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      Homoparentalité: Séverine Tales croque dans sa nouvelle BD "l'ordinaire" d'une vie de famille

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 15 May, 2022 - 15:00 · 5 minutes

    La bande dessinée de Séverine Tales est disponible en librairie depuis le 11 mai. La bande dessinée de Séverine Tales est disponible en librairie depuis le 11 mai.

    PARENTS - “A lors que j’avais l’habitude d’une vie où j’avais réussi à tout mettre sous contrôle, mais trois enfants c’était beaucoup plus difficile [...]. Ca a été une sorte d’instinct de survie de dessiner ce que je vivais”, raconte Séverine Tales à propos de sa bande dessinée Chroniques décalées d’une famille ordinaire .

    Au travers d’une centaine de planches différentes, elle y décrit son quotidien familial: celui d’une mère avec trois garçons en bas âge, au côté de sa compagne Servane. Après avoir fleuri sur son compte Instagram , les dessins de Séverine Tales font l’objet d’une bande dessinée, disponible depuis ce 11 mai en librairie.

    En racontant sa vie familiale, Séverine Tales offre aussi une place à la représentation de l’homoparentalité en France. “C’était important de garder ce contexte où les enfants ont deux mamans. Ce n’est pas le sujet, le sujet c’est la vie de famille mais c’est là et c’est important de montrer que finalement on a les mêmes galères que tout le monde, les mêmes joies et le même quotidien que tous les autres parents”, souligne l’autrice au HuffPost .

    “Élever trois petits garçons, c’est quelque chose”

    Le point de départ de ces chroniques, c’est en effet l’arrivée dans le quotidien de Séverine et Servane de leurs trois garçons. “On a eu un premier enfant et on a pu continuer notre vie d’avant avec lui en plus. Mais quand les jumeaux sont arrivés, on a voulu faire comme si c’était encore possible de faire toujours pareil. Et en fait, il a fallu s’adapter [...] parce qu’élever trois petits garçons, c’est quelque chose”, explique l’autrice.

    Séverine Tales quitte alors son emploi salarié pour travailler à son compte, prend le temps de dessiner avec ses enfants après l’école puis finit par illustrer son nouveau quotidien. “Ce sont mes enfants qui m’ont poussé à dessiner”, plaisante-t-elle. Une façon pour l’autrice de “prendre du recul” sur cette vie familiale et surtout “de prendre encore plus de plaisir à être avec eux”.

    Extrait de Extrait de "Chroniques décalées d'une famille ordinaire".

    Afin que chacun puisse s’identifier dans ce quotidien familial, Séverine Tales a ainsi choisi de représenter ses personnages sans traits du visage. “Ça donne un effet miroir, c’est assez universel, tout le monde peut faire un transfert facilement. C’est pas vraiment nous le sujet au final, ce sont les enfants, les parents en général”, appuie l’autrice.

    Sur les réseaux sociaux, le public qui suit Séverine Tales est d’ailleurs diversifié. “Je pensais que ça n’allait intéresser que les familles comme moi et en fait ça touche tout le monde. Pas mal de gens se sont abonnés alors qu’ils n’avaient pas d’enfants par exemple. C’est depuis peu qu’il y a d’autres couples de filles ou de familles homoparentales qui se sont abonnées”, détaille-t-elle.

    Représenter l’homoparentalité

    Si ces chroniques s’adressent à tous, écrire cette bande dessinée a aussi été une façon pour Séverine Tales de participer à la représentation de l’ homoparentalité en France. “Je suis de cette génération où on n’avait pas encore ces modèles [...] et même maintenant, on en voit peu dans le paysage audiovisuel français ou en littérature, pourtant elles sont là”, souligne-t-elle.

    La bande dessinée revient notamment sur le parcours PMA du couple, réalisé à l’étranger, car alors pas encore autorisé en France. “La légalisation du mariage gay est arrivée quand l’aîné avait un an”, se rappelle l’autrice.

    Extrait de Extrait de "Chroniques décalées d'une famille ordinaire".

    “Aujourd’hui, pour nous, on est d’abord une famille, c’est seulement ensuite qu’on est deux filles en couple. Les gens en pensent ce qu’ils veulent mais [...] pour nous, le fait d’être mères ça se passe bien dans notre quartier. Finalement les gens ont changé de discours, il pouvait y avoir un vocabulaire, des questions qui se posaient qui n’ont plus lieu maintenant”, poursuit Séverine Tales.

    Dialogues piquants et rire jaune

    Parmi les situations ordinaires du quotidien du couple, se glissent néanmoins aussi les remarques homophobes , voire des “maladresses”, entendues au détour de la rue. À ces situations, Séverine Tales répond par le rire: “Sur le coup, c’est un rire jaune, après je rentre à la maison et je le raconte à Servane et elle rit jaune, cette histoire on va la raconter encore et on va finir par en rire et ça passe”.

    Lorsqu’elle est avec ses enfants, l’autrice préfère jongler entre patience, malice et tolérance face aux commentaires des uns et des autres. “Je n’ai pas envie qu’ils se baladent dans la rue avec une maman qui s’énerve tous les dix mètres et qui soit en permanence en colère,explique-t-elle. Alors je réagis beaucoup par le rire et mes enfants retiennent la joie”.

    Extrait de Extrait de "Chroniques décalées d'une famille ordinaire".
    Extrait de Extrait de "Chroniques décalées d'une famille ordinaire".

    “Le regard de ces enfants oblige à réagir, on ne peut pas valider certaines réflexions”, estime de fait Séverine Tales. “Mais je le fais toujours par le rire. Ce n’est pas toujours facile à transmettre ce rire jaune mais c’est ce que j’ai essayé de faire au travers de cette bande dessinée”, conclut-elle.

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