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      Pour le 1er-Mai, 116.500 personnes ont manifesté en France

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 1 May, 2022 - 18:22 · 4 minutes

    La manifestation du 1e mai 2022 à Paris. La manifestation du 1e mai 2022 à Paris.

    MANIFESTATION - Une semaine après l’élection d’Emmanuel Macron pour un second mandat, les défilés du 1er-Mai promettaient d’être très politique. Contre la retraite à 65 ans, pour l’écologie ... 116.500 personnes ont manifesté ce dimanche en France dont 24.000 à Paris, a indiqué le ministère de l’Intérieur. La CGT dénombrait elle plus de 210.000 manifestants sur l’ensemble du territoire, dont 50.000 dans la capitale.

    Au total, 278 manifestations ont été dénombrées dans le pays selon la place Beauvau. Dans la capitale, la manifestation, entamée vers 14h30 place de la République, s’est dispersée place de la Nation peu après 18h. La CGT a revendiqué 50.000 manifestants à Paris, tandis qu’ils étaient 21.000 selon une comptabilisation du cabinet Occurrence pour un collectif de médias.

    La situation a toutefois vite dégénéré. Des individus ont dressé des barricades dans les rues avant de les mettre en feu, d’autres ont visé des magasins, restaurants, ou encore des banques. Des dizaines de devantures ont été saccagées.

    Un sapeur-pompier qui tentait d’éteindre un incendie de palette a été agressé par une femme, ce qui a suscité la réaction indignée des autorités, notamment la préfecture de police. Le parquet de Paris a indiqué, selon un premier bilan, que 50 personnes avaient été placées en garde à vue.

    Tensions à Nantes et Rennes

    Les mots d’ordre syndicaux étaient la hausse des salaires, le maintien des services publics et de la protection sociale, et une politique de transition écologique. La réforme des retraites est aussi l’un des points de crispation de cette journée, une semaine après la réélection d’Emmanuel Macron, a souligné le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, pour qui une nouvelle mobilisation est envisageable dès “avant la rentrée, parce que le niveau de mécontentement sur les retraites ou les salaires est très fort”. “Nous sommes opposés résolument (...) à toute forme de recul de l’âge de la retraite”, a martelé de son côté le secrétaire général de FO, Yves Veyrier.

    Ce 1er mai revêtait aussi une signification particulière pour la gauche, dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord en vue des législatives. Jean-Luc Mélenchon a pris la parole sur une estrade au moment où le cortège parisien s’ébranlait, exhortant à un accord “cette nuit”.

    Ailleurs en France des manifestations ont rassemblé 1.900 personnes à Bordeaux , 3.600 à Marseille, 3.500 à Toulouse, 4.000 à Lyon, 1.500 à Strasbourg ou Saint-Étienne, 2.000 à Lille selon les chiffres de la police. Au total, 255 points de rassemblement étaient prévus dans le pays, selon la CGT.

    À Rennes, après la manifestation organisée dans le calme dans la matinée (1.650 personnes selon la préfecture), plusieurs centaines de militants d’ultra-gauche ont joué pendant deux heures au chat et à la souris avec les forces de l’ordre, notamment en allumant des feux de poubelles.

    Des dégradations ont aussi eu lieu à Nantes, où les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser des militants d’ultra-gauche, selon la préfecture. La maire PS Johanna Rolland a condamné, dans un communiqué, “des actes de violence inadmissibles”.

    Affluence en hausse par rapport à 2021

    À Marseille, Martine Haccoun, médecin retraitée de 65 ans, est venue “montrer qu’on n’a pas donné à Macron un blanc-seing pour cinq ans, on a voulu faire barrage à Mme Le Pen”. “Je viens manifester tous les 1er mai, mais peut-être que la période après les élections a amené des gens qui ne seraient pas forcément venus”, a déclaré à l’AFP Sylvie Marchese, 49 ans, à Toulouse, éducatrice spécialisée syndiquée à la CGT.

    Après le barrage à Marine Le Pen dans les urnes et la réélection d’Emmanuel Macron, “le plus dur reste à faire car si on ne se met pas en lutte maintenant, on va pleurer des larmes de sang”, estime Alain Theux, 77 ans et syndiqué CGT présent dans le cortège bordelais.

    En 2021, les organisateurs avaient revendiqué plus de 170.000 manifestants, dont 25.000 à Paris. Le ministère de l’Intérieur avait quant à lui dénombré 106.650 manifestants en France, dont 17.000 dans la capitale. La CGT a revendiqué ce dimanche “plus de 210.000” manifestants en France.

    La CFDT, premier syndicat de France, a fait sans surprise bande à part, en organisant un “1er mai engagé pour le climat” et pour des augmentations de salaire. “On cherche des mobilisations qui soient plus symboliques que de masse”, a déclaré à la presse son secrétaire général Laurent Berger, lors d’un rassemblement “revendicatif et festif” organisé sur les rails désaffectés de la “Petite ceinture”, dans le 18e arrondissement de Paris.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Salaires, retraites, urgence écologique, contre Macron...: voici pourquoi ils manifestent ce 1er-mai

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      1er-Mai: reforme des retraites et élections législatives au programme des défilés

      Anthony Berthelier · news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 1 May, 2022 - 08:52 · 4 minutes

    Entre les élections et la réforme des retraites à venir, des défilés du 1er-Mai très politiques Entre les élections et la réforme des retraites à venir, des défilés du 1er-Mai très politiques

    POLITIQUE - Si les élections législatives sont le troisième tour, voici le deuxième et demi. Plusieurs dizaines de milliers de personnes vont défiler ce dimanche 1er mai pour la traditionnelle Journée des travailleurs à l’appel de nombreux syndicats et associations. Avec un souhait: faire entendre leur volonté d’une politique plus sociale et plus écologique une semaine après la victoire d’ Emmanuel Macron sur Marine Le Pen .

    “Il faut que la mobilisation du 1er-Mai soit la plus massive possible...”, a lancé le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, la veille dans Le Parisien , dans une forme d’appel général: “Les citoyens, au-delà des syndicats, doivent aller dans la rue pour que les exigences sociales et environnementales soient portées haut et fort”.

    Sur France Inter, le même parlait d’un “rendez-vous assez exceptionnel, une semaine après l’élection du président de la République”. “Il faut qu’il y ait du monde”, a-t-il insisté.

    Photo de famille à gauche?

    Deux cent cinquante-cinq points de rassemblement sont prévus dans le pays, selon la secrétaire confédérale CGT Céline Verzeletti, “vingt de plus” que l’année dernière. La dirigeante syndicale s’attend à une bonne mobilisation, même si ce 1er mai tombe un dimanche et pendant les vacances scolaires pour les zones A et C. La manifestation parisienne partira à 14 heures 30 de la place de la République, en direction de la place de la Nation.

    En 2021, les organisateurs avaient revendiqué plus de 170.000 manifestants, dont 25.000 à Paris. Le ministère de l’Intérieur avait quant à lui fait état de 106.650 manifestants en France, dont 17.000 dans la capitale.

    De nombreuses figures politiques de gauche sont attendues, au premier rang desquelles Jean-Luc Mélenchon, le leader des Insoumis. Le secrétaire national d’EELV Julien Bayou devrait également défiler dans la capitale, de même, sans doute, que son homologue du PS Olivier Faure. Le candidat PCF à la présidentielle, Fabien Roussel, sera à Lille.

    Dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord de toute la gauche en vue des législatives, le patron des Verts a évoqué vendredi la possibilité pour la gauche de défiler sous une “bannière commune”, “en soutien aux syndicats”. Mais Jean-Luc Mélenchon a un peu douché ces ardeurs samedi, en estimant, dans le JDD , que “la photo de famille du 1er Mai, ce n’est pas le sujet! Le sujet, c’est le contenu du programme social qu’on appliquera”. Tous pourraient finalement soigneusement s’éviter à l’heure où les tractations tardent à se conclure.

    La réforme des retraites en ligne de mire

    Au premier rang des revendications de l’intersyndicale CGT-Unsa-FSU-Solidaires, auxquelles se sont jointes les organisations étudiante et lycéennes Unef, VL, MNL et FIDL, “les questions des salaires, des services publics, de protection sociale et de transition écologique”, selon un communiqué du 7 avril.

    Contrairement à l’année dernière, la confédération Force Ouvrière n’a pas signé cet appel national. En revanche, l’Union régionale Île-de-France FO a cosigné un tract commun avec ces organisations et le secrétaire général de FO Yves Veyrier participera au point presse en amont de la manifestation parisienne. Dans la matinée, ce dernier ira comme à l’accoutumée rendre hommage aux combattants de la Commune, devant le mur des Fédérés au cimetière du Père-Lachaise. Quant à la CFDT, premier syndicat de France, elle fait sans surprise bande à part, en organisant de son côté un “1er mai engagé pour le climat”.

    Dans la ligne de mire des organisations syndicales, la réforme des retraites, alors que le président Emmanuel Macron a fait du recul de l’âge légal de départ à 64 puis 65 ans un point cardinal de son programme. Leur inquiétude est d’autant plus vive que le ministre de l’Economie Bruno Le Maire n’a pas exclu lundi d’utiliser l’arme du 49-3 pour faire adopter la réforme.

    Les associations et ONG mobilisées sur les questions environnementales seront également de la partie, à l’appel du collectif Plus jamais ça.

    Les autorités seront par ailleurs attentives aux appels de l’ultra-gauche et de l’ultra-droite, alors que les dernières manifestations du 1er-Mai ont été émaillées d’incidents. L’an dernier, des militants et des véhicules syndicaux avaient été pris pour cibles place de la Nation. Cette année, la police attend à Paris quelque 300 activistes et “jusqu’à un millier de Gilets jaunes”.

    À voir également sur le HuffPost : Jean-Luc Mélenchon se voyait déjà gagner les législatives en 2017