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      La liberté booste l’ascenseur social

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 14 March, 2023 - 04:15 · 4 minutes

    Un article de l’Iref-Europe

    La mobilité sociale n’est pas si mauvaise en France et joue dans les deux sens.

    Selon les chiffres d’une étude de l’Insee produite le 2 juin 2022, parmi les enfants de parents défavorisés (tout en bas de la distribution des revenus des parents), un quart fait partie des 40 % aux revenus les plus élevés de leur génération tandis que parmi les enfants des parents les plus aisés, un quart appartient aux 40 % des revenus les plus faibles. Ou encore, 72 % des enfants de 28 ans appartiennent à un cinquième de revenu différent de celui de leurs parents. Parmi les enfants dont les parents sont les plus modestes, dans le plus bas cinquième de la distribution des revenus, 31 % restent dans le premier cinquième (le « plancher collant ») et 12 % font une mobilité très ascendante vers le plus haut cinquième.

    Il n’est pas pour autant certain que le taux français de mobilité ascendante soit, comme le dit l’Insee, supérieur à celui qui est observé aux États-Unis. Certes, il semble que le rêve d’ascension sociale auquel croient encore beaucoup d’Américains peine plus à se concrétiser aujourd’hui qu’hier.

    Néanmoins, une étude réalisée en 2018 par l’OCDE montre qu’il faut en moyenne six générations aux enfants de France nés dans le décile le plus pauvre pour se rapprocher du revenu moyen alors qu’il ne leur en faut que cinq aux États-Unis, et 4,5 en moyenne dans l’OCDE.

    La mobilité est plus importante dans les pays riches

    Ces résultats soulignent notamment que l’ascenseur social fonctionne mieux dans les pays riches que dans les pays pauvres et que son efficacité n’est pas nécessairement liée à l’importance de la redistribution publique : la moitié des pays dans lesquels le rattrapage à la moyenne des revenus se fait en quatre générations a des prélèvements obligatoires inférieurs à 35 % (chiffres OCDE) du PIB en 2021 (Australie, Canada, Japon, et Nouvelle Zélande). Les États-Unis, où il faut cinq générations, ont des prélèvements obligatoires de 28,58 % alors que la France, où il en faut six, a des prélèvements obligatoires de 45,15 %. On note également que les pays de l’OCDE où il faut le plus de générations pour sortir de la pauvreté sont les plus pauvres : Colombie, Afrique du Sud, Brésil, Inde, Chine, Hongrie…

    Bien d’autres facteurs que le milieu social comptent pour pouvoir s’élever socialement et économiquement.

    Selon l’Insee, seuls environ 30 % de la variation de rang des jeunes adultes seraient liée au milieu familial. Bien sûr, la mobilité ascendante est plus forte quand les parents ont des revenus du capital élevés ou sont diplômés du supérieur, mais aussi dans les zones urbaines denses et riches où il y a davantage d’opportunités d’études et d’emploi. Elle est également plus importante pour les enfants de parents immigrés (15 %, contre 10 % pour les autres) qui ont peut-être plus que d’autres la volonté de s’en sortir et d’éduquer leurs enfants.

    Mais l’analyse est complexe parce que c’est aussi, note l’Insee, différent selon l’origine : « Parmi les descendants d’immigrés, les enfants dont le parent au plus haut revenu est né en Asie ont la plus forte probabilité de mobilité ascendante (16 %) ».

    L’escalier social

    Il est vrai que la possibilité de mobilité sociale est probablement le facteur le plus important pour aider les peuples à sortir de la misère. L’espoir de s’élever de sa condition est une motivation très forte pour conjurer le sort auquel, sinon, on s’abandonne facilement. L’idée même que les Américains croient à l’ascenseur social est autoréalisatrice, elle les aide à s’engager dans le dur chemin d’études, de travail et parfois d’humiliation qui mène aux marches supérieures. Car il s’agit plus souvent d’un escalier social, abrupt et périlleux, que d’un ascenseur.

    Mais c’est un escalier salutaire pour ceux qui ont la volonté et la liberté de l’emprunter. Car dans les pays qui sont figés dans des classes ou des ordres économiques, religieux ou politiques, la mobilité sociale n’est qu’une idée pure.

    En définitive, le meilleur moyen d’aider les plus pauvres à emprunter l’ascenseur social est de leur offrir une éducation qui élève plus qu’elle n’abaisse, qui suscite, comme aux États-Unis, l’admiration du succès plutôt que, comme en France, la jalousie envers ceux qui l’ont gagné par leur travail et leur intelligence. Mais il faut aussi leur assurer un État de droit qui leur permette d’entreprendre leur parcours sans subir de discriminations liées à leur personne et abaisser le poids des réglementations et des charges fiscales qui sont autant de barrières à la montée de l’escalier social.

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      Le Vietnam continue de gagner en liberté économique

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 11 March, 2023 - 04:20 · 4 minutes

    Le Vietnam continue de gagner en liberté économique, comme le confirme la dernière édition du classement de l’indice de liberté économique de la Heritage Foundation. Si le Vietnam, prétendument socialiste, ne gagne que deux points supplémentaires, il aura dépassé la France ! Aucun pays de taille comparable n’a gagné autant de liberté économique que le Vietnam depuis 1995.

    L’indice classe un total de 176 pays en fonction de leur degré de liberté économique. L’évaluation globale est basée sur douze catégories de libertés. L’indice divise les pays en cinq groupes, dont le meilleur est « libre » (et comprend Singapour, la Suisse, l’Irlande et Taïwan) ; le pire est « réprimé » (avec des pays comme le Venezuela, Cuba et la Corée du Nord).

    Le score de liberté économique du Vietnam est de 61,8 ce qui place son économie au 72 e rang des pays les plus libres de l’indice 2023. Son score est en hausse de 1,2 point par rapport à l’année dernière. Le Vietnam se classe 14 e sur 39 pays de la région Asie-Pacifique et son score global est supérieur aux moyennes mondiale et régionale.

    Cependant, le plus important n’est pas seulement le score le plus récent mais l’évolution du classement au fil du temps : aucun pays de taille comparable dans le monde entier n’a gagné autant en liberté économique que le Vietnam depuis 1995. En 1995, lorsque l’indice a été établi pour la première fois, le Vietnam n’a obtenu qu’un maigre 41,7 points. Dans l’intervalle, il a gagné 20 points. À titre de comparaison, la Chine avait 52 points en 1995 et a perdu près de quatre points depuis lors. Avec un score de 48,3 points, la Chine n’est plus que 154 e sur 176, soit 82 places derrière le Vietnam.

    Quant à la France, son score pour 2023 est légèrement inférieur à celui qu’elle avait en 1995. Lorsque l’indice a été calculé pour la première fois, la France avait 64,4 points ; dans l’indice actuel, le score est de 63,6.

    Si le Vietnam, prétendument socialiste, ne gagne que deux points de plus, il aura dépassé la France !

    Quant aux États-Unis, ils n’arrivent que de justesse à se classer dans la deuxième meilleure des cinq catégories (« plutôt libres », rang 25). Rien qu’en Europe, 16 pays sont aujourd’hui économiquement plus libres que les États-Unis. Si les États-Unis perdaient encore un point dans le classement de l’année prochaine, ils se retrouveraient dans la catégorie « modérément libre ». Les États-Unis ont progressivement reculé dans le classement au cours des dernières années.

    L’économie du Vietnam de plus en plus axée vers le marché

    La Heritage Foundation écrit à propos du Vietnam :

    « Tirant parti de son intégration progressive dans le système mondial de commerce et d’investissement, l’économie s’oriente de plus en plus vers le marché. Les réformes ont inclus la privatisation partielle des entreprises d’État, la libéralisation du régime commercial et la reconnaissance croissante des droits de propriété privée. »

    Le Vietnam obtient de bonnes notes dans les domaines de la « santé fiscale » et des « dépenses publiques », et des notes modérées pour la « liberté d’entreprise » et la « liberté monétaire ». Il obtient des notes médiocres dans les domaines de l’« intégrité du gouvernement », de l’« efficacité judiciaire », des « droits de propriété » et de la « liberté d’investissement ».

    Si le Vietnam continue sur la voie dans laquelle il s’est engagé en 1986 avec les réformes du Doi Moi, il a de bonnes chances de devenir l’un des pays les plus forts du monde sur le plan économique. Avant le début des réformes économiques, chaque mauvaise récolte entraînait la famine, et le Vietnam dépendait du soutien du Programme alimentaire mondial des Nations Unies et de l’aide financière de l’Union soviétique et d’autres pays du bloc de l’Est. En 1993, 79,7 % de la population vietnamienne vivait dans la pauvreté. En 2006, ce taux était tombé à 50,6 %. En 2020, il ne sera plus que de 5 %.

    Le Vietnam est aujourd’hui l’un des pays les plus actifs du monde, avec une économie dynamique qui crée de grandes opportunités pour les personnes et les entrepreneurs qui travaillent dur. D’un pays qui, avant le début des réformes du marché, était incapable de produire suffisamment de riz pour nourrir sa propre population, il est devenu l’un des plus grands exportateurs de riz au monde – et l’un des principaux exportateurs d’électronique.

    S’il veut devenir l’un des pays les plus forts du monde sur le plan économique, le Vietnam doit s’assurer que sa population n’oublie pas les raisons de son succès : une reconnaissance accrue des droits de propriété privée, une plus grande liberté économique et une plus grande intégration dans le système commercial mondial. Aujourd’hui, de nombreux pays font exactement le contraire et restreignent la liberté économique ; le Vietnam devrait aspirer à gagner toujours plus de liberté économique.

    Rainer Zitelmann est l’auteur de « In Defence of Capitalism « .

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      Les centres du progrès (29) : Berlin (chute du communisme)

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 22 January, 2023 - 04:00 · 11 minutes

    Un article de Human Progress

    Berlin a joué un rôle central dans la chute du communisme et le triomphe du libéralisme. Lorsque le mur qui avait divisé Berlin a été soudainement et joyeusement abattu en 1989, la ville a changé l’histoire de l’humanité.

    Aujourd’hui, Berlin est la ville la plus peuplée de toute l’Union européenne, avec environ 3,8 millions d’habitants. Célèbre pour son histoire, son art, sa musique et ses graffitis, Berlin attire chaque année des millions de touristes ainsi que de nombreux voyageurs d’affaires. L’économie de la ville tourne autour des industries de haute technologie et des services, et la métropole est un important centre de transports.

    Le site où se trouve aujourd’hui Berlin est habité depuis au moins le neuvième millénaire avant J.-C. et de nombreux artefacts tels que des pointes de flèches ont été conservés dans les anciens villages de la région. Au cours de l’âge du bronze et de l’âge du fer, les principaux résidents étaient des membres de la culture lusacienne, un peuple agricole qui préférait incinérer ses morts plutôt que de les enterrer. Diverses tribus ont migré à travers la région et au VII e siècle après J.-C., les peuples slaves peuplaient la région. Le nom de Berlin signifie probablement « marécage » en polonais, une langue slave aujourd’hui disparue.

    La similitude entre le nom de la ville et le mot moderne ours (bär en allemand), ainsi que l’ours figurant sur les armoiries de la ville, ont conduit à une idée fausse selon laquelle la ville porte le nom de cet animal. Le blason a en fait été donné à la ville par un noble connu sous le nom d’Albert l’Ours, qui a pris le contrôle de la région au XII e siècle lorsqu’il a établi le margraviat de Brandebourg en 1157.

    Officiellement fondée en 1237 (mais en fait avant), Berlin a connu deux siècles tumultueux. Malgré un incendie dévastateur en 1380, Berlin a réussi à atteindre une population d’environ 4000 habitants en 1400. Berlin a ensuite subi des dommages considérables pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648) mais s’est à nouveau relevée, connaissant une forte croissance après être devenue la capitale du nouveau royaume de Prusse au XVIII e siècle. En tant que siège du pouvoir prussien, la ville est un centre administratif et entrepreneurial. Des ateliers ont vu le jour et Berlin s’est fait connaître pour ses artisans qualifiés.

    Au XIX e siècle, l’accès limité à l’énergie générée par les roues hydrauliques a contraint la ville à adopter rapidement l’énergie à vapeur. Son exploitation a permis à Berlin de s’industrialiser rapidement et de devenir un important producteur, des vêtements aux produits chimiques en passant par les machines lourdes. La situation centrale de la ville en a fait la plaque tournante du transport ferroviaire en Allemagne et Berlin est rapidement devenue une puissance économique.

    Au fur et à mesure de sa prospérité, la ville est devenue un sanctuaire pour le mouvement romantique allemand, accueillant peintres, musiciens, poètes et écrivains. Le compositeur romantique d’origine autrichienne Franz von Suppé (1819-1895) aurait écrit des paroles qui se traduisent par « Tu es fou mon enfant, tu dois aller à Berlin / où se trouvent les fous / ta place est là-bas « . Si ces paroles (rendues célèbres par une citation dans un film de 1958) sont probablement un ajout ultérieur à une mélodie composée par Suppé, elles n’en reflètent pas moins l’esprit créatif qui s’est emparé de la ville. Berlin a rapidement acquis la réputation d’être un foyer pour les « inadaptés » artistiques venus de tout le continent.

    Au XX e siècle, Berlin a conservé cette réputation, les peintres et cinéastes expressionnistes allemands expérimentant de nouveaux styles dans la ville. Malgré l’instabilité économique et politique croissante de la République de Weimar, Berlin était un centre renommé de vie nocturne et de création pendant les années folles. Les intellectuels de la ville ont également apporté des contributions notables à la science et ses universités ont gagné en importance. Le physicien Albert Einstein (1879-1955) a remporté le prix Nobel de physique en 1921 alors qu’il travaillait à l’université Humboldt de Berlin.

    La liberté intellectuelle qui imprégnait la ville s’est soudainement et dramatiquement éteinte avec la montée du national-socialisme (nazisme) et l’établissement du Troisième Reich totalitaire (1933-1945). Nombre d’artistes et de scientifiques qui avaient fait connaître la ville, dont Einstein, ont fui Berlin pour échapper au régime génocidaire d’Adolf Hitler (1889-1945). Après la défaite d’Hitler à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont divisé l’Allemagne en quatre zones d’occupation différentes. L’Union soviétique a pris le contrôle de la partie orientale de Berlin et a déclaré la ville capitale du nouvel État satellite soviétique d’Allemagne de l’Est.

    Le nom officiel de l’Allemagne de l’Est est la République démocratique allemande. Son gouvernement est calqué sur celui de l’Union soviétique : planification centrale, propriété publique des moyens de production, limitation de la propriété privée, parti unique de facto, censure, vaste réseau d’espionnage et de répression et engagement apparent en faveur de l’égalité des classes.

    Berlin-Ouest et l’Allemagne de l’Ouest se sont rapidement remis de la Seconde Guerre mondiale et se sont enrichis mais les contrôles étroits exercés par le gouvernement sur l’économie de l’Allemagne de l’Est ont empêché une reprise similaire. Bien qu’elle soit peut-être la meilleure expérience naturelle de l’histoire mettant à l’épreuve le capitalisme contre le communisme, la partition a été dévastatrice pour la population d’Allemagne de l’Est. Entre 2,5 et 3 millions d’Allemands de l’Est ont fui vers l’Ouest. En 1961, on estime qu’environ un millier d’Allemands de l’Est fuyaient chaque jour, la plupart en passant par Berlin. Les personnes ayant fait des études supérieures ou possédant des compétences professionnelles sont particulièrement susceptibles de s’enfuir pour retrouver leur liberté. Alors que le jeune État socialiste perdait un grand nombre de ses citoyens les plus brillants, ses dirigeants étaient désespérés. Walter Ulbricht, le principal décideur d’Allemagne de l’Est, reçoit la bénédiction du Premier ministre soviétique Nikita Khrouchtchev pour mettre fin à l’exode par une barrière physique.

    En août 1961, des soldats érigent une barricade de fils barbelés pour bloquer l’accès de Berlin-Est à Berlin-Ouest. La barrière de fil de fer a ensuite été remplacée par un énorme mur. Le mur de Berlin était fait de blocs de béton massifs, mesurait 1,80 mètre de haut et s’étendait sur 96 km. Ses tours de garde, ses projecteurs et ses postes de mitrailleuses étaient tenus en permanence par des officiers (VoPos) formant la Volkspolizei. La barrière séparait les familles et les amis.

    Une force de police secrète, la Stasi, dont le siège était à Berlin-Est, surveillait la vie privée des citoyens afin de détecter et d’empêcher les plans d’évasion ou toute activité susceptible de remettre en cause le régime communiste. La campagne de surveillance de masse de la Stasi comprenait la lecture secrète de tout le courrier envoyé par le système postal d’État, la mise en place d’un vaste réseau d’informateurs et l’installation d’écoutes téléphoniques au domicile de nombreux citoyens.

    La Stasi cherchait à détruire psychologiquement les dissidents identifiés par ses espions grâce à un programme connu sous le nom de Zersetzung (décomposition). Les agents de la Stasi manipulaient la vie des victimes afin de perturber leur carrière et toutes leurs relations personnelles significatives (par exemple, en introduisant de fausses preuves d’adultère dans la vie d’un couple). L’objectif était que la victime se retrouve isolée, en échec social et professionnel et sans plus aucune estime de soi. On pense que le programme a fait jusqu’à dix mille victimes et en a endommagé mentalement de manière irréversible au moins cinq mille. (aujourd’hui les survivants reconnus de la Zersetzung reçoivent des pensions spéciales).

    Malgré les risques, les fréquentes pénuries matérielles et la pauvreté relative engendrées par le dysfonctionnement du système communiste un flot continu d’Allemands de l’Est a essayé de s’échapper. Entre 1961 et 1988, plus de 100 000 Allemands de l’Est ont tenté de franchir le mur de Berlin mais presque tous ont été appréhendés. Au moins 600 d’entre eux ont été abattus pendant leur tentative de fuite vers l’Ouest. Seuls 5000 environ ont réussi à franchir le mur au cours de cette période de 27 années.

    Le 26 juin 1963, le président américain John F. Kennedy a prononcé à Berlin-Ouest ce qui est considéré comme l’ un des plus grands discours de l’histoire .

    Ses paroles ont trouvé un écho auprès des Berlinois :

    « Beaucoup de gens dans le monde ne comprennent pas vraiment ou disent ne pas comprendre quel est le grand problème entre le monde libre et le monde communiste. Qu’ils viennent à Berlin ! Certains disent que le communisme est la tendance de l’avenir. Qu’ils viennent à Berlin ! […] La liberté présente de nombreuses difficultés et la démocratie n’est pas parfaite mais nous n’avons jamais eu à ériger un mur pour retenir notre peuple, pour l’empêcher de nous quitter… [Le] mur est la démonstration la plus évidente et la plus vivante des échecs du système communiste […] Tous les hommes libres, où qu’ils vivent, sont des citoyens de Berlin et par conséquent en tant qu’homme libre, je suis fier des mots « Ich bin ein Berliner » ! »

    Alors que les Berlinois de l’Est rêvaient de s’échapper, Berlin-Ouest prospérait et attirait à nouveau des artistes et des musiciens révolutionnaires. À la fin des années 1970, le chanteur anglais David Bowie a qualifié Berlin-Ouest de « plus grande extravagance culturelle que l’on puisse imaginer ». Sa chanson Heroes de 1977, écrite à Berlin et inspirée par la vue d’un couple s’embrassant près du mur, est depuis devenue un hymne officieux de la ville et plus largement de la résistance au totalitarisme. (après le décès du chanteur en 2016, le gouvernement allemand a même reconnu l’impact de la chanson et a remercié Bowie pour son rôle dans sa participation à la chute du mur). Parmi les autres succès musicaux de Berlin-Ouest pendant cette période, citons l’hymne anti-guerre de 1983 99 Luftballons .

    L’opposition au mur de Berlin ne cesse de croître. En 1987, alors qu’il séjournait à Berlin-Ouest, le président américain Ronald Reagan a lancé un appel célèbre au dirigeant soviétique pour qu’il retire la barrière : « M. Gorbatchev, démolissez ce mur ! ».

    Le 9 novembre 1989, alors que la non-viabilité du socialisme devient de plus en plus difficile à nier et que la guerre froide se dégèle, le porte-parole du Parti communiste de Berlin-Est annonce de manière inattendue que le franchissement du mur de Berlin sera légal à minuit. Un raz-de-marée de Berlinois de l’Est et de l’Ouest s’y sont précipités en scandant « Tor auf ! » (ouvrez la porte !). À minuit, des amis, des membres de la famille et des voisins séparés depuis longtemps franchissent la barrière pour se réunir et faire la fête.

    On estime que plus de deux millions de Berlinois de l’Est sont passés à Berlin-Ouest ce week-end-là, donnant lieu à ce qu’un journaliste a décrit comme « la plus grande fête de rue de l’histoire du monde ». Les fêtards ont joyeusement fait des graffitis et brisé le mur à coups de marteau tandis que des bulldozers démolissaient d’autres sections.

    La chute du mur de Berlin a symbolisé la fin du soutien généralisé au communisme et un tournant mondial vers des politiques de plus grande liberté économique et politique.

    « Pour les Allemands de l’Ouest, rien n’a changé à part les codes postaux. Pour les Allemands de l’Est, tout a changé », a déclaré à Reuters un Allemand vivant dans l’ancien Est.

    La ville a été réunifiée mais aujourd’hui encore les cicatrices économiques et psychologiques de la partition de la guerre froide se font sentir. Berlin-Est est toujours en proie à des niveaux de criminalité plus élevés et à des niveaux de confiance plus faibles que Berlin-Ouest, bien que les Berlinois de l’Est aient pour la plupart rattrapé leurs homologues de Berlin-Ouest en matière de qualité de vie.

    L’histoire de Berlin se lit comme une parabole sur l’importance de la liberté. La chute du mur a non seulement libéré des millions d’Allemands de la pauvreté et du despotisme mais s’est révélée être un moment crucial de l’histoire qui a aidé des millions d’autres personnes à atteindre une plus grande liberté économique et politique. Pour avoir abattu le mur, Berlin a gagné sa place en tant que vingt-neuvième Centre du progrès.

    Traduction Contrepoints

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      La vaccination, nouvelle faillite de l’État stratège

      Patrick de Casanove · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 9 February, 2021 - 04:00 · 8 minutes

    vaccination

    Par Patrick de Casanove.

    Pour justifier sa politique totalitaire il faut que l’État trouve des raisons qui convainquent une majorité de la population.

    La peur en est le point commun.

    Justifier l’injustifiable

    La surcharge hospitalière et des services de réanimation est la raison avancée depuis un an (mais surtout pas corrigée !) La politique de contrainte est étayée par des simulations apocalyptiques jamais corroborées par les faits .

    Beaucoup ne raisonnent plus à partir de la réalité, mais à partir d’extrapolations algorithmiques démenties par la vraie vie. Une simulation sert de référence à une autre, la conclusion flotte dans l’éther, le tout sert à imposer des mesures liberticides bien réelles.

    D’autres raisons sont apparues plus récemment. Le « variant anglais » et le retard vaccinal causes de morts supplémentaires.

    Quand effrayer la population réussit trop bien

    Pour faire plier la population il faut qu’elle ait peur .

    Le seul paramètre de gestion en France est la Covid. Depuis quelque temps, le marqueur principal est le nombre quotidien de tests positifs. C’est très limité, mais leur nombre permet d’effrayer la population.

    En vérité cela ne représente que les gens positifs à un test. Cela ne correspond pas à ceux réellement contaminés et encore moins aux malades ou contagieux.

    Il faut le répéter, le test RT-PCR, celui qui fait référence, n’est pas un test diagnostic. C’est une technique de laboratoire pour multiplier un bout d’ARN que l’on est allé pêcher au fin fond des fosses nasales.

    Le test ne dit rien sur la présence ou non du virus vivant parce que son CT (Cycle Threshold) est inconnu et qu’il n’y a pas de validation par culture. La charge virale est inconnue.

    Si l’on ajoute les morts, en prenant garde de ne pas les analyser , et les lits de réanimation occupés, c’est la panique assurée.

    La vaccination dernière panacée

    C’est là qu’intervient la vaccination. Beaucoup de personnes, (médecins, journalistes, politiques, « influenceurs » etc.) ne jurent plus que par le vaccin. Elles sont certaines que la vaccination massive, voire totale de la population est la solution pour sortir de la crise.

    Elles occultent le fait que la vaccination n’est qu’un moyen de protection de plus, imparfait comme d’autres. Elles occultent le fait qu’il existe beaucoup d’incertitudes et de zones d’ombre sur cette vaccination .

    Elles occultent le fait que, si la doxa est qu’il faut diminuer le nombre de contaminations, le bons sens voudrait que l’on veille à diminuer le nombre de complications, cas graves et décès. Ce qui n’est pas lié. Travailler l’immunité naturelle a une place. Soigner précocement a une place.

    En résumé une grande partie de la population, très inquiète, espérait le vaccin avec une impatience grandissante. Elle attendait une vaccination de masse.

    Vaccination : la réponse à côté de la plaque

    L’État est passé complètement à côté de cette attente qu’il a lui même suscitée . À cause de cette réponse inadéquate, la politique vaccinale est sur la sellette. L’État est pris à son propre piège.

    La stratégie en cinq points définie par la HAS n’est pas une stratégie pour vacciner rapidement les foules. « Cette stratégie induisait nécessairement un démarrage lent, alors pourtant que de nombreux Français qui croient aux vaccins n’attendent qu’une chose : que cela aille vite. En termes d’image, un tel choix était ainsi mauvais politiquement . »

    C’est une stratégie de gestion de pénurie. Elle accorde les doses de vaccin en commençant par les personnes les plus fragiles. Elle a été établie d’après « le calendrier prévisionnel de livraison de doses de vaccin ».

    Les trois premières phases étant d’ailleurs reconnues phases « critiques d’approvisionnement ». L’État connaissait donc les difficultés d’approvisionnement. Il a choisi de les prendre en compte en rationnant.

    Paradoxalement, dans son discours, l’État incitait les gens à se faire vacciner en grand nombre, même les personnes sans indication vaccinale. Sa propagande laissait entrevoir des dizaines de millions de doses disponibles .

    Ainsi conçue, cette stratégie ne pouvait pas donner de résultats comparables à ceux de pays ayant choisi, d’emblée, de vacciner massivement. Comme il fallait s’y attendre la comparaison a été immédiatement faite et l’État français s’est retrouvé accusé d’incurie.

    La déroute de l’État stratège

    Or donc, comme il fallait s’y attendre, l’État a encore foiré. Remette en cause la seule stratégie vaccinale ne suffit pas. C’est le principe même de l’État stratège qu’il faut contester. Dans et hors de la gestion de la Covid.

    Il fallait être naïf pour penser que l’État qui, depuis des années, cumule les échecs dans sa gestion de la France puisse réussir.

    Il fallait être naïf pour croire que l’État, après la pénurie de tests, de masques, de gel hydroalcoolique, de lits de réanimation puisse générer l’abondance vaccinale.

    Il fallait être naïf pour imaginer que l’État qui a transformé la Covid, une épidémie, en désastre sanitaire, économique, humain et social puisse réparer la catastrophe qu’il a engendrée.

    L’État stratège c’est une politique de vaccination monomaniaque et à tout prix où il a été confondu vitesse et précipitation. Les politiciens et les technocrates n’ont aucune idée de ce qu’est une entreprise ni une chaîne de production. Ils confondent prise de décision et réalisation, intention et résultat.

    Les laboratoires ne sont peut-être pas tout blancs mais, mis sous pression par les politiciens, les médias, les réseaux sociaux, ils ont acquiescé à tous les desiderata étatiques, même s’ils les savaient irréalisables en pratique. Ils ont toutefois pris soin de protéger leurs arrières, ce qui, vu de leur côté, est de la bonne gestion.

    L’État stratège c’est la fermeture de lits hospitaliers qui continue malgré la pandémie . « Ces suppressions de lits passent par des décisions du Copermo, pour  Comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins ». Ce sont des fermetures administratives décidées par une Autorité centrale hors sol. C’est irrationnel… sauf s’il faut entretenir la peur de la surcharge hospitalière…

    L’État marche sur la tête. Suite à la Berezina qu’a été sa prise en charge de la Covid, l’État persiste dans la voie de la centralisation. Il a sorti la planification de la naphtaline . Le 1 er septembre 2020 a été créé un Haut-commissariat au plan .   François Bayrou en a été nommé Haut-commissaire.

    La planification n’a jamais été un succès. En réalité ce n’est que la formalisation de l’étatisme français. Le risque est que le Haut-commissariat veuille justifier son existence. S’il est vraiment actif il sera alors très coûteux et très nocif. S’il est un hochet pour François Bayrou ou un gadget dont l’objectif réel est de préparer la réélection de Macron, il sera toujours coûteux mais moins nocif.

    L’État stratège n’est pas connecté au réel. Il est une illusion. Il n’est pas possible de définir une stratégie pertinente à partir d’un petit nombre d’informations sélectionnées dans un but précis sur un temps donné. L’État stratège suit sa logique propre, c’est-à-dire conserver le pouvoir, gagner la prochaine élection. L’État sert l’État.

    L’État stratège c’est un minimum d’informations biaisées, un maximum de pouvoir. Nous avons aujourd’hui en France la quintessence de l’État stratège : un seul homme entouré d’un Politburo. Cela n’existe dans aucun autre pays européen. C’est une centralisation totale des pouvoirs. Les décisions de l’Autorité centrale sont sans appel.

    Demain la vie

    Le Rapporteur de la Commission des Lois fait un lien entre, le retard vaccinal, et la prorogation de l’état d’urgence sanitaire qui laisse le champ libre à un éventuel confinement.

    « La vaccination progresse – […] elle n’avance certainement pas à un rythme permettant de nous faire espérer que le déploiement du vaccin, […] suffira pour enrayer la dynamique de cette épidémie.

    Je suis donc obligé de vous le dire, bien sûr à regret, notre responsabilité est bien d’accepter la prorogation de l’état d’urgence sanitaire. » Philippe Bas, Rapporteur de la Commission des Lois .

    Une déconfiture étatique sert à justifier la coercition étatique, alors qu’elle devrait inciter à réclamer moins d’État. C’est le monde à l’envers. Il faut en sortir.

    À l’opposé de l’État stratège qui nous mène à l’apocalypse il y a l’Homme libre, propriétaire et responsable. Il y a la liberté économique qui va bien au-delà de l’économie. Il y a la fin des mesures liberticides. Il y a une prise en charge médicale de l’épidémie. Il y a la vie.

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      Europe de l’Est : croissance et plein emploi grâce à la liberté économique

      IREF Europe · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 7 February, 2021 - 04:40 · 7 minutes

    Europe de l

    Par Aymeric Belaud.
    Un article de l’Iref-Europe

    Les anciens pays d’Europe de l’Est, appelés « démocraties populaires » sous le communisme, connaissent un développement économique grandissant et une amélioration des conditions de vie de leur population. C’est un véritable boom.

    L’un des exemples les plus marquants est celui de la République Tchèque. En effet, les Tchèques deviennent plus riches que les Espagnols et les Italiens . Quelle est la recette de cette réussite ? La réponse est simple, c’est le libéralisme économique.

    Plus de liberté économique en Europe de l’Est

    Ayant connu le totalitarisme communiste, les pays de l’Est se sont empressés de rendre leur pays et leur économie plus libres. Dès la chute du mur , certains États se sont réformés en profondeur. Ce fut le cas dès 1995 de la République Tchèque et de l’Estonie qui figurent maintenant parmi les pays les plus libres d’Europe.

    L’indice de liberté économique, créé en 1995 par l’Heritage Foundation et le Wall Street Journal , est un excellent outil permettant de mesurer la liberté laissée aux acteurs économiques. Il prend en compte 12 indicateurs, allant du niveau de dépense publique au respect de la propriété privée en passant par la santé fiscale ou encore l’efficacité de la justice.

    L’Estonie se retrouve comme l’un des pays les plus libres en Europe, et même dans le monde avec une 10e position en 2020 dans ce classement . La République Tchèque est 23e, devant l’Allemagne 27e. La France, elle, est 64e…, loin derrière la Roumanie 38e, et la Pologne 46e.

    Il y a un réel effort de libéralisation de l’économie à l’est de l’Europe. Et quand on compare les indices de liberté économique, on découvre aisément que les pays de l’Est ont une dynamique dépassant celle de certains pays de l’Ouest, même de l’Allemagne.

    Dans le prochain tableau, comme pour les suivants, apparaissent en rouge les deux plus mauvais classements, et en vert les deux meilleurs.

    Indice de liberté économique et ses évolutions europe de l Source : https://www.heritage.org/index/heatmap

    Si certaines nations se sont ouvertes plus tôt à des réformes libérales à la sortie des années communistes, comme l’Estonie et la République Tchèque qui sont les pays de l’Est les plus libres, d’autres accélèrent le mouvement depuis une petite dizaine d’années.

    C’est notamment le cas de la Pologne et de la Roumanie, qui sont passées devant la France dans le classement et se rapprochent de l’Allemagne. Ce sont les deux pays qui ont enregistré la plus forte libéralisation de l’économie entre 2009 et 2020.

    L’opposition à ces réformes est mineure en Estonie et en République tchèque où les partis politiques, de gauche, de droite ou même populistes, ont quasiment tous inséré dans leur programme des éléments libéraux.

    Car les réformes ont permis une amélioration du niveau de vie de l’ensemble de la population, et elles portent aujourd’hui leurs fruits avec des résultats excellents.

    … pour plus de croissance et moins de chômage

    La liberté favorise une croissance économique et une chute du chômage. Sur le tableau suivant, on voit que la croissance des pays qui se libèrent économiquement augmente.

    Taux de croissance du PIB réel et son évolution par rapport à l’évolution de l’indice de liberté économique europe de l Sources : https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=File:%C3%89volution_du_PIB_r%C3%A9el,_2009-2019_FP2020.png ; https://www.heritage.org/index/heatmap

    Mis à part la Hongrie, les pays où les acteurs économiques ne subissent pas le poids de l’État bénéficient d’une forte croissance, qui ferait pâlir toute l’Europe de l’Ouest et du Sud. La Roumanie et la Pologne, avec une évolution de l’indice de liberté de plus de 6 points sur les dix dernières années, connaissent une croissance moyenne de plus de 3 % par an sur la même période.

    Bons résultats aussi en ce qui concerne le chômage, dont le taux est relativement bas dans les pays de l’Est, par rapport aux pays du sud de l’Europe.

    Comparaison entre le taux de chômage et l’indice de liberté économique PNG - 11.3 ko Sources : https://fr.countryeconomy.com/marche-du-travail/chomage ; https://www.heritage.org/index/heatmap

    La République Tchèque cartonne avec un taux de chômage à 2 % ! Le plein emploi est une réalité également en Pologne, avec moins de 3 % de chômage. L’Espagne, l’Italie et la France, pays les moins libres de ce classement, sont ceux qui comptent un nombre massif de chômeurs.

    La Hongrie pourrait à première vue faire figure d’OVNI, avec un indice de liberté faible, qui stagne depuis 10 ans (-0,4), mais un chômage très bas et une croissance proche de 5 % en 2019.

    Un examen détaillé des indicateurs de l’indice de liberté économique nous fournit l’explication : liberté commerciale très importante (86,4) tout comme la liberté des investissements (80,0), et niveau de taxation assez faible (noté 79,9, soit un très bon score). À l’inverse, en France, ces mêmes indicateurs sont respectivement à 81,4, 75,0 et 48,8 (soit très proche de l’enfer fiscal !).

    C’est l’indicateur du niveau de taxation qui influe de façon importante sur les résultats économiques de la Hongrie. Celle-ci a supprimé l’impôt sur la fortune et institué un impôt sur le revenu à taux unique, 16 %. L’impôt sur les sociétés y est aussi très bas, avec deux taux à 10 et 19 %. Résultat : pas d’effet de seuil et des entreprises qui peuvent prospérer.

    Cette fiscalité permet à la Hongrie d’atteindre de très bons résultats en termes de croissance et de chômage. Pour autant, elle est le pays de l’Est affligé de la plus forte dette, alors que les pays plus libres ont une dette plus basse.

    Les économies les plus libres ont les États les mieux gérés

    La liberté économique permet aussi d’avoir un État bien géré, et donc peu endetté. Les pays de l’Est l’ont bien compris et leur endettement est faible par rapport à celui de la France, de l’Italie ou de l’Espagne.

    Dans le tableau suivant, on observe que les deux pays ayant le taux d’endettement le plus bas sont aussi les deux pays ayant l’indice de liberté économique le plus élevé, et inversement que les pays les plus endettés sont aussi ceux où la liberté économique est la plus basse.

    Comparaison entre la dette publique et l’indice de liberté économique Comparaison entre la dette publique et l Source : https://www.touteleurope.eu/actualite/la-dette-publique-des-etats-de-l-union-europeenne.html ; https://www.heritage.org/index/heatmap

    Une gestion de la COVID-19 difficile à évaluer

    En cette période de crise pandémique, les pays ont adopté des stratégies différentes. Mi-janvier, l’Estonie était l’un des pays d’Europe imposant le moins de restrictions . Avec seulement le masque obligatoire et des limitations dans les commerces, les seules fermetures d’établissements sportifs et culturels concentrées dans la région de la capitale, Tallinn.

    Et le pays s’en sort bien avec 321 morts par million de personnes depuis le début de la crise ce qui le classe parmi les très bons élèves. En revanche, la situation est plus détériorée en République Tchèque (1509 morts/million de personnes) et en Hongrie (1245) malgré des mesures strictes (couvre-feu en Tchéquie, confinement partiel en Hongrie). La Pologne confinée obtient de meilleurs résultats (989 morts/million d’habitants) même si les mesures sanitaires annexes sont moins strictes qu’en Tchéquie et Hongrie.

    Les stratégies Covid varient donc d’un pays à l’autre en Europe centrale et de l’Est, rendant les comparaisons hasardeuses.

    En revanche, un consensus établit que le libéralisme permet un meilleur développement économique. Les années 2020 et 2021 vont ralentir cette expansion.

    Mais quand tout sera revenu à la normale, il est probable que d’ici 20 à 30 ans, les anciens pays communistes seront des puissances économiques régionales et des places d’échanges incontournables. Les pays du sud de l’Europe, dont la France fait partie, peuvent encore revenir dans le jeu.

    Mais pour cela, il faudrait avoir le courage de réformer en profondeur, de lutter contre l’endettement public et de libérer les forces vives de l’excès de réglementations, d’impôts et charges.

    Sur le web

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      Covid-19 : du totalitarisme à la liberté (2/2)

      Patrick de Casanove · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 30 December, 2020 - 04:30 · 14 minutes

    liberté

    Par Patrick de Casanove.

    Le texte signe l’extension continue de l’État

    L’extension de l’État, l’augmentation faramineuse de dépenses et l’accroissement de l’oppression sont indissociables. Nous le vivons.

    « Le pouvoir, vaste corps organisé et vivant, tend naturellement à s’agrandir. Il se trouve à l’étroit dans sa mission de surveillance. Or, il n’y a pas pour lui d’agrandissement possibles en dehors d’empiétements successifs sur le domaine des facultés individuelles. […] Et veuillez remarquer, messieurs, que le pouvoir devient coûteux à mesure qu’il devient oppressif. » Frédéric Bastiat Profession de foi électorale de 1846

    Tous les prétextes lui sont bons. La covid-19 est pain bénit parce qu’elle lui a permis d’ engendrer la peur . Cette panique profite à l’État. Une grande partie de la population réclame sa soumission, son enfermement. Pour un régime totalitaire, des gens qui réclament la suppression de leurs libertés et leur mise en esclavage, c’est le Graal.

    Nombreux sont ceux qui oublient que c’est l’État le responsable de cette tragédie et de ce désastre. Il a confisqué la prise en charge de l’épidémie. Il en a fait une affaire politique alors qu’il s’agit d’un problème médical. Il a utilisé des moyens politiques comme le confinement destructeur de la liberté, la propriété et la personnalité pour prendre en charge une maladie et a interdit certains moyens médicaux, tels que Hydroxychloroquine/Azithromycine en phase précoce.

    Même s’il est réclamé par certains médecins, le confinement n’a rien de médical. Ce qui est médical c’est que « La lutte moderne contre les épidémies repose sur quelques principes simples, protéger les plus faibles – dépister les malades – les mettre à l’écart et les soigner. » Cette méthode vaut pour tous les germes. La peur panique a perturbé et embrouillé beaucoup de Français, y compris des médecins.

    Depuis le début le bon sens a disparu. Il est question d’un troisième confinement ce qui voudrait dire que l’État a choisi la théorie de stop and go préconisée par Ferguson . Cette théorie n’a rien de médical. Elle fait alterner confinement et prétendu déconfinement. Elle devient mécaniquement du stop et pas go. Parce que plus on stoppe, plus on détruit, moins il y a de ressources et d’énergie pour le go . L’aboutissement inéluctable est le stop total, donc la mort.

    La décision purement politique de gérer l’épidémie principalement par des confinements a été prise alors que nous sommes au XXIe siècle. Pour la première fois de son Histoire, l’humanité n’est pas démunie face aux épidémies. Elle dispose d’innovations technologiques, de moyens scientifiques, médicaux, matériels, puissants et soutenus par une prospérité jamais atteinte. De plus, l’épidémie que nous vivons est peu grave quand elle est bien prise en charge.

    Dans ce contexte, il faut se demander pourquoi l’État ne conçoit la prise en charge de l’épidémie que de manière centralisée, administrative et attentatoire aux libertés, au point qu’il juge nécessaire et urgent de tenter de légaliser et rendre pérennes État de crise et état d’urgence sanitaires ; État de crise et état d’urgence sanitaires permanents qui permettent l’arbitraire et confirment le régime totalitaire qui s’instaure. Les conséquences en sont infiniment plus dramatiques et meurtrières que l’épidémie elle-même.

    Il faut se demander pourquoi l’État n’a pas choisi « le prendre soin » des Français. Il faut se demander pourquoi il ne libère pas la médecine générale, médecine de terrain, de première ligne, faite pour encaisser le premier choc. Il faut se demander pourquoi, pour assumer sa fonction régalienne de sécurité, il n’a pas choisi de donner simplement souplesse et liberté au système de santé pour une meilleure résilience, puisque le prétexte aux confinements est son absence de capacité à encaisser les chocs.

    Cette précipitation à pérenniser le totalitarisme comme seul moyen de faire face à une épidémie est très significatif de l’état d’esprit et des desseins des gouvernants. Persister dans l’erreur est une faute. Persister dans la faute dévoile une préméditation et un but : bâtir une société nouvelle et un Homme nouveau. Pour certains c’est commencé : The Great Reset .

    Depuis des dizaines d’années, nous ne vivons pas dans une société de confiance mais de défiance avec la lutte de tous contre tous, pour échapper à la spoliation légale ou en profiter. Avec la covid et la peur créée par les gouvernements, nous sommes entrés dans une société de panique ou l’autre devient un danger mortel car il pourrait transmettre le coronavirus. Même quand il n’est pas malade, parce qu’il pourrait être porteur sain et vecteur. Ce qui veut dire que « n’importe qui pourrait être involontairement coupable » et justifie le totalitarisme.

    Nous assistons à la destruction d’une société, d’une civilisation, et à la création d’un monde totalitaire et de délation ; un monde d’individus désocialisés, isolés, masqués, à qui tout contact, tout lien social, affectif est interdit. Au cours de l’Histoire, la désagrégation des civilisations avait des causes endogènes, mais les coups venaient de l’extérieur. L’originalité de ce qui nous est imposé, c’est que si les causes sont toujours endogènes, les coups viennent de l’intérieur. Ils viennent de ceux-là même qui devraient veiller sur nous.

    Ce texte est l’aboutissement d’une logique

    Ce n’est pas un hasard si la politique suivie jusqu’à aujourd’hui dans cette gestion de la covid-19 est totalement irrationnelle. Cette irrationalité détruit le sens critique, entraîne la perte des repères, du juste et de l’injuste, du bien et du mal, de l’important et de l’accessoire.

    « Si la spoliation arme la force contre la faiblesse, elle ne tourne pas moins l’intelligence contre la crédulité. […] réalisant ce qui semble irréalisable : l’esclavage mental. » Frédéric Bastiat, Conclusion de la première édition des Harmonies Économiques (1850)

    Ce n’est pas un hasard si l’État rend ou présente l’épidémie comme plus grave qu’elle n’est.

    Ce n’est pas un hasard si l’État a confisqué le gestion de l’épidémie et en a exclu les médecins de terrain, en particulier les généralistes.

    Ce n’est pas un hasard si l’État fait tout pour que les Français ne voient pas la fin de l’épidémie . Plus la situation dure plus les Français en oublient l’origine : une décision politique annoncée les 12 et 16 mars 2020. Ils ne retiennent plus que « la crise sanitaire due au coronavirus. » Peu à peu l’État se dédouane : ceux qui ne respectent pas les gestes barrière, ni la distanciation sociale, sont la cause de la poursuite de l’épidémie. Il espère ainsi échapper aux sanctions.

    La panique et la confusion lui profitent tellement que nous assistons à un véritable syndrome de Stockholm. Plus la crise dure, plus les Français apeurés se terrent et demandent le secours de l’État, plus ils défendent un État qui n’aurait pas eu d’autre choix et ferait le job, plus ils rejettent et dénigrent toute autre solution que le confinement. Il n’est qu’à considérer la popularité d’Édouard Philippe, pourtant au pouvoir lors du ratage initial et du premier confinement.

    Ce n’est pas un hasard si l’État profite de la covid pour détruire les familles et rompre le lien social. Sans ces piliers les gens n’auront d’autre solution que de chercher son soutien et sa protection.

    Ce n’est pas un hasard si l’État s’est attaqué aux forces vives du pays, c’est-à-dire au secteur privé, au secteur marchand : petits commerces, entreprises, restaurants, hôtels, monde de la nuit… (pour ceux qui ont subi un préjudice et ne veulent pas se laisser faire : un réseau international et un groupe facebook )

    Une fois détruites ces forces créatrices de richesses et indépendantes de l’État, les victimes ne devront leur salut qu’aux subsides de l’État « protecteur ». Ils se soumettront et rentreront dans le rang.

    Ce n’est pas un hasard si l’État s’est attaqué au monde de la culture. L’a-culturation, la destruction de la libre pensée, de la culture générale, la remise en cause de la transmission des savoirs sont ses chevaux de bataille depuis des décennies.

    Ce n’est pas un hasard si depuis des années l’ennemi commun des politiciens est le libéralisme, accusé de tous les maux. Libéralisme dont Frédéric Bastiat est une des références. Libéralisme, aujourd’hui seule école de pensée qui s’oppose au totalitarisme et pour qui la liberté est, avec la propriété et la personnalité, un principe intangible et sacré. Le libéralisme est le seul espoir. L’État le sait.

    Liberté j’écris ton nom

    Pour sortir de la crise sanitaire une loi telle que proposée dans ce « Projet de loi nº 3714 instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires. » est non seulement inutile mais nocive. Elle pérennise la crise.

    Une bonne gestion comprend une épidémie contenue, une économie prospère et une société harmonieuse. Pour y parvenir nul besoin de coercition, d’oppression, de spoliation. Au contraire, il faut respecter la liberté, la propriété et la personnalité. D’ailleurs les pays qui s’en sortent le mieux sont ceux qui ont le plus préservé ces droits naturels.

    « Liberté ! voilà, en définitive, le principe harmonique. Oppression ! voilà le principe dissonant ; la lutte de ces deux puissances remplit les annales du genre humain. » Frédéric Bastiat – Conclusion de la première édition des Harmonies Économiques – 1850

    Nous devons faire en sorte que la liberté l’emporte. L’Humanité a connu d’autres épidémies et en connaîtra d’autres, des moindres et des pires. Il faut être prêts. La liberté permet des réactions rapides, souples et adaptées. Elle libère les incitations de chacun à rendre le meilleur service à autrui. Elle libère le génie créateur de l’être humain, ouvrant la porte à toutes les innovations ; cela a été flagrant en début d’épidémie, et c’est d’autant plus important que l’époque est troublée.

    La liberté permet la concurrence, qui est le libre choix, et la responsabilité individuelle qui sont à la fois d’excellents stimulants et garde-fous. La liberté des échanges permet l’harmonie car il n’y a ni spoliation ni oppression.

    Pour Frédéric Bastiat l’État doit se limiter à garantir les droits naturels individuels que sont la liberté, la propriété et la personnalité. Pour cela il se concentre sur ses fonctions régaliennes , dont la sécurité.

    « Pour moi, je pense que lorsque le pouvoir a garanti à chacun le libre exercice et le produit de ses facultés, réprimé l’abus qu’on en peut faire, maintenu l’ordre, assuré l’indépendance nationale et exécuté certains travaux d’utilité publique au-dessus des forces individuelles, il a rempli à peu près toute sa tâche. » Frédéric Bastiat À MM. les électeurs de l’arrondissement de Saint-Sever – 1846.

    Une partie de la lutte contre la covid pourrait être un travail « d ’utilité publique au dessus des forces individuelles » ; travail que l’on peut rattacher à la fonction régalienne de sécurité.

    Ce travail serait de recréer pour le quotidien les marges de manœuvre que l’État a détruites et qui ont fait défaut. En particulier en lits de réanimation avec le personnel, mais aussi en amont, grâce à une prise en soin et un traitement précoces pour éviter les séjours à l’hôpital ou en réanimation. Il faut savoir que, même non-validés, des traitements précoces sont connus et sont efficaces : Hydroxychloroquine, Ivermectine, Azythromicine pour ne citer qu’eux.

    Au delà de ces marges de manœuvres du quotidien, il convient de prévoir et préparer l’exceptionnel, l’inattendu, comme une épidémie sévère ou une grande catastrophe. Il faut donc créer des réserves pour encaisser les coups durs. Ce serait alors une tâche dévolue à un puissant service de santé des armées.

    Il n’existe aujourd’hui qu’un régiment médical et un régiment d’ appui nucléaire, radiologique, biologique et chimique (ou NRBC). Le rôle des armées est précisément de disposer de moyens matériels et humains suffisants pour assumer leurs missions pouvant être résumées en prévoir et se préparer jusqu’à être prêtes face à l’improbable, afin de défendre le pays quel que soit le danger.

    Pour Bastiat :

    « La propriété, le droit de jouir du fruit de son travail, le droit de travailler, de se développer, d’exercer ses facultés, comme on l’entend, sans que l’État intervienne autrement que par son action protectrice, c’est la liberté » Propriété et loi – 1848.

    L’action protectrice fait référence à la protection des droits naturels et non à la notion d’État protecteur au sens État nounou que nous avons aujourd’hui.

    La catastrophe est due à une décision politique

    Nul ne sait quand le politique y mettra fin car pour l’instant il a intérêt à ce que cela dure. Cela veut dire aussi qu’une décision politique peut le faire, demain et sans condition. Par contre, réparer les dégâts prendra du temps. Plus on tarde, plus il en faudra.

    L’année 2021 sera probablement pire que 2020. Il ne peut en être autrement. Il n’est pas certain que se tienne l’élection présidentielle en 2022, ni plus tard d’ailleurs.

    Une partie importante de la population a renoncé à vivre et s’est soumise à l’État, en qui elle a toute confiance. Elle est persuadée qu’il agit pour son bien. Elle ne peut croire qu’il agisse par malice.

    Comme souvent l’espoir réside dans un petit nombre d’hommes et de femmes qui veulent se battre pour vivre et rester libre.

    Il faut rétablir la confiance, redonner l’espoir aux Français . Pour cela il faut leur rendre la liberté économique, la liberté de choisir et la liberté de poursuivre leur projet de vie.

    Il faut cesser de gérer uniquement en fonction de la covid, cesser de gouverner par la peur. Celle-ci est mauvais conseillère car dans la panique nous faisons n’importe quoi, surtout des erreurs qui deviennent des fautes lorsqu’elles sont répétées.

    Il faut protéger les plus fragiles avec leur accord et laisser les autres vivre leur vie, ce qui permet de travailler naturellement sur l’immunité collective. L’État doit cesser d’infantiliser les individus et les traiter comme des personnes rationnelles capables de choisir. Les Français prendront leurs responsabilités, agiront de manière bien plus pertinente et efficace.

    Le politique doit cesser de vouloir s’occuper de la partie médicale d’une épidémie. Il faut rendre aux médecins la liberté de soins et de prescription.

    « Leur écueil naturel est dans le déplacement de la responsabilité. Ce n’est jamais sans créer pour l’avenir de grands dangers et de grandes difficultés qu’on soustrait l’individu aux conséquences de ses propres actes. » Frédéric Bastiat, Des Salaires – 1850

    La liberté est un droit naturel et un principe

    Il ne faut pas reculer sur un principe. Il ne faut pas reculer sur la liberté. Les conséquences délétères sont incommensurables, sociales, économiques, humaines.

    Il faut le vrai courage : dire non à la soumission, non au confinement, ne jamais cesser de se battre pour la liberté.

    « Quand la force intervient légitimement, ce n’est pas pour sacrifier la liberté, mais pour la faire respecter. » Frédéric Bastiat Services privés, service public – 1850

    « Le droit de celui dont on attaque la liberté, ou, ce qui revient au même, la propriété, les facultés, le travail, est de les défendre même par la force; et c’est ce que font tous les hommes, partout et toujours quand ils le peuvent.

    De là découle, pour un nombre d’hommes quelconque, le droit de se concerter, de s’associer, pour défendre, même par la force commune, les libertés et les propriétés individuelles. » Frédéric Bastiat Services privés, service public – 1850

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      Pourquoi libéralisme et social ne doivent pas être opposés

      Johan Rivalland · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 28 December, 2020 - 04:45 · 7 minutes

    libéralisme

    Par Johan Rivalland.

    La philosophie libérale est relativement méconnue en France. Et nous sommes nombreux à l’avoir découverte un peu par hasard. J’observe que pour certains lecteurs, par exemple, c’est en tombant sur un article de Contrepoints qu’ils disent avoir découvert et pris conscience de ce qu’est le libéralisme. Mais aussi de ce qu’il n’est pas…

    Dix-neuvième volet de notre série « Ce que le libéralisme n’est pas ».

    L’idée de progrès social

    Il se peut que j’aie découvert le libéralisme à travers la lecture des ouvrages de Jean-François Revel . Mais avais-je pour autant mis un mot sur les idées que je m’étais en partie appropriées, pas si sûr. À vrai dire, je ne m’en souviens plus très bien.

    Il me semble plutôt que c’est en tombant sur un exemplaire de « la Nouvelle lettre », parution hebdomadaire et actuellement bi-mensuelle de l’ALEPS, association qui existe depuis plus de cinquante ans, que j’ai ensuite découvert cette philosophie en tant que telle.

    Or, que signifie ALEPS ? Association pour la Liberté Économique et le Progrès Social. Autant dire que l’idée de progrès social est bien inscrite dans les gènes du libéralisme et constitue l’une de ses finalités essentielles.

    Car c’est bien en faisant confiance aux individus et à la liberté que l’on peut souhaiter qu’ils aient en matière de création, de commerce, d’échange, d’économie entre autres, que l’on peut espérer créer les conditions qui permettront de parvenir au progrès social.

    Le libéralisme étant un tout, rappelons-le, ne prenant pas en considération, loin de là, que la dimension économique, qui n’est absolument pas la seule préoccupation des libéraux – cette série en témoigne – même si elle est en revanche essentielle.

    Et c’est donc en favorisant la liberté d’entreprendre, de circuler, d’échanger, de s’exprimer, que l’on parvient à encourager le développement, ainsi que l’épanouissement des individus, de sorte que le maximum d’entre eux puissent ensuite jouir des progrès qui en résultent.

    Des progrès bien réels

    Même si la crise liée au Covid engendre des reculs momentanés, avec une montée du chômage et de la pauvreté, le mouvement de fond qui a prédominé au cours des deux derniers siècles, et qui s’est accéléré au cours des toutes dernières décennies, va dans le sens d’un recul très net de la pauvreté, aussi bien que des maladies et de l’âge de mortalité (espérance de vie), ou encore de l’analphabétisme, de la sous-alimentation, des guerres, et même – quoi que certains en disent – des taux de pollution. Tandis que les guerres, violences, inégalités (quoi qu’on en dise là encore) régressent là aussi.

    Tous éléments que vous pouvez aisément retrouver de manière très bien expliquée par exemple dans l’excellent et très réjouissant ouvrage de Johan Norberg Non, ce n’était pas mieux avant , dont je vous conseille une nouvelle fois vivement la lecture.

    Mais bien sûr, il ne faut jamais perdre de vue que ces bienfaits demeurent fragiles. Or, qu’est-ce qui semble clairement aller dans le sens de ces progrès ? Ceux avant tout des libertés fondamentales, ainsi que de celles évoquées plus haut, toutes constitutives de ce que l’on nomme le libéralisme.

    Aussi limitées soient-elles ; car quoi qu’en pensent là encore certains, nous sommes loin d’évoluer dans un monde dominé par le libéralisme.

    Libéralisme et progrès social ne sont pas incompatibles

    En 2014 déjà, Vincent Delhomme développait dans ces colonnes l’idée que le libéralisme n’est pas antisocial . Il démontait ainsi un certain nombre d’idées reçues sur ce que beaucoup attribuent à tort à cette philosophie. À l’instar de ce que nous avons déjà eu l’occasion d’affirmer, il montrait en quoi le libéralisme défend l’émancipation de chaque individu, et non comme on voudrait nous le faire croire de manière parfaitement grossière, des « riches ».

    Loin de considérer que les pauvres ne doivent leur sort qu’à leur paresse ou à leur manque d’initiative – affirmation attribuée à tort aux libéraux – le libéralisme cherche au contraire à améliorer les conditions susceptibles de permettre le recul de la pauvreté. Et donc du nombre de pauvres.

    Cela est sans doute moins immédiatement visible et moins « généreux » en apparence que ce que d’aucuns organisent, généralement avec l’argent des autres – sans forcément mettre en place les conditions propices au développement économique qui bénéficiera au plus grand nombre – mais est bien plus responsable que des systèmes artificiels et interventionnistes qui n’aboutissent que bien trop souvent au développement de véritables trappes à pauvreté.

    Car ce n’est pas par les subventions, les incitations, la répression, ou encore le protectionnisme, que les libéraux entendent créer les conditions indispensables à l’amélioration de la condition de chacun. Ni par la dépense publique ou la redistribution.

    Pas plus que par la loi qui, à l’image du SMIC dont on sait depuis longtemps qu’il empêche l’embauche de personnes très peu qualifiées , de la même manière que les réglementations trop rigides sur le licenciement, n’ont pour effet que de perturber la plupart du temps le marché et créer de la misère de fait. Sous couvert de bonnes intentions ou de cette très théorique et illusoire question de la « justice sociale » .

    Sans même évoquer la question du système de retraites par répartition , condamné par essence à péricliter, et qui en attendant n’assure que des performances bien médiocres au regard de la capitalisation , tout en ne permettant pas la force d’entraînement sur l’économie (et donc sur nos conditions) qu’autoriserait cette dernière.

    Mais c’est plutôt par l’appel de tous au sens de l’initiative, de la responsabilité, par la création des conditions propices à la liberté de créer et d’entreprendre que l’on peut au contraire espérer stimuler les forces d’entraînement qui dynamisent l’activité et permettent ainsi de créer des emplois, de la richesse, du bien-être.

    Et lorsque cela ne suffit pas, ou en attendant, par des systèmes d’entraide, la charité privée, voire pourquoi pas des systèmes limités d’aide mais sous certaines conditions et strictement réservés aux plus démunis ou accidentés de la vie, ou encore via toute autre forme de fraternité , de système d’assurance ou de solidarité volontaire .

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      Après la pandémie, il nous faut un monde plus libre

      Auteur invité · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 27 April, 2020 - 03:25 · 5 minutes

    libre

    Par Bob DiCostanzo.
    Un article de The Libertarian Republic

    Le coronavirus a pris la vie de plus de 154 000 personnes (au 18 avril, NdlR). C’est profondément triste et grave. J’ai quelquefois l’impression que nous perdons de vue cette tragédie dans le débat sur la « réouverture » du pays.

    Mais je sais aussi que la réaction des administrations face à la crise a des conséquences sur la vie et sur la mort. Et nous devons résister énergiquement à toutes les décisions qui produiraient des effets bien pires encore.

    Bien que le combat concernant l’avenir du pays ne soit pas au centre des préoccupations de beaucoup d’Américains, les libéraux doivent être prêts à exprimer en quoi une société plus libre est cruciale pour la reprise et en quoi elle est le meilleur moyen de nous préparer à une autre pandémie.

    Commençons par la liberté économique

    Ce principe a sorti des milliards de personnes de la pauvreté et a créé d’énormes quantités de richesses,  nous permettant de lutter contre le coronavirus mortel.   Élargir la liberté économique n’a jamais été plus important. C’est ce qui accélérera la reprise, mais cela exige d’abattre les barrières – impôts élevés, dépenses faramineuses, fardeaux réglementaires, etc. – qui ont entravé la création de richesses et refusé à tant de monde la chance d’une vie meilleure.

    La leçon de la dépression de 1920-1921 est instructive. Si vous n’en avez jamais entendu parler, c’est sans doute parce qu’elle s’est terminée très rapidement. En réaction à un ralentissement économique brutal au début des années 1920, le gouvernement fédéral a coupé dans les dépenses et a laissé le marché fonctionner librement . L’économie a repris rapidement et a ouvert la voie aux « années folles ». Cet exemple qui montre le pouvoir des marchés forme un contraste saisissant avec la Grande Dépression qui a été prolongée par l’intervention de l’administration et n’a pris fin que lorsqu’on a laissé le marché récupérer de la Seconde Guerre mondiale.

    Espérons que les officiels apprennent des leçons du passé car dans tout le pays les administrations font face à leurs propres crises économiques et fiscales. Selon le Comité pour un budget fédéral responsable, le déficit du budget fédéral est attendu à 3800 milliards de dollars pour cette année fiscale . Et il va probablement augmenter encore plus lorsque le Congrès aura voté un autre programme de dépenses pour aider les entreprises et les États qui font face au coronavirus. Pour situer les choses, le budget fédéral total pour 2015 était de 3700 milliards.

    Si les administrations avaient mieux maîtrisé les dépenses, le secteur public et le secteur privé seraient en meilleure posture pour réagir à la pandémie. Au lieu de ça, le gouvernement fédéral laisse filer des déficits historiques ; la Réserve fédérale a engagé une augmentation jamais vue des prêts ; et les officiels qu’ils soient au niveau de l’État ou au niveau local, supplient pour obtenir des aides.

    Cette crise ne devrait pas être utilisée pour promouvoir des administrations irresponsables et consolider des bureaucraties campées sur leurs positions. Les administrations et autres agences indépendantes devraient réagir à ces défis en réduisant leurs dépenses et en restructurant leur fonctionnement pour être plus agiles et en meilleure posture pour affronter les crises futures.

    Les officiels fédéraux devraient envisager de réduire leurs dépenses actuelles pour compenser le coût du quatrième programme d’aide Coronavirus qui doit être approuvé par le Congrès dans les prochaines semaines.

    La liste de recommandations constituée par Chris Edwards du Cato Institute est un bon point de départ pour chercher la réduction de dépenses. L’administration fédérale devrait aussi attacher des conditions à toute aide fédérale, afin de s’assurer que les organismes étatiques et locaux, ainsi que des organisations indépendantes, utilisent l’argent comme un tremplin pour la reprise plutôt que comme une béquille temporaire qui facilite la prodigalité .

    Il nous faut une décentralisation radicale

    La réaction en situation d’urgence sanitaire ne devrait pas dépendre d’agences fédérales telles que l’Agence des produits alimentaires et des médicaments ou les Centres de contrôle et de prévention des maladies. Les organisations hiérarchiques écrasent l’innovation, ce qui peut avoir des conséquences mortelles. Alléger ou éliminer les restrictions sur, par exemple, les tests et les vaccins devra être une priorité lorsque la crise sera passée.

    Un autre facteur qui entrave la réaction au virus est la dépendance des États et des entreprises vis-à-vis de l’administration fédérale. C’est le produit de notre échec collectif à empêcher la croissance du Léviathan. Washington D.C. a fait croître son pouvoir aux dépens de nous tous, ainsi que des administrations étatiques et locales.   New-York est malheureusement un bon exemple.

    D.C. prend régulièrement plus d’argent aux New-Yorkais que ce qu’il restitue à l’État sous forme d’aide fédérale . C’est problématique pour plusieurs raisons, y compris le fait de limiter ce que des États comme celui de New-York peuvent faire en réaction à une pandémie. La décentralisation atténue ce problème en permettant une plus grande proximité des ressources et du pouvoir auprès de la population de chaque État plutôt que de les concentrer à D.C. où ils sont souvent mal utilisés ou détournés.

    La décentralisation devrait aussi prendre la forme de l’abrogation de lois et règlements qui restreignent artificiellement la fourniture de services et de personnel médicaux, en laissant les décisions d’allocation de ressources au marché plutôt qu’à des bureaucrates de l’administration ou des intérêts particuliers qui cherchent à se protéger contre la concurrence. Laisser au secteur privé des moyens d’agir est la meilleure manière de sauver des vies.

    Le chemin qui nous attend sera difficile. Les libéraux vont devoir se battre plus durement que jamais pour s’assurer que les politiques existant de longue date ou celles adoptées récemment ne deviennent pas notre ordinaire quotidien.

    Nos vies et nos libertés en dépendent.

    Traduction pour Contrepoints de What should a post-pandemic America look like ?