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Guerre en Ukraine: un hommage rendu à Frédéric Leclerc-Imhoff à Paris
news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 10 June, 2022 - 19:25 · 3 minutes
HOMMAGE - “Voila, M. Poutine, la belle personne que vous avez tuée.” Ce vendredi 10 juin au soir, la mère de Frédéric Leclerc-Imhoff , journaliste mortellement touché par un éclat d’obus fin mai en Ukraine , a rendu hommage à son fils lors d’un rassemblement à Paris .
Sa famille, ses collègues de BFMTV, dont le reporter Maxime Brandstaetter qui faisait équipe avec lui en Ukraine, son partenaire Sam Cottet étaient présents, aux côtés de Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV, et de Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
“Avant de partir pour sa première mission en Ukraine, il nous avait clairement exprimé que ça représentait le sens même de son engagement professionnel, ce pourquoi il avait choisi ce métier (...), pour nous donner à voir la réalité en toute impartialité, nous permettre de comprendre au-delà des propagandes, dénoncer l’horreur”, a souligné sa Sylviane Imhoff, devant plusieurs centaines de personnes participant à ce rassemblement à l’appel de RSF, au cours duquel elle a rappelé le parcours de son fils.
“Donner la parole aux plus humbles, aux invisibles” faisait partie “des valeurs dont il était pétri”, a-t-elle souligné, émue, évoquant de précédents reportages auprès de femmes de chambre de grands hôtels, ou auprès des migrants à Grande-Synthe.
“Ne soyez pas tristes”
“Vous savez que Frédéric était quelqu’un d’excessivement modeste, qui n’aimait pas se mettre en avant. Je pense qu’il aurait éprouvé un certaine gêne à nous voir rassemblés ce soir”, a-t-elle ajouté. C’était une “personne douce et joyeuse, alors ne soyez pas tristes.”
Marc-Olivier Fogiel, présent dans l’assemblée, a déclaré: “La rédaction est en deuil. Nous pleurons un journaliste engagé.” Il a décrit un professionnel tout sauf “tête brûlée” qui “voulait raconter le monde”. La chaîne va continuer à couvrir le conflit, a-t-il ajouté.
Christophe Deloire, secrétaire général de l’ONG Reporters sans frontières, a rendu hommage à “un homme libre et un journaliste libre” qui “a payé son travail de sa vie”. “Il était le 8e journaliste à trouver la mot dans ce conflit”, a-t-il affirmé saluant un professionnel “brillant engagé, passionné et bienveillant”.
Sam Cottet, le compagnon du journaliste a lui rappelé combien son métier était une “vocation pour lui, malgré son statut précaire”. On partageait un “militantisme profond et radical souvent joyeux, parfois difficile, même insoutenable”, a-t-il souligné, décrivant une relation de presque un an avec un “réel partenaire de vie plein de patience et d’entrain”.
Le rassemblement a été marqué par des chants ― Ma France de Jean Ferrat repris par la foule ― et une longue minute d’applaudissements.
Une enquête ouverte pour crime de guerre
Le corps de Frédéric Leclerc-Imhoff, tué le 30 mai par un éclat d’obus lors d’un bombardement, a été rapatrié en France dans la nuit de mercredi à jeudi, en présence de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak. Mercredi en fin de matinée, ses collègues de BFMTV avaient observé une minute de silence en sa mémoire.
Âgé de 32 ans, ce grand brun aux traits doux, décrit par ses proches comme “queer, vegan, antispéciste, anticapitaliste”, travaillait pour la chaîne d’information en continu depuis six ans et effectuait là sa deuxième mission en Ukraine, comme journaliste reporter d’images (JRI).
Diplômé en 2014, il avait été formé à l’Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine (Ijba), après des études de philosophie à Paris. Vendredi, plusieurs de ses camarades de l’Ijba ont déclaré qu’il était “mort en faisant une des choses qui donnait du sens à son existence”.
Après l’annonce de sa mort, le parquet national antiterroriste (Pnat) français avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre . La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avait tweeté que le journaliste avait été “tué par un bombardement russe”.
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