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      Corbière compare le départ de Cazeneuve à la fin de l'horloge parlante

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 5 May, 2022 - 11:08 · 3 minutes

    Alexis Corbière a étrillé Bernard Cazeneuve, qui a quitté le parti socialiste le 4 mai 2022 pour protester contre l'accord avec LFI. Alexis Corbière a étrillé Bernard Cazeneuve, qui a quitté le parti socialiste le 4 mai 2022 pour protester contre l'accord avec LFI.

    POLITIQUE - Si le départ de l’historique socialiste Bernard Cazeneuve du parti mercredi 4 mai a été vu comme un séisme par certains, ce n’est pas le cas d’ Alexis Corbière . Pour le député LFI , “son grand départ du Parti socialiste a autant d’effet que la disparition de l’horloge parlante . Il y a peu de gens qui savent encore que ça existait”.

    Le PS est en train de se scinder entre les pro et anti-alliance avec LFI -et le reste de la gauche- pour les législatives. Bernard Cazeneuve s’est inscrit dans le second camp et a même claqué la porte du parti au vu de ses divergences d’opinions avec LFI, en particulier sur la laïcité, a-t-il justifié dans une interview à La Manche libre.

    “J’ai une conception nette et ferme de la laïcité, de la République qui interdit toute convergence avec ceux dont la pensée sur ces questions est plus qu’ambigüe”, a en effet déclaré l’ancien Premier ministre de François Hollande.

    Un nouveau parti socialiste

    Invité ce jeudi 5 mai sur CNews, Alexis Corbière a réagi à cette déclaration. “Bernard Cazeneuve, de ce point de vue là, manque d’honnêteté intellectuelle”, tacle-t-il avant de lancer sa phrase assassine (à partir de 9 minutes dans la vidéo ci-dessous).

    Et de poursuivre: “Je suis favorable à la loi de 1905: c’est ça la laïcité. Je suis favorable à ce que la loi de 1905 s’applique sur tout le territoire, ce dont Bernard Cazeneuve ne veut pas puisque quand il était Premier ministre, il n’a même pas abrogé le concordat de l’Alsace-Moselle”, poursuit-il. “Monsieur Cazeneuve est un Tartuffe sur la laïcité (...) Monsieur Cazeneuve est un ignorant.”

    Alors que le concordat, qui régissait les relations entre l’Église et l’État, a été abrogé en France en 1905 pour faire place à la séparation de l’Église et de l’État, l’Alsace et la Moselle étaient sous contrôle allemand. La situation n’a jamais été modifiée, et trois départements appliquent encore ce régime.

    Outre la laïcité, Bernard Cazeneuve met en avant les critiques de la part d’“une formation politique, La France Insoumise, dont j’ai eu à subir la violence, l’outrance des positions, les insultes aussi quand j’étais au gouvernement, notamment lorsque s’est produite la mort de Rémi Fraisse”, un militant mort en 2014.

    De son côté, Alexis Corbière “forme le vœu que cet accord (d’union) soit adopté” par le PS. “Il y a autour d’Olivier Faure (premier secrétaire du PS, NDLR ), une nouvelle génération”, souligne-t-il. Avant d’étriller la “série de gens qui sont culturellement encore ‘matrixés’ par le grand parti socialiste, autour duquel tel l’astre solaire, les planètes doivent tourner”.

    “Il y a des gens qui ont du mal à comprendre que le parti socialiste dans lequel il sont nés dans les années 80 n’est plus celui de 2022”, fustige-t-il, dans une adresse à tous ceux qui réfutent l’accord de la gauche comme l’ancien président François Hollande.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Depuis l’Assemblée, ces députés Insoumis en live sur Twitch et sur Twitter

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      De Clovis à nos jours, le long combat de la laïcité

      The Conversation · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 21 October, 2020 - 03:00 · 9 minutes

    Par Alain Bauer.
    Un article de The Conversation

    Dans un ouvrage déjà ancien ( Les terroristes disent toujours ce qu’ils vont faire ), nous démontrions qu’il est très rare de se trouver confrontés à une « surprise » en matière de terrorisme.

    La révolution stratégique provoquée par l’apparition de l’État islamique a conforté et amplifié cette analyse, alors que l’organisation proclame régulièrement sur de nombreux supports médiatiques cibles et moyens à utiliser pour les atteindre…

    Un peu partout dans le monde, les enseignants sont victimes de mises en cause physiques ou morales.

    Il est toujours très difficile de parler de Darwin et des théories de l’évolution aux États-Unis. Il est presque impossible de sortir d’une école coranique dans de nombreuses régions du Pakistan. Et on assassine les enseignants ou les élèves, notamment les jeunes filles, qui osent enseigner ou venir à l’école en Afghanistan.

    Au Nigeria ou au nord Cameroun, l’organisation Boko Haram, qui s’appelle en réalité Book Haram (les livres sont impurs), se donne pour mission fondatrice de lutter contre l’école publique sécularisée.

    En fait, le combat laïque n’a jamais été aisé. Celles et ceux qui revivent aujourd’hui la lente transition française vers la liberté de conscience en ont hélas une faible mémoire historique.

    Le rôle de l’Église catholique

    Depuis le baptême de Clovis en 498, la culture du pouvoir en France improprement appelée gallicane – elle est franque en réalité car rattachée aux peuplades germaniques (les Francs) qui conquirent la Gaule aux Ve et VIe siècles – explique sans doute un irrédentisme national qui portait moins sur la nature de la foi que sur son expression politique.

    Ce compromis entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel va être renforcé par l’éclatement de l’Empire de Charlemagne et le maintien d’une seule colonne vertébrale pour la société féodale : l’Église catholique.

    Cette dernière devient une très importante opératrice des services publics locaux. Elle investit, ordonne, spécule, exploite. La monarchie en prendra ombrage et Philippe Le Bel y mettra bon ordre en installant le Pape à Avignon en 1309. La religion reste d’État, la France devient la fille aînée de l’Église. Elle a laissé détruire les Cathares, autant par détestation religieuse que pour contraindre le Comté de Toulouse. Mais tout est sous contrôle.

    Les 95 thèses martelées sur les portes de l’église de la Toussant à Wittenberg par Martin Luther en 1517 ouvrirent la porte à un schisme, la progression rapide du protestantisme, et un « génocide » oublié, la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572. L’un des survivants de ce massacre, Henri IV, proclamera l’Édit de Nantes en 1598. Et pour le malheur du pays et le bonheur de ses voisins, il fut révoqué par un Louis XIV au soleil pâlissant, en 1685.

    Séparation de l’Église et de l’État

    La Révolution française imposera la première rupture avec l’Église catholique, en inscrivant dans la Déclaration des droits de l’Homme du 26 août 1789 : « Nul homme ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses… » . On notera le même arraché de haute lutte tant la rancœur contre le haut clergé était forte. Depuis les grandes jacqueries de 1348, on brûlait des châteaux, mais aussi beaucoup de presbytères et quelques autres résidences ecclésiastiques…

    L’Église est « nationalisée » à la fois dans ses biens mais aussi dans sa structure et sa culture. Blasphème, sorcellerie, hérésie, disparaissent du Code pénal. L’État civil, créé en 1539 par François I er , mais administré par le clergé, est civilisé. Le 21 février 1795, la première séparation de l’Église et de l’État est proclamée.

    La Convention nationale , après avoir entendu le rapport de ses comités de salut public, de sûreté générale et de législation, réunis, décrète notamment que « conformément à l’article VII de la Déclaration des droits de l’Homme, et à l’article CXXII de la Constitution, l’exercice d’aucun culte ne peut être troublé. II. La République n’en salarie aucun. III. Elle ne fournit aucun local, ni pour l’exercice du culte, ni pour le logement des ministres. IV. Les cérémonies de tout culte sont interdites hors de l’enceinte choisie pour leur exercice ».

    Le texte précise également que « tout rassemblement de citoyens pour l’exercice d’un culte quelconque est soumis à la surveillance des autorités constituées » et qu’ « aucun signe particulier à un culte ne peut être placé dans un lieu public, ni extérieurement, de quelque manière que ce soit ».

    Toute la loi de 1905 est déjà là.

    Laïcisation heurtée

    Bonaparte devenu Napoléon rétablira le dialogue avec l’Église de Rome en signant un Concordat en 1801 avec le pape. L’Église catholique n’est plus que l’ « Église de la grande majorité des Français ». Les prêtres sont salariés par l’État et soumis aux autorités françaises.

    La religion devient un service public qui s’étend au protestantisme puis au judaïsme. La Restauration (1814-1848) rétablira pour un temps le catholicisme comme religion de l’État. En 1850, la loi Falloux donne à l’Église un droit de direction dans les écoles primaires.

    Mais les républicains, les radicaux et les laïques attendent leur heure. La défaite de l’Empire en 1871 et la proclamation de la République en 1877 permettra une laïcisation heurtée grâce à l’action de Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique.

    Entre 1881 et 1886, l’école publique devient gratuite, l’instruction devient obligatoire de 6 à 13 ans, l’Église en est sortie. Les lycées et les collèges s’ouvrent aux jeunes filles, le personnel enseignant est laïcisé et l’enseignement religieux exclu des heures de cours. De plus, l’enseignement de la morale civique devient obligatoire.

    La loi de 1905

    C’est une laïcité dynamique et combattante qui s’affirme et par effet mécanique de conflit. Les relations diplomatiques sont rompues avec la Cité du Vatican en 1904.

    En 1905, malgré la pugnacité des radicaux, c’est une loi de compromis et de liberté d’exercice des cultes qui sera adoptée sous l’impulsion de Jean Jaurès dont la formule « La France n’est pas schismatique, elle doit être révolutionnaire » marquera la défaite des radicaux les plus déterminés et la victoire d’ Aristide Briand et de Ferdinand Buisson, les pacificateurs.

    On y trouvera notamment, pour celles et ceux qui commentent souvent ce texte sans l’avoir bien lu, un titre particulièrement précis sur la nature exacte de cette loi qui est moins un texte de séparation que de libre exercice sous contrôle.

    Dans le titre V, sous l’intitulé « Police des cultes », il est notamment précisé que « les réunions pour la célébration d’un culte… restent placées sous la surveillance des autorités dans l’intérêt de l’ordre public » et que « si un discours prononcé ou un écrit affiché ou distribué publiquement dans les lieux où s’exerce le culte, contient une provocation directe à résister à l’exécution des lois ou aux actes légaux de l’autorité publique, ou s’il tend à soulever ou à armer une partie des citoyens contre les autres, le ministre du culte qui s’en sera rendu coupable sera puni d’un emprisonnement de trois mois à deux ans, sans préjudice des peines de la complicité, dans le cas où la provocation aurait été suivie d’une sédition, révolte ou guerre civile ».

    Voici ce qu’est donc cette laïcité sans adjectif, dont les défenseurs sont des laïques et qui est devenue un principe constitutionnel en 1958 dans l’article 1 er de la Constitution et en 2013 seulement quand le Conseil constitutionnel donnera à certaines dispositions de la loi de 1905 une « valeur constitutionnelle » .

    La question de l’Islam

    La question juive ou musulmane a fait l’objet d’évolutions controversées, parfois heureuses (émancipation sous la Révolution, grand sanhédrin sous Napoléon mais honteux statut sous la collaboration pour les israélites, indigénat et exploitation).

    Mais un accord unanime fut trouvé pour créer la société des Habous et Lieux saints de l’Islam (dite Grande Mosquée de Paris) en 1921 avec subvention publique et souscription nationale sous la conduite du Maréchal Lyautey afin de rendre hommage aux « soldats musulmans morts pour la France ».

    Les laïques de 1905, qui insistent sur la « rupture » avec les Églises font cependant un effort, au nom du sang versé, et grâce à Lyautey (qui lui-même souhaitait établir un Califat pro-français ) et aident à la création d’un Islam de France et pas seulement en France .

    La décolonisation poussera à une sous-traitance de l’Islam vers les nouveaux États devenus indépendants dans une « communauté » qui perdra peu à peu de sa réalité.

    Se mobiliser pour la laïcité

    Mais cette laïcité est-elle aussi neutre qu’on l’affirme haut et fort ? Peut-elle être plurielle ? Peut-elle résister aux assauts intégristes, communautaristes, djihadistes ?

    Toute son histoire prouve que la laïcité n’est pas un autre culte. Qu’elle n’est pas une excuse à l’ignorance. Qu’elle impose le respect des croyants et des non croyants. Qu’elle n’est pas l’ennemie de la foi ou de la spiritualité. Les Républicains atypiques du XIXe siècle l’avaient bien démontré. Et on oublie souvent que la Déclaration des Droits de l’Homme est placée « sous les auspices de l’Être Suprême ».

    En 2002, le rapport de Régis Debray expliquait déjà les risques, pressions et dangers qui menaçaient l’école publique, les valeurs républicaines et la société du vivre ensemble, qui semble devenir celle du côte à côte et du face à face.

    Cette laïcité mérite une mobilisation, un rassemblement et une action. Plus de neutralité molle. Une dynamique. De Chrétiens, de Juifs, de Musulmans, de Boudhistes, d’Orthodoxes, d’Agnostiques, d’Athées. De Laïques, de Républicain·e·s, de Citoyen·e·s.

    Il est plus que temps.

    Alain Bauer , Professeur de criminologie, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)

    Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’ article original .

    The Conversation

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      Professeur décapité : et la France tomba des nues pour la millième fois

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 20 October, 2020 - 03:30 · 8 minutes

    professeur décapité

    Par Nathalie MP Meyer.

    « Tout ça pour ça » titrait Charlie Hebdo le mois dernier en republiant ses caricatures du prophète Mahomet alors que s’ouvrait le procès des attentats de janvier 2015.

    Massacre à la kalachnikov, couteau planté dans la gorge et maintenant décapitation de Samuel Paty , enseignant d’histoire et géographie dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine qui voulait éveiller ses élèves à la liberté d’expression, violence, haine et sang répandu – tout ça pour des dessins, de simples dessins d’un magazine satirique à la diffusion plutôt confidentielle qui caricature tout, le plus souvent dans l’indifférence olympienne des caricaturés. Tout ça pour seulement ça.

    Mais un « seulement ça » qui revêt hélas une importance quasiment névrotique aux yeux d’un islam travaillé par de puissantes pulsions fondamentalistes et qui s’active depuis une vingtaine d’années pour que soit reconnu le délit de blasphème, c’est-à-dire l’interdiction de critiquer une religion, et ceci, attention renversement des charges, au nom de la lutte contre l’islamophobie et les discours de haine religieuse.

    Si les manœuvres officielles sur la scène internationale et dans les assemblées de l’ONU ne suffisent pas, un peu de terreur chez les infidèles les plus récalcitrants ne sera pas de trop pour appuyer la cause. On se rappelle qu’au Pakistan, la chrétienne Asia Bibi a échappé de justesse à la pendaison pour ce motif dans un dossier monté de toutes pièces pour la faire condamner tant les fondamentalistes islamistes pensent détenir la seule vérité et ne supportent aucune liberté religieuse hormis la leur.

    Dans ce contexte, il n’y a guère lieu de s’étonner que la tenue du procès des attentats de janvier 2015 et la republication concomitante des caricatures soient devenues l’occasion d’un regain de terreur de la part des fous d’Allah. Charlie Hebdo a d’ailleurs reçu le 11 septembre, c’est-à-dire le jour anniversaire des attentats du World Trade Center (délicate attention, non ?) des menaces très précises de la part d’Al-Qaïda qui incluent Emmanuel Macron dans le package pour avoir forcément « donné son feu vert » à la nouvelle parution :

    Si votre liberté d’expression ne respecte aucune limite, préparez-vous à vous confronter à la liberté de nos actions.

    Quand on lit le tweet que l’assassin tchéchène de l’enseignant a pris le temps de publier après son forfait et juste avant d’être abattu par la police, on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a plus qu’une simple coïncidence :

    De Abdullah, le serviteur d’Allah, à Marcon, le dirigeant des infidèles, j’ai exécuté un de tes chiens de l’enfer qui a osé rabaisser Muhammad, calme ses semblables avant qu’on ne vous inflige un dur châtiment…

    Mais en France, à ce moment-là, et en dépit d’une première alerte le 25 septembre devant les anciens bureaux de Charlie Hebdo qui a fait deux blessés graves, c’était pour ainsi dire business as usual.

    Un enseignant a montré des caricatures du prophète dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression en ayant la délicate attention de laisser le choix aux élèves de confession musulmane de les regarder ou non (vidéo ci-dessous, 54″) et des parents viennent se plaindre que leurs enfants ont subi des atteintes intolérables à leur « intégrité psychologique » ? C’est à lui, l’enseignant qui a parfaitement respecté le programme, que l’on demande de s’excuser auprès des familles outragées. C’est à lui que la principale du collège envoie un inspecteur de l’Éducation nationale pour lui rappeler « les règles de laïcité et de neutralité » !

    Et c’est ainsi que de réunions en excuses, aplatissements, flagorneries et médiations très citoyennes, les renseignements territoriaux dépêchés sur l’affaire peuvent conclure à un apaisement et à une situation redevenue merveilleusement calme et normale. Pas de tension à signaler. Aucun problème à l’horizon.

    Comme d’habitude, on préfère mettre rapidement fin à une polémique en cachant la poussière sous le tapis. Comme d’habitude on préfère jeter un voile pudique sur les dérives et les exigences hallucinantes de l’islamiste à l’école ou à l’hôpital en enjoignant aux personnels de ne surtout pas faire de vague .

    Comme d’habitude, on se préoccupe peu de savoir qui a tort, qui a raison et à qui on a véritablement affaire. Le professeur doit s’excuser et pourtant, c’est le parent d’élève qui a menti : sa fille prétendument traumatisée n’assistait pas au cours incriminé. Et c’est encore lui, le parent d’élève, qui a instrumentalisé son indignation en carton sur Facebook, divulgué publiquement les noms de l’enseignant et de l’établissement scolaire et s’est présenté au collège accompagné d’un prédicateur islamiste des plus inquiétants en menaçant de manifester si l’enseignant qualifié de « voyou » n’était pas promptement suspendu.

    Sur ces entrefaites, arrive un jeune Tchétchène armé de pied en cap, prêt à tuer. Son lien avec les événements précédents n’est pas encore clairement établi au moment où j’écris mais sa radicalisation n’était pas totalement inconnue puisque l’un de ses tweets mettant en scène une fausse décapitation au sein d’un ensemble de publications très portées sur le djihad avait été signalé cet été par la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme.

    Mais comme d’habitude, on préfère rétablir à la va-vite un « vivre ensemble » apparent plutôt que d’affronter enfin la gangrène insidieuse de l’islamisme radical qui se nourrit depuis vingt ans des renoncements quotidiens de notre État de droit et des multiples « petits arrangements » érigés en stratégie électoralistes, et pas seulement au PS et à l’extrême gauche. Pour n’aboutir finalement et systématiquement qu’à l’écrasement de nos libertés et au meurtre.

    Et comme d’habitude, une fois la nouvelle de l’attentat connue, la France tombe des nues pour la millième fois comme si c’était la première, ses politiciens de tous bords s’indignent et exigent que le gouvernement « fasse quelque chose » et le président de la République assure que non, non et non, l’islamisme et le terrorisme ne passeront pas dans notre pays des droits de l’homme, des Lumières et de la liberté :

    Puis comme d’habitude, on voit resurgir les hypocrisies et les larmes de crocodile de ceux qui, par une totale inversion des victimes et des bourreaux, estiment qu’il faudrait peut-être commencer par éviter de mettre de « l’huile sur le feu » , qu’il aurait peut-être fallu agir différemment, mieux tenir compte de la sensibilité religieuse des élèves, ne pas montrer ces caricatures. Bref, une fois de plus reculer, céder au chantage, au caprice, et s’asseoir sur nos principes.

    Puis comme d’habitude, on voit les pires idiots utiles de l’islamo-gauchisme se donner le beau rôle de défenseurs des valeurs de la République et participer fièrement aux nombreuses célébrations d’hommage et autres marches blanches qui ponctuent toujours ces événements tragiques :

    On participerait volontiers si l’on ne voyait affleurer l’odieuse récupération politique de ces manifestations. Car ce sont les mêmes, les Mélenchon, les Corbière et toute la fine fleur de la France insoumise, qui participaient tout sourire il y a moins d’un an à une « Marche contre l’islamophobie » où l’un des meneurs connu pour ses proximités avec les frères musulmans a fait reprendre en chœur le fameux cri « Allahu Akbar » qui a accompagné et en quelque sorte signé tous les attentats islamistes perpétrés en France et dans le monde, drame de Conflans-Sainte-Honorine compris.

    Dimanche soir arrive, les manifs sont finies, chacun rentre chez soi. Il ne reste plus qu’à attendre la prochaine fois avec la certitude que l’on nous rejouera exactement la même pièce de l’étonnement douloureux, de l’indignation républicaine et de la fermeté, promis juré.

    Dans ce sinistre bal des hypocrites, des insouciants, des discoureurs et des lâches, une confirmation cependant : le grand projet d’Emmanuel Macron contre les séparatismes qui repose principalement sur la réduction des libertés scolaires par interdiction de l’enseignement à la maison et contrôle accru des écoles hors contrat – ce grand projet tombe complètement à côté de la plaque. Le Président reverra-t-il sa copie ? Rien n’est moins sûr.

    Pourtant, la méthode, quoique de longue haleine après des années de confusion des valeurs, est assez simple. Première étape : ne pas demander à un professeur de s’excuser quand il fait un cours sur la liberté d’expression.

    Sur le web

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      Syndicaliste voilée en commission : la droite instrumentalise la laïcité

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 18 September, 2020 - 08:31 · 3 minutes

    la droite

    Par Frédéric Mas.

    La question de la laïcité est revenue sur la table ce jeudi matin à l’assemblée nationale, à l’occasion d’une rencontre organisée sous la houlette de Marie-George Buffet (PCF) en présence de plusieurs associations étudiantes sur les effets du covid-19 sur la jeunesse.

    Juste après la prise de parole de la représentante, voilée, de l’UNEF, plusieurs députés LR et LREM ont protesté et quitté la pièce.

    « Nous faisons le constat avec regret qu’un syndicat étudiant auditionné enfreint le principe de laïcité auquel doit s’astreindre notre Assemblée » a déclaré le député LR du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont.

    « Je ne peux accepter qu’au sein de l’Assemblée nationale, nous acceptions qu’une personne se présente en hijab devant une commission d’enquête » a renchéri la députée LREM Anne-Christine Lang.

    Coup de théâtre pour la droite

    La réunion insignifiante entre formations plus ou moins socialistes ou communistes, destinée à ne déboucher sur rien, s’est donc transformée en théâtre politique pour la droite, et accessoirement LREM. Celles-ci sont posées en défenseur de la laïcité républicaine contre l’obscurantisme, au risque d’agacer les musulmans français qui demandent légitimement qu’on leur fiche la paix.

    En effet, du point de vue du droit, et donc du respect de la laïcité, rien n’interdit d’auditionner une femme portant le voile ou tout autre vêtement religieux. Après tout, les citoyens ne sont pas tenus à la neutralité religieuse, sauf à être agent de la fonction publique, et la liberté de croire et d’exercer sa religion « pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public » comme le dit expressément la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, est protégée par la constitution.

    La République ne réclame pas l’athéisme d’État mais le respect du pluralisme social et religieux, tout en combattant ses dérives criminelles et sectaires. Et c’est tout.

    Ici, la droite instrumentalise la peur suscitée par l’Islam au sein d’une partie de son électorat pour se refaire une santé médiatique, et répondre à la gauche identitaire par une sorte de récupération identitaire du républicanisme. Personne n’a relevé le fait qu’une représentante du « Mouvement rural de la jeunesse chrétienne » avait aussi pris la parole.

    Les récentes déclarations du président de la République contre le « séparatisme » ont pu apparaître pour certains comme un signal fort pour reprendre le combat culturel contre les religions en général et l’Islam en particulier au nom de l’indivisibilité de la République. C’est à la fois politiquement excessif et dangereux.

    Les Républicains se battent sur deux fronts

    En s’attaquant à tous les signes visibles de la pratique de l’Islam dans l’espace public comme étant contraire à l’esprit laïc du régime républicain, on accrédite, en particulier aux yeux des pratiquants, la thèse communautariste de l’incompatibilité de la République et l’Islam. Ce genre de geste médiatique reste au niveau superficiel de la communication politique.

    N’oublions pas que les Républicains se battent sur deux fronts : ils doivent convaincre les radicaux qu’ils ne sont pas les bienvenus, et les autres qu’ils sont des citoyens comme les autres, bénéficiant de la protection des mêmes droits et soumis aux mêmes devoirs. Dégonfler l’Islam politique suppose d’éviter d’amalgamer les radicaux aux modérés contre le reste de la population.

    La droite n’a pas à inventer un problème de laïcité là où il n’existe pas : ce qui pose problème, c’est plutôt de savoir ce que représente exactement l’UNEF, et pour quelle raison on consulte encore sérieusement ses affidés. Comme d’autres organisations à gauche, de EELV à LFI, le communautarisme, l’indigénisme et le « wokisme » ont remplacé le progressisme d’émancipation et le vieux programme social-démocrate.

    Coupée des vraies aspirations populaires, elle a entamé son déclin ces dernières années. C’est sur le terrain du débat d’idées que les forces de progrès doivent convaincre du bien-fondé de l’esprit libéral des Lumières.

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      #Laïcité - Sorties scolaires : non, il n’est pas interdit de porter le #voile

      Mathias Poujol-Rost ✅ · Tuesday, 19 November, 2019 - 21:55 edit

    https://www.lagazettedescommunes.com/643984/sorties-scolaires-non-il-nest-pas-interdit-de-porter-le-voile/