• chevron_right

      #MeTooTheatre censuré aux Molières? Jean-Marc Dumontet se défend

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 30 May, 2022 - 10:39 · 4 minutes

    Jean-Marc Dumontet, le président de la cérémonie des Molières, rejette l'accucation de censure portée par le collectif <a class=#MeTooThéâtre." src="https://img.huffingtonpost.com/asset/62948c941e00006e061b5d14.jpeg?cache=SxXzrAYxhM&ops=scalefit_630_noupscale" /> Jean-Marc Dumontet, le président de la cérémonie des Molières, rejette l'accucation de censure portée par le collectif #MeTooThéâtre.

    THÉÂTRE - “On veut que ce soit de la joie et une fête”. À l’approche de la 33e cérémonie des Molières , son président, Jean-Marc Dumontet, a donné le ton pour cette soirée dédiée au théâtre et qui se tient ce lundi 30 mai aux Folies Bergère, à Paris. Mais, la “fête” n’a pas débuté qu’elle est déjà secouée par une polémique.

    Le collectif #MeTooThéâtre , créé l’an dernier pour dénoncer les violences sexuelles dans ce milieu, a été convié à la cérémonie afin d’alerter sur ces agressions. Seulement, il accuse la délégation d’avoir censuré le discours que deux de ses membres devaient lire sur scène. Une accusation que rejette fermement Jean-Marc Dumontet . Selon lui, le texte proposé ne correspondait pas à l’accord conclu entre les deux parties.

    En vertu de cet accord, cette prise de parole devait ”éviter l’évocation de cas particuliers”, a-t-il poursuivi. En outre, elle devait être “centrée autour d’une proposition”, à savoir “la mise en place d’un référent sur les agressions sexuelles dans chaque théâtre ou compagnie”.

    “Une assertion totalement gratuite”

    Transmis “très en retard” aux organisateurs, le texte du collectif “n’apportait pas de propositions”, abordait “un exemple personnel” et “dénonçait la présence de violeurs dans la salle, ce qui est une assertion totalement gratuite”, a expliqué Jean-Marc Dumontet à l’AFP.

    Dans les toutes premières phrases de son discours publié finalement dans la partie blogs de Mediapart , Marie Coquille-Chambel, la blogueuse à l’origine du mouvement devait en effet évoquer sa propre expérience. ″J’ai été violée par un acteur de la Comédie-Française en 2020. En vous disant publiquement ce soir que j’ai été violée, je risque d’être poursuivie pour diffamation ou dénonciation calomnieuse. Je l’ai déjà été. Aujourd’hui, j’attends le classement sans suite de ma plainte. Parce que je sais que ma plainte sera classée, comme dans 76% des cas”, devait-elle énoncer ce lundi 30 mai.

    En juin 2020, la Youtubeuse spécialisée dans le théâtre a porté plainte contre Nâzim Boudjenah, son ex-petit ami pensionnaire à la Comédie-Française, pour violences sur ex-partenaire et menaces de mort réitérées. En juin 2021, le comédien a été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis pour les menaces de mort, mais relaxé pour les faits de violence.

    Suite à cette entrée en matière, Marie Coquille-Chambel devait également aborder la présomption d’innocence “brandie pour protéger les accusés”, mais également “la déferlante de témoignage que nous avons reçu et que nous ne cessons de recevoir” depuis la création du #MeTooThéâtre.

    “Si le silence complice s’organise et se maintient, comment se déclarer partisans et partisanes de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles? Car il faut bien le dire, des hommes violent tous les jours. Cette question ne cessera de se poser. Il est temps d’y répondre”, devait conclure Séphora Haymann à ses côtés sur scène.

    “Personne ne nous dictera le ton ni le contenu de notre parole”

    Selon Jean-Marc Dumontet, Marie Coquille-Chambel n’a pas répondu aux relances de l’organisation dans la journée de samedi, et a “préféré s’exprimer sur ses réseaux sociaux dans la soirée”. La militante a effectivement fait savoir que “la délégation des Molières a censuré notre texte et nous a demandé d’en réécrire un”, dès le samedi 28 mai sur Twitter . “Nous avons refusé”, a-t-elle ajouté.

    Suite à ce différend, la venue du collectif est donc annulée. “Personne ne nous dictera le ton ni le contenu de notre parole. C’est pour cette raison que nous avons décidé de ne pas être présentes aux Molières”, a fait valoir Marie Coquille-Chambel.

    Outre avoir quand même publié son discours, le collectif a également appelé à un rassemblement de protestation ce lundi 30 mai à 19h30 devant les Folies Bergère.

    Après l’annulation de cette intervention, Jean-Marc Dumontet a indiqué qu’il comptait programmer une prise de parole sur la création, dans les théâtres, du poste de référent sur les agressions sexuelles, idée qu’il juge “excellente”.

    À voir également sur Le HuffPost : Abad, Darmanin... La colère féministe contre le “gouvernement de la honte”