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Fabien Roussel, "député communiste", prend (encore) ses distances avec la NUPES
news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 11 July, 2022 - 11:12 · 3 minutes
POLITIQUE - Il a peut-être été réélu sous la bannière commune de la NUPES pendant les élections législatives , mais Fabien Roussel est avant tout un communiste. Et il tient à le rappeler.
Un peu avant 9h ce lundi 11 juillet sur BFMTV/RMC, la journaliste Apolline de Malherbe remercie Fabien Roussel , “député NUPES de la 20e circonscription du Nord” d’avoir accepté l’invitation de la chaîne. “Député communiste”, la corrige l’intéressé.
La NUPES comprend l’ensemble des députés PCF, écologistes, socialistes et insoumise, mais elle n’est pas considérée comme une entité à part entière dans les statuts de l’Assemblée. Il n’y a pas de groupe “NUPES” et la proposition de Jean-Luc Mélenchon d’en créer un a été unanimement rejetée. Officiellement, Fabien Roussel siège donc dans le groupe Gauche Démocrate et Républicaine, rallié à la NUPES.
🔴🗣 Député NUPES ? « Député communiste » répond Fabien Roussel ( @Fabien_Roussel ) pic.twitter.com/dCSkWAzHrG
— Élections 2022 (@2022Elections) July 11, 2022
Mais, alors que nombre de ses collègues se laissent présenter comme “député NUPES” lors de leurs interventions télé, le député du Nord affirme son identité communiste et n’hésite pas à marquer ses divergences avec ses alliés.
“Il faut pouvoir se dire ce qui va et ce qui ne va pas”, insiste-t-il sur ce lundi BFMTV. Lui ne s’en prive pas, depuis plusieurs semaines.
En pleine campagne des législatives, Fabien Roussel s’était ainsi désolidarisé des propos de Jean-Luc Mélenchon sur “la police (qui) tue”. “Je l’ai dit, ces propos sont inacceptables et je ne les partage pas du tout”, assume-t-il sur BFMTV ce lundi.
“Je n’ai pas envie d’être dans l’excès”
Dans une interview à Libération le 10 juillet, le député fustige aussi à mots couverts la mise en scène de certains de ses collègues NUPES devant l’Assemblée pour “l’enterrement du Front républicain”. “Je n’ai pas envie d’être dans l’excès, l’outrance, la caricature”, lance-t-il. Il évoque aussi d’autres “sujets de fond, sur la sécurité, sur la question énergétique ou la souveraineté alimentaire, sur lesquelles j’ai des différences avec LFI mais aussi avec les écolos.” “Quand des candidats de la NUPES, insoumis ou écolos, distribuent des tracts en disant ‘stop à la voiture’ ou appellent à fermer une centrale nucléaire qui fait bosser 3000 salariés, ils perdent...”, glisse-t-il en guise d’exemple.
L’ex-candidat du PCF à la présidentielle n’oublie pas non plus de préciser que “les communistes” ont accepté ”énormément de sacrifices pour l’union”. “Maintenant, je veux regarder en avant, sans hégémonisme de qui que ce soit”, lâche-t-il.
Faut-il y voir une forme d’amertume vis-à-vis de la NUPES et de son fonctionnement? Fabien Roussel balaye toutes les questions de la presse sur d’éventuelles mauvaises relations avec ses nouveaux alliés: “N’interprétez pas (ses propos sur la mise en scène, NDLR ) parce qu’après, le tir au pigeon commence...” met-il en garde dans Libération . “Le débat n’est pas d’être pour ou contre la Nupes. Elle existe. La question est maintenant: que construit-on à partir d’elle et comment?”, souligne-t-il, expliquant avoir déjà rencontré Julien Bayou et Olivier Faure pour évoquer ces sujets, en “espérant” une rencontre avec les responsables du LFI.
En attendant, la NUPES va passer son premier test de solidité dans l’hémicycle ce lundi, via le vote de la motion de censure déposée d’un commun accord. Sur les 151 députés, combien voteront effectivement la censure?
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