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      L’énorme panne d’internet en Russie serait liée à une grande opération de contrôle du Kremlin

      news.movim.eu / Numerama · Thursday, 1 February - 07:48

    Une panne majeure a mis hors-ligne les principaux sites et moteur de recherche russe. Des ONG suspectent un dysfonctionnement lié à une campagne de contrôle de l'activité internet en Russie par le Kremlin.

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      Anonymisez vos photos de manifestations avec cet outil gratuit

      news.movim.eu / Korben · Saturday, 17 June, 2023 - 07:00 · 1 minute

    Si vous êtes un adepte de la prise d’images pendant les manifestation, cet outil pourra peut-être vous sauver la vie. Il s’appelle Image Scrubber et permet non seulement de supprimer les métadonnées de vos photos, mais également de flouter les visages et autres informations sensibles. Dans cet article, je vais donc vous montrer comment tirer le meilleur de cet outil protéger votre vie privée en ligne.

    Imaginons que vous soyez présent à une manifestation et que vous preniez la photo d’un groupe de personnes présentes. Il est possible que certaines d’entre elles ne souhaitent pas être identifiées. Grâce à Image Scrubber , vous pourrez maintenant anonymiser ces photos en quelques clics.

    Voici comment faire:

    Allez sur le site d’ Image Scrubber .

    Cliquez sur « Ouvrir » pour sélectionner une photo à anonymiser.

    Utilisez ensuite les outils pot de peinture et floutage pour masquer les visages ainsi que d’autres détails identifiables.

    Puis sauvegardez l’image anonymisée en cliquant sur « Enregistrer ».

    Ces étapes simples vous permettront comme ça de partager vos photos de manifestation (ou autre) en préservant la vie privée de vos amis et d’autres participants.

    L’une des choses les plus intéressantes à propos de Image Scrubber c’est qu’il fonctionne entièrement hors ligne. En effet, toute l’opération de traitement et d’anonymisation se fait directement dans votre navigateur. Comme ça, aucune donnée n’est stockée ou envoyée sur un serveur distant. Cela signifie que vous pouvez utiliser cet outil en toute sécurité, même si vous êtes à l’étranger et n’avez pas accès à une connexion Internet fiable.

    Il existe plusieurs façons d’utiliser Image Scrubber hors ligne:

    • Vous pouvez charger la page sur votre téléphone, ajouter l’outil à l’écran d’accueil et activer le mode avion avant d’ouvrir des images.
    • Ou télécharger le zip du projet sur le Github, le décompresser et ouvrir le fichier index.html dans votre navigateur

    Source

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      La militarisation du maintien de l’ordre en France : vers une dérive autoritaire ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 18 April, 2023 - 02:45 · 8 minutes

    Par Bryan Muller.

    Depuis l’utilisation du 49.3 par Élisabeth Borne le 16 mars, les manifestations connaissent un regain de colère qui se traduit par une augmentation des incidents en marge des manifestations contre le projet de réforme des retraites. La frustration et l’exaspération laissent de plus en plus souvent place à l’expression physique du mécontentement social qui n’a pu se manifester concrètement au Parlement.

    Pour répondre aux jets de pierres et aux poubelles brûlées , le ministère de l’Intérieur a mis en place un important déploiement de force , acte jugé excessif et inapproprié sur la scène internationale par différents observateurs comme Amnesty International .

    À ces accusations graves de violations répétées des droits humains (manifester, circuler librement, exprimer publiquement ses opinions sans risque), le gouvernement retourne le vecteur : ce ne seraient pas les excès d’une partie des forces de l’ordre qui poseraient problème, mais « les factieux », ces manifestants qui voudraient renverser le pouvoir.

    Auditionné mercredi 5 avril par la commission des lois de l’Assemblée nationale puis par le Sénat, Gérald Darmanin l’assure encore , « la poussée extrêmement forte des violences » est due exclusivement à « l’ultragauche », aux « casseurs » et – s’il voulait faire dans la provocation, dit-il – aux preneurs d’otages (il parle de « prise d’otages » de la part des manifestants violents). Ces affirmations en viennent à omettre un autre facteur essentiel pour saisir la situation actuelle : l’évolution récente du protocole du maintien de l’ordre français .

    Le LBD, exemple d’une militarisation accrue des forces de l’ordre

    Depuis une trentaine d’années , les gouvernements successifs ont décidé de renforcer le matériel des gendarmes mobiles et des CRS qui sont les principales forces de l’ordre mobilisées pour encadrer les manifestations. L’armure, le pistolet, le gaz lacrymogène et des armes de guerre reconnues comme telles par l’État ( fusils d’assaut , grenades de désencerclement , LBD ) deviennent peu à peu partie intégrante de l’équipement standard pour le maintien de l’ordre.

    L’un des symboles de ce nouvel équipement est le lanceur de balles de défense (LBD). Introduit par Claude Guéant en 1995, le LBD est interdit dans le cadre des manifestations et expérimenté dans des unités spéciales pour lutter contre le terrorisme et les prises d’otage. Ce choix s’explique aussi bien par les pressions subies par le Conseil de l’Europe , que par la mort de Malik Oussekine en 1986 qui reste encore dans les esprits des dirigeants politiques.

    L’affaire Malik Oussekine, 1986, INA.

    Il faut attendre au moins 2007 pour que le LBD soit utilisé à titre expérimental en manifestation , et son premier usage se solde par une blessure grave. En effet, un lycéen est énucléé et, après onze années de procès, la justice reconnaît que le policier avait illégalement et illégitimement tiré sur un manifestant inoffensif.

    Une « dangerosité totalement disproportionnée »

    Par cette décision prise en juillet 2018, le tribunal administratif fait donc suite à plusieurs condamnations émises par d’autres instances françaises : l’inspection générale des services s’alarme du non-respect des règles permettant l’usage du LBD par les forces de l’ordre en juillet 2009, la Commission nationale de déontologie de la Sécurité (qui était chargée de veiller à la déontologie des forces de sécurité publiques et privées) s’inquiète de la « dangerosité totalement disproportionnée » du LBD en manifestation, ou encore le défenseur des droits en demande l’interdiction en manifestation en 2015 tant l’arme se révèle dangereuse et inutile (même sans les LBD, « la police n’est pas désarmée », elle dispose d’autres outils moins dangereux pour maintenir l’ordre).

    Pourtant, en décembre 2018, le troisième acte des Gilets jaunes marque également celui du retour en force du LBD. En seulement quatre mois, plus de 13 000 tirs de LBD sont réalisés contre les manifestants.

    Selon le journaliste David Dufresnes , en l’espace d’un an, plus de 300 Gilets jaunes sont sérieusement blessés et une trentaine éborgnés suite à ces tirs. Le LBD, cette arme de guerre selon les réglementations françaises et internationales , est passé en moins de trois décennies du statut d’arme expérimentale antiterroriste à celui d’« arme non létale ».

    Un maintien de l’ordre efficace et plus pacifié dans le dernier tiers du XX e siècle

    Depuis 2018, la France a été catégorisée par le magazine The Economist comme une « démocratie défaillante » au même titre que l’Italie, la Pologne et la Hongrie… Un résultat des plus surprenants quand on compare le protocole de maintien de l’ordre actuel avec celui adopté entre 1968 et 2000.

    Bien qu’imparfait, le modèle adopté avec et après les événements de 1968 par le préfet Maurice Grimaud et le ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin (imités par leurs successeurs) se révèle très efficace.

    La mise à distance des corps (entre manifestants et policiers), la construction d’une gradation de la réponse donnée par les agents, la surveillance par l’infiltration des manifestants ( afin de renseigner au mieux les forces de l’ordre de la situation ), le développement de nouvelles tactiques visant à s’adapter aux risques d’affrontements et la volonté de laisser les manifestants s’exprimer calmement dans l’espace public, sont autant de changements qui permettent une pacification conséquente de la rue. Des agents chargés d’appréhender les « casseurs » restaient en retrait, prêts à intervenir dès le signal reçu, sans avoir à charger contre l’ensemble du cortège. Contrairement à certaines déclarations officielles , ces manifestants violents étaient déjà chaussés pour fuir, tout comme les agents étaient déjà préparés pour les poursuivre.

    Les années 1968-1983 furent pourtant marquées par des manifestations particulièrement violentes. Les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre étaient courants. Toutefois, il y avait une volonté politique de pacifier les relations entre « la rue » et les forces de l’ordre. Cette pacification se poursuit tout au long des décennies 1970-1990 .

    Bien entendu, il ne faut pas idéaliser la période. Des incidents parfois très graves eurent lieu. On déplore au moins trois morts et quelques dizaines de blessés parmi les manifestants entre 1977 et 1999 , tout comme plusieurs dizaines de policiers et gendarmes furent blessés et un CRS tué par balle en 1976 . Cependant, la volonté des gouvernements alors en place d’assurer un maintien de l’ordre pacifié a offert d’excellents résultats avec seulement 5 % d’atteintes contre les biens et les personnes lors des manifestations entre 1975 et 1990.

    Les inquiétudes d’une tentation autoritaire

    À travers l’exemple du LBD, il est possible de constater que le renforcement de l’équipement du maintien de l’ordre – analogue à la baisse des effectifs des agents spécialisés dans le domaine – a été suivi d’une augmentation des accusations d’abus par les forces de l’ordre . Le problème ne vient pas de la formation des CRS et des gendarmes mobiles, qualitative par le temps qui y est consacré et son adaptation aux évolutions des manifestations publiques , mais du changement de la doctrine , du déploiement de policiers non spécialisés pour ce type de mission et des défaillances de la chaîne de commandement.

    À Paris sur les Grands Boulevards, le 23 mars 2023, de nombreux manifestants sont attaqués par les forces de l’ordre de manière qualifiée de disproportionnée, YouTube.

    Les sociologues Sébastien Roché et Olivier Fillieule l’ont longuement analysé : si l’usage des LBD a reculé pour l’instant, les incitations au contact avec les manifestants , l’usage répété des nasses , « les interpellations de masse pour dissuader de participer au cortège » , ou encore le refus de veiller au bon port du RIO (numéro d’identification des policiers) ne peuvent qu’alimenter les incidents et nourrir la défiance populaire à l’égard des forces de l’ordre .

    La France montrée du doigt

    Ainsi, depuis le sommet de la COP21 mais plus encore les mouvements sociaux contre la loi El Khomri en 2016, l’image de la France s’est fortement détériorée à l’international. L’accroissement de la répression a commencé aussi bien à inquiéter les Français , qui éprouvent une peur croissante d’aller manifester dans la rue voire d’exprimer publiquement leurs opinions , que les observateurs européens et nord-américains , qui voient là l’image d’un pouvoir « méprisant et insensible », « autoritaire », « brutal ».

    Cela n’est pas nouveau. La France a déjà été condamnée pour son usage excessif et répété de la force dans son protocole de maintien de l’ordre par la Cour européenne des droits de l’Homme en 2017 puis en 2019 .

    Le projet de loi de sécurité globale avait également suscité beaucoup d’inquiétudes puisqu’il cherchait à punir toute diffusion d’images de policiers et de gendarmes (« délit de provocation à l’identification ») Cela aurait drastiquement réduit la possibilité de poursuivre les éventuels agents responsables d’abus.

    L’usage de la violence ne saurait être toléré dans une démocratie. Cela vaut aussi bien pour les manifestants (qui doivent en répondre devant la loi) que pour les forces de l’ordre. Comme le rappelait Maurice Grimaud en mai 1968 , « frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière ». Ou pour reprendre l’expression plus récente du socio-économiste suisse Frédéric Maillard qui tient le blog L’observatoire des polices , « les voyous ne méritent pas qu’on les [forces de l’ordre] leur ressemble ». The Conversation

    Bryan Muller , Docteur en Histoire contemporaine, Université de Lorraine

    Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’ article original .

    The Conversation

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      PMC : que sont ces produits de marquage utilisés contre les manifestants ?

      news.movim.eu / Numerama · Monday, 10 April, 2023 - 08:47

    Des produits de marquage codés (PMC) ont été utilisés par des gendarmes lors des manifestations de Saint-Soline. Ces liquides invisibles qui permettent de marquer les tissus et les êtres vivants ont servi de justification à des arrestations et des gardes à vue. Pourtant l'encadrement juridique de cette pratique est flou. [Lire la suite]

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      Bassines : on ne nous dit pas tout… pour nous cacher l’essentiel !

      Armand Paquereau · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 4 December, 2022 - 04:15 · 8 minutes

    La loi 92-3 du 3 juillet 1992 reconnait « l’eau comme patrimoine commun de la nation ».

    Mais cette décision n’apaise pas les tensions entre les utilisateurs, comme en témoignent les affrontements du 29 octobre 2022 à Sainte-Soline (79120). Entre 4000 et 7000 manifestants (selon les sources) se sont violemment opposés aux forces de l’ordre en occasionnant une cinquantaine de blessés parmi les manifestants et 61 blessés dont 22 sérieusement pour les forces de l’ordre. Seulement six interpellations ont été effectuées.

    La violence des affrontements avait-elle pour but ultime une issue dramatique comme à Sivens pour enterrer tout projet similaire ?

    Les revendications des manifestants

    Le mouvement « Bassines non Merci » qui a rameuté ces manifestants s’opposant à la création de réserves de substitution d’eau destinées à l’irrigation, communique ses objections :

    La disponibilité de l’eau doit être strictement contrôlée et encadrée.

    La contestation majoritaire, que l’on retrouve dans plusieurs items ci-dessus, réside dans l’utilisation de l’eau.

    Le contrôle piézométrique des nappes détermine le niveau supérieur de la nappe par rapport au niveau de la mer.

    Le graphique ci-dessous démontre que sur près de trente ans, les niveaux maxi et mini de cet aquifère de référence n’ont pas été affectés par les prélèvements antérieurs et que la ressource se reconstitue, avec quelques variations dans le temps dues à la variabilité de la pluviométrie. Il est ainsi clairement démontré que l’irrigation n’a pas épuisé la ressource.

    On peut consulter sur ce site du BRGM que les courbes de la très grande majorité des sites ont la même horizontalité. Les données dont sont tirées ces graphiques sont les relevés quotidiens des piézomètres installés pour le suivi du niveau des nappes.

    On remarque que le niveau ne dépasse jamais un maximum pour lequel l’eau de la nappe s’écoule vers la mer via les sources et les rivières de surface ou souterraines. C’est pour profiter de cet excès d’eau que les pompages sont autorisés dans des temps déterminés et sous contrôle strict et permanent du niveau de la nappe. Toute infraction aux arrêtés préfectoraux qui encadrent ces pompages est sévèrement sanctionnée.

    Emplir des bassines ou des réserves d’eau dans ces conditions ne peut qu’être profitable.

    On peut constater sur le zoom suivant que du 16 février au 15 avril et du 1er octobre au 6 décembre le niveau de la nappe continue de descendre, hors période d’irrigation. L’amplitude des variations de niveau est importante mais la ressource se reconstitue d’année en année comme démontré précédemment.

    Il est donc totalement faux de prétendre que les prélèvements dans les nappes, que ce soit pour l’irrigation ou pour les besoins d’eau potable, mettent en péril la ressource. On peut aussi constater que la baisse de niveau hors période d’irrigation provient du phénomène naturel de capillarité qui permet aux végétaux en surface (cultures, forêts) de croître et d’évapotranspirer, participant ainsi au cycle de l’eau qui génère les pluies.

    L’eau n’est pas consommée comme une énergie fossile, elle est utilisée et recyclée dans un mouvement perpétuel.

    Du partage inéquitable de l’eau

    Combien de sympathisants de « Bassines non Merci » possèdent des piscines quand d’autres économisent l’eau du robinet par précarité financière ? Ne s’accaparent-t-ils pas une part importante de la ressource pour une utilisation non essentielle ?

    Certes, les promoteurs de bassines profiteront d’une ressource qui n’est pas à proximité de tous mais la multiplicité de projets devrait permettre la généralisation de l’accession.

    Dans un contexte de sécheresses récurrentes, l’irrigation sera la condition de rentabilité et de survie d’un très grand nombre d’exploitations. Elle permet à des sols peu fertiles d’atteindre une productivité suffisante là où une culture sèche dépérirait.

    Du prétendu déni de démocratie

    La création des bassines est assujettie à des consultations publiques où les associations écologistes sont largement représentées.

    Les procédures sont interminables, les décisions de justices font l’objet de nombreux recours et appels et les arrêtés préfectoraux sont eux aussi contestés près de la justice administrative. Et quand la décision finale permet la construction, les manifestants se réunissent en masse pour affronter violemment les forces de l’ordre et saccager des bassines mais aussi des biens privés sans relation directe avec les bassines.

    Du financement public

    Pour des investissements de grande envergure, les financements publics sont très souvent mobilisés. La justification d’un financement public est l’intérêt général qu’il permet d’envisager.

    L’utilisation de l’eau excédentaire hivernale pour irriguer les cultures en période de sécheresse garantit une production régulière en quantité et en qualité dont le consommateur profite directement par l’abondance de produits au top de leurs capacités nutritives. Cette régulation de production évite les pénuries génératrices de hausse des prix et de baisse de qualité. Si on se réfère aux comptabilités des associations, nombreuses sont celles qui perçoivent des subventions d’organismes publics. Et heureusement la majorité d’entre elles ne vont pas saccager des bassines .

    De l’agriculture intensive

    Le leitmotiv des anti-irrigation est la culture intensive.

    Il faut bien comprendre que la mondialisation a mis l’agriculture en concurrence avec les producteurs mondiaux. Pour s’aligner, les agriculteurs français ont dû conjuguer l’utilisation du machinisme, des énergies fossiles et de leurs sous-produits pour abaisser leurs prix de revient dans l’intérêt du consommateur qui place le prix en tête de ses critères de choix. Cette adaptation a nécessité des investissements lourds, qui pour être amortis, a entraîné l’agrandissement des structures.

    Cette production intensive complète la production Bio, qui par des rendements largement inférieurs, ne serait pas en mesure d’assurer à elle seule une alimentation suffisante aux populations.

    Quant à la haine des anti-irrigation envers le maïs, elle occulte volontairement et arbitrairement le fait que le maïs est une plante excessivement productive qui fournit des volumes conséquents pour l’alimentation du bétail à des périodes où les prairies sont totalement brûlées. De plus pour la production en grain, le maïs laisse sur le terrain une masse végétale énorme productrice d’humus si précieux pour la fertilité des sols. Il ne faut pas non plus ignorer toutes les destinations du maïs : plus de 400 produits alimentaires contiennent de l’amidon de maïs, il est le quatrième légume le plus consommé en France. Il est aussi utilisé dans :

    C’est dire si sa production est devenue indispensable dans la vie courante. Le maïs est la plante qui utilise de façon la plus efficiente l’eau qu’elle reçoit : pour 1 kg de matière sèche produite, le maïs fourrage nécessite 240 litres d’eau, le maïs grain 450, le blé 590, le soja 900, le tournesol 1200 et le riz inondé 5000. Son seul handicap est que sous nos latitudes, ses besoins correspondent aux périodes estivales. C’est pourquoi sa rentabilité dépend des capacités d’irrigation.

    En fonction de sa rusticité, de sa productivité, de ses faibles besoins en phytosanitaires, le maïs est une culture incontournable de nos sociétés modernes.

    De l’alimentation en eau potable

    L’irrigation est toujours présentée comme une concurrence à la disponibilité d’eau potable. Il est certain que des priorités doivent être établies afin de garantir aux populations un accès constant à l’eau potable. Il ne faut pas non plus perdre de vue que l’eau des chasses d’eau, incluse dans le volume d’eau potable, est moins prioritaire que l’eau qui sert à irriguer les légumes ou les productions alimentaires.

    Il n’est pas très médiatisé que certains forages agricoles sont parfois utilisés pour pallier la défaillance du réseau public.

    Conclusion

    Dans un contexte global où les sécheresses semblent se répéter, où la croissance démographique augmente les besoins alimentaires, où malgré les soutiens écologiques et politiques le secteur Bio rencontre des reculs, nous aurons besoin de toutes les capacités de production pour éviter que ne se renouvellent les émeutes de la faim de 2008.

    Il est démontré que le stockage de l’excédent hivernal d’eau n’est pas contraire à la pérennité de la ressource, qu’il est la meilleure assurance récolte des agriculteurs pour éviter leur disparition et que les consommateurs ont eux aussi intérêt à gérer intelligemment une eau qui repartant à la mer, ne profite à personne.

    Il y aura aussi un intérêt collectif à stocker après traitement les eaux citadines usées pour irriguer des cultures au lieu de les déverser directement dans les cours d’eau avec des résidus de médicaments non éliminés en station d’épuration.

    Au lieu de s’affronter en luttes idéologiques stériles et destructrices, utilisons tous les moyens que permet la technologie moderne pour utiliser, sans gaspiller la ressource ni obérer sa pérennité, une eau source de vie et de prospérité.

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      La « bassine » de Sainte-Soline : les factieux à la manœuvre

      André Heitz · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 25 November, 2022 - 03:30 · 12 minutes

    Sans eau, il n’y a pas d’agriculture – de production alimentaire pour l’Homme et les animaux (qui, en majorité, nous nourrissent à leur tour) ou à d’autres fins. Depuis des millénaires, l’irrigation est pratiquée là où elle est nécessaire ou utile, et possible, en prélevant l’eau dans le milieu directement ou après stockage.

    Les « bassines » du Val de Sèvre – devenues « méga-bassines » dans le discours militant-militant et médiatique-militant ou médiatique-indigent – sont des « retenues de substitution » (ou des « réserves de substitution ») dans le langage non connoté.

    On trouvera plus d’explications dans les magnifiques fils Twitter de Terre à Terre.

    Et « La réserve de substitution : kesako ? » vous livrera l’expérience d’une agricultrice connectée à une « bassine » en Vendée.

    Compte tenu de la topographie et de la nature des sols, ce sont des bassins pour partie creusés et pour partie surélevés, étanchéifiés par une bâche. Ils sont remplis quand l’eau est abondante (et part pour partie à la mer), en hiver, par pompage dans le milieu, essentiellement dans les nappes phréatiques. L’eau sert à l’irrigation pendant la saison de végétation, en été, en substitution de pompages réalisés actuellement, quand le niveau des cours d’eau et des nappes est faible.

    Cette description simple suffit à elle seule à illustrer l’intérêt de ces projets d’aménagement. Intérêt aussi démontré dans un rapport rendu public le 7 juillet 2022 du Bureau de recherches géologiques et minières de Nouvelle-Aquitaine.

    Les « bassines » sont intégrées dans un « projet de territoire bassin de la Sèvre Niortaise – Marais poitevin » et un « contrat territorial de gestion quantitative (CTGQ) Sèvre Niortaise – Mignon 2018-2022 ».

    Comme tout projet d’aménagement, les « bassines » ont été très contestées mais elles ont aussi fait l’objet d’une concertation qui a abouti le 18 décembre 2018 à un accord des parties prenantes moyennant un réaménagement et des engagements pris par les agriculteurs concernés.

    Mme Delphine Batho s’était félicitée de cet accord en son temps et avait publié les détails des avancées . Elle a changé d’avis depuis : on a dû la bassiner à cette fin…

    Il y a eu des jusqu’au-boutistes , dont… la Confédération paysanne censée défendre les intérêts des agriculteurs. Et c’est ainsi qu’on en est arrivé à une guérilla judiciaire et aux « manifestations ».

    Les arguments de l’écodébilité

    Il serait fastidieux de passer en revue les arguments des opposants aux « bassines » qui, à l’évidence, doivent être simples, sinon simplistes, et percutants quels que soient leur pertinence et leurs liens avec la réalité.

    Mais prenons un exemple : « Paysans, nous sommes résolument contre les mégabassines » proclament dans Reporterre le supplétif de l’altermondialisme – j’ai nommé la Confédération Paysanne – et « 150 associations ». En bref, « [i]ls appellent à transformer nos pratiques agricoles pour préserver la nature et non l’exploiter . » On ne sort pas des incantations !

    Premier élément dans le gloubi-boulga argumentatif, on aurait « fait croire qu’elles [les bassines] se remplissaient avec de l’eau de pluie, sans pompage dans les nappes phréatiques ! »

    En réalité, et Reporterre l’a relevé dans une note en bas de page, l’ancien ministre de l’Agriculture Julien Denormandie avait déclaré que « le projet de bassines consiste à récupérer les eaux issues des pluies diluviennes de l’hiver pour les dédier à l’irrigation agricole » (c’est nous qui graissons).

    On a un condensé de la « pensée » anti-bassines avec : « Ces dispositifs privatisent en réalité un bien commun au profit d’une minorité d’agriculteurs inféodés au système agro-industriel ».

    Mais la pompe individuelle qui prélève l’eau de la nappe en été « privatise » aussi « un bien commun », lequel peut avoir vocation d’être ainsi privatisé – contre redevances – pour répondre à des intérêts économiques, ici dans l’intérêt public, à savoir la production agricole et alimentaire. Rien de neuf non plus pour la « minorité d’agriculteurs », aucun aménagement d’irrigation n’étant en mesure de s’étendre à tous. Et avec l’inféodation « au système agro-industriel » on tombe dans la contestation des éléments fondamentaux de notre société.

    Ces gens osent même affirmer que « [c]ette privatisation se fait de plus au détriment de notre souveraineté alimentaire » !

    L’explication tient à un autre épouvantail, le fabuleux , le vraiment fabuleux maïs :

    « L’eau pompée dans les nappes phréatiques pour les mégabassines est destinée avant tout à l’irrigation du maïs, inadapté à nos régions et cultivé en partie pour être exporté ou vendu aux producteurs d’aliments industriels. »

    Cela se passe de commentaire. Mais ajoutons qu’ils reprochent aussi au maïs de produire « des céréales en quantité pharaonique » – plus précisément au « tout maïs [qui] est l’incarnation d’un système absurde écologiquement et économiquement » (et qui est du reste rare en pratique)…

    On peut continuer ainsi ad nauseam . Le tribunal de l’opinion dite publique voit aussi défiler des gens plus ou moins connus, en mal de notoriété ou soucieux de leur influence pour dézinguer les retenues de substitution ou simplement susciter le doute, prélude à un « alors, ne faisons rien, arrêtons tout ». Avec parfois des arguments qui laissent pantois. On en trouvera un petit florilège sur mon blog .

    La montée des factieux

    Les/des opposants aux « bassines » ont donc organisé des « manifestations » les 30 et 31 octobre 2022 à Sainte-Soline, avec l’objectif à peine voilé de pénétrer dans le chantier et de perpétrer quelques actes de vandalisme. Le succès a été au rendez-vous : un morceau de canalisation a été scié à la disqueuse et porté en triomphe… sauf que c’est un élément du système d’irrigation d’un agriculteur et non un élément de la future alimentation de la « bassine ».

    Les « manifestations » ont été interdites par la préfète des Deux-Sèvres. Les organisateurs ont décidé de passer outre et ont publié une tribune dans Libération , « Méga-bassine à Sainte-Soline : malgré l’interdiction de manifester, la mobilisation continue », contresignée par « près de 200 personnalités du monde politique, syndical, associatif ». On peut le dire autrement : Libé a publié…

    « Un référé liberté va être déposé contre ces arrêtés par la CGT et Solidaires (qui portaient la déclaration de manifestation). […] Par cette tribune nous signifions notre entier soutien aux collectifs et organisations signataires de l’appel à mobilisation et ré-affirmons la primauté de la liberté fondamentale de manifester. »

    La justice a confirmé l’interdiction. Notons que Libération n’a pas jugé bon d’en faire état alors qu’il a fait une couverture extensive des événements. On appelle ça de l’« information de qualité ».

    On connaît la suite…

    Une recherche rapide dans la tribune (à laquelle échappent ceux qui n’auront pas précisé leur affiliation) nous donne… 101 députés, 74 NUPES/FI et 27 EÉLV. Il y a aussi 18 avocats, essentiellement de Paris et de la Couronne, pour plaider la primauté du droit de manifester sur l’ordre et la sécurité publiques et la protection des biens et des personnes – mais tout se plaide, n’est-il pas ?

    Il se sera donc trouvé tout ce beau monde, la grande majorité chargés de voter les lois, pour appeler à violer les lois de la République et, comme c’était à prévoir, à cautionner les troubles à l’ordre public – y compris par des tirs de mortiers et le jet de cocktails Molotov, de boules de pétanque et de cailloux ramassés sur place contre les forces de l’ordre.

    Et lors de la manifestation de samedi, on a vu parader des participants ceints d’une écharpe tricolore, voire dans le cas de Mme Lisa Belluco, députée ECO de la Vienne, provoquer les forces de l’ordre, pour ensuite prétendre avoir été bousculée et frappée et porter plainte…

    Il s’ensuivit un feu d’artifice de réactions outrées – contre les autorités et en particulier le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin – sur les réseaux sociaux et dans des médias complaisants, plus préoccupés par le buzz que par la qualité de l’information et, surtout, la déontologie journalistique.

    Ce fut aussi un concours d’outrances – qui semble s’être un peu calmé après l’ incroyable sortie du député Rassemblement national Grégoire de Fournas .

    Le monde agricole – mais pas que – a aussi été victime des querelles inter- et intra-partisanes, des coups d’éclat médiatiques et des concours d’egos.

    Les mots ont un sens, surtout par les temps qui courent : l’« écologie de combat » de Mme Sandrine Rousseau est susceptible de constituer un appel à toutes formes d’actions et d’atteintes graves au vivre ensemble.

    Notons que les défenseurs des réserves de substitution et plus généralement de l’agriculture (la production alimentaire, etc.) ont été notablement absents.

    Le piège des factieux

    Les déclarations enflammées s’inscrivent en droite ligne dans la stratégie déployée par une partie de la NUPES dans les médias, sur les réseaux sociaux et dans une Assemblée nationale de plus en plus tumultueuse et guignolesque.

    Revenons un instant sur la procédure de référé introduite par, en quelque sorte, deux syndicats prête-noms, tout de même assistés par l’avocat habituel des opposants aux bassines. La Nouvelle République écrit :

    « Ce tour de passe-passe n’est pas innocent : il vise par avance à rendre caduc l’argument principal de la préfète, le risque de trouble à l’ordre public […] jamais les deux syndicats, habitués des manifestations, toujours autorisées, n’ont été mis en cause dans ces possibles délits. »

    Mais que plaidaient-ils, notamment :

    « Il [l’avocat] conteste aussi l’argument selon lequel la préfecture serait dans l’incapacité d’assurer le maintien de l’ordre : « La presse nous annonce 1600 à 1700 gendarmes déployés sur place, plus huit hélicoptères dans le ciel ! » »

    C’est « pile, je gagne ; face, tu perds »…

    La signature d’une tribune appelant implicitement, sinon plus, à passer outre aux arrêtés préfectoraux était déjà un acte d’insubordination par rapport aux lois de la République. Le port de l’écharpe dans une manifestation interdite ajoute une atteinte grave à l’un des grands symboles de la République.

    Que peut faire le gouvernement ?

    Le gouvernement n’a pas été d’une grande clarté.

    Nous avons un gros problème quand, le samedi 29 octobre 2022, au matin, l’invité du weekend de France Inter , Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, déclare que « la mobilisation se comprend dans la finalité » et que « les manifestants dénoncent « quelque chose de juste » ». Il a tenu par ailleurs des propos qui ne débordaient pas d’enthousiasme pour des aménagements s’inscrivant pourtant dans une transition écologique.

    Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau n’a pas été très loquace en amont de la manifestation. Et pour ses déclarations d’après , les médias ont surtout relevé sa condamnation de la violence.

    La Première ministre Élisabeth Borne s’est aussi fait attendre : il a fallu une interpellation au Sénat, mercredi 2 octobre 2022. On peut ne pas aimer M. Emmanuel Valls, mais il se serait sans doute exprimé sans attendre.

    Dans le cas des députés, que peuvent faire le Bureau de l’Assemblée Nationale et les partis qui ne sont pas en cause ?

    Imposer des sanctions serait interprété comme un aveu de faiblesse, une tentative de museler une opposition qui ne manquera pas de prendre la posture du martyr et de redoubler d’outrances contre le président de la République, le gouvernement et le groupe parlementaire majoritaire ne disposant pas d’une majorité de gouvernement.

    Ne rien faire, c’est tolérer, implicitement cautionner une inquiétante dérive, une modulation des valeurs républicaines par des individus et des groupes en fonction de ce qui leur plaît, ou ne plaît pas.

    Quand les bornes sont dépassées, il n’y a plus de limite

    On peut craindre que le gouvernement choisisse la deuxième option au risque de l’escalade. Deux semaines après les « manifestations » et les débordements sur place et dans les médias et sur les réseaux sociaux, on est passé à autre chose.

    Les atermoiements du gouvernement, dont seul M. Gérald Darmanin était en première ligne, et le soutien des NUPES-FI et EÉLV ont déjà produit leurs fruits : le mercredi 2 novembre 2022, écrit par exemple Le Monde ( c’est nous qui graissons ), où ça ?

    « Des représentants du collectif Bassines non merci, des Soulèvements de la terre et des « 150 composantes » qui soutiennent le mouvement sont revenus aux abords du chantier, mercredi 2 novembre, pour fixer un « ultimatum » à l’État : l’arrêt immédiat des travaux à Sainte-Soline, la suspension du projet de création de seize réserves sur les bassins de la Sèvre niortaise et du Mignon (Deux-Sèvres, Charente-Maritime et Vienne) et « la prise d’un moratoire national sur le stockage de l’eau [à usage agricole] en France ». »

    Dans une analyse fort pertinente faite à C à Vous le mercredi 3 novembre 2022, Mme Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), relevait que dans la « manifestation » de Sainte-Soline, on voulait un mort, un Sivens bis .

    Les images diffusées par la gendarmerie nationale montrent que ce mort aurait pu se trouver du côté des forces de l’ordre. En d’autres termes, on est au bord de l’insurrection.

    La France est dans de beaux draps.

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      Le Tour de France de nouveau interrompu par des activistes du collectif Dernière Rénovation

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 22 July, 2022 - 13:01 · 2 minutes

    Le Tour de France de nouveau interrompu par des activistes du collectif Dernière Rénovation Le Tour de France de nouveau interrompu par des activistes du collectif Dernière Rénovation

    TOUR DE FRANCE - Nouvelle action des militants écologistes de Dernière Rénovation sur le Tour de France . Les activistes, qui luttent contre l’inaction climatique, ont provoqué une interruption d’environ 5 minutes de la 19e étape de la Grande boucle , ce vendredi 22 juillet, alors que les coureurs se sont élancés de Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées) pour prendre la direction de Cahors (Lot).

    “La course est neutralisée en raison d’une manifestation sur la voie publique”, avaient annoncé les organisateurs du Tour de France sur les réseaux sociaux aux alentours de 13h40, avant d’indiquer la reprise de la course quelques minutes plus tard. Les cinq échappés ont repris la course avec 1min20 d’avance sur le peloton, dans les mêmes conditions qu’avant l’interruption.

    L’action a été revendiquée par le mouvement Dernière Rénovation, dont neuf militants avaient déjà perturbé la 10e étape du Tour durant une quinzaine de minutes. Et le 17 juillet, des militants du collectif avaient échoué à bloquer l’échappée lors de l’étape entre Rodez (Aveyron) et Carcassonne (Aude).

    “Nous sommes là pour forcer les gouvernements à réduire drastiquement leurs émissions de CO2”

    “L’action d’aujourd’hui est la troisième d’une série d’actions perturbatrices qui se poursuivront jusqu’à ce que le gouvernement s’engage de manière crédible et efficace à isoler nos bâtiments”, explique le mouvement, qui veut “faire plier le gouvernement afin qu’il respecte les engagements qu’il s’est lui-même fixés”.

    “Nous sommes là pour forcer les gouvernements à réduire drastiquement leurs émissions de CO2, rien de moins, explique Dernière Rénovation sur son site Internet. Nous sommes là pour des actions, pas des mots.”

    Depuis plusieurs semaines, le collectif multiplie les opérations coup de poing pour alerter sur le changement climatique, dont des blocages d’axes routiers comme le périphérique parisien. Le 3 juin, une militante du mouvement s’était attachée au filet pendant la demi-finale homme du tournoi de tennis de Roland-Garros entre Marin Cilic et Casper Ruud.

    À voir également sur Le HuffPost: Les formations climat ont-elles eu autant de succès à gauche qu’à droite ?

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      Sri Lanka: la résidence du Premier ministre en feu, le président démissionnera le 13 juillet

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 9 July, 2022 - 18:04 · 5 minutes

    Sri Lanka: la résidence du Premier ministre en feu, le président démissionnera le 13 juillet (La résidence du Premier ministre du Sri Lanka incendiée par des manifestants le 9 juillet 2022. Par AP Photo/ Eranga Jayawardana) Sri Lanka: la résidence du Premier ministre en feu, le président démissionnera le 13 juillet (La résidence du Premier ministre du Sri Lanka incendiée par des manifestants le 9 juillet 2022. Par AP Photo/ Eranga Jayawardana)

    SRI LANKA - Chaos à Colombo. Le président du Sri Lanka Gotabaya Rajapaksa a fui ce samedi 9 juillet sa résidence officielle , envahie par des centaines de manifestants excédés par l’effondrement économique du pays et exigeant sa démission. Dans la soirée, des manifestants ont assiégé la résidence du Premier ministre, qui avait annoncé qu’il était prêt à démissionner et y ont mis le feu.

    Le Premier ministre Ranil Wickremesinghe a convoqué en urgence une réunion de crise du gouvernement associant les dirigeants des autres partis politiques, indiquant qu’il était prêt à démissionner pour ouvrir la voie à un gouvernement d’union nationale.

    Démission du président le 13 juillet

    Gotabaya Rajapaksa démissionnera la semaine prochaine, a annoncé ce samedi le président du parlement, Mahinda Abeywardana. “Pour assurer une transition pacifique, le président a dit qu’il allait démissionner le 13 juillet”, a-t-il déclaré à la télévision.

    Un peu plus tôt, le président avait eu juste le temps de fuir quelques minutes avant que plusieurs centaines de manifestants ne pénètrent dans le palais présidentiel, un ancien bâtiment colonial, symbole du pouvoir, devant lequel étaient rassemblées des centaines de milliers de personnes.

    “Le président a été escorté en lieu sûr”, a indiqué une source de la Défense à l’AFP. “Il est toujours le président, il est protégé par une unité militaire”, a ajouté cette source, selon laquelle les soldats gardant la résidence officielle ont tiré en l’air pour dissuader les manifestants d’approcher jusqu’à ce que Gotabaya Rajapaksa soit évacué.

    Deux proches du président ont annoncé leur démission, le chef du service de presse Sudewa Hettiarachchi et le ministre des médias Bandula Gunawardana, qui a également démissionné de la tête du parti présidentiel.

    Dans la piscine présidentielle

    Les chaînes de télévision locales ont montré des images de centaines de personnes escaladant les grilles du palais présidentiel. Certains manifestants ont diffusé en direct sur les réseaux sociaux des vidéos montrant une foule déambulant à l’intérieur, certains plongeant et s’égayant dans la piscine présidentielle ou s’allongeant d’un air amusé dans les chambres à coucher de la résidence.

    “C’est la chambre de Gotabaya, voici les sous-vêtements qu’il a laissés”, s’extasiait un jeune homme, brandissant un slip noir sur une vidéo en direct, repartagée sur les réseaux sociaux. “Il a aussi abandonné ses chaussures!”.

    Les protestataires ont également investi les bureaux de la présidence non loin et devant lesquels des manifestants campaient depuis trois mois.

    Des chaînes de télévision privées ont montré un convoi de véhicules d’allure officielle à l’aéroport international de Colombo, mais aucune confirmation concernant un éventuel départ du pays de Gotabaya Rajapaksa n’a été fournie.

    Pénuries en tout genre et inflation galopante

    Les manifestations pour exiger la démission de Gotabaya Rajapaksa ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes, l’accusant d’être responsable de la crise sans précédent. Inflation galopante, pénuries en tout genre, le Sri Lanka manque de tout: essence, électricité, nourriture, médicaments.

    En faillite, le Sri Lanka négocie un plan de sauvetage avec le Fonds monétaire international (FMI), appelé à la rescousse en mars mais susceptible d’imposer des hausses d’impôts.

    Trois personnes ont été blessées par balles quand les forces de l’ordre ont tenté de disperser l’immense foule massée dans le quartier administratif de la capitale, et 36 autres victimes des gaz lacrymogènes massivement employés.

    Les Nations unies estiment qu’environ 80% de la population est contrainte de sauter des repas.“Ma femme et moi, on mange une fois par jour depuis deux mois pour être sûr que notre enfant fasse trois repas”, confiait à l’AFP Janith Malinga, dans les rangs d’une autre manifestation contre le pouvoir à Fort Galle, dans le sud-ouest, où des épreuves de cricket se poursuivent sans encombre, avec l’Australie en vedette.

    “C’est le bazar complet, et ce n’est pas le Sri Lanka dont je rêvais”, ajoute ce manifestant. Le Sri Lanka était autrefois un pays à revenu intermédiaire, avec un PIB par habitant comparable à celui des Philippines et un niveau de vie que l’Inde voisine lui enviait.

    Covid et mauvaises décisions politiques

    Vendredi, les forces de l’ordre avaient imposé un couvre-feu, avant d’y renoncer. La mesure avait de toute façon été largement ignorée par les manifestants, dont certains ont forcé samedi les autorités ferroviaires à les conduire en train jusqu’à Colombo pour manifester, ont indiqué des responsables à l’AFP.

    Même si le pays n’a presque plus une goutte d’essence et dû fermer les écoles, les manifestants, soutenus par les principaux partis d’opposition, ont également loué des bus privés pour se rendre dans la capitale.

    Selon les autorités, quelque 20.000 soldats et policiers avaient été dépêchés à Colombo pour protéger le président. L’ONU avait exhorté les autorités sri-lankaises et les manifestants au calme.

    En mai, neuf personnes avaient été tuées et plusieurs centaines blessés lors de précédentes manifestations.

    La crise, sans précédent depuis l’indépendance, est imputée à la pandémie de Covid-19 qui a privé cette île de 22 millions d’habitants des devises du secteur touristique et a été aggravée par une série de mauvaises décisions politiques, selon des économistes.

    À voir également sur Le HuffPost: Au Sri Lanka, des cadavres de tortues, dauphins et baleines retrouvés 3 semaines après ce désastre écologique

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      Manifestation pour le droit à l'IVG: "ce n'est pas un acquis!"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 2 July, 2022 - 16:51 · 2 minutes

    DROIT À L’AVORTEMENT - L’annonce avait sidéré jusque dans l’Hexagone. Plus d’une semaine après que les États-Unis ont désacralisé le droit à l’IVG , le collectif “Avortement en Europe - les femmes décident” a organisé ce samedi 2 juillet des manifestations dans toute la France. La plus importante d’entre elles, à Paris, a réuni plusieurs centaines de personnes, dont les députées NUPES Sandrine Rousseau et Danielle Simonnet.

    Pour rappel, la Cour suprême des États-Unis a mis fin, le 24 juin, à la garantie juridique fédérale de l’IVG dans tous les pays . Il appartient maintenant aux 50 États de se prononcer sur l’avortement.

    Si le droit à l’avortement semble, aux yeux de beaucoup, acquis en France, pour les manifestants présents dans les rues de la capitale, le danger c’est que “l’IVG régresse partout et que certains pays s’inspirent des États-Unis” pour le renier sur leur territoire.

    À l’instar de Violaine de Filippis-Abate, avocate de l’association ’Osez le féminisme, qui estime que l’entrée en force des députés du Rassemblement national représente un danger pour le droit à l’avortement : “Même si Marine Le Pen n’a pas dit ouvertement qu’elle était contre l’IVG, elle emploie souvent le terme de l’IVG de confort, comme certains cadres de son parti et donc il y a tout lieu de s’inquiéter sur les années qui vont arriver.”

    Brandissant des cintres peints en rouge, les manifestants ont défilé en chantant “De New York jusqu’à Paris, avortement libre et gratuit” ou encore “L’IVG, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder”.

    La constitutionnalisation de l’IVG

    Autre enjeu du mouvement, demander l’entrée dans la Constitution du droit à l’interruption volontaire de grossesse comme il est évoqué depuis plusieurs jours dans les rangs de la classe politique . Hania Hamidi, militante Unef explique: “ce qu’on revendique aussi avec cette manifestation, c’est le fait de constitutionnaliser le droit à l’avortement dans la constitution en France”.

    L’association “Osez le féminisme!” soutient aussi la demande de constitutionnalisation “mais on voudrait rappeler que ce n’est pas suffisant, c’est-à-dire qu’on doit poursuivre notre travail pour qu’il y ait moins de délits d’entrave à l’IVG” précise son avocate Violaine de Filippis Abate.

    Des manifestations ont également eu lieu à Bordeaux où la police a dénombré 400 personnes (1000 selon les organisateurs) ou encore à Brest, Toulouse, La Rochelle et Lyon.

    À voir en vidéo sur Le HuffPost: Aux Etats-Unis, les pro-IVG se mobilisent en invitant les femmes à venir “camper” là où c’est légal