• Co chevron_right

      Commerce international : Biden contre Bastiat

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 11 March, 2023 - 04:00 · 3 minutes

    Par Daniel Moule.

    Qu’elle soit bien intentionnée ou non, l’interdiction du Made in China pour les matériaux de construction des projets d’infrastructure financés par le gouvernement fédéral profitera à une classe politique choisie au détriment de tous les autres.

    « Ce rival, qui n’est autre que le soleil, nous fait une guerre sans merci […] Nous vous demandons d’avoir la bonté de voter une loi obligeant la fermeture de toutes les fenêtres, lucarnes, lanterneaux. »

    La satire cinglante de Frédéric Bastiat sur l’absurdité des politiques protectionnistes , écrite il y a plus de 170 ans, enfonce le clou : la lumière du soleil est gratuite, il n’est donc pas étonnant que les fabricants de bougies aient besoin d’une réglementation pour concurrencer le soleil.

    Il semblerait que les conseillers économiques du président Joe Biden aient non seulement ignoré Bastiat mais aussi les idées économiques fondamentales vieilles de plusieurs siècles que sont la spécialisation et les bénéfices du commerce. Le projet de l’administration Biden d’obliger tous les projets d’infrastructure fédéraux à n’utiliser que des matériaux fabriqués aux États-Unis doit être appelé pour ce qu’il est : pas vraiment possible.

    Un choix politique contraire aux objectifs…

    Une fois de plus, une politique au nom indéniablement patriotique comme Buy American fait exactement le contraire de son objectif. Si seulement l’administration Biden essayait d’encourager, d’attirer, de séduire, de traiter, voire de négocier avec le secteur de la construction. Peut-être l’administration pense-t-elle qu’un tel comportement est dépassé.

    Les conséquences involontaires de la « prospérité par décret » sont aussi variées que la rationalité est homogène.

    Voici quelques-uns des résultats attendus du plan dans le secteur de la construction :

    Des prix plus élevés

    Si les Américains fabriquaient les matériaux pour moins cher, alors les entreprises américaines utiliseraient déjà ces matériaux.

    Découpage ou affichage Sold Out

    Les États-Unis ont besoin de matériaux de construction fabriqués à l’étranger. Dans le monde, chaque industrie de la construction a besoin de matériaux importés pour éviter un scénario de « tracteurs sans essence ». Sans eux, il peut y avoir des pénuries car la fabrication locale est obligée de réinventer la roue pour construire ladite roue.

    Ressources détournées

    L’économie ne dispose que d’un nombre limité de ressources à un moment donné, de sorte que certaines devront être détournées de fabricants et d’exportateurs américains déjà compétitifs au niveau international pour répondre à la nouvelle demande de matériaux fabriqués aux États-Unis.

    Une production plus faible

    La hausse des prix signifie que moins de matériaux peuvent être achetés. Les entrepreneurs publics de construction ne peuvent pas utiliser des gadgets allemands. Les gadgets Made in the US coûtent plus cher. Les entrepreneurs doivent construire avec moins de gadgets.

    … et espérons de courte durée

    Nous pourrions espérer que ceux qui exécutent les marchés de construction publics sont tous des partisans du laissez-faire dans l’âme et décident de s’opposer à cette politique absurde à leur niveau opérationnel.

    Les bureaucrates, avocats, ingénieurs, architectes, électriciens, constructeurs et plombiers pourraient tous ignorer les ordres. Ce n’est pas une réponse réaliste et les incitations sont importantes. Des entrepreneurs fournissent des emplois et aident leurs travailleurs à essayer de survivre à la crise du coût de la vie. Ils n’ont pas lu L’Action humaine . Qui peut les en blâmer ? Il y en a peut-être d’autres qui sont près des robinets ; la soupe est trop bonne pour eux.

    Ne vous inquiétez pas. Les idées de l’école autrichienne ont mis fin à ces politiques protectionnistes à maintes reprises. Nous prions simplement pour que ces politiques destructrices de richesse soient de courte durée.

    Sur le web

    • Co chevron_right

      Le libertarianisme pour les nuls

      Sabine Lula · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 13 June, 2021 - 02:30 · 15 minutes

    libertarianisme

    Par Sabine Lula.

    Lorsqu’on arrive dans un Institut d’Études Politiques, il est normal de se trouver confronté aux sciences politiques sous toutes leurs formes. Que ce soit par les cours, des rencontres avec des politiciens, des conférences, ou plus simplement par la culture générale ou un engagement militant très actif, on se doit dans un tel milieu d’acquérir une conscience – ou a minima une connaissance – de la vie politique française.

    Or l’on peut observer que pour l’écrasante majorité de la population, la politique se définit presque exclusivement par la sacro-sainte distinction entre la droite et la gauche . Même les personnes qui se disent apolitiques se retrouvent forcément projetées dans l’une ou l’autre de ces catégories. Cela entre dans la suite logique du renforcement des gros partis avec l’avènement de la Cinquième République, autour desquels gravitent une multitude de petits partis, plus ou moins à gauche, plus ou moins à droite, aux idéaux écologistes, aux idéaux presque trotskystes, aux velléités indépendantistes ou aux discours eurosceptiques…

    Il devient alors difficile de s’y retrouver dans cette jungle politicienne, mais l’aventure peut valoir le coup : non seulement notre culture générale en ressortira forcément enrichie, mais en plus, on peut découvrir des pensées très marginales et pourtant déjà relativement construites, diverses et complexes. On se découvre intéressé, en proie à la curiosité, et avant d’avoir eu le temps de réaliser, nous voilà à nous renseigner entre deux insomnies à propos du libertarianisme.

    Libertarianisme ? Mais quelle est donc cette diablerie ?! Il est très probable que ce concept vous soit inconnu au bataillon, idem pour le mot lui-même. La définir précisément devient alors une tâche des plus ardues. Comme tout bon étudiant qui se respecte, le premier réflexe est de regarder sur le Net (ne mentez pas, c’est ce que nous faisons tous). Mais on peut vite déchanter, seul face aux milliers d’informations sur lesquelles on tombe. Résumer une pensée construite sur près de deux cents ans, ça fait peur. On craint de laisser des plumes en étudiant ce drôle d’oiseau politique… mais en mettant du cœur à l’ouvrage, il est possible de faire le tri et de réaliser un portrait, qu’on espère le plus fidèle possible, de cette étonnante philosophie du droit.

    Quelle définition donner au libertarianisme ?

    Tout d’abord, on tombe sur des définitions que nous donnent des dictionnaires en ligne ou des sites scolaires.

    Ainsi, pour Wikipedia le libertarianisme est « une philosophie pour laquelle une société juste est une société dont les institutions respectent et protègent la liberté de chaque individu d’exercer son plein droit de propriété sur lui-même ainsi que les droits de propriété qu’il a légitimement acquis sur des objets extérieurs ».

    Pour Wikibéral il est « une philosophie politique et économique (principalement répandue dans les pays anglo-saxons) qui repose sur la liberté individuelle comme fin et moyen. »

    Pour Larousse, il est « une philosophie tendant à favoriser au maximum la liberté individuelle, que celle-ci soit conçue comme un droit naturel ou comme le résultat du principe de non-agression. De ce fait, ses partisans, les libertariens, s’opposent à l’étatisme en tant que système fondé sur la coercition, au profit d’une coopération libre et volontaire entre individus. »

    Croiser trois définitions différentes peut suffire pour dégager les grandes lignes d’une idée. On pouvait s’y attendre au vu de son nom, la liberté – individuelle – y prend une place capitale, accompagnée d’une notion particulière de droit naturel , autrement dit les droits de libertés et de propriétés légitimes. L’État apparait alors comme un danger planant au-dessus de ces libertés. Il convient de relever également le fait que les définitions précisent bien qu’il s’agit d’une philosophie, presque une éthique, voire un mode de vie, plutôt qu’un véritable mouvement politique comme on l’entend en France. On pourrait alors résumer tout cela par une phrase : « Fais ce que tu veux de ce que tu as avec ceux qui sont d’accord ».

    Une fois cette définition simplifiée posée, nous pouvons nous intéresser aux sites à tendance libertarienne, mais aussi aux sources journalistiques. Nous nous trouvons alors confrontés ou bien à des informations très détaillées (car réservées aux initiés), ou bien à des articles très peu exhaustifs, parfois au point de ne pas fournir le travail d’investigation attendu de la part d’un journaliste formé dans une grande école. Faire un travail de fond devient nécessaire, pour être sûr de saisir tous les tenants et aboutissants de ce drôle d’oiseau idéologique.

    Le libertarianisme, une marotte anglo-saxonne ?

    Comme le précise la définition de Larousse, on remarque que ce schéma de pensée libertarien est particulièrement bien implanté dans les pays du Commonwealth. Et pour cause : l’ utilitarisme et le pragmatisme, si chers à nos amis anglo-saxons, se reflètent en partie dans le libertarianisme. L’Éthique de la Liberté , rédigé par Murray Rothbard , en est un exemple assez parlant. « Œuvre de toute une vie », ce livre de philosophie politique fut l’un des premiers à proposer une étude purement praxéologique de la liberté, avec une démarche se voulant raisonnée et logique. Les questions du droit naturel y sont soulevées, ainsi qu’une théorie de la liberté, et une dénonciation d’une influence trop forte de l’État, qui par définition est un obstacle aux libertés individuelles.

    Outre l’influence de grands intellectuels, parmi lesquels, en plus de Rothbard, nous pouvons citer Charles Murray , Robert Nozick ou encore Ayn Rand , le libertarianisme est également porté dans la sphère anglo-saxonne par la pop culture, l’exemple le plus connu étant la série américaine South Park . Ce Soft Power libertarien se traduit par une vague de plus en plus forte de phobie de l’État global, visible dans la multiplication de fictions dystopiques présentant un gouvernement central comme l’ennemi absolu, mais aussi dans l’influence des Anonymous ou de Wikileaks , ou encore dans la méfiance que le citoyen moyen éprouve vis-à-vis des médias (seulement 6 % des Américains auraient confiance dans les médias, selon un sondage de 2016). D’un point de vue économique, le libertarianisme privilégie l’approche de l’ École autrichienne , avec un rejet de l’État-providence et de l’interventionnisme économique, ce qui une nouvelle fois le rend naturellement compatible avec la mentalité anglo-saxonne. Et pour preuve, un sondage du Cato Institute estime dans une étude de 2017 qu’entre 20 et 22 % de la population américaine se considère comme libertarienne.

    Existe-t-il un libertarianisme made in France ?

    La philosophie libertarienne semble donc particulièrement présente chez l’Oncle Sam. Mais qu’en est-il de son implantation en France ? Force est de constater que les idées libertariennes sont très méconnues dans le pays des droits de l’Homme, et pour cause : la mentalité française est davantage dans la persuasion que dans la conviction. On accorde davantage d’importance aux affects et aux sentiments que nos amis Yankees relaient plutôt au second plan lorsqu’il s’agit de se lancer dans une démarche intellectuelle.

    La factualité et le pragmatisme s’importent mal dans un pays où l’on aime avoir des opinions très tranchées et où on rejette la nuance. L’exemple de La Grève d’Ayn Rand est assez parlant : publié en 1957, ce livre écrit par une Américaine d’origine russe ne fut officiellement traduit en France… qu’en 2011. Et ce alors que selon une étude de la bibliothèque du Congrès américain et du Book of the month club menée dans les années 1990, il s’agirait, après la Bible, du livre le plus influent aux États-Unis.

    À cela s’ajoute la très forte conscience politique en France : il existe un grand amour de l’État , ainsi que de la législation, découlant directement du droit romain dont nous sommes encore aujourd’hui les héritiers. Là où la jurisprudence fait bien plus souvent office de loi dans ces systèmes voisins.

    Si le bilan dressé en France apparaît de prime abord négatif, on réalise que certaines fondations majeures du libertarianisme moderne viennent tout droit de notre beau pays : la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 jette les bases de ce que l’on nomme aujourd’hui le droit naturel, et Frédéric Bastiat (1801-1850) bénéficie encore aujourd’hui d’une influence certaine et d’une renommée internationale. Mais ses thèses libérales ont tendances à être mal comprises, et donc rejetées par les économistes français modernes .

    La méconnaissance du libertarianisme en France peut donc s’expliquer par cette véritable fracture de mentalité : elle illustre à quel point la culture intellectuelle saxonne peut être incompatible avec la française. Mais cela n’est pas une surprise. Après tout n’est pas pour rien que nous avons passé 800 ans à faire la guerre à nos voisins anglois.

    D’accord, mais concrètement ? Quelles sont les valeurs libertariennes ?

    Pour le libertarien, l’individu lambda est comme Mélenchon : même s’il n’est pas parlementaire, sa personne n’en demeure pas moins sacrée. La société n’a en aucun cas à lui imposer quelque chose, surtout de façon coercitive, du moins tant qu’il ne contrevient pas lui-même au droit naturel d’autrui. Rappelez-vous : « Fais ce que tu veux de ce que tu as avec ceux qui sont d’accord ».

    Ainsi, il est le seul décisionnaire de ses mœurs ou de ses actions, et la société n’a pas à le considérer comme étant un être à part pour cela. Il est régi par le principe de non-agression , et n’a le droit de faire preuve de violence qu’en cas de légitime défense, c’est-à-dire quand ses libertés ou ses propriétés légitimes sont menacées par quelqu’un d’autre.

    Car oui, le libertarien considère, au même titre que la liberté, le droit de propriété comme étant sacré : les objets extérieurs, c’est-à-dire autres que son propre corps, (de l’argent, une maison, un vélo, des vêtements…) obtenus de façon juste, notamment par la vente, l’échange, le troc ou la donation, sont une véritable partie de son être, et ne doivent en aucun cas faire l’objet de dégradations gratuites ou de spoliations. Le libertarien va donc sur ce point s’opposer au libertaire, son très lointain cousin anarchiste qui, lui, prône le partage égalitaire des richesses et des ressources naturelles, tout comme au liberal (terme utilisé en anglais pour désigner un individu aux valeurs socialistes).

    Hormis ces constantes qui définissent le libertarianisme, il est particulièrement difficile de dresser un « tableau des valeurs moyennes » des individus libertariens. Tout simplement car leur individualité passe avant le groupe dans lequel on les classe.

    Le libertarien apparaît donc dans la majorité des cas un « anti-communautaire », considérant que les particularités d’un individu (sa couleur de peau, son sexe, ses convictions morales et/ou religieuses, etc.) ne doivent en aucun cas ni le priver de ses droits naturels, ni servir de prétexte pour le déresponsabiliser de ses actions, ni à obtenir des privilèges par rapport aux autres. En d’autres termes ? « Le plus grand bonheur de toute minorité : être considérée comme tout le monde, par l’absence d’attention particulière et le plein respect de sa normalité » (Stéphane Geyres).

    L’épisode « L’inqualifiable crime de haine de Cartman » de South Park (saison 4 épisode 2), série réalisée par les libertariens Trey Parker et Matt Stone, démontre dans une séquence l’absurdité des Hate Crime Laws , et en quoi elles limitent la véritable égalité entre les individus.

    Certes, tout ceci reste encore relativement abstrait, surtout pour quelqu’un de non-initié. Mais heureusement, on peut facilement retrouver des documents mis en ligne par les Partis libertariens américains. Celui de la branche californienne a par exemple rendu disponible un schéma qui illustre les valeurs sociétales qu’ils prônent au quotidien.

    Source : https://iepress.net/2019/01/08/le-libertarianisme-pour-les-nuls-une-approche-non-exhaustive-dun-drole-doiseau-politique/?fbclid=IwAR3SHyJqsX1VjIuuzhg0a1jkQBm80o9uL1MlEDReRC_IKyhL238EFgbGt34

    On observe alors rapidement que le libertarianisme serait une fusion (au sens dragonballien du terme) entre des idéaux économiques abusivement classés à droite (économie de libre-échange, absence d’interventionnisme économique…) et des idéaux sociétaux abusivement classés à gauche ( liberté totale d’expression , de culte, liberté sexuelle…).

    On peut donc à tort penser qu’il s’agit là d’un « extrême centre », que résume d’ailleurs assez bien le slogan de campagne de Tim Moen (candidat libertarien aux législatives canadiennes 2014) : « Je veux que les couples mariés gays puissent défendre leurs plants de marijuana avec leurs fusils » (d’où le détournement graphique en bandeau de l’article). Or, ce serait faire abstraction de la volonté très forte, quasi viscérale, de se débarrasser du Big Gov et de l’État. C’est oublier qu’il s’agit, du moins en partie, d’un anarchisme, ayant pour volonté première la liberté individuelle : « Ni Dieu ni Maître, sauf si on veut en choisir un nous-mêmes ».

    Une philosophie anti-étatiste ? Mais alors, pourquoi des partis ?

    Les velléités anarchistes (ou minarchistes ) du mouvement peuvent en effet rendre paradoxale la simple existence de partis libertariens. Cependant, nos anti-étatistes préférés savent la justifier : le but premier n’est pas tant de se réunir en organisation politique pour satisfaire des volontés interventionnistes, mais plutôt de pouvoir se regrouper, obtenir une certaine force du nombre afin de pouvoir revendiquer le respect de ses droits naturels.

    C’est donc en partie sous le principe de « l’Union fait la force » que l’on a vu dès les années 1970 se former des Partis libertariens aux États-Unis, puis en Nouvelle-Zélande et en Pologne dans les années 1990. Il faudra attendre les années 2000-2010 pour que le phénomène s’implante en Europe continentale, avec des partis créés en Suède en 2004, en Allemagne en 2009, en Belgique en 2012 et en Suisse en 2014. La France n’est cependant pas en reste, avec la fondation très récente d’un Parti libertarien français en avril 2017.

    Ces partis singuliers se font principalement connaître sur Internet, par leurs sites officiels, ou encore des sites parallèles dont l’ambition première est de partager le point de vue des libertariens sur l’actualité (comme le Magazine Reason , qui a près de 450 000 abonnés sur sa page Facebook). Comme ils se plaisent à le dire, leur but est moins de contrôler les gens que de réclamer pour eux-mêmes une plus grande liberté, et donc une réduction de l’État centralisé. Il s’agit là de mener un « combat contre l’ennemi » , les étatistes, mais en leur faisant face avec leurs propres armes.

    D’ailleurs, comme tout mouvement, c’est autour de divers symboles que se réunissent les sympathisants libertariens. L’un des plus célèbres d’entre eux, le Gadsden Flag , présente un serpent à sonnette noir sur un fond jaune, les deux couleurs associées aux mouvements libertariens. Ce drapeau très ancien, qui remonte à Benjamin Franklin , porte la mention « Don’t tread on me », que l’on pourrait traduire par « Ne me marche pas dessus », ou encore « Bas les pattes ». Le choix du serpent à sonnette n’est pas anodin : animal inoffensif pour l’homme, il n’initie jamais le combat et se montre agressif uniquement si on l’attaque. Il semble donc bien représenter les valeurs libertariennes de droits naturels et de principe de non-agression.

    D’autres animaux ont été choisis à travers le globe pour représenter les mouvements libertariens : si le serpent a été conservé en Belgique, nos amis Yankees lui ont préféré le hérisson, qui tente comme il peut de faire face à l’âne démocrate et l’éléphant républicain.

    C’est cependant un oiseau qui décore le logo du tout récent Parti libertarien français, ou encore le drapeau officiel du Liberland , micro-Nation autoproclamée entre les frontières serbes et croates. Malgré sa non-reconnaissance par l’ONU, le Liberland, « un État avec le moins d’État possible » fondé le 13 avril 2015, a enregistré plus de 300 000 candidatures à la citoyenneté dès juin 2015. Ce projet ambitieux et farfelu de créer des nations libertariennes ouvertes à tous est également un symbole qui peut rassembler, parfois avec plus de force que les partis eux-mêmes, des libertariens du monde entier.

    Mais s’ils sont déjà aussi nombreux, comment ça se fait qu’on n’en entende pas parler ?

    Il est vrai que ce que l’on pourrait abusivement appeler un Homo Libertarianicus n’est pas une espèce très répandue, du moins dans la sphère publique française. Plusieurs raisons peuvent être soulevées : tout d’abord, et vous vous en êtes sûrement rendu compte à la lecture de cet article laborieux, la philosophie libertarienne est d’une complexité singulière, dont les premiers fondements dateraient de la toute fin du XVIIIe et des Lumières. Or, s’il est très difficile d’appréhender une pensée qui s’est continuellement construite depuis plus de 200 ans, il l’est encore davantage de réussir à bien la vulgariser et à la rendre accessible au citoyen lambda.

    De plus, le libertarien, en accord avec sa philosophie, n’est pas du genre à la partager avec ceux qui ne le souhaitent pas. Il n’est pas constamment à évangéliser comme le feraient d’autres groupes militants, bien qu’il soit tout à fait disposé à expliquer son opinion lorsque c’est nécessaire ou que ça lui est demandé. Cela est d’autant plus vrai en France où le mouvement reste encore marginal, et où la faible diffusion de cette philosophie rend sa compréhension difficile.

    Si l’on veut saisir tous les tenants et les aboutissants de ce schéma de pensée, il devient donc nécessaire d’entreprendre un travail de recherches et de lectures personnels

    Article initialement publié en janvier 2019.

    Sur le web

    • Co chevron_right

      Personnalité, liberté, propriété : ces principes piétinés par l’urgence sanitaire

      Patrick de Casanove · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 21 January, 2021 - 04:30 · 10 minutes

    liberté

    Par Patrick de Casanove.

    Nous avons récemment abordé le fait que dans la gestion de la Covid, la France et l’Europe tournaient une nouvelle fois le dos à leurs valeurs.

    Les valeurs : dignité et liberté

    Les textes fondateurs français ou européens citent plusieurs valeurs, mais la liberté et, pour les plus récents, la dignité, ressortent.

    En France, il s’agit de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 à laquelle il est fait référence dans le préambule de la Constitution (Art 1,2,4). L’ article 16 du Code civil précise :

    La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie.

    En Europe, la Charte des Droits fondamentaux de l’Union européenne (Préambule, Chapitre 1 Art 1, chapitre 2 Art 6) fait référence à des valeurs universelles. Elles sont dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme adoptée le 10 décembre 1948 par l’Assemblée Générale des Nations Unies . (Préambule, Art 1, 2 et 3)

    La liberté est la possibilité de pouvoir agir selon sa propre volonté, dans le cadre d’un système politique ou social, dans la mesure où l’on ne porte pas atteinte aux droits des autres et à la sécurité publique. La liberté individuelle est « le droit de chacun d’agir librement sans encourir de mesures arbitraires (emprisonnement, astreinte à résidence, interdiction de se déplacer, etc.). »

    La dignité est le « sentiment de la valeur intrinsèque d’une personne ou d’une chose, et qui commande le respect d’autrui. »

    L’ état d’urgence sanitaire annihile ces valeurs et crée l’injustice.

    L’injustice

    L’état d’urgence sanitaire et les mesures liberticides qu’il rend légales méprisent ces valeurs fondatrices. Elles détruisent les droits naturels individuels :

    « Personnalité, Liberté, Propriété, — voilà l’homme. » Frédéric Bastiat, La Loi (1850)

    La destruction légale de ces droits est ce que Bastiat nomme la spoliation légale .

    Elle est injuste, et comme toute injustice elle ne peut engendrer que le malheur ; justice entendue au sens de « rendre à chacun le sien » et de « principe moral qui exige le respect du droit et de l’équité. Qualité morale qui invite à respecter les droits d’autrui. »

    Sacrifier les uns au profit des autres est une injustice. Enfermer les gens est une injustice. Les assigner à résidence, fermer les activités économiques, restreindre les déplacements sont des injustices. Intervenir dans la vie privée, la vie familiale, la vie intime est une injustice.

    L’autorité centrale anéantit le libre choix, la responsabilité individuelle. Elle traite les citoyens en objet, elle leur retire toute dignité, toute humanité. C’est une injustice.

    Le problème révélé par la prise en charge de la Covid n’est pas seulement un problème paramétrique, de matériel, ni de logistique, ni de stratégie.

    Le problème c’est l’existence d’une autorité centrale , composée d’une poignée d’individus qui décident de tout. Le problème c’est la place étouffante, dévastatrice d’un État qui s’étend indéfiniment. Cette extension infinie a trouvé avec la Covid l’alibi parfait pour un magistral coup d’accélérateur.

    L’outil de l’État est la peur, quitte pour la majorer à aggraver l’épidémie ou à la faire passer pour plus grave qu’elle n’est. La peur permet de contrôler et soumettre les populations.

    Quelles que soient les circonstances et quels que soient les problèmes, une prise en charge politique ne peut être que coercitive. L’État n’agit que de manière répressive, oppressive, centralisée et bureaucratique. Il ne sait que dépenser l’argent des autres.

    Il est donc irrationnel de laisser les politiques se mêler de tout, ici d’un problème médical. Cela ne peut qu’entraîner une atteinte gravissime aux droits fondamentaux de l’être humain.

    L’aboutissement est le totalitarisme.

    Personnalité, liberté, propriété : voilà l’Homme

    Il faut mettre fin à l’injustice.

    La pensée de Frédéric Bastiat repose sur les droits naturels individuels :

    Personnalité, Liberté, Propriété, — voilà l’homme. La Loi (1850)

    La liberté

    « La propriété, le droit de jouir du fruit de son travail, le droit de travailler, de se développer, d’exercer ses facultés, comme on l’entend, sans que l’État intervienne autrement que par son action protectrice, c’est la liberté » Propriété et loi (1848)

    L’action protectrice étant la protection des droits naturels et non pas la notion d’État protecteur au sens État nounou que nous avons aujourd’hui.

    La propriété

    « J’entends par propriété le droit qu’a le travailleur sur la valeur qu’il a créée par son travail. […] Dans la force du mot, l’homme naît propriétaire, […] la propriété n’est que le prolongement des facultés. Séparer l’homme de ses facultés, c’est le faire mourir ; séparer l’homme du produit de ses facultés, c’est encore le faire mourir. » Propriété et loi (1848)

    « Nous disons, nous : l’homme est propriétaire de lui-même, par conséquent de ses facultés, et, par suite, du produit de ses facultés. » Baccalauréat et socialisme (1850)

    Personnalité

    La personnalité inclut la dignité. Chaque individu est une personne naturellement libre, responsable de ses actes, apte à choisir, à décider pour elle-même, avec des projets de vie, des rêves.

    Elle est unique, elle possède une identité, une culture et un honneur. La personnalité est inhérente à l’Homme. Comme la dignité , il ne la perd jamais, même malade, même infirme, même handicapé etc. C’est parce qu’il a une personnalité que tout être humain mérite le respect. La personne humaine est sacrée, n’a pas de prix et sa valeur est incommensurable.

    Voilà l’Homme

    « Et même, les mots propriété, liberté n’expriment que deux aspects de la même idée. […] Et puisque la valeur a sa raison d’être dans l’acte humain, on peut dire que la liberté implique et comprend la propriété. Il en est de même de l’oppression à l’égard de la spoliation. » Frédéric Bastiat, Conclusion de l’édition originale des Harmonies Économiques (1850)

    En réalité ces trois droits ne font qu’un. Ils font l’Homme. C’est une trinité libérale. La liberté est la propriété qui est la personnalité. Pour Bastiat, les trois droits naturels sont indissociables. Porter atteinte à l’un détruit les autres. Ils sont consubstantiels à la nature humaine. Les détruire chosifie.

    La souffrance d’autrui engendrée par la coercition gouvernementale ne saurait se réduire à sa partie physique, à ses dommages matériels qu’ une compensation matérielle effacerait en totalité ou en partie. C’est une vision matérialiste, utilitariste, économique au sens moderne et réduit. Ce n’est pas une vision libérale. Cette approche strictement matérielle méconnaît la nature humaine qui est chair et os, mais est aussi esprit, intellect, culture et espoir. Elle fait fi de la personne humaine.

    La personne humaine inaliénable et sacrée

    Avec la peur créée par le gouvernement bien des Français pensent que la fin justifie les moyens .

    En particulier une fin dite d’intérêt collectif, la fin de l’état d’urgence sanitaire, justifierait le sacrifice d’intérêts particuliers. On parle beaucoup, et c’est compréhensible, de la souffrance des personnes développant des formes graves de la Covid, de la souffrance de leur famille et de leurs proches en cas d’issue fatale. Essayer d’éviter ces souffrances ne justifie en rien que l’on fasse souffrir d’autres personnes. Le seul sacrifice qui vaille est volontaire.

    L’intérêt collectif ne justifie pas l’usage de tous les moyens et n’exige pas que l’individu soit sacrifié à la communauté. Celle-ci ne peut pas disposer d’un individu quel qu’il soit, et encore moins pratiquer son sacrifice. Derrière les intérêts particuliers se trouvent des êtres humains.

    Les êtres humains ont des projets de vie. Humanité et projet de vie sont indissociables. Le projet de vie donne un sens à la vie. La vie se différencie alors de la non-mort indemne de la Covid. Le projet de vie consiste à mener sa vie comme on l’entend, en conformité avec sa culture, ses désirs et sa personnalité, en respectant les droits naturels individuels d’autrui.

    Pour concevoir et mener un projet de vie il faut avoir des conditions d’existence décentes. Le confinement, l’assignation à résidence, le couvre feu… détruisent aussi les conditions matérielles favorables à l’éclosion d’un projet de vie, donc à l’épanouissement personnel. Un projet de vie ne peut être dicté, ni détruit, par d’autres, même au nom d’un prétendu bien collectif qui ne peut résulter de la destruction d’un bien individuel.

    La logique politique qui sous-tend la stratégie française consiste à sacrifier la population, l’économie, la société, pour ne pas surcharger les hôpitaux et les services de réanimation. Sacrifier les uns au profit des autres est une politique de rationnement, ici des soins. Il s’agit d’un tri qui ne dit pas son nom.

    Sacrifier des êtres humains à la santé, en réalité sacrifier des êtres humains à d’autres êtres humains, les vieux aux jeunes revient à donner des valeurs différentes à la vie des personnes. La qualité d’une civilisation se juge à la manière dont elle traite les plus faibles, à la manière dont elle traite sa plus petite unité de base, sa plus petite minorité, qui est l’individu.

    Chaque être humain a l’obligation morale de traiter dignement tous les autres. Partant de là il est du devoir de l’État de respecter tous les êtres humains et de veiller à ce que chacun respecte son prochain. Ce respect particulier est dû car chacun est une personne.

    Ce respect dû ne disparaît pas avec la mort. C’est pourquoi la manière dont l’État contraint les familles, les parents, amis et alliés, à accompagner leurs défunts est indigne .

    Le salut et l’harmonie

    Attenter aux droits naturels détruit l’Homme. Rien ne justifie cette atteinte, même pas le consentement. Les droits naturels sont inaliénables. Il n’est pas dans le pouvoir d’un individu de consentir à leur abandon. Il peut toutefois déléguer une partie de ses droits, de manière réversible, à une organisation collective choisie.

    La soumission n’est pas conforme à l’honneur qui veut que l’être humain puisse faire face courageusement à l’adversité et défendre ses droit naturels.

    La liberté est un droit naturel, mais elle se conquiert et se mérite. Des forces terribles se liguent pour la détruire. Les plus dangereuses sont celles issues des États car elles se parent de légalité.

    L’épidémie de SARS-coV2 et ses variants, peu grave si bien prise en charge, ne justifie absolument pas les mesures coercitives adoptées par les gouvernements.

    Le salut et l’harmonie passent par le respect de la personne humaine. Cela se traduit par la confiance qui lui est accordée. Un vie normale repose sur la confiance, il ne peut en être autrement : confiance des individus entre eux, de l’État envers les individus et des individus envers l’État. Pour cela l’État doit avoir pour seul rôle de défendre les droits naturels individuels universels.

    En pratique, l’État doit cesser de gouverner par la peur. Il ne doit plus mentir. Il doit mettre fin au régime d’exception que constitue l’état d’urgence sanitaire. Il doit laisser les individus accomplir leur projet de vie.

    La vie doit reprendre ses droits.

    Ainsi l’espoir reviendra et la France renaîtra.

    • Co chevron_right

      Covid-19 : du totalitarisme à la liberté (2/2)

      Patrick de Casanove · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 30 December, 2020 - 04:30 · 14 minutes

    liberté

    Par Patrick de Casanove.

    Le texte signe l’extension continue de l’État

    L’extension de l’État, l’augmentation faramineuse de dépenses et l’accroissement de l’oppression sont indissociables. Nous le vivons.

    « Le pouvoir, vaste corps organisé et vivant, tend naturellement à s’agrandir. Il se trouve à l’étroit dans sa mission de surveillance. Or, il n’y a pas pour lui d’agrandissement possibles en dehors d’empiétements successifs sur le domaine des facultés individuelles. […] Et veuillez remarquer, messieurs, que le pouvoir devient coûteux à mesure qu’il devient oppressif. » Frédéric Bastiat Profession de foi électorale de 1846

    Tous les prétextes lui sont bons. La covid-19 est pain bénit parce qu’elle lui a permis d’ engendrer la peur . Cette panique profite à l’État. Une grande partie de la population réclame sa soumission, son enfermement. Pour un régime totalitaire, des gens qui réclament la suppression de leurs libertés et leur mise en esclavage, c’est le Graal.

    Nombreux sont ceux qui oublient que c’est l’État le responsable de cette tragédie et de ce désastre. Il a confisqué la prise en charge de l’épidémie. Il en a fait une affaire politique alors qu’il s’agit d’un problème médical. Il a utilisé des moyens politiques comme le confinement destructeur de la liberté, la propriété et la personnalité pour prendre en charge une maladie et a interdit certains moyens médicaux, tels que Hydroxychloroquine/Azithromycine en phase précoce.

    Même s’il est réclamé par certains médecins, le confinement n’a rien de médical. Ce qui est médical c’est que « La lutte moderne contre les épidémies repose sur quelques principes simples, protéger les plus faibles – dépister les malades – les mettre à l’écart et les soigner. » Cette méthode vaut pour tous les germes. La peur panique a perturbé et embrouillé beaucoup de Français, y compris des médecins.

    Depuis le début le bon sens a disparu. Il est question d’un troisième confinement ce qui voudrait dire que l’État a choisi la théorie de stop and go préconisée par Ferguson . Cette théorie n’a rien de médical. Elle fait alterner confinement et prétendu déconfinement. Elle devient mécaniquement du stop et pas go. Parce que plus on stoppe, plus on détruit, moins il y a de ressources et d’énergie pour le go . L’aboutissement inéluctable est le stop total, donc la mort.

    La décision purement politique de gérer l’épidémie principalement par des confinements a été prise alors que nous sommes au XXIe siècle. Pour la première fois de son Histoire, l’humanité n’est pas démunie face aux épidémies. Elle dispose d’innovations technologiques, de moyens scientifiques, médicaux, matériels, puissants et soutenus par une prospérité jamais atteinte. De plus, l’épidémie que nous vivons est peu grave quand elle est bien prise en charge.

    Dans ce contexte, il faut se demander pourquoi l’État ne conçoit la prise en charge de l’épidémie que de manière centralisée, administrative et attentatoire aux libertés, au point qu’il juge nécessaire et urgent de tenter de légaliser et rendre pérennes État de crise et état d’urgence sanitaires ; État de crise et état d’urgence sanitaires permanents qui permettent l’arbitraire et confirment le régime totalitaire qui s’instaure. Les conséquences en sont infiniment plus dramatiques et meurtrières que l’épidémie elle-même.

    Il faut se demander pourquoi l’État n’a pas choisi « le prendre soin » des Français. Il faut se demander pourquoi il ne libère pas la médecine générale, médecine de terrain, de première ligne, faite pour encaisser le premier choc. Il faut se demander pourquoi, pour assumer sa fonction régalienne de sécurité, il n’a pas choisi de donner simplement souplesse et liberté au système de santé pour une meilleure résilience, puisque le prétexte aux confinements est son absence de capacité à encaisser les chocs.

    Cette précipitation à pérenniser le totalitarisme comme seul moyen de faire face à une épidémie est très significatif de l’état d’esprit et des desseins des gouvernants. Persister dans l’erreur est une faute. Persister dans la faute dévoile une préméditation et un but : bâtir une société nouvelle et un Homme nouveau. Pour certains c’est commencé : The Great Reset .

    Depuis des dizaines d’années, nous ne vivons pas dans une société de confiance mais de défiance avec la lutte de tous contre tous, pour échapper à la spoliation légale ou en profiter. Avec la covid et la peur créée par les gouvernements, nous sommes entrés dans une société de panique ou l’autre devient un danger mortel car il pourrait transmettre le coronavirus. Même quand il n’est pas malade, parce qu’il pourrait être porteur sain et vecteur. Ce qui veut dire que « n’importe qui pourrait être involontairement coupable » et justifie le totalitarisme.

    Nous assistons à la destruction d’une société, d’une civilisation, et à la création d’un monde totalitaire et de délation ; un monde d’individus désocialisés, isolés, masqués, à qui tout contact, tout lien social, affectif est interdit. Au cours de l’Histoire, la désagrégation des civilisations avait des causes endogènes, mais les coups venaient de l’extérieur. L’originalité de ce qui nous est imposé, c’est que si les causes sont toujours endogènes, les coups viennent de l’intérieur. Ils viennent de ceux-là même qui devraient veiller sur nous.

    Ce texte est l’aboutissement d’une logique

    Ce n’est pas un hasard si la politique suivie jusqu’à aujourd’hui dans cette gestion de la covid-19 est totalement irrationnelle. Cette irrationalité détruit le sens critique, entraîne la perte des repères, du juste et de l’injuste, du bien et du mal, de l’important et de l’accessoire.

    « Si la spoliation arme la force contre la faiblesse, elle ne tourne pas moins l’intelligence contre la crédulité. […] réalisant ce qui semble irréalisable : l’esclavage mental. » Frédéric Bastiat, Conclusion de la première édition des Harmonies Économiques (1850)

    Ce n’est pas un hasard si l’État rend ou présente l’épidémie comme plus grave qu’elle n’est.

    Ce n’est pas un hasard si l’État a confisqué le gestion de l’épidémie et en a exclu les médecins de terrain, en particulier les généralistes.

    Ce n’est pas un hasard si l’État fait tout pour que les Français ne voient pas la fin de l’épidémie . Plus la situation dure plus les Français en oublient l’origine : une décision politique annoncée les 12 et 16 mars 2020. Ils ne retiennent plus que « la crise sanitaire due au coronavirus. » Peu à peu l’État se dédouane : ceux qui ne respectent pas les gestes barrière, ni la distanciation sociale, sont la cause de la poursuite de l’épidémie. Il espère ainsi échapper aux sanctions.

    La panique et la confusion lui profitent tellement que nous assistons à un véritable syndrome de Stockholm. Plus la crise dure, plus les Français apeurés se terrent et demandent le secours de l’État, plus ils défendent un État qui n’aurait pas eu d’autre choix et ferait le job, plus ils rejettent et dénigrent toute autre solution que le confinement. Il n’est qu’à considérer la popularité d’Édouard Philippe, pourtant au pouvoir lors du ratage initial et du premier confinement.

    Ce n’est pas un hasard si l’État profite de la covid pour détruire les familles et rompre le lien social. Sans ces piliers les gens n’auront d’autre solution que de chercher son soutien et sa protection.

    Ce n’est pas un hasard si l’État s’est attaqué aux forces vives du pays, c’est-à-dire au secteur privé, au secteur marchand : petits commerces, entreprises, restaurants, hôtels, monde de la nuit… (pour ceux qui ont subi un préjudice et ne veulent pas se laisser faire : un réseau international et un groupe facebook )

    Une fois détruites ces forces créatrices de richesses et indépendantes de l’État, les victimes ne devront leur salut qu’aux subsides de l’État « protecteur ». Ils se soumettront et rentreront dans le rang.

    Ce n’est pas un hasard si l’État s’est attaqué au monde de la culture. L’a-culturation, la destruction de la libre pensée, de la culture générale, la remise en cause de la transmission des savoirs sont ses chevaux de bataille depuis des décennies.

    Ce n’est pas un hasard si depuis des années l’ennemi commun des politiciens est le libéralisme, accusé de tous les maux. Libéralisme dont Frédéric Bastiat est une des références. Libéralisme, aujourd’hui seule école de pensée qui s’oppose au totalitarisme et pour qui la liberté est, avec la propriété et la personnalité, un principe intangible et sacré. Le libéralisme est le seul espoir. L’État le sait.

    Liberté j’écris ton nom

    Pour sortir de la crise sanitaire une loi telle que proposée dans ce « Projet de loi nº 3714 instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires. » est non seulement inutile mais nocive. Elle pérennise la crise.

    Une bonne gestion comprend une épidémie contenue, une économie prospère et une société harmonieuse. Pour y parvenir nul besoin de coercition, d’oppression, de spoliation. Au contraire, il faut respecter la liberté, la propriété et la personnalité. D’ailleurs les pays qui s’en sortent le mieux sont ceux qui ont le plus préservé ces droits naturels.

    « Liberté ! voilà, en définitive, le principe harmonique. Oppression ! voilà le principe dissonant ; la lutte de ces deux puissances remplit les annales du genre humain. » Frédéric Bastiat – Conclusion de la première édition des Harmonies Économiques – 1850

    Nous devons faire en sorte que la liberté l’emporte. L’Humanité a connu d’autres épidémies et en connaîtra d’autres, des moindres et des pires. Il faut être prêts. La liberté permet des réactions rapides, souples et adaptées. Elle libère les incitations de chacun à rendre le meilleur service à autrui. Elle libère le génie créateur de l’être humain, ouvrant la porte à toutes les innovations ; cela a été flagrant en début d’épidémie, et c’est d’autant plus important que l’époque est troublée.

    La liberté permet la concurrence, qui est le libre choix, et la responsabilité individuelle qui sont à la fois d’excellents stimulants et garde-fous. La liberté des échanges permet l’harmonie car il n’y a ni spoliation ni oppression.

    Pour Frédéric Bastiat l’État doit se limiter à garantir les droits naturels individuels que sont la liberté, la propriété et la personnalité. Pour cela il se concentre sur ses fonctions régaliennes , dont la sécurité.

    « Pour moi, je pense que lorsque le pouvoir a garanti à chacun le libre exercice et le produit de ses facultés, réprimé l’abus qu’on en peut faire, maintenu l’ordre, assuré l’indépendance nationale et exécuté certains travaux d’utilité publique au-dessus des forces individuelles, il a rempli à peu près toute sa tâche. » Frédéric Bastiat À MM. les électeurs de l’arrondissement de Saint-Sever – 1846.

    Une partie de la lutte contre la covid pourrait être un travail « d ’utilité publique au dessus des forces individuelles » ; travail que l’on peut rattacher à la fonction régalienne de sécurité.

    Ce travail serait de recréer pour le quotidien les marges de manœuvre que l’État a détruites et qui ont fait défaut. En particulier en lits de réanimation avec le personnel, mais aussi en amont, grâce à une prise en soin et un traitement précoces pour éviter les séjours à l’hôpital ou en réanimation. Il faut savoir que, même non-validés, des traitements précoces sont connus et sont efficaces : Hydroxychloroquine, Ivermectine, Azythromicine pour ne citer qu’eux.

    Au delà de ces marges de manœuvres du quotidien, il convient de prévoir et préparer l’exceptionnel, l’inattendu, comme une épidémie sévère ou une grande catastrophe. Il faut donc créer des réserves pour encaisser les coups durs. Ce serait alors une tâche dévolue à un puissant service de santé des armées.

    Il n’existe aujourd’hui qu’un régiment médical et un régiment d’ appui nucléaire, radiologique, biologique et chimique (ou NRBC). Le rôle des armées est précisément de disposer de moyens matériels et humains suffisants pour assumer leurs missions pouvant être résumées en prévoir et se préparer jusqu’à être prêtes face à l’improbable, afin de défendre le pays quel que soit le danger.

    Pour Bastiat :

    « La propriété, le droit de jouir du fruit de son travail, le droit de travailler, de se développer, d’exercer ses facultés, comme on l’entend, sans que l’État intervienne autrement que par son action protectrice, c’est la liberté » Propriété et loi – 1848.

    L’action protectrice fait référence à la protection des droits naturels et non à la notion d’État protecteur au sens État nounou que nous avons aujourd’hui.

    La catastrophe est due à une décision politique

    Nul ne sait quand le politique y mettra fin car pour l’instant il a intérêt à ce que cela dure. Cela veut dire aussi qu’une décision politique peut le faire, demain et sans condition. Par contre, réparer les dégâts prendra du temps. Plus on tarde, plus il en faudra.

    L’année 2021 sera probablement pire que 2020. Il ne peut en être autrement. Il n’est pas certain que se tienne l’élection présidentielle en 2022, ni plus tard d’ailleurs.

    Une partie importante de la population a renoncé à vivre et s’est soumise à l’État, en qui elle a toute confiance. Elle est persuadée qu’il agit pour son bien. Elle ne peut croire qu’il agisse par malice.

    Comme souvent l’espoir réside dans un petit nombre d’hommes et de femmes qui veulent se battre pour vivre et rester libre.

    Il faut rétablir la confiance, redonner l’espoir aux Français . Pour cela il faut leur rendre la liberté économique, la liberté de choisir et la liberté de poursuivre leur projet de vie.

    Il faut cesser de gérer uniquement en fonction de la covid, cesser de gouverner par la peur. Celle-ci est mauvais conseillère car dans la panique nous faisons n’importe quoi, surtout des erreurs qui deviennent des fautes lorsqu’elles sont répétées.

    Il faut protéger les plus fragiles avec leur accord et laisser les autres vivre leur vie, ce qui permet de travailler naturellement sur l’immunité collective. L’État doit cesser d’infantiliser les individus et les traiter comme des personnes rationnelles capables de choisir. Les Français prendront leurs responsabilités, agiront de manière bien plus pertinente et efficace.

    Le politique doit cesser de vouloir s’occuper de la partie médicale d’une épidémie. Il faut rendre aux médecins la liberté de soins et de prescription.

    « Leur écueil naturel est dans le déplacement de la responsabilité. Ce n’est jamais sans créer pour l’avenir de grands dangers et de grandes difficultés qu’on soustrait l’individu aux conséquences de ses propres actes. » Frédéric Bastiat, Des Salaires – 1850

    La liberté est un droit naturel et un principe

    Il ne faut pas reculer sur un principe. Il ne faut pas reculer sur la liberté. Les conséquences délétères sont incommensurables, sociales, économiques, humaines.

    Il faut le vrai courage : dire non à la soumission, non au confinement, ne jamais cesser de se battre pour la liberté.

    « Quand la force intervient légitimement, ce n’est pas pour sacrifier la liberté, mais pour la faire respecter. » Frédéric Bastiat Services privés, service public – 1850

    « Le droit de celui dont on attaque la liberté, ou, ce qui revient au même, la propriété, les facultés, le travail, est de les défendre même par la force; et c’est ce que font tous les hommes, partout et toujours quand ils le peuvent.

    De là découle, pour un nombre d’hommes quelconque, le droit de se concerter, de s’associer, pour défendre, même par la force commune, les libertés et les propriétés individuelles. » Frédéric Bastiat Services privés, service public – 1850