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      Cette région est la plus peuplée de France mais sa ville principale perd des habitants !

      news.movim.eu / JournalDuGeek · Tuesday, 2 January - 11:30

    Insee

    L'Île-de-France, avec ses 12,3 millions de résidents selon le recensement le plus récent, se positionne comme la région la plus densément peuplée de France. Néanmoins, Paris voit sa population décroître.
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      Le taux de chômage à son niveau le plus bas depuis près de 15 ans au premier trimestre

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 17 May, 2022 - 06:22 · 2 minutes

    Une agence Pôle emploi de La Courneuve, le 9 juin 2020. Une agence Pôle emploi de La Courneuve, le 9 juin 2020.

    EMPLOI - Le taux de chômage en France (hors Mayotte) connaît son niveau le plus bas depuis 2008. Selon les chiffres publiés ce mardi 17 mai par l’Insee , il est quasi stable à 7,3% de la population active au premier trimestre 2022, contre 7,4% au dernier trimestre 2021.

    Au premier trimestre, le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) atteint 2,2 millions de personnes, soit 18.000 de moins sur le trimestre. Le taux de chômage , qui avait fortement baissé au dernier trimestre (-0,6 point), est à son plus bas niveau depuis début 2008. “Il est inférieur de 0,8 point à son niveau un an auparavant, et 0,9 point au-dessous de son niveau d’avant la crise sanitaire [fin 2019]”, souligne l’Insee.

    Sur le trimestre, le taux de chômage des jeunes rebondit légèrement (+0,3 point à 16,3%) après avoir diminué fortement le trimestre précédent (-3,5 points). Il diminue de 0,2 point pour les 25-49 ans à 6,6% et il est quasi stable pour les 50 ans ou plus, à 5,6%.

    Augmentation du taux d’emploi des 15-64 ans

    S’agissant du “halo autour du chômage”, soit les personnes sans emploi qui souhaitent travailler mais ne satisfont pas les autres critères du BIT pour être considérés comme chômeurs (chercher effectivement un emploi et être disponible pour en prendre un), il reste stable à 1,8 million de personnes.

    Le taux de chômage de longue durée est lui aussi stable à 2,2% de la population active. Environ 700.000 chômeurs déclarent être sans emploi et en rechercher depuis au moins un an.

    Le taux d’emploi des 15-64 ans augmente à nouveau de 0,2 point, à 68%. Il dépasse ainsi son plus haut niveau historique depuis que l’Insee le mesure (1975). Il augmente de 0,7 point pour les jeunes et atteint 34,6%, son plus haut niveau depuis 1991. Pour les 25-49 ans, il augmente de 0,2 point à 82,5%, son plus haut niveau depuis début 2009. Enfin, celui des 50-64 ans est stable à 65,5%, son plus haut niveau historique.

    La part du sous-emploi (personnes à temps partiel souhaitant travailler plus ou en chômage partiel) diminue de 0,3 point à 4,7%, son plus bas niveau depuis 1992. Le taux d’activité (les personnes en emploi ou au chômage) des 15-64 ans augmente aussi de 0,2 point à 73,4% et retrouve son plus haut niveau historique du troisième trimestre 2021.

    À voir également sur Le HuffPost: Après la victoire d’Emmanuel Macron, la Macronie n’a pas la même analyse du scrutin

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      Bilan INSEE de la mortalité en France en 2020

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 20 January, 2021 - 03:40 · 7 minutes

    Par Nathalie MP Meyer.

    Ce n’est pas une statistique qui captivait les foules ou moi-même ces dernières années, mais avec la pandémie de Covid-19 et ses déclinaisons médiatiques obsédantes en nombre de contaminations, hospitalisations, réanimations et morts, l’étude du nombre de décès en France en 2020 comparativement aux années précédentes est pratiquement devenue aujourd’hui un incontournable de l’analyse politique au même titre que le suivi des comptes publics ou du chômage pour rendre compte de la situation socio-économique du pays.

    Cela me semble d’autant plus justifié que les confinements et autres couvre-feux, synonymes de mise à l’arrêt plus ou moins totale des activités économiques, sportives et culturelles, qui ne sont pas sans produire leur lot de pauvreté, chômage et déclassement social et/ou psychique dans la population, ainsi que la dangereuse fuite en avant dans le « quoi qu’il en coûte » qui les accompagne, ont été décidés par le fait que la maladie est non seulement contagieuse, mais, dans bien des cas, mortelle.

    D’où l’importance d’avoir une image exacte de cette surmortalité dont on cherche à se protéger. Or c’est précisément ce que l’INSEE vient de nous fournir dans son rapport ( ici et ici ) sur les décès en France en 2020 publié vendredi 15 janvier dernier.

    Avant d’entrer plus avant dans la lecture dudit rapport, quelques remarques :

    · Il s’agit d’un bilan provisoire qui sera légèrement revu à la hausse car les décès de fin d’année n’ont pas encore été tous transmis par les mairies à l’Institut de la statistique.
    · Gardons également à l’esprit qu’avec l’accroissement et le vieillissement de la population, il est naturel que le nombre de décès augmente tendanciellement chaque année (+0,6 % entre 2019 et 2018 par exemple).
    · Notons enfin que l’INSEE recense les décès toutes causes confondues. Ce sont les écarts entre les années qui permettent d’évaluer l’impact de telle ou telle cause sur la mortalité finale.

    Le graphique ci-dessous récapitule le nombre de décès quotidiens en France en 2003 (jaune) puis de 2015 (marron) à 2020 (rouge) et en moyenne sur 2015-2019 (noir). L’INSEE a indiqué en outre les causes des principaux pics observés, à savoir les épidémies de grippe saisonnière et les canicules. On remarque nettement l’impact bref mais foudroyant de la canicule de l’été 2003 et on note également un petit pic de cette nature en 2019 puis en 2020.

    L’Institut a également borné les périodes de confinement de l’année 2020 (printemps et automne) et on voit qu’elles coïncident avec des pics de surmortalité attribuables à la pandémie de Covid-19 significativement hauts en nombres quotidiens (par rapport aux décès de la même période des années précédentes) et larges en durée :

    Au total, le nombre de décès s’est monté à 667 400 en 2020, soit presque 54 000 de plus que l’année précédente, ce qui représente une croissance de 9 % par rapport à 2019 se répartissant entre 8 % pour les femmes et 10 % pour les hommes. Du jamais vu dans les périodes récentes :

    C’est cependant moins que les 66 000 décès attribués au Covid-19 en 2020 par Santé publique France, et ceci pour deux raisons principales :

    · La grippe saisonnière n’a pas eu d’incidence particulière sur la mortalité au début de l’année 2020, contrairement aux années précédentes. On observe des pics significatifs en février 2015, janvier 2017 et mars 2018. L’épidémie de grippe 2018-2019 qui culmine en février 2019 se situe en dessous des années précédentes et celle de 2020 encore en dessous de la mortalité de 2019. De ce fait, on compte 7500 décès en moins en janvier et février 2020 par rapport à la même période de 2019.

    · Les confinements semblent avoir eu un effet « protecteur » sur les jeunes de moins de 25 ans. Leur mortalité est inférieure de 6 % en 2020 par rapport à 2019, notamment du fait d’un moindre nombre d’accidents de la circulation à partir de mars 2020.

    À propos de l’évolution des décès selon la tranche d’âge, justement, l’INSEE considère qu’en 2020, la surmortalité des moins de 65 ans est négligeable : en plus de la sous-mortalité des moins de 25 ans (-6 % comme on vient de le voir), il convient de noter que la tranche des 25-49 ans a enregistré un recul de mortalité de 1 % par rapport à l’année précédente et celle des 50-64 ans une petite augmentation de 2 %.

    En revanche, la surmortalité des 65 ans et plus a atteint 10 % sur l’année pour toutes les classes d’âges concernées (65-74 ans, 75-84 ans et 85 ans et plus) mais a augmenté avec l’âge pendant les vagues de Covid :

    « Au cours des deux vagues de Covid-19 du printemps et de l’automne, l’excédent de mortalité des personnes de 65 ans et plus a été d’autant plus important que les personnes étaient plus âgées. Ce n’est pas le cas sur l’ensemble de l’année 2020 (10 % pour les 65-74 ans comme pour les 75-84 ans et les 85 ans et plus). »

    Sur le plan de la répartition géographique, la façade Est de la France a été la plus touchée par l’excédent de mortalité, notamment les régions Île-de-France (+ 18 %), Auvergne-Rhône-Alpes (+ 14 %) et Grand-Est (+ 13 %). Dans ces trois régions, six départements ont dépassé les 20 % de surmortalité en 2020. On peut leur rajouter Mayotte qui culmine à +24 % :

    Muni de tous ces éléments factuels détaillés dans les publications de l’INSEE, chacun peut tenter de se forger son idée sur la gravité de la pandémie et sur la nécessité de prolonger, accentuer ou au contraire alléger voire lever les mesures de restriction de déplacement et d’activité en vigueur actuellement.

    Je pense pour ma part que le Covid-19 n’a rien d’une « petite grippette » comme on l’entend dire assez souvent. Ce qui est déplorable dans la façon dont le gouvernement a pris en main cette pandémie, ce n’est pas tant qu’il ait voulu prendre des mesures de limitation de la circulation du virus – tous les pays l’ont fait d’une façon ou d’une autre et on lui aurait évidemment reproché de ne pas le faire – que le mélange asphyxiant de mensonges, approximations, incompétences, insuffisances hospitalières criantes et autoritarisme qu’il a pulvérisé et continue de pulvériser sur les citoyens jusqu’à l’absurde .

    Mais attendu que l’on commence à bien prendre la mesure des destructions massives liées aux confinements, attendu que le risque de mortalité est concentré sur les personnes les plus âgées, attendu que les vaccins arrivent et sont déployés en priorité chez ces personnes et attendu que leur montée en puissance permettra aussi de prendre de court les virus variants – il me semble qu’il ne serait pas farfelu d’envisager prochainement non pas un troisième confinement mais un allégement progressif des contraintes, une reprise des activités mises à l’arrêt et la fin de l’état d’urgence sanitaire.

    Sauf que nous sommes en France : après avoir instauré un couvre-feu avancé à 18 heures dans toute le pays sans savoir le moins du monde si cette mesure mise en place dix jours auparavant dans une vingtaine de départements était bénéfique ou non, le gouvernement semble décidé à prolonger la fermeture des stations de ski pendant les vacances de février et l’on constate sans surprise qu’il a bien du mal à faire décoller la campagne de vaccination.

    Mais là, on ne parle plus vraiment de la pandémie de Covid-19. On parle de la France et du poids toujours croissant de son État pourtant célèbre pour ses ratés retentissants, ce qui ne l’empêche pas de considérer que la responsabilité individuelle des personnes est quantité négligeable voire dommageable – à la grande satisfaction de la vaste majorité des dirigeants et des citoyens, il faut bien le dire.

    Les désordres de l’État, le « quoi qu’il en coûte » et la culture opportune du principe de précaution vont nous tuer plus sûrement que le virus. Ça promet.

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      Chômage au 3e trimestre 2020 : embellie ou explosion ?

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 13 November, 2020 - 04:35 · 8 minutes

    chômage

    Par Nathalie MP Meyer.

    Le 27 octobre dernier, la Direction des statistiques du ministère du Travail (DARES) nous livrait ses chiffres du chômage pour le troisième trimestre 2020. Ô merveille, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’établissait à 3 924 100, soit un recul de 11 % en France entière par rapport au terrible trimestre précédent qui incluait six semaines de confinement.

    Et nos journaux préférés de titrer en chœur sur la « forte baisse du chômage » ( Le Figaro , Le Parisien ) et sur « l’embellie relative du troisème trimestre » ( Le Monde ).

    Mais avant-hier, mardi 10 novembre, c’était au tour de l’INSEE de nous communiquer le fruit de ses calculs pour la même période, et là, douche froide : son indicateur principal, à savoir le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) grimpe soudainement à 9 % de la population active au troisième trimestre 2020 après 7,1 % au second trimestre et 7,9 % au premier.

    « Forte augmentation » titre alors Le Monde , « Très fort rebond » renchérissent Les Échos , « Le taux de chômage explose » s’exclame à son tour Libération !

    Pas facile de s’y retrouver – et notre presse mainstream ne nous aide guère !

    Capture d’écran d’une recherche Google sur le chômage au troisième trimestre 2020 :

    Pour compliquer le tout, n’oublions pas la récente publication de la Commission européenne qui attribue à la France un modeste (tout est relatif) taux de chômage de 7,9 % à fin septembre 2020 au lieu des 9 % cités plus haut (voir graphiques ci-dessous, à gauche Eurostat , à droite INSEE – attention, échelles très différentes) :

    Différence d’autant plus inattendue qu’en principe, Eurostat est alimenté par les données de l’INSEE. Peut-être faut-il n’y voir qu’un décalage de période ou l’effet d’une approche mensuelle et non trimestrielle, mais le fait est que la série européenne depuis le début de l’année est beaucoup plus favorable à la France que notre série nationale même si les variations sont cohérentes :

    Notons au passage que dans la série européenne, les taux de chômage des Pays-Bas et de l’Allemagne se montent à 4,4 % et 4,5 % respectivement en septembre 2020, ce qui est nettement plus bas que 7,9 % et a fortiori que 9 %.

    Bref, ainsi que je l’écrivais dans un précédent article sur le sujet, le premier confinement anti-Covid de sept semaines qui s’est étalé du 17 mars au 11 mai 2020 ainsi que les restrictions qui furent maintenues ensuite ont tellement perturbé l’activité économique et le comportement quotidien des personnes que les suivis trimestriels habituels des organismes dédiés aux statistiques de l’emploi peinent à rendre compte de la réalité du choc subi.

    Du côté de l’INSEE, il est clair que les taux de chômage affichés au premier et au second trimestres ont représenté selon ses propres dires « une baisse en trompe-l’œil » .

    En raison du confinement, de nombreuses personnes ont arrêté de chercher un emploi (ou n’ont pas entrepris de recherche si elles venaient de se faire licencier), soit parce que leur secteur d’activité (transport, culturel, hébergement, restauration, etc.) s’était mis à l’arrêt, soit parce qu’elles devaient garder leurs enfants, soit parce que la limitation des déplacements ne leur permettait pas d’effectuer les démarches nécessaires.

    Mais depuis juin, signale l’Institut , « la disponibilité pour travailler et les démarches de recherche d’emploi ont retrouvé des niveaux habituels », d’où le rebond du taux de chômage au troisième trimestre.

    Ces mouvements se retrouvent logiquement en sens inverse dans l’évolution du « halo autour du chômage ». Cette catégorie de l’INSEE regroupe des personnes qui ne font pas partie de la population active (donc qui ne sont ni en emploi, ni officiellement au chômage) mais qui souhaiteraient travailler.

    Après une hausse continue au cours de l’année 2019 (qui atteste d’un marché de l’emploi déjà maussade), le halo a simplement explosé au second trimestre, passant de 1,7 à 2,5 millions de personnes, pour revenir peu ou prou à son niveau de début d’année au troisième trimestre (à gauche taux de chômage INSEE déjà présenté, à droite halo) :

    chômage

    chömage Du côté de la DARES, l’illusion « d’embellie » tient au fait que l’on tend à ne considérer que la catégorie A des demandeurs d’emploi n’ayant pas du tout travaillé pendant le trimestre. Et encore, leur nombre reste-t-il supérieur de 400 000 à ce qu’il était à la fin de l’année 2019.

    Mais si l’on s’intéresse aussi à ceux qui ont eu un travail de courte durée (catégories B et C) et à ceux qui sont en stage, formation ou emplois aidés (catégories D et E), le tableau est nettement moins riant. Les chômeurs qui ont quitté la catégorie A au troisième trimestre 2020 se retrouvent essentiellement dans les catégories B et C. Dans cette perspective, le nombre de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues atteint presque 6,8 millions de personnes, soit plus que les 6,4 millions de fin 2019 et les 6,6 de 2016 et 2017.

    Indépendamment de l’épidémie de Covid-19, il reste évidemment à expliquer pourquoi le nombre de chômeurs correspondant au taux de 9 % de l’INSEE, soit 2,7 millions, en hausse sur le trimestre précédent, est inférieur aux 3,9 millions de la catégorie A de la DARES, en baisse sur le trimestre précédent. Normalement, ces deux chiffres devraient se recouper.

    On observe cependant que depuis 2010, ils tendent à diverger fortement sans qu’aucune explication vraiment convaincante ait été avancée. Les administrations concernées rendent compte de la différence en citant des gens découragés qui disent aux enquêteurs de l’INSEE qu’ils ne font plus de recherche d’emploi, tout en restant inscrits à Pôle emploi. Mais s’ils ne font plus de recherche active, ils ne devraient plus être non plus dans la catégorie A.

    J’ai récapitulé les éléments ci-dessus dans mon tableau de l’évolution du chômage en France depuis 2007. Voici quelques explications préalables pour faciliter la lecture :

    • Définition des catégories de la DARES : la catégorie A regroupe les personnes complètement sans emploi, les catégories B et C les personnes ayant eu un travail de courte durée sur la période analysée et les catégories D et E les personnes non immédiatement disponibles en raison de stages, emplois aidés ou formations.
    • Depuis le 1 er janvier 2018, la DARES donne les valeurs en moyennes trimestrielles au lieu de fin de mois. Les taux de chômage de l’INSEE sont des moyennes trimestrielles.
    • Les taux de chômage de l’Allemagne et des Pays-Bas donnés à titre de comparaison sont issus des statistiques de l’Union européenne. À noter, comme on l’a vu plus haut, qu’au troisième trimestre 2020, Eurostat retient 7,9 % pour la France et non pas 9 % comme dans la publication de l’INSEE.

    Évolution des demandeurs d’emploi en France entière (hors Mayotte) depuis 2007

    chômage Sources : DARES , INSEE , Eurostat , sauf 2007 : presse – En milliers ou %.

    Une chose est sûre, il est parfaitement inopportun de parler « d’embellie » , même « relative » , sur le front de l’emploi. Depuis le début de l’année, plus de 715 000 emplois salariés ont été détruits (INSEE) et tout indique que la situation est partie pour se dégrader considérablement dans les mois qui viennent.

    Si pour l’instant, bon nombre d’entreprises et de petits commerces arrivent à tenir face aux restrictions sanitaires grâce à leur inventivité pour s’adapter et grâce aux mesures de soutien du gouvernement – notamment prise en charge du chômage partiel, report du paiement des cotisations sociales, prime à l’embauche des jeunes et prêts garantis par l’État – le risque est grand de voir les faillites s’accumuler à mesure que les aides de l’État vont s’amenuiser.

    La seule façon de relancer l’économie ne consiste pas à distribuer des subventions qui seront inéluctablement reprises ultérieurement via l’impôt et le laxisme sur la dette publique, mais à sortir définitivement et totalement du confinement. De ce point de vue, l’annonce de Pfizer et BioNtech quant à un vaccin anti-Covid qui pourrait être efficace et opérationnel assez rapidement est une vraie bouffée d’oxygène.

    Mais en attendant, des couvre-feux ont été mis en place en France à partir du 17 octobre et un second confinement à durée indéterminée a débuté le 30 octobre. Emmanuel Macron nous a assuré que ce dernier était calibré pour permettre à la fois sécurité sanitaire et activité économique, et la Banque de France estime de son côté que son impact sur l’activité sera moindre ce mois-ci (-12 %) qu’en avril dernier (-31 %).

    Il n’empêche qu’il provoque de fait un ralentissement supplémentaire, sans compter qu’il pourrait fort bien être prolongé au-delà du 1 er décembre. Le sketch hallucinant auquel s’est livré le gouvernement à propos des produits non-essentiels – qui a abouti à fermer certains rayons des grandes surfaces plutôt qu’à autoriser la réouverture de certains commerces de proximité – montre assez que l’immobilisation imposée de la société prime sur tout.

    Dans ces conditions, il serait illusoire de s’attendre à autre chose qu’à un atterrissage en catastrophe. Les projections de fin d’année tablent maintenant sur un recul du PIB de 11 % et un taux de chômage qui pourrait atteindre 10 % . Ça promet.

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      Chômage et statistiques fatiguées de l’INSEE et la DARES

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 17 May, 2020 - 03:30 · 8 minutes

    statistiques chômage

    Par Nathalie MP Meyer.

    Covid ou pas Covid, confinement ou pas confinement, pas de repos pour l’INSEE, notre institut national de la statistique, et pas de repos pour la DARES, qui est la direction des statistiques du ministère du Travail. Le planning des indicateurs attendus est immuable, il faut sortir les chiffres, quoi qu’il arrive.

    S’agissant du chômage, le confinement anti Covid-19 qui a démarré le mardi 17 mars 2020 a tellement perturbé l’activité économique que les publications trimestrielles habituelles de ces deux organismes peinent à rendre compte de la réalité du choc subi.

    Ce fut d’abord la DARES qui jugea bon de compléter ses statistiques relatives au 1 er trimestre 2020 d’une note spéciale sur la situation exceptionnellement préoccupante des demandeurs d’emploi au mois de mars. Dans la première publication, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi en France entière hors Mayotte, en catégorie A (personnes complètement sans emploi) se monte à 3 576 400 tandis que dans la seconde, il caracole à 3 732 500, soit un bond de 246 100 personnes en un mois.

    Puis hier, ce fut au tour de l’INSEE de produire son taux de chômage du premier trimestre – 7,8 % en France entière (hors Mayotte) après 8,1 % au trimestre précédent. Une tendance à la baisse dont il y aurait tout lieu de se réjouir (encore qu’elle tombe dans la marge d’erreur de +/- 0,3 point) mais qui colle mal avec les données précédentes et que l’INSEE s’est chargé de rendre immédiatement sans intérêt en indiquant qu’il s’agissait d’une « baisse en trompe l’œil du chômage au sens du BIT » (Bureau international du travail).

    L’institut s’est alors livré à un recalcul afin de gommer les effets liés au confinement et accouche finalement d’un taux de 8,2 %, soit une petite hausse de 0,1 point par rapport à fin 2019. En valeur absolue, cela correspondrait à 2,4 millions de chômeurs.

    Les corrections effectuées sur le 1 er trimestre 2020 pour tenir compte des deux semaines de confinement de la fin du mois de mars découlent essentiellement du fait que DARES et INSEE travaillent habituellement en moyennes trimestrielles, ce qui a pour effet d’atténuer les chocs ponctuels.

    Du côté de l’INSEE, qui procède par enquête auprès d’un échantillon représentatif de la population, s’y ajoutent d’importantes modifications de comportements face au confinement : de nombreuses personnes ont arrêté de chercher un emploi, soit parce que leur secteur d’activité s’est mis à l’arrêt, soit parce qu’elles devaient garder leurs enfants. D’où l’agréable taux initial de 7,8 %.

    Il n’en demeure pas moins que le taux corrigé de 8,2 % reste cependant fort bas quand on le compare aux chiffres de la DARES pour mars 2020. La population active française étant de 29,7 millions de personnes (2019), le taux de chômage basé sur les 3,7 millions de chômeurs de la catégorie A de la DARES – chiffre qui en principe devrait être égal au nombre de chômeurs au sens du BIT donné par l’INSEE – atteindrait… 12,4 % !

    Il faut dire que nous les Français, toujours veinards quand il s’agit de profiter d’administrations pléthoriques, bénéficions de deux comptages du chômage, celui de la DARES et celui de l’INSEE. Or leurs chiffres ont une fâcheuse tendance à diverger de plus en plus depuis à peu près 2010, ainsi qu’on peut le voir sur le schéma donné par le journal Le Monde .

    L’INSEE, dont les statistiques sont utilisées dans les comparaisons internationales, applique la définition du Bureau international du Travail (ou BIT), organisme de l’ONU en charge des questions d’emploi et de population active dans le monde. Il considère donc que les chômeurs sont les personnes de plus de 15 ans qui répondent simultanément à trois critères :

    • Être sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoir travaillé au moins une heure durant une semaine de référence.
    • Être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours.
    • Avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

    En principe, cette définition devrait correspondre à ce que la DARES appelle les chômeurs de catégorie A, c’est-à-dire les personnes inscrites à Pôle emploi, sans emploi, tenues de faire des actes positifs de recherche d’emploi.

    Les administrations concernées rendent compte des différences observées en citant des gens découragés qui disent aux enquêteurs de l’INSEE qu’ils ne font plus de recherche d’emploi, tout en restant inscrits à Pôle emploi. Mais s’ils ne font plus de recherche active, ils ne devraient plus être non plus dans la catégorie A.

    À cette question de définition, qui n’explique guère la différence, s’ajoute une question de méthodologie. La DARES comptabilise les chômeurs effectivement inscrits dans les listes de Pôle emploi tandis que l’INSEE se fonde sur une enquête trimestrielle, une forme de sondage sur un échantillon représentatif de 110 000 personnes. C’est un bel échantillon, mais cela reste un sondage avec ses marges d’erreur.

    D’autre part, l’INSEE suit également ce qu’il appelle « le halo autour du chômage ». Il s’agit des personnes inactives qui souhaitent un emploi sans être considérées au chômage. Non seulement on est immédiatement frappé par la rigueur qu’une telle dénomination implique, mais il se trouve que ce « halo » se monte au modique chiffrage de 1 741 000 personnes au 1 er trimestre 2020 et qu’il est nettement orienté à la hausse depuis le début de l’année 2019.

    Si l’on ajoute ce halo aux 2,4 millions de chômeurs correspondant au taux corrigé de 8,2 %, on arrive à 4,14 millions – encore un autre chiffre dont l’interprétation et le lien avec les catégories de la DARES ne sont pas clairs.

    J’ai récapitulé ces éléments dans mon tableau de l’évolution du chômage en France depuis 2007, ci-dessous. Plutôt que de vous le livrer tout cru, voici quelques éléments pour en faciliter la lecture :

    • Définition des catégories de la DARES : la catégorie A regroupe les personnes complètement sans emploi, les catégories B et C les personnes ayant eu un travail de courte durée dans le mois et les catégories D et E les personnes non immédiatement disponibles en raison de stages, emplois aidés ou formations.
    • Depuis le 1 er janvier 2018, la DARES donne les valeurs en moyennes trimestrielles au lieu de fin de mois, mais en raison de la crise économique due au Covid-19 elle a aussi donné les valeurs à fin mars 2020 (première ligne en rouge : moyenne 1 er trimestre 2020 – deuxième ligne en rouge : mars 2020).
    • L’INSEE ayant donné un taux « habituel » mais sans réalité (7,8 %), puis un taux « corrigé » (8,2 %) pour le 1 er trimestre 2020, j’ai placé les deux dans la ligne correspondante.
    • Les taux de chômage de l’Allemagne et des Pays-Bas donnés à titre de comparaison sont issus des publications statistiques de l’Union européenne. À noter qu’au 4 ème trimestre 2019, Eurostat retient 8,4 % pour la France et non pas 8,1 %.

    Évolution des demandeurs d’emploi en France (hors Mayotte) depuis 2007

    Sources : DARES, INSEE, Eurostat, sauf 2007 : presse – En milliers ou %.

    Le taux de chômage n’est pas la seule façon de rendre compte de l’emploi dans un pays donné. Ce taux est calculé relativement à la population active qui comprend aussi bien les personnes ayant un emploi que les personnes au chômage. Mais la population active ne représente qu’une partie de la population en âge de travailler (de 15 à 64 ans selon définition du BIT). On a vu que le « halo » suivi par l’INSEE concernait justement des personnes inactives souhaitant trouver un emploi.

    C’est pourquoi, afin de voir si notre économie utilise judicieusement ses ressources de travail, il est également utile de suivre le taux d’activité qui donne la part de la population active par rapport à la population en âge de travailler et le taux d’emploi qui donne le ratio de la population ayant un emploi sur la population en âge de travailler.

    Voici un tableau de la situation française, sachant que pour rester cohérente avec les statistiques internationales, j’ai utilisé le taux de chômage donné par Eurostat à fin 2019 soit 8,4 % ou 2,5 millions de chômeurs :

    statistiques chômage

    Pour la France, on observe que ces taux vont de mauvais (chômage) à médiocres (activité et emploi) au sein des pays de l’OCDE :

    Taux d’activité, OCDE 2019

    statistiques chômage

    Taux d’emploi, OCDE 2018

    statistiques chômage

    Taux de chômage, UE 2019

    On constate donc qu’à l’instar de nos comptes publics, qui trahissaient une situation financière des moins saines au moment d’aborder les conséquences économiques désastreuses du confinement anti-Covid, la position française au regard de l’emploi n’était pas non plus des plus solides.

    Il est certes difficile de se prononcer sur la situation réelle de l’emploi à l’aide de statistiques qui ne tiennent compte que de deux semaines de confinement sur huit et qui ont en outre l’inconvénient de ne pas converger entre elles. Au vu des premiers chiffres de la DARES à fin mars 2020, les perspectives semblent cependant particulièrement sombres.

    On peut juste se réjouir que le confinement soit enfin en bonne voie d’être levé, ce qui va permettre une reprise progressive de l’activité économique, et attendre les prochaines publications pour mesurer de plus près l’impact réel de l’épidémie de Covid-19 sur l’emploi.

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