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      Le Goncourt du premier roman va à Étienne Kern pour "Les Envolés"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 10 May, 2022 - 15:29 · 1 minute

    L'histoire de Franz Reichelt avait fait le tour de la presse, comme en témoigne cette illustration parue dans L'histoire de Franz Reichelt avait fait le tour de la presse, comme en témoigne cette illustration parue dans "Le Petit Journal", en 1912.

    LITTÉRATURE - Le prix Goncourt du premier roman a été décerné, ce mardi 10 mai, à Étienne Kern pour Les Envolés, un livre paru aux éditions Gallimard et inspiré de l’histoire d’un homme qui tenta de voler depuis la tour Eiffel .

    Ce professeur de lettres a signé un récit sensible sur le destin de Franz Reichelt, immigré autrichien qui en 1912 se tua, devant les caméras, en s’élançant du premier étage de la tour avec un parachute de sa fabrication. Salué par la critique, ce roman de la rentrée littéraire 2021 était entré dans la sélection des prix Renaudot et Femina, avant d’être écarté.

    De son côté, le prix Goncourt de la nouvelle est allé au Belge Antoine Wauters pour Le Musée des contradictions , recueil de 12 discours de révoltés paru aux éditions du Sous-Sol. Cet auteur enchaîne les prix littéraires français, après le prix Marguerite Duras en octobre puis le prix Wepler en novembre pour son roman Mahmoud ou la montée des eaux , aux éditions Verdier.

    L’œuvre de Jean-Michel Maulpoix récompensée

    Quant aux prix Goncourt de la biographie Edmonde Charles-Roux, il a couronné le journaliste Jean-Pierre Langellier pour Léopold Sédar Senghor, un texte publié aux éditions Perrin. Enfin, le prix Goncourt de la poésie Robert Sabatier a été décerné à Jean-Michel Maulpoix pour l’ensemble de son œuvre. Celle-ci, abondante, est celle d’un amateur du vers libre et universitaire spécialiste de Henri Michaux ou René Char.

    À voir également sur Le HuffPost : Le Prix Goncourt 2020 via Zoom ne s’est pas déroulé sans petites encombres technologiques

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      Avec "Guacamole Vaudou", Éric Judor héros de Fabcaro et son surréaliste roman-photo

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 6 May, 2022 - 04:45 · 3 minutes

    Éric Judor au casting de la nouvelle BD de Fabcaro, Éric Judor au casting de la nouvelle BD de Fabcaro, "Guacamole Vaudou".

    LITTÉRATURE - Nous ne parlerons pas, ici, de la nouvelle comédie d’ Éric Judor pour Disney+ , ni même de son rôle dans la deuxième saison de LOL, Qui rit, sort . Ce vendredi 6 mai, l’humoriste français n’est pas à l’affiche d’un film, mais d’un... surréaliste roman-photo. Il s’intitule Guacamole Vaudou et paraît aux éditions du Seuil.

    Dans cette bande dessinée, l’ancien acteur de H incarne un certain Stéphane Chabert. Stéphane Chabert, c’est le genre de personne qu’on qualifierait de loser, de gros loser. Stéphane Chabert n’a pas d’amis. Quand il ouvre la bouche au bureau, il est toujours à côté de la plaque. Ses collègues, quand ils ne se moquent pas ouvertement de lui, lui jettent des bouts de pain dans sa direction à la cantine.

    À la boulangerie, on refuse de lui servir du pain. À la place, ce sera du gras de jambon. Et quand il croise sa voisine, c’est le chien de cette dernière qui le salue en déposant sur sa tête ses excréments.

    Stéphane Chabert est amoureux. Il est amoureux secrètement d’une de ses collègues, Marie Françoise (jouée par la chroniqueuse de Quotidien Alison Wheeler). Mais voilà, Stéphane Chabert ne maîtrise pas l’art de la drague. Ses propos pourraient même lui valoir des accusations d’harcèlement sexuel, comme dans la scène ci-dessous à côté de la photocopieuse.

    C’est très simple. Pas une personne n’éprouve autre chose que du dédain pour lui, y compris sa boss, mademoiselle Bianco (interprétée par la romancière Olivia Koudrine). Les dialogues sont absurdes.

    Mais voilà, un beau jour, Stéphane Chabert apprend qu’il est possible de changer le cours des choses. Comment? En suivant un stage un peu particulier, au beau milieu de la forêt avec un gourou du nom de Jean-Claude (Olivier Doran). Là-bas, il y fait la rencontre de drôles de personnages, tout aussi perdus dans la vie que lui. C’est le cas d’un certain René, illustré par Hervé Le Tellier, prix Goncourt 2021.

    La stage initiatique est risible. Il y est question de poupée vaudou, de breuvage sacré et bien sûr de sortilège. Et pourtant, cela va changer la vie de Stéphane Chabert pour toujours. Les femmes ne lui résistent plus. Au bureau, tout le monde l’acclame à grands coups de “hip hip hip houra”. Devenu une véritable personnalité médiatique, il a gagné en confiance. Au point de se présenter, un beau jour, à l’élection présidentielle.

    Problème: en devenant qui il est, Stéphane Chabert s’est aussi attiré des ennuis et des ennemis. Attention Stéphane, le sort risque de s’inverser.

    Ce récit complètement loufoque, qui compte également au casting la présentatrice de 28 Minutes sur Arte Élisabeth Quin, on le doit à un auteur français: Fabcaro. De son vrai nom Fabrice Caro, il est l’auteur de plusieurs bandes dessinées à succès comme Zaï Zaï Zaï Zaï ou Et si l’amour c’était aimer? .

    Connu pour son humour décalé, il est aussi derrière plusieurs romans tout aussi absurdes, à l’instar de Figurec et Le Discours , récemment adapté au cinéma par Laurent Tirard. Guacamole Vaudou ajoute une pierre à l’édifice de cet écrivain au genre littéraire bien à part.

    À voir également sur Le HuffPost : Pourquoi cette couverture géante de manga à succès investit la façade de la BNF

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      "Le jeune homme" d'Annie Ernaux raconte bien plus que le simple écart d'âge avec un ex-amant

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 5 May, 2022 - 05:00 · 3 minutes

    Annie Ernaux, ici au mois d'avril, à Madrid.  Annie Ernaux, ici au mois d'avril, à Madrid.

    LITTÉRATURE - Annie Ernaux est de retour. Six ans après Mémoire de fille , l’écrivaine française à succès, dont le best-seller L’événement a récemment été adapté au cinéma par Audrey Diwan, publie, ce jeudi 5 mai, son nouveau roman Le jeune homme aux éditions Gallimard .

    Son histoire, longue de quelque 37 pages, est celle de la relation amoureuse qu’elle a vécue, il y a de ça plusieurs décennies, avec un homme de presque trente ans de moins qu’elle. Ce n’est pas la première fois qu’on entend parler dudit jeune homme. Ce dernier est déjà apparu brièvement, là aussi anonymisé, dans Les Années , autobiographie de l’autrice parue en 2008.

    Aujourd’hui, on en apprend un peu plus sur lui. On ne connait toujours pas son prénom. On sait simplement qu’il était étudiant quand ils se sont rencontrés. On sait aussi qu’il aimait les Doors et habitait Rouen, ville de Normandie où Annie Ernaux a fait ses études dans les années 1960.

    L’inversion de statut

    Les écrits d’Annie Ernaux sont un genre littéraire à part. Qu’il s’agisse de L’Occupation , de Passion simple , de La Place ou de Regarde les lumières mon amour , ils ont cette force de parler, au gré de récits personnels racontés à la première personne, de mécanismes plus universels à l’œuvre dans la société, notamment en matière de sexisme ou de classisme.

    Tout laissait à croire, peut-être de manière un peu trop attendue, que Le jeune homme serait une manière pour la romancière d’aborder les injonctions et le regard de la société qui pèsent sur un couple hétérosexuel, quand la femme est plus âgée que l’homme. Il y est évidemment question, lorsqu’elle écrit que “devant le couple que nous formions visiblement, les regards se faisaient impudents, frôlaient la sidération, comme devant un assemblage contre nature”. Cependant, ce n’est pas le sujet principal.

    Même si c’est lié, le sujet de fond, c’est ce que ça a réveillé et questionné en elle, et notamment son statut social. “Notre relation pouvait s’envisager sous l’angle du profit”, souffle Annie Ernaux dans son roman. Annie Ernaux, dont les deux parents tenaient un café-épicerie dans une petite ville, a beaucoup documenté son sentiment d’appartenance à une classe sociale populaire. Les manières de cet étudiant lui ont rappelé ses origines. Surtout, elle s’est, face à lui, sentie de l’autre côté, du côté de la bourgeoisie.

    Un miroir de la jeunesse

    “Oui, car il y a cette différence d’âge et de statut social, cette ‘pauvreté’ du jeune homme qui est attirante, explique-t-elle dans une interview à Ouest-France . Je veux être celle qui peut donner plein de choses. Chacun sait que donner, c’est prendre. Le côté économique compte beaucoup et je voulais même l’accentuer en listant tout ce que j’ai fait pour, non pas l’attacher, mais rétablir un ordre.”

    La jeunesse de cet homme ne la renvoie pas à son âge. Non, il la transporte dans ses propres expériences de jeunesse, comme un miroir. “Il était la mémoire de mon premier monde”, précise l’écrivaine dans son livre. Ou encore qu’avec lui, “je parcourais tous les âges de la vie, de ma vie”. Sa mémoire lui paraissait “infinie”. À travers cette histoire d’amour, c’est son propre rapport au temps qu’Annie Ernaux dissèque.

    Il était important, pour elle, d’écrire sur ces souvenirs, de mettre les mots à plat, sans quoi elle aurait eu l’impression de ne jamais les avoir vécus. Ce livre ne trace pas seulement une boucle sur son histoire passée avec un homme. Il détoure son histoire passée à elle, la sienne.

    À voir également sur Le HuffPost : Découvrez ci-dessous la bande-annonce de “L’Événement” d’Audrey Diwan