RANGEMENT - Marre de voir votre espace de vie encombré? C’est l’heure du grand tri. Avec détermination, vous allez entreprendre de déblayer tout votre appartement ou votre maison , garage y compris. Tout se passe bien... Jusqu’au moment où vous tombez sur des souvenirs . Et vous vous retrouvez entouré d’objets qui ont marqué votre vie .
L’illustratrice Margaux Motin explique en dessin comment un tri à l’approche de l’ hiver s’est transformé en une grande séance nostalgie. “Je souhaitais faire un peu de vide à la maison et je voulais arrêter de garder des choses qui ne servent plus”, raconte-t-elle auprès du HuffPost .
Comme les près de 40.000 personnes qui ont “liké” son post Instagram mis en ligne ce lundi 11 octobre, vous allez sûrement vous reconnaître dans ces trois étapes.
Faille spatio-temporelle
Tout se passe bien au début. On est motivé pendant une quinzaine de minutes, parfois moins. La deuxième étape va venir tout perturber.
“En faisant ce tri, je suis bel et bien retombée sur ma robe de mariée que je me suis empressée d’essayer pour vérifier qu’elle m’allait toujours!”, explique Margaux Motin. En fin de compte, elle a passé des heures à regarder de vieilles photos, à s’extasier sur les premiers dessins de sa fille, à relire ses journaux intimes du collège plein d’histoires qui semblaient, à l’époque, dramatiques. “J’ai regardé des photos de mes soirées entre potes à l’adolescence”, s’exclame-t-elle. “J’ai fait un voyage dans le temps et j’ai été heureuse de retrouver ces trésors”, ajoute-t-elle.
“J’ai arrêté de respirer pour pouvoir prendre une photo de moi dans ma robe de mariée”, abonde Margaux Motin. Elle est quasiment certaine de ne pas être la seule à fonctionner comme cela. Preuve en est avec les nombreux commentaires de personnes qui se sont reconnues dans ces dessins: “tout pareil”, “moi il y a une semaine”, “je me sens moins seule”, peut-on lire.
Parties de soi
Souvent, c’est dans ces moments-là qu’on se dit qu’on préfère garder nos affaires.
Dans un article de 2015, L’Express évoquait la difficulté de se séparer des choses. Mélanie Fouré, psychologue , y définissait trois perceptions de l’objet. “Le premier, que j’appellerai ‘l’objet Autre’, avec lequel il y a un lien d’attachement réactivant la peur de perdre cet autre -réactivation de la douleur de la perte d’un lien, angoisse de séparation , deuil . L’objet ‘Trophée’ que l’on collectionne , regarde, montre, en accord avec l’orgueil. Et enfin, l’objet ‘identitaire’, une partie du Moi: s’en séparer signifie abandonner une partie de soi”. Ce dernier type d’objet réfère à ceux qui nous rappellent des souvenirs comme, par exemple, la robe de mariée de Margaux Motin ou les vieux habits de sa fille.
Pour la dessinatrice, ce moment d’égarement lui a en tout cas permis de se rappeler de bons moments. “La prochaine fois, je trierai quelque chose de moins exaltant comme les vieilles boîtes de câbles dans le garage!”
“C’est toujours touchant de s’évader dans ses souvenirs, et de revisiter des moments de nos vies qu’on avait oubliés, auxquels on ne pensait plus et qui ont pourtant compté”, conclut-elle.
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