• chevron_right

      L’ouverture sociale des grandes écoles, des «rustines» au secours de la «fiction méritocratique»

      news.movim.eu / Mediapart · Thursday, 15 September, 2022 - 14:31


    Pourquoi s’intéresser (encore) aux grandes écoles, milieu resté foncièrement élitaire? Parce que ce qu’il s’y passe influence la persistance de la «méritocratie» dans l’ensemble du système éducatif. La sociologue Annabelle Allouch a observé les «dispositifs d’ouverture sociale» lancés au milieu des années 2000, notamment à Sciences Po Paris.
    • chevron_right

      Parcoursup: 100.000 places encore vacantes, annonce Sylvie Retailleau

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 16 July, 2022 - 22:53 · 2 minutes

    La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, ici à l'Elysée à Paris, le 13 juillet 2022. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, ici à l'Elysée à Paris, le 13 juillet 2022.

    PARCOURSUP - La ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a annoncé ce dimanche 17 juillet que les candidats toujours en attente de réponse sur la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur Parcoursup pouvaient faire leur choix parmi “100.000 places de formations encore vacantes”.

    “Les candidats peuvent choisir parmi 100.000 places de formations encore vacantes, dans un peu plus de 5800 formations différentes”, assure la ministre de l’Enseignement supérieur dans les colonnes du JDD . Elle précise que ces places se situent “aussi bien dans les nouvelles licences Accès Santé (62 LAS ont encore des places), dans les licences de droit, d’économie-gestion ou de lettres, que dans des formations sélectives comme les classes préparatoires, qui ne font plus le plein partout, en BTS ou en BUT”.

    Selon le tableau de bord de Parcoursup, 94.000 candidats n’ont encore reçu aucune proposition durant la phase principale. Il y en avait environ 91.000 en 2021.

    Mais pour Sylvie Retailleau, “Parcoursup s’améliore continuellement, année après année, depuis cinq ans. Aujourd’hui, au terme de la phase principale, un peu plus de neuf lycéens sur dix ont reçu au moins une proposition d’admission. La procédure a été plus fluide. Et il y a eu moins d’attente pour les candidats que l’an dernier”, affirme-t-elle.

    Une demi-journée avenir mise en place dès la 5e

    Selon elle, ”à la fin de la phase principale, 83,1% de l’ensemble des candidats, c’est-à-dire des lycéens, des étudiants en réorientation et des personnes en reprise d’études, ont reçu au moins une proposition en 2022, contre 82,8% en 2021″.

    Interrogée sur les améliorations possibles de la plateforme, la ministre a estimé qu’il fallait “avant tout améliorer l’orientation des élèves. Il y a déjà eu un gros travail de réalisé. Il n’y a jamais eu autant d’informations sur les formations que sur la plateforme Parcoursup. Il faut maintenant rendre tout cela plus accessible. On y travaille avec mon collègue Pap Ndiaye , le ministre de l’Éducation nationale”.

    “La demi-journée avenir qui sera mise en place dès la 5e permettra notamment de mieux faire connaître tous les métiers et d’améliorer l’orientation”, a-t-elle ajouté.

    Par ailleurs, au sujet de la création des places à l’université à la rentrée, “le gouvernement a déjà créé 84.000 places dans l’enseignement supérieur en 5 ans” et va “continuer cet effort”, a assuré Sylvie Retailleau.

    À voir également sur Le HuffPost : Cette lycéenne a montré les limites de Parcoursup avec une simple recette de cuisine

    • chevron_right

      Polytechnique, ENS, Supélec: Ces grandes écoles au cœur d'enquêtes pour viols

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 06:54 · 3 minutes

    Des étudiants sur le campus de Saclay au sud de Paris dans l'Essonne en septembre 2021 (photo d'illustration) Des étudiants sur le campus de Saclay au sud de Paris dans l'Essonne en septembre 2021 (photo d'illustration)

    JUSTICE - “L’omerta qui régnait sur le campus” de Saclay levée? Après avoir reçu “plusieurs plaintes” d’étudiantes, le parquet d’Évry a ouvert plusieurs enquêtes pour viols dans quatre grandes écoles situées sur le plateau de Saclay.

    “La parole s’est libérée” dans “des lieux clos où il était difficile de parler et de se faire entendre car il fallait préserver la réputation des établissements”, s’est félicitée auprès de l’AFP la procureure de la République Caroline Nisand, qui a ouvert des enquêtes à CentraleSupélec , l’École Normale Supérieure (ENS), Polytechnique et à l’Institut d’optique.

    “Pas de rapport d’autorité”

    Parmi ces enquêtes pour viol, trois ont été confiées à des juges: une à CentraleSupélec et deux à l’ENS. Les plaignantes sont toutes des étudiantes, qui dénoncent des faits récents ayant eu lieu au cours des dernières années, et les soupçons portent sur d’autres étudiants: il n’y a pas, ”à cette heure, de rapport d’autorité” entre les plaignantes et les suspects, précise la procureure.

    Onde de choc

    La magistrate a souligné “une dynamique” de libération de la parole qui a contribué à “briser l’autocensure” et à “lever l’omerta qui régnait sur le campus” de Saclay au sud de Paris. “Il est encourageant que les victimes osent parler et porter plainte. C’est à la justice de faire son travail”, a commenté auprès de l’AFP la prestigieuse École Polytechnique surnommée en France “l’X”.

    La magistrate estime que la parole a pu se libérer à partir de la diffusion d’un questionnaire interne de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec, qui avait révélé une centaine de faits de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle et viol sur l’année universitaire.

    Les résultats de cette enquête interne avaient été signalés par la direction de l’école à la procureure d’Évry, qui avait alors ouvert une enquête préliminaire en octobre 2021 et s’était rendue dans l’établissement pour échanger avec les étudiants réunis dans un amphithéâtre comble, accompagnée des gendarmes.

    Des directions sous le choc

    “Les résultats de cette enquête nous ont sidérés”, avait déclaré le directeur de l’école. “Si nous sommes engagés de longue date dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, nous étions loin d’en prendre l’exacte mesure”, avait-il ajouté. Désormais, deux enquêtes sont en cours à CentraleSupélec, suite à deux plaintes pour viol: une dirigée par le parquet et l’autre confiée à un juge d’instruction.

    Des révélations similaires avaient marqué Polytechnique, où la direction “sous le choc”, avait signalé à la justice les résultats d’un questionnaire interne. D’après ce questionnaire, une étudiante sondée sur quatre disait avoir été victime d’agression sexuelle dans sa scolarité et onze élèves disaient avoir été victimes de viol ou tentative de viol. Le parquet avait ouvert, en avril, une enquête.

    À ce jour, le parquet d’Évry compte trois enquêtes préliminaires en cours, à la suite de deux plaintes pour viol à Polytechnique et d’un signalement. Deux enquêtes à l’École normale supérieure (ENS) ont aussi été confiées, début juin, à des juges pour viol et agression sexuelle, à la suite de deux plaintes. Une enquête préliminaire est en cours à l’Institut d’Optique pour viol et agression sexuelle.

    À voir également sur Le HuffPost: Aux États-Unis, des étudiants dénoncent la politique anti-LGBT+ de leur école

    • chevron_right

      AgroParisTech: Une enquête interne recense au moins 17 cas de viol

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 21 June, 2022 - 15:07 · 2 minutes

    La cellule Cassis, association étudiante de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à AgroParisTech, a publié les résultats de sa dernière enquête ce 21 juin. La cellule Cassis, association étudiante de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à AgroParisTech, a publié les résultats de sa dernière enquête ce 21 juin.

    VIOLENCES SEXUELLES - 17 étudiants et étudiantes déclarant avoir subi un ou plusieurs viols, 131 des agressions sexuelles: c’est le bilan glaçant qu’a publié ce 21 juin la cellule d’AgroParisTech sur les violences sexistes et sexuelles subies par élèves-ingénieurs qui étudient actuellement à AgroParisTech.

    L’enquête de la Cellule agro de sensibilisation et d’information sur la sexualité (Cassis), réalisée sous forme de questionnaire, est la quatrième s’intéressant à l’ampleur des violences sexistes et sexuelles au sein de l’école d’ingénieurs. Le questionnaire a été adressé en décembre 2021 à près de 2000 étudiants et a recueilli 566 réponses complètes, “dont 67,7% de femmes - ce qui est représentatif de leur proportion à AgroParisTech”, précise l’association étudiante.

    Un bilan alarmant

    Au total, ce sont 17 étudiants, dont 16 femmes et une personne non binaire, qui ont déclaré à la cellule Cassis “avoir subi un ou plusieurs viols durant leur scolarité à AgroParisTech”. 131 personnes ont également déclaré avoir été victimes d’ agressions sexuelles “avec contact” et 10 autres avoir subi une agression sexuelle avec “un retrait de préservatif par surprise, sans consentement”.

    En plus de ces chiffres, “526 comportements ou propos discriminatoires ou à connotation sexuelle ont été recensés”, note l’association étudiante. Ces derniers proviennent en grande majorité d’étudiants, mais aussi “pour 42 d’entre elles et eux, des membres des équipes enseignantes et du personnel de l’établissement”.

    “31,9 % des agressions sexuelles avec contact et 64,7 % des viols auraient été commis alors que la victime n’était pas en état de savoir ou dire s’il ou elle était consentant ou consentante, à cause d’une consommation d’alcool ou de stupéfiants”, complète par ailleurs la cellule Cassis dans son communiqué .

    Une prise de conscience encore difficile

    Si ces chiffres alarment, il existe néanmoins un “fossé” entre l’appréciation du problème des violences sexistes et sexuelles au sein de l’école d’ingénieurs et la réalité des violences commises, souligne la cellule Cassis.

    Ainsi, pour 36,2% des répondants à l’enquête, ces violences “ne sont qu’un léger problème au sein d’AgroParisTech” quand pour 12,9% “ce n’est pas un problème du tout”. Pour la cellule Cassis, ces chiffres dépeignent “un détachement profond et dangereux d’une partie importante de la communauté étudiante envers ces questions”.

    “J’ai été très surpris par l’ampleur d’un phénomène qui ne peut s’expliquer simplement par la consommation d’alcool. C’est ensemble, avec les étudiants, que nous devons travailler à une solution”, a réagi le directeur de l’école, Laurent Buisson, comme le rapporte Le Monde . Celui-ci a saisi le procureur de Paris, conformément à l’article 40 du code de procédure pénale.

    En concertation avec la cellule Cassis, un nouveau plan d’action pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles sera mis en place à la rentrée 2022 au sein de l’école. Celui-ci sera à la charge d’AgroParisTech et non plus à l’initiative de l’association étudiante, comme c’était principalement le cas jusqu’à présent.

    A voir également sur Le HuffPost: “Le témoignage de la patineuse Anne-Line Rolland agressée sexuellement par son entraîneur”

    • Co chevron_right

      Islamo-gauchisme à l’université : Frédérique Vidal ouvre la boîte de Pandore

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 17 February, 2021 - 13:00 · 7 minutes

    Par Frédéric Mas.

    En lançant une enquête sur l’« islamo-gauchisme » à l’université, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a provoqué l’indignation des universitaires et d’une partie de la classe politique et médiatique. Madame Vidal a ainsi annoncé sur Cnews avoir chargé le CNRS de mener une « étude scientifique » pour définir ce qui « relève de la recherche et du militantisme » .

    Elle est revenue à la charge ce mardi devant l’Assemblée nationale : va être mis en place un bilan de recherches afin de distinguer « ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion ». Déradicaliser les facs en commandant un rapport ? L’ambition paraît à la fois extraordinaire dans ses buts et plutôt modeste dans ses moyens.

    Sur les bancs de la gauche radicale, qui s’est sentie visée, on s’est insurgé contre une « chasse aux sorcières » intolérable. La conférence des présidents d’université n’est pas en reste. Elle n’a pas caché son indignation, jugeant la « polémique stérile » . Elle regrette la « confusion » faite entre liberté académique et « ce qui relève d’éventuelles fautes et infractions » . Elle condamne également l’ « instrumentalisation » du CNRS.

    La gauche universitaire, elle, se moque. Les facs françaises seraient-elles aux mains de hordes de maoïstes pénétrés des idées de Khomeiny ? Tout cela tient du café du commerce et le monde éthéré de la recherche et de l’enseignement supérieur n’a de comptes à rendre qu’à lui-même, liberté académique oblige. Et puis d’abord l’islamo-gauchisme, est-ce que ça existe, en dehors des plateaux télé de Cnews et des pages de Valeurs actuelles ?

    La gauche républicaine contre l’islamo-gauchisme

    Pour certains, parler d’islamo-gauchisme, c’est faire de la politique et pas de la science. Seulement l’argument suppose que l’enseignement échappe comme par magie au débat public.

    L’expression « islamo-gauchiste » est une invention sémantique du politologue Pierre-André Taguieff pour désigner une reconfiguration particulière de la gauche de la gauche qui s’est accommodée de l’islamisme ou pire encore, qui l’instrumentalise comme critique de l’Occident et du capitalisme.

    Ce n’est pas un élément de langage de l’extrême droite, mais de la gauche républicaine. Il s’agissait pour elle de désigner une frange de la gauche radicale en rupture avec d’autres courants d’émancipations classiques. Bien entendu, comme tout ce que la gauche abandonne, comme la liberté d’expression, la laïcité ou la République, l’extrême droite s’est empressée de se réapproprier le terme.

    Pour Philippe Raynaud , la tolérance d’une partie de la gauche de la gauche vis-à-vis de l’islamisme la mettait déjà en tension vis-à-vis des courants républicains mais aussi des courants féministes et/ou favorables à la liberté des mœurs « qui perçoivent l’‘intégrisme’ musulman comme un danger (au moins) aussi grave que le conservatisme traditionnel 1 ».

    Les affinités entre les franges les plus collectivistes et réactionnaires de l’Islam et celles du gauchisme le plus nihiliste n’étaient il y a 15 ans qu’un courant mineur de la gauche. Aujourd’hui, avec l’effondrement de la gauche républicaine modérée, les rapports de force ont changé.

    La pression islamiste dans les médias et au sein des partis politiques de gauche s’est accrue, comme elle s’est accrue au sein de la société civile et des services publics. Pourquoi l’université serait-elle épargnée ? L’idéologie décoloniale et indigéniste qui en normalise le discours fait partie de l’éventail idéologique de la gauche actuelle, gauche qui a toujours prospéré dans l’enseignement public.

    Quelle frontière entre opinion et recherche ?

    Seulement Frédérique Vidal ouvre la boîte de Pandore. La frontière entre la science et la politique est sujet à débats depuis la naissance même des sciences sociales. Existe-t-il un étalon universel et faisant consensus au sein de la communauté scientifique permettant de distinguer l’opinion de la connaissance ?

    Les différentes variétés de marxisme, de théories post-modernes ou de sociologies critiques qui prospèrent dans l’enseignement supérieur s’accordent au moins pour réduire la science à des rapports de pouvoir, d’idéologie et de domination.

    Dans la discipline économique, toute pensée hétérodoxe, en particulier libérale, est proscrite. Pour qu’un Jean Tirole puisse être reconnu sur le plan mondial, il a fallu s’extraire du système universitaire français et inventer l’école capable de recruter et de former en se tenant à distance de la tambouille idéologico-politique de la gouvernance des universités comme de ses réflexes corporatistes profonds.

    Avec les Cultural Studies qui s’installent depuis maintenant une dizaine d’années en France, la frontière a totalement disparu aux yeux même de ses pseudo-chercheurs : la position de pouvoir que constitue l’enseignement doit servir de levier pour transformer la société en fonction de la critique féministe, post-coloniale, racialiste, etc. L’idéologie doit tout commander, y compris la recherche en sciences exactes.

    Faudra-t-il ressusciter le positivisme sociologique comme idéologie étatique officielle pour distinguer clairement les rentes idéologiques qui se sont agrégées au sein des universités des chercheurs consciencieux qui travaillent tranquillement dans leur labo ? L’exercice paraît vain et peu praticable, Auguste Comte est bien mort.

    La solution libérale

    Une solution libérale pourrait orienter l’action publique pour aider à dégonfler l’extrémisme anticapitaliste, dont l’islamo-gauchisme n’est qu’un avatar, au sein de l’université.

    Elle nous est suggérée par le philosophe Robert Nozick . Beaucoup d’intellectuels sont anticapitalistes parce qu’ils estiment que le système économique ne récompense pas leurs compétences correctement. De leur point de vue, ils méritent plus que les honneurs et le statut que le marché tend à leur donner. Ils vont donc valoriser les politiques publiques et les idéologies qui vont modifier les règles du jeu économique pour leur attribuer une plus grande place en société.

    Cela peut se traduire politiquement par la monopolisation étatique de l’enseignement supérieur pour pallier une pseudo-défaillance du marché des honneurs et du prestige social.

    Privatiser l’enseignement supérieur ou au moins libéraliser l’enseignement supérieur pourrait ainsi participer à dégonfler le marché des « intellectuels radicaux » et à les renvoyer à leur véritable valeur aux yeux du reste de la société, c’est-à-dire à pratiquement rien, et cela sans attenter aux libertés universitaires. Plus ambitieux qu’un rapport du CNRS mais moins porteur électoralement parlant, pas sûr que cela séduise nos édiles…

    1. Philippe Raynaud, L’extrême gauche plurielle , Cevipof/autrement, p.50.