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      Motion de censure : un coup d’éclat tout sauf historique

      Jonathan Frickert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 28 October, 2022 - 02:50 · 6 minutes

    L’ambiance est soporifique ce lundi après-midi au palais Bourbon. Les députés doivent examiner les trois motions de censure présentées par l’opposition dans le cadre du vote du budget. Du côté de la majorité, les élus bâillent. Certains lisent ostensiblement leur journal quand d’autres ont les yeux rivés vers leur partie de Candy Crush .

    Malgré l’absence de majorité pour les députés macronistes, aucune motion n’a de chance d’aboutir. La motion RN ne sera pas votée par la NUPES. Les motions NUPES ne seront – dit-on – pas votées par le RN.

    Les discours s’enchaînent. Chaque groupe ayant déposé une motion y va de ses poncifs. La gauche, représentée par la députée EELV de l’Isère Cyrielle Chatelain, ne déroge pas à son habitude en répétant ses obsessions comme un adolescent en crise face à ses parents : inégalités, urgence sociale, partage des richesses et sécurité sociale intégrale sont de la partie. Quelques sourcils se lèvent, mais sans plus, et la suite ne devrait pas changer la teneur du moment.

    Il est autour de 16 h 15 lorsque Marine Le Pen rejoint la tribune. Dans les heures qui suivent, les qualificatifs fusent : « bascule », « coup de théâtre », « alliance contre-nature » voire « blanchiment de vote extrême ». La force des mots est à la hauteur de la surprise et, parfois, de la rage.

    Le geste serait un « vrai coup de Baron noir », en référence à la célèbre série politique de Canal +, mais l’expression la plus approchante est sans doute celle de « coup de tonnerre », mots utilisés par Lionel Jospin au soir du 21 avril 2002, lorsque le candidat socialiste avait été éliminé face à Jean-Marie Le Pen aux portes du second tour.

    Ce coup se résume à une phrase : « Nous voterons également la motion présentée en des termes acceptables de l’autre côté de l’hémicycle ». Par ces quelques mots, Marine Le Pen aura fait à elle seule l’actualité de la semaine.

    Cependant, le vote de la motion de censure NUPES par les élus RN masque une réalité bien moins spectaculaire pour le parti mariniste.

    À quelques voix de la chute

    Trente voix. C’est ce qui a manqué à la motion portée par les groupes de gauche et donc votée par les 89 députés RN, pour renverser le gouvernement Borne.

    Il s’agit officiellement de la motion la plus proche d’atteindre son but depuis 30 ans et les 5 motions présentées contre les gouvernements Rocard, Cresson puis Beregovoy entre 1991 et 1992 et dont l’écart moyen avec la majorité absolue était de 22 voix avec un pic à 3 voix en mai 1992 dans le cadre du vote de la réforme de la PAC.

    Une motion tout sauf historique

    Le vote conjoint d’une motion de censure par la gauche et le parti lepeniste n’est pas une nouveauté.

    En 1986, la droite arrivait au pouvoir avec un projet inspiré par la révolution conservatrice. Le RPR et l’UDF avaient déjoué la manœuvre mitterrandienne visant à instaurer la proportionnelle intégrale afin de contrer une potentielle cohabitation. Les 35 députés menés par Jean-Marie Le Pen avaient alors joint leurs voix à celles des socialistes de Roland Dumas afin de faire chuter le gouvernement Chirac. Ce dernier avait engagé la responsabilité de son gouvernement sur une loi visant à supprimer la proportionnelle. Une idée qui n’arrangeait guère ni le FN ni le PS, ce dernier voyant là une épine dans sa stratégie de division de la droite par la montée du Front national.

    La motion a échoué de seulement 5 voix et, après une saisine du Conseil constitutionnel par les socialistes, le mode de scrutin majoritaire est rétabli pour les élections suivantes.

    La motion soutenue par la NUPES et le RN n’est donc pas une nouveauté et masque mal une opposition RN en réalité davantage portée par les coups politiques que par une quelconque réalité de co-construction parlementaire.

    L’immigration éludée

    Le vote de la motion NUPES par les députés RN cristallise un peu plus les divisions internes des différents groupes de gauche.

    Au PS, les opposants à cette alliance se frottent les mains, Stéphane Le Foll et François Khalfon en tête. Ce dernier n’hésite pas à accuser les députés insoumis d’avoir volontairement supprimé un passage lié à l’immigration de leur motion afin de s’assurer le vote des députés RN. Une preuve de plus que cette question, quoique fondamentale, est la seule véritable divergence des deux populismes.

    La gauche un peu plus divisée

    Ce nouvel épisode du rififi chez les socialistes n’est guère le premier.

    Dès le lendemain des élections, les différentes composantes de l’alliance ont été incapables de former un groupe unique. Chaque parti a retrouvé sa chapelle, laissant au RN le rôle de premier groupe d’opposition.

    Depuis, les députés NUPES n’ont guère brillé par leur travail parlementaire. Les différentes affaires de mœurs alimentées par l’ inquisitrice en chef Sandrine Rousseau n’ont fait que radicaliser de concert une gauche qui cherchait à faire oublier sa déliquescence.

    Mercredi soir, ces divisions ont amené la gauche à préférer quitter les bancs de l’hémicycle lorsqu’Elisabeth Borne a décidé de déclencher le 49-3 .

    Des LR dans l’après Macron

    Si la riposte des Républicains consistant à se positionner comme faiseur de rois n’est pas dénuée de justesse, le parti de droite souffre d’une volonté stérile d’indépendance. Le parti est pris en tenaille entre deux forces qui confondent alliance et vassalisation.

    Pourtant, la parole récente de Nicolas Sarkozy n’est pas dénuée d’intérêt. Quoiqu’en disent les mauvaises langues et malgré les points communs avec le locataire du Kremlin, il n’y aura pas de troisième mandat pour Emmanuel Macron. La droite a donc tout intérêt à la jouer fine pour récupérer les ruines d’une majorité privée de chef qui ne pourra qu’imploser à moyen terme.

    Malgré ce boulevard politique, les Républicains ont un concurrent inattendu dans le rôle de l’opposition constructive : le RN.

    RN-LFI : une affaire de communication

    Depuis plusieurs jours, le terme de « constructif » est volontairement présent dans les éléments de langage des députés RN. Un terme qui rappellera celui utilisé par les députés quelques LR qui, en 2017, se sont rapprochés de la Macronie afin de créer le groupe puis le parti Agir.

    Pourtant, comme le montrent les statistiques du site Datan répertoriant des données sur les groupes politiques, le qualificatif d’opposition « constructive » correspond bien davantage à LR qu’à aucun autre groupe parlementaire.

    Avec un taux de vote des textes gouvernementaux de 68 %, les LR parviennent à maintenir un équilibre que les députés RN ne sont pas en mesure d’assumer. Les troupes de Marine Le Pen ont un taux de vote des textes de 23,5 %, soit un taux similaire à ceux des communistes et seulement deux points de plus que ceux des élus LFI.

    La différence entre les deux groupes populistes n’est donc qu’affaire de communication.

    Un électrochoc pour la droite

    Les attaques habituelles et appuyées ces derniers jours sur les liens entre le RN et LFI concernant leur socialisme latent et leur allégeance commune à Moscou sont fondées.

    Le parti mariniste a ici voté une motion de censure NUPES portant des valeurs les plus antédiluviennes de la gauche. Malgré cela, elles apparaissent aujourd’hui dérisoires tant la forme a pris le pas sur le fond. Le sens stratégique de Marine Le Pen doit être reconnu. En l’état, le RN prend la part du lion de l’opposition. Peut-être ce coup de tonnerre sera-t-il l’électrochoc qu’il faudra à la droite libérale pour se réveiller.

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      Motion de censure : le coup d’éclat de Marine Le Pen

      Laurent Sailly · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 27 October, 2022 - 03:16 · 3 minutes

    En annonçant à la surprise générale qu’elle voterait la motion de censure de la Nupes – qui a finalement été rejetée lundi à l’Assemblée –, Marine Le Pen piège le gouvernement, et les oppositions.

    Le coup d’éclat

    Aucun commentateur de la vie politique ne l’a vu venir. Lundi 24 octobre, Marine Le Pen a en effet annoncé que son groupe voterait pour la motion endossée par les députés de la Nupes, revenant sur de précédentes déclarations. Certes, le nombre cumulé d’élus des groupes d’opposition n’a pas suffi pour renverser le gouvernement, mais ce revirement met en difficulté le gouvernement et a placé les députés LR dans une position délicate.

    Il faut reconnaître qu’entre les termes des textes des deux motions de censure présentés, il n’y avait rien que l’un ou l’autre des frères ennemis (NUPES et RN) ne pouvaient renier. Seuls les signataires permettaient de distinguer l’origine de ceux-ci.

    Le coup d’éclat de Marine Le Pen et de son groupe aura donc fait trois victimes !

    Le RN n’a pas peur de la dissolution

    Le président de la République a été clair : en cas de censure du gouvernement, il prononcera la dissolution de l’Assemblée nationale. Cette menace semblait suffire d’autant que la majorité présidentielle au Palais Bourbon, « Renaissance » en tête, comptait bien sur la division des oppositions pour ne pas avoir à faire usage de cette arme.

    Mais le RN n’a pas peur (ou feint de ne pas avoir peur de la dissolution).

    Marine Le Pen a clamé à la tribune du Palais-Bourbon et sous les applaudissements de ses 89 députés :

    « Au Rassemblement national, nous ne craignons pas les menaces de dissolution. Le vent nouveau qui s’est levé le 19 juin 2022 n’est pas près de retomber. Nos places ne nous importent pas. »

    Et, en effet, en cas de dissolution de la chambre basse, combien de macronistes sauveront-ils leur tête lors de législatives anticipées ?

    Les LR vont-ils s’auto-dissoudre ?

    À vouloir poursuivre plusieurs lièvres à la fois, en se compromettant avec Emmanuel Macron tout en se voulant une opposition républicaine à l’Assemblée nationale, les LR ont fini de perdre leur âme.

    La dirigeante du RN a publié dans la foulée sur Twitter :

    « Désormais, il n’y a plus aucun doute. Ils sont les alliés d’Emmanuel Macron. »

    On peut se poser la question. Les dirigeants LR ne peuvent continuer à courir les plateaux TV ou radio, ou à publier dans la presse écrite qu’il est impératif de faire jouer l’alternance politique, en donnant l’image d’une force d’appoint au gouvernement lorsque la survie politique de celui-ci se joue à quelques voix.

    Alors que la France n’a jamais autant été à droite, on assiste à la disparition d’un mouvement politique qui a (ou avait) devant lui une autoroute libérale et conservatrice à construire. Gageons qu’au prochain déclenchement du 49-3 , les députés L.R. déposeront LEUR motion de censure pour s’éviter le ridicule…

    Le RN prend l’avantage sur la Nupes

    Marine Le Pen fait une troisième victime en reprenant, avec cette offensive, le leadership de la contestation à la NUPES.

    C’est en effet son groupe qui fait trembler le gouvernement. Elle devient ainsi le chef de l’opposition numéro un à Emmanuel Macron. Cet avantage paraît d’autant plus flagrant que face à la composition hétérogène des députés NUPES (et dont le chef charismatique ne siège plus au palais Bourbon) se tient un groupe RN, homogène, dirigé par un « chef qui cheffe », auréolé de ses succès électoraux.

    Dans cette nouvelle configuration, il ne manque pas grand-chose pour voir le gouvernement renversé sur un autre 49-3. Un texte plus controversé comme la réforme des retraites pourrait suffire à faire l’appoint de voix.

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      EN DIRECT: la motion de censure de la NUPES à l'Assemblée nationale

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 11 July, 2022 - 13:57 · 2 minutes

    POLITIQUE - C’est le grand jour pour la Nupes: ce lundi 11 juillet, la motion de censure de la gauche contre le gouvernement Borne est mise au vote à l’Assemblée, même si elle n’a aucun espoir d’être adoptée.

    Discutée dans l’hémicycle dès 16H00 ( suivez les débats en intégralité en tête d’article ), la motion de censure défendue par la coalition de gauche Nupes n’a quasiment aucune chance d’aboutir, faute de soutien des groupes RN et LR. Seuls les députés favorables à la motion participeront au vote. Pour faire tomber le gouvernement, il faudrait une majorité absolue de 289 voix, impossible à atteindre pour les seuls Nupes (LFI, PS, écologistes, PCF). Ils sont 151 au total, mais le socialiste Dominique Potier n’a pas signé le texte.

    Mais la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, espère en faire une démonstration de “défiance” à l’égard d’Élisabeth Borne qui n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale, et n’a pas sollicité de vote de confiance le 7 juillet lors de sa déclaration de politique générale.

    La gauche pourrait à cette occasion se faire l’écho des révélations du journal Le Monde sur les liens privilégiés entre Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’Économie, et la société Uber . C’est “un pillage du pays”, pour Mathilde Panot, qui est la première à s’exprimer avant l’intervention de la Première ministre puis des autres groupes pour un débat de deux heures et demie. Ensuite, les députés vont s’emparer d’un premier texte de loi, sur la situation sanitaire liée au Covid-19.

    Voici le programme détaillé de la séance et le temps de parole de chaque intervenant.

    • Mathilde Panot, La France insoumise - NUPES (10′)
    • Élisabeth Borne, Première ministre (temps indéfini)
    • Michèle Tabarot, Les Républicains (10′)
    • Philippe Vigier, Démocrate (MoDem et Indépendants) (15′)
    • Olivier Faure, Socialistes et apparentés (10′)
    • Thomas Mesnier, Horizons et apparentés (10′)
    • Cyrielle Chatelain, Écologiste - NUPES (10′)
    • Pierre Dharréville, Gauche démocrate et républicaine - NUPES (10′)
    • Christophe Naegelen, Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (10′)
    • Aurore Bergé, Renaissance (50′)
    • Alexandre Loubet, Rassemblement National (15′)
    • Emmanuelle Ménard, Non inscrite (5′)

    >> Suivez en direct les débats dans notre vidéo en tête d’article

    À voir également sur Le HuffPost: Des applaudissements aux huées, une Assemblée nationale hétéroclite face à Élisabeth Borne

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      La motion de censure de la NUPES ne sera pas votée, alors à quoi sert-elle?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 11 July, 2022 - 04:30 · 2 minutes

    POLITIQUE - Prévue par la Constitution, la motion de censure permet au Parlement de renverser le gouvernement si elle est adoptée par la majorité absolue des députés. Or, avec 151 députés insoumis, communistes, écologistes et socialistes, l a NUPES qui défend la sienne ce lundi 11 juillet est loin des 289 voix nécessaires.

    Les autres membres de l’opposition, les Républicains et le Rassemblement national o nt déjà dit qu’ils ne voteraient pas cette motion de censure. C’est une démarche isolée d’un groupe politique, explique le député LR Philippe Gosselin . Avant même que le gouvernement ait changé et démissionné il y a quinze jours, la NUPES avait déjà dit qu’il y aurait une motion de censure”.

    “C’est le jouet des députés d’extrême gauche, eux sont dans une posture de provocation faire du cirque pour du cirque, ils ne sont pas constructifs,” commente de son côté Julien Odoul, député du RN.

    Comme on vous l’explique dans la vidéo en tête d’article , cela n’empêche pas la NUPES d’aller au bout de son initiative, qui est avant tout symbolique. Les députés ne parlent pas de motion de censure, mais de motion de défiance, pour mettre en miroir le vote de confiance de l’Assemblée q ue la Première ministre n’a pas sollicitée.

    Et l’objectif principal est bien d’illustrer que la NUPES est la première force d’opposition, comme l’explique Boris Vallaud, président du groupe PS: ” La Première ministre n’a pas de majorité et en ne se soumettant pas au vote elle peut laisser entendre qu’elle a le soutien de tous. Je crois que pour la clarté des choses il est important de savoir sur qui elle peut compter et qui est son opposition, et donc c’était le sens de notre proposition, pour ne pas préjuger d’un soutien tacite”.

    Si les autres groupes ne votent pas cette motion de censure, l’opposition aura d’autres occasions de se dresser contre le gouvernement sur les textes de loi qui seront débattus ou lors d’autres motions de censure.

    À voir également sur le HuffPost : Des applaudissements aux huées, une Assemblée nationale hétéroclite face à Élisabeth Borne

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      Avant la motion de censure à l'Assemblée, la majorité affiche sa confiance

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 10 July, 2022 - 15:14 · 3 minutes

    Gabriel Attal, ministre des Comptes publics et Olivier Veran, porte-parole du gouvernement, le 11 mai 2022 à l'Élysée. Gabriel Attal, ministre des Comptes publics et Olivier Veran, porte-parole du gouvernement, le 11 mai 2022 à l'Élysée.

    POLITIQUE - Comme disait Jacques Chirac , ça leur “en touche une sans faire bouger l’autre”. Alors que les députés de la Nupes s’apprêtent à défendre une motion de censure contre le gouvernement Borne - qu’ils ont renommée “motion de défiance” - la majorité affiche un calme olympien face à cette offensive parlementaire.

    Et pour cause, la motion - déposée quelques heures avant le discours de politique générale d’Élisabeth Borne le 7 juillet - n’a que très peu de chances d’aboutir, alors qu’il faut réunir la majorité absolue et que le RN et LR ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne la voteraient pas.

    Mais la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, espère en faire une démonstration de “défiance” contre Élisabeth Borne qui n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée.

    Avec la motion de censure, la Nupes espère nous mettre sur le gril mais elle risque de se brûler les doigts. Gabriel Attal, ministre des Comptes publics dans "Le Parisien"

    L’Insoumise reproche à la Première ministre de ne pas avoir sollicité de vote de confiance mercredi 7 juillet, lors de sa déclaration de politique générale, une “stratégie” du “sauve-qui-peut”, avait-elle alors tancé à la tribune.

    “Avec la motion de censure, la Nupes espère nous mettre sur le gril, mais elle risque de se brûler les doigts”, affirme dans Le Parisien ce dimanche 10 juillet, Gabriel Attal, ministre des Comptes publics. “La conclusion de cette motion exprimera, au final, davantage un manque de crédibilité de leur part que la fragilité du gouvernement”, veut croire l’ancien porte-parole du gouvernement.

    “La Nupes réalisera enfin qu’elle n’a pas la majorité”, ironise Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, le même jour, invité du Grand Jury RTL-LCI- Le Figaro . L’ancien ministre de la Santé y voit ” une motion de posture” qui fait “perdre du temps aux travaux du parlement” et qui serait “la n égation de la culture du compromis que nous demandent les Français”.

    C'est la négation de la culture du compromis que nous demandent les Français. Olivier Véran, porte-parole du gouvernement au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro

    Le député LREM Sacha Houlié a critiqué également une “perte” de temps, loin des préoccupations des Français. “Si les oppositions veulent se fragiliser en démontrant qu’elles ne peuvent pas démettre la Première ministre, je n’en suis pas malheureux”, glisse le nouveau président de la commission des Lois. “Vous allez chercher à censurer un gouvernement qui commence son travail”, a dénoncé Élisabeth Borne.

    La motion sera discutée dans l’hémicycle ce lundi 11 juillet à partir de 16 heures. Élisabeth Borne y répondra et tous les groupes auront la parole. Les députés devront ensuite s’atteler à l’examen du projet de loi “sécurité sanitaire” et ses “mesures de freinage” face au regain de Covid-19 à partir de 21h30 pour se poursuivre sans doute mardi. Un premier texte étudié depuis la nouvelle assemblée et la majorité relative d’En Marche qui aura valeur de test pour la Macronie.

    À voir également sur Le HuffPost : Des applaudissements aux huées, une Assemblée nationale hétéroclite face à Élisabeth Borne

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      Pourquoi la motion de censure est moins risquée que le vote de confiance pour Borne

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 6 July, 2022 - 04:30 · 4 minutes

    French Minister for the Ecological and Inclusive Transition Elisabeth Borne speaks during a session of questions to the government at the National Assembly in Paris, on June 23, 2020, as France eases lockdown measures taken to curb the spread of the COVID-19 caused by the novel coronavirus. (Photo by FRANCOIS GUILLOT / AFP) (Photo by FRANCOIS GUILLOT/AFP via Getty Images) French Minister for the Ecological and Inclusive Transition Elisabeth Borne speaks during a session of questions to the government at the National Assembly in Paris, on June 23, 2020, as France eases lockdown measures taken to curb the spread of the COVID-19 caused by the novel coronavirus. (Photo by FRANCOIS GUILLOT / AFP) (Photo by FRANCOIS GUILLOT/AFP via Getty Images)

    MAJORITÉ - Il y aura bien un vote pour ou contre la Première ministre à l’Assemblée nationale. Et pourtant, Élisabeth Borne refuse toujours de se soumettre à un vote de confiance ce mercredi 6 juillet à l’issue de son discours de politique générale qu’elle prononcera à 15 heures. Mais l’opposition de gauche a décidé de lui imposer une motion de censure . Une “motion de défiance”, ont imagé les responsables des groupes de la NUPES ce mardi en annonçant le dépôt de ce texte qui ne peut pas être examiné avant 48 heures.

    La Première ministre a-t-elle cependant des risques d’être mise en minorité et donc de devoir démissionner dans les prochains jours? En réalité, l’arithmétique joue en sa faveur car tout est fait dans la Constitution et les différents textes qui régissent la vie politique pour assurer la stabilité de l’exécutif.

    Borne ne veut pas devoir compter sur le RN

    Pour comprendre, intéressons-nous d’abord au vote de confiance et à la raison qui a poussé Élisabeth Borne à imiter Raymond Barre, Michel Rocard, Édith Cresson ou Pierre Beregovoy en n’organisant pas de vote. Pour remporter ce scrutin qui est un usage et non une obligation constitutionnelle, il faut obtenir la majorité des votes exprimés. Or avec seulement 250 députés, l’alliance Renaissance-Modem-Horizons n’a pas la majorité absolue. Et comme aucun autre groupe n’a accepté de faire une coalition, ce quota ne peut pas être plus élevé. Pire, la nomination de 21 députés à des postes ministériels (dont Elisabeth Borne à Matignon) fait que la majorité n’aurait pu compter que que sur environ 229 votes.

    Insuffisant pour espérer l’emporter sans compter sur l’abstention de certains députés; non seulement ceux des Républicains mais aussi ceux du Rassemblement national. Un risque politique que la Première ministre a préféré ne pas prendre pour ne pas s’exposer aux critiques de collusion avec l’extrême droite.

    Même s’il n’est pas inédit, ce choix de la cheffe du gouvernement est vu comme un “déni démocratique” par les oppositions de gauche. Les quatre groupes qui composent la NUPES -France insoumise, Parti socialiste, EELV, Parti communiste- ont donc décidé de déposer une motion de censure. “Cela mettra chacune et chacun face à ses responsabilités”, a expliqué Mathilde Panot, présidente du groupe LFI ce mardi 5 juillet devant la presse. Selon elle, cette motion de censure est “une question de principe” face à Élisabeth Borne qui “se voile les yeux”.

    Le duel des oppositions fait les affaires de la majorité

    Mais cette procédure classique dans l’histoire de la Ve République est impossible ou presque à remporter. Depuis 1958, seule une a fait chuter un gouvernement, celui de Georges Pompidou en 1962. Car pour qu’un Premier ministre soit “censuré”, il faut qu’une majorité absolue de députés vote cette motion. Or la NUPES ne compte que 151 députés (et encore certains élus comme la socialiste Valérie Rabault pourraient ne pas la voter) très loin des 289 qu’il faudrait obtenir.

    Ce n’est qu’une alliance de toutes les oppositions, Les Républicains et le Rassemblement national, qui pourrait permettre d’atteindre le total. Or, ce ne sera pas le cas. Rappelons ici que la motion de censure est un texte politique qui détaille les raisons de la censure; raisons qui ne seraient pas les mêmes pour l’opposition de droite que pour celle de gauche.

    “On ne se prêtera pas à ce jeu. Cela me paraît assez puéril comme et totalement inutile comme démarche”, a fait savoir le président du groupe LR Olivier Marleix sur LCI. Il dénonce la “stratégie de tension un peu théâtralisée” de la NUPES. L’extrême droite non plus n’ajoutera pas ses voix à celles de la gauche. “Nous, on n’est pas là pour tout bloquer, tout casser, on est là pour proposer des solutions”, estime le vice-président RN de l’Assemblée Sébastien Chenu.

    Toujours aux prises avec sa stratégie d’institutionnalisation qui suit le processus de dédiabolisation, le parti de Marine Le Pen est en quête de respectabilité au Parlement . Depuis leurs élections, les 89 députés du groupe RN mettent en avant le caractère “constructif” de l’opposition qu’ils souhaitent incarner en miroir de l’opposition frontale de la NUPES. Pour le plus grand plaisir d’Élisabeth Borne et de la majorité qui pourrait au final sortir renforcée de cette séquence.

    À voir également sur Le HuffPost: Pourquoi le gouvernement ferme la porte à un vote de confiance

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      Borne visée par une motion de censure de la NUPES

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 5 July, 2022 - 15:18 · 1 minute

    La NUPES va déposer une La NUPES va déposer une "motion de défiance" contre le gouvernement Borne

    POLITIQUE - La “motion de défiance à défaut du vote de confiance . L’alliance de gauche Nupes à l’Assemblée nationale a annoncé ce mardi 5 juillet le dépôt d’une motion de censure mercredi à 14h30 contre le gouvernement d’Élisabeth Borne , ont indiqué plusieurs de ses membres à la veille de la déclaration de politique générale de la Première ministre.

    Ses signataires, pour LFI, le PS, le PCF et EELV, la présentent comme une “motion de défiance” à l’égard d’Élisabeth Borne qui n’a pas prévu de demander un vote de confiance mercredi.

    “Cela mettra chacune et chacun face à ses responsabilités”, a affirmé la présidente des députés insoumis Mathilde Panot, devant la presse. Du côté de LR, “nous ne joindrons pas nos voix à celles de LFI”, a d’ores et déjà fait savoir la présidente par intérim de LR, Annie Genevard, sur BFMTV .

    Plus d’informations à venir...

    À voir également sur Le HuffPost : Départs, retours et nouveaux visages... Découvrez le nouveau gouvernement Borne

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      Borne va-t-elle se soumettre à un vote de confiance? "La décision n'est pas prise"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 07:17 · 2 minutes

    La Première ministre Élisabeth Borne le 23 mai 2022 à l'Élysée. La Première ministre Élisabeth Borne le 23 mai 2022 à l'Élysée.

    POLITIQUE - Le mystère demeure. Un décret paru au Journal officiel ce mercredi 29 juin laisse penser que contrairement à la tradition, la Première ministre Élisabeth Borne ne se soumettra pas à un vote de confiance à l’issue de son discours de politique générale. Le gouvernement assure cependant que “rien n’est tranché”.

    Le texte publié au JO précise que la cheffe du gouvernement s’adressera aux deux chambres du Parlement mardi 5 juillet, puis les élus pourront débattre. Toutefois, il ne fait pas mention d’un vote de confiance à l’ Assemblée nationale lors duquel les députés pourraient décider (ou non) de valider le projet du gouvernement. Cette pratique est une tradition, en aucun cas une obligation.

    À la lecture du décret, plusieurs médias en ont déduit qu’Élisabeth Borne ne se soumettrait pas à ce vote. Il faut dire que le pari serait risqué pour l’exécutif qui n’a recueilli que la majorité relative aux élections législatives. Or, pour se maintenir au pouvoir, le gouvernement doit obtenir la majorité absolue -soit 289 voix- lors du vote de confiance. La majorité ne compte, en l’état, que 250 députés.

    “Sa décision n’est pas prise”

    Interrogé sur Europe 1 ce mercredi matin, le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel “regrettait” déjà une décision qui n’est “pas démocratique”. Au même moment sur BFMTV, la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire a temporisé: “Aucune décision n’est prise. Un décret est paru au Journal officiel . Il n’est pas spécifié dans le décret qu’il y aura un vote de confiance. Ce n’est pas parce que ce n’est pas inscrit que la Première ministre ne se soumettra pas au vote de confiance. Sa décision n’est pas prise.”

    S’il n’y a pas de vote de confiance, la Première ministre risque “d’être soumise à une motion de censure”. La France insoumise avait déjà annoncé son intention d’en déposer une après le discours de politique générale afin de montrer son désaccord avec l’exécutif. Si plus de la moitié des députés approuvent la motion, le gouvernement doit démissionner.

    >Plus d’informations à suivre...

    À voir également aussi sur le Huffpost: Élisabeth Borne face au défi d’une “planification écologique” encore floue

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      Les LR "faiseurs de roi" après les résultats des législatives

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 20 June, 2022 - 16:14 · 3 minutes

    Christian Jacob, chef des Républicains, ne veut pas de coalition avec la majorité présidentielle. Christian Jacob, chef des Républicains, ne veut pas de coalition avec la majorité présidentielle.

    POLITIQUE - Une renaissance pour les Républicains ? Malgré son échec cuisant à l’élection présidentielle, le parti de droite a réussi à envoyer 64 députés à l’Assemblée nationale . Suffisant pour se poser en faiseurs de roi entre la coalition présidentielle qui a perdu sa majorité absolue et l’opposition de la Nupes qui entend déposer une motion de censure le 5 juillet, date de la déclaration de politique générale prévue pour Elisabeth Borne.

    Le patron du parti Christian Jacob l’a redit clairement ce lundi 20 juin: “nous sommes dans l’opposition au gouvernement et à Emmanuel Macron”. “Il n’est pas question ni de pacte, ni d’une coalition, ni d’un accord de quelque nature que ce soit” car selon lui, Emmanuel Macron “a fracturé le pays comme jamais, il a instrumentalisé les extrêmes et a mis la France dans la situation que l’on connaît aujourd’hui”. C’est pourquoi “aucun député LR ne votera la confiance au gouvernement” si elle était demandée.

    Un sujet pour le futur gouvernement remanié, qui, comme le veut la tradition, pourrait demander la confiance des députés via l’article 49-1. Pour se maintenir, il doit obtenir les voix de la moitié des députés de l’hémicycle. Dans le cas contraire, il doit démissionner. Avec ses 246 élus, il manque aujourd’hui une quarantaine de députés à la majorité présidentielle pour passer l’épreuve sans encombre. Christian Jacob estime d’ailleurs que l’exécutif ne demandera pas la confiance des députés.

    LR veut une “opposition responsable”

    Si la droite ne veut pas tomber dans les bras de l’exécutif, elle ne semble pas non plus vouloir s’associer aux autres partis de l’opposition, surtout ceux qui prévoient au contraire une opposition plus frontale ou systématique. Aurélien Pradié , secrétaire général des Républicains sur Franceinfo, a déjà déclaré son opposition à la motion de censure que veulent déposer les Insoumis début juillet: “Qu’est-ce que c’est cette idée de la chasse à l’homme ou la chasse à la femme? Je n’ai aucune sympathie politique pour Élisabeth Borne, mais ce n’est pas pour autant que je vais aller fricoter avec les Insoumis, avec lesquels je ne me sens rien de commun.”

    Or là encore, les voix LR pourraient être fondamentales puisqu’il faut recueillir la majorité absolue afin de renverser le gouvernement. Sans LR, le bon compte sera bien plus difficile à atteindre. Une situation dont a bien conscience Antoine Vermorel, député LR tout juste élu dans la Loire et interrogé par le Huffpost : “On est faiseurs de rois dans les deux sens: pour le vote des lois et pour le vote des motions de censure. Cela nous oblige à une grande responsabilité dont nous saurons être à la hauteur.”

    Pour l’instant, la règle semble être celle du cas par cas. Christian Jacob a reconnu que des points de rapprochements pouvaient être trouvés avec la majorité présentielle et veut incarner une “opposition responsable”, “force de proposition”. Tout comme Antoine Vermorel, qui souligne: “Nous n’avons pas d’intérêt à bloquer le pays.”

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