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      Molières: Isabelle Carré évoque #MeTooThéâtre dans son discours d'ouverture

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 31 May, 2022 - 04:00 · 4 minutes

    Isabelle Carré sur la scène des Molières, aux Folies Bergère à Paris, le 30 mai 2022. Isabelle Carré sur la scène des Molières, aux Folies Bergère à Paris, le 30 mai 2022.

    MOLIÈRES - La 33e édition des Molières, ce lundi 30 mai à Paris, a été rattrapée par la vague MeToo au théâtre, avec un rassemblement auquel ont participé la militante féministe Alice Coffin et l’actrice Adèle Haenel devant les Folies Bergère durant la cérémonie, à l’appel d’un collectif qui dénonce les violences sexuelles et sexistes dans le milieu.

    À l’intérieur de la salle, des appels ont été lancés pour faire bouger les lignes. “Vous ne savez toujours pas ce qui se passe à l’intérieur de vos théâtres”, a ainsi affirmé l’actrice Nathalie Mann, représentant “Actrices et Acteurs de France Associés” sur scène. Elle a notamment appelé à “nommer un référent ou une référente” pour les violences sexuelles et sexistes dans les institutions théâtrales, comme c’est le cas sur les tournages de cinéma.

    Pauline Bureau, qui a remporté le Molière de l’autrice francophone vivante pour sa pièce sur une équipe de football féminin, a elle rappelé que “18% de l’argent public va à des compagnies dirigées par des femmes” et appelé la nouvelle ministre de la Culture, Rima Abdul Malak , présente dans la salle, à en faire son cheval de bataille.

    Mais avant cela, c’est la présidente de la cérémonie, Isabelle Carré , qui avait dès son discours d’ouverture évoqué le mouvement #MeTooThéâtre, une prise de position saluée sur les réseaux sociaux. ( voir les tweets plus bas )

    “Nous pensions que le mouvement #MeToo viendrait prendre la parole et il ne vient pas. Alors, moi, qui crois aux livres et qui crois au pouvoir des mots, je voulais simplement vous montrer ce livre, MeToo Théâtre , qui va bientôt sortir et qui, je crois, est un outil important pour faire avancer les choses”, a ainsi déclaré sur scène la comédienne, brandissant l’ouvrage en question. “Et ainsi, de cette manière, en parlant d’elles, ces femmes courageuses sont un peu parmi nous ce soir”, a-t-elle ajouté, provoquant les applaudissements du public.

    Discours censuré?

    Le collectif #MeTooThéâtre , créé l’an dernier pour dénoncer les violences sexuelles dans ce milieu, avait été convié à la cérémonie afin d’alerter sur ces agressions. Seulement, il avait accusé la délégation d’avoir censuré le discours que deux de ses membres devaient lire sur scène. Une accusation rejetée fermement par le président des Molières Jean-Marc Dumontet . Selon lui, le texte proposé ne correspondait pas à l’accord conclu entre les deux parties.

    En vertu de cet accord, cette prise de parole devait ”éviter l’évocation de cas particuliers”, avait-il poursuivi. En outre, elle devait être “centrée autour d’une proposition”, à savoir “la mise en place d’un référent sur les agressions sexuelles dans chaque théâtre ou compagnie”.

    Transmis “très en retard” aux organisateurs, le texte du collectif “n’apportait pas de propositions”, abordait “un exemple personnel” et “dénonçait la présence de violeurs dans la salle, ce qui est une assertion totalement gratuite”, avait expliqué Jean-Marc Dumontet à l’AFP.

    Dans les toutes premières phrases de son discours publié finalement dans la partie blogs de Mediapart , Marie Coquille-Chambel, la blogueuse à l’origine du mouvement, devait en effet évoquer sa propre expérience. “J’ai été violée par un acteur de la Comédie-Française en 2020. En vous disant publiquement ce soir que j’ai été violée, je risque d’être poursuivie pour diffamation ou dénonciation calomnieuse. Je l’ai déjà été. Aujourd’hui, j’attends le classement sans suite de ma plainte. Parce que je sais que ma plainte sera classée, comme dans 76% des cas”, devait-elle énoncer ce lundi soir sur la scène des Folies Bergère.

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      #MeTooTheatre censuré aux Molières? Jean-Marc Dumontet se défend

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 30 May, 2022 - 10:39 · 4 minutes

    Jean-Marc Dumontet, le président de la cérémonie des Molières, rejette l'accucation de censure portée par le collectif <a class=#MeTooThéâtre." src="https://img.huffingtonpost.com/asset/62948c941e00006e061b5d14.jpeg?cache=SxXzrAYxhM&ops=scalefit_630_noupscale" /> Jean-Marc Dumontet, le président de la cérémonie des Molières, rejette l'accucation de censure portée par le collectif #MeTooThéâtre.

    THÉÂTRE - “On veut que ce soit de la joie et une fête”. À l’approche de la 33e cérémonie des Molières , son président, Jean-Marc Dumontet, a donné le ton pour cette soirée dédiée au théâtre et qui se tient ce lundi 30 mai aux Folies Bergère, à Paris. Mais, la “fête” n’a pas débuté qu’elle est déjà secouée par une polémique.

    Le collectif #MeTooThéâtre , créé l’an dernier pour dénoncer les violences sexuelles dans ce milieu, a été convié à la cérémonie afin d’alerter sur ces agressions. Seulement, il accuse la délégation d’avoir censuré le discours que deux de ses membres devaient lire sur scène. Une accusation que rejette fermement Jean-Marc Dumontet . Selon lui, le texte proposé ne correspondait pas à l’accord conclu entre les deux parties.

    En vertu de cet accord, cette prise de parole devait ”éviter l’évocation de cas particuliers”, a-t-il poursuivi. En outre, elle devait être “centrée autour d’une proposition”, à savoir “la mise en place d’un référent sur les agressions sexuelles dans chaque théâtre ou compagnie”.

    “Une assertion totalement gratuite”

    Transmis “très en retard” aux organisateurs, le texte du collectif “n’apportait pas de propositions”, abordait “un exemple personnel” et “dénonçait la présence de violeurs dans la salle, ce qui est une assertion totalement gratuite”, a expliqué Jean-Marc Dumontet à l’AFP.

    Dans les toutes premières phrases de son discours publié finalement dans la partie blogs de Mediapart , Marie Coquille-Chambel, la blogueuse à l’origine du mouvement devait en effet évoquer sa propre expérience. ″J’ai été violée par un acteur de la Comédie-Française en 2020. En vous disant publiquement ce soir que j’ai été violée, je risque d’être poursuivie pour diffamation ou dénonciation calomnieuse. Je l’ai déjà été. Aujourd’hui, j’attends le classement sans suite de ma plainte. Parce que je sais que ma plainte sera classée, comme dans 76% des cas”, devait-elle énoncer ce lundi 30 mai.

    En juin 2020, la Youtubeuse spécialisée dans le théâtre a porté plainte contre Nâzim Boudjenah, son ex-petit ami pensionnaire à la Comédie-Française, pour violences sur ex-partenaire et menaces de mort réitérées. En juin 2021, le comédien a été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis pour les menaces de mort, mais relaxé pour les faits de violence.

    Suite à cette entrée en matière, Marie Coquille-Chambel devait également aborder la présomption d’innocence “brandie pour protéger les accusés”, mais également “la déferlante de témoignage que nous avons reçu et que nous ne cessons de recevoir” depuis la création du #MeTooThéâtre.

    “Si le silence complice s’organise et se maintient, comment se déclarer partisans et partisanes de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles? Car il faut bien le dire, des hommes violent tous les jours. Cette question ne cessera de se poser. Il est temps d’y répondre”, devait conclure Séphora Haymann à ses côtés sur scène.

    “Personne ne nous dictera le ton ni le contenu de notre parole”

    Selon Jean-Marc Dumontet, Marie Coquille-Chambel n’a pas répondu aux relances de l’organisation dans la journée de samedi, et a “préféré s’exprimer sur ses réseaux sociaux dans la soirée”. La militante a effectivement fait savoir que “la délégation des Molières a censuré notre texte et nous a demandé d’en réécrire un”, dès le samedi 28 mai sur Twitter . “Nous avons refusé”, a-t-elle ajouté.

    Suite à ce différend, la venue du collectif est donc annulée. “Personne ne nous dictera le ton ni le contenu de notre parole. C’est pour cette raison que nous avons décidé de ne pas être présentes aux Molières”, a fait valoir Marie Coquille-Chambel.

    Outre avoir quand même publié son discours, le collectif a également appelé à un rassemblement de protestation ce lundi 30 mai à 19h30 devant les Folies Bergère.

    Après l’annulation de cette intervention, Jean-Marc Dumontet a indiqué qu’il comptait programmer une prise de parole sur la création, dans les théâtres, du poste de référent sur les agressions sexuelles, idée qu’il juge “excellente”.

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