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      Quelles séries voir sur TF1+, le nouveau service de streaming gratuit ?

      news.movim.eu / Numerama · Tuesday, 9 January - 07:10

    Entre Plus Belle La Vie, Poker Face, Vampire Diaries, Naruto et HPI, on parcourt le catalogue séries de TF1+ en janvier 2024.

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      4 séries policières imprévisibles à voir sur Disney+

      news.movim.eu / Numerama · Wednesday, 15 November - 08:19

    L’automne est généralement la saison idéale pour faire travailler ses neurones face à une enquête bien ficelée, le tout avec un bon thé chaud en main. Sur Disney+, 4 séries policières devraient même surprendre les détectives les plus aguerris : Sherlock, Mr Mercedes, HPI et Sur ordre de Dieu. [Lire la suite]

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      "HPI" saison 3: ce qu'on sait de la suite de la série avec Audrey Fleurot

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 16 June, 2022 - 18:00 · 3 minutes

    "HPI" saison 2 s'arrête sur TF1 ce jeudi 16 juin.

    SÉRIES - C’est déjà la fin pour HPI . Ce jeudi 16 juin, TF1 diffuse à 21h10 le huitième et dernier épisode de la deuxième saison de sa série événement avec Audrey Fleurot, deuxième saison qui, comme la première, a réalisé de belles audiences .

    Chaque semaine, la comédie créée par Stéphane Carrié, Alice Chegaray-Breugnot et Nicolas Jean a dominé tous les autres programmes. L’épisode 7, diffusé jeudi 9 juin, peut en témoigner. Il a été regardé par près de 8,9 millions de personnes, soit 41,4% de part d’audience. C’était loin devant France 3, en deuxième position avec son téléfilm Les mystères des majorettes (10,2%), et France 2 avec son émission politique France 2022 (8,2%).

    C’est la suite logique du succès de la première saison, programme de fiction le plus regardé par les Français en 2021. Cette année-là, jusqu’à 12,4 millions de Français avaient suivi les aventures de Morgane Alvaro, femme de ménage à haut potentiel intellectuel, qui devient grâce à un concours de circonstances la nouvelle consultante de la Direction centrale de la police judiciaire de Lille.

    De quoi laisser entendre qu’une troisième saison se profile? Oui. “Il y aura une saison 3 de HPI , a assuré Audrey Fleurot au micro de Franceinfo, au mois de mai dernier. Je ne sais absolument pas si j’ai le droit de le dire. Je n’ai pas du tout été briefée, mais je vous le dis.”

    Un tournage précoce

    “Je n’ai pas envie de lâcher le personnage de Morgane, a-t-elle ajouté. Après, comme pour toutes les séries que j’ai pu faire, j’ai peur de faire la saison de trop. J’ai envie de l’incarner tant qu’on arrive à monter les curseurs à chaque fois, à renouveler la forme et à ce que je puisse, moi, m’amuser. Puis, j’ai peur qu’on s’en lasse et qu’elle devienne énervante.”

    Cette nouvelle saison est déjà en cours d’écriture. Le tournage, lui, va commencer fin juin - début juillet. “Il va falloir rester humble, frais, innover. Ne pas épuiser le système. C’est pour cela qu’on va peut-être tourner un peu plus tôt que l’an dernier, vers la fin de l’été, pour avoir un peu plus de soleil qu’en plein automne. Et pour avoir davantage de scènes en extérieur, en bord de mer par exemple”, a soufflé l’interprète du commandant Adam Karadec, Mehdi Nebbou, à Télé Star .

    Ni l’intrigue ni la date de sortie n’ont encore été dévoilées. Cependant, l’idée d’avoir au moins un double épisode pourrait faire son chemin, afin de “mener une enquête avec deux fois plus de temps et de donner davantage de place aux à-côtés qui font la saveur de cette série”, selon Audrey Fleurot.

    “On garde un haut niveau d’exigence et on souhaite aller encore plus loin dans l’ambition artistique, qu’il s’agisse de la diversité des décors, de la mise en scène des flashs intérieurs de Morgane, de séquences plus complexes pourquoi pas avec des cascades, de la musique”, a, quant à lui, expliqué au Parisien le coproducteur Pierre Laugier. Compte tenu de la vitesse à laquelle ses équipes avancent, de nouveaux éléments pourraient prochainement paraître.

    À voir également sur Le HuffPost : Les coulisses du tournage de “Peaky Blinders” saison 6 racontées par Grégory Fitoussi

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      Les HPI sont-ils tous de super détectives? - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 16 June, 2022 - 17:00 · 5 minutes

    Cette série n’est donc pas un documentaire sur les surdoués mais l’histoire d’une femme singulière qui, de surcroit, est HPI…(Photo: Audrey Fleurot et Mehdi Nebbou) Cette série n’est donc pas un documentaire sur les surdoués mais l’histoire d’une femme singulière qui, de surcroit, est HPI…(Photo: Audrey Fleurot et Mehdi Nebbou)

    HPI - La série HPI cartonne sur TF1 en battant tous les records d’audience. La saison 2 connaît un succès aussi spectaculaire que la saison 1 au point même que des rumeurs affirment qu’une saison 3 serait déjà en préparation!

    De quoi donc est-il question dans ce téléfilm à rebondissements? Joué admirablement par Audrey Fleurot , le personnage principal est Morgane Alvaro, trente-huit ans, qui annonce un QI (Quotient Intellectuel) de 160 (le QI moyen étant fixé par convention à 100). Les Hauts Potentiels Intellectuels ayant en moyenne un QI entre 130 et 150, Morgane se révèle ainsi être une THPI, c’est-à-dire une Très Haute Potentielle Intellectuelle .

    Par ailleurs, grâce à sa vivacité d’esprit et à sa capacité à résoudre les affaires les plus alambiquées, Morgane passe de femme de ménage à consultante pour la PJ de Lille. Ce qui une aubaine pour cette mère de famille élevant seule et dans des conditions difficiles ses deux enfants, issus de deux unions différentes.

    Comment en est-elle arrivée à ce statut? Tout simplement en résolvant une affaire dans ce commissariat de Lille où elle fait le ménage la nuit. En effet, en renversant par mégarde un dossier, elle le consulte et dénoue l’enquête en cours. Elle laisse alors un mot aux policiers qui la convoquent le lendemain et réalisent de la sorte ses capacités hors normes.

    Les traits communs entre le personnage Morgane et les HPI

    Cette rousse flamboyante est extravertie et pétillante. Elle s’habille de façon improbable avec des vêtements particulièrement colorés, excentriques, imprimés léopard la plupart du temps, et ne rechignant pas à superposer caracos, chemises, pulls, mini- jupes, le tout avec des coiffures tout aussi extravagantes!

    Audrey Fleurot est extraordinaire et le personnage de Morgane formidable. Cependant ce qui en fait une femme originale, c’est sa personnalité et non son QI. Cette série n’est donc pas un documentaire sur les surdoués mais l’histoire d’une femme singulière qui, de surcroit, est HPI…

    Mais Morgane est surtout une rebelle qui déteste l’autorité, les contraintes, les ordres, les consignes. Elle présente également des intuitions fulgurantes, des flash visuels fréquents et une capacité étonnante à démêler les énigmes. Elle est donc créative, intuitive, disruptive, sans filtre.

    Est-ce que tous les HPI sont comme Morgane? Non, bien sûr, Morgane a sa propre personnalité mais on remarque quelques points communs: l’intuition, la créativité, le goût des solutions, la disruptivité, les difficultés avec les contraintes.

    Mais alors, qu’est-ce qu’un HPI?

    C’est vrai qu’ils sont difficiles à cerner au point qu’ils sont affublés de toutes sortes de noms: zèbres, surdoués, surefficients, neuro-atypiques, précoces, hyperphréniques, polymathes, coloriés, philo-cognitifs, esprits Renaissance, explorateurs, guépards, sentinelles, BIP, émotifs talentueux, martiens…

    C’est vrai également que lorsqu’on demande à quelqu’un: “Quelle est la première image qui vous vient à l’esprit lorsque je vous parle d’un surdoué?” On a une réponse quasi identique: “C’est quelqu’un qui est capable de me dire le nombre exact d’allumettes étalées par terre si je fais tomber la boîte à ses pieds!” On constate que le profil de Morgane, bête de cirque, correspond bien à cette idée erronée que se font les gens en général…

    Comment caractériser un HPI?

    Comme on l’a indiqué plus haut, un haut potentiel intellectuel est, en principe, une personne qui a un quotient intellectuel supérieur à 130. Cependant, cette définition est trop réductrice, impliquant à tort une fatalité, un destin. Sous tendant, à tort également, une notion de victime ou de génie.

    De façon plus explicite, ce qui caractérise le mieux un HPI c’est son intensité! Intensité intellectuelle, émotionnelle, sensorielle, créative. Intensité dans l’incarnation de ses valeurs: justice, vérité, sincérité, loyauté. Intensité dans sa conscience aigüe de tous les problèmes existentiels: mort, maladie, solitude. Intensité dans la nécessité absolue de penser par soi-même, avec un mode de raisonnement singulier, loin des courants habituels, loin des consensus. Cette pensée se développe en arborescence, c’est-à-dire qu’elle est analogique, non linéaire, une idée en entraînant mille autres. De plus, ce feu d’artifice dans la tête se déroule en 3D!

    Une autre caractéristique, et non des moindres, c’est le fait que le surinvestissement intellectuel de ces hauts potentiels leur offre un refuge appréciable en cas de petits ou grands bouleversements extérieurs. En cas de traumatisme, ils ont en eux cette ressource stable qui assure leur continuité de sujet. Ils peuvent ainsi compter sur ce repli sur soi intellectuel qui a de la sorte un caractère antidépressif. Cela va les aider alors à dépasser leurs souffrances.

    Un cliché erroné

    Cette série est drôle, passionnante, intrigante, humaine, tendre, attachante. Audrey Fleurot est extraordinaire et le personnage de Morgane formidable. Cependant ce qui en fait une femme originale, c’est sa personnalité et non son QI. Cette série n’est donc pas un documentaire sur les surdoués mais l’histoire d’une femme singulière qui, de surcroit, est HPI…

    C’est vrai également que lorsqu’on demande à quelqu’un: “Quelle est la première image qui vous vient à l’esprit lorsque je vous parle d’un surdoué?” On a une réponse quasi identique: “C’est quelqu’un qui est capable de me dire le nombre exact d’allumettes étalées par terre si je fais tomber la boîte à ses pieds!” On constate que le profil de Morgane, bête de cirque, correspond bien à cette idée erronée que se font les gens en général…

    On peut alors comprendre que certains HPI souffrent de voir des millions de personnes conforter leur fantasme avec cette fausse étiquette, ce cliché erroné, cette caricature que tous les surdoués du monde rejettent vivement et s’évertuent constamment à dénoncer !

    À voir également sur Le HuffPost: Être plus intelligente que la moyenne ne facilite pas toujours les rapports humains

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      Diagnostics HPI: Cette psy estime qu'il existe un "business des diagnostics"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 16 June, 2022 - 16:30 · 8 minutes

    "On va diagnostiquer des enfants qui n’ont pas à l’être en leur disant “comme tu es comme ci, tu ne vas jamais pouvoir faire ça ou ça va être compliqué pour toi.” Et donc on crée des prophéties auto-validantes", alerte Emmanuelle Piquet.

    ENFANTS - Enfants surdoués, précoces, zèbres, ou ”à haut potentiel intellectuel” (HPI)... Les termes évoluent, mais tendent tous à poser un diagnostic sur des enfants ou adultes aux capacités intellectuelles particulièrement développées . Selon l’OMS, 2,3% des enfants de 6 à 16 ans qui sont scolarisés sont intellectuellement précoces. Cela représenterait 200.000 enfants en France.

    Le dernier épisode de la saison 2 de la série “HPI” , série policière qui cartonne sur TF1, est diffusé ce jeudi 16 juin à 21h10. Audrey Fleurot y joue le rôle d’une maman à “haut potentiel intellectuel” et cette seconde série d’épisodes a déjà convaincu en moyenne 9,87 millions de téléspectateurs.

    En attendant la saison 3, Emmanuelle Piquet , psychopraticienne, nous livre son regard sur les revers de ce qu’elle estime être parfois un “business des diagnostics”. Dans Nos enfants sous microscope: TDAH, haut potentiel, multi-dys & Cie: comment stopper l’épidémie de diagnostics ” ouvrage co-écrit avec Alessandro Elia et publié en 2021 aux éditions Payot, elle s’inquiète du catalogage de plus en plus systématique des enfants atypiques.

    LH: constatez-vous une augmentation des consultations pour déceler la précocité?

    EP: Si l’on s’en tient à la définition de départ de “HPI”, qui est un enfant au quotient intellectuel élevé (QI), il n’y en a pas beaucoup plus. Mais si l’on remplace la mesure du QI par des critères qui, selon les études sur ce sujet n’ont pas grand-chose à voir avec la précocité, comme le besoin de justice et l’hypersensibilité, alors il y a clairement beaucoup plus de diagnostics. C’est logique, les enfants concernés sont plus nombreux!

    Comment l’expliquez-vous?

    C’est une réponse très sécurisante de mettre des gens dans des cases et de dire: c’est parce que l’enfant est comme ça à l’intérieur de lui que ça dysfonctionne. Ça explique, ça donne du sens et c’est très soulageant parce que l’enfant se dit: “on va arrêter de dire que je suis arrogant, ou feignant, c’est parce que j’ai cette défaillance-là”. C’est très déculpabilisant pour le monde adulte, qui se dit qu’il n’y est pour rien, c’est parce qu’il est comme ça. Donc c’est une réponse extrêmement “pratique” de ce point de vue là.

    La médecine psychiatrique et notamment pédopsychiatrique a voulu s’inspirer de la médecine générale, en disant: on a un symptôme, on a un marqueur biologique et donc on a un traitement. Par exemple, pour les HPI, le marqueur principal est le calcul du quotient intellectuel (QI).

    Si le QI fait partie des moins générateurs de scepticisme, la plupart des marqueurs ne font pas l’unanimité en pédopsychiatrie. Donc c’est facile d’en trouver et de poser un diagnostic. Ces dix dernières années, lorsque le QI n’était pas forcément très élevé -qualifié d’“hétérogène”- on a par exemple déplacé la focale sur l’hypersensibilité de l’enfant .

    On peut parler d’un “business des diagnostics”, quand on voit les prix pratiqués: 98 euros pour la première consultation, 410 pour le test de QI, 98 pour le compte-rendu, 88 pour une consultation de guidance familiale...

    C’est une réponse très sécurisante de mettre des gens dans des cases et de dire: c’est parce que l’enfant est comme ça à l’intérieur de lui que ça dysfonctionne." Emmanuelle Piquet, psychopraticienne

    Dans votre ouvrage, vous parlez même d’une ”épidémie de diagnostics”. En quoi est-ce problématique selon vous?

    On va diagnostiquer des enfants qui n’ont pas à l’être en leur disant “comme tu es comme ci, tu ne vas jamais pouvoir faire ça” ou ”ça va être compliqué pour toi.” Et donc on crée des prophéties auto-validantes.

    À partir du moment où l’on dit qu’un enfant est HPI, on va en déduire qu’il est hypersensible et on va commencer à regarder tout ce qui ne va pas chez lui, dans ses relations avec les autres. On va le scruter, ce qui va générer beaucoup d’angoisses et il va être moins à l’aise avec les autres. Tout cela va conforter l’idée qu’en effet, son comportement est problématique.

    Quand on regarde un gamin comme étant problématique ou troublé, il le devient. C’est logique. Si certains refusent de se conformer à ce qu’on projette sur eux, très souvent c’est l’inverse qui se produit.

    Quelles sont les “prophéties auto-validantes” dont vous parlez, en ce qui concerne les enfants diagnostiqués HPI?

    Les enfants HPI, par exemple -et c’est très implicite-, vont intégrer le fait qu’ils sont tellement intelligents que ça ne peut pas bien se passer avec les autres, qui sont jaloux. Et le problème, c’est que comme c’est valorisé, cela peut développer une forme d’arrogance chez certains enfants.

    C’est aussi peu productif que de dire à une petite fille qui se fait embêter dans la cour que c’est parce qu’elle est “trop belle”. Ça n’aide pas. Et en plus, on n’est pas du tout dans le contexte de l’interaction. Ces enfants-là utilisent cette arrogance comme une armure, ce qui est profondément inefficace. On va devoir travailler avec eux pour qu’ils fassent autrement et qu’ils sortent de cette essentialisation.

    Dans votre livre vous écrivez: “coller des étiquettes, c’est couper le contexte”. Qu’est-ce que ça signifie?

    L’idée est de soigner plutôt les relations que les enfants. Il est beaucoup plus judicieux à mon sens de faire un diagnostic de contexte, donc des interactions que l’enfant entretient avec son écosystème ou avec lui-même. Et de lui proposer des solutions relationnelles plutôt qu’individuelles, en prenant en compte le contexte scolaire et familial.

    Il faut changer notre regard et cesser par exemple de voir les débordements d’un enfant comme des symptômes d’hyperactivité, mais plutôt comme les signes d’une créativité bouillonnante. On peut regarder ce qu’il fait avec ces symptômes qui le font souffrir et voir ce qu’on peut faire autrement dans ce contexte et ces interactions-là, plutôt que d’aller tout de suite diagnostiquer son cerveau pour essayer d’y trouver des défaillances.

    Et si cela n’aboutit pas à un apaisement de la souffrance, alors il sera toujours temps de faire un diagnostic cérébral ou psychiatrique. On ne jette pas tout par-dessus bord, mais on essaye de voir déjà les interactions et le contexte avant de chercher des défaillances chez l’enfant.

    Nous sommes passés dans une autre sphère, où même les émotions sont pathologisées. Emmanuelle Piquet, psychopraticienne.

    Est-ce aussi pour les parents une manière de bénéficier d’un accompagnement privilégié pour leur enfant?

    Oui, bien sûr: s’il n’y a pas le diagnostic, il n’y a pas l’accompagnement qui va avec. Et on est dans un cercle vicieux, car autant à certains moments l’accompagnement est nécessaire et aide beaucoup, autant parfois cela provoque l’effet opposé.

    Le fait d’avoir plein de spécialistes qui s’occupent de regarder comment un gamin a des défaillances ou pas, nous pensons avec Alessandro Elia que cela fait partie du problème et de la souffrance. Mais les parents sont très rassurés par cela.

    Vous travaillez beaucoup auprès des enseignants. Vous font-ils part de leurs difficultés face à la multiplication de ces diagnostics?

    Pour les profs, c’est terrible. À partir du moment où il y a cette sorte d’injonction à la différentiation, c’est comme s’ils se transformaient en garçons de café, qui vont de table en table, avec une boisson différente pour chacun.

    Chaque enfant est considéré comme différent et chaque parent aussi, dans son attente, parce qu’il est inquiet, évidemment. Et donc ça devient ingérable. Ce n’est pas un enseignement à trente individualités. Il y a quelque chose de l’ordre du collectif que l’on est en train de perdre.

    Vous écrivez aussi que “Les enfants turbulents étaient considérés comme des enfants ‘normaux’ il y a 40 ans et qu’aujourd’hui ils ont un ’trouble neurologique’.

    Dans le dernier manuel DSM-5 (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, NDLR ), on parle de “tristesse pathologique”, quand une personne continue à pleurer plus de deux fois par semaine au bout d’un an, après la disparition de quelqu’un. On voit bien que nous sommes passés dans une autre sphère, où même les émotions sont pathologisées.

    Le virage pris d’une éducation parentale, de “Je te mate jusqu’à ce que tu sois adulte et après tu vas te démerder” -parce que c’était un peu ça l’idée-, à “Je t’écoute et je réponds à tes besoins”, c’était une bonne idée. Mais ça a donné des enfants beaucoup moins dociles. Et les enfants moins dociles, on ne sait pas faire. Une façon de les “soumettre”, c’est de les diagnostiquer et de leur donner des médicaments. En fait, on veut le beurre et l’argent du beurre.

    À voir également sur Le HuffPost : La guerre en Ukraine et ses terribles conséquences sur la santé des enfants