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      Élisabeth Borne peut-elle tenir à Matignon? Comme un doute en Macronie

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 23 June, 2022 - 15:59 · 6 minutes

    Elisabeth Borne peut-elle tenir à Matignon? Comme un doute en Macronie Elisabeth Borne peut-elle tenir à Matignon? Comme un doute en Macronie

    POLITIQUE - Absente. Élisabeth Borne n’a pas été mentionnée une seule fois par Emmanuel Macron mercredi soir dans son allocution post-élections législatives . Dix minutes au cours desquelles le chef de l’État a mis la pression sur les oppositions en dévoilant les contours de sa future stratégie pour faire avancer le pays malgré le blocage apparent à l’Assemblée nationale . Et ce, sans citer celle qui est normalement chargée de mettre tout cela en musique.

    Pour l’instant, la Première ministre est discrète, murée dans Matignon. Comme dans le numéro de Paris Match de ce jeudi 23 juin, où elle est reléguée loin de la Une, à la 48e page du magazine qui consacre pourtant son dossier politique aux difficultés de l’exécutif. Pour la cheffe de la majorité - qui s’entretient jeudi et vendredi avec les présidents des groupes parlementaires - à la recherche d’une improbable “coalition d’action” nécessaire à l’adoption de ses textes, “l’enfer” n’aura pas tardé.

    Fragilisée par les résultats des élections législatives, elle se sait contestée. Au point de rendre son tablier? C’est le souhait d’une partie de l’opposition qui veut la voir tomber, avec son gouvernement, via une motion de censure ou un vote de confiance qu’elle peinerait à obtenir. Plus délicat encore, la majorité, désormais relative, semble parcourue d’un doute dans ce contexte aussi inédit qu’imprévu.

    Une question de profil

    C’est François Bayrou qui tire les premières flèches, mercredi 22 juin, trois jours après la claque. Le patron du MoDem, le plus puissant allié du président de la République, plaide sur France Inter pour un Premier ministre, ou une Première ministre, “politique”, quand l’ancienne patronne de la RATP est considérée depuis sa nomination comme une “technicienne”. Une pique, à peine voilée, qui provoque la colère du camp Élisabeth Borne. “Tout le monde perd ses nerfs”, commente alors son entourage auprès de BFMTV.

    Signe que la flèche a atteint sa cible, la principale intéressée prend soin de répondre, ce jeudi dans Paris Match . “ On me colle cette image de techno
    déconnectée. C’est savoureux, car ce sont souvent des gens qui n’ont
    jamais exercé de métier qui le font” , riposte celle qui a été la première préfète de Poitou-Charentes en 2013 avant de dérouler son CV, “q uand vous dirigez une entre prise, que vous êtes préfète de région, vous êtes dans la réalité.”

    Soyons honnête, elle est dans une position très difficile." Un cadre de la majorité à l'Assemblée

    Il n’empêche, au-delà de ces échanges à fleuret moucheté, cette question de “profil” interroge dans les couloirs du Palais Bourbon. Ou inquiète, c’est selon.

    “Soyons honnêtes, elle est dans une position très difficile”, commente au HuffPost un cadre de la majorité (relative) à l’Assemblée nationale. Lui doute de la capacité de l’ingénieure de 61 ans, “nouvellement élue députée, après avoir occupé des portefeuilles techniques” à manoeuvrer “dans l’hémicycle le plus politique depuis le début de la Ve république”.

    “Ce sera un casse-tête chinois”, promet-il. Un autre député Ensemble qui préfère taire son identité “vu la tension” au plus haut sommet de l’État, résume la situation: “On a besoin de quelqu’un qui va mettre les mains dans le cambouis, avec du poids et un grand sens politique, pour négocier en permanence.” Et le parlementaire, réélu dimanche, d’ajouter, presque désolé: “Pour l’instant, je ne vois pas comment elle peut réussir.”

    Soutenue par la majorité de ses troupes

    Force est de constater que la petite musique monte en Macronie. Édouard Philippe, dans des termes bien plus policés, laissait lui aussi entendre, mardi, la nécessité de “peut-être trouver des profils nouveaux” pour “entrer dans une logique de coalition”. Pour lui, disait-il, “il y aurait quelque chose de déraisonnable à donner le sentiment qu’on ne tire pas pleinement les conséquences des résultats de dimanche”. De quoi dessiner les contours d’un siège éjectable? Rien n’est si sûr.

    Malgré ce contexte délicat, Élisabeth Borne peut compter sur le soutien public de la majorité des personnalités de son groupe à l’Assemblée nationale, ou sur celui de son équipe gouvernementale. “Je suis avec la Première ministre qui s’appelle Élisabeth Borne et qui est la cheffe de notre majorité”, a par exemple tenu à insister Aurore Bergé, mercredi, devant les caméras après son élection à la tête des députés LREM au Palais Bourbon.

    C'est la bonne personne, une négociatrice hors-pair." Guillaume Gouffier-Cha, député LREM

    Parmi ses défenseurs: Guillaume Gouffier-Cha. Pour le député LREM réélu dans le Val-de-Marne, Élisabeth Borne est parfaitement à sa place, contrairement à ce que lancent certains en privé ou le patron du MoDem en public. “C’est la bonne personne, une négociatrice hors pair”, avance-t-il au HuffPost , un brin agacé par les critiques internes: “Les Français ne sont pas en attente de cela.”

    “Je pense que peu de responsables politiques peuvent revendiquer les mêmes résultats”, nous dit l’élu, en citant les dossiers épineux que la ministre a menés à bien, comme la réforme de la SNCF, convaincu que la Première ministre doit rester à son poste.

    À cette question, d’autres préfèrent botter en touche. Ou refiler la patate chaude au locataire de l’Élysée, comme le signe d’une base si ce n’est instable, au moins friable. “Le choix du chef du gouvernement appartient à un seul homme, le président de la République”, rappelle opportunément le patron des députés Horizons, Laurent Marcangeli, dans le sillage de son chef Édouard Philippe, tout en affirmant qu’“Élisabeth Borne n’est pas responsable des difficultés, elle ne porte pas entièrement le fardeau de la situation.”

    Sondages inquiétants

    “Ce n’est pas le sujet”, ajoute sa collègue à La République en marche, Caroline Janvier, en pointant ce qu’elle voit comme le “réflexe pavlovien” de la classe politique: “On a une question, un défi posé au Parlement. Et la réponse que beaucoup donnent c’est de replacer le débat à l’Élysée ou à Matignon”. “Pour moi ce n’est pas la question”, affirme l’élue du Loiret sans s’appesantir sur les qualités dont doit faire preuve la cheffe ou le chef de la majorité.

    Il n’empêche, elle finira bien par se poser. Surtout au vu de ses premières semaines d’exercice, sanctionnées, trente-six jours après, par des sondages inquiétants. La nomination d’Élisabeth Borne a rapidement été brouillée par l’embarrassante affaire Abad , sur laquelle la Première ministre (désireuse de l’exfiltrer) s’est heurtée au refus du chef de l’État, ou la gestion du maintien de l’ordre aux abords du Stade de France lors de la finale de la Ligue des Champions.

    Contrainte d’attendre une majorité introuvable, la voilà qui dévisse dans les sondages. L’ingénieure, qui a commencé plus bas que les deux autres Premiers ministres sous Macron dans notre baromètre YouGouv, chute de 7 points dans le tableau de bord Ifop-Fiducial pour Paris Match à 41% d’opinions positives. Le doute ne parcourt pas que la Macronie.

    À voir également sur Le HuffPost: Après les législatives, Emmanuel Macron défie les oppositions

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      Borne peut-elle rester à Matignon? Bayrou veut un Premier ministre "politique"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 22 June, 2022 - 09:00 · 3 minutes

    Le maire MoDem de Pau et Haut-Commissaire au plan, François Bayrou, a été reçu le mardi 21 juin à l'Élysée par Emmanuel Macron. Le maire MoDem de Pau et Haut-Commissaire au plan, François Bayrou, a été reçu le mardi 21 juin à l'Élysée par Emmanuel Macron.

    POLITIQUE - Élisabeth Borne a-t-elle encore le soutien de l’ensemble du groupe Ensemble? Sans la citer, François Bayrou a semblé donner un nouvel élément de réponse ce mercredi 22 juin dans la matinale de France Inter . La Première ministre peut-elle rester à Matignon après la majorité relative et les résultats obtenus aux législatives? ”C’est la question qui est à poser au président de la République, c’est lui qui forme le gouvernement”, a d’abord répondu le président du MoDem, l’une des formations politiques qui composent l’alliance autour du président de la République .

    Le maire de Pau est cependant relancé par la journaliste Léa Salamé . Est-ce qu’il ne faudrait pas - dans la configuration d’ un gouvernement d’union nationale proposée par François Bayrou - un Premier ministre “politique pour tenir cela”? “Les temps exigent que le ou la Première ministre soit politique. Que l’on n’ait pas le sentiment que c’est la technique qui gouverne le pays mais au contraire les sentiments profonds qui s’expriment dans le peuple”, déclare-t-il, précisant l’avoir ”’dit cent fois déjà”.

    Traduction en sous-texte: Élisabeth Borne n’est, pour lui, plus la femme de la situation. Car si la réponse peut être lue sur la forme d’un conseil amical à l’actuelle cheffe du gouvernement, elle est aussi une forme de pique adressée à l’ancienne ministre du Travail souvent présentée par l’opposition comme une “Première ministre technocrate sans cœur” pour reprendre la description faite par Jean-Luc Mélenchon.

    Élue aux législatives dans le Calvados, Élisabeth Borne était pourtant présentée comme la candidate du consensus dans la majorité lorsque son nom a été choisi par Emmanuel Macron le 16 mai, il y a donc 37 jours. Une femme ”étiquetée à gauche, mais qui ne fait pas peur à la droite”, selon les mots d’un conseiller à l’époque mais qui ne semble plus en mesure, pour l’un des poids lourds de la Macronie, de tenir ou représenter le pluralisme de la nouvelle Assemblée.

    François Bayrou est-il candidat à sa succession? “Le président de la République en décidera, je ne suis pas une femme comme cela ne vous a pas échappé”, a-t-il juste répondu dans un sourire.

    “Je plaide pour changer la manière de gouverner”

    “Le temps est venu de tenir compte de toutes les sensibilités du pays”, a également plaidé le maire de Pau, estimant au passage qu’une autre solution que de la dissolution de l’Assemblée nationale est possible. “C’est difficile, mais on peut le faire. Si on ne le fait pas, on va à la catastrophe”. Et de diagnostiquer: “À chaque élection, c’est une rupture de plus en plus grave à chaque fois. À chaque élection, l’abstention est plus grave qu’à la précédente”.

    “Je plaide pour qu’on change la manière de gouverner et qu’on est enfin ce qui permettrait une démocratie vivante: un président fort, c’est la Ve République; un Parlement fort, c’est fait depuis cette semaine, agité mais il va être fort et un gouvernement”.

    À voir également sur Le HuffPost: La dissolution de l’Assemblée nationale, une option pour Macron (mais pas sans risque)

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      Borne a remis sa démission à Macron, qui l'a refusée

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 21 June, 2022 - 07:55 · 3 minutes

    Borne a remis sa démission à Macron, qui l'a refusée Borne a remis sa démission à Macron, qui l'a refusée

    POLITIQUE - Borne again? Sur la sellette depuis le résultat calamiteux des élections législatives , la Première ministre Elisabeth Borne est confirmée à son poste par Emmanuel Macron (pour l’instant). L’Elysée indique effectivement à l’AFP ce mardi 21 juin, que la cheffe du gouvernement a remis sa démission au président de la République, qui l’a refusée “afin que le gouvernement reste à la tâche”.

    Il est de tradition après ce scrutin que le chef du gouvernement propose sa démission. Cette démarche revient à une nouvelle légitimation du Premier ministre, aussitôt renommé à son poste par le président. A l’inverse Emmanuel Macron a choisi de refuser cette démission rituelle, alors que se profile pour lui un tunnel d’obligations internationales (Conseil européen, G7, sommet de l’Otan) à partir de jeudi.

    Le temps presse pour le chef de l’Etat, poussé par ses proches, dont la Première ministre, selon BFMTV, à reprendre la main après le scrutin de dimanche soir. “Dès lors qu’il n’y a pas de majorité alternative, la question de la manière de mener les transformations nécessaires pour le pays est posée”, nous expliquait l’entourage du président, lundi soir, en parlant de “bâtir des solutions au service des Français.”

    Borne réunit le gouvernement

    Pressé par certains de ses proches, dont Elisabeth Borne, selon BFMTV, Emmanuel Macron reprend finalement la main. Il va “mener les consultations politiques nécessaires en recevant les chefs de parti susceptibles d’avoir un groupe à l’Assemblée nationale afin d’identifier les solutions constructives envisageables”, indique le Château avant une série de rendez-vous avec les chefs de parti mardi et mercredi à l’Elysée.

    Cinq représentants de l’opposition sont ainsi reçus successivement au Palais ce mardi. Christian Jacob, le patron des Républicains, ouvre la marche à 10 heures, avant le socialiste Olivier Faure à 11 heures, puis François Bayrou, Stanislas Guerini, Marine Le Pen, et Fabien Roussel en fin de journée, avant d’autres mercredi comme le chef du parti EELV Julien Bayou.

    Dans le même temps, Elisabeth Borne va réunir l’ensemble du gouvernement à Matignon, ce mardi en début d’après-midi. Les battus, aussi.

    Parmi les membres attendus rue de Varenne figureront bien la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Amélie de Montchalin, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, et la secrétaire d’Etat à la Mer Justine Bénin, toutes trois battues dimanche au second tour. Ce sera leur dernière réunion ministérielle, puisque l’entourage de la Première ministre confirme que les trois vont devoir démissionner.

    “La Première ministre a plaidé pour rester”

    Pour la cheffe du gouvernement, pas de doute: elle veut rester à la tâche. “La Première ministre a plaidé pour rester afin d’avoir les outils pour faire face à la situation et aux urgences des Français, ce qu’on ne pouvait pas faire avec un gouvernement démissionnaire et en gestion des affaires courantes”, explique-t-on dans son entourage.

    “Il y a beaucoup de décrets à prendre dans les jours à venir, dont la revalorisation du point d’indice, la deuxième phase de Parcoursup, le bonus/malus auto, la mise en œuvre des mesures urgence de la mission Braun (sur les soins urgents et non programmés, ndlr), les primes à l’apprentissage”, précise cette source qui estime qu’on “ne peut pas se permettre d’avoir un gouvernement qui ne gère pas cela”.

    A voir également sur Le HuffPost: La dissolution de l’Assemblée nationale, une option pour Macron (mais pas sans risque)

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      Législatives 2022: Borne renvoie la Nupes et le RN dos à dos dans une formule

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 31 May, 2022 - 10:57 · 3 minutes

    Elisabeth Borne à Aunay-sur-Odon, dans le Calvados, où elle se présente aux législatives, le 28 mai 2022. Elisabeth Borne à Aunay-sur-Odon, dans le Calvados, où elle se présente aux législatives, le 28 mai 2022.

    POLITIQUE - Elle est cheffe de la majorité et le fait savoir. Lundi 30 mai, Élisabeth Borne a échangé en visioconférence avec les candidats de la majorité aux élections législatives du 12 et 19 juin.

    La Première ministre, également candidate dans le Calvados , a utilisé un langage bien politique pour celle qui a souvent été présentée comme “techno” et qui concoure à sa première élection.

    “Elle a demandé aux candidats de ne pas hésiter à aller à la confrontation politique, porter nos mesures pour le pouvoir d’achat , nos priorités pour l’écologie, l’école, la préservation de notre modèle social ainsi que notre ambition du plein-emploi”, selon son entourage.

    Ils ont la radicalité des slogans et des postures, quand nous incarnons la radicalité des actes et des résultats. Elisabeth Borne, Première ministre, à propos du RN et de la Nupes.

    Élisabeth Borne a également revendiqué une certaine “radicalité”, qu’elle oppose à ses deux adversaires principaux du RN et de la Nupes. “Ces deux blocs extrêmes font assaut de mots forts pour masquer des idées courtes”, a-t-elle dénoncé, selon France Inter . “Ils ont la radicalité des slogans et des postures, quand nous incarnons la radicalité des actes et des résultats”, a déclaré la Première ministre devant les candidats investis par la majorité dont “les deux tiers étaient présents”, selon un participant, soit environ 400 personnes.

    Parmi les connectés, Stanislas Guérini, secrétaire général de LREM, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand et les présidents des deux partis qui ont vocation à rejoindre “Renaissance”: Olivier Dussopt pour Territoires de Progrès, et Franck Riester président d’Agir. L’ancien Premier ministre Édouard Philippe - qui a obtenu 58 investitures- était retenu au Havre pour le congrès des jeunes agriculteurs. Il était représenté par Pierre-Yves Bournazel, candidat Horizons dans la 18e circonscription de Paris.

    L’ancienne patronne de la RATP souvent décrite comme venant de la gauche pour son travail auprès de Ségolène Royal au ministère de l’Environnement , a brocardé l’alliance Nupes qu’elle voit comme “un mariage forcé”, selon nos confrères de France Inter. “Quand je vois cet accord d’appareils politiques, je ne vous cache pas mon malaise et une inquiétude pour le pays ; Quand j’entends Jean-Luc Mélenchon soutenir que sa personne est sacrée et réaffirmer que la République c’est bien lui. La Nupes, ce n’est pas le front populaire, c’est un front renversé”, a-t-elle attaqué, selon des propos rapportés par son entourage.

    “Ca manquait de naturel, elle lisait son papier...”

    “Ca manquait de naturel, elle lisait son papier”, a observé pour Le HuffPost un député sortant, qui reconnaît tout de même une “excellente initiative de venir remobiliser les troupes, notamment pour les novices”. Les premiers pas d’Élisabeth Borne en tant que cheffe de la majorité sont scrutés par les députés LREM très sensibles à leur responsable.

    Beaucoup ont apprécié sa venue à la première réunion du groupe à l’Assemblée nationale après sa nomination, le 17 mai dernier. Ce rendez-vous en visio organisé le jour du début de la campagne officielle des législatives a été aussi bien vu. “C’est un bon signal, elle nous a dit ‘haut les cœurs’, je pense que certains avaient besoin de l’entendre...”

    À voir également sur Le HuffPost: Après le fiasco du Stade de France, chacun a son bouc émissaire

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      Le conseil de Raffarin à Borne pour bien composer son gouvernement

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 19 May, 2022 - 09:00 · 3 minutes

    Jean Pierre Raffarin, ici en 2016, a donné ses conseils à Élisabeth Borne, en pleine composition de son gouvernement. Jean Pierre Raffarin, ici en 2016, a donné ses conseils à Élisabeth Borne, en pleine composition de son gouvernement.

    POLITIQUE - Petits conseils entre Premiers ministres. Trois jours après sa nomination à Matignon, Élisabeth Borne n’a toujours pas dévoilé la composition de son gouvernement. Entre timing, équilibre des partis, interventions du président de la République et amitiés (et inimitiés) personnelles, la tâche relève de la stratégie politique, comme l’a détaillé Jean-Pierre Raffarin .

    Le Premier ministre de Jacques Chirac entre 2002 et 2005 a donné sa recette sur Twitter ce jeudi 19 mai: “20% d’amis fidèles, 30% de poids lourds, 10% d’espoirs, 15% par gratitude, 15 à leur compte”. Sans oublier: “5% par erreur et 5% par hasard”.

    Sur RTL , l’ancien locataire de Matignon a précisé: bien sûr il faut “les meilleurs sur chacun des sujets”, mais tout ne se joue pas sur les compétences.

    Il faut aussi inclure “ceux qui sont du premier cercle du président de la République, avec lesquels il parle régulièrement et avec lesquels vous avez besoin d’être en contact”. L’intérêt est double, aussi bien pour la Première ministre que pour le chef de l’État. Depuis sa nomination, Élisabeth Borne a d’ailleurs longuement échangé avec Emmanuel Macron au cours de déjeuners et de dîners.

    Ensuite, la Première ministre doit constituer sa garde rapprochée, ceux qui lui seront loyaux et “qui à l’Assemblée nationale ou au Sénat vous protégeront de tous les coups”, explique Jean-Pierre Raffarin. “Certes la politique est souvent une affaire de rapports de force. Mais néanmoins, dans les périodes difficiles, on a besoin de resserrer les liens, et là il faut aussi une petite dimension affective”, explique l’ancien chef de gouvernement.

    Borne en consultation

    Pour l’instant, Élisabeth Borne consulte tous azimuts. Moins de 48 heures après sa prise de fonctions, la Première ministre a reçu mercredi matin rue de Varenne Édouard Philippe qui a occupé les lieux de mai 2017 à juillet 2020 puis Bernard  Cazeneuve qui fut chef du gouvernement entre la fin 2016 et 2017.

    Des échanges, à Matignon ou par téléphone, sont également programmés avec le président du Sénat Gérard Larcher (LR) et les chefs de file de la majorité: le président de l’Assemblée Richard Ferrand, le patron du MoDem François Bayrou, le chef de file des députés LREM Christophe Castaner ou encore le patron de ce parti Stanislas Guerini.

    Selon les discussions de couloir, le futur gouvernement s’annonce plus restreint que le précédent, avec une vingtaine de membres contre la quarantaine de celui de Jean Castex. Qui partira, qui restera et qui entrera? C’est là tout l’enjeu. Certains, comme Jean-Michel Blanquer ou Marlène Schiappa, seraient sur le départ, tandis que d’autres - Sébastien Lecornu, Julien Denormandie, Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin - sont pressentis pour être reconduits, mais pas forcément à leurs postes actuels.

    Enfin, parmi les potentiels nouveaux entrants, circule le nom de Catherine Vautrin, ex-Les Républicains un temps pressenti pour Matignon mais écartée après une levée de boucliers de l’aile gauche de la Macronie.

    À ce stade, aucune date n’a été annoncée pour le remaniement. La Première ministre fait sa première sortie publique ce jeudi dans les Yvelines pour parler égalité des chances. Elle n’échappera à une question de calendrier, alors que l’impatience monte.

    À voir également sur Le HuffPost: Les pires attaques sexistes subies par Édith Cresson, (première) Première ministre

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      Élisabeth Borne est Première ministre et non Premier ministre, et ça en dit long

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 17 May, 2022 - 08:39 · 3 minutes

    Un Un "e" sépare Cresson de Borne et ça en dit long sur l'évolution de la vie politique.

    POLITIQUE - Trois décennies séparent l’entrée d’Édith Cresson d’ Élisabeth Borne à Matignon. Trois longues décennies et une petite lettre de la plus haute importance: pour la première fois de son histoire, la Ve République a officiellement une Première ministre et non une femme Premier ministre.

    15 mai 1991, le Journal officiel annonce: “Mme Édith Cresson est nommée Premier ministre”. La France a enfin une femme à la tête de son gouvernement et c’est une petite révolution. Qui a cependant encore des limites et la publication officielle en est révélatrice: Édith Cresson est une femme, mais sa fonction et son titre ne sont pas féminisés.

    Trente-et-un ans et un jour plus tard, Élisabeth Borne s’installe à son tour à Matignon. Cette fois, le Journal officiel adapte le genre: ”Élisabeth Borne est nommée Première ministre.” Elle est officiellement la première à porter ce titre.

    Mais tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Sur RTL ce mardi 17 mai, Éric Zemmour s’est obstiné à masculiniser la fonction. Première ministre, “c’est moche”, selon lui. ”À l’oreille, le français pour moi doit d’abord être beau. Donc, oui, c’est le Premier ministre”, argue-t-il. Valérie Pécresse, candidate déchue des Républicains à la présidentielle, a aussi salué sur Twitter la “2e femme Premier ministre de notre pays”.

    En théorie tout y est, en pratique beaucoup reste à faire

    Saisie de la question dès 2019, l’Académie française a estimé que rien ne s’opposait à la féminisation des noms de métiers. “Celle-ci relève d’une évolution naturelle de la langue, constamment observée depuis le Moyen Âge”, faisait valoir le texte adopté à “une large majorité” par les académiciens. L’institution n’avait pas dressé de listes exhaustives des professions féminisées, jugeant qu’il “convient de laisser aux pratiques qui assurent la vitalité de la langue le soin de trancher”.

    Il est donc tout à fait correct d’appeler Élisabeth Borne madame la Première ministre et la féminisation du terme au Journal Officiel témoigne d’une certaine évolution vers une meilleure égalité femmes-hommes dans la vie politique. Mais tout n’est pas encore gagné, bien au contraire.

    Dans la pratique, la féminisation se heurte à des réfractaires, y compris à l’Assemblée nationale. Dernier exemple en date en octobre 2021 lorsque la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili reprend de volée le député LR Julien Aubert qui l’appelle “madame le ministre”. “Je demande de manière très claire à être appelée ‘Mme la ministre’. Si M. le député ne respecte pas cela, il sera appelé ‘M. la rapporteur’ et j’en prends la pleine responsabilité”, maintient Barbara Pompili, s’attirant les remontrances de la vice-présidente - LR elle aussi - Annie Genevard.

    La nomination d’Élisabeth Borne ne manquera pas de relancer le débat. De plus, au-delà du symbole d’une femme à Matignon, son entourage et son gouvernement seront eux aussi scrutés. Les femmes seront-elles mises à l’honneur? Comme numéro 2, Élisabeth Borne a choisi Aurélien Rousseau, ancien directeur adjoint du cabinet de Manuel Valls, selon Le Monde. Quid des ministres? Selon la volonté affichée d’Emmanuel Macron dès son premier quinquennat, le gouvernement devrait être paritaire. Il faudra attendre quelques jours pour le vérifier.

    À voir également sur Le HuffPost: Nommée Première ministre, Elisabeth Borne dédie son discours ”à toutes les petites filles”

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      Édith Cresson salue la nomination d'Élisabeth Borne qui lui rend hommage

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 16 May, 2022 - 19:03 · 2 minutes

    POLITIQUE - D’une Première ministre à une autre. Après l’annonce officielle de l’arrivée d’Élisabeth Borne à Matignon ce lundi 16 mai, la seule femme à avoir été cheffe du gouvernement s’est exprimée sur cette nomination qu’elle estime “normale”.

    Édith Cresson , Première ministre de 1991 à 1992, a tenu à saluer le choix d’ Emmanuel Macron : “Il était largement temps”, a-t-elle lâché sur BFMTV.

    Lors de son discours express sur le perron de Matignon, Élisabeth Borne avait tout de même tenu à adresser quelques mots à l’ancienne Première ministre en toute fin de discours, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article : “Je suis vraiment très émue ce soir, j’ai une pensée pour la première femme qui a occupé ces fonctions: Édith Cresson”.

    ″Ça m’a touché. Dans un discours qui a été très court, elle a trouvé le moyen de mettre une phrase qui m’a beaucoup touché”, a réagi Édith Cresson au sujet de ces quelques mots d’ Élisabeth Borne .

    “Je pense que le président de la République a dû se rendre compte qu’il était temps de nommer à nouveau une femme Première ministre”, a ensuite estimé Edith Cresson, avant d’ajouter: “Ce qui est extraordinaire, c’est qu’on ait attendu aussi longtemps, et surtout qu’on en parle comme quelque chose d’extraordinaire, alors que je ne vois pas où est le problème”.

    “Une personne remarquable, pas parce que c’est une femme”

    Elle estime toutefois qu’Elisabeth Borne “subira moins d’attaques” qu’elle, parce qu’elle était “la première”. Cependant, l’ancienne Commissaire européenne ne veut pas entendre parler d’événement au sujet de la nomination d’une femme à Matignon, ce qu’elle juge “normal”.

    “C’est un événement parce que la France est ce qu’elle est, que la classe politique est ce qu’elle est, mais dans un autre pays ce n’est pas un événement. Ni Madame Thatcher, ni Madame Merkel , ni au Portugal où une femme a été nommée Première ministre longtemps avant moi, on ne s’est exclamé que c’était quelque chose d’extraordinaire”, a finalement déclaré Edith Cresson.

    Interrogée par ailleurs sur le choix du chef de l’État, Edith Cresson a souligné “un très bon choix parce que c’est une personne remarquable, pas parce que c’est une femme”. Mettant en avant le “courage” de celle qui était jusqu’alors ministre du Travail, Edith Cresson a souligné cette “vertu tout à fait nécessaire dans cette fonction”.

    Rodée aux arcanes du pouvoir, l’ancienne femme politique a également mis en garde Elisabeth Borne sur les difficultés qui l’attentent à Matignon. “C’est une fonction difficile où l’on est sans cesse critiqué, pas seulement par les adversaires politiques, mais aussi par la presse, je suis sûre qu’elle saura faire face aux difficultés qu’elle risque de rencontrer”.

    À voir également sur Le HuffPost: Les 3 questions que soulève la nomination d’Élisabeth Borne à Matignon

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      Élisabeth Borne Première ministre, trois questions que soulève sa nomination

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 16 May, 2022 - 18:31 · 1 minute

    POLITIQUE - Il y a une nouvelle cheffe à Matignon. Élisabeth Borne a été nommée, ce lundi 16 mai, Première ministre. Elle remplace ainsi Jean Castex et va désormais s’atteler à la composition de son gouvernement avec Emmanuel Macron.

    C’est une demie-surprise tant l’énarque de 61 ans au CV prestigieux coche toutes les cases que le chef de l’État a définies avant son élection: fibre sociale, productive et écologique. Il n’empêche, ce choix, attendu - et très rapidement décrié par la gauche -, soulève plusieurs questions, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l’article .

    Élisabeth Borne, qui n’a jamais été élue -comme Dominique de Villepin, avant, elle- remportera-t-elle son premier combat électoral lors des législatives (elle est candidate dans le Calvados)? Quel sera son rôle dans la majorité et son attitude à l’Assemblée nationale, elle qui est plus habituée des négociations feutrées loin des caméras? Sera-t-elle la boussole qui permet un coup de barre à gauche? “L’enfer de Matignon” commence maintenant.

    À voir également sur Le HuffPost: De 1986 à 2002, trois anecdotes de cohabitation racontées par un historien

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      La passation de pouvoir entre Elisabeth Borne et Jean Castex à Matignon

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 16 May, 2022 - 17:55 · 3 minutes

    L'arrivée d'Elisabeth Borne à Matignon, accueillie par Jean Castex pour la passation de pouvoir ce lundi 16 mai. L'arrivée d'Elisabeth Borne à Matignon, accueillie par Jean Castex pour la passation de pouvoir ce lundi 16 mai.

    POLITIQUE - Nommée ce lundi 16 mai Première ministre, Elisabeth Borne a été accueillie à 19 heures à l’hôtel de Matignon par le chef du gouvernement démissionnaire, Jean Castex , qui l’a embrassée lors de son arrivée sur le perron, une première depuis la succession entre Michel Rocard et Edith Cresson en 1991.

    Pour ses premiers mots, elle a tenu a dédier son discours à “toutes les petites filles pour leur dire ‘allez au bout de vos rêves’”.

    ″Je suis vraiment très émue ce soir, j’ai une pensée pour la première femme qui a occupé ces fonctions: Edith Cresson. Je dédie cette nomination à toutes les petites filles pour leur dire ‘allez au bout de vos rêves’ et rien ne doit freiner le combat pour la place des femmes dans notre société”, a-t-elle déclaré en fin de discours.

    “Il faut agir plus vite et plus fort” face “au défi climatique et écologique”, a aussi dit Elisabeth Borne lors cette première prise de parole éclaire.

    Après une dernière prise de parole de Jean Castex, la nouvelle Première ministre française a remercié en premier lieu son prédécesseur. “Merci pour tes mots, les nombreux combats que nous avons menés ensemble”, a-t-elle déclaré pour ouvrir son premier discours.

    Lors de son arrivée, Elisabeth Borne a été chaleureusement accueillie par les personnels de Matignon regroupés dans la cour de part et d’autre d’un tapis rouge, a constaté une journaliste de l’AFP. Jean Castex a ensuite invité Elisabeth Borne dans son bureau pour un bref échange, avant une prise de paroles du sortant et de la nouvelle Première ministre.

    Jean Castex quitte “la vie politique nationale”

    Pour ses ultimes mots à Matignon, celui qui dit être rentré “un peu par effraction en juillet 2020” a souhaité saluer “la résilience de nos concitoyens (...) dans l’ensemble nous avons fait face. J’ai essayé avec le gouvernement, avec l’ensemble du service public de mener le bateau, avec un seul objectif: protéger, apaiser, rassembler, fédérer”.

    Exerçant au cœur de la pandémie de Covid-19, il a également rendu hommage au personnel soignant: “Comment ne pas évoquer d’abord celles et ceux qui concourent à notre service public de santé, public et privé, qui ont fait face avec courage et abnégation à toutes les vagues de la pandémie. Je veux leur redire la gratitude infinie de la nation pour ce qu’il s’est passé”.

    Un gouvernement “dans les prochains jours”

    Selon l’entourage d’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne doit former un nouveau gouvernement “dans les prochains jours”.

    Dans l’attente de la désignation de son gouvernement, le chef de l’État a d’ores et déjà présenté sur Twitter la feuille de route et les priorités du mandat de sa nouvelle Première ministre.

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