FOOTBALL - Cette saison, tout ou presque a tourné autour du Real Madrid dans le football européen. Champion d’Espagne, un parcours en Ligue des champions semé d’exploits, les performances hors-norme d’un Karim Benzema qui vise plus que jamais le Ballon d’Or, le fil rouge de
la venue finalement avortée de Kylian Mbappé
...
L’apothéose pourrait désormais être atteinte ce samedi 28 mai, au Stade de France, avec
une finale de Ligue des champions à disputer contre Liverpool
, arbitrée par le Français
Clément Turpin
.
L’enceinte de Saint-Denis a déjà réussi au club espagnol pour la même échéance au début du millénaire. En l’an 2000, il y avait terrassé le Valence CF 3-0, dans une rencontre où Nicolas Anelka avait joué 79 minutes à la pointe de l’attaque merengue. Une autre époque.
Un peu plus de deux décennies plus tard, alors que le Real a depuis remporté cinq autres Ligue des champions (2002, 2014, 2016, 2017 et 2018), c’est vers un autre attaquant français que tous les regards se portent. Karim Benzema vient en effet de vivre la meilleure saison de sa carrière, à 34 ans, après maintenant 13 ans passés dans la capitale espagnole.
Au sommet de son art avec 44 buts en 45 matches sous le maillot madrilène (en Liga, Supercoupe d’Espagne et Ligue des champions), auxquels il faut ajouter 5 buts inscrits en équipe de France, “KB9” enfonce son précédent plus haut total global, datant de la saison 2011-2012, qui n’était “que” de 35 buts.
Des records, Benzema pourrait encore en battre ce samedi soir. Celui de meilleur buteur sur une Ligue des champions: avec 15 unités, les 17 de Cristiano Ronaldo -son ancien coéquipier au Real- lors de la saison 2013-2014 sont toujours dans son viseur. En décrochant la Ligue des champions, l’international français égalerait aussi les cinq C1 décrochées par ce même Cristiano Ronaldo, une unité derrière le recordman Paco Gento.
Ancelotti magicien, Benzema Ballon d’Or?
Un but face à Liverpool permettrait également à l’ex-Lyonnais de s’emparer seul de la troisième place du classement historique des meilleurs buteurs de la compétition devant l’attaquant du Bayern Munich, Robert Lewandowski (86 buts), mais à distance du duo Lionel Messi/Cristiano Ronaldo, tous deux auteurs de plus de 120 buts en C1.
“C’est sûr, c’est l’un des meilleurs joueurs du monde, probablement le meilleur avant-centre du monde et peut-être le joueur le plus sous-estimé de l’histoire”, a commenté, élogieux, le président de l’UEFA Aleksander Ceferin vendredi dans un entretien à l’AFP.
Un sacre madrilène au Stade de France permettrait en outre à Benzema
de faire figure de grand favori au Ballon d’Or
, qui sera remis le 17 octobre à Paris, lui qui a déjà remporté la Liga, la Supercoupe d’Espagne et la Ligue des nations, en octobre dernier, avec les Bleus.
S’il empile les distinctions individuelles cette saison, Benzema le doit aussi évidemment à un collectif particulièrement bien huilé autour de lui (Vinicius, Valverde, Casemiro...) articulé de main de maître par Carlo Ancelotti, déjà magicien pour son retour sur le banc madrilène (après deux premières saisons de 2013 à 2015).
Le Real a ainsi écrasé la Liga avec ses 86 points (26 victoires, 8 nuls, 4 défaites) et 80 buts inscrits, reléguant son dauphin, le FC Barcelone,
orphelin de Lionel Messi depuis l’été dernier
, à 13 longueurs.
En Ligue des champions, le parcours en phase de poule, avec l’Inter Milan, le Sheriff Tiraspol et le Shakhtar Donetsk, a là aussi impressionné de facilité, avec 15 points récoltés sur 18. Mais c’est à partir de la phase à élimination directe que le “show” madrilène a commencé, entre exploits et suspense à tous les étages.
Un parcours miraculeux en Ligue des champions
En huitième de finale, les joueurs de Carlo Ancelotti ont tout d’abord effectué
une “remontada” expresse face au PSG lors du match retour
, passant de largement éliminés à l’heure de jeu à qualifiés une vingtaine de minutes plus tard, plongeant au passage le club parisien dans un nouveau cauchemar européen. En quart, après une victoire que l’on pensait décisive à l’aller à Chelsea (1-3), les Madrilènes s’étaient fait peur à la maison, s’inclinant à leur tour 3-1 après 90 minutes, avant que Benzema ne vienne délivrer les siens en prolongation. Enfin, en demie, les Merengues,
battus 4-3 à Manchester City
à l’aller dans le plus beau match de la saison pour beaucoup,
avaient fait durer le suspense jusqu’au bout au retour
: encore menés 1-0 à la 89e minute, ils arracheront une prolongation après un doublé inespéré de Rodrygo dans le temps additionnel. Benzema (encore lui) viendra ensuite apporter la qualification, sur penalty, en prolongation.
Enfin, la saison madrilène a aussi pris une tournure médiatique inédite avec le fil rouge constitué par la possible arrivée de Kylian Mbappé, à qui le club espagnol a fait une cour assidue. Si le Real Madrid reste un habitué des transferts retentissants et coûteux (Anelka, Zidane, Cristiano Ronaldo, Hazard, Bale...), il a basculé dans une autre dimension avec le prodige du PSG: salaire et primes faramineux, négociations poussées comme jamais sur plusieurs mois, rumeurs incessantes, rebondissements, enjeux sportifs et marketing...
Finalement, samedi dernier, Mbappé a prolongé son contrat au PSG jusqu’en 2025, non sans lancer sur Twitter une référence au club espagnol: “Je serai leur premier supporter pour la finale de la Ligue des champions, à Paris. Chez moi.”
Le club merengue, qui a longtemps cru que l’attaquant allait le rejoindre, assure avoir digéré le revirement du joueur, vécu par une partie de ses aficionados comme une trahison. Une nouvelle Ligue des champions remportée ce samedi soir fera sans aucun doute définitivement passer la pilule.
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