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      Élisabeth Borne Première ministre, cinq choses à savoir sur elle

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 16 May, 2022 - 16:28 · 5 minutes

    L'ancienne ministre du Travail, Elisabeth Borne, le 4 mai 2022. L'ancienne ministre du Travail, Elisabeth Borne, le 4 mai 2022.

    POLITIQUE - Élisabeth Borne, dans le mille. Emmanuel Macron vient de nommer, ce lundi 16 mai, son ancienne ministre du Travail à Matignon. Élisabeth Borne succède à Jean Castex et va désormais s’atteler à la composition de son futur gouvernement.

    À 61 ans, elle devient, ainsi, la deuxième femme à occuper le poste après Édith Cresson en 1991 et ajoute une nouvelle ligne, prestigieuse, à son CV déjà conséquent. Haute-fonctionnaire au profil d’ingénieur, Élisabeth Borne est passée, sous le premier quinquennat Macron, des Transports -pour mener à bien la réforme de la SNCF- à la Transition écologique -pour préparer la Convention Citoyenne sur le Climat- avant de reprendre en main le dossier explosif, mais avorté, des retraites.

    Une carrière qui ne se résume pas, malgré tout, à ces différents postes. Avant d’officier sous Édouard Philippe et Jean Castex, la sexagénaire a dirigé la RATP, conseillé Lionel Jospin, ou occupé le poste de préfète de la région Poitou-Charentes. Retour sur la carrière de la nouvelle femme forte de la Macronie.

    1. Elle est “pupille de la nation”

    C’est Élisabeth Borne elle-même qui l’a révélé sur le plateau de Cyril Hanouna, sur C8, le 21 mai dernier, lors d’une émission baptisée “Un jeune, une solution”, du nom de la politique gouvernementale. Invitée à s’exprimer sur son passé par l’animateur, la ministre du Travail dit être pupille de la Nation depuis le décès de son père quand elle avait 11 ans. En France, ce statut est attribué par l’État aux enfants mineurs dont un des parents a été blessé ou tué lors d’une guerre, d’un attentat terroriste ou en rendant certains services publics.

    “Ça n’a pas été toujours simple. Moi j’ai perdu mon père quand j’étais très jeune, donc on s’est retrouvé avec ma mère, qui avait deux filles et qui n’avait pas vraiment de revenus”, a-t-elle expliqué au cours de cette émission censée promouvoir l’emploi des jeunes, avant d’expliquer qu’elle a “pu faire” ses études grâce à la bourse obtenue avec ce statut de pupille de la nation.

    2. Elle a été la dir’cab de Ségolène Royal

    Diplômée de l’École polytechnique, corps des Ponts et Chaussées, Elisabeth Borne commence son parcours dans les arcanes du pouvoir à la fin des années 1980. Elle entre en 1987 au ministère de l’Equipement (participe, par exemple, au lancement du projet de la ligne 14 du métro parisien), avant de devenir conseillère au ministère de l’Éducation nationale auprès de Jack Lang à partir de 1990.

    Femme se revendiquant de gauche mais non-encartée, elle entre ensuite au cabinet de Lionel Jospin, en 1997, quand celui-ci est Premier ministre de Jacques Chirac. Elle deviendra, enfin, la directrice du cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie entre 2014 et 2015... pour finalement passer de l’ombre la lumière deux ans plus tard.

    3. Elle était surnommée “Burn-Out” à la RATP

    Réputée rigoureuse ou bourreau de travail, Elisabeth Borne est parfois dépeinte comme une femme sévère dans son management. Dans les ministères, comme dans ses fonctions antérieures, à la tête de la RATP par exemple, entre 2015 et 2017. “Elle ne mesure pas toujours que tout le monde n’a pas les mêmes capacités”, expliquait l’un de ses proches, dans Libération , en 2018 pour qui “les fonctions qu’elle a occupées génèrent du stress” et “cela peut déborder sur les équipes.”

    A tel point que l’ancienne préfète (de Poitou-Charentes et de la Vienne en 2013) aurait glané un sobriquet peu glorieux au fil de ces années. “A la RATP, on en connaît plus d’un qui sont sortis de son bureau en larmes”, explique un “bon connaisseur” de l’entreprise publique, dans un portrait que Le Monde consacre à la ministre en 2017 qui l’affirme: “Elle y était surnommée ‘Burn-Out’”.

    Un état d’esprit que l’Opinion résume en ces termes en avril 2021: “Entre le management inclusif et le ‘qui peut me suive’, Borne a choisi.”

    4. Elle aime les traversées du désert

    Dans cet esprit, la ministre ne s’accorde que peu de temps libre à en croire les différents récits et confessions publiées dans la presse. “Temps libre... un concept intéressant”, répond-elle à Libé , en janvier 2018, dans un sourire, pour montrer son omniprésence à la tâche. On en sait, malgré tout, un peu plus sur les loisirs de la sexagénaire.

    Elle affirme, par exemple, être une adepte de la lecture, de romans plutôt, avec “avec un faible pour le Finlandais Arto Paasilinna et Sorj Chalandon”, détaille Le Monde dans son portrait de 2017, après l’avoir rencontrée . Mais selon le quotidien du soir, elle trouve son vrai “ressourcement” dans les “longues randonnées en plein désert.” Au Maroc ou en Jordanie, par exemple.

    5. Elle enfreint le règlement du Parlement

    Loin de la Jordanie, Elisabeth Borne a surtout passé du temps dans les ministères et au Parlement lors de ces cinq dernières années. Et il n’était pas rare de la voir vapoter... souvent sous son masque, en plein hémicycle. Au point d’attirer l’attention de l’émission Quotidien , sur TMC, et de crisper certains élus d’opposition.

    En théorie, Elisabeth Borne, comme tout le monde, n’a pas le droit d’utiliser sa cigarette électronique sur les lieux de travail fermés et couverts à usage collectif. Cette interdiction est explicitée dans l’article L3513-6 du code de la santé public et l’Assemblée nationale comme le Sénat ne font pas exception. Contactées par Libération en février dernier, les deux institutions confirment qu’il est “interdit de fumer dans l’hémicycle, l’interdiction s’appliquant à la cigarette électronique”.

    À voir également sur Le HuffPost: Jean-Luc Mélenchon se voyait déjà gagner les législatives en 2017

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      Dans un monde complexe, la centralisation politique est inefficace

      Jean-Philippe Feldman · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 12 February, 2021 - 04:20 · 3 minutes

    centralisation

    Par Jean-Philippe Feldman 1 .

    Droite, gauche, centre, peu importe : nos gouvernants sont fréquemment accusés d’être plus ou moins déconnectés de la réalité. Leurs analyses semblent hors-sol, les normes qu’ils prennent dépassées ou inefficaces.

    La planification comme panacée ?

    Pourtant, à partir du milieu du XXe siècle, le développement des ordinateurs avait laissé croire à certains que la planification centralisée serait la panacée et que, conséquemment, les pays du socialisme… réel, dont nos intellectuels ne manquaient de chanter si souvent les louanges, écraseraient de leurs performances les contrées où l’ignoble capitalisme subsistait encore.

    Hormis quelques attardés, plus personne ne défend officiellement ce type de position, mais notre nation s’enorgueillit encore de l’existence d’ un Haut commissaire au Plan

    La centralisation, puissance ou impuissance de l’État ?

    La gestion calamiteuse de la pandémie actuelle par nos gouvernants amène à s’interroger sur les raisons de l’inefficacité, parfois de l’incompétence, des hommes politiques français au pouvoir depuis quelques décennies.

    Valéry Giscard d’Estaing n’a ainsi jamais réussi à surmonter les deux crises pétrolières, François Mitterrand a fait en 1981 le contraire de ce qu’il fallait faire et leurs successeurs ont été dans l’incapacité de répondre aux crises financières successives.

    Pourtant, la centralisation, la puissance procurée par les prélèvements obligatoires les plus élevés qui soient au monde , la règlementation foisonnante et l’armée des sept millions de fonctionnaires devraient nous permettre de gérer avec brio, d’anticiper les crises, sinon de les résoudre au mieux.

    Les leçons de l’épistémologie

    Malheureusement, les leçons que l’on peut tirer d’une épistémologie bien entendue nous montrent que plus le monde est complexe, moins une autorité centralisée est en phase pour le gérer.

    Cependant, l’excuse habituelle des hommes au pouvoir est de dire, non que les politiques menées étaient une ineptie, mais qu’ils ont mal expliqué leur politique aux Français, décidément trop stupides pour l’avoir comprise.

    C’est ce que l’on avait entendu de la bouche des ministres sarkozystes, puis hollandais, et c’est ce qui ne manquera pas de survenir dans les derniers mois de l’actuelle présidence.

    La difficulté provient du fait que nos gouvernants en restent trop souvent, et paresseusement, aux idées du passé. Or, plus les frontières s’estompent, n’en déplaise à certains, plus la puissance des États se dilue. Le simplisme de nos hommes politiques ne résiste plus à la pensée complexe.

    Prétendre régir la société avec quelques normes centrales comme sous Napoléon est de plus en plus voué à l’échec car les actions et les interactions des individus se mêlent d’un bout à l’autre de l’univers, et non plus seulement dans une aire limitée.

    Ce qui est simple est faux, ce qui est compliqué est incompréhensible. Cette boutade, comme toute boutade, recèle au moins un fond de vérité : contrairement à quelques apophtegmes, gouverner n’est ni simple ni facile.

    Gouverner est complexe et c’est justement ce qui devrait inciter nos gouvernants à faire preuve d’un peu plus d’humilité. Cette humilité à l’égard du processus social si chère à Friedrich Hayek .

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      Olivier Véran dans le viseur du Président ?

      Olivier Maurice · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 19 September, 2020 - 03:45 · 7 minutes

    olivier véran

    Par Olivier Maurice.

    En définitive, ce n’est pas seulement le Conseil scientifique qui s’est fait sérieusement souffler dans les bronches lors du Conseil de défense de vendredi de la semaine dernière, mais également Olivier Véran qui en a clairement pris pour son grade .

    Le ministre de la Santé avait jusqu’à présent réussi à passer entre les gouttes. Il avait astucieusement réussi à sortir quasiment indemne de la pantalonnade des masques métamorphes, ceux-là même qui étaient miraculeusement passés de « interdits sous peine de prison » en « obligatoires sous peine d’amende ». La brave Sibeth Ndiaye s’était à l’époque portée courageusement volontaire désignée d’office pour servir de fusible et exploser en plein vol dans un grand sourire un peu crispé.

    Mais il semble bien que le coup ne soit pas passé cette fois-ci.

    Le fiasco des tests est semble-t-il arrivé aux oreilles d’Emmanuel Macron qui s’est fâché tout rouge devant la blague à 54 millions d’euros par semaine . Il faut dire qu’entre la version officielle qui promet des résultats disponibles dans les 24 heures suivant le prélèvement, et la réalité qui peut dépasser allégrement la semaine, voire deux, voire même trois en additionnant le temps pour obtenir un rendez-vous, il y aurait comme qui dirait… une légère différence.

    Une semaine, c’est à peu près le temps que dure la maladie dans 95 % des cas, c’est-à-dire que les tests reviennent en général quand ils ne servent plus à rien.

    La France dans le viseur de Bruxelles

    Vendredi dernier, juste après le conseil de défense, Emmanuel Macron avait rendez-vous pour déjeuner avec Charles Michel, le président du Conseil européen.

    Rappelons qu’à l’issue du sommet fleuve du mois de juillet , il a été décidé que c’était au Conseil européen que reviendrait la charge de s’assurer de la bonne utilisation des 100 milliards d’argent magique du plan de relance attribué à la France. Bonne utilisation signifiant en l’occurrence résultats économiques.

    L’accord a fini par être conclu dans la douleur, mais uniquement à la condition de cette vérification régulière. Après un court moment d’incompréhension devant une requête aussi incongrue, Emmanuel Macron avait fini par plier devant les pays un peu plus respectueux de l’argent de leurs contribuables et ne vouant pas une confiance aveugle aux promesses des politiciens des pays du sud de l’Europe.

    C’est bien beau de demander de l’argent en promettant monts et merveilles. Mais dans ce cas-là, il faut accepter de se retrouver avec un bailleur sur le dos qui vient vérifier de temps en temps comment vont les choses.

    Entre un État qui dépense à tort et à travers l’argent des citoyens et un État qui doit rendre des comptes pour chaque centime dépensé et qui a tout intérêt à se tenir à carreau, il n’est finalement pas vraiment certain que la perte de souveraineté soit finalement une si mauvaise chose que ça…

    Dans ce contexte, on comprend vite que le scénario apocalyptique hurlé à la cantonade par le Conseil scientifique et l’hypothèse évoquée de-ci de-là d’un nouveau confinement généralisé n’aient pas été très bien reçus par l’Europe.

    La reprise économique dépend en grande partie de la capacité à gérer le développement de l’épidémie, et une semaine pour se faire tester, plus une semaine pour avoir les résultats, ça ne fait pas très sérieux.

    Le ministre de la Santé dans le viseur de l’Élysée

    Mais il semble aussi se dessiner derrière toute cette histoire un contexte politique ayant comme ligne de mire les prochaines élections présidentielles de 2022. Les grandes manœuvres commencent plus vite que prévu cette saison. À moins qu’au réveil de ses vacances, le futur candidat Macron ne se soit rendu compte que l’année Covid avait sérieusement perturbé son agenda .

    Ce n’est un secret pour personne, le conglomérat La République en Marche a explosé en vol depuis belle lurette et ne tient plus que par des rustines et des bouts de ficelles. Entre le flou total à droite et la débandade à gauche, les velléitaires ne se cachent même plus dans le brouillard de l’ex-majorité présidentielle pour essayer d’occuper le terrain.

    Emmanuel Macron n’a donc pas dû résister trop longtemps pour foncer sur l’occasion d’écorner au passage la popularité d’Olivier Véran et avec lui la frange gauche de la nébuleuse LaREM qui, attirée par les récents succès des écologistes, prend de plus en plus ses aises, allant même jusqu’à voter contre le discours de politique générale du nouveau Premier ministre.

    Le système de santé dans le viseur d’Olivier Véran

    C’est donc un peu penaud, et sans doute aussi un peu inquiet, que le ministre de la Santé s’est présenté devant la presse jeudi après-midi pour tenter d’expliquer que tout allait bien, mais que tout allait mal, qu’il y allait avoir une deuxième vague, qui n’est pas vraiment une vague, que l’hôpital était prêt, mais qu’il risquait ne pas pouvoir gérer…

    À la décharge d’Olivier Véran, il va sans doute falloir un petit moment pour rattraper le temps perdu par les pleurnicheries et les mesures de prophylaxie moyenâgeuses du comité scientifique.

    Enfin, la bonne nouvelle, c’est que la France semble enfin s’orienter vers la mise en place d’une stratégie ciblée de traitement des foyers de contamination et que les autorités commencent enfin à se résoudre à tourner le dos aux mesures indifférenciées, hautement liberticides et totalement inefficaces qui ont été imposées aux Français, ainsi qu’en témoignent l’assouplissement des mesures sanitaires dans les écoles, la départementalisation des mesures et la réduction de la période d’isolement.

    Mais pour y parvenir, le ministre de la Santé devra se battre sur plusieurs fronts et il aura surtout à affronter un obstacle de taille : la lourdeur et la lenteur de son administration .

    Il ne va pas être simple pour le docteur Véran de devenir le ministre Véran et de se détacher de la corporation des mandarins qui avait dès le début de son mandat estimé qu’elle était bien plus compétente que le ministre pour diriger le pays.

    Olivier Véran a quelques semaines pour tout régler

    La route semble encore bien longue et faire le tri dans la farandole d’interdictions et d’obligations coûteuses et inutiles semées ici et là au gré de l’humeur et de l’imagination depuis 6 mois, le tout sans trop se renier ou perdre la face, ne sera pas une partie de plaisir.

    Les mesures présentées jeudi par Olivier Véran correspondent à ce qu’il aurait fallu mettre en place dès avril pour le déconfinement . Sans vouloir enfoncer le clou, c’est ce que les pays asiatiques font depuis le début et ce que de nombreux pays, dont l’Allemagne, ont mis en place au plus vite ; et ce dont on parle de façon récurrente dans ces colonnes depuis le début de l’épidémie .

    Mais il reste encore de bien nombreuses questions à l’ordre du jour et de bien nombreux problèmes à régler :

    • Comment intégrer dans le dispositif sanitaire la médecine de ville et les hôpitaux privés qui ont dès le début de la crise été dédaignés par les pontes hospitaliers ?
    • Comment mettre en place un réel parcours de soins personnalisé afin d’identifier rapidement les personnes infectées, soigner les malades et prendre en charge le plus vite possible les cas graves et les plus à risque ?
    • Comment passer du recensement administratif des clusters à un réel suivi médical ?
    • Et surtout comment faire retomber l’incroyable atmosphère anxiogène totalement contreproductive et largement injustifiée ?

    Il est maintenant clair qu’Olivier Véran n’a devant lui que quelques petites semaines pour régler une longue liste de problèmes.

    Le tout dans une joyeuse ambiance de franche camaraderie : il ne sera pas très difficile de trouver un remplaçant au devenu gênant ministre de la Santé en cas d’échec de celui-ci, y compris dans les rangs de l’actuel gouvernement.

    Le président de la République, en bon joueur d’échec, a pris soin d’inviter un ex-ministre de la Santé (également ex-ministre de l’Écologie), pharmacienne de surcroît, et nouveau ministre de la Culture, à chaque conseil de défense hebdomadaire.