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      Fête de la musique: Jack Lang veut dédier cette édition à Steve Maia Caniço

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 21 June, 2022 - 07:04 · 1 minute

    (Jack Lang le 21 novembre 2021 par Edward Berthelot/Getty Images) (Jack Lang le 21 novembre 2021 par Edward Berthelot/Getty Images)

    FÊTE DE LA MUSIQUE - De la musique et un hommage. Rap , classique, musette, rock ou samba joués par pros ou amateurs: villes, villages et lieux inattendus vont vibrer pour la Fête de la musique, comme chaque 21 juin depuis 40 ans et une idée folle signée Jack Lang, ministre de la Culture de l’époque.

    Ce dernier a d’ailleurs annoncé sur Twitter souhaiter dédier cette 40e édition à Steve Maia Caniço, mort noyé en 2019 lors d’une opération policière controversée pendant la Fête de la musique à Nantes.

    “Je souhaite rendre hommage à Steve Maia Caniço, noyé dans la Loire le 21 juin 2019 suite à une intervention des forces de police, en lui dédiant la 40e Fête de la Musique. Steve, symbole de joie, de partage, d’union, tu resteras à jamais dans nos cœurs”, a-t-il écrit.

    Trois personnes mises en examen pour homicide

    Le corps de Steve Maia Caniço avait été retrouvé le 29 juillet 2019 dans la Loire à Nantes, plus d’un mois après sa disparition. Âgé de 24 ans, cet animateur périscolaire a été précipité dans le fleuve et, ne sachant pas nager, est mort noyé.

    Dans cette affaire, trois personnes sont mises en examen pour homicide involontaire : Claude d’Harcourt, préfet de la Loire-Atlantique en poste en 2019, le commissaire Chassaing qui dirigeait l’opération policière dans la nuit du 21 au 22 juin 2019 et le sous-préfet et directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique au moment des faits.

    Selon France Bleu Loire Océan , un rassemblement en hommage à Steve Maia Caniço est prévu à Nantes à partir de 18h ce mardi au départ du quai Wilson.

    À voir également sur Le HuffPost: À Cuba, les rares femmes DJ se fraient un chemin dans une île empreinte de sexisme

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      Mort de Jean-Louis Trintignant: Alain Delon "bouleversé", Jack Lang a "le cœur serré"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 17 June, 2022 - 17:40 · 3 minutes

    Jean-Louis Trintignant, le 22 mai 2017 à Cannes. Jean-Louis Trintignant, le 22 mai 2017 à Cannes.

    HOMMAGES - Après l’annonce de la mort de Jean-Louis Trintignant à l’âge de 91 ans chez lui, dans le Gard, ce vendredi 17 juin, plusieurs personnalités ont tenu à rendre hommage à l’acteur révélé dans Et Dieu... créa la femme . “Après Belmondo, encore un frère qui part et je suis bouleversé”, a réagi un autre grand nom du cinéma français Alain Delon, 86 ans, qui avait tourné avec lui dans Flic Story de Jacques Deray (1975).

    Son ancienne épouse Nadine Trintignant, mère de ses enfants, a rendu hommage à un homme “rare” et “déroutant dans le bon sens” sur BFMTV. “Un immense comédien. Il a travaillé toute sa vie avec son magnétophone à la main à dire des poèmes et [durant] les quatre dernières années, il a bouleversé tout le monde en disant des poèmes merveilleux d’une façon merveilleuse, a poursuivi la réalisatrice. Et il a fait des grands films, bien sûr Lelouch, mais il y a aussi Le Conformiste [de Bernardo Bertolucci], Rouge [de Krzysztof Kieślowski], enfin des films superbes.”

    Le président de la République Emmanuel Macron a salué la mémoire d’un “formidable talent artistique” qui “a accompagné un peu nos vies à travers la cinéma français”. “C’est une page qui se tourne”, a ajouté le chef de l’État, évoquant la “voix douce” du comédien.

    “Un comédien génial”

    Pour l’ancien président François Hollande, “la voix de Jean-Louis Trintignant continuera à nous emmener à Saint-Tropez, à Deauville, à Rouen, à Clermont-Ferrand mais aussi à Athènes et à Rome, là où il a fait l’histoire du cinéma”. “Jamais un timide n’aura exprimé avec autant de talent les tourments de l’âme humaine”, a-t-il ajouté sur Twitter.

    “J’ai le cœur serré”, a déclaré l’ex-ministre de la Culture Jack Lang sur BFMTV, évoquant “un homme d’exception”, “un comédien génial à la voix suave et envoûtante”, “visionnaire” et “avant-gardiste”. “C’était un homme humble, toujours plein de retenue”, a-t-il salué.

    Sur Twitter, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a également rendu hommage à un homme “timide, élégant, magnétique” qui “a incarné de rôle en rôle toutes les passions et tous les tourments de l’humanité”.

    Décédé ce vendredi, Jean-Louis Trintignant a tourné dans 120 films et s’est également illustré au théâtre. Sa vie a été marquée par plusieurs drames dont la mort de sa fille Marie, actrice, tuée en 2003 sous les coups de son compagnon, Bertrand Cantat. Drame qui avait suscité l’émoi et dont il ne s’était jamais remis.

    À voir également sur Le HuffPost: Les obsèques de Régine étaient aussi flamboyantes que sa carrière

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      Guerre en Ukraine: un hommage rendu à Frédéric Leclerc-Imhoff à Paris

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 10 June, 2022 - 19:25 · 3 minutes

    Un rassemblement en hommage au journaliste de BFMTV tué en Ukraine, Frédéric Leclerc-Imhoff, était organisé ce 10 juin 2022 à Paris. Un rassemblement en hommage au journaliste de BFMTV tué en Ukraine, Frédéric Leclerc-Imhoff, était organisé ce 10 juin 2022 à Paris.

    HOMMAGE - “Voila, M. Poutine, la belle personne que vous avez tuée.” Ce vendredi 10 juin au soir, la mère de Frédéric Leclerc-Imhoff , journaliste mortellement touché par un éclat d’obus fin mai en Ukraine , a rendu hommage à son fils lors d’un rassemblement à Paris .

    Sa famille, ses collègues de BFMTV, dont le reporter Maxime Brandstaetter qui faisait équipe avec lui en Ukraine, son partenaire Sam Cottet étaient présents, aux côtés de Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV, et de Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

    “Avant de partir pour sa première mission en Ukraine, il nous avait clairement exprimé que ça représentait le sens même de son engagement professionnel, ce pourquoi il avait choisi ce métier (...), pour nous donner à voir la réalité en toute impartialité, nous permettre de comprendre au-delà des propagandes, dénoncer l’horreur”, a souligné sa Sylviane Imhoff, devant plusieurs centaines de personnes participant à ce rassemblement à l’appel de RSF, au cours duquel elle a rappelé le parcours de son fils.

    “Donner la parole aux plus humbles, aux invisibles” faisait partie “des valeurs dont il était pétri”, a-t-elle souligné, émue, évoquant de précédents reportages auprès de femmes de chambre de grands hôtels, ou auprès des migrants à Grande-Synthe.

    “Ne soyez pas tristes”

    “Vous savez que Frédéric était quelqu’un d’excessivement modeste, qui n’aimait pas se mettre en avant. Je pense qu’il aurait éprouvé un certaine gêne à nous voir rassemblés ce soir”, a-t-elle ajouté. C’était une “personne douce et joyeuse, alors ne soyez pas tristes.”

    Marc-Olivier Fogiel, présent dans l’assemblée, a déclaré: “La rédaction est en deuil. Nous pleurons un journaliste engagé.” Il a décrit un professionnel tout sauf “tête brûlée” qui “voulait raconter le monde”. La chaîne va continuer à couvrir le conflit, a-t-il ajouté.

    Christophe Deloire, secrétaire général de l’ONG Reporters sans frontières, a rendu hommage à “un homme libre et un journaliste libre” qui “a payé son travail de sa vie”. “Il était le 8e journaliste à trouver la mot dans ce conflit”, a-t-il affirmé saluant un professionnel “brillant engagé, passionné et bienveillant”.

    Sam Cottet, le compagnon du journaliste a lui rappelé combien son métier était une “vocation pour lui, malgré son statut précaire”. On partageait un “militantisme profond et radical souvent joyeux, parfois difficile, même insoutenable”, a-t-il souligné, décrivant une relation de presque un an avec un “réel partenaire de vie plein de patience et d’entrain”.

    Le rassemblement a été marqué par des chants  ― Ma France de Jean Ferrat repris par la foule ― et une longue minute d’applaudissements.

    Une enquête ouverte pour crime de guerre

    Le corps de Frédéric Leclerc-Imhoff, tué le 30 mai par un éclat d’obus lors d’un bombardement, a été rapatrié en France dans la nuit de mercredi à jeudi, en présence de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak. Mercredi en fin de matinée, ses collègues de BFMTV avaient observé une minute de silence en sa mémoire.

    Âgé de 32 ans, ce grand brun aux traits doux, décrit par ses proches comme “queer, vegan, antispéciste, anticapitaliste”, travaillait pour la chaîne d’information en continu depuis six ans et effectuait là sa deuxième mission en Ukraine, comme journaliste reporter d’images (JRI).

    Diplômé en 2014, il avait été formé à l’Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine (Ijba), après des études de philosophie à Paris. Vendredi, plusieurs de ses camarades de l’Ijba ont déclaré qu’il était “mort en faisant une des choses qui donnait du sens à son existence”.

    Après l’annonce de sa mort, le parquet national antiterroriste (Pnat) français avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre . La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avait tweeté que le journaliste avait été “tué par un bombardement russe”.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Le corps du journaliste Frédéric Leclerc-Imhoff tué en Ukraine rapatrié en France

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      Mehdi marche de Paris à Alger, 4.000 kilomètres pour son père décédé

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 27 May, 2022 - 13:52 · 2 minutes

    HOMMAGE - 4.000 kilomètres à pied, ça use les souliers. Enfin, c’est le cas pour la plupart d’entre nous mais Mehdi, lui, n’en est pas à son coup d’essai. Après avoir marché de Paris à Saint-Malo , de Paris à Lisbonne, de Paris à Venise ou encore de Paris à Copenhague, il est actuellement en route, depuis le 5 mai, vers Alger.

    Pour cela, il traverse la France, la Suisse , l’ Italie , prend un bateau en Sicile jusqu’en Tunisie et marche de Tunis à Alger, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus. En marchant 28 kilomètres par jour en moyenne, il espère accomplir ce périple en 136 jours.

    Derrière le défi sportif, le jeune homme de 26 ans souhaite rendre hommage à son père décédé en décembre dernier. “Je décide d’aller marcher pour la personne qui m’a vu faire mes premiers pas”, explique-t-il sur les réseaux sociaux . C’est pour cela qu’il s’est mis en route vers l’Algérie, pays d’origine de son père. Là-bas, il retrouvera son grand-père qui ne sait pas que son petit-fils marche jusqu’à lui.

    Comme lors de sa marche Paris-Copenhague, Mehdi soulève également des fonds pour rendre l’eau plus accessible . En 2021, l’argent récolté a permis de l’installation d’un puits au Cambodge et la distribution de 500 repas. Cette année, l’objectif est de construire une oasis. “J’espère qu’elle permettra de venir en aide à des milliers de personnes”, souligne le jeune homme au HuffPost .

    Cet élan de solidarité se poursuit jusque dans la rue. “On m’arrête toutes les demi-heures à peu près”, précise-t-il. Sur sa route, Mehdi croise de nombreux abonnés qui suivent son carnet de voyage quotidien publié sur Instagram et TikTok . Ils le fournissent en eau et en nourriture , lui proposant même parfois un hébergement pour la nuit.

    Si le jeune homme n’a pas encore prévu une nouvelle marche à son retour en France en septembre, son rêve est de faire le tour du monde à pied.

    À voir également sur Le HuffPost : Grâce aux repas virtuels organisés par cet Américain, vous ne mangerez plus seul

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      Il y a 35 ans, Dalida mourait les yeux ouverts

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 3 May, 2022 - 07:00 · 8 minutes

    Des touristes devant le buste de Dalida en 2016 Des touristes devant le buste de Dalida en 2016

    DÉCÈS - Le 3 mai 1987, il est vingt heures et des poussières en ce dimanche pluvieux de ce long week-end de la fête du Travail. Bernard Rapp, le présentateur vedette des journaux de l’époque, s’apprête à passer à la page sportive et à céder la parole à Gérard Holtz, mais une dépêche AFP vient de lui parvenir. Bernard Rapp se contente de la lire, laconique et pour tout dire un peu hébété: “La chanteuse Dalida a été retrouvée sans vie par son habilleuse dans sa maison de Montmartre, à l’âge de cinquante-quatre ans”.

    Morte, Dalida ? Quelques mois avant, elle était l’invitée du journal pour évoquer son rôle au cinéma, dans Le sixième jour de Youssef Chahine. Coiffée d’un simple béret, elle parlait à voix basse, sur un ton si tranquille. Elle avait raconté à Rapp son tournage en Égypte, le réapprentissage de la langue arabe, les horaires de travail harassants imposés par Chahine dans ce pays sans syndicat…

    “La vie m’est insupportable. Pardonnez-moi.”

    Bientôt, toutes les rédactions ébruitent le scoop: Dalida s’est suicidée. Cent vingt somnifères dans le ventre et un seul mot digne de la Dame aux camélias sur sa table de chevet: “La vie m’est insupportable. Pardonnez-moi”. Le lendemain, les rumeurs les plus folles circulent. Certains à la machine à café, encore plus romantiques qu’Alexandre Dumas, parlent même d’un assassinat commandité par François Mitterrand.

    Il faut dire que rien ne laissait présager, pour ceux qui ne la regardaient pas de près, un tel dénouement tragique, surtout quand on s’attarde sur les articles dithyrambiques au sujet du film de Chahine et de son personnage d’Égyptienne, voilée des pieds à la tête. Nous sommes loin de Gigi in Paradisco et des projecteurs de Guy Lux . Les critiques parisiens, qui vilipendaient l’artiste hier, revenaient (enfin) de leurs certitudes ankylosées.

    Et si c’était elle, la Maria Casarès des années 1990? Certains scénaristes se laissent même rêver une carrière au théâtre pour ce monstre sacré de trois fois dix-huit ans, avec un Marcello Mastroianni encore fringant. Décidément, Chahine ne s’y est pas trompé. Il est si fier de son actrice, qu’il trouve de plus en plus belle, “avec cet humour égypto-italien inimitable”. Non, vraiment, lui non plus ne pouvait pas imaginer le dénouement de ce week-end du 1 er mai.

    Faire actrice, et pas chanteuse

    C’est au moment de ce retour en Égypte que le spectacle adapté de mon livre, Dalida sur le divan , commence. Un aller simple, pourrait-on dire. Dalida était si heureuse de retrouver Le Caire de son enfance, sa bergamote et son jasmin au feuillage vert foncé. Enfant, elle voulait faire actrice comme métier, pas chanteuse. Alors, elle y croyait. Même à genoux, elle voulait y croire.   Elle oubliait que parfois, on ne revient pas de ces bonheurs incendiaires. L’enthousiasme est si grand, l’engouement si intense, que nous ne pouvons supporter le retour à la vie dans ce qu’elle a de monotone, de cruellement répétitif. Les acteurs nous le disent plus que les autres, d’ailleurs: il faut se méfier de l’atterrissage! Écoutez Blier, Rochefort, Schneider… Ils l’ont tous dit. Le personnage est une deuxième peau qui aliène, qui traque, qui réclame son dû. Seulement, il faut passer au rôle suivant, être capable de cette froideur chirurgicale pour s’arracher à l’affectivité.

    S’il ne restait qu’une Dalida, ce serait celle-là. Epurée, hiératique. Finale. Mais comme les fans attendent surtout ses tubes disco, elle s’exécute, en bon soldat.

    Après le tournage du  film “Le Sixième Jour”, Dalida retrouve les chapiteaux et les galas pour chanter et camper son seul personnage : Dalida . Sans doublure ni filet bien sûr, comme une trapéziste chevronnée qui aime le vide. Elle troque son voile noir pour les robes pailletées qui lui sortent par les yeux. Et alors ? N’a-t-elle pas juré fidélité à son public ? Elle est la femme d’une seule parole.

    Dans son répertoire, on trouve encore “Je suis malade”, “Il pleut sur Bruxelles” ou une magnifique rengaine slave qui raconte un mariage ukrainien ! Habillée en bleu de travail, elle entonnait “Avec le temps” comme personne dans les années 70, à tel point que Léo Ferré lui-même s’inclina.

    S’il ne restait qu’une Dalida, ce serait celle-là. Epurée, hiératique. Finale. Mais comme les fans attendent surtout ses tubes disco, elle s’exécute, en bon soldat. C’est cette dévotion sublime qui lui donne son caractère unique.  Quand elle reprend pour une énième fois “Alabama Song” des Doors et de Kurt Weil, on ressent une fatigue morale indescriptible. Surtout quand, assise sur un tabouret noir, elle dit « Go way ! » à l’un de ses danseurs. Même Jim Morrisson n’a pas puisé en lui une si troublante mélancolie. « Tout est consommé » chantait-elle déjà dans Jésus Kitsch. Seulement, on ne voulait pas la croire. Alors, elle continue le show jusqu’à la lie. Il n’y a que ça de vrai.

    The show must go on

    Dans son ouvrage Les stars , Edgar Morin dit qu’il ne faut pas mésestimer la niaiserie du monde. C’est dans cette niaiserie que nous trouvons les plus beaux diamants, taillés sur mesure pour l’éternité. Pendant trente ans, sans interruption, le répertoire de Dalida a semblé contenir le cœur du vrai public populaire, celui qui se laisse émouvoir par une ritournelle en play-back, celui qui sait retourner à un état d’enfance quand il écoute une vieille mélodie archi-diffusée mais entonnée avec amour.

    A la fin de sa vie, Dalida est à la fois celle qui avait fait danser les grands-parents dans les bals musette des années 50 et celle qui fera se déhancher les jeunes dans les boîtes de nuits du tout Paris. L’exploit force l’admiration, même de ceux qui s’en moquent. « Avec le temps, va, tout s’en va. Ma perruque, mes faux cils, mes seins et cætera » ose même Thierry Le Luron. Il mourra avant elle.

    « Salut, Salaud » semblera lui répondre Dalida, dans l’une de ses dernières chansons réalistes, aux accents de « plus jamais ». Toutes ces prophéties autoréalisatrices, toutes ces textes légers qui recèlent un cœur à vif… Ce n’est pas de la niaiserie, non, c’est du génie ! Et puis, la critique est aisée mais le trapèze difficile, surtout en robe du soir et talons hauts. Avec sa chevelure et son strabisme, la chanteuse se prête si facilement au persiflage.

    Et dans le même temps, ceux qui l’écoutent vraiment savent qu’elle dépasse toujours sa caricature, qu’elle s’en détourne même. Quand elle se perd, c’est pour mieux se retrouver, dans un jeu inconscient avec son producteur visionnaire, ses paroliers, un masochisme maîtrisé et consenti.

    J’ai choisi Lionel Damei et Alain Klingler pour adapter mon livre à la scène car ils sont beaucoup plus proches de Barbara que de Dalida. Il fallait leur noirceur poétique pour ne pas sombrer dans le carnaval du tralala et des trémolos des mauvais imitateurs ne comprenant rien à la femme.

    Quand il avait une vingtaine d’années, Lionel voulait écrire des chansons pour celle qui lui rappelait tant sa grand-mère. Il avait beau lui préférer la grande Dame brune, il voyait en Dalida ce soleil de cendres qui n’en finissait pas de se consumer. La chanteuse comédienne ne lui en laissa pas le temps. « La porte s’ouvre tout à coup, et ma mémoire en prend un coup : c’est toi qui entres », chantait-elle dans “Tables séparées”, en racontant l’histoire d’une femme revoyant son amour de jeunesse, par hasard, dans un restaurant.

    Parachever la légende

    Mais en ce 3 mai 1987, point de miracle. Lasse d’attendre le grand amour, d’entonner des tubes de l’été et même d’écouter des critiques en pâmoison, Dalida paracheva sa légende en se donnant la mort. Trente-cinq ans après, le brassage des générations continue. Alors que tant d’autres stars d’une époque ont été reléguées sur les étagères, sa postérité se renouvelle comme les lilas de Montmartre au printemps. Orlando, son frère, a beau être vu comme un fossoyeur par ceux qui n’ont pas lu Edgar Morin, il continue merveilleusement son travail d’artisan de légende.

    On retrouve Dalida, inchangée, dans une émission de Thierry Ardisson, l’an dernier dans un album d’Ibrahim Maalouf, au début d’un James Bond ou au cœur d’un Xavier Dolan, dans une manifestation contre le confinement et reprise par une chanteuse à la mode sur les ondes de France Inter… Personne, pas même Johnny Hallyday et Charles Aznavour, ne peut se targuer d’une telle mixité. Alors, quand en 1983, elle entonnait pour la première fois Mourir sur scène, ce titre inventé par les avant-gardistes Michel Jouveaux et Jeff Barnell, il ne fallait pas la croire. Mourir sur scène est oxymorique car la scène est comme le diamant : précisément éternelle. Elle s’étire de tout son long et ne tolère aucune limite. Comme Dalida, quand elle convoque la mort dans sa chanson emblème, en constatant fièrement qu’elle l’a déjà vue de près. « Je veux mourir les yeux ouverts », a écrit Marguerite Yourcenar. « D’une mort bien orchestrée » a chanté Dalida. En terminant la phrase et en lâchant toute seule le trapèze.

    À voir également sur Le HuffPost: La métamorphose de Sveva Alviti dans “Dalida”

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      Mort de Régine: hommages et déclarations d'amour à "la reine" se multiplient

      Le HuffPost · news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 1 May, 2022 - 13:41 · 4 minutes

    La chanteuse Régine, ici en 2006, est morte à 92 ce 1er mai 2022. La chanteuse Régine, ici en 2006, est morte à 92 ce 1er mai 2022.

    CULTURE - “La reine de la nuit s’en va.” Voici comment la famille de Régine a annoncé le décès de la chanteuse et comédienne survenu ce dimanche 1er mai. Elle avait 92 ans. Depuis, les messages se multiplient pour rendre hommage à l’interprète des Petits Papiers .

    L’humoriste Pierre Palmade , grand ami de Régine et qui a écrit le communiqué annonçant sa mort, est l’un des premiers à avoir posté un message sur Instagram à son “amie” et “confidente”. Il se souvient de ses “chansons incroyables… drôles souvent, poignantes aussi”, et souligne son “talent de chanteuse réaliste pour qui tout le monde voulait écrire”.

    “Tu tutoyais Sagan et Marlene Dietrich, tu m’as présenté Bruce Willis et Liza Minelli pour me faire plaisir… Tu connaissais tout le monde. Tu parlais franc, tu parlais vrai, avec un humour irrésistible quand il s’agissait de tailler des costards!”, poursuit-il. “Je t’aime pour toute la vie Régine.”

    L’actrice et chanteuse Line Renaud a publié un message sur Twitter: “Régine est partie. Nos chemins se sont croisés mille fois. La Nuit est orpheline, elle a perdu sa Reine. J’adresse toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches.”

    Le journaliste et président du Festival de Cannes Pierre Lescure s’est contenté de partager la chanson Les Petits Papiers avec une simple adresse: ”À jamais.”

    La présentatrice de télévision Laurence Boccolini se remémore leur collaboration de quelques mois, pendant lesquels “nous avons beaucoup ri”, se rappelle-t-elle. “Vous me racontiez deux millions d’histoires (...) Quelle vie riche et passionnante. Je vous envoie quelques bribes de nos rires lointains qu’ils vous accompagnent…”, a -t-elle posté sur Instagram accompagné d’une photo de Régine.

    Les politiques rendent hommage à une icône de la chanson française

    Les politiques aussi sont nombreux à réagir après la mort de cette icône de la chanson française et des nuits parisiennes. La ministre de la Culture Roselyne Bachelot dit “au revoir” à celle qui a “fait briller la Nuit avec humour et panache et marqué la chanson française par des œuvres devenues des classiques”. “Nous avons traversé le siècle à vos côtés, vos chagrins et vos joies se confondant avec les nôtres… Au revoir, chère Regina Zylberberg”, termine-t-elle.

    “Six lettres sur un néon, une voix, quelques notes de musique fredonnées sur toutes les lèvres et puis la nuit: ainsi était Régine”, décrit aussi le Premier ministre Jean Castex. “Nos pensées accompagnent sa famille, ses proches et tous ceux qui pleurent avec nous aujourd’hui plus qu’un prénom: une reine”.

    La socialiste et maire de Paris Anne Hidalgo se souvient d’une femme qui “a profondément marqué la chanson française. Elle a accueilli les plus grands et a fait vibrer sa ville comme personne. Elle nous manquera, elle me manquera”. La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse rend aussi hommage à cette “chanteuse populaire”.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Obsèques de Jean-Pierre Pernaut: Brigitte Macron, Michel Drucker... réunis pour un dernier hommage