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      Retraites : François Bayrou rédige enfin une note utile

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 13 December, 2022 - 04:30 · 6 minutes

    Il s’ennuyait ferme, notre François Bayrou national, dans son grand bureau de l’hôtel Beistegui. La vue imprenable sur la place des Invalides et la Tour Eiffel avait beau être l’une des plus belles du Paris gouvernemental, la proximité avec l’Assemblée nationale avait beau être sinon stratégique du moins fort appréciable, sa table de travail restait désespérément vide de tout dossier important malgré sa double fonction de Haut-commissaire au Plan depuis septembre 2020 et de président du Conseil national de la Refondation depuis trois mois.

    Il est vrai que plusieurs « notes d’ouverture » censées éclairer les choix collectifs de la France face aux défis sociaux, technologiques et environnementaux du futur lui avaient permis de se rappeler à intervalle régulier au bon souvenir de l’exécutif et du législatif, mais dans l’ensemble, il s’était montré d’une si grande discrétion dans l’exécution de ses missions que plus personne ne savait au juste ce qu’il faisait et que les rares qui le savaient encore avaient toujours trouvé ses travaux plutôt minces. Même la « planification écologique » introduite par Emmanuel Macron dans l’entre-deux tours de la dernière élection présidentielle pour damer le pion à la Nupes avait fini par lui échapper au profit de la Première ministre.

    Bref, il s’ennuyait ferme, notre Bayrou. Quand soudain, la remise en selle récente de la réforme des retraites dans des termes très simplifiés pour ne pas dire simplistes lui a fourni l’occasion de monter au créneau pour alerter la France entière sur l’extrême fragilité financière de notre système. Quitte à s’opposer bruyamment aux méthodes de son partenaire politique, celui-là même qui, en le nommant à ces postes plus ou moins fantomatiques, lui permet de grenouiller encore longtemps dans les hautes sphères du pouvoir.

    Que se passe-t-il avec les retraites ?

    Pour résumer le fil des événements sur le sujet, disons que la retraite universelle à points voulue par Emmanuel Macron lors de son premier mandat s’est heurtée à une multitude d’oppositions très différentes et très déterminées qui ont culminé dans les grèves et les manifestations de la fin de l’année 2019. Sur ce, pandémie de covid ; tout le monde passe à autre chose. Mais pendant ce temps, nos comptes publics se dégradent encore plus, rendant une réforme significative sur le plan de la baisse des dépenses publiques absolument incontournable.

    Lors de la campagne électorale de 2022, Emmanuel Macron annonce donc que s’il est réélu, il proposera une réforme essentiellement centrée sur le recul de l’âge légal de départ en retraite de 62 à 65 ans. Une mesure qu’il édulcore considérablement dans l’entre-deux tours de l’élection, face aux propositions de retour à 60 ans portées autant par la Nupes que par le Rassemblement national. Il est alors question de s’en tenir à 63 ou 64 ans et de jouer aussi sur la durée de cotisation.

    Sur ces entrefaites, le Conseil d’orientation des retraites (COR) indique dans son rapport annuel publié en septembre dernier que notre système a généré respectivement 900 millions et 3 milliards d’euros d’excédents en 2021 et 2022 mais qu’il renouerait avec les déficits dès 2023 et pour longtemps si rien n’est entrepris pour contrecarrer cette tendance.

    De quoi faire plaisir à tout le monde. Les syndicats, ne voyant que le retour aux excédents, considèrent que la réforme voulue par le gouvernement est inutile car uniquement marquée au sceau de l’idéologique libérale et de l’austérité (sic) tandis que le gouvernement, ne voyant que les déficits, confirme que son plan est bien de remonter l’âge légal à 65 ans. La Première ministre Élisabeth Borne devrait en faire l’annonce officielle ce jeudi 15 décembre.

    Ou du moins, de quoi faire plaisir à presque tout le monde car de son côté, François Bayrou n’achète ni les excédents annoncés par le COR ni la réforme gouvernementale, trop brutale, trop 49.3 et pas assez expliquée aux Français à son goût. Dans une note publiée le jeudi 8 décembre dernier, il s’est justement donné pour objectif de clarifier les chiffres , histoire de donner à chacun des éléments de réflexion précis sur la situation réelle des retraites.

    À noter qu’il confirme parfaitement les conclusions auxquelles étaient arrivés l’iFRAP et l’Institut Molinari quelque temps auparavant, à savoir que le système global, loin de dégager un excédent de 3 milliards d’euros cette année, est en fait en déficit structurel de 30 milliards d’euros par an au minimum. Un déficit essentiellement concentré sur les régimes du secteur public et qui risque en outre de s’aggraver considérablement dans les années à venir du fait des évolutions démographiques prévisibles.

    D’où vient l’écart avec le COR ?

    D’une petite imprécision essentielle sur le triple rôle de l’État dans le financement des retraites :

    En tant qu’employeur, il verse chaque année de l’ordre de 25 milliards de cotisations patronales. Rien de plus normal.

    En tant qu’artisan de politiques publiques redistributives, il verse également aux caisses de retraite la compensation exacte des exonérations de cotisations qu’il autorise par ailleurs pour favoriser l’emploi, la compétitivité, etc., soit 90 milliards d’euros annuels de plus. Là encore, contribution justifiée (à partir du moment où l’on avalise les politiques précitées).

    Et puis, mélangé à tout le reste comme si c’était parfaitement naturel, comme s’il s’agissait de cotisations retraite normales, il verse aussi de quoi équilibrer les régimes de la fonction publique et les régimes spéciaux tels ceux de la SNCF et de la RATP, soit encore 30 milliards d’euros par an. Et nous voilà à l’équilibre pour les retraites mais via la grande illusion des déficits et de la dette publique qui pèsent sur les contribuables d’aujourd’hui et de demain.

    On peut rendre grâce à François Bayrou d’avoir effectué ce travail de remise à plat. N’étant pas spécialement étiqueté libéral comme l’iFRAP ou l’institut Molinari, peut-être parviendra-t-il à obtenir une certaine écoute chez les commentateurs économiques et dans l’opinion publique.

    Le problème, comme souvent, c’est qu’à la justesse du constat, au discours de vérité sur la dramatique réalité de la situation, succèdent des propositions de remède soit inexistantes soit nettement insuffisantes. François Bayrou se retranche derrière l’idée de dire que les Français doivent disposer de toutes les données pour aborder le débat sur les retraites mais jamais il n’évoque le fait que le système par répartition dans lequel nous nous enfermons par fausse appréciation de ce que signifie vraiment justice sociale porte en lui-même tous les germes des déficits et des injustices qu’il en est venu à occasionner.

    Comme la plupart des politiciens, comme la Cour des comptes, comme Emmanuel Macron, comme le gouvernement et comme les oppositions, il ne songe qu’à sauver notre modèle social, lequel est sous perfusion aux frais des contribuables depuis plusieurs décennies. Voilà typiquement un domaine où quelques vigoureuses mesures de fin de vie seraient pourtant les bienvenues…

    Sur le web

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      Avortement: Copé, Bayrou, Le Pen… Ces voix dissonantes sur l'inscription dans la Constitution

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 27 June, 2022 - 10:07 · 3 minutes

    Jean-Francois Copé, le 20 juin 2022 devant le siège du parti LR. Jean-Francois Copé, le 20 juin 2022 devant le siège du parti LR.

    AVORTEMENT - Depuis que les groupes de députés de la Nupes et Renaissance (ex-LREM) ont fait part de leur volonté d’inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution , des voix discordantes se sont fait entendre, montrant qu’il n’y a pas de consensus sur la question. La dernière en date, celle du LR Jean-François Copé .

    L’ex-ministre du Budget a jugé, ce lundi 27 juin sur France Inter, que “c’est incompréhensible d’ouvrir ce débat” sur l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution et qu’“il n’y a aucune bonne raison de le faire”. “La France [...] n’a jamais remis en question ce droit qui est fondamental et qui est d’ailleurs inscrit dans le bloc de constitutionnalité de facto par la Déclaration des l’Homme”, a avancé Jean-François Copé.

    “Est-ce vraiment indispensable de faire un référendum dans ce pays sur ce type de sujets alors que nous avons tant de chantiers difficiles sur lesquels nous avons besoin de débattre?”, a-t-il argumenté, citant d’autres “rendez-vous majeurs dans le pays”, alors que “nous sommes tous très solides sur la question [du droit à l’IVG]”.

    Une révision constitutionnelle nécessite l’adoption du même texte par Assemblée et Sénat, puis elle doit être approuvée par référendum. Autre option: si la révision a été initiée par l’exécutif, ou reprise par lui, le texte peut aussi être validé par les deux chambres mais peut être soumis au Parlement réuni en Congrès, qui doit le voter à une majorité des 3/5e des suffrages exprimés.

    Comme Jean-François Copé, François Bayrou s’est interrogé ce dimanche sur la nécessité de garantir le droit à l’avortement dans la Loi fondamentale. “Est-ce que c’est utile au pays, en ce moment, d’aller organiser un référendum sur cette question ?”, s’est interrogé le patron du MoDem sur BFMTV.

    Embarras au RN

    “C’est quand même surprenant que ce soit ce qui se passe aux États-Unis qui entraîne un certain nombre de réactions effervescentes dans la vie politique française”, a estimé François Bayrou, qui n’est “pas pour qu’on décalque la vie politique américaine”. “J’ai le droit d’avoir un regard libre sur ce sujet, c’est mon point de vue. Le Modem, de son côté, en débattra”.

    Marine Le Pen voterait-elle l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution? “Pourquoi pas”, a répondu au Monde la cheffe du groupe RN à l’Assemblée, avant de nuancer aussitôt. “Cette agitation ne me paraît pas justifiée, a-t-elle nuancé . Nous ne sommes pas les États-Unis et aucun parti n’envisage de changer notre législation.” “Aucun mouvement politique sérieux ne remet en cause en France la loi Veil, acquis à protéger”, a également assuré Jordan Bardella, président par intérim du RN.

    Le parti d’extrême droite a été notamment pointé du doigt par la cheffe du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé, comme comportant “des opposants farouches à l’accès des femmes à l’IVG”. Ce qu’a réfuté Marine Le Pen dans un tweet publié samedi. “Le RN n’a jamais attenté au droit des femmes à recourir à l’IVG”, a-t-elle affirmé.

    L’ancienne candidate à la présidentielle avait défendu en 2012 le déremboursement de l’IVG, fustigeant des “avortements de confort”. Une position dont elle semble aujourd’hui se détacher. Marine Le Pen compte toutefois parmi ses proches des anti-IVG, dont les députées Caroline Parmentier et Laure Lavalette, qui avait appelé en 2014 à “abroger, à terme, le droit à l’avortement” .

    À voir également sur Le HuffPost : Les États-Unis (un peu plus) divisés après la révocation du droit à l’avortement

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      François Bayrou exprime des désaccords avec le reste de la Macronie

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 26 June, 2022 - 14:03 · 4 minutes

    Le président du Modem et Haut-commissaire au Plan, Francois Bayrou, le 21 juin 2022. Le président du Modem et Haut-commissaire au Plan, Francois Bayrou, le 21 juin 2022.

    POLITIQUE - Partisan “du pluralisme, y compris dans la majorité”, le patron du MoDem François Bayrou a exprimé, ce dimanche 26 juin sur BFMTV, ses désaccords avec le reste de la Macronie sur de nombreux sujets dont l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution et la possibilité d’une coalition politique avec les oppositions.

    Après l’échec d’Ensemble à obtenir une majorité absolue aux législatives , le Haut-commissaire au Plan, qui avait défendu l’idée de s’approcher au plus près d’une “union nationale”, a précisé sa pensée ce dimanche. ”‘Se rapprocher le plus possible’, ça veut dire que je pense que ce n’est pas possible l’union nationale”, a-t-il explicité sur BFMTV, ajoutant qu’il “ne voit pas les forces politiques élues dans l’opposition entrer dans la majorité parce qu’ils auraient le sentiment [...] de se renier”.

    “Il est nécessaire de changer le rapport entre pouvoir et citoyens”

    Alors qu’ Emmanuel Macron a indiqué, samedi, avoir chargé la Première ministre Élisabeth Borne de consulter les groupes parlementaires afin de former un “gouvernement d’action” début juillet, le maire de Pau rejette toute idée de coalition. “La vérité, c’est que ça ne se fera pas sous la forme des partis politiques qui se rallieraient ou des groupes parlementaires qui se rallieraient à la majorité présidentielle”, a-t-il avancé, avant d’ajouter: “Je pense que le président de la République n’a pas du tout l’idée que les coalitions vont devenir possibles.”

    En outre, François Bayrou, qui revendique une liberté de ton au sein de la Macronie, avait plaidé mercredi en faveur d’un départ d’Élisabeth Borne de Matignon. “Les temps exigent que le ou la Première ministre soit politique”, avait-il dit en début de semaine sur France Inter. Revenant sur cette pique ce dimanche, il a affirmé que “notre travail, ce sera de l’aider autant que possible”. Il continue toutefois de penser “que nous sommes au moment où il est nécessaire [...] de changer le rapport entre pouvoir et citoyens”.

    Autre nuance avec le reste de la majorité, la question de l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. “Est-ce qu’il est bon, est-ce qu’il est utile de faire ça, alors même que, à ma connaissance, aucun courant politique ne remet en cause la loi Veil”, qui a autorisé l’avortement en France, s’est interrogé le président du MoDem, alors que la députée du RN Marine Le Pen n’exclut pas ce dimanche de voter en faveur du texte .

    Bayrou “pas pour qu’on décalque la vie politique américaine”

    Après la décision de la Cour suprême des États-Unis de révoquer le droit constitutionnel à l’IVG, Aurore Bergé, la cheffe des députés Renaissance (ex-LREM) à l’Assembléé nationale, a fait part samedi de l’intention de son groupe de proposer une révision constitutionnelle pour inscrire “le respect de l’IVG” dans la Loi fondamentale. Une proposition immédiatement soutenue par la Première ministre.

    “C’est quand même surprenant que ce soit ce qui se passe aux États-Unis [...] qui entraîne un certain nombre de réactions effervescentes dans la vie politique française”, a estimé François Bayrou, qui n’est “pas pour qu’on décalque la vie politique américaine”. “J’ai le droit d’avoir un regard libre sur ce sujet, c’est mon point de vue, le MoDem de son côté en débattra”.

    Il a également plaidé “pour que des voix différentes -peut-être parfois iconoclastes- puissent se faire entendre” au sein de la majorité, en mettant en avant les 57 députés MoDem sur 218 sièges . Il s’est enfin dit en “désaccord” avec la volonté d’Emmanuel Macron de permettre aux directeurs d’école de choisir leurs enseignants.

    Interrogé sur la nécessité de la présence de plus de deux ministres MoDem dans le prochain gouvernement, l’ex-ministre de la Justice répond: “Oui, mais ça n’est pas un sujet de chantage”. “Je me refuse à faire du chantage et du bras de fer sur ce sujet”, a-t-il poursuivi, sachant cependant qu’il serait bien difficile pour l’exécutif de faire voter des lois à l’Assemblée sans le soutien du parti centriste.

    À voir également sur Le HuffPost : “Il doit changer de méthode”: après l’appel de Macron, l’opposition riposte

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      Borne peut-elle rester à Matignon? Bayrou veut un Premier ministre "politique"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 22 June, 2022 - 09:00 · 3 minutes

    Le maire MoDem de Pau et Haut-Commissaire au plan, François Bayrou, a été reçu le mardi 21 juin à l'Élysée par Emmanuel Macron. Le maire MoDem de Pau et Haut-Commissaire au plan, François Bayrou, a été reçu le mardi 21 juin à l'Élysée par Emmanuel Macron.

    POLITIQUE - Élisabeth Borne a-t-elle encore le soutien de l’ensemble du groupe Ensemble? Sans la citer, François Bayrou a semblé donner un nouvel élément de réponse ce mercredi 22 juin dans la matinale de France Inter . La Première ministre peut-elle rester à Matignon après la majorité relative et les résultats obtenus aux législatives? ”C’est la question qui est à poser au président de la République, c’est lui qui forme le gouvernement”, a d’abord répondu le président du MoDem, l’une des formations politiques qui composent l’alliance autour du président de la République .

    Le maire de Pau est cependant relancé par la journaliste Léa Salamé . Est-ce qu’il ne faudrait pas - dans la configuration d’ un gouvernement d’union nationale proposée par François Bayrou - un Premier ministre “politique pour tenir cela”? “Les temps exigent que le ou la Première ministre soit politique. Que l’on n’ait pas le sentiment que c’est la technique qui gouverne le pays mais au contraire les sentiments profonds qui s’expriment dans le peuple”, déclare-t-il, précisant l’avoir ”’dit cent fois déjà”.

    Traduction en sous-texte: Élisabeth Borne n’est, pour lui, plus la femme de la situation. Car si la réponse peut être lue sur la forme d’un conseil amical à l’actuelle cheffe du gouvernement, elle est aussi une forme de pique adressée à l’ancienne ministre du Travail souvent présentée par l’opposition comme une “Première ministre technocrate sans cœur” pour reprendre la description faite par Jean-Luc Mélenchon.

    Élue aux législatives dans le Calvados, Élisabeth Borne était pourtant présentée comme la candidate du consensus dans la majorité lorsque son nom a été choisi par Emmanuel Macron le 16 mai, il y a donc 37 jours. Une femme ”étiquetée à gauche, mais qui ne fait pas peur à la droite”, selon les mots d’un conseiller à l’époque mais qui ne semble plus en mesure, pour l’un des poids lourds de la Macronie, de tenir ou représenter le pluralisme de la nouvelle Assemblée.

    François Bayrou est-il candidat à sa succession? “Le président de la République en décidera, je ne suis pas une femme comme cela ne vous a pas échappé”, a-t-il juste répondu dans un sourire.

    “Je plaide pour changer la manière de gouverner”

    “Le temps est venu de tenir compte de toutes les sensibilités du pays”, a également plaidé le maire de Pau, estimant au passage qu’une autre solution que de la dissolution de l’Assemblée nationale est possible. “C’est difficile, mais on peut le faire. Si on ne le fait pas, on va à la catastrophe”. Et de diagnostiquer: “À chaque élection, c’est une rupture de plus en plus grave à chaque fois. À chaque élection, l’abstention est plus grave qu’à la précédente”.

    “Je plaide pour qu’on change la manière de gouverner et qu’on est enfin ce qui permettrait une démocratie vivante: un président fort, c’est la Ve République; un Parlement fort, c’est fait depuis cette semaine, agité mais il va être fort et un gouvernement”.

    À voir également sur Le HuffPost: La dissolution de l’Assemblée nationale, une option pour Macron (mais pas sans risque)

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      Selon Bayrou, Macron trouve la situation politique du pays "stimulante"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 21 June, 2022 - 14:32 · 2 minutes

    Selon Bayrou, Macron trouve la situation politique du pays Selon Bayrou, Macron trouve la situation politique du pays "stimulante"

    POLITIQUE - “C’est un avis personnel hein...” François Bayrou a sans doute bien fait de préciser. Le patron du MoDem est sorti de son entretien avec le chef de l’État, ce mardi 21 juin, en brossant le portrait d’un Emmanuel Macron “stimulé”, “intéressé” par la situation politique actuelle du pays... bien que celle-ci soit marquée par une poussée historique du Rassemblement national et le spectre de l’immobilisme.

    “Je pense qu’il est très intéressé par les défis de la période”, a d’abord estimé le maire de Pau, pour qui le locataire de l’Élysée “a souvent approché ces questions” au cours de son premier mandat.

    “Je le sens en l’état de réflexion”, a ensuite ajouté François Bayrou, l’un des cadres de la désormais minorité présidentielle , pour sa première prise de parole publique depuis la déroute au second tour des élections législatives. Et de conclure sur l’état d’esprit d’Emmanuel Macron: “Je pense qu’il trouve cela très stimulant.”

    Bayrou veut une union nationale, mais...

    Quelques secondes auparavant, le Haut-Commissaire au Plan a d’ailleurs expliqué que la sortie du tunnel n’est pas pour tout de suite. Selon lui, “il est nécessaire d’aller au fond de la réflexion”, alors que les troupes du président ne sont plus majoritaires au Palais Bourbon, “le résultat n’est pas pour dans quelques heures.”

    Dans ces conditions, le chef du MoDem plaide pour s’approcher “au plus près que possible de l’union nationale”. “On peut avoir des confrontations sur le passé, mais on est tous responsables. C’est en travaillant le plus possible ensemble que nous ferons ce que les citoyens attendent de nous”, a-t-il ainsi estimé, sans entrer dans le détail des formations politiques invitées à participer à cette union.

    Quoi qu’il en soit, selon lui, “le président de la République est conscient de ce qu’il s’est passé”, conscient du message “violent”, selon les mots du maire de Pau, envoyé par les Français dimanche soir. “Il cherche lui-même le meilleur chemin pour l’avenir”, poursuit François Bayrou.

    Avant lui, Christian Jacob, le patron des Républicains et son homologue socialiste Olivier Faure ont eux aussi été reçus à l’Élysée, à la demande d’Emmanuel Macron. Demain, ce sera le tour de Julien Bayou pour les Verts, et des représentants de la France insoumise. Si tous saluent, jusqu’à présent, un dialogue “nourri” avec le locataire de l’Élysée, personne n’est en mesure de s’avancer sur sa stratégie pour sortir du blocage institutionnel auquel il est confronté.

    À voir également sur Le HuffPost: La dissolution de l’Assemblée nationale, une option pour Macron (mais pas sans risque)

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      Bayrou, les riches et la classe moyenne à 4000 euros par mois

      Jean-Philippe Feldman · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 11 February, 2021 - 04:15 · 5 minutes

    François Bayrou

    Par Jean-Philippe Feldman.

    Au-delà de la polémique, volontaire ou involontaire, les déclarations du Haut commissaire au Plan et les réactions qu’elles ont suscitées sont très révélatrices à bien des égards.

    François Bayrou a fait le buzz en prononçant le 7 février la petite phrase du week-end. De son intervention, il a été retenu que « 4000 euros par mois, on est de la classe moyenne ». Mais on en a oublié le contexte dans lequel cette phrase est survenue, et finalement le plus important.

    Pour François Bayrou, est-on de la classe moyenne à 4000 euros par mois ?

    François Hollande nous régalait en 2007 lorsqu’il déclarait que l’on était riche avec 4000 euros par mois. Il semble que la monnaie ait perdu beaucoup de valeur puisque selon François Bayrou, avec ce montant, on n’appartiendrait plus aujourd’hui qu’à la classe moyenne. Et l’on commence à craindre à ce rythme qu’en 2033 un homme politique s’exclame qu’avec une pareille somme on se situe dans la classe pauvre…

    En réalité, ces allégations sont vraies ou fausses selon nos propres références. Que signifie 4000 euros par mois ? Est-ce un montant brut, donc avant les impôts et les cotisations sociales les plus élevés au monde, ou une somme nette ? S’agit-il d’un revenu individuel, par foyer ou encore, comme François Bayrou l’a ultérieurement soutenu, par couple ? S’agit-il des revenus ou du patrimoine ?

    On est toujours riche ou pauvre par rapport à quelqu’un et chacun d’entre nous peut défendre des positions très différentes à cet égard.

    Que signifie « classe moyenne » ? Pour ancienne qu’elle soit, même si l’on parle plutôt des classes moyennes , l’expression n’en est pas plus précise puisqu’elle suppose une ou plusieurs classes pauvres et une ou plusieurs classes riches.

    Les institutions publiques et des centres de recherches privés, les classements nationaux et les classements internationaux en donnent des définitions différentes. Un institut public français a pu diviser la population en quatre de telle manière que soit considéré comme riche celui qui perçoit un minimum de 2500 euros de revenu mensuel…

    Qu’est-ce qu’un riche selon les sondages ?

    En 2015, un sondage posait la question de savoir à partir de quel niveau de revenus on était riche. Sans doute inspirés par François Hollande, 54 % des Français répondaient à moins de 5000 euros net par mois. 21 % de 1000 euros à 3000 euros ! Quant au patrimoine, 8 % des Français répondaient qu’on était riche entre… 1000 et 100 000 euros !

    Autre sondage édifiant : une enquête d’avril 2019 nous apprenait que les Français estimaient en moyenne que les rémunérations des PDG des grandes entreprises devaient diminuer de 40 %… mais que ceux qui exerçaient la même profession qu’eux devaient gagner 20 % de plus que leurs gains actuels !

    Bref, le riche, c’est toujours celui qui gagne plus que vous, par des moyens peu recommandables le plus souvent.

    Imposer encore plus les riches ?

    La déclaration litigieuse de François Bayrou faisait réponse à la question : « Est-ce qu’il faut une contribution des plus riches en période de Covid ? » . Le Haut commissaire au Plan a déclaré : « Tout peut être imaginé de cet ordre-là » , avant d’ajouter « Pourquoi pas ? »

    Des mauvaises langues ont susurré que la sortie du président du Modem s’analysait comme une vengeance après la mise à l’écart par le chef de l’État de l’introduction d’une dose de proportionnelle pour les prochaines élections législatives. Car François Bayrou sait très bien que la ligne officielle de La République en marche est de s’interdire toute augmentation d’impôt.

    Ce que l’on doit retenir des déclarations de François Bayrou n’est donc pas de savoir qui appartient ou non à la ou aux classes moyennes, mais si l’on doit matraquer davantage les riches compte tenu de la crise sanitaire.

    En ce sens, le Haut commissaire au Plan verse dans la démagogie car il n’ignore pas non plus que la France est déjà championne du monde des prélèvements obligatoires et que par exemple, la concentration de l’impôt sur les revenus est particulièrement élevée dans notre pays.

    Rappelons que la moitié des foyers fiscaux règle environ 3 % de son montant total, tandis que moins de 10 % en payent environ 70 %. Quant au 1,6 % des contribuables les plus riches, il représentait presque 40 % à lui seul.

    La position de François Bayrou est d’ailleurs plutôt incohérente puisque, dans son rétropédalage sur Facebook, il a allégué avec justesse qu’il ne fallait pas « stigmatiser ceux qui, chez nous, ont réussi un peu mieux que les autres » . Mais peut-être faut-il dans son esprit stigmatiser en revanche ceux qui réussissent mieux ou beaucoup mieux que les autres ?

    Et lorsqu’il ajoute que l’on devrait plutôt se demander pourquoi en France les salaires sont aussi bas : parce que l’on ne crée pas assez de richesse et parce que l’État français s’affiche comme le numéro un mondial des cotisations sociales !

    Bayrou et compagnie : démagogie, populisme et bas instincts

    La noblesse de la politique, soyons naïfs, ne consiste pas à flatter les bas instincts égalitaristes et envieux des électeurs, mais à bien gérer l’État. Croire que l’on résoudra des problèmes à plusieurs centaines de milliards d’euros en mettant la tête sous l’eau de certains individus pour quelques milliards d’euros relève de la mauvaise plaisanterie ou du populisme le plus éculé , alors que les solutions consistent essentiellement à diminuer les dépenses publiques et réduire la fiscalité la plus oppressive du monde.

    Dire comme nos gouvernants que la fiscalité ne sera pas augmentée est certes une bonne chose, mais pourtant fort insuffisante. Peut-être est-ce déjà un exploit dans notre beau pays quand tant d’extrémistes de droite comme de gauche, mais pas seulement, prétendent le contraire.

    Jean-Philippe Feldman vient de faire paraître Exception française. Histoire d’une société bloquée de l’Ancien Régime à Emmanuel Macron , Odile Jacob, 2020.

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      Commissariat au Plan : les conseils de Bayrou aux entreprises

      Michel Albouy · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 27 December, 2020 - 04:45 · 7 minutes

    plan bayrou

    Par Michel Albouy, professeur émérite des universités.

    François Bayrou a été nommé le 3 septembre 2020 Haut-Commissaire au Plan par le Président Macron. Avec cette nomination, le Président de la République jouait coup double : il occupait l’emploi du temps de l’ombrageux Béarnais et en même temps il relançait la nostalgie de la planification à la française.

    Selon Wikipédia, François Bayrou après son baccalauréat en lettres classiques a poursuivi des études dans une classe préparatoire littéraire à Bordeaux puis à l’université Bordeaux-III. Il obtient l’agrégation de lettres classiques en 1974. Voilà pour la formation qui n’a rien à voir avec les entreprises ou l’économie.

    Depuis l’âge de 30 ans (il en a bientôt 70) il n’a fait que de la politique, enchaînant tous les postes que la République pouvait offrir (ministre, député européen, président de Conseil général, maire, président de parti politique, etc.) à l’exception de celui de la présidence de la République. Il a quand même réussi à être nommé ministre d’État, garde des Sceaux, ministre de la Justice, mais il n’y est resté qu’un mois et 4 jours (17 mai-21 juin 2017), grâce à son ralliement à celui qui allait devenir président de la République, Emmanuel Macron.

    Ce petit rappel est juste là pour montrer que notre nouveau Commissaire au Plan n’a vraiment rien à voir avec son illustre prédécesseur : Pierre Massé. En effet, Pierre Massé appartient à cette génération de grands serviteurs de l’État qui a conduit au lendemain de la Seconde Guerre mondiale la reconstruction de la France et favorisé l’expansion des Trente glorieuses.

    La foi dans le progrès et dans la science, une rigueur au service de l’État ou des grandes entreprises publiques, constituent les fils directeurs de son existence. Nommé Commissaire Général du Plan par le Général de Gaulle en 1959 il a marqué durablement de son empreinte la planification à la française. Président d’Électricité de France de 1965 à 1969 il a contribué à moderniser le management de cette grande entreprise publique.

    Mais Pierre Massé, ingénieur de l’École polytechnique et scientifique, n’était pas qu’un homme d’action au service de l’État et de ses grandes entreprises mais également un intellectuel et un chercheur ayant exercé une influence considérable dans la gestion publique.

    Il a du reste publié des ouvrages scientifiques d’économie. Bref, rien à voir avec monsieur Bayrou qui n’a publié que des ouvrages historiques dont son best-seller Henry IV, le roi libre .

    Retour sur la planification à la française

    Le premier Plan de modernisation et d’équipement, élaboré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, fut un plan de renaissance économique. Il s’agissait de remettre en marche l’appareil productif du pays et de combler les retards techniques de la France.

    Au lieu d’opter pour un développement modéré (saupoudrage) de l’ensemble des branches économiques il a été décidé d’investir massivement dans six activités de base : charbon, électricité, acier, ciment, machinisme agricole, et transports.

    Avec le deuxième Plan, de 1954 à 1957 inclus s’est étendu cette fois à l’ensemble des activités économiques de façon à favoriser une croissance harmonisée et à produire mieux en augmentant la qualité. Les objectifs du deuxième plan ont été dans l’ensemble dépassés.

    Le troisième Plan (1958-1961) visait essentiellement à réaliser la stabilité monétaire et l’équilibre des paiements extérieurs. Il visait également à préparer l’économie française à s’ouvrir dans le cadre du marché commun. C’est au cours de ce plan qu’une dévaluation du franc a été opérée de façon à rendre plus compétitive notre économie.

    Avec le quatrième Plan (1962-1965) l’accent est mis davantage sur les conditions de vie liées notamment à l’éducation, à la santé, à la culture et à l’urbanisation. Il apparaît à cette époque que la poursuite des réalisations sociales serait facilitée par la mise en œuvre progressive d’une politique des revenus dont l’étude sera accélérée avec l’amplification de la redistribution.

    Les choix effectués ont permis, à l’époque, de faire en sorte que la France participe largement à la seconde révolution industrielle symbolisée par la conquête de l’atome, l’essor de l’électronique, la construction de grands barrages et d’aciéries modernes, la fabrication d’un avion à réaction innovant comme La Caravelle, la réalisation d’ouvrages d’arts remarquables comme le pont de Tancarville, etc.

    C’est cette période heureuse qui reste dans les mémoires des Français et dont beaucoup ont la nostalgie en ce début de XXIe siècle.

    Mais la France de 2020 n’est pas celle de 1950 et le Commissariat général au plan non plus

    Ce qu’il était possible et nécessaire de faire dans les années 1950, n’est plus de mise en 2020. Tout a changé. La France, ses entreprises et ses industries, sont insérées dans la concurrence internationale et il ne s’agit plus de reconstruire des routes et des ponts sur notre territoire, une tâche qui ne dépendait que de nous.

    La tâche aujourd’hui est beaucoup plus complexe, sauf à vouloir isoler notre pays et son économie de la mondialisation ; bref à se replier sur lui-même. Aujourd’hui, les vrais acteurs de l’économie ne sont plus les États, sauf dans les pays communistes comme la Chine, mais les entreprises privées cotées sur les marchés financiers et soumises à la concurrence internationale.

    Dans ces conditions, que peut faire notre Haut-Commissaire au Plan ? Passons sur le fait que ses collaborateurs sont bien moins nombreux que ceux des entreprises de conseil stratégique et qu’il n’a aucun levier opérationnel, sauf sa force de persuasion, pour influencer les politiques publiques.

    Alors, que lui reste-t-il ? Le verbe. Ça tombe bien car c’est sa formation académique.

    C’est ainsi qu’il entonne, à sa sauce, les poncifs du genre : « Il faudra mettre fin au court-termisme des gouvernements depuis plusieurs décennies ».

    Ah le court-termisme, s’il n’existait pas il faudrait l’inventer. C’est commode le court-termisme, il permet de critiquer avec un soupçon d’intellectualisme économique les pratiques des autres décideurs.

    Car lui, monsieur Bayrou, n’a jamais fait de court-termisme… Il a toujours eu une vision à long terme (on la cherche encore à l’Éducation nationale avec les résultats de nos élèves) et il va dire maintenant aux entreprises ce qu’il faut faire pour échapper à la tyrannie des marchés financiers (un monde qu’il ne connait pas) et pour se projeter à long terme.

    Ce faisant, l’élu du Béarn assume un discours bien loin de l’esprit « start-up nation » de la campagne du candidat Macron 2017, appelant au retour déjà plusieurs fois annoncé, mais jamais réalisé, de « l’État stratège ».

    Pour Bayrou , « les responsables d’entreprises pensent seulement à leur entreprise, et c’est normal. On a abandonné l’idée de les regrouper autour d’un projet national, collectif, de reconquête industrielle » .

    Eh oui, penser à son entreprise ce n’est pas suffisant, il faut que l’État aide à les regrouper pour reconquérir nos marchés perdus et réfléchir à 30 ans. Quand on sait que l’État est lui-même incapable de gérer des stocks de masques à un an, on ne peut que se pincer en entendant de telles déclaration tonitruantes.

    À défaut de penser le futur, notre Haut-Commissaire a promis avec des accents dignes de l’ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg, de nouvelles études sur la stratégie de reconquête de l’appareil productif français dans le monde de l’après-Covid.

    Il faut donc « qu’ un organisme d’État identifie les domaines de reconquête et fédère les acteurs autour des efforts partagés nécessaires ».

    Attendons de voir ce qui sortira du laboratoire d’idées de François Bayrou, mais on peut raisonnablement douter d’une nouveauté. Pour être vraiment moderne il faudrait qu’il ose faire un vrai bilan des freins et des charges qui plombent nos entreprises, et puis surtout qu’il propose et que le gouvernement mette en œuvre des mesures qui seront difficiles à prendre car impopulaires pour véritablement redresser notre industrie.

    Ce n’est pas d’aides nouvelles ou de conseils à 30 ans dont ont besoin nos entreprises mais de plus de libertés.