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      Lola Quivoron, réalisatrice de "Rodeo", répond à la polémique

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 25 July, 2022 - 16:00 · 3 minutes

    Lola Quivoron, ici à Cannes, au mois de mai 2022. Lola Quivoron, ici à Cannes, au mois de mai 2022.

    CINÉMA - Lola Quivoron prend la parole. Ce lundi 25 juillet, alors que Le Parisien a dévoilé en exclusivité la bande-annonce de Rodeo , sa réalisatrice est revenue dans les colonnes du quotidien sur la polémique qui a entouré le long-métrage lors de sa projection lors de la 75e édition du Festival de Cannes .

    “Je suis réalisatrice de films, souffle-t-elle. Je ne suis ni journaliste d’investigation ni chroniqueuse ni une personnalité politique. Je ne suis pas habituée à l’exposition médiatique. Ce que m’apprend la polémique provoquée au Festival de Cannes par mon premier long-métrage, Rodeo , c’est que chaque parole prise dans le cadre médiatique engage une responsabilité indéniable.”

    À l’issue de la présentation du film, au mois de mai dernier, la Francilienne de 33 ans s’était retrouvée au milieu d’une controverse, notamment à cause d’une interview donnée à Konbini dans laquelle elle semblait pointer du doigt la responsabilité des forces de l’ordre dans les accidents liés aux “rodéos urbains”, terme désignant les figures et comportements illégaux à deux-roues. Des élus locaux, mais aussi des syndicats de policiers s’étaient alors insurgés.

    Une phrase “tronçonnée”

    La cinéaste explique que ses propos ont été tronqués. “Ma phrase ‘Les accidents sont souvent causés par les flics qui prennent en chasse et qui poussent les riders vers la mort’, volontairement érigée en slogan, a été totalement tronçonnée, saucissonnée et recomposée”, soutient-elle.

    Découvrez ci-dessous la bande-annonce de Rodeo :

    Lola Quivoron ajoute: “Je n’incrimine pas la police, je fais seulement un constat simple. Oui, il y a des accidents, et je ne fais pas de généralités en les imputant exclusivement à la police. Je sais seulement que lors de ces fameux ‘rodéos urbains’ dont tout le monde parle, des riders ont été blessés ou ont trouvé la mort en étant poursuivi par la police.”

    Son film, lui, dresse le récit d’une bande de motards dans les marges et s’ancre, selon l’AFP, dans ce qu’on appelle la “bike life” et la “ride”, des termes “qui recouvrent une jeunesse adepte d’une conduite à moto acrobatique dans des espaces détournés en mode pirate”.

    Organiser une table ronde

    D’après la réalisatrice, qui appelle ”à la pacification des débats” dans Le Parisien , les bavures policières ne sont pas le sujet de son film. “On a très vite associé mon film aux rodéos urbains, aux rodéos sauvages, des termes qui qualifient une pratique marginale, dangereuse, qui a lieu sur la voie publique, au milieu des voitures et des piétons, poursuit-elle. Or je ne mets en scène aucun rodéo urbain. On ne voit pas de riders rouler en ville dans mon film, pas non plus de course-poursuite avec la police qui n’apparaît jamais.”

    Elle trouve que la méconnaissance autour de cet univers “génère beaucoup d’a priori, de la peur et du rejet”. “Intéressons-nous à ces jeunes riders et au sens de leur passion, exhorte-t-elle. Si le sujet éveille tant de réactions, cela serait intéressant, pour approfondir le débat, d’organiser un état des lieux ou une table ronde où seraient conviés des acteurs engagés dans le mouvement du cross bitume, des policiers, des maires, des éducateurs et éducatrices spécialisés, des associations, des politiques.”

    Présenté dans le cadre de la sélection Un certain regard, Rodeo a marqué la Croisette. Il est reparti avec le “coup de cœur du jury” de ladite section dérivée de la compétition officielle du Festival de Cannes. Il doit sortir sur nos écrans à la rentrée, le 7 septembre.

    À voir également sur Le HuffPost : À Cannes, Vincent Lindon embrasse Carole Bouquet en clôture du festival

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      À Cannes, Vincent Lindon embrasse Carole Bouquet en clôture du festival

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 28 May, 2022 - 21:29 · 1 minute

    FESTIVAL DE CANNES 2022 - On ne retiendra pas grand-chose de cette cérémonie de clôture soporifique de ce 75e Festival de Cannes, si ce n’est le triomphe de Ruben Östlund avec Sans Filtre , Palme d’or 2022... et un baiser surprise. Celui de Vincent Lindon et Carole Bouquet, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

    Alors qu’elle s’apprêtait à remettre le prix du 75e anniversaire aux Frères Dardenne pour Tori et Lokita, l’actrice a demandé une faveur au président du jury. “Je me sens un peu seule là. Vincent, tu ne veux pas venir m’embrasser?”, a réclamé celle qui figure au casting de la série d’Arte En Thérapie .

    “C’est ça le cinéma!”

    Après quelques hésitations, Vincent Lindon s’est finalement exécuté sous les applaudissements nourris du Grand Théâtre Louis Lumière. “C’est ça le cinéma”, a ajouté Carole Bouquet , avant de poursuivre son discours.

    La scène s’est produite alors que quelques minutes plus tôt, le duo de réalisateurs Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen s’étaient embrassés fougueusement sur scène après avoir remporté le prix du jury pour leur sublime Le Otto Montagne , racontant l’amitié de deux villageois dans les alpes italiennes.

    Un bisou qui semble en tout cas avoir fait tourner la tête de Vincent Lindon, quelque peu perturbé au moment d’annoncer le lauréat du prix du 75e anniversaire. “C’est un président en nage qui va donc annoncer le prix...”, a-t-il commencé avant d’être interrompu par Carole Bouquet: “Moi je suis enchantée.”

    À voir également sur Le HuffPost: #MeToo, Okja, Godard... 5 dates qui ont marqué la présidence de Lescure au Festival de Cannes

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      Dans "Sans filtre" de Ruben Östlund, le yacht qui sert de décor est mythique

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 28 May, 2022 - 20:05 · 4 minutes

    Ruben Östlund entouré de ses acteurs sur le tournage de Ruben Östlund entouré de ses acteurs sur le tournage de "Sans filtre", lauréat de la Palme d'or au Festival de Cannes 2022

    FESTIVAL DE CANNES - Culte de l’apparence, matérialisme débridé et patriarcat: dans Sans filtre, qui vient d’obtenir la Palme d’or du Festival de Cannes 2022 , le Suédois Ruben Östlund , fait voler en éclats les codes de la société moderne dans une satire jouissive. Avec pour décor, notamment, un yacht particulièrement mythique.

    Dans le long métrage, Yaya, top model et influenceuse, obsédée par son image et sa carrière, se voit offrir une croisière de luxe avec son petit ami, Carl, lui aussi mannequin. A bord du bateau, ils côtoient une galerie de personnages richissimes – oligarques russes alcooliques, charmant couple de retraités britanniques ayant fait fortune dans la vente de mines antipersonnel et autres odieux passagers – qui harcèlent la cheffe de l’équipage de tous leurs caprices, tandis que cette dernière martyrise à son tour le petit personnel.

    Mais une grosse tempête – dont ne se soucie guère le capitaine du bateau, un marxiste totalement ivre au moment crucial – va faire tanguer le navire et faire chavirer cet équilibre. Dans une sorte de Titanic inversé où, cette fois, les plus faibles ne sont pas forcément les perdants, Ruben Östlund décortique les ressorts de classe de fond en comble: les riches contre les pauvres, mais aussi les hommes contre les femmes, et les Blancs contre les Noirs.

    “Ce yacht est un symbole très fort”

    Un tiers du film – découpé en trois parties pour chaque grande séquence de l’histoire – se déroule donc sur un yacht clinquant, décor d’une scène dantesque lors d’un dîner en pleine tempête où les passagers se mettent à vomir en même temps que l’écran tangue au rythme du bateau. Et ce navire est tout sauf un décor de cinéma.

    “Nous avons tourné les extérieurs sur le Christina O, l’ancien yacht des Onassis”, révèle le cinéaste dans les notes de production. “Ce qui s’avère assez amusant quand on y pense, puisqu’on le fait sauter [dans le film]. Ce yacht est un symbole très fort de l’élite des années 60 et 70 et de la ribambelle d’hommes célèbres et puissants comme Churchill qui ont passé beaucoup de temps à son bord.”

    Le bateau est en fait une ancienne frégate de la marine canadienne, utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale dans la lutte anti-sous-marins. Mais en 1954, le milliardaire grec Aristote Onassis le rachète et investit plus de 4 millions de dollars pour le transformer en yacht luxueux et high tech de 99 mètres de long. Il le baptiste Christina O, en hommage à sa fille.

    Le magnat grec Aristote Onassis (1906-1975) devant le pont du Christina O, au milieu des années 1950 Le magnat grec Aristote Onassis (1906-1975) devant le pont du Christina O, au milieu des années 1950
    Le Christina O, au large de Capri en Italie, pendant le mariage d'Heidi Klum et Tom Kaulitz, le 3 août 2019 Le Christina O, au large de Capri en Italie, pendant le mariage d'Heidi Klum et Tom Kaulitz, le 3 août 2019

    Comme le décrit Ruben Östlund, il devient alors le lieu de rendez-vous de “l’élite des années 60 et 70”. “Fort de sa réputation, le navire abrite le mariage du prince Rainier III de Monaco et de Grace Kelly en 1956. D’autres jours, on y croise, un cocktail à la main en slip de bain, le Premier ministre du Royaume-Uni, Winston Churchill, mais aussi Frank Sinatra, Elizabeth Taylor, Marilyn Monroe, Marlene Dietrich, Ava Gardner et même, quelques années plus tard, les époux Kennedy”, rappelle Madame Figaro . C’est aussi sur ce yacht qu’Aristote Onassis épouse Jackie Kennedy en 1968.

    Après la mort de son père en 1975, Christina Onassis, qui avait hérité du yacht, le cède au gouvernement grec. Un temps navire présidentiel, le Christina O a depuis été revendu à plusieurs reprises à des propriétaires privés et restauré pour des nouvelles dizaines de millions de dollars. “Il faut compter 560 000 € en basse saison l’été et 700 000 € l’hiver pour une semaine de location”, indique le site Bateaux.com.

    Ruben Östlund et ses équipes y ont passé neuf jours pour mettre en boîte toutes les scènes extérieures du film qui se passent sur le yacht. De quoi ajouter à sa satire drôle et grinçante un autre symbole de l’explosion des rapports de classe.

    A voir également sur Le HuffPost: #MeToo, Okja, Godard... 5 dates qui ont marqué la présidence de Lescure au Festival de Cannes

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      La Palme d'or du Festival de Cannes 2022 et tout le palmarès

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 28 May, 2022 - 19:46 · 2 minutes

    La Palme d'or de l'édition 2022 du Festival de Cannes est remise ce samedi 28 mai La Palme d'or de l'édition 2022 du Festival de Cannes est remise ce samedi 28 mai

    CANNES - Clap de fin pour cette 75e édition. Après douze jours de compétition pour les 21 longs-métrages sélectionnés, le jury du Festival de Cannes 2022 présidé par Vincent Lindon a remis ses prix ce samedi 28 mai lors d’une cérémonie de clôture animée par Virginie Efira . Et de désigner le successeur de Titane de Julia Ducournau.

    Cette année, c’est le réalisateur suédois Ruben Östlund qui remporte la Palme d’or pour Sans filtre , ou Triangle of Sadness en VO. Le film est une satire jouissive qui fait voler en éclats les codes de la société moderne en suivant un couple d’influenceurs et mannequins dans une croisière de luxe où rien ne se passe comme prévu. Il s’agit de la deuxième Palme d’or pour le cinéaste de 48 ans qui avait déjà obtenu le précieux trophée en 2017 pour The Square .

    Parmi les autres prix de la soirée, l’actrice iranienne Zar Amir Ebrahimi a obtenu le prix d’interprétation féminine pour son rôle dans le thriller Holy Spider ( Les Nuits de Mashhad ) d’Ali Abbasi tandis que l’acteur sud-coréen Song Kang-ho repart avec celui d’interprétation masculine pour Les Bonnes étoiles du Japonais Kore-Eda.

    Les réalisateurs Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen (pour Les Huit Montagne s) et Jerzy Skolimowski (pour EO ) se partagent un prix du jury ex aequo. Tandis qu’un prix spécial du 75e anniversaire a été remis aux frères Jean-Pierre et Luc Dardenne pour Tori et Lokita .

    Retransmise sur France 2 (et non Canal+ pour la première fois depuis 28 ans), la cérémonie de clôture de cette 75e édition s’est déroulé sans anicroche, alors que le raté de Spike Lee, prédécesseur de Vincent Lindon en 2021 qui avait révélé par mégarde la Palme d’or au début de la cérémonie, était encore dans tous les esprits.

    Le palmarès complet

    Palme d’or : Sans filtre de Ruben Östlund

    Grand prix ex aequo : Close de Lukas Dhont et Des étoiles à midi de Claire Denis

    Prix d’interprétation féminine : Zar Amir Ebrahimi dans Holy Spider

    Prix d’interprétation masculine : Song Kang-ho dans Les Bonnes étoiles

    Prix du jury ex aequo : Les Huit Montagnes de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen et EO de Jerzy Skolimowski

    Prix de la mise en scène : Decision to leave de Park Chan-wook

    Prix du scénario : Boy from Heaven de Tarik Saleh

    Prix du 75e anniversaire : Tori et Lokita de Jean-Pierre et Luc Dardenne pour

    Caméra d’or : War Pony de Gina Gammell et Riley Keough

    Mention spéciale de la Caméra d’or : Plan 75 de Hayakawa Chie

    Palme d’or du court-métrage : The Water Murmurs de Jianying Chen

    Mention spéciale du court-métrage : Lori d’Abinash Bikram Shah

    A voir également sur Le HuffPost: Pour ou contre Netflix à Cannes? Les festivaliers sont encore divisés

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      Le Festival de Cannes 2022 lutte contre son image de “festival de boomers” - DOSSIER

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 28 May, 2022 - 07:01 · 6 minutes

    Omar Sy, avec Helene Sy et Alassane Diong, transgresse les règles pour un selfie sur les marches du Festival de Cannes, le 18 mai 2022 lors de la projection de Omar Sy, avec Helene Sy et Alassane Diong, transgresse les règles pour un selfie sur les marches du Festival de Cannes, le 18 mai 2022 lors de la projection de "Tirailleurs"

    FESTIVAL DE CANNES - Lorsqu’un papi de 75 ans se met à parler “djeun’s”, ça part souvent d’une bonne intention mais c’est toujours un peu gênant. Voilà un peu l’impression que nous laisse cette 75e édition du Festival de Cannes qui s’achève ce samedi 28 mai.

    Car tandis que Vincent Lindon et son jury ont passé quinze jours à regarder les 21 films en compétition pour décerner leur Palme d’or - Armaggedon Time de James Gray et La Femme de Tchaïkovsky de Kirill Serebrennikov nous ont particulièrement tapé dans l’œil- la grand-messe du cinéma avait un tout autre challenge à relever: se trouver une nouvelle jeunesse .

    Remplacer Canal+ par France Télévision et Brut pour diffuser ses cérémonies d’ouverture et de clôture , sceller un partenariat avec le réseau social préféré des ados et paradis de la vidéo ultra-courte TikTok... “C’est clairement un nouveau positionnement pour rajeunir l’image de marque du festival pour ne pas en faire un événement de boomers”, commentait pour Le HuffPost Chloé Delaporte, enseignante-chercheuse en socio-économie du cinéma et de l’audiovisuel à l’université Paul-Valéry de Montpellier. Alors on est allés voir sur place ce que ça a donné.

    Le HuffPost vous propose une série d’articles et de vidéos réalisés depuis Cannes pendant toute la durée du festival.

    Cannes, paradis des Instagrameurs

    Tandis que le cinéaste suédois Ruben Östlund présentait en compétition Triangle of Sadness ( Sans filtre , en VF) une satire jouissive sur un couple d’influenceurs embarqués à bord d’une croisière de luxe où rien ne se passe comme prévu, des scènes pas si éloignées se jouaient dans la vraie vie.

    À quelques dizaines de kilomètres du Palais des Festivals, le réseau social Instagram avait investi pour deux jours l’une des demeures les plus chères d’Europe: le Palais Bulles de Pierre Cardin, OVNI architectural imaginé par l’architecte hongrois Anti Lovagg à la fin des années 1970.

    Dans les innombrables pièces ou sur les terrasses de ce lieu complètement insolite, plus de 300 influenceurs venus du monde entier rivalisaient de selfies et de vidéos. Qui toutes, forcément, ont fini en stories et en albums sur le réseau social sans trop de rapport avec le 7e art d’ailleurs.

    Voir notre reportage par ici

    TikTok, ça cloche

    Après avoir bazardé son partenariat historique avec Canal+ au profit d’un attelage surprenant entre le service public (France Télévision) et le média en ligne Brut, le Festival de Cannes avait aussi surpris en scellant un partenariat avec TikTok.

    Sauf que pour sa première sur le tapis rouge, la génération “TikTok” était privée de smartphones puisqu’une des règles d’or du festival interdit les photos ou selfies sur les marches, réservées aux photographes professionnels. Si Omar Sy s’est octroyé un passe-droit le soir de la projection de Top Gun: Maverick , les jeunes créateurs ont dû se contenter de partager les coulisses de leur préparation et les autres moments de l’effervescence cannoise.

    Lire notre article par ici

    Et le tout nouveau jury TikTok a, lui aussi, été perturbé. À la veille de récompenser les meilleures vidéos de 30 secondes à 3 minutes, Rithy Panh, cinéaste franco-cambodgien et président du jury, démissionnait évoquant l’insistance de la plateforme à imposer ses suggestions.

    “Je crois que TikTok a compris ce qu’était un jury et ils ont décidé de faire un pas en arrière et nous offrir notre indépendance”, confiait finalement le réalisateur au HuffPost en réintrégrant le jury.

    Mais si la cérémonie de remise de ces Palmes TikTok a finalement bien eu lieu, ce fut en l’absence remarquée de Thierry Frémeaux, le directeur général du Festival de Cannes, dont la présence avait pourtant été annoncée depuis des semaines.

    Voir notre interview de Rithy Panh, président du jury TikTok:

    Pour ou contre Netflix? Personne n’est d’accord à Cannes

    L’autre mouvement symbolique de ce Festival de Cannes, c’est le changement de présidence. Iris Knobloch, une juriste au profil international et à la longue carrière dans le cinéma, aussi première femme à présider ce festival, va succéder à Pierre Lescure pour les trois prochaines éditions.

    Loin des profils de ses prédécesseurs, Iris Knobloch a fait l’essentiel de sa carrière chez Warner, l’un des principaux studios américains, où elle a notamment préparé le lancement de HBO Max en Europe. Alors forcément, cela augure du changement. Avec sur toutes les lèvres l’idée que les films crées par et diffusés sur des plateformes de streaming puissent (re)faire leur entrée à Cannes.

    Alors que les grands auteurs n’hésitent plus à aller sur les plateformes (Scorsese ou Jane Campion chez Netflix, bientôt Ridley Scott chez Apple...) et que leurs films triomphent à la Mostra de Venise ou aux Oscars, on a demandé aux festivaliers ce qu’ils pensaient de la mesure stricte qui interdit pour l’heure les films de Netlflix ou Amazon à concourir en compétition. Et leurs avis sont tous très tranchés.

    Regarder ce qu’ils en pensent ci-dessous:

    Cannes fête le cinéma, mais la fréquentation des salles ne remonte pas

    Derrière ces changements à pas hésitants, parfois aussi maladroits, se dessine en filigrane un dernier objectif. En rajeunissant ses audiences, le Festival de Cannes - largement soutenu par des fonds publics - espère aussi rajeunir, par ricochet, “les audiences du cinéma en ramenant les plus jeunes vers les salles”, analysait pour Le HuffPost Chloé Delaporte, autrice de l’ouvrage La culture de la récompense: compétitions, festivals et prix cinématographiques.

    Une intention confirmée par la nouvelle ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, nommée le 20 mai et descendue à Cannes pour l’un de ses premiers déplacements officiels. Après avoir rencontré “l’ensemble des représentants de la filière cinéma”, la résidente de la rue de Valois assurait à BFMTV que “l’enjeu c’est de faire venir une nouvelle génération dans les salles de cinéma pour les années qui viennent, et pas juste là à la rentrée pour sauver l’année 2022.”

    À l’heure où le cinéma en salles prend un coup de vieux, accéléré par deux ans de crise du Covid et subissant de plein fouet la concurrence des séries et du streaming, les exploitants que nous avons interrogé à Cannes décrivent le Festival comme “une parenthèse” alors que près d’un Français sur deux (48%) confie être retourné moins souvent au cinéma depuis la réouverture des salles.

    Voir notre reportage par ici:

    À voir également sur Le HuffPost: Khaby Lame, star du Festival de Cannes mais inconnu des festivaliers

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      Pierre Lescure quitte le Festival de Cannes: 5 dates qui ont marqué sa présidence

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 28 May, 2022 - 06:36 · 3 minutes

    FESTIVAL DE CANNES - Il est l’homme qui checke Brad Pitt, ou fait la bise à Kristen Stewart et Jessica Chastain... Pierre Lescure v a accueillir les stars du cinéma pour la dernière fois en haut des marches ce samedi 27 mai à Cannes. Car le Président du Festival va quitter son poste qu’il occupait depuis 2014.

    Il sera remplacé en juillet prochain par Iris Knobloch, qui a notamment présidé la filiale française du studio Warner Bros France. Avant la cérémonie de clôture de la 75e édition du Festival , retour sur cinq dates qui ont marqué sa présidence dans la vidéo en tête d’article.

    2014: le 1er prix à Cannes pour Godard

    À Cannes, le cru 2014 est historique avec le retour de Jean-Luc Godard en compétition pour la Palme d’or. Un événement pour le réalisateur franco-suisse qui n’avait plus présenté de film en compétition officielle depuis Éloge de l’amour en 2001.

    Son Adieu au langage charme le jury présidé par Jane Campion qui lui décerne le prix du jury. Il goûte pour la première fois aux joies de la victoire à… 83 ans!

    2017: la polémique Netflix

    Que serait Cannes sans ses polémiques? En 2017, l’organisation du Festival intègre pour la première fois des films de plateformes dans la sélection officielle. Deux films Netflix en l’occurrence: The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach et Okja de Bong Joon-ho, vainqueur deux ans plus tard de la Palme d’or avec Parasite .

    Ces deux films déclenchent une vague de contestation chez les exploitants et repartiront bredouille de Cannes. Le Festival fait machine arrière l’année suivante en interdisant à concourir les films qui ne sortiraient pas en salles. Contrairement aux Oscars ou à la Mostra de Venise, le Festival n’a toujours pas récompensé le moindre film Apple TV+, Netflix ou Amazon Prime.

    2018: la montée des marches #MeToo

    Pour le premier festival après l’affaire Weinstein, Cannes envoie un message puissant. 82 stars et femmes du ciném a montent les marches ensemble. Parmi elles, Cate Blanchett, Agnès Varda , Marion Cotillard, Léa Seydoux…

    82 femmes pour représenter les 82 films réalisés par des femmes, en compétition depuis la première édition du Festival, en 1946. Soit seulement 5% de films réalisés par des femmes. Une action symbolique à l’initiative du collectif français “50/50” contre les inégalités dans le 7e art et de Time’s Up, pour aider les victimes de harcèlement sexuel.

    2019: le scandale Kechiche

    Autre édition et nouvelle polémique en 2019. Six ans après la Palme d’or pour La vie d’Adèle , Abdellatif Kechiche vient présenter Mektoub My Love: Intermezzo. Un long-métrage tourné essentiellement dans une boîte de nuit avec d’interminables scènes de sexe très crues.

    Le film choque la Croisette, y compris le casting qui le découvre en même temps que le public. Outrée, l’actrice Ophélie Bau quitte la séance en pleine projection. Trois ans après le film n’est toujours pas sorti en salles et il ne sortira vraisemblablement jamais.

    2021: la 2e Palme d’Or pour une réalisatrice

    Quatre ans après l’explosion du mouvement #MeToo, l’année 2021 est très symbolique pour Cannes. Le jury présidé par Spike Lee remet la Palme d’or au rutilant, furieux et parfois gore, Titane, de Julia Ducourneau.

    La Française de 37 ans devient alors la deuxième femme à remporter la prestigieuse distinction, après Jane Campion en 1993 et sa Leçon de piano .

    À voir également sur Le HuffPost: Pendant que Cannes fête le cinéma, la fréquentation des salles ne remonte pas

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      Au Festival de Cannes, Andie MacDowell et Helen Mirren ont enflammé le tapis rouge

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 27 May, 2022 - 16:26 · 1 minute

    Andie MacDowell et Helen Mirren sur le tapis rouge de Cannes, vendredi 27 mai. Andie MacDowell et Helen Mirren sur le tapis rouge de Cannes, vendredi 27 mai.

    CINÉMA - Deux icônes, une montée des marches. Alors que le Festival de Cannes touche bientôt à sa fin, les actrices Helen Mirren et Andie MacDowell ont décidé de monter les marches ensemble, ce vendredi 27 mai. Et ce, tout en complicité.

    Les stars du cinéma hollywoodien, toutes les deux égéries L’Oréal de longue date, se sont rendues à la projection du dernier film présenté en compétition officielle, le nouveau long-métrage de la réalisatrice française Léonor Serraille Un petit frère .

    Main dans la main, Helen Mirren ( The Queen ) et Andie MacDowell ( Quatre mariages pour un enterrement ) se sont amusées devant l’objectif des photographes, devant lesquels elles ont même improvisé quelques petits pas de danse.

    L’une portait une robe à sequins scintillante. L’autre, une robe légère non moins glamour, faites de rayures.

    L’heure était à la bonne humeur.

    Ce vendredi, c’était au tour du dernier film en compétition d’être projeté. Un petit frère raconte l’histoire d’une famille qui s’étale sur une trentaine d’années, à partir de l’arrivée en France dans les années 1980, en banlieue parisienne, d’une mère et de ses deux fils. Dans les rôles titres: Annabelle Lengronne, Stéphane Bak et Kenzo Sambin.

    Deuxième film de Léonor Serraille, qui a reçu la Caméra d’or en 2017 pour Une jeune femme avec Lætitia Dosch, il n’a, pour l’heure, pas encore de date de sortie officielle sur les écrans.

    À voir également sur Le HuffPost : Pendant que Cannes fête le cinéma, la fréquentation des salles ne remonte pas

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      Netflix à Cannes, pour ou contre? Personne n'est d'accord parmi les festivaliers

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 27 May, 2022 - 16:00 · 2 minutes

    CINÉMA - Netflix ou pas Netflix? Telle est la question brûlante qui continue de faire débat au Festival de Cannes 2022, qui s’achève ce samedi 28 mai avec l’annonce très attendue de la Palme d’or. La plateforme de streaming, comme ses concurrents Apple TV+, Amazon Prime ou Disney+, n’ont pas l’opportunité de présenter leurs films en compétition officielle.

    En cause, un règlement très strict du Festival, qui oblige tous les films en lice pour la Palme d’or à sortir dans les salles françaises. Le HuffPost a donc demandé aux festivaliers ce qu’ils pensaient de cette mesure stricte, dans la vidéo à découvrir en tête d’article . Qu’ils soient étudiants, professionnels du cinéma, journalistes, simples passionnés, ou même ex-ministre de la Culture comme Françoise Nyssen, tous ont un avis très tranché sur la question.

    L’Arlésienne sur la Croisette

    Certains d’entre eux regrettent que Cannes soit le dernier grand Festival à faire une différence entre les films “de salles” et les films “de salon”. Rappelons que la Mostra de Venise avait décerné le Lion d’or à une production Netflix dès 2018 ( Roma , d’Alfonso Cuarón). Les Oscars ont eux aussi évolué sur ce point, offrant en 2022 la plus prestigieuse des statuettes, celle du meilleur film, à CODA de Sian Heder. Un film de la plateforme Apple TV+.

    À Cannes, la question d’intégrer les films de plateforme à la compétition officielle s’est déjà posée. Le Festival avait même franchi le pas en 2017 en présentant deux productions Netflix: le sublime Okja de Bong Joon Ho et The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach.

    Mais sous la pression des exploitants de salles et les critiques du président du jury, l’Espagnol Pedro Almodovar, les organisateurs du festival avaient modifié leur règlement, imposant à partir de 2018 que tout film en compétition s’engage à sortir en salles. Pour certains festivaliers (et exploitants), permettre à ces plateformes de concourir pour la Palme d’or reviendrait à “tuer les petites salles”.

    La position très tranchée du Festival de Cannes pourrait toutefois évoluer prochainement avec l’arrivée en juillet 2022 d’une nouvelle présidente à sa tête, Iris Knobloch. L’ancienne dirigeante de WarnerMedia France succédera à Pierre Lescure, à la tête de l’institution depuis 2014. Elle devra tenter de trouver un compromis sur ce sujet épineux: pourquoi pas en créant un prix spécifique pour les plateformes de streaming?

    À voir également sur Le HuffPost:Tom Cruise à Cannes: à quoi ressemblait le Festival en 1992 lors de sa dernière venue

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      Dans "Salam", vous n'entendrez aucune des musiques de Diam's

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 26 May, 2022 - 19:30 · 4 minutes

    CANNES - Un retour plus qu’attendu. Une décennie après la fin de sa carrière musicale et son retrait de la vie médiatique, Diam’s revient sur le devant de la scène. Pas de nouvel album au programme, mais un documentaire autobiographique qu’elle a co-réalisé avec Anne Cissé ( Lupin ) et Houda Benyama ( Divines ). Intitulé Salam , celui-ci, dont vous pouvez visionner la bande-annonce en tête d’article , a été projeté en avant-première ce jeudi 26 mai au Festival de Cannes .

    Une sortie événement à plus d’un titre, puisque l’ex-rappeuse star, Mélanie Georgiades de son vrai nom, y livre après des années de silence sa bouleversante vérité. “Pendant des années, on a frappé à ma porte me demandant l’autorisation de mettre ma vie en scène, de la jouer, de l’interpréter. Des demandes nombreuses de documentaires, de biopics, de séries n’ont cessé d’affluer”, raconte-t-elle dans les notes de production du documentaire.

    “J’avais comme le sentiment que l’on me demandait de donner les clefs de ma vie pour que d’autres puissent en faire un film. Un spectacle. Ma dépression, mes souffrances, ma quête, ma renaissance: un film? Un divertissement? J’ai été touchée que l’on s’intéresse à mon parcours mais il m‘était impossible de laisser des inconnus parler à ma place”, ajoute-t-elle.

    C’est pour cette raison qu’elle a décidé de prendre les choses en main, dans le but “de se réapproprier [son] histoire”. De son ascension fulgurante à ses dépressions, en passant par sa conversion à l’Islam et ses derniers projets, rien n’est laissé de côté, ou presque. En effet, aucun extrait de ses musiques phares comme La Boulette ou encore Jeune Demoiselle , qui ont pourtant marqué des générations entières, n’est diffusé dans le film.

    “Elle a été très claire là-dessus”

    Ce qui semble être un détail en apparence est en réalité totalement voulu. “Mélanie n’avait pas envie de revenir sur Diam’s”, explique la co-réalisatrice Anne Cissé, que Le HuffPost a contactée. “Elle a d’entrée de jeu été très claire là-dessus. On lui a souvent demandé de s’exprimer sur ce qu’elle a été en tant que chanteuse. Pour elle, ses tubes ne lui appartiennent plus vraiment mais continuent de vivre à travers son public”.

    Son objectif avec Salam ? Se mettre en lumière autrement, en racontant cette partie d’elle-même qui cohabitait avec la rappeuse aux millions de disques vendus. Ce n’est plus Diam’s, mais Mélanie, la mère de famille, la femme musulmane, l’humanitaire, qui se retrouve cette fois sous le feu des projecteurs.

    L’occasion pour elle d’aborder, entre autres, sa santé mentale, tant fragilisée par la célébrité. Un sujet très sensible dont elle avait déjà parlé dans son autobiographie, et qui prend une place majeure dans le récit de son film. ”C’est quelque chose qui lui tient profondément à cœur”, livre Anne Cissé. “Encore aujourd’hui, beaucoup de personnes lui écrivent au quotidien pour lui faire part de leur souffrance”.

    Mais ce n’est pas tout, puisqu’à en croire la scénariste, il était également nécessaire pour Diam’s de “révéler que ce qui était important pour elle n’était pas tant la musique que l’écriture”. Celle-ci fait en effet plusieurs fois mention de son envie incessante d’écrire, qui lui sert “d’exutoire”. Bien qu’ayant définitivement rangé les micros, elle n’a donc pas pour autant laissé tomber la plume.

    Diam’s prend la plume pour Salam

    “Elle restera toujours une artiste, une poète qui a des choses à dire”, confie la cinéaste. La preuve en est, trois textes originaux - À force de courir , De plus en plus et Je me sens coupable - rédigés spécialement pour l’occasion, sont présentés dans le documentaire.

    Mais si aucun des titres qui ont fait son succès n’est entendu dans Salam , ce n’est pas le cas de certains de ses concerts. Des images d’archive sont diffusées dans le film, mais sous une forme particulière, puisqu’elles ne montrent que le public. Ce qui est là aussi mûrement réfléchi.

    “On s’est beaucoup interrogées là-dessus. Cela nous permettait de mettre en évidence le fait que ses fans étaient nombreux et fidèles. Ces scènes d’exposition rappellent la folie Diam’s, ce dont les nouvelles générations n’ont pas forcément conscience”, justifie Anne Cissé.

    Après sa projection à Cannes, Salam sera exceptionnellement diffusé au cinéma pendant deux jours les 1er et 2 juillet prochains, avant d’être mis en ligne sur la plateforme BrutX.

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