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      Pesticides : le gouvernement au Salon de l’Agriculture

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 14 March, 2023 - 04:00 · 13 minutes

    C’est l’histoire d’une annonce suivie d’une annonce… qui sera suivie d’une annonce… L’étape deux laisse entrevoir quelques perspectives de progrès et des refus d’obstacle. Il reste l’étape trois, la concrétisation des bonnes (et moins bonnes) intentions.

    Le président délègue…

    Le président Emmanuel Macron avait fait quelques annonces et évoqué un plan le samedi 25 février 2023, lors de sa visite au Salon International de l’Agriculture.

    Selon l’ Agence France-Presse la Première ministre Élisabeth Borne devait « dévoiler », non pas le plan, mais ses « contours » deux jours après.

    Ce fut fait. Mais les contours sont bien flous et l’image n’est pas nette.

    Une nouvelle édition d’ Écophyto ?

    Ce sera selon l’AFP , « un plan de développement d’alternatives pour les produits phytosanitaires les plus importants », ou (et ?) encore un « nouveau plan Écophyto 2030 ».

    La terminologie « Écophyto » acte probablement le refus obstiné de voir la réalité en face dans son intégralité.

    Écophyto est le produit du Grenelle de l’Environnement de fin 2008, une des concessions faites par le candidat Nicolas Sarkozy à un fameux hélicologiste en échange de son soutien plus ou moins explicite. L’objectif le plus visible et le plus médiatisé était de réduire de 50 % l’utilisation des pesticides à l’horizon 2018. Le ministre de l’Agriculture de l’époque, M. Bruno Le Maire, avait réussi à l’assortir d’un « si possible ».

    Bien sûr, l’objectif ne pouvait pas être atteint…

    C’est que la réduction du recours à des produits destinés à protéger les plantes, les récoltes, les revenus pour les agriculteurs, le disponible alimentaire pour les consommateurs, etc. ne se décrète pas d’un coup de crayon sur le coin d’une table. Pourquoi 50 %, sans étude préalable de faisabilité et d’impact ? Parce que c’est plus « sexy » que 49 % ou 20 %.

    ( Source )

    Sous la présidence Hollande, l’échéance approchant, un courageux ministre de l’Agriculture du nom de Stéphane Le Foll fit donc concocter un Plan Écophyto 2 , publié le 21 octobre 2015.

    Il y eut une « trajectoire en deux temps » pour, notamment, « inscrire le plan Écophyto 2 au cœur du projet agro-écologique pour la France, et produire mieux (performance économique, environnementale, et sociale) : une réduction de 25 % à l’horizon 2020 reposant, était-il dit, sur la généralisation et l’optimisation des systèmes de production économes et performants alors disponibles ; une réduction de 25 % supplémentaires à l’horizon 2025 « grâce à des mutations plus profondes des systèmes de production et des filières ».

    Douce illusion ! Bien sûr, les objectifs ne pouvaient pas davantage être atteints…

    Méprisant l’aphorisme attribué à Albert Einstein qui veut que « la folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent », sous la présidence Macron, le gouvernement publie en novembre 2018 un plan Écophyto II+ (ou 2+) . Il maintint les objectifs de réduction des usages de pesticides et ajouta un autre monument de bêtise et d’irresponsabilité , « le Plan de sortie du glyphosate annoncé le 22 juin 2018 ».

    L’argumentaire à l’appui d’Écophyto II+ précise :

    « Le plan Écophyto II+ répond aussi à une obligation européenne fixée par la directive 2009/128/CE instaurant un cadre d’action communautaire pour parvenir à une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable, qui prévoit que les États membres « adoptent des plans d’action nationaux pour fixer leurs objectifs quantitatifs, leurs cibles, leurs mesures et leurs calendriers en vue de réduire les risques et les effets de l’utilisation des pesticides sur la santé humaine et l’environnement et d’encourager l’élaboration et l’introduction de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures et des méthodes ou des techniques de substitution en vue de réduire la dépendance à l’égard de l’utilisation des pesticides. » »

    L’obstination gouvernementale a donc aussi une base communautaire. Mais l’objectif démesuré est bien le fait de l’excès de zèle démagogique français.

    « Avoir un calendrier européen qui correspond au calendrier français »

    L’intertitre est un propos – un engagement – du président Emmanuel Macron. Il est peut-être mal formulé mais fait écho à, notamment, « un nouveau plan visant notamment à coordonner l’action de la France avec celle de l’Union européenne ».

    Il n’est pas interdit de penser que les objectifs délirants de la Commission européenne dans le cadre de sa stratégie « Farm to Fork » (de la ferme à la table) ont trouvé une base dans les ambitions affichées par la France dans ses Écophytos successifs, mais aussi, notamment, l’Allemagne.

    La Commission a engagé une révision des normes applicables et proposé un règlement contraignant « concernant une utilisation des produits phytopharmaceutiques compatible avec le développement durable » (le règlement SUR, pour sustainable use regulation ). Les travaux sont en cours et les points de friction sont importants ( voir ici pour le Parlement européen). Le Conseil européen a demandé et obtenu de haute lutte une analyse d’impact complémentaire en décembre 2022, échéance juin 2023.

    Pour autant que nous sachions, la France n’a pas été favorable à cette mesure de bon sens . La parole distillée à Paris n’arrive pas toujours à Bruxelles…

    Et que fait maintenant notre gouvernement ? De l’AFP :

    « Elisabeth Borne a appelé ses ministres de l’Agriculture (Marc Fesneau), de la Transition écologique (Christophe Béchu) et de la Recherche (Sylvie Retailleau) à « présenter une nouvelle stratégie nationale » sur les produits phytosanitaires « d’ici l’été ». « Ce nouveau plan Écophyto 2030 sera construit avec tous les acteurs impliqués, au premier rang desquels les agriculteurs. Ses moyens seront augmentés », a-t-elle assuré, sans avancer de chiffres. »

    En même temps…

    La politique de Gribouille reste donc bien en haut de l’affiche… mais on y impliquera les agriculteurs…

    Mais aussi :

    « Je veux être claire : en matière de produits phytosanitaires, nous respecterons désormais le cadre européen et rien que le cadre européen […] Nous ne créerons aucune distorsion de réglementation pour nos producteurs, sauf en cas de force majeure, quand la santé publique est menacée. »

    « … désormais »… quel aveu ! Quoique… qu’est-ce que cela change par rapport à hier et avant-hier, la notion de force majeure étant éminemment flexible ? Peut-être la limitation de la force majeure à la seule santé publique, si l’analyse d’un obsédé textuel fait foi.

    Ce n’est donc toujours pas clair dans l’esprit gouvernemental : a-t-on conscience du fait qu’évoquer une « force majeure » nécessitant une action solitaire revient à décrédibiliser le système européen d’évaluation et d’approbation des produits phytosanitaires ?

    On ne peut que souscrire à l’opinion de la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert :

    « On prend des décisions sous l’émotion ou sous le harcèlement d’un certain nombre d’écologistes les plus radicalisés. On a vu ce que ça a donné sur le nucléaire. »

    Des alternatives aux pesticides ?

    Beaucoup de médias se sont concentrés sur le « plan de développement d’alternatives pour les produits phytosanitaires les plus importants ».

    Le Monde a ainsi titré : « Élisabeth Borne veut trouver des substituts aux pesticides sans affecter les agriculteurs français ».

    Comme si ces « substituts » pouvaient venir aux mêmes conditions d’emploi agronomiques et économiques et avec la même efficacité. La betterave à sucre nous a offert un magnifique exemple : on a commencé par clamer qu’il existait vingt-deux solutions contre les pucerons et la jaunisse pour finalement devoir admettre, mais sans le clamer, que même les quatre prétendument déjà applicables n’étaient pas vraiment fonctionnelles.

    Comme s’il suffisait d’établir – ou plutôt d’annoncer – un « plan ». La betterave à sucre… bis .

    Mais c’est quasiment un exercice obligé, surtout pour un gouvernement qui prétend s’occuper de tout. Mme Élisabeth Borne a même élaboré les « contours » de son plan :

    « Concrètement, cela signifie chercher à identifier de nouveaux usages, de nouveaux outils et de nouveaux produits pour mieux protéger les récoltes – tout en préservant notre biodiversité. »

    Il faut cependant prendre cela au mot : de manière assez surprenante, ce n’est pas une rhétorique antipesticides !

    Insistons : il est question de « nouveaux produits » et de « nouveaux usages », formule qui s’applique aux produits existants.

    Il y a, bien sûr, la contrepartie à l’adresse du monde antipesticides :

    « Notre approche est fondée sur la science et les avis des scientifiques. C’est la méthode que nous appliquons sur tous les produits. L’autre point cardinal, c’est qu’on ne transige pas avec la santé publique. Personne ici ne veut répéter les erreurs du chlordécone. »

    On peut considérer que la référence au chlordécone est fort criticable, tant l’historique des décisions gouvernementales et administratives est aux antipodes des procédures d’homologation actuelles. Mais elle frappe les esprits.

    Et l’exercice d’équilibriste se poursuit. Il s’agit d’identifier les priorités – les molécules les plus à risque de disparaître prochainement de la boîte à outils des agriculteurs – et :

    « Ensuite, nous devons mettre au point des alternatives, chimiques et non chimiques, crédibles et efficaces. J’insiste sur ce point, car nous ne pouvons plus être uniquement dans la simple substitution d’une solution chimique par une autre. »

    C’est au prix d’un gros mensonge : nous n’avons jamais été « dans la simple substitution… ». D’ailleurs, une telle substitution n’est pas simple, comme le montre la boîte à outils des agriculteurs qui se vide, ainsi que les procédures d’homologation des rares substances nouvelles et de ré-homologation des substances anciennes exagérément fondées sur les dangers plutôt que les risques (les premiers sont inhérents aux substances, les seconds se gèrent).

    L’opportunité de promouvoir les solutions biotechnologiques

    Du reste, nous sommes plutôt dans la situation inverse ! Qu’est-ce que le refus hystérique des OGM – de la transgenèse et dans une moindre mesure, car elles ne sont pas encore suffisamment apparues sur les radars, des nouvelles techniques génomiques – sinon un refus des solutions non chimiques ?

    Les trois ministres chargés de préciser le plan « d’ici l’été » saisiront-ils cette opportunité pour mettre la France sur les rails du progrès ?

    Et (presque) pendant ce temps…

    Le 15 février 2023, une agence qui trouve inutile de donner son nom complet sur sa page d’accueil , l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) a publié un communiqué, « S-métolachlore : vers l’interdiction des principaux usages pour préserver la qualité des eaux souterraines ».

    C’est un dossier complexe, voire ubuesque : la norme applicable aux eaux souterraines est inférieure à celle applicable à l’eau du robinet. Si on constate des dépassements de la norme de qualité dans nos eaux souterraines (pas toutes), ce n’est pas le cas pour la Vmax, la valeur sanitaire maximale.

    On n’est donc pas dans un « cas de force majeure, quand la santé publique est menacée ». Et il n’y a pas de sur-transposition des règles européennes, mais au contraire application

    Et application zélée. C’est que l’herbicide S-métolachlore fait l’objet d’une procédure de ré-autorisation (ou de retrait) au niveau européen. Le 28 février 2023, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a publié des conclusions adoptées le 27 janvier 2023. On s’achemine vers une décision européenne, sans doute de non-renouvellement (la position du gouvernement français sera quasiment dictée par l’ ANSES …).

    Il reste cependant à voir les décisions pratiques de l’ANSES. L’interdiction du S-métolachlore posera(it) des problèmes sérieux à certaines filières comme le maïs doux et le maïs semence, mais aussi le soja et le tournesol, et péjorera(it) la compétitivité de nos agriculteurs.

    C’était la séquence « Nous ne créerons aucune distorsion de réglementation pour nos producteurs ».

    Et (presque) pendant ce temps ( bis)

    Le 28 février 2023, plus de 170 députés du groupe Renaissance et apparentés menés par M. Stéphane Travert, M. Guillaume Kasbarian, Mme Aurore Bergé et Mme Laurence Heydel Grillere ont déposé une proposition de résolution « visant à lutter contre les sur-transpositions en matière agricole » .

    Ce texte devait être initialement une proposition de loi. Il a sans doute été établi en concertation avec le gouvernement. Dans la partie opérationnelle, la proposition de résolution, notamment :

    «  Réaffirme l’impérieuse nécessité de lutter contre les sur-transpositions des directives européennes, pour éviter des distorsions de concurrence majeures au détriment de l’agriculture française et de notre économie ; »

    Et :

    « Souhaite conditionner toute interdiction de mise sur le marché de produits phytopharmaceutiques, qu’elle émane d’une autorité nationale ou européenne, à l’existence de solutions alternatives efficaces, n’entraînant pas de perte de rendement, ni de surcoûts de production inacceptables pour le producteur, et pouvant être déployées à grande échelle dans des délais compatibles avec ceux dans lesquels intervient l’interdiction ».

    Dans la panoplie de propositions, de mesures et d’indignations il y a aussi : la demande de généralisation des « clauses miroirs » ; le renforcement des financements attribués aux programmes de recherche de solutions alternatives ; la mise en place d’une « véritable » planification pour la recherche d’alternatives aux substances actives susceptibles d’être retirées lors de leur examen futur ; la mise en place d’un plan de soutien de la filière betteravière.

    Et comme nous sommes dans une économie de libre-entreprise, ouverte sur le monde extérieur, la résolution « Demande aux metteurs en marché, aux producteurs de produits phytosanitaires de faire la pleine transparence sur leur budget de recherche et de renforcer leurs efforts de développement d’alternatives pour nos agriculteurs. »

    Et tout récemment…

    Ni le président, ni la Première ministre, ni les honorables députés n’ont eu le courage – ou peut-être l’audace compte tenu des manipulations de l’opinion publique et de la chienlit à l’Assemblée nationale – de s’attaquer à un mal français : les lois scélérates qui ont interdit sur le seul territoire français les néonicotinoïdes et substances à mode d’action similaire (mais pas le spinosad, molécule utilisable en agriculture biologique).

    Ou d’annoncer des démarches à Bruxelles pour au moins revenir sur l’interdiction imbécile de l’enrobage des semences de betteraves.

    On ne répétera jamais assez que nous avons la preuve indiscutable que les néonicotinoïdes ont fait l’objet d’un complot « scientifique » – qui a abouti à Bruxelles grâce notamment à l’activisme français. Et que d’autres pays comme le Canada utilisent des semences enrobées de colza, une plante attractive pour les abeilles… avec le soutien des apiculteurs .

    Les producteurs de betteraves sucrières des autres États membres de l’Union européenne pourront utiliser en pulvérisation foliaire un néonicotinoïde approuvé jusqu’en 2033, l’acétamipride. Les producteurs français devront se contenter de molécules à l’efficacité limitée comme l’a montré le désastre de 2020.

    Des annonces de restructuration des activités industrielles viennent de tomber. Tereos projette de fermer l’activité sucrière du site d’ Escaudœuvres , dans le Nord, et de fermer la distillerie de Morains et mettre en vente la féculerie d’Haussimont , dans la Marne.

    Cela risque de n’être qu’un début.

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      La culture scientifique existe-t-elle ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 13 March, 2023 - 03:50 · 9 minutes

    Par Bernard Durand et Michel Gay.

    Au ministère de la Culture, il n’existe pas de direction générale de la « Culture scientifique » alors qu’il en existe une pour la création artistique , une autre pour les médias et les industries culturelles, et une troisième pour la transmission culturelle, les territoires et la démocratie culturelle. Même le mot science n’apparaît pas dans ces intitulés.

    Culture scientifique ?

    La terminologie même de culture scientifique a évolué. Elle est passé de « culture scientifique », déjà difficile à appréhender , à « culture scientifique, technique et industrielle ».

    Selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en 1993 :

    « La culture scientifique est un ensemble de capacités, de connaissances et de savoir-faire spécifiques s’accompagnant d’un regard critique sur la science et ses rapports avec d’autres champs de l’activité humaine, y compris la technologie. Cette forme de culture est indispensable dans toute société si l’on veut vraiment aider les individus à savoir maitriser le cours des choses, améliorer la qualité de vie et leur proposer un avenir viable. »

    Selon la Société Française de Physique :

    « La culture scientifique est une part importante de la culture générale. Mais elle apparaît comme une grande oubliée des programmes des candidats à l’élection présidentielle. Et pourtant la culture scientifique est nécessaire à la formation des citoyens français, vu le rôle majeur joué par les sciences et techniques dans le monde moderne ».

    Jusqu’à présent, nos gouvernants n’ont, semble-t-il, jamais compris la culture autrement que littéraire, philosophique ou artistique. Un timide changement semble avoir eu lieu en 2012 avec la création du Conseil national de la culture scientifique et industrielle (CNCSTI), confirmé en 2014.

    Mais ce n’est là qu’un des nombreux conseils et comités gravitant autour du ministère de la Culture et dont il est difficile de savoir en quoi il a contribué à un quelconque progrès de la culture scientifique dans la population.

    La même indigence règne toujours sur ce sujet en France et le concept même de « culture scientifique » reste absent de nos médias et dans les discours politiques et donc dans l’opinion.

    Associer les mots « culture » et « scientifique » serait-il devenu un oxymore , au même titre que l’expression « silence assourdissant » ?

    Le développement de la culture scientifique générale est pourtant un enjeu majeur, même… parmi les scientifiques.

    Beaucoup de scientifiques prétendent en effet tout évaluer à l’aune de leur discipline, la seule qu’ils connaissent bien. Mais une vision large et des recoupements avec d’autres disciplines sont souvent nécessaires pour bien comprendre un vaste sujet comme celui de la production d’énergie pour une nation par exemple.

    Une coopération

    Une coopération entre les disciplines scientifiques se révèle d’autant plus nécessaire que la réflexion porte sur des sujets complexes, tels que le climat, l’énergie ou encore la disponibilité des ressources naturelles.

    Buffon disait déjà en 1753 dans son Discours sur le style :

    « Pour peu que le sujet soit vaste ou compliqué, il est bien rare qu’on puisse l’embrasser d’un coup d’œil, ou le pénétrer en entier d’un seul et premier effort de génie ; et il est rare encore qu’après bien des réflexions on en saisisse tous les rapports ».

    Le phénomène est plus marqué encore dans le monde académique où chacun creuse son sillon dans sa discipline, que dans le monde industriel qui fonctionne plutôt par projets associant des disciplines.

    Le mathématicien Cédric Villani par exemple (qui a reçu la Médaille Fields de mathématiques équivalent au prix Nobel dans cette discipline) a paru peu à l’aise à la tête de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques ( OPECST ), alors qu’il est certainement très brillant en mathématiques.

    Cette absence quasi générale de culture scientifique des politiques et journalistes, et même paradoxalement maintenant de plus en plus chez nos scientifiques, est sans doute une des difficultés dans l’enseignement des sciences en France, et une des causes de son déclin.

    Une intervention groupée de scientifiques auprès du ministère de la Culture et à la télévision pourrait faire bouger les lignes face au mur des habitudes et des administrations. Cette action mettrait peut-être fin à cette anomalie culturelle par la mise en place de moyens enfin efficaces de diffusion et de valorisation de la culture scientifique dans notre pays, en particulier vers les plus jeunes.

    Les ministres ne peuvent pas être omniscients

    Les ministres ne maîtrisent généralement pas les sujets techniques complexes dont ils sont responsables, tels que l’énergie et l’électricité. Et cela a pratiquement toujours été le cas.

    Mais la grande différence entre aujourd’hui et il y a 50 ans, c’est qu’alors, les ministres s’appuyaient alors sur des services et des cabinets compétents.

    Le général de Gaulle et le ministre Pierre Messmer n’étaient pas des professionnels de l’électricité ni du nucléaire mais ils étaient conseillés par des carrures scientifiques compétentes comme Robert Galley .

    A contrario, l’audition à l’Assemblée nationale le 13 décembre 2022 de Laurent Michel, le patron de la Direction de l’énergie et du climat (DGEC) depuis 12 ans qui a vu passer 10 ministres en charge de l’énergie, a eu de quoi inquiéter. Ce haut responsable semblait témoigner d’un manque de clarté d’esprit et de détermination. Son côté louvoyant aurait-il un lien avec sa longévité inhabituelle à la tête d’une direction d’administration centrale (12 ans…) ?

    Il est pourtant ingénieur général des Mines et possède donc a priori les compétences nécessaires pour comprendre la situation et les rapports explicites que lui transmettait l’ancien Haut-Commissaire à l’Énergie Atomique Yves Bréchet .

    Ce dernier a été remplacé en janvier 2019 par Patrick Landais, un homme « parfait ». Il n’a fait aucune note pour le gouvernement, persuadé, a-t-il dit, que cela ne servirait à rien et n’a jamais été consulté selon ses propres déclarations lors de son audition le 15 décembre 2022 devant la Commission d’enquête sur la souveraineté et l’indépendance énergétique, juste avant de partir en retraite.

    La situation énergétique déplorable de la France résulte donc aussi de l’inaction des hauts responsables de l’administration choisis par le pouvoir politique. Ils ne sont pas incompétents, toutefois, on peut se demander s’ils ont été choisis pour leur compétence ou pour appliquer sans discussion les décisions de ce pouvoir, aussi absurdes qu’elles leur paraissent.

    « Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire » aurait dit Einstein .

    Science et politique…

    Madame Élisabeth Borne est incontestablement une scientifique , même si elle n’a jamais pratiqué de métier nécessitant de bonnes connaissances dans ce domaine.

    Mais, elle possède les « qualités » pour raconter des balivernes et développer ses « convictions » à géométrie variable. Est-ce l’apanage d’un bon politicien, même scientifique ? « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent » disait Edgar Faure .

    Fermer une centrale nucléaire qui permettait à EDF de gagner de l’argent en supprimant 2200 emplois non délocalisables sans avoir au préalable réfléchi par quoi les remplacer pour éviter d’appauvrir un territoire et la France, voilà à quoi ses « compétences » scientifiques ont hélas servi !

    Elle a signé le décret de fermeture de la centrale de Fessenheim (en s’en félicitant publiquement) au cri de « il ne faut pas mettre ses œufs dans le même panier ». Or, ce mantra est faux dans le domaine de la production d’électricité, car il ne sert à rien et coûte très cher aux Français d’ajouter des œufs pourris « intermittents » dans les autres paniers.

    Son audition du 2 mars 2023 devant la commission d’enquête sur la souveraineté et l’indépendance énergétique est un festival de langue de bois, magnifiquement mené de bout en bout, avec un art consommé pour inverser la cause et l’effet.

    Nos politiques semblent en effet incapables de raisonner rationnellement en matière d’énergie. Ils sont souvent crédules face à des charlatans ou des manipulateurs…, tout autant que l’opinion publique. Certains par manque de culture scientifique mais pour d’autres (Mme Merkel est physicienne, Mme Borne est polytechnicienne), la politique l’emporte sur la raison et l’intérêt général à long terme selon Arnaud Montebourg .

    Des services défaillants aux ordres ?

    Il semble aussi que RTE n’ait pas fait correctement son travail. Peut-être parce que ses ingénieurs n’avaient pas politiquement le droit de le faire sous la houlette du président de RTE François Brottes , auparavant député et rapporteur de la loi sur la croissance verte aux côtés de Ségolène Royal ?

    Or, c’est sur ses scénarios que des décisions stratégiques de politiques énergétiques ont été prises.

    Cela ne retire pas la responsabilité ni de l’agence d’État ADEME, supposée être au service du pays et non d’une idéologie, ni du ministère de l’Écologie et (hélas) de l’Énergie. Ces deux entités ont largement contribué à désinformer nos dirigeants, même si manifestement certains se sont aisément laissés faire parce que c’était « idéologiquement correct… ou politiquement plus facile »…

    Lorsque la culture scientifique, qui n’est certes pas une panacée, entrera dans les mœurs, alors les politiques, espérons que les journalistes et les citoyens seront capables de faire la différence entre une puissance, qui s’exprime en kilowatt (kW) et une quantité qui s’exprime en kilowattheure (kWh)…

    Ainsi, une moyenne sur une année de productions intermittentes d’électricité éoliennes et photovoltaïques n’a aucun sens s’il s’agit de répondre en permanence au besoin en puissance d’une nation. Un TGV ou un ascenseur n’avance pas par à-coups…

    Aujourd’hui, beaucoup trop de hauts responsables politiques et de Français mélangent ces deux notions . C’est une source d’incompréhension et d’erreurs grossières dans les décisions stratégiques pour la politique énergétique de la France.

    Améliorer la culture scientifique de base des Français leur permettrait de déceler plus aisément les carabistouilles. Il deviendrait ainsi plus difficile de les prendre pour des idiots et de leur tondre la laine sur le dos. Est-ce pour éviter cela qu’il y a depuis tant d’années dans notre pays si peu de moyens accordés à la promotion de cette culture scientifique ?

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      Violences conjugales : les annonces de Borne face à la réalité de la Justice

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 9 March, 2023 - 03:30 · 2 minutes

    Avancées ou reculs, les mesures pour lutter contre les violences conjugales ne manquent pas.

    Ce lundi 6 mars 2023, sur le plateau de « C à vous » , la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé « mettre en place des pôles spécialisés dans chaque tribunal pour pouvoir mieux traiter ces violences conjugales, pour pouvoir aussi répondre globalement aux difficultés que rencontrent les femmes victimes de violences ».

    Du 1er au 16 janvier 2023, déjà 4000 femmes ont contacté le 3919, numéro destiné aux femmes victimes de violences conjugales.

    Le 4 mars 2023, le site noustoutes.org compte 23 féminicides depuis le début de l’année.

    Symptomatiques de la difficulté à endiguer les violences conjugales, ces chiffres témoignent toujours d’un système judiciaire incapable d’apporter une réponse utile.

    Quatre ans depuis le Grenelle, l’annonce de l’instauration de pôles spécialisés sur les violences conjugales dans chaque tribunal fait une nouvelle fois espérer.

    Au total, 200 seraient créés au sein des 164 tribunaux judiciaires et 36 cours d’appel du territoire, et permettraient de répondre « tant au civil qu’au pénal » dans une même affaire de violences à l’occasion d’audiences dédiées, et ce à très brefs délais.

    Après la Première ministre , il est par exemple promis par la ministre déléguée à l’Égalité , Isabelle Rome, la « création d’une ordonnance de protection immédiate en 24 heures que le juge prononcera, sans audience, en urgence, pour garantir la sécurité effective de la victime et de ses enfants ».

    Une promesse qui interroge d’abord dans quelle mesure sera respecté le contradictoire, un des principes fondateurs de l’idée même de justice, et qui lui donne sa légitimité. Une ambition qui remettrait en cause l’intitulé même du poste de la ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes . Quelle égalité resterait-il en effet d’une ordonnance d’éloignement d’un domicile conjugal injustement prononcée contre un conjoint présumé violent, car comme le veut la formule, l’absent à toujours tort ? Cette justice d’abattage serait ainsi une atteinte à la présomption d’innocence qui engorgerait donc les cours d’appel.

    Une promesse qui interroge aussi sur la mise en œuvre d’une telle mesure au regard du manque déjà accru de moyens de la justice, et pourrait donc engorger toujours plus un système à bout de souffle. Se pose donc la question d’évaluation des politiques publiques pour estimer ces besoins humains et matériels sans pénaliser d’autres chambres ou aggraver un peu plus les délais d’audiencement.

    Une promesse qui interroge encore sur son délai de mise en place dans un impératif d’égalité sur tout le territoire, et s’il faudra par exemple encore quatre ans pour la voir aboutir de façon homogène sur tout le territoire, et autant de victimes.

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      Protections périodiques, précarité menstruelle et démagogie permanente

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 8 March, 2023 - 04:30 · 3 minutes

    « Je me soucie [de ce sujet] et je trouve que c’est impensable que des femmes ne puissent pas avoir les protections dont elles ont besoin et qu’elles souhaitent. Donc je vous annonce que nous allons mettre en place un remboursement par la Sécurité sociale des protections périodiques réutilisables, à partir de l’an prochain. »

    C’est ce qu’a sérieusement annoncé sur France 5 Élisabeth Borne.

    Cette mesure vise à lutter contre « la précarité menstruelle ». Si vous ignoriez l’existence de ce drame, sachez qu’il s’agit « des difficultés pour de nombreuses filles et femmes à se procurer des protections hygiéniques à cause de leurs faibles revenus. »

    La précarité menstruelle

    On peut comprendre cette précarité dans les pays sous-développés. Plan international, une « ONG de solidarité internationale qui agit pour un monde juste qui fait progresser les droits des enfants et l’égalité filles-garçons » souligne d’ailleurs en quoi consiste cette précarité menstruelle :

    « Les conditions d’hygiène précaires à l’école, causées entre autres par le manque d’eau courante ou d’installations sanitaires adaptées, constituent un frein supplémentaire au plein épanouissement des filles et des adolescentes durant cette période. Dans certains pays affectés ou à revenu faible, tels que le Bangladesh, le Bénin ou encore le Yémen, 50 % des écoles n’ont pas de toilettes. »

    Reconnaissons qu’on voit assez peu de femmes sanguinolentes dans les rues de Paris ou d’ailleurs pour cause d’impossibilité d’accéder à des protections périodiques… qui coûtent entre 0,09 euro pièce (pour le modèle de base) et 0,34 euro (pour le modèle écologique, bioresponsable, confort absolu, coton équitable-cultivé-sans-personne-de-couleur-ni-enfant-exploité).

    Remboursement des protections périodiques par… l’assurance maladie ?

    Depuis quand les règles sont-elles entrées dans la catégories des « soins » ouvrant droit à un remboursement ? Que l’on prélève les cotisations sociales des Français pour le cancer des uns, pour les transfusions des autres, de la chirurgie, des médicaments ou même des protections contre l’incontinence, qui n’est pas physiologique, c’est un fait entendu. Mais faire entrer dans la liste des produits remboursables une protection contre les règles, est-ce bien le rôle de la Sécu ?

    Être une femme serait donc devenu… une maladie dont il faudrait rembourser les effets indésirables ?

    Il est très choquant de faire assumer par la collectivité une différence naturelle. Si on pousse un peu le raisonnement (et mémé dans les orties), pourquoi ne pas rembourser les messieurs d’une boîte de kleenex puisque leurs rêves érotiques nocturnes et leur physiologie les oblige, quelle injustice, à utiliser de quoi s’essuyer ? Pourquoi n’y aurait-il pas, pour faire bonne mesure, une « précarité éjaculatoire » ?

    La Sécu, variable d’ajustement économique et électoral

    Restons sérieux. Montrer qu’on se préoccupe des femmes (opprimées et pauvres) en dépensant de l’argent public est facile. Plus facile que de modifier le droit du travail. Ou de toucher aux taxes. Mais cette politique permet de manifester ostensiblement comme dans d’autres pays, notre appartenance à la tendance woke , à la mode.

    La Sécurité sociale ne peut pas servir de variable d’ajustement à l’inflation, ne peut pas servir à « compenser » la pauvreté induite par tant de mauvaises décisions politiques. La Sécu ne devrait pas être un outil politique. Et pourtant… n’est-ce pas ce qu’elle est devenue depuis que les politiciens en recherche d’électorat ont su l’utiliser ? Nous en avons depuis ce lundi, une criante démonstration.

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      Retraites : une phrase aberrante d’Élizabeth Borne

      Pascal Avot · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 13 January, 2023 - 04:30 · 4 minutes

    Le gouvernement veut faire passer une mauvaise réforme des retraites. Les syndicats veulent répondre par de puissantes grèves.

    Nous entrons pour la énième fois dans la grande comédie de la lutte des classes. C’est un inlassable rituel unissant et gauche et droite, intellectuellement pitoyable et économiquement suicidaire : un ballet aquatique dans une piscine vide. Nous savons comment il commence et comment il va se terminer. Nous pourrions parfaitement ne pas du tout nous y intéresser car cela ne changerait rien à son déroulement. Mais ce serait manquer une précieuse occasions de rire. Offrons-nous un moment de détente en temps de crise.

    Une phrase de bois

    Hier matin, Élizabeth Borne a appelé les syndicalistes à, je cite, « ne pas pénaliser les Français ». Attardons-nous sur cette formule.

    Toute grève de gauche a pour unique méthode, très précisément, de pénaliser les Français. En effet, pour obtenir de nouveaux acquis sociaux (récemment rebaptisés « conquis sociaux », afin de conférer des airs héroïques à ce mélange de farniente , de mensonges et d’émeutes), les syndicats doivent impérativement faire souffrir le peuple le plus possible. En l’empêchant d’aller travailler, en paralysant ses entreprises et ses usines et, cerise sur le gâteau, en transformant ses rues en foutoirs cacophoniques – au passage, on n’oubliera pas de casser des vitrines et de faire brûler des voitures : la révolte inutile n’est jamais aussi distrayante que lorsqu’elle s’attaque à la matière.

    Bien entendu, on usera et abusera du terme « fascisme » et l’on fera pleuvoir sur Macron et ses sbires un déluge de points Godwin. On se gardera bien de rappeler que le système français de retraites par répartition est une idée de Pétain mise en place par un communiste. Qu’importe le tonneau, pourvu qu’on ait l’ivrognerie !

    Les syndicats vont « pénaliser les Français » et ils ne vont faire que cela. Pénaliser ou humilier, supplicier et ruiner, si vous préférez. Or, le peuple veut pouvoir se déplacer et travailler : c’est pour lui une question de survie. Il va donc râler si fort, et crescendo, qu’au bout d’un ou deux mois qui nous auront coûté des milliards, l’État va prendre peur et reculer de deux pas après avoir vaillamment avancé de trois. Mission accomplie pour les camarades. On comprend alors qu’il est tout bonnement impossible, inimaginable, même pas en rêve, que les grévistes évitent de pénaliser les Français. Dans leurs têtes de fans hardcore de Fidel Castro , ils n’ont pas le choix.

    Traduisons

    La demande d’Élizabeth Borne peut ainsi être traduite de plusieurs manières, plus amusantes encore que l’original, et qui expriment bien mieux sa pensée. Dressons-en une liste rapide.

    Élizabeth Borne appelle les syndicalistes à brûler les œuvres complètes de Lénine qui trônent dans leurs bibliothèques.

    Élizabeth Borne appelle les syndicalistes à respecter la propriété privée, à admirer l’esprit d’entreprise et à vanter les vertus du marché.

    Élizabeth Borne appelle les syndicalistes à s’autofinancer au lieu de vivre sur le dos des contribuables.

    Élizabeth Borne appelle les syndicalistes à se montrer cultivés, intéressants, civilisés, humains.

    Élizabeth Borne appelle les syndicalistes à choisir une bonne fois pour toutes entre utiliser les produits technologiques inventés par les capitalistes et accuser le capitalisme de détruire le monde.

    Élizabeth Borne appelle les syndicalistes à citer Bastiat, Hayek et Rand.

    Élizabeth Borne appelle les syndicalistes à préférer Donald Trump à Xi Jinping.

    Élizabeth Borne appelle les syndicalistes à cesser d’avoir peur du climat.

    Élizabeth Borne appelle les syndicalistes à comprendre que « lorsqu’il n’y aura plus de riches, il n’y aura plus de pauvres » est un énoncé d’une imbécilité proprement ahurissante.

    Élizabeth Borne appelle les syndicalistes à déclarer que la CGT a passé le plus clair de sa longue histoire à vanter la supériorité du totalitarisme soviétique sur le monde libre.

    Élizabeth Borne appelle les syndicalistes à regretter d’avoir défilé des décennies durant au son de « Patron, salaud, le peuple aura ta peau ! »

    Élizabeth Borne appelle les syndicalistes à aimer travailler pour améliorer leurs vies et celles de leurs compatriotes.

    Élizabeth Borne appelle les syndicalistes à se faire baptiser par l’Église catholique romaine et à confesser le péché de paresse.

    Bref, Élizabeth Borne appelle les syndicalistes français à ne plus être des syndicalistes français. Elle ignore la donnée fondamentale de la philosophie : ce qui est est, ce qui n’est pas n’est pas. Elle est diplômée de Polytechnique et des Ponts et Chaussées : on ne lui a appris que des choses compliquées. Elle n’a pas eu le temps de réfléchir aux évidences.

    Pour la bonne bouche, notons qu’Élizabeth Borne est Commandeur de l’Ordre du Mérite Maritime depuis 2019. Elle appelle les icebergs à ne pas pénaliser le Titanic.

    Et maintenant que nous avons allègrement gloussé, reprenons le fil de la France contemporaine où nous l’avons laissé : au milieu de nulle part.