• chevron_right

      Lexios – Envie d’apprendre une nouvelle langue sans vous forcer ?

      news.movim.eu / Korben · Friday, 7 July, 2023 - 07:00 · 1 minute

    Ça vous dirait d’apprendre une langue étrangère sans trop forcer ?

    Et bien ça tombe bien puisque c’est ce que permet l’extension Lexios qui va vous permettre d’enrichir naturellement votre vocabulaire dans n’importe quelle langue pendant que vous naviguez sur le web.

    Après l’avoir installé et configuré, vous choisissez la langue que vous voulez apprendre ainsi que votre niveau actuel, puis vous vous laissez guider par l’outil.

    Ensuite, lorsque vous surferez sur le web, Lexios, intègrera automatiquement certains mots du vocabulaire à apprendre dans les pages des sites que vous consultez au quotidien. Ces mots apparaissent alors surlignés, et en passant simplement votre souris dessus, vous pouvez voir leur traduction et également les entendre prononcer par une bonne vieille voix de synthèse bien creepy. De plus, vous pouvez marquer les mots que vous connaissez déjà, ce qui permet à Lexios de suivre votre progression et de s’adapter au fur et mesure à votre niveau réel.

    Cela peut paraître assez simpliste comme façon d’apprendre une langue, mais en réalité cette est vraiment efficace pour acquérir du vocabulaire. Plutôt que de vous faire travailler assidûment sur des listes de mots totalement ennuyeuses, Lexios introduit les mots de manière subtile, en les intégrant directement à vos activités numériques, ce qui vous évite une certaine lassitude et limite le côté pénible de l’apprentissage. De plus, la répétition des mots maximisera leur rétention dans votre mémoire à long terme.

    Cette démarche de Lexios est d’ailleurs confortée par une étude scientifique qui démonte que l’apprentissage du vocabulaire place dans un contexte est jusqu’à 50 % plus efficace que l’apprentissage à partir de listes de vocabulaire classiques. Donc en utilisant Lexios au quotidien, vous augmenterez vos chances de mémoriser rapidement et durablement les nouveaux mots. Vous allez devenir un cador en anglais en espagnol ou en italien…

    Et cette extension Lexios n’est pas seulement gratuite. Elle est également sans publicité ! Quel luxe 😉.

    À vous de jouer maintenant !!

    À découvrir ici

    • chevron_right

      Streamer, cloud gaming, free-to-play… La France veut en finir avec les anglicismes

      news.movim.eu / JournalDuGeek · Wednesday, 5 July, 2023 - 07:00

    template-jdg-2023-07-04t155036-170-158x105.jpg Drapeau français

    Les anglicismes ne sont pas vus d'un bon œil par la commission d'enrichissement de la langue française

    Streamer, cloud gaming, free-to-play… La France veut en finir avec les anglicismes

    • Co chevron_right

      Francophonie, état des lieux

      Yves Montenay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 11 December, 2022 - 04:30 · 18 minutes

    Début 2015, dans La langue française : une arme d’équilibre de la mondialisation je dressais un panorama de la situation du français dans le monde, point d’appui pour les militants de la langue française et avec l’espoir de les multiplier.

    Sept années ont passé, voyons comment la situation a évolué.

    Les Français ont l’impression que leur langue est en recul

    Ils constatent l’invasion des mots anglais dans leur environnement et l’usage de l’anglais à Bruxelles malgré le Brexit.

    À l’inverse les études de l’OIF sont plutôt optimistes et les déclarations d’ Emmanuel Macron au sommet de la francophonie à Djerba 19 novembre 2022 sont offensives, bien qu’il évoque un recul dans le même discours : « La francophonie s’étend par la démographie de certains pays […] mais il y a aussi des vrais reculs ».

    Mon livre sur la francophonie exposait l’histoire du français et sa situation géographique et professionnelle. Il signalait notamment que, sauf postes ou métiers particulier, l’utilisation de l’ anglais dans l’entreprise n’allait souvent pas dans le sens de l’efficacité .

    Sept années ont passé

    Voyons comment la situation a évolué.

    Ceux qui veulent des explications plus détaillées pourront se référer à mes récents articles sur la francophonie que je signalerai au passage au fur et à mesure de cet état des lieux.

    Tout d’abord le nombre de francophones est en forte augmentation, atteignant 321 millions, selon l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie). Pour la petite histoire, je rappelle que Philippe Rossillon m’avait chargé il y a une cinquantaine d’années de compter le nombre mondial de francophones. Nous en avions trouvé alors entre 60 et 70 millions. Il y en a donc aujourd’hui cinq fois plus.

    La France est toujours le principal pays francophone mais ne représente maintenant qu’un francophone sur cinq (20 %).

    La montée de l’anglais en France

    Dans notre pays les défenseurs du français sont pessimistes car ils constatent un envahissement du vocabulaire et des noms propres (entreprises, marques…) par des mots anglais auxquels s’ajoutent maintenant des expressions, mais pas (encore ?) des phrases entières.

    Et une grande partie des contacts avec l’étranger, que ce soit en France ou hors de France, se font en anglais. Pour cette raison, et « pour l’avenir de nos enfants » les parents poussent les institutions de l’enseignement supérieur à avoir de plus en plus de cours en anglais.

    Certains relativisent cette anglicisation du vocabulaire : « Si certain nombre d’anglicismes sont poussés par les nouvelles technologies, il y a une vivacité de la langue française qui les remplace peu à peu et des anglicismes d’il y a trente ans ont disparu des dictionnaires. »

    Cet envahissement du français s’est accéléré après la Première Guerre mondiale et surtout la Deuxième dans un contexte de domination économique et culturelle des États-Unis. L’inflation de l’usage de l’anglais est manifeste aussi bien dans les milieux dirigeants du fait de leurs obligations internationales que dans des milieux populaires, via les films, chansons, marques et autres moyens de l’influence américaine.

    Depuis quelques dizaines d’années s’ajoute à cette influence américaine un usage de l’anglais plus technique et indépendant de l’américanophilie, celui d’une langue internationale commune. Bref l’anglais n’est plus seulement la langue du monde anglo-saxon et de ses anciennes colonies mais aussi une sorte de « latin du Moyen Âge » à l’occasion de la mondialisation.

    Dans les entreprises et institutions, grande est l’influence des services chargés de la communication. Ils flattent leurs dirigeants en leur faisant miroiter une audience internationale alors que ce n’est pas toujours le cas et que la numérisation leur permet aujourd’hui de segmenter la communication par langue. Parallèlement, la traduction automatique est devenue de bonne qualité à l’écrit et progresse à l’oral.

    Face à cette évolution, les militants de défense de la langue crient à la trahison alors qu’il s’agit d’un choix considéré – à tort ou à raison – comme pratique ou inévitable.

    Les partisans de l’anglais, y compris dans la hiérarchie moyenne ses entreprises, sont impressionnés par l’usage de l’anglais parmi les couches supérieures et à l’étranger et ne demandent même plus à leur interlocuteur s’il parle français, alors que ça reste relativement fréquent dans beaucoup de pays : en Arabie Saoudite réputée anglophone, j’ai travaillé en français avec les très nombreux Libanais qui avaient des postes qualifiés.

    Oublier de poser la question : « Parlez-vous français ? » a des conséquences psychologiques catastrophiques puisque celui qui se voit aborder en anglais par un Français en déduit qu’il n’a aucun intérêt à apprendre le français.

    En politique, le français souffre d’être surtout défendu par la droite identitaire et une partie de la gauche, notamment les communistes. Bien qu’extrêmes, ces courants politiques insistent sur un argument tout à fait valide à mon avis : la langue française constitue une partie essentielle de la France.

    Mais à l’étranger, cette assimilation du français à la France peut être contre-productive.

    En effet, comme le soulignait le président Macron le 20 mars 2018, « Le français s’est émancipé de la France, il est devenu une langue monde ». Non seulement c’est exact et depuis longtemps : les officiers russes avaient beau être francophones, ça ne les empêchait pas de se battre contre Napoléon.

    Cette assimilation du français à la France irrite à l’étranger, un peu en Belgique, Suisse et Canada, mais surtout en Afrique ! Il faut insister sur le fait que le français y est une langue africaine et non une langue coloniale.

    De plus il est de notre intérêt et de celui de francophones de bien rappeler aux États-Unis, à la Chine et bien d’autres que le français ce n’est pas seulement la France, mais une bonne partie du monde et que 80 % des francophones sont aujourd’hui installés ailleurs qu’en France.

    Remarquons que ce que nous venons d’écrire à propos de la pression de l’anglais sur le français en France est valable pour toute l’Europe et d’autres parties du monde. Dans certains pays l’enseignement supérieur est totalement en anglais, ce qui déclenche d’ailleurs des réactions nationales. Quant à l’affichage et au vocabulaire, la situation est souvent pire qu’en France.

    En Europe, une lointaine deuxième place derrière l’anglais

    En Belgique, au Luxembourg et en Suisse

    Outre la France, l’Europe comprend trois pays francophones : la Belgique, le Luxembourg et la Suisse.

    En Belgique et en Suisse, le français est minoritaire et la situation linguistique est figée, dans le calme dans ce dernier pays mais dans l’hostilité réciproque en Belgique, tandis que le plurilinguisme avec l’allemand et le luxembourgeois l’emporte massivement au Luxembourg.

    Dans ces trois pays le français est enseigné à l’ensemble de la population.

    En Suisse où le poids du français augmente doucement tout en restant très minoritaire (21 %), son enseignement est critiqué comme deuxième langue dans la partie germanophone qui préférait l’anglais, demande refusée jusqu’à présent.

    Le reste de l’Europe

    En dehors de ces trois pays partiellement francophones, le français est la deuxième langue enseignée après l’anglais, mais loin derrière, et dans les pays où il y a deux langues étrangères au programme.

    Il garde une place honorable dans certains pays : la Roumanie, Chypre et le Portugal mais inférieure à l’époque où il était obligatoire comme représentant la culture humaniste. Concernant notre plus important partenaire européen, l’Allemagne, seulement 15 % des élèves de chaque pays apprennent la langue de l’autre.

    Mais quand on parle du français en Europe, beaucoup pensent à sa place dans des institutions européennes, symbolisées par le mot « Bruxelles ». À ne pas confondre avec la capitale de la Belgique, francophone à 85 %.

    Le Brexit n’a pas freiné le recul du français à Bruxelles

    L’Union européenne de Bruxelles a commencé à fonctionner en français seulement, puis en français et anglais à partir de l’acceptation de l’entrée de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne par Georges Pompidou.

    Depuis l’admission des pays d’Europe centrale et orientale, la part du français à Bruxelles s’est malheureusement écroulée.

    Aujourd’hui, malgré le Brexit, l’anglais est devenu langue commune dans les institutions européennes.

    Cela s’explique par le remplacement du français par l’anglais pour les nouvelles générations des cadres européens qui ont été diplômées aux États-Unis.

    C’est particulièrement le cas en Europe centrale et orientale, où la bourgeoisie francophone a été éliminée par les nazis puis les communistes et où se sont précipitées des universités américaines et leurs bourses dès la chute du mur en 1990. La langue commune entre un Français et un Tchèque est maintenant l’anglais.

    Résultat : l’ usage du français dans l’Union européenne post Brexit est devenu marginal.

    E n 2017, 84,4 % des textes pour lesquels une traduction est demandée à la Commission européenne étaient en anglais, 2,6 % en français, 2 % en allemand. » ( source Vie Publique )

    Au Québec, une francophonie contrastée

    En Occident, on cite souvent le Québec comme un autre pays francophone. La réalité est plus complexe.

    Le Québec est juridiquement et économiquement une province canadienne où l’anglais a les mêmes droits que le français malgré quelques textes symboliques.

    De plus le Canada est un pays confédéral où le pouvoir est partagé entre Ottawa, à dominante anglophone, et Québec. À titre d’illustration, remarquons que le Québec et, séparément, le Canada font tous les deux partie de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

    Le poids du français dans l’ensemble du Canada diminue du fait du développement de certaines provinces plus rapides que le Québec et donc de l’immigration qui les alimente. Il n’est plus aujourd’hui que de 23 % de la population canadienne, auxquels on peut ajouter quelques points d’anglophones bilingues.

    Au Québec, la métropole de Montréal, 2,7 millions d’habitants, se « bilinguise » de plus en plus. La majorité francophone y est minorisée, notamment par le nombre d’Américains et de Canadiens anglophones de passage. Ça ne se constate pas statistiquement mais plutôt culturellement.

    Un symptôme en est qu’une petite partie de la jeunesse francophone veut y faire ses études secondaires en anglais : « En 2018, 3000 étudiants de langue maternelle française sont inscrits au cégep (enseignement secondaire ) anglais à Montréal » avec comme résultat paradoxal de diriger l’argent des contribuables québécois vers l’anglicisation . « Ce nombre a doublé depuis 1995. Et si les immigrés francophones (maghrébins, africains, haïtiens) se tournent vers l’enseignement en français, les autres s’inscrivent massivement au cégep anglais. » Et ces immigrants francophones ne suffisent pas pour maintenir l’effectif de l’enseignement secondaire en français du fait de la chute de la fécondité des Québécois.

    Ce phénomène, parmi d’autres, illustre une certaine diminution de l’identité québécoise à Montréal : la « révolution tranquille » de 1963 qui avaient relancé le français au Québec s’appuyait sur le mépris de la minorité anglophone. Maintenant que ce mépris a largement disparu, la motivation communautariste en faveur du français a diminué : la révolution est menacée par son succès !

    Par contre, presque tout le reste du Québec est largement unilingue français et y assimile les immigrants.

    La situation en Afrique contraste avec ce tour d’horizon globalement pessimiste.

    Grands progrès du français en Afrique

    En francophonie, il y a le Maghreb et l’Afrique subsaharienne.

    Au Maghreb, on note à juste titre la pression de l’arabe par l’enseignement et les médias de la péninsule arabique, et celle de l’anglais, favorisée par la mondialisation et les gouvernements. Mais tout cela fait oublier la profonde imbrication des sociétés maghrébines et francophones du nord, concernant tant les entreprises que les individus avec des familles à cheval sur le nord et le sud et de nombreuses entreprises et institutions fonctionnant en français.

    Dans la presque totalité des pays francophones d’Afrique subsaharienne, l’enseignement primaire, secondaire et supérieur se fait quasiment exclusivement en français. Le problème pour l’instant est que les niveaux d’éducation et d’alphabétisation y sont particulièrement faibles.

    Le nombre de francophones africains – plus de de 200 millions – y est donc en augmentation rapide, sauf dans les zones de guerre au Sahel où l’école recule.

    En effet, dans le monde entier, lorsque l’école n’est enseignée qu’en une seule langue et que cette dernière est différente de la ou des langues parlées ( comme c’était le cas en France jusqu’au début du XX e siècle où les langues locales étaient largement pratiquées), la langue de l’école s’impose en trois générations.

    Or, en Afrique francophone, si la scolarisation est loin d’être générale, il y a de plus en plus d’endroits où la troisième génération a été formée en français ; et à cela s’ajoute une croissance démographique rapide. Plusieurs mondes cohabitent donc, l’un « vraiment » francophone, l’autre multilingue et d’autres où le français est peu ou mal connu.

    La zone où le français est parlé à la maison touche ainsi surtout les zones de scolarisation ancienne, notamment la zone côtière de la Côte d’Ivoire au Gabon et la bourgeoisie des villes.

    Richard Marcoux, spécialiste en la matière, en déduit un plurilinguisme africain généralisé.

    Je vais plus loin : une langue parlée à la maison est une langue maternelle quelles que soient les autres langues connues. Le français est donc (aussi) une langue africaine.

    Les régions bilingues et parfois multilingues sont notamment celles de la zone du bambara au Mali ou du wolof au Sénégal.

    Et les régions où le français était peu implanté du fait de la faible scolarisation sont aussi celles des régions sahéliennes plus ou moins sous le contrôle de divers groupes djihadistes et d’où les représentants de l’État, notamment les instituteurs, sont souvent partis.

    Les djihadistes interdisent l’école aux filles et envoient les garçons à l’école coranique où l’on n’apprend ni la langue locale ni le français… ni aucune autre matière utile au développement du pays d’ailleurs.

    La République démocratique du Congo, ex Congo belge, mérite une place à part du fait de ses quelques 110 millions d’habitants.

    Le colonisateur belge a eu la sagesse de ne pas y introduire le flamand. Le français s’y diffuse et il y a maintenant une cinquantaine de millions de francophones d’après l’OIF.

    Enfin, la diffusion de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar a illustré la francophonie des équipes africaines auprès de 5 milliards de téléspectateurs.

    La francophonie n’empêche pas la francophobie

    Il y a une explosion, au moins apparente, de francophobie notamment au Mali et au Burkina.

    Je dis « au moins apparente » parce qu’une partie des manifestants et des intervenants sur les réseaux sociaux seraient largement payés par les Russes. Mais il est difficile d’en connaître la proportion.

    En tout cas ils noient les messages beaucoup plus réalistes de ceux qui alertent sur les dangers russes et sur les conséquences militaires et humanitaires d’une rupture avec la France. Et la propagande malienne se déchaîne, diffusée par la junte au pouvoir au Mali, appuyée par les mercenaires russes qui se payent sur la production d’or locale.

    Le charnier de Gossi proclamé comme provenant de l’armée française , s’est révélé être du fait des Russes comme les images aériennes l’ont prouvé, tandis qu’un ministre malien a proclamé à l’ONU que les djihadistes étaient armés par la France , nouvelle intox avérée.

    Vous pouvez lire par exemple les réactions sur « le ressentiment anti-français » dans Jeune Afrique ou la situation dégradée de la France au Sahel.

    Je publie mes articles sur des groupes Facebook africains pour voir les réactions du public et je constate une francophobie délirante et une idéalisation des Russes qui semble un peu artificielle, les « vive Poutine ! » apparaissant quel que soit le sujet de discussion.

    Quoi qu’il en soit, l’excès des propos est tel qu’il me paraît inévitable qu’il retombe, d’autant qu’il a de plus en plus de personnes sérieuses rappelant l’importance de la diaspora en France : « et si la France les renvoyait en Afrique ? » ou encore l’importance des ONG financées par la France… que le Mali vient justement d’interdire.

    À l’époque de la Françafrique, le régime malien aurait été balayé par la France ou par un parti soutenu par elle. Il est probable que certains Maliens demandent à la France de le faire mais elle ne veut pas retomber dans les accusations de néocolonialisme particulièrement exacerbées actuellement.

    Le reste du monde : de la culture à Internet

    Dans le reste du monde, le français qui était une langue de culture et à ce titre la deuxième langue des élites de nombreux pays, y compris l’empire ottoman, a perdu une partie de ce statut.

    En effet ces élites ont souvent été éliminées suite aux révolutions (URSS, Europe orientale, Turquie, Iran, Indochine…).

    Une autre raison est que la culture est devenue moins littéraire et davantage sociologique, économique, technique… Bref plus utilitaire.

    Mais on peut également remarquer l’absence de fortes personnalités françaises de réputation internationale.

    Certes, les deux derniers prix Nobel de littérature, Patrick Modiano en 2017 et Annie Ernaux en 2022 nous mettent encore en situation honorable ainsi que le grand succès de Guillaume Musso, peut-être le français le plus lu depuis onze ans avec 1 278 000 exemplaires vendus en 2021.

    Certes également le déclin relatif de la littérature française est en partie normal puisqu’au fur et à mesure de leur développement, les élites des pays concernés prennent leur place. Ce phénomène touche tous les pays occidentaux, pour la production littéraire comme pour l’économie en général.

    Certes encore, la culture française s’appuie sur son passé : Jules Verne est le deuxième auteur le plus traduit au monde, après Agatha Christie. D’autres disent que Le petit prince est le livre le plus traduit au monde après la Bible et le Coran.

    Mais la francophonie culturelle va maintenant probablement être relayée par une percée de l’élite africaine.

    Le phénomène a déjà joué dans le monde anglophone avec les succès des auteurs indiens, dont Salman Rushdie et d’innombrables écrivains africains et antillais. En langue française, citons Alain Mabankou, l’écrivain africain francophone le plus connu. Mais il enseigne aux États-Unis à l’UCLA (Los Angeles), et non dans un pays francophone… tout comme Souleymane Bachir Diagne, autre figure francophone internationalement connue, mais en histoire et sociologie cette fois.

    Le reste du monde, c’est aussi Internet.

    Dans ce domaine, citons Daniel Pimienta, le responsable de l’ Observatoire de la diversité linguistique et culturelle dans l’Internet qui nous donne les chiffres de 2022 : on y voit que l’anglais est maintenant très minoritaire sur Internet et a été rejoint par le mandarin (langue officielle de la Chine), avec 20 % des contenus de la Toile pour chacune de ces deux langues (moyenne des fourchettes ci-dessous). On constate également la grande diversité des langues de la Toile :

    Les langues dans l

    Après l’espagnol, le français est maintenant en 4ième place avec le russe, l’hindi, le portugais et l’arabe. Je pense que ces deux dernières langues, ainsi que peut-être le russe, seront bientôt distancées par le français pour des raisons démographiques et géopolitiques.

    Pour l’avenir, deux tendances contradictoires vont s’affronter : d’une part le raccordement Internet des populations indiennes s’exprimant en hindi (au moins 500 millions) ; et d’autre part le raccordement de l’Afrique francophone.

    Au-delà de ce classement, l’avenir de la francophonie se joue en partie dans les câbles et les satellites.

    En conclusion : l’Afrique et la dégradation de l’anglais

    Finalement on s’aperçoit d’un glissement du français du statut de langue de culture de tout l’Occident et d’une partie du reste du monde à celui d’ une langue de masse , notamment africaine. Et c’est ce volet africain qui devrait assurer son avenir !

    Mon éternel optimisme m’amène également à penser qu’un renouveau culturel est possible, forcément partiellement africain, du fait de la banalisation de l’anglais.

    Ce dernier pourrait souffrir de sa dégradation au rang de globish , une langue simplifiée et réduite à un rôle de communication basique. On peut alors rêver pour le français d’une place analogue à celle du grec de l’empire romain…

    Sur le web

    • chevron_right

      Violences conjugales: un site en 16 langues pour les femmes immigrées en France

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 13:46 · 4 minutes

    Le portail d’information multilingue sur les violences conjugales est disponible à l'adresse www.womenforwomenfrance.org Le portail d’information multilingue sur les violences conjugales est disponible à l'adresse www.womenforwomenfrance.org

    VIOLENCES CONJUGALES - “C’est un peu comme une check-list. Avec notre site, les femmes victimes de violences conjugales se disent ‘si je fais ça, puis ça et ça, j’obtiens tel résultat’”. Fondatrice de l’association Women for Women France, Sarah McGrath pourrait parler pendant des heures du portail d’information multilingue sur les violences conjugales lancé par son association.

    “C’était un projet logique pour nous. Dans l’association, on est toutes des immigrées, issues de pays différents”, explique au HuffPost celle qui est aussi porte-parole de Women for Women France.

    Disponible en ligne depuis le 27 juin, le portail a pour but d’aider les femmes d’origine étrangère confrontées à des violences conjugales. Pour ce faire, le contenu du portail est disponible en 16 langues, de l’anglais au mandarin, en passant par l’arabe et le tamil. Il est présenté sous forme de 90 guides pratiques. Ces derniers regroupent tous les renseignements nécessaires pour aider les victimes de violences conjugales à faire valoir leurs droits et à retrouver leur indépendance, étape après étape.

    Parmi les services de la plateforme, il existe par exemple une lettre à présenter à la police , co-écrite avec la gendarmerie et la police française. “Cela aide à communiquer en franchissant la barrière de la langue mais ça permet aussi de rappeler que ces femmes ont des droits, comme celui d’avoir un interprète”, appuie Sarah McGrath.

    Une “double peine”

    Au total, l’association a fait appel à une trentaine d’experts extérieurs pour son projet. “On a travaillé durant un an, depuis juillet 2021, avec des survivantes de violences conjugales, issues de pays et de situation différentes, sur deux points. D’abord, sur la vulnérabilité dans le couple et ensuite - c’est ce qui nous a le plus alarmés - sur le fait que lorsque la femme veut trouver de l’aide, c’est là où elle est le plus en situation de précarité”, explique Sarah McGrath.

    Pour l’association, être victime de violence et être étrangère est en effet une “double peine”. “La violence conjugale existe dans toutes les cultures, mais les histoires les plus choquantes qu’on a entendues, c’était des agresseurs français avec des femmes immigrées, car il y a cette dynamique de pouvoir qui s’ajoute en plus dans le couple”, raconte la porte-parole de l’association.

    “Le après est terrible ensuite, parce que le partenaire violent parle mieux français, utilise les préjugés existants pour décrédibiliser la victime lorsqu’il y a une alerte”, poursuit Sarah McGrath. La fondatrice de Women for Women Safe cite également d’autres obstacles, comme la barrière de la langue, la complexité du système français, le manque de suivi ou les pratiques discriminatoires de certains professionnels.

    Dans son communiqué de presse, l’association rappelle par ailleurs que la France compte aujourd’hui plus de 3,5 millions de femmes immigrées. “Mais si on aide les femmes immigrées, notre portail est aussi une ressource pour toutes les Françaises”, met en avant Sarah McGrath.

    Des informations concrètes

    Sur le site, les 90 guides pratiques sont regroupés en six thèmes, allant du logement à la garde d’enfants, en passant par le droit au séjour en France. “C’est en fait la partie la plus importante pour les victimes de violences conjugales car les auteurs de violences créent un manque d’autonomie économique, social et administratif”, souligne Sarah McGrath.

    La fondatrice de l’association met ensuite en avant: “Notre démarche est pragmatique, parce que les femmes victimes de violences conjugales souffrent de traumatismes: ce n’est pas à elles de devoir aller chercher les informations. Et avant d’appeler, de réfléchir à ce qu’elles veulent faire, elles ont aussi besoin d’avoir toutes les réponses”.

    En plus des ressources transmises, l’association se montre également “réaliste” sur les “dysfonctionnements du système français”, précise la porte-parole. “On indique les obstacles et les difficultés que les femmes peuvent rencontrer”, signale-t-elle.

    Premier des trois projets nationaux du programme que Women for Women France prévoit de déployer jusqu’à 2023, le portail d’information multilingue continuera d’être enrichi. “On va poursuivre la mise à jour du portail régulièrement et ajouter de nouvelles langues dès qu’on aura le budget pour”, précise en effet Sarah McGrath.

    À voir également sur Le HuffPost: “A Cuba, les rares femmes DJ se fraient un chemin dans une île empreinte de sexisme”