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      La #santé des femmes - De l'ignorance à la reconnaissance

      Mathias Poujol-Rost ✅ · Sunday, 31 March - 11:12 edit · 1 minute

    Le monde de la #médecine continue d’ériger en norme le #corps masculin : que ce soit dans la recherche, dans l’enseignement #universitaire ou dans la pratique quotidienne, les différences physiologiques liées au #sexe – et à des facteurs génétiques, hormonaux ou métaboliques – sont encore mal connues et trop peu prises en compte.

    Les médecins tendent par ailleurs à minimiser certains symptômes comme la #douleur, lorsqu’ils sont décrits par des #femmes... Des points aveugles de la pratique médicale qui peuvent conduire à des #diagnostics erronés ou retardés, notamment pour certaines #maladies comme l’ #endométriose.

    Passé le #diagnostic, il arrive également que les traitements prescrits s’avèrent inadaptés au corps féminin, qui réagit différemment à certains médicaments. En cause, un manque criant de données : en dépit des exigences de l’Union européenne, la proportion de femmes enrôlées dans les essais cliniques reste encore marginale.

    Face à ces insuffisances, certaines #praticiennes se veulent pionnières d’une médecine sensible au genre, comme Vera Regitz-Zagrosek, #fondatrice de l’Institut de #recherche sur le #genre à l’hôpital de la Charité de Berlin, ou son homologue française, Claire Mounier-Vehier, qui propose des #dépistages gratuits aux femmes de quartiers défavorisés. Selon elles, une médecine adaptée aux différences sexuelles serait bénéfique à tous, y compris aux #hommes qui se voient diagnostiquer – souvent bien trop tard – des maladies réputées "féminines".

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      La mode du mini-short pour hommes va de pair avec celle du crop top

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 3 July, 2022 - 07:00 · 5 minutes

    Le short est de plus en plus Le short est de plus en plus "short", comme ici lors du défilé Prada, au mois de juin 2022.

    MODE - L’été sera short, très short. Et ce n’est pas l’industrie de la mode qui dira le contraire. D’après les derniers défilés, organisés à Paris et dans les autres capitales de la mode à l’occasion des Fashion Weeks de ce mois de juin, une tendance s’est semble-t-il imposée dans le vestiaire masculin. C’est le mini short .

    Oui, le tout petit petit short. Celui qui remonte bien au-dessus du genou. Chez Thom Browne, il est fidèle au tailoring de son créateur américain: cintré, bleu, gris ou noir. Du côté de Marine Serre, il est recouvert de motifs psychédéliques et fendu sur les côtés. À Milan, Prada lui a dédié une grande partie de sa collection printemps-été 2023, le revêtant parfois de cuir et d’une fermeture à double zips, comme ci-dessus.

    Loewe, Hermès, Dior (chez qui il se porte sur un cycliste)... La liste est longue et risque de s’allonger. ”Ça ne m’étonnerait pas qu’on en voit bientôt chez Diesel et Balmain. C’est dans l’ère du temps”, nous dit la conseillère en image Louise Parent. D’après elle, c’est à Miu Miu et sa directrice artistique, l’innovante Miuccia Prada, qu’on doit ces quelques centimètres de tissu en moins.

    La griffe, responsable de l’énorme buzz autour d’une micro-jupe d’écolière taille basse l’an passé, a dévoilé son shorty blanc, au mois de mars 2022. “C’était brillant. Ça fait parler et ça en dit long sur les tendance actuelles. C’est très instagrammable”, constate notre experte.

    Défilé Miu Miu, au mois de mars 2022. Défilé Miu Miu, au mois de mars 2022.

    Alors oui, du côté des enseignes de prêt-à-porter grand public, comme H&M, Zara ou Mango, on n’en est pas encore là, l’industrie du luxe étant parfois un brin plus exubérante et osée. Force est de constater, toutefois, que certains modèles s’en rapprochent.

    ”Ça remonte de plus en plus”, observe Louise Parent. Le raccourcissement des shorts est progressif. De quoi habituer l’œil petit à petit, selon elle. Un constat partagé par Alice Desideri, styliste chez Pecler’s Paris, pour qui le phénomène se voit aussi dans les caleçons de bain.

    De gauche à droite: H&M, Zara. De gauche à droite: H&M, Zara.

    Certains hommes contribuent à son essor. C’est le cas du rappeur américain Lil Nas X, suivi par plus de 12 millions d’abonnés sur Instagram, qui en arbore de temps en temps. Même son de cloche pour Harry Styles et son modèle en jean délavé, ou encore l’acteur Milo Ventimiglia, aperçu aux abords d’un parking à l’été 2021 dans ce qui pourrait être confondu avec un simple caleçon élastique.

    Le mini-short de John Travolta

    Ces trois hommes n’ont rien inventé. Tom Selleck, Elton John ou John Travolta (dans le film Perfect ) portaient déjà des mini-shorts il y a de ça plusieurs décennies. Quant aux dessins de Tom of Finland, célèbre artiste dont les personnages aux corps musclés et érotiques ont considérablement influencé la culture gay, c’était dès le début des années 1970.

    John Travolta, ici dans le film John Travolta, ici dans le film "Perfect".

    “Des shorts comme ça, des hommes de tous les horizons en ont portés depuis toujours”, souligne Alice Desideri. Elle cite pêle-mêle les militaires de l’époque, des hommes en patins à roulettes le long de Venice Beach, en Californie, ou même George Michael.

    Le retour en force du mini-short en 2022 n’a rien d’anodin, il s’inscrit dans un contexte plus vaste de décomplexion vestimentaire des hommes. Comme la chemisette ouverte de beaucoup des mannequins sur les podiums, “il y a cette idée de montrer le corps”, continue la prévisionniste de Pecler’s. Et montrer son corps, quand on est un homme, ne serait plus “interdit” moralement.

    Pour Louise Parent, “ce n’est plus la mode qui dictes les tendances, mais les mentalités actuelles, notamment celles des jeunes générations”, plus fluides dans leur expression du genre et de la masculinité. Le short se raccourcit, il montre davantage les jambes (et donc la peau). Comme le crop top ou le harnais, accessoire sulfureux étroitement lié à la culture SM remis au goût du jour, le mini-short joue avec les limites. Il traduit davantage l’intimité, sexualisant par là-même le corps masculin.

    Des jambes bien musclées

    Cependant, comme le soulève cet article du Guardian , il est aussi l’expression d’une virilité bien exacerbée. Le quotidien britannique explique que les salles de gym ont relevé un intérêt grandissant de leurs clients pour les entraînements physiques visant à muscler le bas du corps, les fesses et les jambes.

    Défilé Marine Serre, collection printemps-été 2023. Défilé Marine Serre, collection printemps-été 2023.

    Le mini-short serait-il l’objet idéal pour faire briller son corps bodybuildé, symbole de la masculinité? Pour ce même journaliste du Guardian , il révèle en tout cas toute l’ambiguïté de ladite “décomplexion” vestimentaire des hommes. Ils s’autorisent à être sexy, si et seulement si le vêtement en question dénude une partie du corps essentielle à sa motricité. Les jambes nous permettent d’avancer. Elles nous empêchent de tomber. C’est encore mieux si elles sont travaillées et bien galbées.

    “Il y a toujours une tendance et son contraire, nous rappelle à son tour Alice Desideri. D’un côté, le mouvement body-positive nous dit qu’il faut aimer son corps. De l’autre, on continue de prôner des corps parfaits.” Or, le poids des standards de beauté l’emporte souvent sur l’acceptation de soi.

    Ce que soulève la styliste n’est pas très éloigné des considérations de l’essayiste Alice Pfeiffer au sujet du renouveau du crop top chez les hommes qui, selon elle, témoigne “d’une nouvelle ère post-industrielle et post-capitaliste, dans laquelle l’homme qui a bien travaillé, n’a même plus besoin de faire du sport”. Comme le petit tee-shirt découpé sous le torse, le mini-short laisse songeur. Mais force est de constater que, devant l’avalanche de canicules que nous réserve l’avenir, il risque de s’avérer très utile.

    À voir également sur Le HuffPost : Le défilé “Le Papier” de Jacquemus sur les dunes de sel de Camargue

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      Apprenez à vous déplacer comme un dauphin (enfin, presque)

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 21 June, 2022 - 16:02 · 3 minutes

    CLIC’ CLIC’ - Pour se déplacer, les humains s’appuient principalement la vue. Mais est-il possible de faire autrement? La question se pose d’autant plus pour les personnes malvoyantes. Afin d’y répondre, des chercheurs de l’université de Durham au Royaume-Uni ont tenté de savoir s’il était possible de former notre espèce à l’écholocation, méthode utilisée notamment par les dauphins et leur sonar.

    Publiés le 2 juin dernier dans la revue PLOS One , leurs résultats démontrent que ce technique permet de faciliter les déplacements pour les personnes qui ne peuvent pas compter sur la vue. Concrètement, le principe est simple. Les humains peuvent par exemple utiliser leur langue pour émettre des “clics” et ensuite interpréter l’écho produit par l’environnement. Avec un peu d’entraînement, cette technique permet de repérer des obstacles ou d’éviter une collision.

    Il y a certes des limites, dues au fait que nos aptitudes auditives, notamment, ne sont pas idéales pour pratiquer l’écholocation. Néanmoins, des personnes malvoyantes y ont recours. Certaines d’entre elles utilisent le tapotement de leur canne ou des claquement de doigt pour en analyser l’écho. Très utile, cette compétence n’est cependant pas développée par un grand nombre .

    Schéma du principe d'écholocation. Schéma du principe d'écholocation.

    L’étude britannique a démontré qu’il est possible, pour un large public, de s’initier a cette pratique. Ainsi, les chercheurs ont sélectionné 12 participants diagnostiqués aveugles pendant leur enfance et 14 personnes voyantes. Au cours d’un programme de formation de 10 semaines, les volontaires ont été formés pour naviguer dans des labyrinthes virtuels (disposés en T, U, zigzags..) et pour se repérer à l’aide de sons produits par leur bouche.

    Lors des deux dernières sessions, les participants ont testé leurs compétences dans un labyrinthe virtuel. Les collisions étaient moins nombreuses qu’elles ne l’avaient été au début du programme. Qu’ils soient aveugles ou non, âgés comme jeunes, tous les participants ont amélioré leurs compétences d’écholocation.

    Surtout, les résultats ont montré que ces écholocateurs nouvellement formés naviguaient presque aussi bien dans le labyrinthe que des “experts” malvoyants qui utilisaient cette compétence depuis des années.

    Tous logés à la même enseigne?

    Si tout le monde semble être capable de s’orienter de la sorte, des zones d’ombre subsistent. En effet, les parties du cerveau mobilisant la vue sont celles qui permettent aux écholocateurs de “voir” le monde qui les entoure. Les chercheurs ne savent pas si les personnes qui grandissent l’usage de la vue peuvent utiliser les mêmes réseaux neuronaux au même degré.

    De plus, alors que de nombreuses personnes voient et entendent moins bien en vieillissant, les chercheurs notent “qu’il n’y avait aucune preuve d’une association entre l’âge et la performance dans les tâches pratiques”. Par la suite, dans une enquête de suivi, 10 des 12 participants aveugles ont déclaré que la compétence avait bénéficié à leur indépendance et bien-être.

    Preuve supplémentaire, selon la chercheuse Lore Thaler, qu’il serait logique “de fournir des informations et une formation sur l’écholocation par clic aux personnes ont une bonne vision fonctionnelle”, mais présentent un risque de perte de l’usage de la vue plus au cours de leur vie à cause de maladies oculaires dégénératives.

    À voir également sur le HuffPost: Dans “Jurassic World 3” certains dinosaures ont des plumes et d’autres pas, on vous explique pourquoi

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      Combien d'extraterrestres dans notre galaxie? Les explications de deux chercheurs

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 9 May, 2022 - 13:18 · 4 minutes

    EXTRATERRESTRES - Sommes-nous seuls? L’univers est si immense qu’il est probable que d’autres formes de vies existent . Mais si c’est le cas, pourquoi n’avons-nous pas entendu parler d’eux? Tels sont les mystères au cœur du paradoxe de Fermi, qui s’interroge sur l’ absence de découvertes d’extraterrestres .

    Paru dans la revue The Astrophysical Journal le 4 avril dernier, un nouvel article s’intéresse à cette question et se demande la chose suivante: combien y-a-t-il de CETI possibles dans notre galaxie et quelle est la probabilité de réussir à communiquer avec eux?

    Les deux auteurs chinois de l’étude Wenjie Song et He Gao, membres du département d’astronomie de l’université de Pékin, estiment qu’il y aurait au minimum 111 civilisations intelligentes extraterrestres communicantes (ou CETI) dans notre galaxie.

    Jusqu’à 42.000 civilisations intelligentes dans notre galaxie?

    Il est difficile d’étudier les autres civilisations car nous n’avons qu’un seul point de référence: les humains sur Terre. Pourtant, de nombreux chercheurs ont abordé la question. Une étude de 2020 , par exemple, a conclu qu’il y a probablement 36 CETI dans la Voie lactée. La méthode scientifique qui avait été utilisée est reprise dans ces nouvelles recherches, en s’attardant sur deux paramètres qui sont jusqu’ici hypothétiques.

    Le premier paramètre concerne le nombre de planètes habitables et la fréquence à laquelle la vie sur ces planètes évolue vers une civilisation intelligente (CETI). Le second est de savoir quel âge a son étoile hôte lorsqu’une telle forme de vie apparaît. D’après leurs résultats, le nombre de CETI qui existent ou ont existé dans la Voie lactée va de plus de 42.000 dans le scénario optimiste à 111 dans le scénario le plus pessimiste.

    Tabeau du résultat des simulations. Le pourcentage F en haut représente le stade d’évolution de l’étoile hôte nécessaire au développement d’un CETI. Le pourcentage fc est le pourcentage de planètes terrestres pouvant accueillir un CETI. Tabeau du résultat des simulations. Le pourcentage F en haut représente le stade d’évolution de l’étoile hôte nécessaire au développement d’un CETI. Le pourcentage fc est le pourcentage de planètes terrestres pouvant accueillir un CETI.

    Pour les chercheurs, il y aurait donc dans le pire des cas plus d’une centaine de formes de vies a découvrir au sein de la Voie lactée. Mais pour parvenir à les trouver, l’humanité va vraisemblablement devoir prendre son mal en patience.

    Reprenant leurs scénarios, les deux chercheurs estiment qu’il faudra survire encore 2.000 au minimum pour qu’une communication bidirectionnelle s’établisse avec nous. Cette durée pourrait d’ailleurs devenir bien plus longue si l’on suit le scénario pessimiste, et pousser jusqu’à 400 000 ans.

    À l’échelle de notre espèce, c’est très (très) long. En effet, notre espèce, n’existe que depuis quelques centaines de milliers d’années et n’a découvert l’agriculture qu’il y a 12.000 ans. C’est court.

    Un paradoxe, des hypothèses

    La recherche d’autres formes de vies, de nombreux scientifiques s’y sont attelés. C’est le cas d’Enrico Fermi, l’un des créateurs de la bombe atomique. Lors d’un déjeuner dans les années 50 avec des collègues physicien, la question de la vie extraterrestre arrive sur la table.

    Le chercheur italien fait alors remarquer ceci: vu l’immensité et l’âge de l’univers, si une civilisation extraterrestre existait, elle aurait certainement eu le temps de s’étendre sur des milliers de mondes et de nous rendre visite. Alors, où sont-ils?

    C’est le “paradoxe de Fermi”. Depuis des milliers de personnes ont essayé de trouver une réponse à ce problème. En 1961, Franck Drake, un astronome américain, met carrément en place une équation afin de calculer le nombre de civilisations extraterrestres dans notre galaxie. Le problème, c’est que cette équation a de nombreuses inconnues. “Mais on commence à connaître plusieurs des termes: le nombre d’étoiles de planètes, le type de planètes”, précise Gabriel Chardin, physicien au CNRS .

    En attendant de résoudre “l’équation de Drake”, les théories pour expliquer le paradoxe de Fermi pullulent. Certaines peu sérieuses, d’autres partent de véritables bases scientifiques.

    Le problème du Grand filtre

    À ce moment-là le Grand filtre entre en jeu. Défini en 1998 par Robin Hanson, il s’agit d’une suite de barrières qui nuit à l’émergence d’une civilisation extraterrestre avancée. Les auteurs abordent ce problème de la manière suivante: “La durée de vie des civilisations est très probablement auto-limitée, en raison de nombreuses perturbations potentielles, telles que les problèmes de population, l’annihilation nucléaire, les changements climatiques soudains, les comètes rebelles, les changements écologiques , etc.”

    Mais alors, l’humanité rencontrera-t-elle un jour une autre civilisation? Comme pour toutes les questions relatives à ce sujet, le mystère reste entier, tant les inconnues sont nombreuses. Dès lors, il n’est pas impossible d’imaginer un scénario où “les humains pourraient ne recevoir aucun signal d’autres CETI avant leur extinction.”

    À voir également sur Le HuffPost: Samantha Cristoforetti réalise le premier TikTok de l’espace à bord de l’ISS

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      Comment les moustiques repèrent-ils les humains à piquer?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 5 May, 2022 - 11:22 · 3 minutes

    Le moustique Aedes aegypti raffole de sang humain, ce qui pose problème car il est porteurs de nombreuses maladies (fièvre jaune, dengue, Zika...). Le moustique Aedes aegypti raffole de sang humain, ce qui pose problème car il est porteurs de nombreuses maladies (fièvre jaune, dengue, Zika...).

    BZZZZ - Installés confortablement dans votre lit, vous entendez soudain son bourdonnement près de votre oreille. Ce bruit caractéristique n’est jamais apprécié, étant le signe d’une potentielle piqûre. Néanmoins, tout le monde ne semble pas logé à la même enseigne. En effet, les moustiques ne frappent pas aléatoirement les humains, alors que certaines espèces se sont même spécialisées pour nous traquer.

    Mais comment les moustiques se concentrent-ils pour dénicher les humains avec une telle précision? C’est la question à laquelle a tenté de répondre une nouvelle étude parue ce mercredi 4 mai dans la revue Nature . Cette dernière s’est notamment penchée sur une espèce, le moustique Aedes aegypti.

    En effet, ces animaux témoignent d’une préférence écrasante pour les humains par rapport aux autres animaux comme l’explique dans l’étude Zhilei Zhao, chercheur postdoctoral en neurobiologie et comportement à l’Université Cornell.

    Distinguer l’homme des autres animaux

    Il est établi maintenant que les moustiques utilisent leur odorat pour frapper . Chaque animal (nous compris) dégage pour ces insectes un bouquet appétissant d’odeurs. Il peut s’agir d’une bactérie (draps Brevibacterium) présente sur nos pieds, de composants spécifiques (comme l’acide lactique) que l’on émet en transpirant ou bien même du dioxyde de carbone que nous expirons .

    Cependant, bien que les scientifiques connaissent l’importance de ces signaux chimiques pour les moustiques, la plupart de ces derniers sont communs à de nombreux animaux. Dès lors, comment parviennent-ils à les différencier et cibler spécifiquement les humains? La réponse se trouverait dans le minuscule cerveau des moustiques selon cette nouvelle étude.

    Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé une technique consistant grossièrement à faire clignoter à l’aide d’un outil fluorescent (CRISPR) les neurones des moustiques lorsqu’une cellule nerveuse est activée. Ils ont ensuite exposés les moustiques à un échantillon d’odeurs recueilli auprès de différents animaux, dont l’humain, pour observer quelles zones du cerveau s’éclairaient en réponse aux différents parfums.

    Opération à cerveau ouvert

    Pour pouvoir observer ce qui se passait dans le cerveau des moustiques, l’équipe a dû opérer vivant les insectes en leur ouvrant le crâne. La tâche est ici bien plus ardue qu’un simple “docteur maboul”, puisque le cerveau de ces animaux mesure environ 0,5 millimètre de diamètre.

    Photo du crâne d'un moustique Aedes aegypti, qui ne mesure pas plus de 0,5 millimètre de diamètre.  Photo du crâne d'un moustique Aedes aegypti, qui ne mesure pas plus de 0,5 millimètre de diamètre.

    Après analyse, il s’est avéré qu’un faisceau bulbeux de nerfs, connu sous le nom de glomérule, montrait une forte réaction aux odeurs humaines (et faibles aux odeurs animales). Parmi ces odeurs humaines, deux en particulier semblaient attirer fortement les moustiques: celles qu’on appelle le décanal et l’undécanal, qui ont une odeur douce et citronnée, semblable à une peau d’orange.

    Grâce à ces découvertes, les chercheurs pourraient développer des formules chimiques qui réduiraient l’activité du glomérule H, voir le bloquerait, ce qui  rendrait les répulsifs antimoustiques plus efficaces. Une autre application serait d’utiliser les odeurs attractives pour les moustiques afin de créer des appâts qui les éloigneraient des humains.

    À voir également sur le HuffPost: Environnement: la France a déjà atteint son jour du dépassement des ressources