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      « L’amour et la guerre – Répondre aux féministes » de Julien Rochedy

      Johan Rivalland · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 7 January, 2023 - 03:50 · 17 minutes

    L’auteur, Julien Rochedy explique en quoi le problème du féminisme ne se posait pas dans son vécu personnel et celui de son entourage (masculin et féminin). Jusqu’à ce que le « féminisme idéologique » vienne pervertir le débat public et les consciences, là où ce qu’il appelle le « féminisme pratique » agissait dans le concret, le quotidien, l’amélioration des relations hommes/femmes.

    Or, selon lui, le féminisme pratique est empêché par le féminisme idéologique qui parle aujourd’hui à sa place. Que ce soit dans les universités, en politique, dans les médias, son manichéisme et son simplisme ne font que dériver vers un fanatisme inspiré par le discours et le langage plus que d’aider concrètement les femmes, bien au contraire. Toujours cette idée pernicieuse et très dangereuse de vouloir « changer le monde , de détruire radicalement l’ancien », point commun à toutes les idéologies totalitaires . Et d’imposer une pensée obligatoire n’ayant pour effet, en réalité, que d’ajouter des tensions aux relations homme/femme, d’aggraver des problèmes et par un jeu pernicieux en forme de cercle vicieux, de renforcer l’idéologie « en vertu même des problèmes qu’elle aura contribué à amplifier ». Au final, tout le monde est perdant, les hommes comme les femmes.

    D’où l’idée de Julien Rochedy de tenter de « briser les piliers narratifs » de cette idéologie pernicieuse à travers la contestation raisonnée et argumentée des quatre postulats de base qui la constituent selon lui.

    Premier postulat : la nature n’existe pas, les différences entre hommes et femmes sont culturelles

    Ce qui est frappant dès le début de l’argumentation très documentée de Julien Rochedy est l’opposition entre d’une part les faits établis, les études universitaires approfondies à l’international dont il présente les conclusions fondamentales imparables sur le caractère étonnamment stable à la fois dans le temps et dans l’espace quant aux différences des personnalités et préférences entre les sexes malgré les changements profonds du statut de la femme (tout au moins dans les sociétés occidentales), et d’autre part les affirmations du féminisme idéologique relatives à la construction du genre et le principe patriarcal.

    Faire simplement référence à la nature suffit désormais à susciter l’indignation. Le discours féministe axé entièrement sur la responsabilité de la société dans la supposée domination masculine, récuse avec vivacité toute affirmation contraire. À travers un discours aujourd’hui déifié, à l’instar de l’ensemble de ce que Jean-François Braunstein nomme la religion woke .

    Mais Julien Rochedy parvient aussi à nous faire comprendre les ressorts de cette idéologie.

    Fondée sur « la vanité de l’homme qui veut se croire absolument libre et capable de tout », en quelque sorte tout-puissant. Après que la modernité s’était rebellée contre l’idée d’un Dieu créateur, « il lui fallait nier la nature pour que l’humain fût libre, ou du moins libre de croire qu’il était libre », rejetant ainsi tout déterminisme au profit à la fois du constructivisme et du retour des théories déconstructivistes des années soixante-dix, hostiles au poids des traditions, beaucoup inspirées également du marxisme avec son idée de transformation continue de la nature humaine. Sans oublier la thèse existentialiste de Jean-Paul Sartre, définissant l’Homme comme une essence fondamentalement indifférenciée, oppressé par la société, et le fameux « on ne naît pas femme, on le devient » de Simone de Beauvoir.

    C’est aussi par la négation des découvertes scientifiques au profit des sciences sociales que le féminisme idéologique privilégie le genre en tant que construction sociale, éloignant au maximum la biologie et la génétique de ses considérations. Comme il éloigne aussi ses adversaires en les censurant (Julien Rochedy rappelle, entre autres, l’épisode de l’annulation de la conférence de Sylviane Agacinski en 2019 à Bordeaux faisant suite aux menaces dont elle était l’objet de la part d’associations féministes). Et fait preuve d’une confondante mauvaise foi et malhonnêteté en se référant toujours sans vergogne à des travaux ou études invalidés et disqualifiés depuis longtemps, à l’instar de ceux de l’anthropologue Margaret Mead, qui avait falsifié son supposé travail d’enquête auprès de la société primitive des Mahomans dans les années vingt, la présentant à tort comme une société pacifiée et égalitaire d’un point de vue sexuel.

    L’auteur se réfère à la psychologie sociale issue des théories scientifiques de l’évolution, auxquelles le féminisme idéologique ne semble pas s’intéresser. Il y consacre quant à lui plusieurs chapitres très documentés en réponse aux négations et démentis des féministes idéologues sur le sujet.

    Il est un fait que nos corps, notre sexualité, nos gènes, sont restés à peu près les mêmes que ceux de nos ancêtres homo sapiens . Ce qui explique en grande partie, qu’on le veuille ou non, une partie de nos comportements ainsi que les différences indéniables entre hommes et femmes, issues de la nécessité que les chasseurs cueilleurs avaient en milieu naturel et sauvage de s’organiser à l’aide d’une combinaison différenciée pour survivre et se reproduire.

    Cette situation s’est déroulée sur plus de 300 000 ans, à comparer avec les quelques 10 000 ans de sédentarisation et les quarante dernières années « d’émancipation féminine ». Or, comme le relève l’auteur, il faut plusieurs dizaines ou centaines de milliers d’années pour que les gènes évoluent, expliquant ainsi les différences naturelles entre hommes et femmes tant au niveau physique que psychologique. Ce qui fait dire à Julien Rochedy, avec ironie, au sujet du féminisme actuel, souvent critique y compris de manière anachronique à l’égard des époques passées :

    On croirait parfois, à l’entendre, que les humains ont toujours vécu en centre-ville, protégés par la police et les tribunaux, avec des supermarchés et des sushis à disposition, et entièrement consacrés à leur accomplissement individuel grâce au travail et aux loisirs. Dans ces conditions, évidemment, il est facile de juger moralement les époques passées en ne comprenant pas les raisons d’une organisation différenciée entre les sexes.

    En fin de compte, plutôt que de nier le déterminisme lié à nos gènes et rejeter toute faute sur la société, mieux vaut en prendre acte pour pouvoir agir et chercher au contraire à se perfectionner. Là est la réelle condition de notre liberté.

    L’humain ne peut être libre que dans la connaissance , du monde et de lui-même : c’est bien là une vérité audacieuse qu’on nous a toujours enseignée.[…] Il est d’ailleurs paradoxal et ironique de faire remarquer que plus nous entendons parler de « sauver la nature » avec l’écologie, plus nous souhaitons anéantir celle qui pourrait bien y avoir en nous. À force de nous être éloignés de celle-ci dans nos vies, à force de n’être plus entourés que de l’artificiel, nous avons fini par penser que nous n’étions nous-mêmes faits que d’artifices, de constructions et de matières plastiques.

    Deuxième postulat : le patriarcat est un système illégitime fondé sur l’oppression des femmes

    Issue là encore de la Préhistoire, cette domination masculine illégitime fondée initialement sur la force physique et qui s’est ensuite perpétuée, ne laisse aucun doute quant à la nécessité de la déconstruction de ces codes culturels, du moins si l’on tient compte du récit forcément juste et évident tel que présenté par le féminisme idéologique. Mais si ce discours simple et efficace, prêtant à la condamnation morale, était en réalité simpliste et caricatural, interroge Julien Rochedy ?

    Une nouvelle fois, il prend le parti de s’intéresser à ce que nous apprennent l’histoire, les sciences, la psychologie sociale, pour montrer notamment qu’à l’origine cette différence s’expliquait par « la différence naturelle de nos stratégies sexuelles nécessaires, lesquelles se complétaient parfaitement ou, en tout cas, assez pour qu’elles aient été efficaces ». Une fois encore, il s’agit de se replacer dans un contexte hostile et de recherche de la survie qui n’a rien à voir avec la société moderne telle que nous la connaissons aujourd’hui. Les hommes étaient moins nombreux que les femmes, car ils mouraient fréquemment à la chasse ou dans des combats. Hommes et femmes s’organisaient ensemble par la spécialisation, dans l’intérêt de tous et selon des principes que l’on ne peut mesurer aujourd’hui à travers des jugements anachroniques simplistes et inadaptés ( voire totalement ridicules, comme dans le cas de la ville de Pantin, rebaptisée « Pantine » en 2023, pour le bien de la cause !!! ).

    La survie de la communauté était une préoccupation constante qu’il est bien difficile d’imaginer aujourd’hui dans une société moderne de type individualiste. Et la force de l’auteur est de nous projeter, grâce à l’imagination et à partir des connaissances que nous avons, dans ce monde d’avant. Ressentant mieux ainsi les nécessités que nous ne sommes plus en état de bien mesurer dans le monde bien plus sûr et évolué que nous connaissons.

    Mais loin d’être un monde aussi dominé par les hommes que l’on veut bien le croire, le pouvoir viril n’a pas toujours été le monopole de l’homme, ni la puissance féminine absente de l’histoire humaine. L’auteur nous en restitue un certain nombre de preuves historiques tout à fait intéressantes, toujours de manière vivante et stimulante (le livre se lit bien) qui démontrent en quoi la simplification et la caricature font perdre en pertinence les observations et analyses plus fines, et se révèlent assez largement erronées pour peu qu’on prenne la peine d’étudier l’histoire et les sciences au lieu de se contenter de beaux principes, certes éventuellement séduisants, mais peu rigoureux.

    C’est notamment notre large méconnaissance aujourd’hui de l’histoire qui aboutit à ce que celle-ci soit caricaturée. L’auteur présente ainsi de nombreux exemples de la puissance des femmes au cours de l’histoire, à rebours de ce que l’on veut bien croire. Inversement, nous avons une méconnaissance également de l’idéal de la masculinité et de la difficulté d’y parvenir. De manière générale, il règne un effacement des causes pour ne se focaliser que sur les résultats. Sans même voir le rôle actif et conscient qu’ont joué les femmes elles-mêmes dans ce processus, ainsi que l’intérêt qu’elles y trouvaient. Au lieu de cela, nous dit Julien Rochedy, nous nous focalisons sur les bourgeoises du XIXe siècle sans même voir quelle était la réalité de la condition de toutes les autres femmes, encore moins en considérant toutes les autres époques, dans une certaine mesure parfois plus enviable que celle des hommes .

    Pendant des générations, décrit l’auteur, les femmes ont « pétri de leurs mains » les hommes et c’est grâce à cette éducation que la masculinité a pu s’épanouir, apprenant à contenir et maîtriser la violence. Des psychologues ont démontré que les violeurs sont justement ceux qui manquent de masculinité, souffrent d’un manque de confiance en eux et ont une certaine peur des femmes. Réprimer la masculinité c’est donc prendre le risque de dériver vers des formes de sauvagerie immonde inverses de ce qui est recherché. À travers de nombreux développements, l’auteur montre au contraire comment les femmes ont contribué de manière active à engendrer la civilisation.

    Nous aurions d’ailleurs tort de croire que l’Histoire est désormais pacifiée, les temps de paix définitifs, la sélection naturelle terminée, que les hommes et femmes ont fini de souffrir et que les libertés conquises sont elles aussi durables . Ce sont les contextes historiques qui, en réalité, déterminent les stratégies des deux sexes. En attendant, profiter des plaisirs de la vie se fait en complémentarité entre l’hommes et la femme, et non par des formes d’adversité telles que les conçoit l’idéologie.

    Troisième postulat : l’amour et la complémentarité homme/femme sont des pièges pour les femmes

    Discours, films, séries éducatives, fourmillent aujourd’hui, montre Julien Rochedy, d’affirmations en tous genres (si je puis dire) consistant à affirmer que c’est « la société » qui veut que nous soyons hétérosexuels, monogames, fassions des enfants, respections un certain nombre de stéréotypes. Un système en quelque sorte oppressif que la « déconstruction » permettrait d’abattre pour pouvoir accéder à de véritables libertés, à l’aide d’une « révolution genrée » remettant ainsi en cause des siècles de culture et de pratiques dont on ferait table rase.

    On connaît les fantasmes et la violence des révolutions . On sait aussi le désir profond du wokisme et de la cancel culture d’effacer le passé au mépris total des leçons de l’histoire . Mais c’est surtout faire fi des réalités biologiques de notre être, auxquelles Julien Rochedy se réfère de manière une nouvelle fois très précise et documentée qui expliquent en grande partie la réalité de notre condition, de nos ressentis, de nos attirances, de l’amour et la complicité qu’il introduit dans le couple, bien loin des idées patriarcales ou de conventions ou conditionnements sociaux.

    Bonobos, hippies, et autres tentatives communautaires diverses à travers l’histoire ont d’ailleurs toujours lamentablement échoué, rappelle l’auteur, les faisant parfois éclater violemment. De la même manière, l’homosexualité et l’hétérosexualité sont liées à des causes biologiques, en aucun cas culturelles, ainsi que le montrent de nombreuses données scientifiques, rendant ainsi vaine toute tentative de remise en cause par l’éducation.

    Quant aux femmes, Julien Rochery revient sur ce qui les meut depuis la nuit des temps, au grand dam des féministes idéologues, qui voudraient déconstruire l’amour par un renversement de perspective reniant nos inclinations biologiques, accusant l’inconscient patriarcal d’être à la source du processus d’aliénation qui guiderait les femmes dans leur recherche de l’amour. À travers de multiples références historiques, il montre au contraire ce qui motive l’amour chez la femme comme chez l’homme, mettant particulièrement en exergue la bravoure féminine si digne d’admiration et pourtant si décriée par les féministes idéologues.

    Pour couronner le tout, l’écologie nihiliste a triomphé dans les consciences, voyant en chaque enfant qui naît un vecteur de pollution , en concluant donc qu’il vaut mieux s’abstenir d’en engendrer. Développant une morale de la culpabilité, dans laquelle les blancs et Occidentaux sont incriminés. Terrain propice au féminisme idéologique et à son rêve d’un individu neutre et générique.

    Mais que se passe-t-il quand tout nous intime désormais de ne plus nous reproduire, de ne surtout pas créer des reproductions de nous-mêmes ? Outre que le nihilisme est alors à son comble, l’amour devient de facto embarrassant. Les hommes et les femmes n’ont plus aucun intérêt à se rapprocher, à se comprendre, à supporter et dépasser les tensions que leurs deux sexes impliquent. S’il ne faut plus faire d’enfant, alors il ne faut plus aimer, et s’il n’y a plus d’amour, les deux sexes se destinent toujours plus à se regarder en chiens de faïence, de loin, sur le ton du reproche et de l’hostilité.

    Quatrième postulat : le féminisme est bénéfique aux femmes et les antiféministes (ou hommes « non déconstruits ») sont nécessairement contre elles

    Le parallèle avec le marxisme et la déception liée aux résultats de la Révolution française, qui avait laissé aux futurs communistes un sentiment déçu de la liberté, est frappant. Ici aussi, une fois tous les droits obtenus et l’égalité en droits atteinte, les résultats effectifs n’étaient pas jugés à la hauteur des espoirs.

    Pour obtenir la liberté totale, et donc le bonheur, il fallait alors abattre tout ce qui engendrait encore la femme en tant que cette incarnation : la famille, la culture, mais aussi le corps. Et aussi les hommes. La loi avait neutralisé les sexes, la société n’avait qu’à suivre. Et puisque cette égalité parfaite ne se réalisait pas et que les différences sexuelles persistaient, alors il fallait toujours plus redoubler l’idéologie.[…] C’est toujours le même principe qui est à l’œuvre [que pour la Révolution] : la liberté, invariablement, déçoit, car elle n’apporte pas le bonheur, et ne se propose qu’à des individus incarnés dans une société qui existe préalablement à eux, avec ses hiérarchies, sa culture, ses codes, bref : tout ce qui fait d’elle une société. La liberté contenue dans l’égalité des droits n’est donc pas l’égalité des conditions et ne peut pas l’être, sauf à renverser non seulement la société, mais aussi la nature humaine, on finit toujours par s’en rendre compte.

    Le féminisme idéologique procède ainsi selon les mêmes postulats que le marxisme : un même but égalitaire censé mener au bonheur, une histoire de la lutte des sexes (lutte des classes) et de l’oppression des femmes (des travailleurs), pas de nature biologique propre aux sexes (pas de nature humaine), le patriarcat (le capitalisme) comme phénomène et comme système est l’ennemi, la domination masculine (économique) est une conséquence de l’invention de la propriété, il faut faire table rase du passé, la domination est l’essence de la masculinité (de la bourgeoisie), il faut savoir de déconstruire (faire son autocritique), etc.

    Sans oublier la même manière de créer un langage abscons au service de théories incompréhensibles et de concevoir des concepts fumeux aux prétentions scientifiques, les chercheurs en études du genre ou en sociologie prenant la place des anciens intellectuels marxistes, prenant de haut leurs détracteurs. Le tout avec l’appui de l’intersectionnalité .

    La convergence des luttes, avec toutes les minorités contre l’homme blanc, patriarcal et oppresseur, est désormais entrée dans sa nouvelle orthodoxie. Qu’importe qu’au passage il faille ne pas trop regarder toutes les fois où les droits des femmes sont beaucoup plus bafoués, ou même niés, chez ceux censés partager les luttes. C’est la conséquence du manichéisme propre aux idéologies, ou aux théologies : l’ennemi doit être simple, et simpliste, pour éviter toute modération. L’inégalité n’est pas naturelle, elle est une construction, comme toute chose humaine. C’est cette inégalité qui crée le mal dans nos sociétés. Tout le mal vient donc de ceux qui maintiennent le plus les inégalités, c’est-à-dire les dominants. Et qui sont-ils ? Les mâles blancs.[…] Le communisme se révéla in fine un enfer pour les ouvriers car tous ses postulats, mythes et philosophies, étaient faux, ou a minima impropres à la nature humaine. Le féminisme idéologique, reprenant ces mêmes postulats, mythes et philosophies, en changeant à peine de matériel et d’ennemi, conduira aux mêmes désillusions, conséquences inévitables de leur tromperie.

    Julien Rochedy conclue en avançant l’idée que le propre de la civilisation est de chercher à améliorer les choses, non à proposer des ruptures radicales visant à imposer le Bien, en jouant qui plus est sur les haines et les reproches. Détruire, faire table rase du passé, déconstruire, culpabiliser, voilà ce que nous propose le féminisme idéologue. Ce n’est pas ainsi que l’Occident se sortira de sa crise existentielle mais plutôt en retrouvant le sens de ce qui fait la beauté de l’homme et de la femme et de leur magnifique complémentarité et complicité.

    Julien Rochedy, L’amour et la guerre – Répondre aux féministes , Editions Hétairie, mai 2021, 264 pages.