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      La solde des militaires : le prix du sang

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 23 January, 2023 - 04:00 · 5 minutes

    Un article de Conflits

    Les militaires (incluant les gendarmes) ne perçoivent pas un salaire mais une solde. Si le salaire est le prix du travail, depuis Napoléon la solde est le prix du sang.

    Un léger malentendu…

    Un militaire perçoit une solde non pour produire un bien ou rendre un service marchand, mais pour se préparer à défendre la Nation , y compris par la violence et au péril de sa vie, en obéissant aux ordres donnés par ses représentants légitimes.

    Légalement, un militaire n’a pas d’horaires de travail (dans la pratique quotidienne, des horaires ont été calqués sur ceux du monde civil). Un chef militaire peut ordonner jour et nuit, 365 jours par an, des actions dangereuses pour la vie de ses subordonnés (et pour la sienne) dans le cadre de la mission qui lui est confiée.

    En revanche, un chef d’entreprise peut aller en prison s’il met sciemment en danger la vie de ses salariés.

    Des élèves-officiers britanniques avaient été interrogés pour savoir, selon eux, quel métier civil se rapprocherait le plus de leur future situation de chef militaire. Beaucoup ont répondu : « chef d’entreprise »…

    Un chef militaire n’est pas un chef d’entreprise !

    D’abord, un chef d’entreprise doit gagner l’argent ou l’emprunter, pour investir, payer les salaires et éventuellement engranger des bénéfices. Le militaire, lui, ne fera jamais fortune mais il est régulièrement payé par l’État et il n’achète pas le matériel qu’il utilise.

    Ensuite, les militaires ont le pouvoir et même parfois le devoir de tuer au nom de la Nation qui l’ordonne en lui confiant une mission. Ils ne sont pas seulement des gestionnaires de moyens alloués par la Nation ou des managers de leurs subordonnés.

    La communication des armées a elle-même contribué à rendre ambiguë cette perception de « l’état militaire ». Des campagnes de recrutement ont été centrées sur le monde civil (apprendre un métier, se consacrer à des actions humanitaires, faire du sport…). Elles étaient certes utiles pour recruter massivement, mais ces « publicités » étaient en décalage avec les rudes réalités des opérations extérieures.

    La préparation au combat n’est pas seulement un apprentissage technique, ni un simple entraînement sportif pour se former physiquement et mentalement, c’est surtout un engagement personnel jusqu’au « sacrifice suprême » au service de son pays et de la défense de ses valeurs (démocratie, liberté…).

    Les militaires sont destinés au combat

    Et le combat sort du monde ordinaire, il est « extra-ordinaire » au sens littéral. Il porte ses propres règles, différentes de celles qui régissent l’état de paix. Il bouleverse les circonstances habituelles, les perceptions, les réactions et in fine l’être même.

    Au combat, il faut faire face à l’horreur et surmonter la peur. La proximité avec le danger et la mort agit comme un révélateur. Des hommes et des femmes ordinaires ont soudain des comportements extraordinaires pour défendre des intérêts aux contours parfois flous. Ils acceptent des efforts hors normes pour affronter collectivement une réalité violente loin du monde individualiste et hédoniste habituel.

    Les militaires répondent aussi à des impératifs personnels : la soif de découverte, l’envie d’aventure, d’action, de se dépasser, le rejet d’une société aseptisée et le besoin d’être intégré dans un groupe humain rendu solidaire par des épreuves partagées.

    C’est souvent principalement pour ces raisons qu’ils acceptent de s’engager dans des combats difficiles, avec des moyens parfois rustiques, et de souffrir en silence.

    Les médias communiquent volontiers sur un mode compassionnel et sont prompts à dénigrer l’Armée si un soldat se conduit mal mais ils « oublient » parfois (souvent ?) d’honorer ces nombreux jeunes Français qui incarnent aussi des vertus de calme, d’effort, de volonté et de courage.

    Le soldat de la paix

    L’ère sympathique, mais quelque peu utopique, du « soldat de la paix » est maintenant dépassée.

    Certes, il œuvre pour la paix mais sous la pression des évolutions géopolitiques, le mot guerre n’est plus tabou. La population française redécouvre que des crises et des guerres existent toujours partout dans le monde, provoquant des ruines, des blessés et des morts.

    Paradoxalement, malgré cette prise de conscience, les moyens militaires de la France en hommes et en matériels ont diminué ces dernières années. Nos responsables politiques, parfois aveuglés par notre « supériorité technologique », parfois virtuelle, imaginent que les conflits vont s’apaiser d’eux-mêmes, comme par miracle.

    Un pays qui oublie la finalité de ses armées et les réalités du combat est condamné à se perdre. Certains espèrent que « d’autres », parfois méprisés, iront spontanément s’exposer à leur place pour faire face au danger lorsqu’il surgira. Mais combien « d’enfants de la Patrie » accepteront avec entrain de se lever et de mettre leur vie en péril, sans y être préparés, quand nos intérêts et nos libertés seront menacés ?

    Négliger les valeurs du combattant face à des adversaires de la démocratie qui exaltent à l’extrême des valeurs guerrières sur fond d’idéologie (religieuse ou non) crée un décalage dangereux. « Contre nous (les démocrates), l’étendard sanglant de la tyrannie est levé ».

    Dans un monde qui n’a jamais cessé d’être turbulent voire violent, les critères de discipline, d’abnégation et de dévouement font la force du militaire. Ces valeurs constituent un modèle de plus en plus prisé par une société, notamment des jeunes, en quête de repères.

    L’État verse une solde aux militaires pour accepter sur ordre de verser leur sang et aussi pour assumer le sacrifice ultime des autres, pour la défense des intérêts de la Nation.

    Sur les canons du roi Louis XIV était gravée la locution latine « Ultima ratio regum » : le dernier argument du roi.

    Sur le web

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      14-Juillet: Drone, cyber-gendarmes, médaillés olympiques... les trois nouveautés du défilé

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 14 July, 2022 - 04:45 · 3 minutes

    Lors du défilé du 14 juillet 2021 à Paris. Lors du défilé du 14 juillet 2021 à Paris.

    14-JUILLET - Le retour de la guerre aux portes de l’Europe donne un relief particulier au traditionnel défilé militaire prévu ce jeudi 14 juillet à Paris à l’occasion de la fête nationale, qui mettra à l’honneur les pays du flanc Est de l’Otan et les troupes françaises qui y sont déployées.

    Emmanuel Macron présidera dans la matinée le défilé sur l’avenue des Champs-Élysées avant de donner à 13h10 sur France 2 et TF1 sa première interview télévisée depuis sa réélection à la tête de l’État en avril.

    “Partager la flamme” est le thème de ce défilé 2022. Une triple référence au lien armée-nation, à la flamme de la Résistance incarnée par Hubert Germain, dernier compagnon de la Libération décédé l’an dernier , et à la flamme olympique, dont la France est désormais dépositaire jusqu’aux Jeux olympiques de Paris en 2024.

    Des médaillés olympiques et paralympiques feront partie du cortège, l’une de ses nouveautés. “C’est une démarche innovante pour valoriser les hommes et les femmes qui se dépassent avec l’uniforme mais pas seulement“, explique l’Élysée.

    Parmi ces sportifs, on retrouvera notamment les biathlètes médaillés au JO de Pékin Anaïs Bescond et Simon Desthieux, ou encore l’escrimeuse Astrid Guyard.

    Tony Estanguet survolera lui en hélicoptère les Champs-Élysées en tant que parrain des blessés de guerre.

    Le défilé à pied sera ouvert par les drapeaux de neuf pays étrangers invités, pour la plupart voisins de la Russie ou de l’ Ukraine : Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie.

    Des troupes françaises récemment déployées sur le flanc est de l’Europe leur emboîteront le pas.

    Le blindé de reconnaissance Jaguar sera montré

    Au total, quelque 6300 personnes défileront cette année dont près de 5000 à pied. Le spectacle mobilisera 64 avions, un drone, 25 hélicoptères, 200 chevaux et 181 véhicules motorisés.

    Parmi les défilants, figureront les 14 unités des troupes de marine, qui fêtent leurs 400 ans d’existence.

    Des opérateurs du Commandement des opérations spéciales (COS), qui souffle ses 30 bougies, seront également présents.

    Et pour la première fois de leur histoire, les cyber-enquêteurs de la gendarmerie participeront à la parade.

    L’édition 2022 sera l’occasion de montrer les nouveaux matériels des armées françaises, comme le blindé de reconnaissance Jaguar, aux côtés du blindé de nouvelle génération Griffon qui remplace progressivement le véhicule de l’avant blindé (VAB) dans les forces terrestres.

    L’antique hélicoptère léger Alouette ainsi que l’avion de défense aérienne Mirage 2000C tireront quant à eux leur révérence.

    Le défilé aérien, auquel participeront plusieurs appareils européens, inclura par ailleurs pour la première fois le drone Reaper, employé au Sahel pour traquer les jihadistes. Ce drone “est une capacité nouvelle, car elle permet de voir loin longtemps et de frapper à distance”, développe l’Élysée. “Elle peut démultiplier les capacités de renseignement et de frappe.”

    À voir également sur Le HuffPost : Un avion de chasse escorte un vol EasyJet après une fausse alerte à la bombe

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      Macron souhaite une présence militaire française plus discrète en Afrique

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 13 July, 2022 - 21:04 · 4 minutes

    Emmanuel Macron, ici prononçant un discours devant des responsables militaires et des invités au ministère des Armées à Paris, le 13 juillet 2022. Emmanuel Macron, ici prononçant un discours devant des responsables militaires et des invités au ministère des Armées à Paris, le 13 juillet 2022.

    ARMÉE - Emmanuel Macron a ouvert la porte ce mercredi 13 juillet à une transformation de l’offre militaire française en Afrique, vers un dispositif plus discret, et annoncé une réévaluation du budget des Armées pour 2024-2030 à l’aune du retour de la guerre en Europe.

    Dans sa traditionnelle allocution au ministère des Armées à la veille du 14 juillet, le chef de l’État a jugé que l’adoption de “dispositifs moins posés et moins exposés” en Afrique relevait d’une “nécessité stratégique”, alors que l’armée française est en passe de quitter le Mali à la fin de l’été et qu’elle a des milliers de militaires impliqués dans la lutte anti-jihadiste au Sahel.

    Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de “réussir à bâtir dans la durée une intimité plus forte avec les armées africaines, reconstruire une capacité à former, ici et là bas”, tout en restant en deuxième ligne, et alors que Paris veut préparer ses armées aux conflits de haute intensité comme celui d’ Ukraine .

    La France, ancienne puissance coloniale d’une partie des pays du continent, y maintient une forte présence militaire. Outre son engagement au Sahel, en pleine restructuration, elle a des éléments déployés au Sénégal, au Gabon et à Djibouti.

    Le président Macron a par ailleurs évoqué la nécessité d’un “continuum entre notre offre diplomatique, nos actions rénovées pour le partenariat africain, nos actions de développement” en Afrique. “C’est un changement de paradigme profond”, a-t-il martelé.

    Nouveau budget militaire

    Hier partenaire-clé de Bamako, la France, ancienne puissance coloniale, est désormais persona non grata et s’apprête à quitter le Mali d’ici quelques semaines. La junte au pouvoir depuis 2020 a poussé dehors l’armée française et a fait appel aux Russes, via la sulfureuse société paramilitaire Wagner, même si Bamako s’en défend.

    Une fois désengagée du Mali, la France aura divisé par deux sa présence au Sahel en ne maintenant que 2500 militaires environ dans la région. Mais Paris affirme depuis des mois ne pas renoncer à la lutte antiterroriste et discuter avec les pays du Sahel et du Golfe de Guinée pour préparer de nouvelles formes d’intervention.

    Au Niger, les Français maintiendront plus d’un millier d’hommes et des capacités aériennes pour fournir un appui feu et du renseignement dans le cadre d’un “partenariat de combat” avec les forces armées nigériennes (FAN), déployées avec 250 soldats français à proximité de la frontière avec le Mali face aux jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe État islamique.

    Les ministres des Armées Sébastien Lecornu et des Affaires étrangères Catherine Colonna sont attendus le 15 juillet au Niger. Sébastien Lecornu se rendra le lendemain en Côte d’Ivoire.

    Le chef de l’État a par ailleurs annoncé une réévaluation des besoins budgétaires en matière de défense, via une nouvelle Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 plus adaptée ”à la perspective du retour possible d’un affrontement de haute intensité”. Ces travaux d’élaboration “devront être achevés à la fin de cette année” puis “discutés avec le Parlement” début 2023, a souhaité le chef de l’État français.

    Développer le Service national universel

    Le président avait amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits défense après des années de disette. Le budget des armées va encore croître en 2022 avant de franchir une marche de trois milliards en 2023, pour atteindre 44 milliards d’euros.

    Il a enfin demandé aux armées de “faire davantage” pour développer le Service national universel (SNU) visant les jeunes, afin de mobiliser “toute la société française” dans les défis qui leur sont proposés.

    “Il ne s’agit pas de militariser la jeunesse, encore moins la société, mais au moment où la nation a besoin de retrouver le sel de son histoire, son sens profond (...), la République a besoin que vous fassiez davantage”, a-t-il déclaré.

    Le SNU, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, a été lancé en 2019. Après une première expérimentation auprès de 2000 jeunes volontaires de 15 à 17 ans, puis une session annulée en 2020 en raison de la crise sanitaire, 15.000 jeunes avaient participé l’été dernier à des stages de cohésion dans toute la France.

    Cette année, le Service national universel (SNU) a pour objectif de toucher 50.000 jeunes au total. Mais ce projet est loin de faire l’unanimité parmi les syndicats lycéens et dans les armées, déjà très employées sur de multiples fronts.

    À voir également sur Le HuffPost : En patrouille avec les militaires de Barkhane au Mali

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      CNT 31 · Wednesday, 11 December, 2019 - 20:27

    https://mobile.twitter.com/LCP/status/1204731842147966977

    > #RéformeRetraite : "Les #pompiers, les #policiers, les #gendarmes, les gardiens de prison, les #militaires conserveront le bénéfice de dérogation d'âge. Les gains représentés par les bonifications de durée dans ces régimes seront préservés", assure #EdouardPhilippe. #Retraites
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      Mathias Poujol-Rost ✅ · Saturday, 21 September, 2019 - 16:28

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    Ces matériels militaires français qui bafouent les droits de l’Homme