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      Trop de fonctionnaires, c’est trop d’impôts

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 19 January, 2023 - 04:10 · 3 minutes

    Clémenceau disait :

    « La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts ».

    En effet plus il y a de fonctionnaires, plus il y a d’ impôts . Diminuer le nombre des fonctionnaires est un moyen efficace pour diminuer les impôts.

    Mais ce n’est pas facile. Car les fonctionnaires savent défendre leurs avantages : emploi à vie, études supérieures gratuites (et même rémunérées), avancement à l’ancienneté, temps de travail réduit, retraites avancées et plus élevées (75 % de la moyenne des six derniers mois contre 50 % des dix meilleures années ; régime exclusif de capitalisation pour les primes), logements publics attribués en priorité, vacances subventionnées, etc.

    Pour défendre ces privilèges il faut minimiser les statistiques sur le nombre de fonctionnaires. Le chiffre le plus cité sur le nombre total des fonctionnaires est de 5,6 millions.

    Ce chiffre est faux.

    Il exclut de la fonction publique les salariés des « opérateurs de l’État » qui, sans être officiellement fonctionnaires, bénéficient des privilèges cités ci-dessus : personnel des universités et grandes écoles publiques , d’organismes de recherche comme le CNRS ou le CEA, de la météo, de Pôle emploi, des musées, des agences régionales de santé, etc. Leur nombre est fourni par une annexe au budget de l’État consacrée aux opérateurs de l’État : 492 000 pour le budget 2023.

    Des salariés comme ceux de la Sécurité sociale et des établissements d’enseignement privé sous contrat qui bénéficient d’avantages proches de ceux des fonctionnaires sont aussi exclus des statistiques.

    Une autre annexe au budget en donne une estimation pour 2023, sous la rubrique « organismes privés à financement public prédominant » : 2 % de l’emploi total, soit 560 000.

    En 2009 cette annexe donnait pour cette catégorie 2,7 % de l’emploi total, soit 200 000 de plus et 1,4% en 2015, soit 170 000 de moins. Ces fluctuations montrent qu’il n’est pas facile d’estimer le nombre des salariés d’organismes privés à financement public prédominant, en particulier pour les associations, qui emploient 1,8 million de salariés, les plus importantes étant financées à plus de 50 % par les pouvoirs publics.

    On arrive ainsi à un total de 5,6 + 0,49 + 0,56 = 6,65 millions.

    Une partie des salariés de La Poste et d’Orange (anciennement France-Telecom) bénéficient d’un statut de fonctionnaire sans être inclus dans les statistiques de la fonction publique.

    On pourrait y ajouter le personnel des entreprises détenues à 100 % par l’État, comme EDF , la SNCF , la RATP .

    Au total l’emploi public français peut être estimé à plus de 7 millions.

    Les fonctionnaires allemands sont 4,5 millions, ce qui correspondrait pour la France, à population égale, à 4,5 x 67/83 = 3,6 millions, soit une différence de 3,4 millions avec la France.

    Certes les deux pays sont différents et les comparaisons difficiles. Mais les autoroutes sont publiques en Allemagne, comme la distribution d’eau, l’assainissement et la plupart des maisons de retraite. Ce qui justifierait un plus grand nombre de fonctionnaires.

    La différence avec la France s’explique notamment par le temps de travail des fonctionnaires français : plus court dans la semaine, dans l’année et dans la vie avant la retraite, au total inférieur d’environ 30% à celui des fonctionnaires allemands.

    Pour combler une partie de cette différence il faudrait aligner les horaires et retraites de nos fonctionnaires sur ceux des Allemands. On pourrait alors réduire les effectifs. D’après l’INSEE en tenant compte des renouvellements de contrats la France embauche chaque année 450 000 fonctionnaires. Un gel des embauches, comme l’ont fait les Anglais, les Canadiens, les Italiens, rapprocherait nos effectifs de fonctionnaires de ceux des Allemands.

    Alors, comme le constatait Clemenceau, les impôts pourraient baisser.

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      Hausse des salaires des fonctionnaires le 1er juillet, une première depuis 5 ans

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 28 June, 2022 - 08:00 · 1 minute

    Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques. Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques.

    SALAIRES - Bonne nouvelle pour les fonctionnaires. Le salaire des 5,7 millions d’ agents publics va être revalorisé de 3,5% dès le 1er juillet, a annoncé ce mardi 28 juin le ministère de la Fonction publique à l’AFP.

    Ces 3,5%, qui constituent selon le ministère la plus forte hausse en pourcentage depuis 37 ans, “s’additionnent” à l’augmentation moyenne d′1,5% constatée chaque année sur les traitements des fonctionnaires et contractuels. Ils représentent, de même source, un coût total de 7,5 milliards d’euros réparti entre l’État et les collectivités.

    “1 mois après ma nomination, je m’engage à prendre des décisions fortes pour protéger le pouvoir d’achat des agents de la #FonctionPublique . Elles sont le fruit de mes échanges avec les représentants des organisations syndicales & des employeurs des trois fonctions publiques”, s’est félicité le ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques Stanislas Guérini .

    “L’augmentation du point d’indice de 3,5%, additionnée aux augmentations individuelles moyennes de 1,5% par an représente donc une progression moyenne de 5% de la rémunération des agents de la fonction publique”, détaille-t-il.

    >Plus d’informations à suivre...

    À voir également aussi sur le Huffpost: Salaires, retraites, urgence écologique, contre Macron...: voici pourquoi ils manifestent ce 1er-mai

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      Pour 2021, il faut réduire de 30 % le nombre de fonctionnaires

      Claude Goudron · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 12 January, 2021 - 03:40 · 4 minutes

    fonctionnaires

    Par Claude Goudron.

    En ces temps bouleversés de l’économie, principalement en France, nos dirigeants ne doivent pas se tromper dans les mesures à prendre pour relever notre économie en 2021.

    Au préalable, il est indispensable de faire un état des lieux sans concession de notre situation, principalement de notre industrie. Je connais bien ce domaine pour en avoir subi les délires fiscaux et administratifs en créant en 1972, ULTRALU, une entreprise maintenant référente dans la fabrication de matériel d’accès en hauteur en aluminium.

    Le plus crédible est de nous comparer, sur une période suffisamment longue, à des pays qui ont réussi, en l’occurrence l’Allemagne et les États-Unis.

    Un constat évident

    En premier lieu, faisons la comparaison, souvent occultée, de l’évolution des valeurs boursières sur le long terme, disons de 2000 à 2020 avec la valeur du CAC 40 qui représente les quarante premières entreprises françaises.

    En 2000 nous étions à environ 7000 points (j’arrondis volontairement à la centaine), le DAX pour l’Allemagne à 8100 points et le Dow Jones aux États-Unis avec 12 000 points.

    Nous constatons que proportionnellement à notre positionnement mondial nous étions dans les clous.

    En 2016, à 4400 points nous avons perdu, par rapport à 2000, -37 % alors que le DAX augmentait de +21 % à 9800 points (les réformes Schroeder étant passées par là), et le Dow Jones de +34 % à 16 000 points : donc un delta de 58 % avec l’Allemagne et 71 % avec les États-Unis !

    Nous pouvions déjà constater un décrochage inquiétant.

    En 2020, avec 5500 points, nous avons repris un peu de couleur en réduisant la perte, toujours par rapport à 2000, à -21 %.

    Mais là où le décrochage devient catastrophique, c’est en continuant la comparaison du delta. En effet nous passons à 86 % d’écart avec le DAX (13 300 points) et 170 % avec le Dow Jones (29800 points).

    La raison de cette Bérézina est évidente : faute de compétitivité la part de l’industrie dans le PIB a été divisée par plus de deux, passant de 22 % à 10 %.

    Un résultat prévisible

    Autre comparaison, financière cette fois-ci, celle de la valeur du PIB par habitant ; elle est là aussi sans concession :

    France 40 494 dollars, Allemagne 48 196 dollars (+19 %), États-Unis 62 641 dollars (+55 %)

    À qualification égale, cela nous amène à avoir un salarié allemand qui gagne 25 % de plus qu’en France dans un pays où le coût de la vie est de 15 à 20 % moins élevé !

    Une analyse assurée

    Ces deux comparaisons nous prouvent que nous n’avons pas fait le bon choix économique. Vouloir privilégier l’embauche de fonctionnaires à la mise en place d’un environnement pro entreprise, c’est a minima une méconnaissance de l’économie, voire de la lâcheté.

    Cela aboutit à ce que malheureusement l’on constate aujourd’hui, une pléthore d’administratifs d’une inefficacité indéniable et, hélas, pas uniquement dans les services de santé.

    En privilégiant le nombre de fonctionnaires, dont on peut affirmer aujourd’hui qu’il est plutôt signe de désorganisation, à un investissement dans les moyens mis à leur service (moins coûteux, plus efficaces et limité dans le temps), nous sommes arrivés à en créer six millions, soit un sureffectif de deux millions qui, pour se protéger et se rendre indispensables, s’inventent de nouvelles fonctions. Déjà Georges Pompidou, avec alors seulement trois millions de fonctionnaires, disait devant la prolifération des créations administratives : « Mais arrêtez donc d’emmerder les Français ! »

    Un gaspillage monstrueux

    Il est reconnu que de son embauche à sa mort, un fonctionnaire coûte 3,5 millions d’euros. Avec deux millions de fonctionnaires en trop sur les  cinquante dernières  années, nous avons donc gaspillé 7000 milliards d’euros, un pactole que nous aimerions bien avoir aujourd’hui pour soutenir notre économie durant la crise du Covid-19 et réduire de moitié les charges sur les entreprises pour retrouver notre compétitivité et damer le pion à nos amis allemands en retrouvant le rang qui devrait être le nôtre.

    Cette somme peut paraître colossale mais elle est en dessous de la réalité car selon l’adage reconnu, « un fonctionnaire en plus, c’est la perte de deux emplois privés » . Inverser la tendance ferait baisser de deux millions le nombre des chômeurs et donnerait du travail pour le reclassement des deux millions fonctionnaires remerciés.

    Nous comptabiliserions alors moins de 5 % de chômeurs, c’est-à-dire un gain annuel sur les indemnisations de 25 milliards d’euros, et pratiquement 10 % de rentrées de cotisations sociales supplémentaires soit… une centaine de milliards par an.

    Ces chiffres pourront vous sembler ahurissants, mais c’est la stricte réalité. Ceci démontre bien l’absence totale de culture économique de nos dirigeants, à moins que ce ne soit la concrétisation de notre dernière place européenne en mathématiques dénoncée dans la dernière enquête TIMSS !

    Une décision plus qu’urgente

    Pour 2021 l’alternative est claire : réduire rapidement de 30 % le nombre de fonctionnaires afin de se donner les moyens de baisser charges et contraintes sur nos entreprises, ou continuer notre inexorable descente aux enfers.

    L’entreprise industrielle française est capable d’exploits… mais pas de miracles !

    Sources : Indices boursiers officiels 2000, 2016 et 2020 et inpots.gouv.fr

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      Fonctionnaires : plus utiles aux autres que les autres ?

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 23 May, 2020 - 03:45 · 8 minutes

    fonctionnaires

    Par Nathalie MP Meyer.

    Étonnant et « émouvant » article , la semaine dernière, dans Les Échos Start, le site du quotidien Les Échos dédié aux jeunes qui entrent dans la vie active : dans sa rubrique « Travailler mieux » , ce qui ne manque pas d’une certaine ironie qui s’ignore, le média lance l’idée que la crise du Coronavirus, en renforçant le rôle de l’État et des collectivités locales, pourrait redonner ses lettres de noblesse à l’ambition de devenir fonctionnaire.

    Étonnant, parce qu’avec le recul sur la gestion de l’épidémie dont on dispose maintenant, on n’est pas franchement frappé par l’état de préparation et la réactivité avec lesquels les pouvoirs publics ont abordé la crise sanitaire.

    On a plutôt le sentiment que les solutions en matière de masques, de gel hydroalcoolique, de respirateurs, de visières etc. sont d’abord venues d’initiatives privées petites ou grandes, même s’il s’est trouvé abondance d’esprits grincheux à droite et à gauche pour y trouver à redire.

    Et « émouvant », parce que malgré les lourdeurs bureaucratiques, salariales et managériales dont la liste assortie de multiples exemples constitue quand même la moitié de l’article, les jeunes professionnels interrogés par le journaliste des Échos Start confient tous avoir choisi la voie de la fonction publique « pour se rendre utiles ».

    On comprend donc que pour eux, l’autre grande forme de travail, à savoir la marchande, c’est-à-dire celle du chiffre d’affaires et du profit, ne permet pas de se rendre utile aux autres et à la société en général.

    Pour le dire dans les mots d’Axel, l’un des jeunes en question :

    Je n’avais plus envie de me lever chaque matin en me disant « allons faire augmenter un chiffre d’affaires » .

    Il n’y a évidemment aucun mal à préférer travailler dans la fonction publique et il n’y a évidemment aucun mal à ne pas se sentir fait pour la vente et le commercial, surtout si l’on n’aime pas le produit que l’on doit vendre, comme cela semble avoir été le cas pour Axel.

    Mais la formulation du « se lever chaque matin » qui entretient un rapport direct avec le sens qu’on souhaite donner à sa vie laisse poindre une forme de dénigrement moral des activités marchandes qui tombe assez mal quand on sait à quel point la fonction publique est loin d’être ce havre de désintéressement et de dévouement exemplaires fantasmé par l’esprit étatique français.

    Si la conscience professionnelle existe et peut pousser parfois à l’excellence, l’absence de mise en concurrence, l’extension bureaucratique permanente ainsi que la sécurité de l’emploi à vie ne sont guère de nature à stimuler l’ardeur au travail :

    Effectifs pléthoriques comparativement à nos voisins ( 5,64 millions d’agents en 2018), absentéisme élevé , laxisme dans les horaires de travail, appropriation des moyens de l’État au profit des petites affaires privées de certains agents, propension aux fiascos informatiques par centaines de millions d’euros, grand n’importe quoi dans la gestion des fonds européens , faible productivité et piètre qualité des services rendus – tout ceci est connu, documenté et mille fois dénoncé dans de multiples rapports qui s’empilent à la Cour des comptes ou au Sénat.

    Tout ceci est connu mais ne compte pas. L’esprit étatique aime d’autant plus à s’octroyer une supériorité morale et une palette infinie d’intentions distinguées en faveur du bien commun et de la justice sociale qu’elles lui permettent de mettre ses politiques à l’abri de toute critique, quels que soient les résultats, puisque finalement, de façon assez pratique pour les hommes de gouvernement, c’est l’intention qui compte.

    Une intention naturellement généreuse du côté de l’État qui a été incapable de gérer convenablement un stock stratégique de masques alors que c’était de sa responsabilité en tant que détenteur du monopole de la santé et de la Sécurité sociale ; et une intention naturellement sombre et intéressée du côté des groupes privés de la grande distribution qui se sont mis en état de fournir des masques en abondance à leurs clients dès qu’ils en ont eu l’autorisation.

    Or comme le remarquaient déjà Montesquieu en 1748, Turgot en 1759 ou Adam Smith en 1776, non seulement l’intérêt particulier agit en faveur de l’intérêt général, mais il agit mieux que toute intervention étatique – l’affaire des masques en est une illustration aussi récente qu’évidente :

    « Il se trouve que chacun va au bien commun, croyant aller à ses intérêts particuliers. » ( Montesquieu , De l’esprit des Lois )

    « L’intérêt particulier abandonné à lui-même produira toujours plus sûrement le bien général que les opérations du gouvernement. » (Turgot)

    « Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, (l’homme) travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler. » (Adam Smith, Richesse des nations, Livre 4, chapitre 2 )

    On ne demande pas à nos fournisseurs d’avoir de bonnes intentions à notre égard. On leur demande d’avoir des résultats, c’est-à-dire de nous fournir des produits et des services d’une qualité telle que nous serons d’accord pour les acheter à un certain prix qui les satisfera également. Adam Smith à nouveau :

    Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais de l’attention qu’ils accordent à leur propre intérêt. ( Richesse des nations , Livre 1, Chap. 2 )

    L’intérêt du boucher ou du boulanger, c’est de vendre le plus de viande ou de pain possible au prix le plus élevé possible compte tenu de la concurrence , donc de donner le plus de satisfaction possible à leurs clients : aller chercher les meilleurs troupeaux, les meilleures farines, etc.

    Voilà comment l’intérêt des premiers s’aligne parfaitement sur l’intérêt des seconds et voilà pourquoi la recherche du chiffre d’affaires (et du profit , qui est l’indice d’une bonne utilisation des ressources par l’entrepreneur) n’est pas l’horreur économique décrite par les étatistes mais l’indice qu’on a été utile à ses clients.

    Il se trouve que l’hebdomadaire LSA (Libre Service Actualité) daté d’hier 21 mai 2020 donnait la parole à 18 salariés d’entreprises du secteur de l’agro-alimentaire telles que Bel (fromagerie), Fleury Michon (charcuterie) ou encore Roc’hélou (biscuiterie) pour recueillir le témoignage de ceux qui « font tourner les usines » qui ont approvisionné les Français pendant le confinement anti Covid-19.

    Des salariés seraient certainement bien surpris d’apprendre qu’ils ne se rendent pas assez utiles, car tous expliquent comment leur structure déjà très sensibilisée aux questions d’hygiène en temps normal a rapidement mis en place les gestes barrière et a adapté sa production et sa logistique. Par exemple :

    Travailler dans l’industrie agro-alimentaire dans une période aussi complexe est un défi permanent, mais c’est aussi une expérience humaine et professionnelle très forte. Dès le premier jour de la crise, mon métier, la supply chain (logistique d’approvisionnement), a été l’un des maillons essentiels aux côté des usines, cela a été notre moteur et nous en sommes fiers. (Maria José Tabar, directrice Supply Chain, Bel France)

    On a coutume d’admirer les médecins, les infirmiers, les professeurs. Les deux premiers sauvent des vies, les seconds font accéder les enfants au savoir, c’est évidemment admirable. Les politiciens et les fonctionnaires disent qu’ils se dévouent au bien commun dans l’optique de faire du monde a better place . Tout aussi admirable (mais non dénué d’une certaine forme d’autoritarisme – autre sujet).

    Mais médecins, professeurs, politiciens vivent-ils seulement du bonheur de la mission accomplie et d’eau fraîche ? Eux aussi doivent manger, se vêtir, se loger, se déplacer. Eux aussi partent en vacances, vont au spectacle et font du sport. Eux aussi utilisent un ordinateur ou un téléphone portable. En réalité, dans une économie d’échange, chacun dans son domaine et à son niveau contribue à se rendre utile aux autres.

    L’idée qu’il y aurait ceux qui se rendent utiles (fonction publique) et ceux qui font du chiffre d’affaires (secteur marchand) relève d’une vision manichéenne très en vogue en France mais sans rapport avec la vie réelle.

    Du reste, d’où viendraient les impôts qui paient les fonctionnaires et leurs ambitieux projets solidaires et sociaux s’il n’y avait pas quelque part quelqu’un qui produisait du chiffre d’affaires , c’est-à-dire qui contribuait à la création de richesse résultant de l’échange de biens et services entre personnes libres de leurs choix économiques ?

    On peut détester l’idée d’avoir à courir après le chiffre d’affaires et vouloir un métier qui permettra d’y échapper, mais on ne peut passer sous silence le fait que tout, absolument tout ce qui assure notre vie sociale et économique, est payé au départ par le chiffre d’affaires des activités marchandes.

    On ne peut passer sous silence que ce sont les hommes et les femmes du chiffre d’affaires qui créent de la richesse tandis que l’État français, secondé par sa police et la force de lois fiscales et sociales spécialement taillées pour satisfaire sa voracité sans limite, se contente d’en accaparer sans risque une part chaque année plus importante – 46 % du PIB en 2018, un record mondial – pour se rendre « utile » aux autres.

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