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      Corée du Sud : justice libérale et couple de même sexe

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 28 February, 2023 - 04:10 · 7 minutes

    Contrairement au juge français, le juge coréen a su reconnaître des droits au couple de même sexe. En effet, le 21 février 2023, la Haute Cour de Séoul a considéré discriminatoire le traitement différencié des couples homosexuels au regard de la sécurité sociale. L’affaire qui est portée devant la Cour suprême trouve son origine dans l’absence de reconnaissance de la qualité d’ayant droit du compagnon de même sexe.

    Si cette décision de la justice sud-coréenne semble timide, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une première en Asie où Taïwan demeure le seul pays à avoir reconnu le mariage pour tous.

    La perspective française

    Un devoir de rétrospection nous oblige de rappeler le chemin semé d’embuches qu’a été le processus de reconnaissance des droits pour les couples de même sexe en France. En effet, avant le Pacte civil de solidarité (Pacs), la justice s’est montrée réticente à octroyer des droits aux unions homosexuelles.

    Aussi bien la Cour de cassation, le Conseil d’État que le Conseil constitutionnel, ont statué de manière restrictive en ce qui concerne les droits sociaux et familiaux. Ainsi, dans une décision du 11 juin 1989, la chambre sociale de la Cour de cassation a refusé la qualité de concubin aux couples de même sexe. Plus tard, le 17 décembre 1997, la même Haut juridiction a statué que le partenaire survivant d’un couple homosexuel ne pouvait pas bénéficier du transfert du bail.

    De même, le Conseil d’État s’est opposé à l’agrément à l’adoption pour les personnes homosexuelles et il a fallu qu’en 2008 la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) condamne la France pour que cette situation cesse. Aussi, dans une question prioritaire de constitutionnalité, le Conseil constitutionnel a considéré que le refus du mariage pour les couples de même sexe n’était pas discriminatoire et demeurait donc conforme à la Constitution.

    Les juges français se sont systématiquement opposés au droit de filiation pour les familles homoparentales : pas d’adoption simple de l’enfant du conjoint de même sexe, pas d’inscription dans les registres de l’état civil pour les enfants issus d’une gestation pour autrui (GPA), pas de congé parental pour la compagne pacsée d’une mère lesbienne… Les rares décisions favorables ont eu lieu uniquement lorsqu’il existait déjà un lien de filiation entre une personne homosexuelle et un enfant ou quand la première était détentrice de l’autorité parentale. Dans ce cas et au nom de l’intérêt de l’enfant, certains droits ont parfois été reconnus aux familles homoparentales.

    Face à une justice récalcitrante, c’est donc au niveau du législateur que la reconnaissance des droits a pris forme : le Pacs en 1999, le « mariage pour tous » en 2013, la « PMA pour toutes » en 2021 et la reconnaissance de l’inscription de l’enfant né à l’étranger d’une GPA, par la même loi « bioéthique », en 2021.

    Une tradition judiciaire libérale

    La décision de la justice sud-coréenne s’inscrit dans une longue tradition judiciaire de nature libérale. La CEDH, dans l’affaire Dudgeon c./Royaume Uni (1981), a été la première instance internationale à statuer que les lois criminalisant l’orientation sexuelle violent les droits humains, notamment le droit au respect de la vie privée. Son arrêt révolutionnaire a conduit à la dépénalisation de l’homosexualité au Royaume-Uni, en Irlande du Nord et en Europe dans son ensemble.

    Le fait que l’accomplissement d’actes homosexuels en privé puisse heurter, choquer ou inquiéter des personnes qui trouvent l’homosexualité immorale, ne saurait autoriser le recours à des sanctions pénales quand les partenaires sont des adultes consentants, selon les juges de Strasbourg. Il s’agit simplement de l’application du principe de « non-nuisance » qui trouve sa formulation classique dans l’essai On Liberty de John Stuart Mill (1859) pour défendre une sphère d’intimité de l’individu : « La seule raison légitime que puisse avoir une communauté civilisée pour user de la force contre un de ses membres est de l’empêcher de nuire aux autres » .

    La jurisprudence de la CEDH fut suivie notamment par celle de la Cour constitutionnelle de la Colombie en 1996, celle de la Cour constitutionnelle sud-africaine en 1998 ( National Coalition for Gay and Lesbian Equality v. Ministry of Justice ), celle de la Cour suprême des États-Unis en 2003 (Lawrence v. Texas) ou encore celle des juges de la Cour suprême de Delhi en 2018.

    C’est sur la base du respect de la vie privée, la privacy en anglais, que les juges ont considéré que le libre épanouissement de la personnalité passe par le respect de l’orientation sexuelle des personnes. C’est également sur cette base que l’adultère, la contraception, l’IVG et la pornographie furent dépénalisés.

    L’autonomie de l’individu en relation

    En traitant de l’autonomie de l’individu isolé ( Right to be left alone ), cette conception de la privacy fut considérée rapidement comme trop restrictive et elle n’a cessé d’évoluer vers une approche plus relationnelle où le droit de chacun à rechercher dans ses relations avec autrui les conditions de son libre épanouissement semble aussi fondamentale. La vie de couple apparait ainsi comme l’une des premières manifestations d’une vision élargie de la vie privée conçue désormais également comme autonomie relationnelle.

    C’est sur cette base et en fonction du principe d’égalité devant la loi, que la Cour suprême des États-Unis s’est prononcée le 26 juin 2015 en faveur de la légalité du mariage gay sur l’ensemble du territoire ( Obergefell v. Hodges). Ce fut également grâce à une décision du Tribunal suprême de 2010 que le Mexique a reconnu progressivement le mariage gay. Le 28 avril 2016, la Cour constitutionnelle de la Colombie met fin à des années d’incertitude juridique vécues par les couples homosexuels et réaffirme leurs droits en confirmant la validité du mariage homosexuel au nom des principes de liberté et d’égalité.

    Sans aller jusqu’à reconnaître le droit au mariage, la CEDH considère que la relation stable qu’entretient un couple homosexuel relève de la notion de vie familiale, ainsi que de celle de vie privée, au même titre que celle d’un couple hétérosexuel. De la même manière, la Cour suprême du Brésil a reconnu l’union civile pour les couples homosexuels (2011) et deux ans plus tard le Conseil National de Justice a annoncé que les tribunaux qui célèbrent les mariages ne pourront pas refuser les unions entre personnes de même sexe.

    Après avoir octroyé des droits sociaux et patrimoniaux aux couples homosexuels, la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) a considéré, au nom de la liberté de circulation, que le conjoint d’un ressortissant de l’Union européenne sera reconnu quel que soit le pays où le couple réside, et ce peu importe si celui-ci autorise le mariage ou l’union civile aux couples de même sexe. Dans la droite ligne de cet arrêt, les juges de la CJUE obligent également l’État à délivrer un document d’identité sur la base d’un acte de naissance européen pour un enfant issu d’une PMA dans un couple de femmes.

    La fonction de juger

    Depuis longtemps, la philosophie du droit analyse le rapport que le juge entretient avec les mentalités de la communauté au sein de laquelle il rend justice.

    La société sud-coréenne demeure très conservatrice et les églises protestantes sont très mobilisées contre les droits LGBTI. Une conception conservatrice de la fonction de juger obligerait le juge à devoir traduire l’opinion majoritaire. Une autre compréhension de sa fonction (libérale constitutionnelle) verrait dans le juge l’interprète autorisé des libertés fondamentales y compris contre les valeurs dominantes et ceci afin de permettre le droit de chaque individu à son épanouissement personnel. La primauté de l’individu sur le collectif constitue le soubassement philosophique du raisonnement juridique.

    Dans l’interprétation de la règle de droit, le juge sud-coréen a su prendre une décision en fonction des principes généraux du droit libéral comme le respect de la vie privée, l’autodétermination et la non-discrimination lui permettant ainsi d’articuler un système de protection de la « différence homosexuelle » sans passer par des politiques identitaires, en assurant de la sorte l’indifférence juridique à l’égard de l’orientation sexuelle des personnes et des couples.

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      "Stranger Things" saison 4: Noah Schnapp confirme cette théorie sur le personnage de Will

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 16 July, 2022 - 07:40 · 2 minutes

    (Noah Schnapp à Milan le 18 juin 2022. Par Jacopo M. Raule/Getty Images for Fendi) (Noah Schnapp à Milan le 18 juin 2022. Par Jacopo M. Raule/Getty Images for Fendi)

    SÉRIES - Cela pouvait paraître évident pour certains, mais le sujet fait tout de même débat auprès des fans de Stranger Things depuis le début de la série: Will Byers est-il gay et amoureux de Mike? Son interprète, Noah Schnapp, a levé tout doute sur la question lors d’une interview pour Variety , ce jeudi 14 juillet.

    L’acteur de 17 ans a ainsi confirmé que son personnage est bien gay et amoureux de son meilleur ami, Mike Wheeler. “De toute évidence, cela a été évoqué dans la saison 1: c’était toujours un peu là, mais ce n’était pas vraiment clair, était-ce juste parce qu’il grandit plus lentement que ses amis?”, s’est interrogé l’acteur, avant de clarifier: “Maintenant qu’il a vieilli, [les scénaristes] en ont fait une chose très réelle et évidente. Il est clair à 100% qu’il est gay et qu’il aime Mike. Mais avant, c’était un arc lent”.

    “Ce n’est pas ma faute si tu n’aimes pas les filles!”

    L’orientation sexuelle de Will fait l’objet d’intenses spéculations de la part des fans depuis la première saison de Stranger Things . Un débat qui s’est intensifié après le troisième épisode de la saison 3, qui comportait une scène dans laquelle Mike dit à Will: “Ce n’est pas ma faute si tu n’aimes pas les filles!”

    En 2019, Noah Schnapp déclarait à ce sujet: “Quand vous entendez Mike dire cette réplique, c’est vraiment au public de l’interpréter. Je l’interprète comme s’il n’était pas prêt à grandir et qu’il ne voulait pas vraiment bouger sur les rencontres et les relations pour le moment. Il veut toujours être un enfant et jouer dans le sous-sol comme il le faisait autrefois.

    Mais aujourd’hui, avec le recul, l’acteur confie à Variety qu’il était “en quelque sorte en train de comprendre avec le public” et qu’il n’était pas sûr de savoir où les créateurs de la série, les frères Duffer , “voulaient aller” avec son personnage à l’époque.

    “Je pense que c’est si bien fait, parce qu’il est trop facile de faire en sorte qu’un personnage soit soudainement gay”, note-t-il. “Ils écrivent ce vrai personnage, ce vrai voyage [vers le coming out] et cette vraie lutte et ils le font si bien.”

    À voir également sur Le HuffPost: “Stranger Things” saison 4 dévoile sa nouvelle bande-annonce

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      Je suis gay, banlieusard et fier - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 07:00 · 9 minutes

    On m’a toujours fait sentir que j’étais différent et, surtout, on a toujours voulu me faire On m’a toujours fait sentir que j’étais différent et, surtout, on a toujours voulu me faire "comprendre" ma sexualité. J’ai utilisé le terme "comprendre", mais je ne pense même pas qu’il soit vraiment adapté: l’idée pour eux était plutôt de me briser , de m’ostraciser plutôt que de m’aider dans la découverte de moi-même. (photo d'illustration)

    LGBT - Je vis dans la banlieue sud de Paris, j’ai toujours vécu ici. C’est tout bête, mais, en banlieue , c’est la loi du plus fort. Très tôt, les garçons rugissent un maximum pour montrer qui est le plus puissant, le plus saillant. Au collège, il y avait beaucoup de bagarres , de règlements de comptes auxquels je ne participais pas. Mais même quand tu ne t’en mêles pas, c’est toi qu’on vient chercher.

    Les autres voulaient savoir

    Je ne me suis jamais vraiment posé de questions sur ma sexualité . Et ces questionnements ne sont même pas apparus naturellement: ce sont les autres enfants qui les ont provoqués. Depuis tout petit, j’ai toujours senti cette fracture entre eux et moi: là où les garçons préféraient les ballons et les filles, moi je préférais traîner avec elles et jouer aux Barbies. Mais cette préférence m’a coûté beaucoup de choses…

    Je ne pense pas que mon expérience soit propre à la banlieue. Lorsqu’on est une personne LGBTQIA+, on fait souvent face au rejet et à la violence, que l’on habite en ville ou en campagne.

    On m’a toujours fait sentir que j’étais différent et, surtout, on a toujours voulu me faire “comprendre” ma sexualité. J’ai utilisé le terme “comprendre”, mais je ne pense même pas qu’il soit vraiment adapté: l’idée pour eux était plutôt de me briser , de m’ostraciser plutôt que de m’aider dans la découverte de moi-même.

    D’abord, les insultes

    Je ne me rappelle pas quand le réel “harcèlement” a commencé. Je me rappelle juste de comment: à mon entrée en sixième, un groupe de garçons de ma classe ne faisaient que m’insulter de “PD”. S’il n’y avait eu qu’eux… Parce que non, ça ne s’arrêtait pas à ma classe. Dans la cour, on venait me voir pour me poser des questions très indiscrètes. “Tu es transsexuel?” ; ” Tu veux être une fille?”; “T’es une pédale.”

    J’avais un style plutôt banal. J’aimais m’habiller en couleur avec de l’orange, du rouge, du vert, mais mon look rentrait plutôt dans les “codes”. En revanche, j’avais quelque chose qui me démarquait des autres et qui m’a trahi: j’étais efféminé et je traînais avec des filles. C’était uniquement sur ces critères que je recevais des critiques.

    Les humiliations

    Je me rappelle même qu’une surveillante du collège s’était mise à m’embêter. Lorsque je mangeais, elle s’invitait à ma table avec mes copines pour me poser ce même genre de questions: ” Et pourquoi tu traînes qu’avec des filles?” ; “Fais comme les autres garçons, va jouer au foot.” Je me souviens encore du frisson de gêne et le sentiment d’humiliation que je ressentais.

    C’est dans ces moments-là que tu ressens au plus profond de toi que tu n’es pas comme les autres, et que tu as en plus l’impression que c’est une erreur, qu’il y a quelque chose à changer. Le contrôle de soi devient alors primordial: ne pas paraître trop efféminé, essayer de parler avec une voix un peu plus grave, décroiser les jambes en public… Tant de choses que j’ai dû faire pour paraître “normal” aux yeux des gens et pour qu’ils arrêtent de mettre en lumière cette différence qui me faisait tant souffrir.

    Les coups

    J’aurais aimé que ça s’arrête aux mots, mais j’ai également eu le droit aux menaces de mort au téléphone, aux coups de pied dans mon sac… Je me rappelle même qu’un jour, en sortant du collège un mercredi midi (ce qui est l’équivalent d’une heure de pointe dans les transports en termes de monde), deux garçons plus jeunes que moi sont venus avec une barre de fer pour me frapper. Sans aucune raison, ils m’ont plaqué contre le mur devant tout le monde et m’ont frappé les jambes avec  cela a duré quelques secondes, mais suffisantes pour que je me sente humilié. Je me rappelle rigoler pendant qu’ils me frappaient pour faire semblant que je maîtrisais la situation et qu’ils étaient mes amis, alors qu’intérieurement je criais à l’aide.

    De manière générale, les critiques venaient de tout le monde. Donc le mal que je recevais, je me l’infligeais, notamment avec la mutilation. Je me suis mutilé du milieu de la quatrième à la troisième environ: au tout début, c’était quelques petits traits, puis après je finissais avec le bras en sang. Je me rappelle encore de la sensation de brûlure lorsque je prenais ma douche.

    Préserver ma famille

    Ma famille n’était au courant de rien, du moins ils en savaient le moins possible. J’ai toujours voulu les protéger: j’imagine même que s’ils lisent ce texte, ils hallucineront de savoir que je leur ai caché tant de choses. Oui, ils savent que je me faisais un peu embêter, mais rien de grave. Je ne leur racontais rien de mes agressions et tentais à chaque fois de rentrer du collège avec le sourire, pour ne pas les inquiéter.

    Cette période fut vraiment compliquée, mais plus j’avançais dans les années, plus les gens s’habituaient à ma présence et les remarques s’atténuaient peu à peu, sans disparaître complètement.

    Le déclic au lycée

    Au lycée, c’était assez différent. Pour une fois, je n’étais pas vraiment le centre de l’attention, et cela m’a vraiment permis de me découvrir et de pouvoir m’assumer par la suite. J’ai fait mon coming-out lorsque j’étais en première, les gens ont plutôt bien réagi. À vrai dire, ils s’en doutaient tous un peu. J’avais peur que certaines personnes ne comprennent pas, mais, après tout, c’était ma sexualité et ça ne regardait que moi.

    Je pensais en avoir fini avec les remarques jusqu’à ce qu’un groupe de garçons au lycée m’aient dans le viseur. Dans les couloirs, j’avais le droit à “Haron, pète-moi le cul”, ou à des regards déplacés…

    À la fin du lycée, j’ai commencé à me maquiller et à m’habiller plus en corrélation avec ma personne. Pas au point d’aller au lycée avec de faux cils et du rouge à lèvres, mais j’aimais bien me faire un beau teint avec du gloss, du mascara et les sourcils. Côté vêtements, rien de vraiment choquant, mais je suis passé du sac à dos au tote bag. Sur tout mon lycée, on devait être deux ou trois garçons à en porter un. Tout le reste des garçons était en sac à dos. Mais, moi, j’étais plus à l’aise, j’étais plus moi-même. Je n’avais plus l’impression de mentir aux gens sur qui j’étais comme je le faisais avant, avec mon “contrôle social”. Oui, c’était un nouveau souffle pour moi de m’assumer.

    D’autres ont vécu pire

    Je connais d’autres personnes LGBTQIA+ de ma ville qui ont eu plus de mal à se faire une place, et qui ont vécu une expérience pire que la mienne. Je connais un garçon qui se faisait harceler pour les mêmes raisons que moi, mais ce n’était pas pareil: c’était plus violent, plus frontal. Les gens l’embêtaient vraiment, car, à ma différence, lui a assumé son homosexualité très jeune.

    Là où moi je pouvais démentir en affirmant que j’étais comme eux, lui assumait et revendiquait clairement sa différence. J’étais plutôt bien entouré, j’avais des copines qui me défendaient parfois, et j’avais un moins gros caractère que lui. Je ne répondais pas et ne me défendais pas pour qu’on évite au maximum d’appuyer là où ça fait mal. Lui, il était moins entouré et se défendait, il était donc plus facile à atteindre pour les autres. Je ne le connaissais pas et je ne le voyais pas souvent, mais je me disais toujours en le voyant que, finalement, ce que je vivais n’était pas si horrible que ça.

    En banlieue ou ailleurs, c’est pareil

    Je ne pense pas que mon expérience soit propre à la banlieue. Lorsqu’on est une personne LGBTQIA+, on fait souvent face au rejet et à la violence, que l’on habite en ville ou en campagne. Après, il est évident que certains facteurs entrent en compte lorsque l’on vit en banlieue: le milieu social, la précarité, la délinquance… J’ai eu la chance, malgré mon expérience, d’avoir assez bien réussi mon intégration sociale. Même si j’avais le droit aux remarques, je restais assez “neutre” (notamment, car j’exerçais un contrôle de moi-même assez impressionnant).

    Mais, la banlieue, c’est mon chez-moi, et je sais comment ça fonctionne. Donc, malgré la peur, je l’aime ma banlieue, et sans elle je ne serai pas la personne que je suis aujourd’hui. C’est avec tout ce que j’ai pu vivre pendant mon enfance, ici en banlieue, que j’ai pu me forger mon caractère et ma force d’esprit. Je sais que beaucoup de personnes la voient comme un “ghetto” ou comme quelque chose de dangereux, mais, moi, elle me rassure.

    C’est ici que j’ai vécu, c’est ici que j’ai grandi et, pour ces raisons, j’ai presque envie de lui dire que je ne lui en veux pas. La banlieue, c’est aussi une richesse, celle de croiser des personnes de différentes origines, de différents milieux sociaux cohabitant ensemble. Je me sens banlieusard et j’en suis fier.

    Ce billet provient des ateliers d’écriture menés par la ZEP (la Zone d’Expression Prioritaire), un dispositif média d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans qui témoignent de leur quotidien comme de toute l’actualité qui les concernent.

    À voir également sur Le HuffPost: À Tbilissi, une marche des Fiertés annulée après avoir été attaquée par des opposants conservateurs

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      Maybelle Blair, star du baseball américain, fait son coming out à 95 ans

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 20 June, 2022 - 13:40 · 3 minutes

    Maybelle Blair lors du Festival du film classique, à Los Angeles, en avril 2022. L'ancienne joueuse de baseball était invitée à la projection du film “A League of Their Own”. Maybelle Blair lors du Festival du film classique, à Los Angeles, en avril 2022. L'ancienne joueuse de baseball était invitée à la projection du film “A League of Their Own”.

    LGBTQ+ - “Je me suis cachée pendant 75, 85 ans et c’est en fait la première fois que je fais mon coming out ”. C’est à l’âge de 95 ans que la star du baseball américain Maybelle Blair a rendu public son homosexualité , alors qu’elle s’exprimait après une projection de la nouvelle série d’Amazon Prime A League of Their Own .

    Maybelle Blair a été l’une des joueuses de la All-American Girls Professional Baseball League, ligue professionnelle de baseball féminin qui a existé de 1943 à 1954 aux États-Unis et qui a inspiré le film A League of Their Own , intitulé “Une équipe hors du commun” en français. Maybelle Blair avait elle-même inspiré le personnage de Mae Mordabito, joué par Madonna.

    Sorti en 1992, ce film vient d’être adapté en série par la plateforme Amazon Prime. “Je pense que c’est une excellente occasion pour ces jeunes joueuses de se rendre compte qu’elles ne sont pas seules, et qu’elles n’ont pas à se cacher”, a souligné Maybelle Blair lors de l’avant-première le 16 juin dernier.

    “Je pensais que j’étais la seule au monde”

    “A notre époque, on n’osait pas dire à sa famille ou laisser entendre à qui que ce soit que l’on était gay. C’était la chose la plus terrible au monde”, a raconté l’ancienne star du baseball américain au public, se confiant sur son expérience en tant qu’adolescente lesbienne dans les années 1940.

    “Je pensais que j’étais la seule au monde [...]. J’ai déjà pensé ‘Oh mon dieu Maybelle, qu’est-ce qui ne va pas chez toi?’ parce que j’avais eu un crush sur cette fille au lycée”, a-t-elle poursuivi, comme le rapporte le média américain Them .

    Un “regard plus profond sur les questions de sexualité”

    Disponible dès le 12 août prochain sur Amazon Prime, l’adaptation en série de A League of Their Own devrait être complétée d’ “un regard plus profond sur les questions de race et de sexualité”, souligne le communiqué de presse de la série.

    En 1992 déjà, le film avait marqué la communauté lesbienne, en prônant une émancipation des femmes et en mettant en scène des icônes queer, à l’image de Geena Davis, actrice un an plus tôt dans le film Thelma & Louise. “C’est drôle, dans League of Our Own , mon personnage était, je crois, gay [...]. J’avais dit ‘Pen [Penny Marshall, réalisatrice du film], as-tu lu le script?[...]’ Il y a un petit sous-entendu”, avait également appuyé en ce sens l’actrice, et par ailleurs ouvertement lesbienne, Rosie O’Donnell mi-2021, dans le podcast “Everything Iconic with Danny Pellegrino”.

    30 ans plus tard, l’adaptation en série offre, elle, plus que de simples sous-entendus aux spectateurs et dévoilera les romances queers de ses joueuses de baseball. “C’est aussi une vraie histoire queer. Je sais que ça peut paraître fou d’imaginer que des femmes jouant au baseball professionnel aient pu être homosexuelles, mais c’est le cas et cela ne faisait pas partie du film”, avait tenu à rappeler Abbi Jacobson, co-créatrice de la série, sur le plateau de “The Drew Barrymore Show” en mai 2021.

    A voir également sur Le HuffPost: “Qui est Karine Jean-Pierre, première femme noire et lesbienne à parler au nom d’un président américain?”

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      Une tribune de Têtu appelle la France "à reconnaître les victimes de sa répression anti-gay"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 15 June, 2022 - 16:01 · 4 minutes

    Photo d'illustration prise à Toulouse en juin 2018, lors de la Pride. (Photo by Alain Pitton/NurPhoto via Getty Images) Photo d'illustration prise à Toulouse en juin 2018, lors de la Pride.  (Photo by Alain Pitton/NurPhoto via Getty Images)

    HOMOSEXUALITÉ - Il a fallu attendre le 4 août 1982 pour que l’homosexualité ne soit plus considérée comme un délit en France. Ce mercredi 15 juin, à l’occasion du mois des Fiertés et des 40 ans de cette abolition, une tribune signée par des victimes de cette législation discriminante, des associations et des personnalités politiques appelle le gouvernement français à aller plus loin en reconnaissant “les victimes de sa répression anti-gay”.

    Initiée par le magazine Têtu , la tribune, aussi présentée sous forme de pétition, a vocation à interpeller “le plus haut niveau de l’État”. La répression perpétrée entre 1940 et 1980, “cette tache dans notre histoire doit désormais être reconnue par une prise de parole au plus haut niveau de l’État. La Norvège l’a fait cette année. (...) L’Allemagne, de son côté, indemnise financièrement les victimes (...) À son tour, la France doit reconnaître, réhabiliter, voire indemniser les victimes de sa répression anti-gay”, écrivent les auteurs.

    Parmi les signataires, des associations de lutte pour l’égalité, d’aides aux victimes d’homophobie, des sociologues, historiens mais aussi nombre de personnalités politiques: Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Fabien Roussel, le secrétaire général d’EELV Julien Bayou, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, l’ancien maire et député écologiste Noël Mamère, l’ancien ministre Jack Lang. Sans oublier les victimes, condamnées dans les années 70, comme Michel Chomarat ou Anne Tonglet.

    À son tour, la France doit reconnaître, réhabiliter, voire indemniser les victimes de sa répression anti-gay"

    Si le “crime de sodomie” a été aboli en 1791, le régime de Vichy a remis en place des lois discriminantes pénalisant les relations intimes entre personnes du même sexe, dont une différence d’âge de la majorité sexuelle selon son orientation. Ces lois ont perduré après la Libération, voire ont été renforcées pendant les années de Gaulle. En 1960, un vote de l’Assemblée nationale fait ainsi de l’homosexualité un “fléau social” contre lequel la police est chargée de “lutter”.

    Ces textes ne seront abolis que quarante ans plus tard pendant la présidence Mitterrand, sous l’impulsion du président socialiste, de Gisèle Halimi, rapporteuse de la Commission des lois et Robert Badinter, garde des Sceaux.

    “Réparer les vies brisées des victimes”

    Selon les spécialistes interrogés par Têtu dans le cadre de son édition d’été qui sort en plein Mois des Fiertés, environ 10.000 personnes ont été condamnées entre 1945 et 1978. Mais établir un chiffre précis est quasiment impossible. “Tout le problème du comptage réside dans le fait que, en matière judiciaire comme en psychiatrie, les pédocriminels étaient quaifiés d’homosexuels lorsqu’il s’agissait de relations entre personnes de même sexe”, explique Sébastien Landrieux, spécialisé dans l’histoire des homosexualités, à nos confrères.

    Selon lui, sur les 10.000 condamnations, au moins la moitié visait des homosexuels. Les sanctions prenaient la forme d’amende et de peine de prison, de moins d’un an pour la plupart.

    “Plusieurs milliers d’hommes, dans l’immense majorité des cas, ont été poursuivis et condamnés ‘au nom du peuple français’ pour avoir simplement eu des relations sexuelles consenties avec d’autres hommes. (...) L’histoire n’est pas une ardoise, et l’effacement de leur casier judiciaire n’a pas réparé les vies brisées des victimes”, font valoir les auteurs de la tribune.

    Michel Chomorat le sait bien. Condamné en 1977 pour “outrage public à la pudeur”, il choisit de faire appel et va jusqu’en cassation, à une période où les mouvements contre l’homophobie et pour la dépénalisation prennent leur essor.  ”À l’époque quand les gens étaient arrêtés pour ce genre de chose, il y avait souvent un article dans la presse locale. Certains perdaient alors leur travail, d’autres ont été poussés jusqu’au suicide. Il ne fallait pas que ça se sache,” racontait ce Lyonnais en janvier 2022 à France 3 Région .

    Quarante après la dépénalisation, les lois ont progressivement évolué pour plus d’égalité. L’adoption homoparentale est légale et l’Assemblée a récemment voté - au bout de longs et âpres débats - l’accès à la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules. Il reste cependant encore du chemin à faire, avant de parvenir, dans les faits comme dans les textes, à une véritable égalité.  “Alors que nous commémorons cette année les 40 ans de cette dépénalisation de l’homosexualité, il est temps pour la France de solder (...) cette ‘époque odieuse de notre histoire’”, enjoignent les auteurs de la tribune.

    À voir également sur Le HuffPost: Pourquoi il est difficile de légiférer sur les thérapies de conversion

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      Variole du singe: les hommes homosexuels "victimes accusées" de la maladie

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 27 May, 2022 - 14:56 · 7 minutes

    Pour Christophe Broqua, plusieurs éléments de contexte ont favorisé Pour Christophe Broqua, plusieurs éléments de contexte ont favorisé "le fait de désigner les hommes homosexuels comme étant plus touchés que les autres" par la variole du singe.

    LGBTQ+ - “Si nous laissons ce genre de messages stigmatisants se propager et s’installer, ils auront des conséquences à long terme”, a averti Matthew Kavanagh dans Le Monde le 25 mai dernier . Le directeur adjoint de l’Onusida s’exprimait au sujet de la variole du singe , dont la médiatisation a déjà, en partie, conduit à une stigmatisation de la communauté gay.

    “Ces cas sont survenus principalement, mais pas uniquement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes”, précise en effet Santé Publique France dans son communiqué du 23 mai 2022 , à l’instar de d’autres agences de santé nationales à l’étranger.

    Chargé de recherche au CNRS et membre de l’institut des Mondes Africains, Christophe Broqua explique au HuffPost “que plusieurs éléments de contexte favorisent le fait de désigner les hommes homosexuels comme étant - par hypothèse - plus touchés que les autres”. Le chercheur est notamment l’auteur de Agir pour ne pas mourir! Act Up, les homosexuels et le sida , paru en 2006.

    Plusieurs organisations comme l’Onusida ou l’OMS ont récemment alerté quant au lien réalisé entre la variole du singe et la communauté gay. Quel regard portez-vous sur le fait que ce lien soit mis en avant?

    Christophe Broqua: On voit là se profiler un risque inhérent à toute épidémie. C’est le phénomène qu’on appelle de la “victime accusée”, c’est-à-dire le fait que des groupes qui seraient parmi les victimes d’une épidémie se trouvent désignés comme étant responsables. Là, ce n’est pas encore le cas mais c’est un risque puisqu’on voit clairement une désignation de certains groupes dans la communication.

    Ce phénomène a été particulièrement visible lors de l’épidémie de sida puisqu’on parlait de “cancer gay” et qu’on avait établi la liste des “4H” qui étaient les homosexuels, les héroïnomanes, les hémophiles et les Haïtiens. Précisément des populations qui étaient extrêmement stigmatisées pour être dites responsables de la diffusion de l’épidémie.

    À quel autre risque ce lien peut-il conduire?

    Il y a dans les contextes épidémiques des réflexes qui peuvent être dangereux et là ce dont on va s’inquiéter ce sont les réflexes coercitifs. C’est-à-dire que lorsqu’on parle d’une population touchée, on peut chercher à l’isoler, à la contraindre etc... Et quand une épidémie touche des minorités précédemment stigmatisées, ces risques sont accrus. Ils se trouvent renforcés car les “victimes accusées” sont toutes désignées.

    Est-ce qu’on peut reprocher aux autorités sanitaires de mentionner que les cas de variole du singe touchent majoritairement des hommes homosexuels alors que le virus se transmet indépendamment de l’orientation sexuelle de chacun?

    Il y a deux choses à distinguer dans le cas de la variole du singe. D’une part, il est logique que les autorités sanitaires et que les spécialistes, les scientifiques s’intéressent aux facteurs susceptibles de rendre possible le développement d’une épidémie. On ne peut pas faire le reproche aux autorités ni aux scientifiques de rechercher les facteurs qui favorisent la diffusion et là, une des hypothèses est que les homosexuels soient plus touchés que les autres. Dans le cas du VIH, ce constat a aidé à expliquer le mode de transmission et l’origine virale de l’épidémie par exemple.

    En revanche, là où on peut faire une mise en garde, c’est sur le plan de la communication publique, et surtout de la façon dont les médias reprennent l’information. Le risque le plus grand, c’est le risque des dérives médiatiques. Et en particulier dans des pays où les risques coercitifs pourraient être plus forts et où la communication concerne les catégories qui sont les plus stigmatisées.

    Il est légitime de se poser certaines questions sur le plan scientifique mais il peut être risqué d’en faire un élément de communication publique. Christophe Broqua, chargé de recherche au CNRS

    Dire certaines choses en France n’a pas les mêmes implications que dans d’autres pays, alors que l’épidémie peut être mondiale, donc il faut anticiper sur les risques que pourrait provoquer une communication qui ne serait pas bienveillante, qui ne serait pas maîtrisée. La médiatisation peut par ailleurs conduire à pointer du doigt certaines pratiques, cela peut offrir une occasion à certains pour critiquer les homosexuels, les minorités sexuelles et de genre. Il est légitime de se poser certaines questions sur le plan scientifique mais il peut être risqué d’en faire un élément de communication publique.

    Même si les scientifiques explorent aujourd’hui toutes les pistes, est-ce qu’au niveau de la recherche on peut déjà avoir certains préjugés?

    En effet, y compris dans les domaines de la recherche et des politiques publiques, les savoirs mobilisés peuvent être empreints de préjugés. On n’est pas forcément dans la neutralité et l’objectivité. Et on le voit dans le cas de la variole du singe: si on établit aujourd’hui le fait que les homosexuels sont les plus touchés, cela peut rapidement changer au vu des modes de transmission.

    Il faut tenir compte d’un élément qui fait qu’on établit pour le moment une présence plus importante de ce virus chez les gays: c’est une population particulièrement surveillée sur le plan sanitaire. C’était déjà le cas au début de l’épidémie de sida et c’est ce qui a permis d’identifier les tout premiers malades. Cela peut donc impliquer que ces personnes soient sur-représentées dans les cas déclarés. Ce n’est qu’une hypothèse mais, dans ce cas, on pourrait s’interroger sur la neutralité de la désignation de certains groupes par les autorités publiques, notamment s’il s’avérait que cela n’était pas pertinent.

    A contrario , est-ce qu’il peut y avoir un risque à ne pas mettre l’accent sur les communautés qui sont les plus touchées aujourd’hui?

    En fait, il ne faut pas non plus négliger certains facteurs sur le plan scientifique ou politique dans le seul but d’éviter les risques de la médiatisation. C’est ce qu’on a observé dans le cas de l’épidémie de sida par exemple: les personnes impliquées ont été confrontées à une double contrainte.

    D’une part, il fallait lutter contre l’épidémie dans les groupes où elle se développait et en même temps, il fallait faire le plus possible en sorte d’éviter la stigmatisation, ce qui a pu avoir comme conséquence de minimiser l’importance de l’épidémie dans certains groupes, notamment à la fin des années 1980. Il y a eu un phénomène qu’on a appelé la “déshomosexualisation du sida”.

    Act Up a par exemple critiqué le fait que, dans le discours des pouvoirs publics, on ne prenait plus en compte le fait que l’épidémie restait concentrée dans certaines populations, et en particulier les hommes homosexuels, ce qui nécessitait de redoubler d’efforts vis-à-vis de cette population. D’autres associations ont par ailleurs critiqué le même phénomène d’occultation de l’épidémie chez les migrants.

    Dans une société idéale, il faudrait que les responsables médicaux, scientifiques et politiques puissent indiquer quelles sont les populations touchées par une épidémie sans que ces populations en subissent les conséquences en termes de stigmatisation ou de violences. Au fond, ce qui est en cause ce n’est pas tant la façon dont procèdent les pouvoirs publics ou les scientifiques que le statut qu’on réserve à certains groupes sociaux.

    À voir également sur Le HuffPost: “Les liens entre variole du singe et Covid ne sont pas ceux que vous pensez”

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      « L’homosexualité est une abomination » : il y a toujours des groupes Facebook homophobes en 2022

      news.movim.eu / Numerama · Wednesday, 18 May, 2022 - 08:59

    Le réseau social héberge de nombreux groupes ouvertement homophobes. Certains accueillent plusieurs centaines de personnes et sont très actifs. [Lire la suite]

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      Jake Daniels, premier footballeur anglais en activité à faire son coming-out

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 17 May, 2022 - 10:08 · 3 minutes

    PETERBOROUGH, ANGLETERRE - 7 MAI: Jake Daniels de Blackpool pendant le match du Sky Bet Championship entre Peterborough United et Blackpool au London Road Stadium le 7 mai 2022 à Peterborough, Angleterre. (Photo par Lee Parker - CameraSport via Getty Images) PETERBOROUGH, ANGLETERRE - 7 MAI: Jake Daniels de Blackpool pendant le match du Sky Bet Championship entre Peterborough United et Blackpool au London Road Stadium le 7 mai 2022 à Peterborough, Angleterre. (Photo par Lee Parker - CameraSport via Getty Images)

    FOOTBALL - L’annonce est historique dans le monde du football anglais. Jake Daniels qui joue à Blackpool en deuxième division anglaise a révélé son homosexualité ce lundi 16 mai. C’est la première fois qu’un footballeur professionnel britannique fait son coming-out médiatique .

    C’est dans un communiqué sur le site de son club que le joueur de 17 ans s’est exprimé sur sa sexualité. “Cette saison a été fantastique pour moi sur le terrain. J’ai fait mon premier match pro, marqué 30 buts avec la réserve, signé mon premier contrat pro... Mais hors du terrain, j’ai caché celui que je suis réellement. J’ai su toute ma vie que j’étais gay et je sens que je suis maintenant prêt à faire mon coming-out et à être moi-même”.

    Un acte courageux de la part du joueur quand on connaît les répercussions qui peuvent être liées à ce genre d’ annonce , obligeant bon nombre de joueurs homosexuels à vivre caché . ”Être gay, bi ou queer est toujours un tabou dans le football masculin”, a souligné Jake Daniels dans un entretien à Sky Sport. En 1990, c’est le footballeur amateur anglais Justin Fashanu qui avait réalisé son coming-out. Une annonce qui avait ruiné sa vie puisqu’il s’est suicidé 8 ans plus tard après avoir été victime de nombreux comportements homophobes.

    À seulement 17 ans et une carrière professionnelle tout juste entamée, la révélation du joueur a été grandement saluée. “Tu es une source d’inspiration pour nous tous”, a notamment déclaré le club de Leicester. La Fédération anglaise de football a également salué le footballeur. “Le football est un jeu pour tous, avec la diversité en son cœur, et c’est une étape extrêmement positive alors que nous nous efforçons de construire un jeu inclusif dont nous pouvons tous être fiers.” Plusieurs clubs anglais ont aussi encouragé le joueur sous le tweet du club de Blackpool.

    L’homosexualité reste un sujet tabou, même dans le football français. Le joueur amateur Yoann Lemaire avait aussi fait son coming-out en 2004. Après avoir été pris à partie par un coéquipier en 2009, il se fera licencier de son club du FC Chooz en Ardennes. En 2019, Antoine Griezmann avait apporté un message d’encouragement à l’égard des joueurs gays. Aucun footballeur n’apparaissait dans le documentaire Faut qu’on parle diffusé en 2021 sur Canal+: le nageur Jérémy Stravius, le patineur Kevin Aymoz, le rugbyman Jérémy Clamy-Edroux, l’escrimeuse Astrid Guyart, la judoka Amandine Buchard et la basketteuse Céline Dumerc témoignait dans ce film fort.

    En octobre 2021, le joueur australien Josh Cavallo avait aussi fait son coming-out. Comme pour Jake Daniels, le footballeur avait été grandement soutenu dans son acte.

    À voir également sur Le HuffPost : Le footballeur australien Josh Cavallo révèle son homosexualité