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      Édith Cresson, première femme Premier ministre, cible des pires attaques sexistes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 18 May, 2022 - 16:08 · 1 minute

    SEXISME - Nommer une femme Première ministre en France, en 2022, c’était encore inédit. Il y a trente ans, Édith Cresson est la première à entrer dans “l’enfer de Matignon” qui porte visiblement d’autant mieux son nom lorsque l’on est une femme.

    Lorsqu’elle est nommée Premier ministre, Édith Cresson en a vu d’autres. Maire, députée, ministre à plusieurs reprises, elle est la cible d’une classe politique sexiste et rétrograde.

    Le 21 mai 2021, sur le plateau de l’émission C à vous , elle se souvient d’une attaque particulièrement choquante, alors qu’elle est à la tête du ministère de l’Agriculture: “ La FNSEA avait donné une grande réunion et j’y suis allée. Il y avait une grande banderole d’un bout à l’autre de la salle où il était écrit : ‘Édith, on t’espère meilleure au lit qu’au ministère’. Donc j’ai dit, ça tombe bien que je sois ministre de l’Agriculture parce que comme j’ai affaire à des porcs, je vais pouvoir m’occuper de vous.”

    Comparée à Madame de Pompadour

    A sa nomination, le journal Le Quotidien titre “La Matignonne”, quand France soir qualifie Édith Cresson, d’“atout charme de Mitterrand”. Malgré son expérience politique et ses différents mandats, c ertains questionnent ouvertement sa légitimité, comme François d’Aubert, député UDF: “Regardez le parcours de Madame de Pompadour, regardez le parcours d’Édith Cresson, on voit un parallélisme certain,” lance-t-il dans la salle des Quatre Colonnes.

    En avril 1992, l’échec de la gauche aux élections régionales et cantonales signe la fin de son calvaire. Édith Cresson dépose sa lettre de démission et Pierre Bérégovoy lui succède. Pendant 30 ans, Matignon n’accueille ensuite que des hommes.

    À voir également sur le HuffPost : Nommée Première ministre, Elisabeth Borne dédie son discours ”à toutes les petites filles”

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      Élisabeth Borne est Première ministre et non Premier ministre, et ça en dit long

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 17 May, 2022 - 08:39 · 3 minutes

    Un Un "e" sépare Cresson de Borne et ça en dit long sur l'évolution de la vie politique.

    POLITIQUE - Trois décennies séparent l’entrée d’Édith Cresson d’ Élisabeth Borne à Matignon. Trois longues décennies et une petite lettre de la plus haute importance: pour la première fois de son histoire, la Ve République a officiellement une Première ministre et non une femme Premier ministre.

    15 mai 1991, le Journal officiel annonce: “Mme Édith Cresson est nommée Premier ministre”. La France a enfin une femme à la tête de son gouvernement et c’est une petite révolution. Qui a cependant encore des limites et la publication officielle en est révélatrice: Édith Cresson est une femme, mais sa fonction et son titre ne sont pas féminisés.

    Trente-et-un ans et un jour plus tard, Élisabeth Borne s’installe à son tour à Matignon. Cette fois, le Journal officiel adapte le genre: ”Élisabeth Borne est nommée Première ministre.” Elle est officiellement la première à porter ce titre.

    Mais tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Sur RTL ce mardi 17 mai, Éric Zemmour s’est obstiné à masculiniser la fonction. Première ministre, “c’est moche”, selon lui. ”À l’oreille, le français pour moi doit d’abord être beau. Donc, oui, c’est le Premier ministre”, argue-t-il. Valérie Pécresse, candidate déchue des Républicains à la présidentielle, a aussi salué sur Twitter la “2e femme Premier ministre de notre pays”.

    En théorie tout y est, en pratique beaucoup reste à faire

    Saisie de la question dès 2019, l’Académie française a estimé que rien ne s’opposait à la féminisation des noms de métiers. “Celle-ci relève d’une évolution naturelle de la langue, constamment observée depuis le Moyen Âge”, faisait valoir le texte adopté à “une large majorité” par les académiciens. L’institution n’avait pas dressé de listes exhaustives des professions féminisées, jugeant qu’il “convient de laisser aux pratiques qui assurent la vitalité de la langue le soin de trancher”.

    Il est donc tout à fait correct d’appeler Élisabeth Borne madame la Première ministre et la féminisation du terme au Journal Officiel témoigne d’une certaine évolution vers une meilleure égalité femmes-hommes dans la vie politique. Mais tout n’est pas encore gagné, bien au contraire.

    Dans la pratique, la féminisation se heurte à des réfractaires, y compris à l’Assemblée nationale. Dernier exemple en date en octobre 2021 lorsque la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili reprend de volée le député LR Julien Aubert qui l’appelle “madame le ministre”. “Je demande de manière très claire à être appelée ‘Mme la ministre’. Si M. le député ne respecte pas cela, il sera appelé ‘M. la rapporteur’ et j’en prends la pleine responsabilité”, maintient Barbara Pompili, s’attirant les remontrances de la vice-présidente - LR elle aussi - Annie Genevard.

    La nomination d’Élisabeth Borne ne manquera pas de relancer le débat. De plus, au-delà du symbole d’une femme à Matignon, son entourage et son gouvernement seront eux aussi scrutés. Les femmes seront-elles mises à l’honneur? Comme numéro 2, Élisabeth Borne a choisi Aurélien Rousseau, ancien directeur adjoint du cabinet de Manuel Valls, selon Le Monde. Quid des ministres? Selon la volonté affichée d’Emmanuel Macron dès son premier quinquennat, le gouvernement devrait être paritaire. Il faudra attendre quelques jours pour le vérifier.

    À voir également sur Le HuffPost: Nommée Première ministre, Elisabeth Borne dédie son discours ”à toutes les petites filles”

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      Édith Cresson salue la nomination d'Élisabeth Borne qui lui rend hommage

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 16 May, 2022 - 19:03 · 2 minutes

    POLITIQUE - D’une Première ministre à une autre. Après l’annonce officielle de l’arrivée d’Élisabeth Borne à Matignon ce lundi 16 mai, la seule femme à avoir été cheffe du gouvernement s’est exprimée sur cette nomination qu’elle estime “normale”.

    Édith Cresson , Première ministre de 1991 à 1992, a tenu à saluer le choix d’ Emmanuel Macron : “Il était largement temps”, a-t-elle lâché sur BFMTV.

    Lors de son discours express sur le perron de Matignon, Élisabeth Borne avait tout de même tenu à adresser quelques mots à l’ancienne Première ministre en toute fin de discours, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article : “Je suis vraiment très émue ce soir, j’ai une pensée pour la première femme qui a occupé ces fonctions: Édith Cresson”.

    ″Ça m’a touché. Dans un discours qui a été très court, elle a trouvé le moyen de mettre une phrase qui m’a beaucoup touché”, a réagi Édith Cresson au sujet de ces quelques mots d’ Élisabeth Borne .

    “Je pense que le président de la République a dû se rendre compte qu’il était temps de nommer à nouveau une femme Première ministre”, a ensuite estimé Edith Cresson, avant d’ajouter: “Ce qui est extraordinaire, c’est qu’on ait attendu aussi longtemps, et surtout qu’on en parle comme quelque chose d’extraordinaire, alors que je ne vois pas où est le problème”.

    “Une personne remarquable, pas parce que c’est une femme”

    Elle estime toutefois qu’Elisabeth Borne “subira moins d’attaques” qu’elle, parce qu’elle était “la première”. Cependant, l’ancienne Commissaire européenne ne veut pas entendre parler d’événement au sujet de la nomination d’une femme à Matignon, ce qu’elle juge “normal”.

    “C’est un événement parce que la France est ce qu’elle est, que la classe politique est ce qu’elle est, mais dans un autre pays ce n’est pas un événement. Ni Madame Thatcher, ni Madame Merkel , ni au Portugal où une femme a été nommée Première ministre longtemps avant moi, on ne s’est exclamé que c’était quelque chose d’extraordinaire”, a finalement déclaré Edith Cresson.

    Interrogée par ailleurs sur le choix du chef de l’État, Edith Cresson a souligné “un très bon choix parce que c’est une personne remarquable, pas parce que c’est une femme”. Mettant en avant le “courage” de celle qui était jusqu’alors ministre du Travail, Edith Cresson a souligné cette “vertu tout à fait nécessaire dans cette fonction”.

    Rodée aux arcanes du pouvoir, l’ancienne femme politique a également mis en garde Elisabeth Borne sur les difficultés qui l’attentent à Matignon. “C’est une fonction difficile où l’on est sans cesse critiqué, pas seulement par les adversaires politiques, mais aussi par la presse, je suis sûre qu’elle saura faire face aux difficultés qu’elle risque de rencontrer”.

    À voir également sur Le HuffPost: Les 3 questions que soulève la nomination d’Élisabeth Borne à Matignon

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      Une femme Première ministre? Édith Cresson lui souhaite "bien du courage"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 15 May, 2022 - 08:13 · 2 minutes

    Édith Cresson photographiée aux Invalides en octobre 2021, lors de l'hommage à Hubert Germain (illustration) Édith Cresson photographiée aux Invalides en octobre 2021, lors de l'hommage à Hubert Germain (illustration)

    POLITIQUE - “Ce n’est pas le pays qui est machiste: c’est sa classe politique”. Dans une interview accordée ce dimanche 15 mai au JDD , l’ancienne Première ministre, Édith Cresson, évoque l’hypothèse qui circule concernant la nomination d’une femme à Matignon en remplacement de Jean Castex .

    “Le fait qu’il n’y ait qu’en France que la question” se pose de nommer une cheffe de gouvernement est ”à mes yeux scandaleux”, dénonce Édith Cresson , restée moins de 11 mois à ce poste, de mai 1991 à avril 1992, durant le second septennat de François Mitterrand.

    “L’a-t-on posée au Royaume-Uni, où Margaret Thatcher a exercé le pouvoir pendant onze ans? En Allemagne où Angela Merkel a été chancelière pendant seize ans? Jamais. Pareil pour le Portugal où une femme avait été nommée Première ministre bien longtemps avant moi…”, souligne-t-elle.

    “On faisait des commentaires sur ma tenue vestimentaire”

    Selon l’ancienne locataire de Matignon, “ce n’est pas le pays qui est machiste: c’est sa classe politique. Ce sont les mêmes attaques qu’aujourd’hui. On me prêtait des propos que je n’avais jamais tenus, on me lançait des critiques permanentes, on faisait des commentaires sur ma tenue vestimentaire”, raconte l’ancienne dirigeante socialiste.

    “On a même écrit un jour que mes bas étaient filés alors que j’ai une cicatrice sur la jambe due à un accident! On ne se permettrait jamais la même chose, les mêmes commentaires, sur la tenue des hommes politiques. Alors que quand on parle des femmes, on parle sans se gêner de leurs vêtements ou de leur physique”, dénonce l’ex-cheffe du gouvernement, quatre fois ministre auparavant.

    “Le poste de Premier ministre est un poste très difficile, en tout état de cause, mais les difficultés sont accrues par le fait que le chef du gouvernement est une femme. Car les attaques compliquent encore plus la situation politique”, insiste Édith Cresson. Si une femme est nommée à Matignon, “je ne donnerai aucun conseil. Je lui dis simplement qu’il lui faudra beaucoup de courage”, conclut-elle.

    La démission du gouvernement de Jean Castex doit intervenir en début de semaine prochaine, selon des membres de la majorité. Le futur chef du gouvernement serait a priori une femme, selon des confidences de proches du président Emmanuel Macron.

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