, 2022 - 10:30

    Blizzard n'en est décidément plus à un bad buzz près. L'entreprise vient de partager un outil destiné à mesurer le niveau de diversité de ses personnages.

    Blizzard développe un étrange outil pour “mesurer” la diversité… puis se ravise

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      L’État manipulateur met son index partout

      h16 · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 1 February, 2021 - 08:30 · 5 minutes

    Maroc

    par h16

    Pour le gouvernement, une chose est claire : couvre-feu ou pas, qu’on confine un peu, moyennement ou beaucoup, ce n’est pas pour ça qu’on doit se laisser aller au vague-à-l’âme. Après un début d’année qui a vu débouler en fanfare un nouvel indice de réparabilité dont on se demandait comment les entreprises pouvaient se passer jusqu’à présent, c’est le moment de frapper fort, une nouvelle fois.

    C’est probablement mû de cette vivifiante pulsion que le gouvernement a décidé de se lancer avec gourmandise dans la création d’un nouvel index de la diversité en entreprise.

    Il faut avouer qu’il est difficile de contenir les pulsions créatrices de l’État tant, en ces périodes troubles où la société, l’économie et la politique n’ont jamais été aussi stressées : c’est un peu comme les ateliers d’après-midi pluvieux en maternelle où, pour occuper les chérubins, on les laisse tripatouiller de la pâte-à-modeler. Ici, pour calmer les tensions de l’État, on lui laisse fourrer des index partout, y compris dans les entreprises.

    Cette fois-ci, ce sera Elisabeth Moreno qui s’acquittera, comme ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, à la Diversité, à l’Égalité des chances et à la Pâte-à-modeler Inclusive et Intersectionnelle, de ce nouveau tripotage bureaucratique. Ceci était aussi prévisible qu’inévitable : comme on trimballe ce poste bouche-trou depuis Giscard et qu’il faut bien qu’il serve vaguement à quelque chose, qu’on y colle une politicienne qui veut absolument faire parler d’elle (n’y étant guère parvenu dans ses précédentes aventures), il était inévitable qu’elle s’agite de tous les côtés. Ce sera donc pâte-à-modeler (et surtout pas poterie , qu’elle abhorre apparemment).

    Le sujet de la patouille portant sur la discrimination, afin de pousser à plus de diversité dans les entreprises, qui sont des repaires quasi-exclusifs d’hommes blancs cis de plus de 40 ans, c’est bien connu, la ministricule a d’ores-et-déjà devisé un solide plan de bataille pour assurer la réussite à son atelier : pour cela, on va lancer, « dans les prochaines semaines » selon la ministre-déléguée, une « grande consultation citoyenne sur les discriminations » .

    Alors ça, voilà qui est une bonne nouvelle, tiens ! Youpi, une nouvelle consultation citoyenne !

    Après des consultations citoyennes sur le climat tagada, sur le nucléaire tagada aussi, et sur les vaccinations tsoin-tsoin, et compte-tenu de leurs résultats éblouissants, le gouvernement s’est enhardi et nous emmène à présent dans une nouvelle farandole de bonheur consultatif sur le sujet des discriminations.

    On sent déjà frémir le pays à l’évocation de ce nouvel appendice qui va fouiller les âmes du peuple pour mieux cerner le sujet des discriminations : on va choisir comme il faut un panel bien spécifique de Français qui auront le bon goût d’être aussi représentatifs que possible des agendas du pouvoir, ce qui évitera étonnement et déconfiture.

    En effet, soyons sérieux deux minutes : quelle est la probabilité de voir cette consultation citoyenne se terminer par un petit « ça ne sert à rien, il y a déjà toutes les lois qu’il faut » ou même un « cet index va encore alourdir la paperasserie administrative débile qui encombre les entreprises françaises sans aucun bénéfice palpable ni pour la société en général, ni pour ces entreprises en particulier » ?

    Aucune, bien sûr.

    En réalité, on sait avant même d’avoir consulté cette brochette de frétillants citoyens volontaires que leurs conclusions vont à la fois abonder dans le sens d’une impérieuse nécessité de ce nouveau colifichet bureaucratique, et dans l’observation que oui, assurément, la société est pourrie de méchantes discriminations qu’il faut au plus vite combattre ; d’ailleurs c’est bien simple, c’est à n’en pas douter l’une des raisons de la faible croissance en France, de son emploi anémique, de sa dette galopante et de son personnel politique bête à manger du foin. Non ?

    Dès lors, si l’on connaît déjà les résultats de cette consultation, pourquoi diable la faire et même l’envisager ? Puisque l’on sait que le petit appendice ministériel va, quoi qu’il arrive et quoi qu’il en coûte, continuer son projet idiot, pourquoi s’enquiquiner avec cette consultation d’apparat, cet artifice démocratique ?

    Eh bien précisément pour déforcer les mécanismes démocratiques habituels : l’Assemblée nationale n’est déjà plus qu’une chambre d’enregistrement, et les quelques vagues mugissements de députés encore en vie qu’on entend rarement ne changent rien à ce sombre constat.

    Les zombiputés qui forment le gros des troupes ne font plus que voter mécaniquement ce qu’on leur dit de voter, comme en témoigne l’invraisemblable dissolution de la Commission parlementaire chargée d’étudier la gestion (ou son absence pathétique, disons plutôt) de la crise sanitaire par le gouvernement, et qui aurait probablement rendu – l’Assemblée eut-elle été encore vaguement utile – un rapport saignant devant l’enfilade d’âneries qu’on subit depuis plus d’un an.

    En fait, à chaque nouvelle consultation citoyenne, on envoie le message qu’une bande de branleurs non élus à l’avis péremptoire absolument sans intérêt vaut plus qu’une autre bande de branleurs, payés ceux-là, mais qui avaient jusqu’à présent au moins la qualité d’avoir été élus sur un programme politique, et qui auront, un jour, des comptes à rendre (au moins par les urnes).

    Ne nous leurrons pas : au final, on aura – quoi qu’il en coûte ! – un nouvel index de l’État dans les entreprises qui n’en manquaient pourtant pas. Ceci se traduira par de nouvelles contraintes et de nouvelles sanctions qui vont encore grandement améliorer la compétitivité et la réactivité de nos entreprises face à la concurrence mondiale. Et dans la foulée, on aura subi une nouvelle consultation qui aura servi, une nouvelle fois, à passer au dessus de la représentation démocratique dont, il faut le dire, tout le monde se fout maintenant ouvertement, Exécutif en premier.

    La Cinquième République n’est plus qu’une farce triste, une parodie grotesque de démocratie où une petite coterie de politiciens manipule le peuple, qu’ils tentent d’asservir toujours un peu plus.

    Et si l’on constate combien de citoyens semblent heureux de participer à cette bouffonnerie tragique, on peut conclure que ce pays est foutu.

    —-
    Sur le web

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      Pourquoi la diversité n’est pas un critère de sélection

      Thomas Viain · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 14 January, 2021 - 03:30 · 7 minutes

    diversité

    Par Thomas Viain.

    Le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf a suscité la controverse le 1er janvier dernier, en tweetant sur le manque de diversité du Philarmonique de Vienne, lors du traditionnel concert du Nouvel An.

    La violoniste Zhang-Zhang, du Philharmonique de Monte-Carlo, a immédiatement réagi, affirmant que les musiciens étaient sélectionnés à l’aveugle, sur leurs seules compétences. Et s’il y avait un quiproquo sur la notion de mérite ?

    La méritocratie et le ressentiment des laissés-pour-compte

    Mis à part qu’en réalité, les auditions à l’aveugle n’ont souvent lieu qu’au début du processus de sélection, rarement d’un bout à l’autre, la réponse de Zhang-Zhang est instructive : elle oppose le processus de sélection méritocratique, sans voir qu’Ibrahim Maalouf ne nie nullement l’excellence des musiciens composant le Philharmonique, bien au contraire.

    Essayons d’éclaircir cet échange entre Maalouf et Zhang-Zhang en faisant un bref détour par Michael Sandel et son dernier ouvrage, The Tyranny of Merit . Sandel y désespère que la conception méritocratique se soit imposée comme un dogme et que les débats ne tournent qu’autour de cette seule question : comment réaliser au mieux l’égalité des conditions sur la ligne de départ ?

    Résumons brièvement la critique de Sandel à l’égard de la méritocratie.

    Dans une société méritocratique, chacun veut croire tenir son succès de son talent et de son labeur. Et plus on se croit self-made man , plus on oublie le bien commun, qui a en réalité permis le succès.

    Naissent alors un fort ressentiment et une humiliation chez celui qui n’a pas réussi car dans une méritocratie, celui qui échoue ne peut plus s’en prendre qu’à lui-même. Cette perte d’estime expliquerait la montée des populismes, qui suit le gradient des diplômes bien davantage que des revenus.

    Dans les années 1960-1970, les philosophes américains dominants refusaient la rhétorique de la méritocratie, considérant qu’il était contingent que le marché demande certains talents ou que certains talents soient communs ou rares ; Sandel prend comme exemple LeBron James : il a la chance que son talent soit recherché, mais durant la Renaissance italienne, à Florence, c’eût été celui du peintre.

    Le marché n’évalue pas en réalité la véritable contribution d’un individu à la société. Sandel prend l’exemple du professeur de chimie de Breaking Bad : sa contribution en vendant de la meth pour des millions de dollars est inférieure à celle qu’il avait comme professeur de chimie.

    Il ne faudrait pas oublier la leçon de Hegel : le moteur principal de l’humanité, c’est la lutte pour la reconnaissance. Cela implique d’avoir une idée du bien commun et des contributions respectives à ce bien commun, autres qu’évaluées par le marché. Mais comme on ne sait plus définir un bien commun, on préfère en rester à la neutralité du marché ; le débat a resurgi lors de la crise covid, avec une reconnaissance de l’utilité sociale des travailleurs du quotidien, dont les contributions n’étaient pas reconnues par les mécanismes du marché.

    Sandel n’ignore pas les solutions à droite et à gauche.

    À droite, Hayek reconnaît que le marché n’a rien à voir avec le mérite, mais reflète simplement le choix et les désirs des consommateurs. À gauche, Rawls ne considère pas non plus qu’une société rétribue les mérites. Les mieux dotés en talents auront au contraire une dette à l’égard des moins bien dotés. À l’objection que les mieux dotés auraient pu ne rien faire de leur talent, Rawls répond que la capacité d’effort est également héritée ou encouragée.

    Mais selon Sandel, ces deux paradigmes ne répondent pas à la difficulté majeure du ressentiment des laissés-pour-compte. Même la solution rawlsienne (le chirurgien est mieux payé que le concierge pour des raisons incitatives seulement, qui contribuent ultimement au bien des moins bien lotis) ne répond pas à la perte d’estime de soi que connaît celui qui est en bas de l’échelle des mérites.

    Diversité, sélection et seuil de compétences

    Est-ce à dire que toute sélection est malvenue et que les moins bons pourraient remplir des postes exigeants et techniques ? Sandel ne nie nullement qu’il faille sélectionner des compétences, mais on pourrait éliminer selon lui le biais de l’humiliation et de la perte d’estime de soi par un mécanisme simple : fixer un seuil de compétences, puis tirer au sort.

    Sur les 40 000 étudiants postulants à Harvard, en fixant un simple seuil de compétences, les examinateurs se retrouveraient avec environ 20 000 restants, tous excellents selon Sandel. Au-delà de ce seuil, il est trop difficile de prévoir la carrière académique et la réalité de ce qui est sélectionné : la sélection devient non signifiante. On tirerait alors au sort un sous-groupe. Celui-ci ne pourrait se targuer de ses qualités supérieures et les non tirés au sort ne connaîtraient pas non plus le stigmate du laissé-pour-compte.

    Il propose de faire l’expérience pour prouver la chose en comparant, au moment de leur diplôme de sortie ou durant leur carrière académique, un groupe qui aurait été tiré au sort et un autre sélectionné classiquement. Sandel prend le pari que les différences ne seront pas notables.

    Comment juge-t-on la musique ?

    Appliquons maintenant ces analyses à notre exemple du Philharmonique de Vienne. Ibrahim Maalouf ne semble pas nier l’excellence de l’orchestre, il la vante même sans ambages. Mais ces musiciens en haut de l’échelle des mérites n’ont pas été pris à partir d’un seuil de compétences, mais passés dans un crible qu’il est légitime d’analyser.

    Or, selon Sandel, passé un certain seuil, la sélection devient non signifiante : on ne sait plus vraiment ce qu’on sélectionne. Un musicien issu de la diversité aurait tout aussi bien pu être pris (au-delà d’un seuil de qualifications) et la musique qu’il aurait produite au Philharmonique eût été également sublime. Sandel reconnaîtrait que dans des cas très particuliers et limités (le génie en maths), l’hyper sélection peut encore atteindre une réalité. Mais dès que les compétences deviennent complexes et multiples ou liées à l’émotion musicale dans notre exemple, une foule de paramètres non contrôlés ou contrôlables ont en réalité plus d’importance que le processus de sélection.

    Utiliser Sandel pour interpréter la réaction de Maalouf n’est pas forcément une aberration pour un libéral. La sélection abstraite et académique n’a jamais vraiment été un Graal pour le libéralisme. En l’occurrence, le fait qu’un musicien rencontre une demande de la part d’un public est un critère bien plus sûr de sa plus-value (relative, bien sûr à un goût et un public donnés). Mais il est vrai que même ainsi, la question posée par Sandel sur la perte d’estime du déclassé doit être prise au sérieux par le courant libéral.

    Sélection institutionnelle vs choix du public

    On pourrait ici faire une distinction capitale, que ne fait étrangement jamais Sandel dans son ouvrage : le sentiment de rejet et de déclassement du laissé-pour-compte dans une sélection institutionnelle (université, orchestre) est d’un tout autre ordre que la déception de ne pas retenir les faveurs d’un public (en musique, dans le commerce, etc.) : dans le premier cas, la sélection prétend dire quelque chose des qualités objectives du candidat quand bien même, au-delà d’un seuil de compétence, ce que le processus sélectionnerait serait douteux, alors que dans le deuxième cas, l’impétrant sait ne subir qu’un échec circonstancié (moment particulier, public particulier), qui ne le réduit pas à cette tentative.

    Il pourrait être intéressant pour le courant libéral de travailler dans cette direction, en distinguant la sélection institutionnelle et la sélection par le marché en termes d’estime de soi.