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      The Kids Online Safety Act isn’t all right, critics say

      news.movim.eu / ArsTechnica · Monday, 14 August, 2023 - 11:00 · 1 minute

    The Kids Online Safety Act isn’t all right, critics say

    Enlarge (credit: Aurich Lawson | Getty Images)

    Debate continues to rage over the federal Kids Online Safety Act (KOSA), which seeks to hold platforms liable for feeding harmful content to minors. KOSA is lawmakers' answer to whistleblower Frances Haugen's shocking revelations to Congress. In 2021, Haugen leaked documents and provided testimony alleging that Facebook knew that its platform was addictive and was harming teens—but blinded by its pursuit of profits, it chose to ignore the harms.

    Sen. Richard Blumenthal (D-Conn.), who sponsored KOSA, was among the lawmakers stunned by Haugen's testimony. He said in 2021 that Haugen had showed that "Facebook exploited teens using powerful algorithms that amplified their insecurities." Haugen's testimony, Blumenthal claimed, provided "powerful proof that Facebook knew its products were harming teenagers."

    But when Blumenthal introduced KOSA last year, the bill faced immediate and massive blowback from more than 90 organizations—including tech groups, digital rights advocates, legal experts, child safety organizations, and civil rights groups. These critics warned lawmakers of KOSA's many flaws, but they were most concerned that the bill imposed a vague "duty of care" on platforms that was "effectively an instruction to employ broad content filtering to limit minors’ access to certain online content." The fear was that the duty of care provision would likely lead platforms to over-moderate and imprecisely filter content deemed controversial—things like information on LGBTQ+ issues, drug addiction, eating disorders, mental health issues, or escape from abusive situations.

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      Call of Duty removes “NickMercs” skin following FaZe Clan star’s LGBTQ tweet

      news.movim.eu / ArsTechnica · Friday, 9 June, 2023 - 16:30

    The Spartan-themed "NickMercs" skin that was recently removed from <em>Call of Duty</em>.

    Enlarge / The Spartan-themed "NickMercs" skin that was recently removed from Call of Duty . (credit: Activision)

    Call of Duty has removed a skin based on popular Warzone streamer and FaZe Clan co-owner Nicholas "NickMercs" Kolcheff after controversy over a tweet surrounding an LGBTQ protest.

    "Due to recent events, we have removed the 'NickMercs Operator' bundle from the Modern Warfare II and Warzone store," publisher Activision wrote in a tweet after Call of Duty news site Charlie Intel noticed the unannounced removal . "We are focused on celebrating PRIDE with our employees and our community."

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      Twitter quietly edited its hateful conduct policy to drop transgender protections

      news.movim.eu / ArsTechnica · Wednesday, 19 April, 2023 - 22:40

    Twitter quietly edited its hateful conduct policy to drop transgender protections

    Enlarge (credit: Aurich Lawson | Stable Diffusion)

    Earlier this month, Twitter quietly removed transgender-specific protections from its hateful conduct policy , drawing criticism from advocates who say there has been a spike in anti-LGBTQ rhetoric since Twitter CEO Elon Musk took over the platform last year.

    An archived version of Twitter’s prior policy, dated April 7, clearly stated that Twitter prohibited “targeting others with repeated slurs, tropes or other content that intends to dehumanize, degrade or reinforce negative or harmful stereotypes about a protected category. This includes targeted misgendering or deadnaming of transgender individuals.” ("Deadnaming" refers to calling a trans person by their former name.)

    But on April 8, the policy language changed to strike that last line. That edit effectively removed transgender-specific protections that were first implemented in 2018 to address a disproportionate amount of hate speech targeting transgender users, The Verge reported that year.

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      "Stranger Things" saison 4: Noah Schnapp confirme cette théorie sur le personnage de Will

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 16 July, 2022 - 07:40 · 2 minutes

    (Noah Schnapp à Milan le 18 juin 2022. Par Jacopo M. Raule/Getty Images for Fendi) (Noah Schnapp à Milan le 18 juin 2022. Par Jacopo M. Raule/Getty Images for Fendi)

    SÉRIES - Cela pouvait paraître évident pour certains, mais le sujet fait tout de même débat auprès des fans de Stranger Things depuis le début de la série: Will Byers est-il gay et amoureux de Mike? Son interprète, Noah Schnapp, a levé tout doute sur la question lors d’une interview pour Variety , ce jeudi 14 juillet.

    L’acteur de 17 ans a ainsi confirmé que son personnage est bien gay et amoureux de son meilleur ami, Mike Wheeler. “De toute évidence, cela a été évoqué dans la saison 1: c’était toujours un peu là, mais ce n’était pas vraiment clair, était-ce juste parce qu’il grandit plus lentement que ses amis?”, s’est interrogé l’acteur, avant de clarifier: “Maintenant qu’il a vieilli, [les scénaristes] en ont fait une chose très réelle et évidente. Il est clair à 100% qu’il est gay et qu’il aime Mike. Mais avant, c’était un arc lent”.

    “Ce n’est pas ma faute si tu n’aimes pas les filles!”

    L’orientation sexuelle de Will fait l’objet d’intenses spéculations de la part des fans depuis la première saison de Stranger Things . Un débat qui s’est intensifié après le troisième épisode de la saison 3, qui comportait une scène dans laquelle Mike dit à Will: “Ce n’est pas ma faute si tu n’aimes pas les filles!”

    En 2019, Noah Schnapp déclarait à ce sujet: “Quand vous entendez Mike dire cette réplique, c’est vraiment au public de l’interpréter. Je l’interprète comme s’il n’était pas prêt à grandir et qu’il ne voulait pas vraiment bouger sur les rencontres et les relations pour le moment. Il veut toujours être un enfant et jouer dans le sous-sol comme il le faisait autrefois.

    Mais aujourd’hui, avec le recul, l’acteur confie à Variety qu’il était “en quelque sorte en train de comprendre avec le public” et qu’il n’était pas sûr de savoir où les créateurs de la série, les frères Duffer , “voulaient aller” avec son personnage à l’époque.

    “Je pense que c’est si bien fait, parce qu’il est trop facile de faire en sorte qu’un personnage soit soudainement gay”, note-t-il. “Ils écrivent ce vrai personnage, ce vrai voyage [vers le coming out] et cette vraie lutte et ils le font si bien.”

    À voir également sur Le HuffPost: “Stranger Things” saison 4 dévoile sa nouvelle bande-annonce

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      En natation, les femmes transgenres bientôt dans une "catégorie ouverte"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 20 June, 2022 - 09:23 · 4 minutes

    Création d'une Création d'une "catégorie ouverte" en natation pour les femmes transgenres (photo d'illustration).

    GENRE - La natation entend devenir “le premier sport” à mettre en place une “catégorie ouverte” pour que les athlètes transgenres concourent séparément. Une annonce présentée comme une chance. “Je ne veux pas qu’on dise à un athlète qu’il ne peut pas concourir au plus haut niveau”, a déclaré Al-Musallam, président de la Fédération internationale (Fina).

    “Je vais mettre en place un groupe de travail pour créer une catégorie ouverte lors de nos compétitions, a-t-il déclaré. Nous serons la première fédération à le faire.”

    Cette décision de la Fina survient alors que la natation a été secouée par la victoire de la nageuse transgenre américaine Lia Thomas . L’étudiante de 22 ans est devenue au printemps la première nageuse transgenre à remporter un titre universitaire. Sa victoire, mi-mars dans la finale du 500 yards, a ouvert un large débat, ses détracteurs estimant qu’ayant concouru en tant qu’homme par le passé, Lia Thomas bénéficiait d’un avantage physiologique injuste .

    Politique d’“inclusivité”?

    Sauf que la nouvelle politique d’“inclusivité” de la Fina exclura de fait de nombreuses nageuses transgenres de la natation d’élite féminine. Dans le cadre de ces règles, la compétition masculine serait ouverte à tous, hommes transgenres inclus.

    En revanche, les femmes transgenres ne pourront concourir dans les catégories féminines de la Fina, ou établir des records mondiaux féminins, que “si elles peuvent établir qu’elles n’ont vécu aucune manifestation de la puberté masculine”, dans les termes de Nowicki.

    “Les nouveaux critères d’éligibilité de la Fina pour les athlètes transgenres et les athlètes présentant des variations intersexuelles sont discriminatoires, nuisibles, non scientifiques et non conformes aux principes du CIO de 2021. Athlete Ally

    Une décision injuste pour Athlete Ally, un groupe de défense des intérêts des athlètes LGBTQ, qui a réagi sur Twitter: “Les nouveaux critères d’éligibilité de la Fina pour les athlètes transgenres et les athlètes présentant des variations intersexuelles sont discriminatoires, nuisibles, non scientifiques et non conformes aux principes du CIO de 2021. Si nous voulons vraiment protéger le sport féminin, nous devons inclure toutes les femmes.”

    Avantages “structurels”

    L’année dernière, le Comité international olympique a énoncé des lignes directrices sur la question, tout en demandant aux fédérations d’élaborer des règles “spécifiques à leur sport”.

    La Fina avait chargé trois comités - l’un composé d’experts médicaux, l’autre d’avocats et le dernier d’athlètes - d’examiner la question. Le comité médical a constaté que femmes transgenres conservaient des avantages. “Même avec des hormones de suppression, les avantages liés au sexe seront conservés”, a déclaré l’un des membres, le Dr Michael Joyner.

    Certains des avantages que les hommes acquièrent à la puberté sont “structurels” et ne sont pas perdus avec la suppression des hormones”, a déclaré un autre membre, le Dr Sandra Hunter, de l’Université Marquette de Milwaukee. “Cela inclut notamment des poumons et des cœurs plus grands, des os plus longs, des pieds et des mains plus grands.”

    Des arguments contestés

    Des arguments contestés par certains chercheurs. “C’est un discours courant dans le milieu du sport, estimait auprès du Huffpost Lucie Pallesi , doctorante en STAPS à l’université Paris-Saclay et autrice d’une thèse sur la transidentité et le sport de compétition qui évoque des “pseudo-arguments scientifiques sans fondements”. Pour cette dernière, les records des sportifs masculins s’expliquent plutôt par des raisons sociales que biologiques.

    “Tous les records olympiques sont le fait d’hommes, reconnaît la socio-historienne du sport Anaïs Bohuon. Mais ces records s’inscrivent dans une histoire et ne sont pas la résultante de quelque chose de naturel”.

    Elle rappelle ainsi que les femmes ont historiquement été “limitées à certaines pratiques sportives qui ne sollicitaient pas la robustesse et la force, mais plutôt la grâce et l’élégance” dans le but, notamment de ne “pas mettre en danger leurs organes reproducteurs”. Résultat: les femmes ont “un siècle de retard sur les hommes”.

    À voir également sur Le HuffPost : Comment la vie d’Olivia Ciappa a changé avec sa transition de genre

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      Une tribune de Têtu appelle la France "à reconnaître les victimes de sa répression anti-gay"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 15 June, 2022 - 16:01 · 4 minutes

    Photo d'illustration prise à Toulouse en juin 2018, lors de la Pride. (Photo by Alain Pitton/NurPhoto via Getty Images) Photo d'illustration prise à Toulouse en juin 2018, lors de la Pride.  (Photo by Alain Pitton/NurPhoto via Getty Images)

    HOMOSEXUALITÉ - Il a fallu attendre le 4 août 1982 pour que l’homosexualité ne soit plus considérée comme un délit en France. Ce mercredi 15 juin, à l’occasion du mois des Fiertés et des 40 ans de cette abolition, une tribune signée par des victimes de cette législation discriminante, des associations et des personnalités politiques appelle le gouvernement français à aller plus loin en reconnaissant “les victimes de sa répression anti-gay”.

    Initiée par le magazine Têtu , la tribune, aussi présentée sous forme de pétition, a vocation à interpeller “le plus haut niveau de l’État”. La répression perpétrée entre 1940 et 1980, “cette tache dans notre histoire doit désormais être reconnue par une prise de parole au plus haut niveau de l’État. La Norvège l’a fait cette année. (...) L’Allemagne, de son côté, indemnise financièrement les victimes (...) À son tour, la France doit reconnaître, réhabiliter, voire indemniser les victimes de sa répression anti-gay”, écrivent les auteurs.

    Parmi les signataires, des associations de lutte pour l’égalité, d’aides aux victimes d’homophobie, des sociologues, historiens mais aussi nombre de personnalités politiques: Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Fabien Roussel, le secrétaire général d’EELV Julien Bayou, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, l’ancien maire et député écologiste Noël Mamère, l’ancien ministre Jack Lang. Sans oublier les victimes, condamnées dans les années 70, comme Michel Chomarat ou Anne Tonglet.

    À son tour, la France doit reconnaître, réhabiliter, voire indemniser les victimes de sa répression anti-gay"

    Si le “crime de sodomie” a été aboli en 1791, le régime de Vichy a remis en place des lois discriminantes pénalisant les relations intimes entre personnes du même sexe, dont une différence d’âge de la majorité sexuelle selon son orientation. Ces lois ont perduré après la Libération, voire ont été renforcées pendant les années de Gaulle. En 1960, un vote de l’Assemblée nationale fait ainsi de l’homosexualité un “fléau social” contre lequel la police est chargée de “lutter”.

    Ces textes ne seront abolis que quarante ans plus tard pendant la présidence Mitterrand, sous l’impulsion du président socialiste, de Gisèle Halimi, rapporteuse de la Commission des lois et Robert Badinter, garde des Sceaux.

    “Réparer les vies brisées des victimes”

    Selon les spécialistes interrogés par Têtu dans le cadre de son édition d’été qui sort en plein Mois des Fiertés, environ 10.000 personnes ont été condamnées entre 1945 et 1978. Mais établir un chiffre précis est quasiment impossible. “Tout le problème du comptage réside dans le fait que, en matière judiciaire comme en psychiatrie, les pédocriminels étaient quaifiés d’homosexuels lorsqu’il s’agissait de relations entre personnes de même sexe”, explique Sébastien Landrieux, spécialisé dans l’histoire des homosexualités, à nos confrères.

    Selon lui, sur les 10.000 condamnations, au moins la moitié visait des homosexuels. Les sanctions prenaient la forme d’amende et de peine de prison, de moins d’un an pour la plupart.

    “Plusieurs milliers d’hommes, dans l’immense majorité des cas, ont été poursuivis et condamnés ‘au nom du peuple français’ pour avoir simplement eu des relations sexuelles consenties avec d’autres hommes. (...) L’histoire n’est pas une ardoise, et l’effacement de leur casier judiciaire n’a pas réparé les vies brisées des victimes”, font valoir les auteurs de la tribune.

    Michel Chomorat le sait bien. Condamné en 1977 pour “outrage public à la pudeur”, il choisit de faire appel et va jusqu’en cassation, à une période où les mouvements contre l’homophobie et pour la dépénalisation prennent leur essor.  ”À l’époque quand les gens étaient arrêtés pour ce genre de chose, il y avait souvent un article dans la presse locale. Certains perdaient alors leur travail, d’autres ont été poussés jusqu’au suicide. Il ne fallait pas que ça se sache,” racontait ce Lyonnais en janvier 2022 à France 3 Région .

    Quarante après la dépénalisation, les lois ont progressivement évolué pour plus d’égalité. L’adoption homoparentale est légale et l’Assemblée a récemment voté - au bout de longs et âpres débats - l’accès à la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules. Il reste cependant encore du chemin à faire, avant de parvenir, dans les faits comme dans les textes, à une véritable égalité.  “Alors que nous commémorons cette année les 40 ans de cette dépénalisation de l’homosexualité, il est temps pour la France de solder (...) cette ‘époque odieuse de notre histoire’”, enjoignent les auteurs de la tribune.

    À voir également sur Le HuffPost: Pourquoi il est difficile de légiférer sur les thérapies de conversion

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      Variole du singe: les hommes homosexuels "victimes accusées" de la maladie

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 27 May, 2022 - 14:56 · 7 minutes

    Pour Christophe Broqua, plusieurs éléments de contexte ont favorisé Pour Christophe Broqua, plusieurs éléments de contexte ont favorisé "le fait de désigner les hommes homosexuels comme étant plus touchés que les autres" par la variole du singe.

    LGBTQ+ - “Si nous laissons ce genre de messages stigmatisants se propager et s’installer, ils auront des conséquences à long terme”, a averti Matthew Kavanagh dans Le Monde le 25 mai dernier . Le directeur adjoint de l’Onusida s’exprimait au sujet de la variole du singe , dont la médiatisation a déjà, en partie, conduit à une stigmatisation de la communauté gay.

    “Ces cas sont survenus principalement, mais pas uniquement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes”, précise en effet Santé Publique France dans son communiqué du 23 mai 2022 , à l’instar de d’autres agences de santé nationales à l’étranger.

    Chargé de recherche au CNRS et membre de l’institut des Mondes Africains, Christophe Broqua explique au HuffPost “que plusieurs éléments de contexte favorisent le fait de désigner les hommes homosexuels comme étant - par hypothèse - plus touchés que les autres”. Le chercheur est notamment l’auteur de Agir pour ne pas mourir! Act Up, les homosexuels et le sida , paru en 2006.

    Plusieurs organisations comme l’Onusida ou l’OMS ont récemment alerté quant au lien réalisé entre la variole du singe et la communauté gay. Quel regard portez-vous sur le fait que ce lien soit mis en avant?

    Christophe Broqua: On voit là se profiler un risque inhérent à toute épidémie. C’est le phénomène qu’on appelle de la “victime accusée”, c’est-à-dire le fait que des groupes qui seraient parmi les victimes d’une épidémie se trouvent désignés comme étant responsables. Là, ce n’est pas encore le cas mais c’est un risque puisqu’on voit clairement une désignation de certains groupes dans la communication.

    Ce phénomène a été particulièrement visible lors de l’épidémie de sida puisqu’on parlait de “cancer gay” et qu’on avait établi la liste des “4H” qui étaient les homosexuels, les héroïnomanes, les hémophiles et les Haïtiens. Précisément des populations qui étaient extrêmement stigmatisées pour être dites responsables de la diffusion de l’épidémie.

    À quel autre risque ce lien peut-il conduire?

    Il y a dans les contextes épidémiques des réflexes qui peuvent être dangereux et là ce dont on va s’inquiéter ce sont les réflexes coercitifs. C’est-à-dire que lorsqu’on parle d’une population touchée, on peut chercher à l’isoler, à la contraindre etc... Et quand une épidémie touche des minorités précédemment stigmatisées, ces risques sont accrus. Ils se trouvent renforcés car les “victimes accusées” sont toutes désignées.

    Est-ce qu’on peut reprocher aux autorités sanitaires de mentionner que les cas de variole du singe touchent majoritairement des hommes homosexuels alors que le virus se transmet indépendamment de l’orientation sexuelle de chacun?

    Il y a deux choses à distinguer dans le cas de la variole du singe. D’une part, il est logique que les autorités sanitaires et que les spécialistes, les scientifiques s’intéressent aux facteurs susceptibles de rendre possible le développement d’une épidémie. On ne peut pas faire le reproche aux autorités ni aux scientifiques de rechercher les facteurs qui favorisent la diffusion et là, une des hypothèses est que les homosexuels soient plus touchés que les autres. Dans le cas du VIH, ce constat a aidé à expliquer le mode de transmission et l’origine virale de l’épidémie par exemple.

    En revanche, là où on peut faire une mise en garde, c’est sur le plan de la communication publique, et surtout de la façon dont les médias reprennent l’information. Le risque le plus grand, c’est le risque des dérives médiatiques. Et en particulier dans des pays où les risques coercitifs pourraient être plus forts et où la communication concerne les catégories qui sont les plus stigmatisées.

    Il est légitime de se poser certaines questions sur le plan scientifique mais il peut être risqué d’en faire un élément de communication publique. Christophe Broqua, chargé de recherche au CNRS

    Dire certaines choses en France n’a pas les mêmes implications que dans d’autres pays, alors que l’épidémie peut être mondiale, donc il faut anticiper sur les risques que pourrait provoquer une communication qui ne serait pas bienveillante, qui ne serait pas maîtrisée. La médiatisation peut par ailleurs conduire à pointer du doigt certaines pratiques, cela peut offrir une occasion à certains pour critiquer les homosexuels, les minorités sexuelles et de genre. Il est légitime de se poser certaines questions sur le plan scientifique mais il peut être risqué d’en faire un élément de communication publique.

    Même si les scientifiques explorent aujourd’hui toutes les pistes, est-ce qu’au niveau de la recherche on peut déjà avoir certains préjugés?

    En effet, y compris dans les domaines de la recherche et des politiques publiques, les savoirs mobilisés peuvent être empreints de préjugés. On n’est pas forcément dans la neutralité et l’objectivité. Et on le voit dans le cas de la variole du singe: si on établit aujourd’hui le fait que les homosexuels sont les plus touchés, cela peut rapidement changer au vu des modes de transmission.

    Il faut tenir compte d’un élément qui fait qu’on établit pour le moment une présence plus importante de ce virus chez les gays: c’est une population particulièrement surveillée sur le plan sanitaire. C’était déjà le cas au début de l’épidémie de sida et c’est ce qui a permis d’identifier les tout premiers malades. Cela peut donc impliquer que ces personnes soient sur-représentées dans les cas déclarés. Ce n’est qu’une hypothèse mais, dans ce cas, on pourrait s’interroger sur la neutralité de la désignation de certains groupes par les autorités publiques, notamment s’il s’avérait que cela n’était pas pertinent.

    A contrario , est-ce qu’il peut y avoir un risque à ne pas mettre l’accent sur les communautés qui sont les plus touchées aujourd’hui?

    En fait, il ne faut pas non plus négliger certains facteurs sur le plan scientifique ou politique dans le seul but d’éviter les risques de la médiatisation. C’est ce qu’on a observé dans le cas de l’épidémie de sida par exemple: les personnes impliquées ont été confrontées à une double contrainte.

    D’une part, il fallait lutter contre l’épidémie dans les groupes où elle se développait et en même temps, il fallait faire le plus possible en sorte d’éviter la stigmatisation, ce qui a pu avoir comme conséquence de minimiser l’importance de l’épidémie dans certains groupes, notamment à la fin des années 1980. Il y a eu un phénomène qu’on a appelé la “déshomosexualisation du sida”.

    Act Up a par exemple critiqué le fait que, dans le discours des pouvoirs publics, on ne prenait plus en compte le fait que l’épidémie restait concentrée dans certaines populations, et en particulier les hommes homosexuels, ce qui nécessitait de redoubler d’efforts vis-à-vis de cette population. D’autres associations ont par ailleurs critiqué le même phénomène d’occultation de l’épidémie chez les migrants.

    Dans une société idéale, il faudrait que les responsables médicaux, scientifiques et politiques puissent indiquer quelles sont les populations touchées par une épidémie sans que ces populations en subissent les conséquences en termes de stigmatisation ou de violences. Au fond, ce qui est en cause ce n’est pas tant la façon dont procèdent les pouvoirs publics ou les scientifiques que le statut qu’on réserve à certains groupes sociaux.

    À voir également sur Le HuffPost: “Les liens entre variole du singe et Covid ne sont pas ceux que vous pensez”

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      Karine Jean-Pierre, première femme noire et lesbienne à devenir porte-parole de la Maison Blanche

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 5 May, 2022 - 23:07 · 3 minutes

    Karine Jean-Pierre, ici à la Maison Blanche à Washington, le 5 mai 2022. Karine Jean-Pierre, ici à la Maison Blanche à Washington, le 5 mai 2022.

    ÉTATS-UNIS - “Je suis tout ce que Donald Trump déteste”, disait Karine Jean-Pierre en 2018. Nommée ce jeudi 5 mai porte-parole de la Maison Blanche, elle va devenir la première femme noire et ouvertement lesbienne à occuper ce poste aussi prestigieux que redoutablement exposé.

    Elle remplacera Jen Psaki , dont elle était jusqu’ici l’adjointe, à partir du 13 mai, selon un communiqué de la Maison Blanche dans lequel le président démocrate Joe Biden loue “l’expérience, le talent et l’honnêteté” de sa future “Press Secretary”.

    La porte-parole sortante, faisant venir Karine Jean-Pierre auprès d’elle ce jeudi lors du traditionnel briefing des journalistes accrédités à la Maison Blanche, a loué, d’une voix parfois étranglée par l’émotion, les qualités de son adjointe, qu’elle a prise dans ses bras à plusieurs reprises.

    Karine Jean-Pierre “sera la première femme noire, la première personne ouvertement LGBTQ+ à occuper cette fonction, ce qui est formidable, parce que la représentativité c’est important et parce qu’elle va donner une voix à tant de personnes, et montrer à tant de personnes ce qui est possible quand on travaille dur et qu’on a de grands rêves”, a dit Jen Psaki.

    Également émue, la future “Press Secretary” a elle déclaré: “C’est un moment historique et je m’en rends bien compte. Je comprends combien c’est important pour tant de gens”.

    Jen Psaki avait fait savoir dès le début qu’elle passerait la main en cours de mandat, mais n’a pas commenté les informations de presse récurrentes sur un départ pour MSNBC, chaîne de télévision progressiste.

    Karine Jean-Pierre, qui partage la vie d’une journaliste de CNN, avec laquelle elle a une fille, a déjà pris place plusieurs fois, comme numéro deux, devant le célèbre fond bleu de la “James S. Brady Press Briefing Room”.

    Rêve américain

    Mais à l’avenir, ce n’est plus comme doublure qu’elle se prêtera à l’exercice hautement périlleux de la conférence de presse quotidienne de la Maison Blanche, retransmise en direct et décortiquée à l’infini.

    Avant elle, une seule autre femme noire, Judy Smith, avait déjà été porte-parole adjointe de la Maison Blanche, sous la présidence de George H.W. Bush, en 1991.

    Née en Martinique de parents haïtiens qui ont ensuite émigré aux États-Unis, la quadragénaire a travaillé sur les deux campagnes de Barack Obama (2008 et 2012) puis à celle de Joe Biden en 2020 avant de rejoindre son équipe à la Maison Blanche.

    Karine Jean-Pierre a souvent expliqué combien le parcours de sa famille, emblématique du “rêve américain”, avait été déterminant pour sa carrière.

    Elle a grandi à New York, où son père a travaillé comme chauffeur de taxi et sa mère comme soignante à domicile. C’est dans cette ville qu’elle a décroché un diplôme de la prestigieuse université Columbia avant de faire ses premiers pas en politique puis de devenir une figure du monde associatif.

    La nouvelle porte-parole de la Maison Blanche milite aussi pour faire tomber les préjugés en matière de santé mentale: elle a raconté avoir été victime d’agression sexuelle dans son enfance, et avoir souffert de dépression, jusqu’à faire une tentative de suicide.

    Ce jeudi, interrogée sur le message qu’elle souhaitait livrer aux jeunes filles américaines -et aux garçons, a-t-elle tenu à compléter-, elle a déclaré: “Si vous travaillez très dur pour un objectif, cela arrivera. Oui, vous subirez des coups durs, vous traverserez des moments difficiles et cela ne sera pas toujours facile mais la récompense sera incroyable, surtout si vous restez fidèles à ce que vous êtes.”

    À voir également sur Le HuffPost : Au gala de la presse à Washington, quelques vannes entre Biden et Trevor Noah, et beaucoup de Russie