• chevron_right

      « Nous ne sommes pas dans le même camp » : quand les classes dominantes rompent l’illusion du consensus

      news.movim.eu / LeVentSeLeve · Friday, 18 November, 2022 - 19:48 · 8 minutes

    Le 17 novembre 2018, la population française se soulevait et un mouvement historique commençait. Très rapidement, une répression policière sans précédent s’abattait sur les manifestants, légitimée par l’appareil médiatique. Aux yeux crevés et aux mains arrachées répondait la disqualification systématique du mouvement par les principales chaînes d’information. Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, avait mieux que quiconque exprimé la rupture avec la neutralité de l’appareil d’État en déclarant à une manifestante : « Nous ne sommes pas dans le même camp ». Dans un ouvrage éponyme publié aux éditions Zortziko ( Nous ne sommes pas dans le même camp – Chronique d’une liberté bâillonnée ), Maïlys Khyder analyse ce phénomène par le menu. Nous en publions ici un extrait.

    Ne parlons pas de violences policières. Le monarque Macron l’a ordonné. Et il a raison [1]. Parlons plutôt de violences d’État. De ses préfets, de ses ministres de l’Intérieur. Violences de sa part aussi, puisque les sous-verges en question exécutent les ordres de l’Élysée.

    En 2018, un an après l’élection inattendue d’Emmanuel Macron, la société française atteint un point de rupture : celui qui acta le début du mouvement des Gilets jaunes et, avec lui, le ravage d’une liberté d’expression déjà malmenée ; mais aussi le matraquage de la liberté de se montrer révolté dans l’espace public. N’en déplaise au souverain, cela vaut bien quelques lignes. Parler des Gilets jaunes implique d’assumer une certaine position.

    Si beaucoup d’observateurs politiques se sont vivement opposés au mouvement, j’ai compté parmi les rangs des manifestants. À quoi bon feindre une neutralité inexistante ? Un positionnement militant n’entrave en rien une analyse approfondie. Ou, comme l’écrivait mieux que moi Albert Camus, le goût de la vérité n’empêche pas de prendre parti. Alors, afin de m’adresser directement à vous, lecteurs et lectrices, et afin d’être transparente quant aux expériences qui ont façonné ma pensée, permettez-moi de vous raconter une anecdote. Elle illustre si bien le traitement réservé au peuple descendu exprimer ses doléances, que je ne peux m’empêcher de m’en servir pour introduire mon propos. J’en suis sûre, beaucoup d’entre vous identifieront leur vécu à cette histoire.

    L’après-midi du 1er mai 2019, c’est jour de Fête du travail. Il fait beau à Paris. Aucun nuage à l’horizon. La manifestation dûment déclarée s’élance au départ de Montparnasse pour rejoindre la place d’Italie. Un court trajet de trois kilomètres qui réunit retraités, professeurs, médecins, ouvriers, cheminots, étudiants, journalistes, syndicalistes et autres joyeux exaltés. Dans un esprit d’union, les corps avancent au rythme des percussions et autres musiques diffusées par les mégaphones des camions. L’ambiance est festive. On danse, on brandit des drapeaux et des pancartes, on discute politique. Le traditionnel « Anti, anti-capitaliste ! » trouve écho chaque fois que quelqu’un le lance. Le flot jaune fluo irrigue les avenues dans une respiration populaire.

    En haut du boulevard de l’Hôpital, à 200 mètres de la place d’Italie, un barrage de forces de l’ordre bloque la foule, sans explications. En cortège de tête, les questions fusent mais restent sans réponse. L’incompréhension grandit à mesure que l’assemblée étourdie se compacte. Les rangs grossissent et se resserrent malgré eux. La chaleur de l’après-midi et la promiscuité font transpirer les corps. Des familles stagnent. Des enfants, des personnes âgées, des couples. Pas de débordements, mais tous sont comme assommés. Soudain, des bombes lacrymogènes pleuvent sur la foule. Les cibles les moins chanceuses pleurent, toussent, crachent, suffoquent. Pour fuir les effluves toxiques, certains redescendent l’artère parisienne à la recherche d’air frais. Surprise ! Un autre mur de policiers en armures attend là. Nous sommes nassés. Plus personne ne sait où se diriger.

    Toujours pas de violence. De nouveau, les lacrymos s’échouent sur le sol, laissant s’échapper leur poison. L’agitation monte, mais la plupart des gens restent tétanisés. Chacun se réfugie dans un petit carré d’herbe, ou le long des immeubles. Un étrange ballet débute. Une chasse déconcertante. Des policiers déplacent des individus dans des directions aléatoires. « Allez par là-bas », somme sèchement un CRS sous son effrayante carapace. La jeune femme suit l’ordre. Un autre la presse de retourner à son point de départ. Le troupeau est ballotté, sans échappatoire. L’angoisse s’ajoute à la nervosité. Immobiles et craintifs, une femme et un homme, tous deux âgés, sont brutalement poussés dans un magasin par un agent surexcité. Ils se heurtent plusieurs fois aux stores de la boutique avant d’y entrer de force. Puis, le policier s’en va…

    Pour saisir ce qui peut bien engendrer de tels comportements policiers, je remonte le boulevard et m’arrête au niveau de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. C’est là que s’est jouée l’une des scènes les plus glaçantes de cette journée. Un homme vêtu de noir et encagoulé fracasse l’entrée de l’hôpital à coups de marteau. Des Gilets jaunes lui hurlent de s’en aller : « Casse-toi! », « Dégage! », « Mais qu’est-ce que tu fais? ». Personne n’ose l’approcher. Là, une vingtaine de CRS percent la foule dans sa direction, jettent un regard sur lui… et poursuivent leur chemin. Pas un mot, une ligne, ni une image de cette scène dans les médias. Plus loin, le chaos a pris le dessus. Des poubelles prennent feu, la vitre d’une banque a été brisée. Une fois ces dégâts commis, tout le monde a été autorisé à passer et entrer sur la place d’Italie. Des affrontements entre manifestants et forces de l’« ordre » se sont poursuivis jusqu’à épuisement.

    Après cette journée, le choc s’est mêlé aux interrogations : pourquoi cette nasse ? Tantôt stratégie du ministère de l’Intérieur censée contenir des débordements, tantôt traitement inhumain, femmes et hommes y sont réduits au rang de bêtes encerclées, piégées, traquées et gazées. Pour rappel, la nasse est censée isoler des individus dangereux ou violents. En 2017, le préfet de police promettait au Défenseur des droits, préoccupé par le recours à cette pratique, que les nasses avaient été remplacées par des techniques d’encerclement de nébuleuses inquiétantes.

    Mensonge avéré. Les questionnements ne s’arrêtent pas là. Pourquoi ne pas avoir arrêté le black bloc qui cognait la Salpêtrière ? Pourquoi avoir agressé des personnes âgées ? Pourquoi brimbaler les gens de gauche à droite, d’avant en arrière ? Pourquoi les médias n’ont-ils (dans leur immense majorité) rien rapporté de tout cela ? Autant d’interrogations qui obligent à explorer ce qui reste de notre liberté d’expression collective en France. J’emploie volontairement le terme « liberté » et non pas droit.

    Car les cinq années passées ont taillé une vive démarcation entre ce droit théoriquement fondamental de manifester et la réelle marge dont nous disposons pour exprimer des exigences sociales dans l’espace public. Et ce de manière groupée, sans que le pouvoir tente de nous châtier et nous décrédibiliser, tremblant à l’idée de voir un peuple déterminé à récupérer ce qui lui est depuis si longtemps confisqué : la possibilité de participer à l’orientation de la politique de son pays. D’être acteur et non plus simple témoin mécontent et victime du massacre social organisé depuis trente ans, et aggravé par Emmanuel Macron.

    Dans un pays qualifié de « démocratie », cette participation est loin d’être un acquis. Le dépouillement de toute forme de souveraineté et les frustrations qu’il provoque ont été mis au grand jour dès le 17 novembre 2018, lors de la première manifestation des Gilets jaunes. Sans nier l’importance de mouvements sociaux précédents, la révolte des Gilets jaunes fut une flambée d’autant plus impressionnante qu’elle éclata à la suite de l’augmentation du prix du pétrole, une « mesurette » sans grand enjeu pour de riches technocrates étrangers à l’impact de l’amputation de quelques dizaines d’euros dans un mois. Cette fois-ci, l’accumulation de maltraitances sociales a conduit à un embrasement soudain. Il fut le fruit de l’explosion d’une colère latente.

    La mise à l’ordre du jour d’une multitude de revendications négligées, ignorées. C’est pourquoi, par souci de clarté, j’ai décidé de concentrer la réflexion qui suit autour des Gilets jaunes. Sans minimiser l’importance d’autres formes de violences (notamment en banlieue ou lors de rassemblements pour l’environnement), il ne semble pas imprudent d’affirmer que la crise des Gilets jaunes mérite une attention toute particulière : la persistance des rendez vous chaque samedi, l’ampleur des rassemblements, les revendications nouvelles qui ont éclot (le référendum d’initiative citoyenne par exemple), mais aussi la visibilisation de personnes venues des périphéries et le sentiment national qu’elle a créé, en font un phénomène majeur et à part.

    Le mouvement des Gilets jaunes cristallise à lui seul des enjeux de liberté d’expression, de réunion, de renouvellement de nos institutions, de répression et de survie de la démocratie. Malgré la fin du mouvement tel qu’il a existé durant environ un an et demi (de 2018 à début 2020), ses acteurs restent marqués par les événements. Ce livre n’aurait pu exister sans eux : Gilets jaunes, avocats, magistrats, journalistes et chercheurs, qui ont nourri la réflexion qui suit. Car il reste indispensable d’analyser par quels moyens imbriqués (physiques, psychologiques et politiques) nos élites ont tenté (ont-elles réussi ?) de briser l’énergie engrangée et de défaire la vigueur d’un corps social réuni pour parler d’une seule voix.

    Notes :

    [1] « Ne parlez pas de « répression » ou de « violences policières », ces mots sont inacceptables dans un État de droit. » Emmanuel Macron, le 7 mars 2019, lors du grand débat de Gréoux-les-Bains

    [2] Rapport 2020 de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), Maintien de l’ordre :
    à quel prix ?

    • chevron_right

      Sophie Tissier dit avoir saisi LFI au sujet d'Éric Coquerel

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 3 July, 2022 - 15:50 · 5 minutes

    Sophie Tissier, membre de la manifestation des gilets jaunes, lors d'une prise de parole lors de la 20e semaine de manifestations des gilets jaunes à Paris, le 30 mars 2019. Sophie Tissier, membre de la manifestation des gilets jaunes, lors d'une prise de parole lors de la 20e semaine de manifestations des gilets jaunes à Paris, le 30 mars 2019.

    POLITIQUE - Alors que le nouveau président de la commission des finances à l’Assemblée nationale se défend des accusations sur son comportement envers les femmes dans une tribune dans le JDD , la militante Sophie Tissier a saisi le comité contre les violences sexistes et sexuelles de la France insoumise (LFI) au sujet d’ Éric Coquerel .

    Cette figure du mouvement des gilets jaune s a annoncé sa démarche sur BFMTV ce dimanche 3 juillet au sujet de “comportements déplacés et offensants d’Éric Coquerel en 2014”, alors que LFI se contentait d’évoquer jusqu’alors des “rumeurs” , fondées sur aucune plainte ou signalement au sujet de son élu.

    Dans un tweet publié ce dimanche, elle ajoute avoir été motivée à s’exprimer suite à la prise de parole de Rokhaya Diallo jeudi 30 juin sur RTL, dont elle “salue le courage”.

    Dans sa tribune, Éric Coquerel évoque pour sa part des “rumeurs infondées” et pour lesquelles il s’est senti contraint de réagir après la prise de parole de l’auteure et militante Rokhaya Diallo qui évoquait, sans donner plus de précisions, des “sources au sein de LFI” mettant en cause le comportement du député de Seine-Saint-Denis.

    Dans les colonnes du JDD puis sur BFMTV, il affirme également n’avoir “jamais exercé une violence ou une contrainte physique ou psychique pour obtenir un rapport, ce qui caractérise la porte d’entrée d’un comportement délictuel dans le domaine des violences sexistes et sexuelles”.

    • Le tweet accusateur de Sophie Tissier

    La veille de ce signalement au comité chargé de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles du parti de Jean-Luc Mélenchon , Sophie Tissier avait déjà débuté ses révélations sur les réseaux sociaux plusieurs années après que cet épisode a été évoqué de manière anonyme dans le magazine Causette .

    Dans un tweet publié samedi, l’ancienne proche du Parti de gauche déclare: “Moi je sais car j’ai subi. J’atteste. Coquerel harceleur aux mains baladeuses collantes et assauts déplacés en 2014 lors des universités d’été du PG”.

    Et ajoute: “J’ai ressenti un profond malaise je ne savais pas où il s’arrêterait. Je lui avait clairement exprimé mon refus. Il s’en foutait”.

    • Quand Sophie Tissier estimait que “ce n’était pas une agression”

    La militante s’est confiée à la chaîne d’information BFMTV et à Médiapart en livrant certains détails sur les “assauts déplacés” dont elle accuse d’Éric Coquerel d’être l’auteur.

    Dans un premier temps, Sophie Tissier s’est exprimée pour Médiapart , dans un article publié samedi, au sujet des faits reprochés à l’élu insoumis en 2014. Selon elle, les agissements d’Éric Coquerel “n’étaient pas une agression”, raison pour laquelle elle ne s’était pas donné la peine de saisir la cellule de LFI. Pour Sophie Tissier, les faits n’étaient “pas suffisamment graves”.

    Lors d’une soirée organisée à l’issue d’une journée de conférences politiques à Grenoble (dans le cadre des universités d’été du Parti de gauche) celui qui était alors coordinateur du PG se serait montré particulièrement insistant. “La main baladeuse toute la soirée”, Éric Coquerel aurait invité Sophie Tissier à danser: ”Il n’arrêtait pas de me faire danser, il me prenait par la taille” décrit-elle à Médiapart , tout en précisant qu’elle aurait à plusieurs repris signifié au député une danse “un peu trop au corps” à son goût.

    Le député récemment réélu lui aurait aussi envoyé plusieurs SMS pour l’inviter à rentrer ensemble. Sophie Tissier précise cependant qu’elle ne détient plus ces messages aujourd’hui. Auprès de BFMTV , elle évoque “un côté prédateur” après que ce dernier ait eu “le regard fixé sur [elle] toute la journée et toute la soirée”. Elle ajoute s’être “sentie comme son jouet toute la soirée”.

    Y a-t-il des témoins? Deux personnes ont témoigné en sa faveur ce dimanche mais deux autres que Sophie Tissier avait conseillé au JDD de contacter contredisent sa version.

    • Ce que dit Éric Coquerel de cette soirée

    Au sujet de cette soirée, Éric Coquerel tient à nuancer les faits, comme le rapport Médiapart : “Je me suis reconnu parce que cela parle d’une soirée en boîte que j’ai effectivement passée. Sauf qu’il y a des éléments dans cette description que je ne reconnais pas, et qui font passer une soirée en boîte, avec des flirts, pour quelque chose qui serait à la limite du harcèlement ou en tout cas à la limite d’une drague lourde. Ça, je ne le reconnais pas ″.

    Sur BFMTV ce dimanche , il a ajouté quelques précisions. “On est arrivé ensemble à cette soirée, où il y avait plein de monde. Je ne nie pas avoir dansé avec elle mais je nie tout ce qui pourrait s’apparenter à des gestes de drague agressifs”.

    Il assure avoir des témoins qui “confirmeront qu’il n’y a eu aucun geste déplacé”. D’ailleurs, Éric Coquerel “n’exclut pas de porter plainte en diffamation” mais n’envisage aucune démission, tant qu’une plainte “avec des faits étayés” n’a pas été déposée.

    À voir également aussi sur le Huffpost: #MeTooPolitique: pourquoi la parole peine à se libérer

    • chevron_right

      Gilets jaunes: l'État condamné à payer 580.000 euros pour les dégâts causés sur deux autoroutes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 27 June, 2022 - 20:02 · 1 minute

    L'état condamné à payer 580.000 euros pour des dégâts causés par les Gilets jaunes (Photo prise le 17 novembre 2018 de manifestation de gilets jaunes sur l'autoroute par Frederick FLORIN / AFP) L'état condamné à payer 580.000 euros pour des dégâts causés par les Gilets jaunes (Photo prise le 17 novembre 2018 de manifestation de gilets jaunes sur l'autoroute par Frederick FLORIN / AFP)

    JUSTICE - L’État a été condamné à verser plus de 584.000 euros aux sociétés d’autoroute SAPN et Sanef pour des préjudices financiers subis lors des manifestations des “gilets jaunes” organisées entre novembre 2018 et juin 2019 , a appris l’AFP ce lundi 27 juin.

    Dans une décision du 23 juin, le tribunal administratif de Rouen a reconnu le préjudice financier subi par la Société des autoroutes de Paris-Normandie (SAPN) et la Sanef (Société des Autoroutes du Nord et de l’Est de la France).

    L’État devra verser 27.687 euros à la Sanef, après cinq manifestations organisées sur des gares de péage, et 557.300 euros à la SAPN après 32 manifestations ayant entraîné notamment “des opérations permettant aux usagers d’emprunter l’autoroute sans s’acquitter du péage” .

    “L’État civilement responsable”

    Cette décision fait suite à un rejet des préfets de l’Eure et de Seine-Maritime d’indemniser les deux entreprises.

    “Ces faits, survenus dans un contexte de revendication d’ampleur nationale, n’ont (...) pas été commis par des groupes qui se seraient constitués et organisés dans le seul but de commettre des délits, sans lien avec le mouvement revendicatif d’ampleur nationale des Gilets Jaunes, contrairement à ce que fait valoir le préfet de la Seine-Maritime” et de l’Eure en défense, relève le jugement.

    Pour motiver sa décision, le tribunal s’appuie notamment sur un article du code de la sécurité intérieure, selon lequel “l’État est civilement responsable des dégâts et dommages résultant des crimes et délits commis (...) par des attroupements ou rassemblements armés ou non armés, soit contre les personnes, soit contre les biens”.

    La justice a également reconnu l’existence de dégradations.

    À voir également sur Le HuffPost: Hymne gilets jaunes et visite de Mélenchon... Les élus NUPES arrivent en masse à l’Assemblée

    • chevron_right

      Deux gilets jaunes relaxés pour une caricature de Macron et du préfet Lallement

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 27 May, 2022 - 13:32 · 2 minutes

    Des manifestants marquent le 3e anniversaire du mouvement des gilets jaunes, le 20 novembre 2021 à Marseille. Des manifestants marquent le 3e anniversaire du mouvement des gilets jaunes, le 20 novembre 2021 à Marseille.

    JUSTICE - Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé, vendredi 27 mai, deux personnes interpellées fin 2021 lors d’un rassemblement de gilets jaunes , pour une caricature représentant Emmanuel Macron, le préfet de police de Paris Didier Lallement et le président américain Joe Biden.

    Le préfet avait porté plainte pour “outrage envers une personne dépositaire de l’autorité publique” contre la propriétaire d’un camion-restaurant et le conducteur du véhicule, arrêtés à Paris lors d’une manifestation à l’occasion du troisième anniversaire du mouvement, le 20 novembre dernier.

    Particularité de cette camionnette entièrement peinte en rose: le côté gauche était recouvert d’une fresque sur fond bleu-blanc-rouge représentant Joe Biden manipulant telle une marionnette Emmanuel Macron . Ce dernier était figuré sans pantalon, placé derrière le préfet de police de Paris Didier Lallement à côté de moutons. La caricature était surmontée de l’inscription “La sodomie en marche!! GJ”, les initiales des “gilets jaunes”.

    “Un outrage doit être adressé à son destinataire, ce qui n’était pas le cas en l’espèce”, a indiqué le président du tribunal, pour expliquer la relaxe.

    “Une juste application du droit”

    Lors de l’audience, le 1er avril, le parquet avait demandé 400 euros d’amende contre Carole Pigaiani, propriétaire du camion, et 300 euros contre le chauffeur, Ali M. Leurs avocats avaient plaidé la relaxe, arguant que cette caricature s’inscrivait dans le libre exercice de la satire et de la liberté d’expression.

    Après la lecture du délibéré, l’avocat de Carole Pigaiani, David Libeskind, a salué une “très bonne nouvelle pour la liberté d’expression”. “On ne s’attendait pas à cette décision. Je suis agréablement surprise de l’indépendance de la justice”, a ajouté Carole Pigaiani, régulièrement présente avec son “camion rose” lors de manifestations pour récolter des fonds au profit de l’association qu’elle préside, Exit-Life, qui a pour but “de lutter contre le suicide des jeunes LGBT”.

    “C’est une juste application du droit”, a aussi commenté l’avocate d’Ali M., Alice Becker. Me Libeskind a confirmé que sa cliente entendait porter plainte pour “harcèlement” et “discrimination” contre les forces de l’ordre, comme il en avait annoncé l’intention en novembre dernier, faisant valoir que depuis la nomination de Didier Lallement , les forces de l’ordre bloquaient systématiquement le camion rose avec un sabot, pour le faire sortir des manifestations”. Par ailleurs, cette camionnette, sous scellé depuis l’interpellation de sa propriétaire, lui sera restituée, a aussi ordonné le tribunal.

    À voir également sur Le HuffPost : “Un certain malaise démocratique”: les mots de Fabius à Emmanuel Macron

    • chevron_right

      Francis Lalanne sera candidat aux législatives en Charente

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 21 May, 2022 - 10:34 · 2 minutes

    Francis Lalanne vient tout juste de gagner un procès contre Fort Boyard, dont il aurait été évincé pour Francis Lalanne vient tout juste de gagner un procès contre Fort Boyard, dont il aurait été évincé pour "son appartenance au mouvement des gilets jaunes”, selon l'avocat du chanteur.

    LÉGISLATIVES - Après les affaires judiciaires, retour aux affaires politiques. Le chanteur Francis Lalanne a déposé sa candidature pour les élections législatives de juin dans la 3e circonscription de la Charente, a indiqué ce vendredi 20 mai à l’AFP la préfecture, confirmant une information de La Charente Libre .

    Selon le journal, le chanteur-compositeur de 63 ans, connu pour son engagement auprès des Gilets jaunes et au sein de la sphère antivax , se présente sous l’étiquette d’un mouvement appelé “France Libre” et son affiche de campagne porte les mentions “animaliste, humaniste, écologiste, souverainiste”.

    “Je me présente comme simple citoyen pour parvenir aux responsabilités sans la tutelle d’un parti”, a expliqué Francis Lalanne à La Charente Libre . “Je ne déciderai de rien, j’instaurerai une consultation permanente avec mes électeurs pour porter leur voix à l’Assemblée”.

    À l’annonce de son nom par l’agent de la préfecture lors de l’officialisation des candidats aux législatives ce vendredi, la surprise était de taille, certains pensant même à un homonyme ou à une blague. “Non, non, c’est pas une blague”, a répondu Dominique Souchaud, ancien maire de Saint-Sulpice-de-Cognac.

    La semaine dernière, le conseil de prud’hommes de Rochefort (Charente-Maritime) avait demandé à la société de production de Fort Boyard de verser près de 10.000 euros d’indemnités à Francis Lalanne, après son licenciement en 2020 de l’émission à succès dans laquelle il était apparu entre 2016 à 2019. Son avocat avait assuré que l’éviction de Francis Lalanne de l’émission s’expliquait notamment par “ son appartenance au mouvement des gilets jaunes ”.

    Un gilet jaune face à Elisabeth Borne

    Le chanteur français n’est pas la seule figure des gilets jaunes à se présenter aux élections législatives. Thierry Paul Valette , fondateur du mouvement baptisé “Égalité nationale” et l’une des figures du mouvement social des gilets jaunes, qu’il avait tenté de structurer.

    Ce dernier a choisi de tenter sa chance aux législatives, comme il l’a annoncé sur Twitter ce vendredi. “J’ai décidé de me présenter aux législatives, dans le calvados 6e circonscription pour affronter Elisabeth Borne ”, a expliqué Thierry Paul Valette

    Il estime qu’“Emmanuel Macron n’a pas tiré les leçons de la crise sociale” et décide de se présenter dans la circonscription où il a “grandi et vécu” pour s’opposer au “parachutage de la ‘Margaret Thatcher française’”, comme il l’explique dans son communiqué de presse.

    “Une évidence et une volonté de défendre nos territoires et campagnes face à celle qui a détricoté le code du travail”, ajoute pour conclure le gilet jaune candidat.

    À voir également sur Le HuffPost: “De Socrate à l’agora à Francis Lalanne sur Facebook”: ce sénateur n’a pas manqué d’ironie contre les antivax

    • chevron_right

      L'État doit rembourser 1,4 million d'euros à la mairie de Paris à cause des Gilets jaunes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 6 May, 2022 - 19:42 · 1 minute

    Paris, le 1er décembre 2018 lors d'une manifestation de Gilets jaunes. Paris, le 1er décembre 2018 lors d'une manifestation de Gilets jaunes.

    GILETS JAUNES - L’État va mettre la main au portefeuille pour les dégâts causés par les Gilets jaunes dans la capitale. Il a été condamné à verser un peu plus de 1,4 million d’euros à la Ville de Paris, a annoncé la mairie ce vendredi 6 mai.

    Les deux condamnations ont été rendues par le tribunal administratif de Paris et portent sur “la période de novembre 2018 à décembre 2019”, a expliqué la mairie dans un communiqué.

    Durant cette période d’un peu plus d’un an, Paris avait été le théâtre des plus grosses manifestations du mouvement social, régulièrement ponctuées par des violences, des affrontements avec les forces de l’ordre et des dégradations.

    Le Fouquet’s incendié en 2019

    Lors des premiers week-ends de mobilisation, l’Arc de Triomphe avait notamment été vandalisé et des Gilets jaunes avaient forcé l’entrée du ministère de l’ex-porte parole du gouvernement, Benjamin Griveaux . En mars 2019, la célèbre brasserie du Fouquet’s avait été incendiée en haut des Champs-Elysées.

    Dans une des décisions rendues mercredi et consultées par l’AFP, le tribunal a estimé que “les dégradations ont bien été commises à l’occasion de manifestations sur la voie publique”. “Si la présence de ‘black blocks’ est parfois mentionnée dans les procès-verbaux, les constatations font également état de dégradations commises par des manifestants”, a observé le tribunal.

    “De telles dégradations résultent donc d’un attroupement [...] et non d’un groupe organisé et constitué à seule fin de commettre des délits”, a poursuivi. Dès lors, “la Ville de Paris est fondée à solliciter l’engagement de la responsabilité de l’État.”

    Fin avril, la justice administrative avait déjà condamné l’État à verser un peu plus de 1,2 million d’euros à la commune et la métropole de Toulouse, en réparation des dégâts occasionnés par le mouvement des Gilets jaunes.

    À voir également sur Le HuffPost: 1er mai: incendies, vitrines saccagées... Des dégradations émaillent la manifestation à Paris

    • Co chevron_right

      Le désastre de l’écologie anti-technologie

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 20 February, 2021 - 03:30 · 4 minutes

    ecology source https://unsplash.com/photos/_0ue3FDyF68

    Par Michel Gay.

    La sacro-sainte transition énergétique , financée sur fonds publics mais anti-technologie et anti-industrie, ne répond pas aux espoirs qu’elle a suscités et elle appauvrit la France.

    Pire, elle rackette le peuple au profit d’une minorité de pseudo écologistes aux méthodes quasi-mafieuses qui bénéficient d’avantages financiers colossaux provenant, entre autres, de fonds européens FEDER , du département et de la région.

    Les nombreuses passerelles entre les aides européennes, le marché des certificats verts et celui de l’effacement de l’électricité, engendrent des mouvements financiers qui attirent des esprits habiles captant l’argent public prélevé sur tous les ménages (plusieurs dizaines de milliards d’euros).

    Gabegie financière

    Cette gabegie financière internationale prospère via une nébuleuse d’intérêts d’investisseurs et de marchés financiers opaques qui surfent sur le slogan universel « il faut sauver la planète ».

    Étrangement, aucune de nos icônes écologiques auto-proclamées ne s’insurgent contre ce vol institutionnel.

    Le radicalisme écologique d’une minorité se réclamant du Bien mine la France avec la bénédiction des médias et de la plupart de nos élus démissionnaires qui n’osent plus contredire le dogme des Khmers verts. Tous les moyens sont bons pour enrober la transition énergétique d’un bel emballage verdâtre masquant l’arnaque financière.

    Mais les Français commencent à apercevoir les manœuvres de ces pseudo-écologistes affairistes qui piochent dans leurs poches au nom de la sauvegarde de la planète pour les mener dans le caniveau.

    Gilets jaunes

    La situation quasi-insurrectionnelle des Gilets jaunes s’est introduite par effraction  dans l’écologie de salon. Le peuple s’est révolté contre le pillage de son porte-monnaie sous couvert d’écologie.

    Cette révolte populaire, expression d’un ras-le-bol fiscal, couvait depuis plusieurs années.

    Une fracture territoriale s’est installée entre des métropoles écolo-intelligentes et des provinciaux de ploucs-pollueurs seulement bons à payer et à se taire pour sauver la planète…

    Cette appropriation marchande de l’écologie est devenue un business pour la préservation de la planète sur fond d’un marché de certificats verts et de droits à polluer !

    Un mouvement de fond ose enfin dire que ce n’est pas aux plus pauvres de supporter la fiscalité carbone et de porter la responsabilité du désastre financier des solutions vertes concoctées par des gouvernants hors-sol.

    Le soulèvement des Gilets jaunes a mis en lumière la rupture entre l’écologie utopiste et les Français moyens qui ne veulent plus payer la gabelle pour les erreurs de parangons de vertus pseudo-écologiques.

    Le peuple se révolte contre un système qui le prend en otage. Il ne veut plus courber l’échine sous les excès des lobbies écologistes infiltrés comme l’Office Franco-allemand pour la Transition Energétique ( OFATE ) dans les rouages du pouvoir, et jusqu’au sommet de l’État.

    Tout est mis en œuvre pour rendre cette transition écologique ruineuse et incompréhensible afin d’exploiter l’ignorance des citoyens pour mieux les pressurer fiscalement.

    « Le carburant est trop cher ? Eh bien donnez-leur du biocarburant et de l’hydrogène ! » (encore davantage subventionnés et qui coûteront encore plus chers…) disent en cœur les stratèges du ministère de l’Écologie.

    Les prélèvements fiscaux augmentent mais les services diminuent dans les campagnes : moins de trains régionaux, moins de bureaux de poste, moins de maternités, et paradoxalement même moins de… services fiscaux dans les petites villes !

    Les Khmers verts

    Les appels d’écologistes anti-technologies, anti-capitalistes et, bien sûr surtout anti-nucléaires, à concilier écologie et économie sentent de plus en plus l’arnaque intellectuelle.

    Cette transition énergétique reniant les lois physiques et économiques s’effiloche lentement et craque en profondeur.

    Les fausses solutions du développement de l’éolien et du photovoltaïque, du biogaz et de l’hydrogène, commencent à être mises à nu mais continuent à enrichir des Khmers verts en col blanc.

    L’écologie est devenue un nouveau système politique totalitaire où règnent la démagogie, l’hypocrisie, la culpabilisation et la désinformation.

    Se dirige-t-on vers un enfer vert ?

    Faudra-t-il un écofascisme pour sauver le monde ?

    L’astrophysicien français Aurélien Barrau , devenu activiste écologique a déclaré dans une tribune pour le site Diacritik : « Les initiatives locales et la volonté citoyenne ne suffisent plus. Il est aujourd’hui vital que des décisions politiques drastiques – et contraignantes donc impopulaires – soient prises. »

    Organiser la pénurie

    Remplacer des centrales nucléaires par des « énergies renouvelables » (principalement le solaire et l’éolien) à la production électrique aléatoire conduit inéluctablement à une diminution de la production et à une casse sociale sans précédent.

    Pourtant, un parc croissant de véhicules électriques entrainera une consommation d’électricité beaucoup plus importante qu’aujourd’hui.

    Comment concilier l’intermittence des énergies dites renouvelables, leur faible capacité de production et l’augmentation de la demande d’électricité liée au tout électrique à un coût acceptable ?

    C’est impossible.

    Il faudra donc gérer la pénurie en organisant la distribution d’électricité quand elle sera disponible. Cela s’appelle le rationnement (sous une forme moderne bien sûr) ce qui ne semble pas déplaire à nos idéologues écologistes.

    Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes écologistes puisque la décroissance , qu’appelle de ses vœux l’écologie politique, est « En marche » !

    • Co chevron_right

      Emmanuel Macron : trois ans de présidence et beaucoup de dégâts

      Claude Robert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 16 May, 2020 - 03:45 · 8 minutes

    Emmanuel Macron

    Par Claude Robert.

    Même avant d’être élu président, Emmanuel Macron s’est distingué en conseillant François Hollande sur la fiscalité puis en devenant son ministre des Finances. Avec les résultats que l’on sait. Le bilan ici dressé couvre d’ailleurs l’ensemble de cette période. Voici les faits.

    La France, seul pays à avoir manqué la reprise d’après crise bancaire

    Alors qu’en fin de crise économique il est impératif de laisser les ménages et les entreprises se refaire une santé, François Hollande décide d’augmenter fortement la pression fiscale .

    À l’époque, Macron est l’un des responsables de sa cellule économique puis devient son ministre des Finances, jusqu’au mois d’août 2016. Macron est naturellement considéré comme co-responsable de cette erreur contra-cyclique dont les conséquences vont se révéler funestes.

    Alors que l’économie mondiale repart sur les chapeaux de roues, le seul pays européen qui ne bénéficie pas de ce rebond est la France. Quelques chiffres donnent une idée de l’ampleur des dégâts : pendant le mandat de Hollande, la France voit son nombre de chômeurs s’accroître de +1,132 millions tandis que les Allemands et les Anglais en perdent respectivement -500 000 et -400 000. Le nombre d’emplois précaires augmente de 700 000 alors qu’il reste stable chez nos voisins. Les salaires reculent de -2,1 % par rapport à ceux de nos voisins.

    Quant à la dette publique, elle flambe de +4,1 % par rapport à la moyenne européenne. Appelons un chat un chat : ce bilan est une véritable débâcle sociale pour le pays.

    Un an et trois mois de révolte des Gilets jaunes

    Depuis qu’il est président, Macron aura soulevé la rue, les Gilets jaunes en l’occurrence, sur une durée record de 65 semaines, à raison d’un blocage des principaux centres urbains et de nombreux péages autoroutiers les samedis 1 , battant le triste record d’Alain Juppé.

    Déclenché par l’anachronique limitation à 80 km/h , perçue comme du racket pur et dur, puis renforcé par les hausses de taxes notamment sur les carburants, ce mouvement protestataire révèle à grande échelle un climat social terriblement dégradé.

    Car à la différence des grèves conduites par les syndicats d’extrême gauche arcboutés sur la défense pavlovienne des privilèges de certaines corporations de fonctionnaires, les Gilets jaunes sont issus de la vraie vie . Celle dans laquelle travailleurs du privé et petits entrepreneurs luttent tous les jours contre une pression fiscale de plus en plus confiscatoire . Celle dans laquelle les chômeurs et les laissés pour compte se débattent avec de moins en moins d’espoir.

    N’étant pas du bon côté, les Gilets jaunes n’auront bénéficié d’aucune pitié de la part d’un Macron qui leur répondra au contraire avec une brutalité inouïe. Une brutalité qui incitera Amnesty International à lancer une alerte pour « de nombreux cas de recours excessifs à la force » contre les manifestants (le 17/12/18). Une brutalité qui incitera également le Conseil de l’Europe à demander au gouvernement l’arrêt de l’utilisation des LBD (le 26/02/19).

    De multiples plaintes ont été déposées contre le gouvernement et la police à l’occasion de violences qui ont fait au total plusieurs centaines de blessés graves et pas moins de 8500 interpellations 2 .

    Incapable de calmer les émeutes, Macron les aura même exacerbées par des déclarations malheureuses, en particulier celle prononcée à l’arrivée du Tour de France : « on a commencé l’année avec les Gilets jaunes, on l’a finie avec le maillot jaune » 3 . Ainsi le président est-il devenu peu à peu l’une des motivations de l’insurrection, un grand nombre de Gilets jaunes réclamant désormais sa tête.

    À ce jour, alors qu’il est sur le point de se relancer maintenant que le confinement a pris fin, ce mouvement de révolte sociale particulièrement solide aura coûté la bagatelle de 2,5 milliards d’euros à la collectivité 4 . Un splendide échec à la fois humain, sociétal et économique.

    La non-réforme ruineuse de la SNCF

    Difficile de faire pire en matière de réforme du mastodonte SNCF , en se mettant à dos dès le départ les syndicats pour pratiquement rien en contrepartie, si ce n’est l’arrêt du recrutement sous statut de fonctionnaires. Ce qui s’apparente à une réforme, le changement de statut de l’entreprise, n’en est en fait que le degré zéro.

    Car strictement rien n’aura permis d’améliorer les méthodes de travail et l’efficience de la SNCF afin qu’elle soit capable d’affronter le marché concurrentiel exigé par la Communauté européenne. C’était pourtant l’objectif escompté…

    Rien que pour la SNCF elle-même, ces 36 jours de grève auront coûté 790 millions d’euros , sans compter les conséquences induites sur l’économie. Un nouveau ratage cinglant dont le pays, hélas, n’avait pas besoin.

    Une tumultueuse réforme des retraites

    La réforme des retraites fournit un autre exemple de la façon dont Macron chef d’État envisage le dialogue social. À force de débats particulièrement opaques et maladroits, le gouvernement Macron a fait l’unanimité contre lui, déclenchant ainsi d’interminables grèves (SNCF, RATP, Air France, trafic aérien, etc.) qui auront paralysé le pays pendant plus d’une quarantaine de jours.

    Au-delà de la rancœur qu’elle aura suscitée et que les citoyens ne sont pas prêts d’oublier, cette longue agonie de réforme qui s’achève momentanément sur un passage en force (49.3) et donc sans le moindre consensus, aura coûté plus de 15 milliards d’euros à l’économie hexagonale , en plus des respectivement 200 et 850 millions d’euros perdus pour la RATP et la SNCF.

    Saluons là aussi un magnifique échec à l’actif du président. Un échec qui risque de se prolonger lorsque la réforme, gelée pour cause de pandémie, reprendra son cours.

    Des résultats économiques constamment inférieurs à ceux de l’UE

    Après avoir totalement manqué le rebond économique post crise bancaire, la France du président Macron conforte des résultats systématiquement moins bons que ceux de l’UE (28 pays) en matière de croissance, de taux de chômage, de prélèvements obligatoires et, ô surprise, de dette publique.

    En matière de dette publique, on assiste même à une détérioration, cette même détérioration constatée avec Hollande et qui pose toujours la même question : où passe donc l’argent de l’accroissement de l’endettement s’il n’aide même pas à améliorer les principaux indicateurs économiques que sont les taux de croissance, de chômage et de prélèvements obligatoires ?

    En réalité, malgré des discours trompeurs et un flux ininterrompu de promesses, force est de constater que Macron a échoué sur le plan économique et ne fait que poursuivre , à un rythme simplement moins flagrant, le travail de sape de son prédécesseur.

    Une gestion paradoxale de la pandémie de covid-19

    Dernier ratage en date, il n’en demeure pas moins le plus sordide car il touche non seulement à l’économie du pays, mais à la santé des Français. Et de ce côté-là, le bilan humain est assez dramatique.

    Alors que le confinement a été levé, la population attend toujours l’indispensable campagne de dépistage et les dotations en masques de protection . Macron a imposé un confinement relayé par 100 000 policiers et l’obligation d’un formulaire de justification de déplacement digne d’une dictature. Mais il n’a pas brillé par les mesures de prévention, celles qui pouvaient éviter à la fois un nombre important de décès et un arrêt quasi généralisé de l’économie.

    Il suffisait pourtant de considérer la façon dont les pays asiatiques (en avance sur le cycle de la contagion) les plus performants s’y sont pris pour connaître les bonnes pratiques à observer : dépistage de masse , port de masque généralisé, toutes ces mesures de bon sens tellement efficaces qu’elles ont même parfois permis d’éviter le confinement de la population.

    Pire, la communication du président, de son ministre de l’Intérieur et de la porte-parole du gouvernement aura été à la fois paradoxale et dangereuse en ce qui concerne le port du masque. À tel point que le Premier ministre ainsi que l’ancienne puis le nouveau ministre de la Santé ont fait l’objet de plusieurs plaintes en justice notamment de la part d’un collectif de plus de 600 médecins. Les motifs évoqués dans ces recours, mensonges et mise en danger des personnes, sont révélateurs du niveau de défiance actuellement atteint vis-à-vis du gouvernement.

    La France se situe dans le top 7 mondial du nombre de décès par millions d’habitants. On compte à ce jour 5 27 425 morts du coronavirus, soit 420 morts par million d’habitants. Un chiffre 4,4 fois plus élevé que chez nos voisins allemands, pour ne citer qu’eux.

    Avec, en prime, la plus forte récession européenne, double conséquence du confinement non ciblé et de la très rapide et paradoxale incitation au chômage partiel 6 , ces deux mesures imposant une mise en rideau radicale et plus forte que nécessaire de l’économie du pays ! Un fiasco de plus.

    Les leçons à tirer pour nous citoyens

    On peut toujours espérer d’un peuple qu’il considère enfin les actes plutôt que les promesses, enfin les résultats plutôt que les discours. Le bilan est là, dans toute son âpreté. Il est essentiel qu’il soit connu de l’ensemble des citoyens…

    Sur le web

    1. Il semble d’ailleurs que la révolte sociale ne s’est interrompue que pour des raisons de pandémie et qu’elle reprendra dès qu’elle le pourra.
    2. Source France TV Infos 16/03/2019.
    3. Emmanuel Macron 25/07/19.
    4. Estimation du gouvernement (RTL 15/11/20).
    5. Worldometer 14/05/20.
    6. Le Figaro 04/05/20.