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      Airbus se prépare à lutter lui aussi contre les feux de forêts

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 26 July, 2022 - 12:47 · 3 minutes

    Airbus se prépare à lutter contre les feux de forêts en transformant son A400M en bombardier d'eau. Airbus se prépare à lutter contre les feux de forêts en transformant son A400M en bombardier d'eau.

    AIRBUS - Bientôt un nouvel outil pour lutter contre les incendies ? Airbus a effectué des tests pour transformer l’ avion de transport militaire A400M en bombardier d’eau à l’aide d’une citerne amovible, ce qui pourrait fournir un appoint aux moyens aériens existants face aux feux qui se multiplient l’été en Europe .

    La campagne d’essais a eu lieu la semaine passée en Espagne . Un A400M a largué de jour 20 tonnes d’eau en moins de dix secondes en volant à moins de 50 mètres d’altitude à 230km/h, affirme l’avionneur dans un communiqué ce mardi 26 juillet. Pour cela, une citerne est installée dans l’immense soute de l’appareil, reliée à deux énormes tuyaux qui sortent par la rampe arrière de l’avion.

    “Nous verrons par la suite si nous pouvons dépasser les 20 tonnes d’eau. Nous avons lancé ce projet il y a neuf mois, au vu de la multiplication des incendies chaque année en Europe et dans le monde. Il était de notre devoir de proposer une solution. Nous voulions qu’elle soit la plus simple possible”, explique dans le Parisien , Jean-Brice Dumont, directeur des avions militaires d’Airbus.

    Ce kit “ne nécessite aucune modification de l’appareil et est donc interchangeable avec tous les appareils de la flotte A400M”, selon Airbus qui a lancé le projet il y a neuf mois. “L’objectif de voir un A400M déverser de l’eau au-dessus d’une zone sinistrée à l’été 2023 peut être envisageable”, ajoute Jean-Brice Dumont, toujours dans le Parisien.

    Un kit amovible pour lutter contre les incendies

    Alors que la multiplication des feux de forêts depuis le début de l’été met les moyens européens de lutte contre les incendies sous tension, Airbus voit dans ce kit amovible, qui pourrait être mutualisé entre pays européens, un appoint utile à l’avenir.

    “L’objectif n’est pas de se mettre en concurrence avec le Canadair mais en complément”, a affirmé Jean-Brice Dumont, vice-président chargé des avions militaires chez Airbus, sur franceinfo, qui a dévoilé l’information avec Le Parisien . Le Canadair dispose d’une capacité de 6.000 litres d’eau – trois fois moins que l’A400M – mais il peut écoper sur un lac ou en mer. L’A400M doit lui revenir se poser pour remplir les citernes.

    L’avion est traditionnellement dévolu au transport de marchandises, de troupes, au largage de parachutistes ou encore au ravitaillement en vol. L’appareil est qualifié pour le vol de nuit et Airbus effectuera des tests dans ces conditions pour la mission de bombardier d’eau. Les Canadair ne peuvent eux opérer que de jour.

    Il équipe les armées de l’Air de plusieurs pays européens : la France (19 avions livrés sur 50 commandés), l’Espagne (13 sur 27), l’Allemagne (37 sur 50), la Belgique (6 sur 7), le Luxembourg (1), ainsi que la Turquie (10 avions en service) ou le Royaume-Uni (20 appareils).

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      Pourquoi l'origine des départs des feux de forêts doit devenir le centre du débat

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 19 July, 2022 - 17:47 · 2 minutes

    INCENDIE - Plus de 19.000 hectares partis en fumée rien qu’en Gironde, soit près de deux fois plus que la moyenne dans tout l’hexagone: 2022 sera l’année de tristes records en matière d’incendie . Si les réponses et les moyens apportés par le gouvernement font polémiques , il est peu question de l’origine des brasiers: ces départs de feu n’ont pourtant rien d’une fatalité, comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête de cet article.

    À La-Teste-de-Buch, ville symbole de cet été meurtrier, c’est une camionnette qui a pris feu, quand quelques kilomètres plus loin, à Landiras, c’est la piste criminelle qui est privilégiée; dans l’Oise, c’est cette fois le moteur chaud d’une moissonneuse-batteuse qui a enflammé un champ. Tous ces brasiers ont un point commun: l’homme, responsable de 80% des départs de feu.

    Aux deux tiers involontaires, à un tiers volontaire ou sans cause bien identifiée, ces incendies pourraient-ils donc être évités? Une chose est sûre, aujourd’hui la surveillance, même renforcée, ne pourra suffire à en croire Dominique Morvan, chercheur à l’université Aix-Marseille et spécialiste de la propagation des feux de forêt. “Faire décoller des avions pour intervenir dans les minutes qui suivent le départ de feu [comme aujourd’hui dans le sud-est], ce ne sera pas possible si les zones concernées s’étendent sur des surfaces beaucoup trop grandes”, explique-t-il.

    Prendre le problème à la racine, c’est-à-dire avant même que le feu n’existe, doit alors faire partie des solutions envisagées. D’autant que notre mode de vie ne fait qu’augmenter les risques. Comme le constate un rapport de l’INRAE , le cumul de l’abandon de nombreux villages agricoles avec la rurbanisation a créé un cocktail explosif. La forêt, moins entretenue et moins coupée, est plus dense, donc plus inflammable, quand les urbains s’installent de plus en près de zones boisées.

    Pour Dominique Morvan, cela soulève un problème de formation: les populations au contact de la nature n’ont pas forcément les codes pour éviter au maximum le risque d’incendie. Et il ne s’agit pas que de faire de la prévention pour éviter le jet de mégot, souvent mis en avant pour responsabiliser la population.

    Comme le rappelle ainsi le ministère de l’Écologie, 80% des incendies démarrent à moins de 50 mètres d’une habitation. Or, comme le rappelle le chercheur, le code forestier oblige justement les propriétaires en zone rurale à débroussailler autour de leur logement sur une profondeur de... 50 mètres. Une instruction trop rarement respectée par les individus ou les collectivités, qui gagneraient à s’en préoccuper.

    ″Élaguer les branches qui sont basses, couper les branches qui sont trop proches des maisons, éliminer la broussaille au pied des arbres”, voici les bons réflexes à adopter autour de chez soi pour minimiser le risque de feu. “C’est pour éviter que leur maison brûle... et éviter aussi que des pompiers risquent leur vie”, conclut ainsi le spécialiste.

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      Incendies: Comment les feux en Gironde tournent à l'affrontement politique

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 19 July, 2022 - 10:29 · 6 minutes

    Un pompier luttant contre le feu à Louchats en Gironde, lundi 18 juin. Un pompier luttant contre le feu à Louchats en Gironde, lundi 18 juin.

    POLITIQUE - La maison brûle. Pour de vrai. Ce mardi 19 juillet, les “méga-feux” de La Teste-de-Buch et de Landiras continuent de ravager la Gironde , ayant déjà avalé 19.000 hectares sur leur passage. Au-delà du seul cas girondin, plusieurs départs de feu sont déplorés dans d’autres secteurs, comme dans le Vaucluse, le Finistère et la Manche . La faute -entre autres- à une météo écrasante propice aux incendies et à une importante sécheresse. Deux phénomènes de plus en plus courants avec le réchauffement climatique .

    Sans surprise, la question des moyens déployés pour y faire face a rapidement été posée. Notamment sur place. Président socialiste de la région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset a exprimé sa colère dans les colonnes de Libération , dimanche soir, déplorant “une absence d’anticipation de la crise climatique” de la part du gouvernement.

    “On a la plus grande flotte d’Europe”

    “C’est comme dans plein de domaines, nous constatons que la France a des difficultés à anticiper : sur les masques de protection, la crise des urgences, les travaux de recherche… Je ne comprends pas le fonctionnement de l’appareil d’Etat dans ce domaine. Je ne comprends pas le ministre de l’Intérieur qui dit, en venant à La Teste, ‘on a suffisamment de moyens’. C’est faux”, a-t-il grondé.

    “On réagit après coup et on gère crise après crise, au lieu d’anticiper. En tout cas, ce qui est certain, c’est que les impacts des événements extrêmes que l’on subit doivent nous ouvrir les yeux sur les transformations profondes à réaliser”, regrette de son côté Pierre Hurmic, maire EELV de Bordeaux.

    Une musique qui commence à s’entendre au niveau national. “Il manque de canadairs, il manque de commandants, il faut former des pilotes pour qu’il y ait assez de rotations...La France et l’Europe devraient commander des avions en nombre suffisant, car ce type de méga-feux vont continuer à cause du réchauffement climatique”, a déclaré ce mardi 19 juillet le député communiste du Nord Fabien Roussel sur France 2 .

    Des critiques auxquelles le gouvernement n’a pas tardé à répondre. “On a beaucoup augmenté les moyens de la sécurité civile”, a répliqué sur franceinfo le ministère du Budget Gabriel Attal, soulignant une rallonge de 200 millions d’euros “au cours des dernières années”. “On a la plus grande flotte d’Europe en matière d’avions, d’hélicoptères pour lutter contre les incendies, et on va continuer à la renforcer”, a-t-il ajouté, annonçant un investissement total de 850 millions d’euros sur les deux quinquennats d’Emmanuel Macron sur la lutte contre les feux de forêts.

    Des éléments de langage également martelés par Franck Riester, ministre chargé des relations avec le Parlement.Outre les moyens, le gouvernement est également attaqué, notamment à l’extrême droite, sur son refus de réintégrer les pompiers non vaccinés, malgré les incendies qui se multiplient. C’est notamment le cas du président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella, ou de la députée RN du Tarn-et-Garonne Marine Hamelet.

    En réalité, comme l’avait démontré franceinfo , la part des pompiers non vaccinés ne représentent qu’une infime partie des personnels mobilisables. “Les besoins sont sans commune mesure avec le nombre d’agents suspendus”, notait Sébastien Delavoux, porte-parole de la CGT SDIS, cité par la radio.

    Les écologistes pris pour cibles

    Mais spécificité du cas girondin, le gouvernement n’est pas le seul à se trouver sous le feu (si l’on ose dire) des critiques. C’est ainsi que des responsables écologistes sont également accusés d’avoir favorisé la catastrophe. Comment? En ayant participé à une mobilisation ayant conduit à l’abandon du plan de gestion de la forêt usagère de la Teste de Buch, où l’incendie fait rage.

    “Quand j’étais petite il y avait des pare-feux énormes, et là il y a des écolos un peu dingos qui ont dit ’Non non, il faut qu’on laisse la forêt endémique prospérer toute seule’, et on voit bien que les pompiers ont un mal fou à aller jusqu’au feu. L’année dernière les écolos disaient qu’ils étaient contents d’avoir empêché les aménagements souhaités par les pompiers pour protéger la forêt”, a affirmé la porte-parole du RN Laure Lavalette sur CNews .

    Des accusations que réfutent les écologistes, notamment la sénatrice EELV de la Gironde Monique de Marco, qui avait posé une question au gouvernement à ce sujet l’an passé. “Il y a un an, à la suite de l’interpellation des usagers de la forêt usagère de La Teste de Buch, j’ai demandé au gouvernement de protéger cette forêt. Mme Sophie Panonacle, député LREM du bassin d’Arcachon a fait la même demande”, explique sur Twitter l’élue girondine, alors que l’initiative était également appuyée par le maire LR de La Teste-de-Buch.

    Afin de trancher, le gouvernement avait suspendu le plan simple de gestion de la forêt usagère de La Teste-de-Buch et commandé un rapport pour “objectiver le cadre juridique opposable aux propriétaires forestiers et aux bénéficiaires du droit d’usage”. Un document qui ne reniait pas le droit d’usage mais appelait à l’adapter aux impératifs de préservation de la biodiversité.

    Dans ce rapport, le gouvernement demandait à réaliser les travaux nécessaires à la lutte contre les incendies. Ce à quoi aucun écologiste ne s’est opposé. “La vérité, c’est que la gestion naturelle d’une forêt usagère n’empêche nullement la mise en place de toutes les voies d’accès incendie nécessaires. Pour la forêt usagère de La Teste-de-Buch, les travaux étaient prévus pour cet été”, rappelle sur Twitter le patron d’EELV Julien Bayou.

    En outre, en France ou ailleurs, les méga-feux n’ont pas attendu des batailles juridiques impliquant des élus (écologistes ou non) pour se manifester. Côté exécutif, la Première ministre assure suivre l’évolution des “très près” et, selon Politico , le chef de l’État pourrait se rendre sur les lieux ces prochains jours une fois la situation stabilisée, alors que cette question devient politiquement inflammable.

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