CINÉMA - Il y a 25 ans, la scène de la mort de Mufasa traumatisait toute une génération d’enfants dans “Le Roi Lion” . Alors le réalisateur Jon Favreau a porté beaucoup d’attention à retranscrire au mieux cette scène lourde de sens dans sa version très réaliste du film de Disney , sorti en 2019 et diffusé pour la première fois sur Canal+ ce mardi 7 avril à 21h, juste après “The Mandalorian” .
Qu’on se le dise, si Jon Favreau a apporté quelques modifications mineures au scénario du “Roi Lion”, il n’a jamais été question de toucher à cette scène iconique du dessin animé de notre enfance. “Pour être honnête, c’est la scène qui me préoccupait le plus”, avoue d’entrée le réalisateur et producteur lorsqu’on l’interroge dans une vidéo à découvrir en tête de cet article .
Suggérer plutôt que montrer
“Dans le dessin animé, cette scène a un énorme impact dramatique. Et on savait qu’avec le réalisme de notre film, l’effet émotionnel allait être décuplé”, explique-t-il au HuffPost . S’il est vrai qu’une grande partie des spectateurs qui iront voir cette nouvelle version du “Roi Lion” connaissent désormais l’histoire –contrairement au choc de 1994– il n’était pas question pour autant de traiter cette scène sans précaution.
Comme c’est souvent le cas dans les films de Disney, Jon Favreau et son équipe ont donc veillé à suggérer la scène plutôt que de la montrer frontalement: “On a joué avec les cadrages, la composition de l’image, la lumière. En fait ce qui est triste dans cette scène comme dans l’original, ce n’est pas ce qu’on voit, mais c’est la musique et les réactions de Simba”.
En août 2017, deux chercheurs de l”université de Buffalo et de l’institut de technologies de Rochester publiaient dans le Journal of Death and Dying une étude sur “la fin de vie dans les films Disney et Pixar”. Ils avançaient que les personnages des films pour enfants mourraient deux fois plus que dans les films pour adultes. Et si ces morts sont aussi nombreuses, c’est pour une bonne raison: “elles permettent d’engager des conversations difficiles”, assure cette étude.
Engager des conversations sur la mort
Un avis partagé par Jon Favreau, conscient que “ces scènes ont une responsabilité pour amorcer une conversation désagréable”. De la mort du père de Simba et de la mère de Bambi à l’abandon de Dumbo ou Nemo, toutes ces histoires permettent de “confronter pour la première fois les enfants cette chose qui les effraie” tout en “créant un contexte”, poursuit le réalisateur.
Pour lui, cela fait d’ailleurs partie intégrante du rôle du cinéma: “Raconter des histoires c’est apprendre aux nouvelles générations comment vivre les épreuves de la vie”.
Et les plus jeunes ne sont pas les seuls concernés. C’est à Jon Favreau qu’on doit également la réalisation des deux volets de “Iron Man” et la production des films “Avengers: Infinity War” et “Endgame” . Des blockbusters qui mettent eux aussi en scène de nombreuses morts alors on a forcément eu envie de savoir comment l’homme de 52 ans avait vécu les dernières pertes au sein des héros Marvel.
“J’étais tout aussi triste et concerné pour la mort des Avengers”, avoue-t-il. Et de conclure: “Dans le cinéma, parfois on s’identifie à certains ‘faux’ personnages et on est tellement impliqué émotionnellement qu’on vit ça comme une vraie perte.”
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