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      Trump prépare "un retour incroyable" à Washington, où il n'avait pas mis les pieds depuis 2020

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 27 July, 2022 - 08:04 · 7 minutes

    L'ancien président américain Donald Trump lors d'un discours à Washington DC, le 26 juillet 2022. L'ancien président américain Donald Trump lors d'un discours à Washington DC, le 26 juillet 2022.

    ÉTATS-UNIS - Donald Trump, de retour à Washington pour la première fois depuis son départ tumultueux de la Maison Blanche , a livré mardi 26 juillet un discours digne d’un candidat en campagne, flirtant ostensiblement avec l’idée de briguer un nouveau mandat .

    Invité par l’America First Policy Institute, un cercle de réflexion géré par ses alliés, le milliardaire de 76 ans a présenté un plan d’action pour le “président républicain qui regagnera la Maison Blanche en 2024”.

    Pendant plus d’une heure et demie, il a repris ses thèmes de prédilection ― notamment la lutte contre l’immigration et la criminalité ― tout en attaquant férocement son successeur Joe Biden , accusé d’avoir “mis les États-Unis à genoux”.

    Une rhétorique violente pour justifier son retour en 2024

    Il a repris sa rhétorique violente, usant d’images choquantes telles que “les rues pleines d’aiguilles, remplies du sang de victimes innocentes”, et des villes “où la classe moyenne affluait pour ‘l’American dream’” comparées à “des zones de guerre”. Avant de citer les viols, les vols, la crainte des parents quand leurs enfants sont dans la rue.

    L’ex-président a présenté plusieurs mesures, comme la peine de mort pour les dealers de drogue, donner davantage de moyens à la police et la fin du vote par anticipation et électronique. “Il n’y a plus de respect pour la loi, et il n’y a surtout plus d’ordre. Notre pays est désormais un cloaque de crimes, nous avons du sang, la mort, et la souffrance à cause du parti Démocrate qui détruit et démantèle les forces de l’ordre ”, a-t-il ajouté, toujours plus sombre.

    Après avoir dressé un portrait apocalyptique du pays, il a glissé: “L’histoire est loin d’être terminée et on se prépare pour un retour incroyable, on n’a pas d’autre choix. Avec la force, nous restaurerons notre sécurité. Avec le travail acharné, nous reconstruirons notre prospérité. Grâce au courage, nous réclamerons notre liberté. (...) Nous rendrons l’Amérique glorieuse, telle qu’elle ne l’a jamais été.”

    Le ministère de la Justice s’intéresse à Trump

    Trump prépare donc son retour, un an et demi après avoir quitter le pouvoir la tête basse, deux semaines après l’ attaque du Capitole par des centaines de ses partisans. Depuis, il n’avait pas remis les pieds dans la capitale fédérale, tout en restant au cœur des attentions d’une commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur son rôle dans cet assaut qui a choqué le monde entier. Celle-ci vient d’organiser une série d’auditions publiques très suivies qui ont levé le voile sur ses manœuvres pour rester au pouvoir.

    Selon le Washington Post , le ministère de la Justice enquête en parallèle sur les actions de Trump pendant l’assaut du Capitole. Des témoins sont interrogés devant un jury sur les conversations qu’ils ont eu avec l’ancien président, ses avocats et d’autres membres de son cercle, ont rapporté plusieurs sources au quotidien de la capitale fédérale. Le ministère a aussi reçu en avril des relevés téléphoniques de membres-clés de l’administration Trump. Les médias avaient déjà eu écho des investigations menées contre plusieurs proches mais jamais contre le magnat de l’immobilier lui-même.

    Sur la chaîne NBC, le ministre de la Justice Merrick Garland n’a d’ailleurs pas écarté la possibilité de poursuivre Donald Trump. “Nous avons l’intention de faire rendre des comptes à quiconque est responsable pénalement pour (son rôle dans) les événements autour du 6 janvier, dans une quelconque tentative d’interférer avec le transfert légal du pouvoir d’une administration à l’autre”, a-t-il dit.

    “Tout ça est un coup monté”, la commission ne compte “que des voyous et des pirates”, a rétorqué mardi Donald Trump, très combatif. “Ils veulent m’atteindre pour que je ne sois plus capable de travailler pour vous, mais je ne crois pas que ça va marcher”, a-t-il ajouté avec un sourire aux lèvres. “Quatre ans de plus”, a alors scandé la salle en l’applaudissant, référence à la durée d’un éventuel nouveau mandat.

    Mike Pence continue de prendre ses distances

    Hasard du calendrier, son ancien vice-président Mike Pence était lui aussi en visite à Washington mardi, où il a profité d’un discours devant de jeunes conservateurs pour marquer sa différence avec Donald Trump. “Nous ne sommes pas d’accord sur les priorités”, a-t-il déclaré en déroulant un programme axé sur la lutte contre l’avortement et la protection du droit au port d’armes et des libertés religieuses.

    “Il est absolument indispensable (...) de ne pas céder à la tentation de regarder derrière soi” et “de se tourner vers l’avenir”, a ajouté ce conservateur chrétien, qui reproche à l’ancien président de consacrer trop de temps à contester le résultat de l’élection de 2020.

    Donald Trump n’a jamais concédé sa défaite. Évoquant, sans aucune preuve, des “fraudes électorales massives”, il consacre depuis deux ans l’essentiel de ses interventions publiques à dénoncer “une élection volée”.

    Il a toutefois mis mardi ce discours en sourdine. “Je dis toujours que j’ai été candidat une première fois et que j’ai gagné, puis que j’ai été candidat une seconde fois et que j’ai remporté encore plus de voix”, s’est-il contenté de déclarer. Avant d’ajouter, “je vais peut-être devoir le faire une troisième fois!”, en promettant des “détails” dans les semaines à venir.

    Ron DeSantis gagne du terrain

    Donald Trump garde une place centrale auprès des républicains. Il semble avoir conservé un noyau de partisans loyaux, ce qui le placerait en pole position s’il décidait de briguer l’investiture.

    Mais les critiques abîment son image, ce qui permet à ses rivaux ― tels que le gouverneur de Floride Ron DeSantis ― de gagner du terrain. Près de la moitié des républicains votant pour les primaires préféreraient un autre candidat que Donald Trump, selon un récent sondage du New York Times et du Siena College.

    La semaine dernière, le Wall Street Journal et le New York Post , qui appartiennent à l’influente famille Murdoch, ont publié des éditoriaux tançant le comportement de Donald Trump le 6 janvier 2021.

    Son discours a malgré tout été suivi au plus haut niveau. “Vous direz peut-être que je suis vieux jeu, mais je ne crois pas qu’inciter une foule à attaquer des policiers montre un ‘respect pour la loi’”, a commenté sur Twitter Joe Biden.

    “Si on est pro-insurrection, on ne peut pas être pro-policier, ni pro-démocratie, ni pro-Américain”, a poursuivi le président de 79 ans, qui pourrait aussi briguer un second mandat en 2024.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Trump agacé et incapable de dire sa défaite dans un discours au lendemain du Capitole

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      Assaut du Capitole: Donald Trump doit rendre des comptes, demande la commission d'enquête

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 22 July, 2022 - 06:12 · 4 minutes

    Donald Trump, le 8 juillet 2022 à Las Vegas. Donald Trump, le 8 juillet 2022 à Las Vegas.

    ÉTATS-UNIS - Une inaction coupable? Donald Trump a “failli à son devoir” lors de l’assaut contre le Capitole et doit être tenu légalement responsable, ont déclaré ce jeudi 21 juillet, lors d’une audition en prime time, les élus qui enquêtent depuis un an sur l’attaque du 6 janvier 2021 .

    L’ancien président républicain a ouvert les vannes “au désordre et à la corruption”, a déclaré Bennie Thompson, qui préside la commission de la Chambre des représentants en charge de ces investigations . Tous les responsables, y compris à la Maison Blanche, devront “répondre de leurs actes devant la justice”, a ajouté l’élu démocrate. “Il faudra des conséquences sévères, sinon je crains que notre démocratie ne s’en relève pas”, a-t-il estimé.

    La journée du 6 janvier de Trump “minute par minute”

    Les membres de la commission ont bouclé jeudi une série d’auditions très médiatisées en consacrant deux heures et demi à la journée du 6 janvier 2021 telle que vécue “minute par minute” par Donald Trump. Ils lui ont reproché d’avoir suivi, pendant trois heures, le déferlement de violences de ses partisans sans réagir, en “violation de son devoir de commandant en chef”.

    C’est pourtant lui qui les avait convoqués à Washington, le jour où les parlementaires devaient certifier la victoire de son rival démocrate Joe Biden à la présidentielle. Vers midi, dans un discours enflammé en plein cœur de la capitale, il leur avait demandé de “se battre comme des diables” contre de supposées “fraudes électorales massives”. Il était ensuite reparti vers la Maison Blanche, tandis que la foule se lançait à l’assaut du temple de la démocratie américaine.

    Retranché dans la salle à manger, Donald Trump a suivi l’attaque à la télévision “pendant que ses proches conseillers et les membres de sa famille le suppliaient d’intervenir”, a décrit l’élue démocrate Elaine Luria. Dans un extrait vidéo de sa déposition, l’ex-conseiller juridique de la Maison Blanche Pat Cipollone a confirmé lui avoir dit “très clairement” qu’il devait faire une “déclaration publique immédiate et nette pour appeler les gens à quitter le Capitole”.

    “Désir égoïste”

    Mais “le président Trump a refusé d’agir à cause de son désir égoïste de se maintenir au pouvoir”, a estimé Elaine Luria. Pire selon elle, à 14h24, il a envoyé un tweet pour reprocher à son vice-président Mike Pence de ne pas vouloir bloquer la certification des résultats de l’élection, alimentant les griefs des émeutiers.

    Dans les deux heures suivantes, il a envoyé deux autres messages se contentant d’appeler la foule ”à rester pacifique”. Alors porte-parole adjointe à la Maison Blanche, Sarah Matthews a rapporté qu’il avait accepté ce terme minimaliste uniquement après l’intervention de sa propre fille Ivanka.

    Et quand finalement, il a tourné une vidéo pour appeler ses partisans à “rentrer à la maison”, il n’a pas respecté le texte écrit par ses conseillers. “Je connais votre douleur”, avait-il choisi de dire en se présentant à nouveau comme victime d’une élection “volée”. Et jamais, pendant ces 187 minutes, il n’a décroché son téléphone pour “donner des ordres ou offrir de l’aide” à la police ou à l’armée, a noté Elaine Luria en montrant les comptes-rendus téléphoniques de la présidence.

    Le lendemain, alors que de nombreux employés de la Maison Blanche remettaient leur démission, Donald Trump avait accepté de tourner une vidéo pour condamner les violences. Mais des extraits du tournage ont révélé ses réticences. “Je ne veux pas dire que l’élection est terminée”, lance-t-il ainsi avec agacement.

    De nouvelles auditions en septembre

    “Ce n’est pas l’histoire d’une inaction par temps de crise, mais l’acte final du plan concocté par Donald Trump [...] pour se maintenir au pouvoir”, a conclu en fin de séance Liz Cheney , la seule républicaine de la commission avec Adam Kinzinger. Pour elle, il a “instrumentalisé le patriotisme et le sens de la justice” de ses supporteurs pour les pousser à agir. Ses actes étaient “prémédités”, “conscients, “indéfendables”, a assené l’élue, répudiée par son parti.

    Cette audition était la huitième en six semaines et la deuxième diffusée à une heure de grande écoute. Les précédentes ont porté, entre autres, sur le rôle de l’extrême droite dans l’assaut ou sur les pressions exercées sur des agents électoraux par Donald Trump.

    De nouvelles auditions auront lieu en septembre, a indiqué Bennie Thompson. Un rapport final est attendu à l’automne. Quelles que soient ses recommandations, la décision d’ouvrir des poursuites contre Donald Trump reviendra au ministre de la Justice Merrick Garland, qui ne l’exclut pas. “Personne n’est au-dessus de la loi”, a-t-il redit mercredi.

    Donald Trump, qui flirte ouvertement avec l’idée de se représenter à la présidentielle de 2024, dénonce avec véhémence les travaux de la commission, qu’il qualifie de “fraude” et de “honte”.

    À voir également sur le HuffPost : Donald Trump placé au centre d’un “complot” par l’enquête sur l’assaut du Capitole

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      Donald Trump peut-il rêver de retour après sa victoire idéologique sur l'avortement?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 9 July, 2022 - 09:57 · 6 minutes

    Donald Trump, ici en 2021, tente de revenir sur la scène politique américaine en vue de 2024. Il n'a pas encore annoncé sa candidature, mais y a faire plusieurs fois allusion. Donald Trump, ici en 2021, tente de revenir sur la scène politique américaine en vue de 2024. Il n'a pas encore annoncé sa candidature, mais y a faire plusieurs fois allusion.

    ÉTATS-UNIS - Donald Trump se rend ce samedi en Alaska au meeting “Save America” (“sauver l’Amérique”) pour soutenir la très conservatrice et controversée Sarah Palin , ancienne gouverneure de l’État qui brigue un poste de Représentante au Congrès en novembre. Le duo s’annonce explosif.

    Dans le cadre des primaires pour les élections de mi-mandat prévues à l’automne 2022, l’ex-président s’est investi pour imposer des candidats, comme Palin, pour le parti Républicain. L’objectif est toujours le même: montrer qu’il a gardé la main sur son camp (et dans une bonne partie de l’opinion) dans l’espoir d’un retour pour la prochaine présidentielle.

    Surtout que l’héritage ultraconservateur de Donald Trump sur le pays persiste comme l’a montré la décision de la Cour suprême d’ abroger la protection du droit à l’avortement . “C’est la plus grande victoire pour la vie depuis une génération (...) car j’ai tenu mes promesses”, s’était-il félicité vendredi 24 juin, peu après l’annonce-choc des Sages qui a ravi les conservateurs .

    Donald Trump a en effet permis à la plus haute institution judiciaire américaine de consolider son ancrage à droite grâce à la nomination de trois juges lors de son mandat: Neil Gorsuch après la mort du conservateur Antonin Scalia, Brett Kavanaugh qui a pris le siège d’Anthony Kennedy, autre conservateur parti à la retraite, et Amy Coney Barrett qui a remplacé la progressiste Ruth Bader Ginsburg , décédée quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2020. Désormais, six juges conservateurs siègent à la Cour suprême contre trois progressistes.

    L’avortement, victoire a posteriori pour Trump

    Ce nouvel équilibre politique a conduit au durcissement de la Cour suprême. Outre la fin de Roe v. Wade, l’institution a également entériné fin juin le droit de porter une arme dans la rue et limité les pouvoirs du Congrès à agir pour le climat . “C’est clairement une victoire a posteriori pour Donald Trump”, souligne Jean-Eric Branaa, maître de conférences en sciences politiques à Paris II-Assas et spécialiste des États-Unis, interrogé par le Huffpost .

    “La présidence de Trump se prolonge à travers des juges très conservateurs à la Cour suprême, en plus de ceux qu’il a nommés à tour de bras en cours d’appel, analyse-t-il. Cela rend sa défaite de 2020 moins rude. C’est un vrai virage à l’extrême droite qui n’est d’ailleurs pas en phase avec la population.” Selon un sondage pour la radio NPR , 56% des Américains se disent contre la décision sur l’IVG prise par la Cour suprême.

    Cette victoire à retardement lui fait croire à un retour en grâce. Donald Trump n’a-t-il pas déjà affirmé vouloir “reprendre” le Sénat et la Chambre des Représentants en 2022, puis sa “belle Maison-Blanche” en 2024? Sa candidature officielle pourrait même être annoncée dès cet été. Toutefois pour Jean-Eric Branaa, les décisions de la Cour suprême héritées de Trump n’auront aucun impact sur les élections en novembre. “En ce moment, les Américains sont préoccupés par les prix de l’énergie et l’inflation, pas l’avortement ou le port d’arme”, remarque-t-il.

    Trump garde la cote mais son étoile a pâli

    Dans son parti aussi, “son étoile a pâli”, ajoute l’expert. “Pour les Républicains les plus convaincus, il est le plus beau, le plus fort. Pour les autres, il n’existe quasiment plus. Beaucoup voient dans Trump celui qui va revenir en 2024, mais en réalité, 60 à 65% des Américains n’en veulent pas”. Pourtant, Donald Trump garde la cote. Il serait en tête de la primaire républicaine pour la présidentielle si elle était organisée aujourd’hui. De plus, en cas de nouveau duel Biden-Trump en 2024, ce dernier se place en tête, a révélé un récent sondage.

    Ces estimations données à deux ans de l’échéance présidentielle laissent largement le temps à la tendance de s’inverser. Les sondages sur la primaire républicaine tendent déjà à pencher vers d’autres personnalités. Le gouverneur de Floride Ron DeSantis prend des points progressivement, tandis que l’ancien vice-président de Trump Mike Pence se tient en embuscade , comme vous pouvez le voir dans le sondage ci-dessous.

    Les votes des électeurs Républicains pour la primaire à la présidentielle 2024. Ron DeSantis prend des points. Les votes des électeurs Républicains pour la primaire à la présidentielle 2024. Ron DeSantis prend des points.

    En parallèle, les auditions sur la tentative d’insurrection au Capitole le 6 janvier 2021 éclaircissent progressivement le rôle de Donald Trump et pas franchement en sa faveur. Autre signe qui montre la baisse de l’influence du milliardaire: son soutien apporté à des candidats Républicains en vue des midterms n’ont pas toujours été une réussite. Le bilan est mitigé pour l’ex-président qui a parfois vu ses poulains se faire recaler par des candidats plus modérés, notamment en Géorgie. À l’inverse, si la candidature au poste de gouverneur en Pennsylvanie est revenue à un pro-Trump, ce dernier s’écarte aujourd’hui de l’ex-président pour espérer l’emporter en novembre.

    “Il n’a aucune chance en 2024”

    Le gouverneur Ron DeSantis, candidat à sa réélection en Floride avant d’envisager la présidentielle, ne cherche pas non plus le soutien de l’ex-locataire de la Maison-Blanche, rapporte Politico . Des personnalités fortes du parti prennent aussi leur distance. L’ancien candidat à la présidentielle Mitt Romney a regretté lundi 4 juillet que Joe Biden n’ait pas trouvé de remède à “notre maladie nationale de déni, de tromperie et de méfiance”. Avant d’ajouter: “Un retour de Donald Trump nourrirait la maladie, la rendant probablement incurable.”

    En bref, Donald Trump continue de diviser son parti et l’Amérique, ce qui risque de lui poser problème pour les prochaines échéances électorales. “Il est has-been, je le dis depuis sa défaite en 2020 que c’est terminé pour lui”, insiste Jean-Eric Branaa. “Il a perdu la Maison-Blanche, le Sénat, la Chambre des représentants en 2020, maintenant il perd les gouverneurs... Avec sa tentative de coup d’État, il n’a aucune chance en 2024″, répète-t-il.

    Cela ne veut pas dire que son empreinte sur la politique américaine est prête à disparaître. “La fin de l’avortement, la remise en cause du mariage pour tous [ que souhaite revoir l’un des juges ], le retour des valeurs familiales et chrétiennes... Les idées conservatrices qui sont celles de Trump vont vivre à la Cour suprême pendant une vingtaine d’années. Les juges sont relativement jeunes, nommés à vie, et le Congrès est trop dysfonctionnel pour les contrer”, pointe le maître de conférences. Et si le meeting de Donald Trump avec Sarah Palin, quasiment assurée de gagner au vu de sa stature nationale en tant qu’ex-candidate à la vice-présidence, n’était pas pour “sauver l’Amérique”... mais pour se sauver lui-même?

    À voir également aussi sur le Huffpost: Devant la NRA, Donald Trump appelle à armer enseignants et citoyens après la tuerie au Texas

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      Mike Pence tente de sortir de l'ombre de Trump en vue de 2024

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 29 May, 2022 - 11:59 · 4 minutes

    L'ex vice-président Mike Pence, ici le 26 mai 2022, rompt avec Donald Trump en vue des élections de 2024. L'ex vice-président Mike Pence, ici le 26 mai 2022, rompt avec Donald Trump en vue des élections de 2024.

    ÉTATS-UNIS - Qui d’autre que Donald Trump pour être le candidat républicain en 2024? Le nom de son ancien vice-président Mike Pence est évoqué avec de plus en plus d’insistance, tant le sexagénaire prend publiquement ses distances avec le milliardaire.

    “Pendez Mike Pence”: le 6 janvier 2021, c’est le nom de cet ancien animateur radio reconverti dans la politique qui est hurlé par des partisans de Donald Trump en train de prendre le Congrès américain d’assaut .

    Les manifestants sont furieux que le vice-président, trumpiste de la première heure, n’ait pas accepté de bloquer la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle. Seize mois plus tard, l’homme politique a décidé de tourner la page.

    Mike Pence rompt avec Donald Trump

    Avortement, diplomatie... après des années de loyauté indéfectible à Donald Trump, Mike Pence multiplie depuis des semaines les appels du pied auprès de la droite conservatrice, en se démarquant de celui dont il fut le bras droit sur une série de dossiers.

    C’est lundi 23 mai que Mike Pence a acté le plus frontalement sa rupture avec l’ancien président, en venant faire campagne pour un candidat que Donald Trump avait publiquement répudié lors d’importantes élections primaires en Géorgie.

    S’exprimant dans un petit aéroport de la banlieue d’Atlanta, il lance: “En un peu plus d’un an -pensez-y- l’administration Biden-Harris a déclenché un raz-de-marée de mesures de gauche”, donnant l’impression d’un homme déjà tourné vers les élections suivantes, la présidentielle de 2024.

    Mais afin de créer une vraie dynamique autour d’une éventuelle candidature, le plus dur reste à faire. Mike Pence doit s’adonner à un délicat jeu d’équilibriste, qui consiste à prendre ses distances de Donald Trump tout en parvenant à séduire sa base de fidèles, y compris les millions d’Américains toujours convaincus que la présidentielle de 2020 a été “volée” à l’ancien président.

    Fervent chrétien

    “Il ne s’est pas tenu aux côtés de Trump quand il le fallait”, dénonçait à l’AFP Helen Allen, quinquagénaire dans l’État américain de Géorgie. Pour cette raison, elle s’oppose vivement à l’idée que Mike Pence puisse un jour se voir confier les clés de la Maison Blanche. Pence président? “Bon courage”, raillait aussi Jan Sheffield, un autre trumpiste de 66 ans. “C’est un traître, il aurait dû arrêter le cours de l’élection”, jugeait-il.

    Mike Pence paraît encore à mille lieues de se déclarer formellement candidat à la présidentielle de 2024. Mais il a plus d’une fois refusé d’exclure de se présenter -que Donald Trump soit dans la course ou non. A la presse, ce fervent chrétien assure que lui et sa femme Karen prient sur la question et “iront là où nous serons appelés”.

    Et il multiplie d’ici là les prises de paroles sur des campus universitaires où dans ces Etats américains qui font et défont les élections. Devant les foules qui viennent l’écouter, il répète une de ses formules fétiches, aux allures de slogan de campagne: “Je suis chrétien, conservateur et républicain ― et dans cet ordre-là.”

    Donald Trump en tête des intentions de vote des Républicains

    Donald Trump n’a lui non plus pas encore indiqué s’il comptait tenter à nouveau de briguer un second mandat, bien qu’il paraisse tous les jours de plus en plus candidat. L’ancien locataire de la Maison Blanche était très largement en tête des intentions de vote pour les candidats républicains en 2024 selon un sondage YouGov paru début mai, avec plus de 55% de soutien.

    En seconde position, le gouverneur républicain de Floride Ron De Santis à 26%. Mike Pence lui n’est pour l’instant qu’à 7%. Un scénario qui peut d’ores et déjà être écarté: le retour du ticket “Trump-Pence” de 2016, ce que l’ancien président a déjà exclu.

    “Je ne pense pas que les gens pourraient accepter ça”, a déclaré Donald Trump à un quotidien américain en mars, assurant que les deux hommes avaient pris leurs distances depuis le refus de Mike Pence de s’opposer à la certification de la victoire de Joe Biden à l’élection. Et d’ajouter: “Je ne lui ai pas parlé depuis très longtemps.”

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