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      chapitre 15 Mon choix extrait 39

      Angélique Andthehord · Wednesday, 5 January, 2022 - 05:33 · 1 minute

    En règle générale, les adultes voient beaucoup plus ce qu'ils donnent aux enfants que ce qu'ils en reçoivent. Prenons le cas de l'obéissance ! L'obéissance est un don de soi, de chaque instant, un don d'amour infini. C'est le plus beau cadeau du monde. L'enfant offre tout ce qu'il possède : lui-même, et les adultes se comportent comme si c'était un dû. Ils ne disent jamais ni s'il te plaît ni merci, ces mots qui leur sont pourtant si précieux quand c'est leur tour de faire un petit geste pour l'enfant. Les adultes ne voient pas tous les sacrifices que l'enfant fait pour eux, culpabilisent et punissent si l'enfant ne satisfait pas à tous leurs désirs mais, à les entendre, c'est eux qui sont dévoués et l'enfant qui est ingrat.

    L'enfant, de son côté, ne regarde pas ce qu'il donne. Il ne comptabilise pas, ne garde pas de trace dans la mémoire, ne calcule pas, ne conserve pas créance. Alors, le jour où les adultes lui sortent, genre :

    « Tu te rends compte de tout ce qu'on fait pour toi. Et toi, t'es vilain, t'es pas sage, t'es trop comme si, pas assez comme ça… »

    il n'a rien à opposer. Il ne comprend pas. C'est toujours les adultes qui ont raison.

    C'est ainsi que les qualités essentielles de l'enfant, émergentes du fond de son cœur, disparaissent dans le néant tandis qu'il s'efforce d'en acquérir de nouvelles, inspirées par la morale des adultes, des qualités de façade issues de raisonnements non-vertueux.


    extrait de : JUSTICE !


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      chapitre 15 Mon choix extrait 33

      Angélique Andthehord · Tuesday, 28 December, 2021 - 05:05

    Qu'on en prenne son parti ou non, c'est parce qu'on y est obligé qu'on va à l'école. En plus, c'est très courageux de regarder cette vérité en face au lieu de faire la politique de l'autruche, quand on a sept ans et qu'on a le moral détruit par le fait qu'on se retrouve enfermé dans une nouvelle classe dans laquelle on se sait condamné à devoir rester assis sans bouger ni parler pour une durée équivalente au septième de l'âge qu'on a atteint. La maîtresse me doit des excuses pour m'avoir rabaissée au lieu de me féliciter. J'ai répondu avec justesse.


    extrait de : La correction


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      chapitre 15 Mon choix extrait 32

      Angélique Andthehord · Monday, 27 December, 2021 - 11:06

    Mon avenir, c'était mon instinct de survie, ma responsabilité. Mon avenir, c'était mon jeu de construction à moi. Il restait à la maison. Jamais je ne l'aurais apporté à l'école, de peur qu'on me l'abîmât.

    Quant à l'avenir de l'école, c'est sa responsabilité, pas la mienne. Qu'elle reçoive, selon toute justice, le bien et le mal qu'elle répand ! Je n'avais pas, envers elle, le devoir de venir y perdre mon temps au nom de son avenir. Mon devoir était de m'enfermer dans ma chambre, y faire grandir dans le bonheur et la tranquillité le germe de connaissance qu'elle venait de me transmettre, de sorte à lui en offrir le fruit le jour où il serait mûr.

    En conséquence de quoi « on vient à l'école pour préparer son avenir » est une réponse fausse dans les deux sens proposés et mérite un zéro.


    extrait de : La correction


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      chapitre 15 Mon choix extrait 31

      Angélique Andthehord · Friday, 24 December, 2021 - 11:26

    Rien à faire ! la maîtresse a réfuté négligemment comme de mièvres réponses toutes celles qui lui ont été présentées pour ensuite porter aux nues celle qui récita :

    « On vient à l'école pour préparer notre avenir ? »

    Quelle brillante élève que celle qui, au lieu de répondre avec franchise, a préféré biaiser en répétant, sans l'enrichir le moins du monde de sa pensée personnelle, un truc qu'elle avait entendu dire ! C'était une réponse de maîtresse, ça. Il fallait la laisser à la maîtresse et chercher des arguments qui nous étaient propres. C'est ça, réfléchir.

    Enfin bref…


    extrait de : La correction


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      L’image des enseignants : je t’aime, moi non plus

      Patrick Aulnas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 7 March, 2021 - 04:35 · 4 minutes

    enseignants

    Par Patrick Aulnas.

    Il y a 870 000 enseignants du primaire et du secondaire en France et 90 000 enseignants du supérieur. Leur nombre a explosé depuis la Seconde Guerre mondiale parce que la société elle-même a profondément évolué. Cette évolution rapide a modifié l’image des enseignants dans la population, mais aussi l’image que les enseignants se font d’eux-mêmes.

    Petit aperçu de la situation  actuelle.

    Un enseignant est-il proche d’un bibliothécaire ?

    L’image des enseignants est contrastée et parfois fondée sur des préjugés. Une étude de la Varkey Fondation de 2018 analyse la perception du monde enseignant par les opinions publiques de 21 pays. Les réponses sont assez consternantes pour qui connaît bien le système éducatif, ses forces et ses faiblesses.

    L’une des questions concernait la profession à laquelle celle d’enseignant était la plus comparable. Pour la France, la profession de bibliothécaire est placée en première position (28 % des réponses). Une telle perception montre clairement la méconnaissance du métier d’enseignant dans le public.

    La noble activité de bibliothécaire n’exige pas la performance quotidienne, à la fois physique, psychologique et intellectuelle du métier d’enseignant. Autrement dit, transmettre des connaissances à un groupe de jeunes élèves ou étudiants est une activité à forte intensité. Un enseignant qui devient bureaucrate a l’impression de se reposer et il s’ennuie vite.

    Pour la Chine, le résultat à la question précédente est le suivant : 38 % des personnes interrogées comparent la profession d’enseignant à celle de médecin. Comparaison France-Chine éloquente !

    Une bonne image des enseignants dans l’opinion publique

    Pourtant, au pays de Molière, sondage après sondage, l’image des enseignants dans l’opinion publique n’apparait pas dévalorisée. Les enseignants sont plus sévères sur eux-mêmes que les Français dans leur ensemble. Nombreux sont ceux qui souffrent du décalage entre niveau culturel et statut social.

    Selon un sondage Odoxa de 2018, 57 % des Français ont une bonne opinion de l’Éducation nationale en tant que structure et 42 % une mauvaise. Mais l’opinion sur les personnes travaillant dans l’Éducation nationale est meilleure : 69 % de bonnes opinions contre 30 % de mauvaises.

    En ce qui concerne les qualificatifs s’appliquant aux enseignants, 73 % des Français les jugent compétents, 62 % soucieux de leurs élèves, mais seulement 50 % les jugent efficaces.

    Un métier moins prestigieux que beaucoup d’autres

    Mais les enquêtes sur le ressenti des enseignants eux-mêmes font apparaître une focalisation sur la perte de prestige de leur profession. En 2016, une étude du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) avait interrogé un panel d’étudiants de troisième année de licence.

    La moitié d’entre eux, tout en envisageant de devenir professeur, classait la profession d’enseignant parmi les moins prestigieuses d’une liste de quinze métiers. Les métiers jugés prestigieux étaient magistrat, ingénieur ou avocat.

    Un sondage Ipsos de 2020 fournit des précisions sur l’état d’esprit des enseignants. 69 % d’entre eux se disent satisfaits de leur métier, mais 59 % pensent que le système éducatif français fonctionne plutôt mal. Surtout, 82 % des enseignants estiment que leur rémunération et leur carrière ne témoignent pas d’une juste reconnaissance de leur travail.

    Enseignants : de l’intellectuel au travailleur social

    Pour comprendre le monde enseignant, une perspective historique n’est pas inutile. Les instituteurs de la III e République (1870-1940), les fameux « hussard noirs » chargés d’alphabétiser la population, bénéficiaient d’un prestige important dans les milieux populaires. Ils en étaient souvent issus et leur profession représentait une promotion à la fois sociale et culturelle. Quant aux enseignants du secondaire, ils avaient pour élèves les enfants de la bourgeoisie.

    Seulement 1 % d’une classe d’âge obtenait le baccalauréat en 1881 et 2,7 % en 1936. Aujourd’hui plus des trois-quarts d’une génération atteint le niveau du bac. Les élèves n’appartenant plus à l’élite, le professeur ne se considère plus comme lui appartenant.

    Il existait jusqu’aux années 1950 un fossé entre le monde enseignant et les milieux populaires, tant du point du vue culturel qu’économique. Aujourd’hui, un artisan plombier gagne davantage qu’un professeur des écoles, un directeur financier beaucoup plus qu’un professeur d’université.

    Il y avait 7000 professeurs de l’enseignement secondaire en France en 1890 et 365 000 dans le seul second degré public en 2019. Profession rare auparavant, rattachée au monde de l’ intelligentsia , le professeur apparaît aujourd’hui comme un travailleur social ordinaire.

    Le plus beau métier du monde

    Cette cruelle réalité socio-économique ne doit pas cacher l’essentiel. Transmettre le patrimoine cognitif accumulé par l’humanité aux générations futures, n’est-ce pas l’un des plus beaux métiers du monde ? Sans aucun doute.

    Mais voilà ! Les enseignants ne sont plus les seuls. Il existe aujourd’hui mille façons d’apprendre. La formation se poursuit tout au long de la vie car les technologies et les qualifications évoluent plus rapidement que jamais. L’accès au savoir devient immédiat par le miracle de la numérisation de l’information et l’existence d’un réseau mondial en libre accès, internet.

    Nous assistons à une remise en cause fondamentale des modalités de la transmission. Nous sommes au tout début d’une évolution qui bouleversera l’enseignement.